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La rumeur enflait de jour en jour, les adeptes d'Yggnir préparaient des attaques envers plusieurs cités Podeswites.
Les espions ne parvenaient pas à apporter toutes les précisions mais cette fois-ci, les informations des espions se recoupaient et un ost se préparait.
S'ils ne savaient pas d'où partirait, ils étaient unanimes : c'est le prince Altéria de Cylariel qui attisait le feu.
" Quand ?! "
Le connétable Ansberg Hoff était anxieux.
" Dites moi ! C'est vous les espions, pas moi ! D'où partira leur ost et combien sont-ils ?!
- Nous l'ignorons messire, mais c'est imminent.
- Alors quelles sont leurs cibles ? Donnez moi quelque chose !
- Nous ne savons pas, enfin... hormis la nouvelle cité Subodord nous ne savons pas quelles autres cités seront ciblées.
- Mais enfin ! Nous sommes incapable de nous défendre ! La cité toute entière est en travaux !
- C'est pour cela que nous vous alertons général.
- Très bien. Alors qu'avons nous en cette citadelle de Cylariel ? Si nous ne pouvons défendre j'irais étendre le feu avant que les braises ne s'étendent.
- ...
- He bien quoi ?
- Cela fait des mois que nous n'avons pas espionné la cité du prince Altéria, général.
- Sacrebleu !
- ...
- Faites préparer les troupes, nous partons à l'aube.
- Mais messire !?
- Taisez vous ! Ou bien allez de ce pas dans cette cité à informez moi lorsque nous serons sur la route. Cette attaque est préventive et même si nous sommes en infériorité je me dois d'aller me rendre compte de ce qu'il se prépare réellement sur place.
- Général, que dit-on à la princesse Von Festung ?
- Je suis le général des armées, j'ai l'autorité pour décider de la sorte. Je l'informerais moi même après cette entrevue.
- Général, que dit-on au roi ?
- Au roi ? He bien rien du tout. Il n'a jamais répondu à mes différentes alertes au conseil royal, je suppose qu'il n'aura pas plus de remarque à faire cette fois-ci."
Merkor, 19e phase de l'automne de l'an III de l'ère 25
Les armées du connétable arrivent aux portes de Cylariel.
( Adresse de la bataille : https://www.okord.com/ranking.html#b=FB … 41C3CA&t=0 )
La bataille s'était déroulée sans que les deux princes ne s'adressent la parole.
Ansberg Hoff ne savait pas s'il fallait y voir là le signe de leur culte assoiffé de sang, ou bien la preuve qu'ils préparaient quelque chose.
Cette supposition se confirma alors que la bataille était en cours et que 10 000 hommes étaient tombés de part et d'autre.
Des espions arrivèrent d'abord avec la rumeur que la maison Ulfarks rassemblait un ost en Arkadia.
D'autres arrivèrent peu de temps après avec le rapport détaillé des forces présentes.
Trois seigneurs adeptes d'Yggnir étaient déjà présents en Arkadia, entourés de presque 70 000 militaires.
Ansberg Hoff s'aggripa de frustration au parchemin. ll était désormais convaincu d'avoir fait une erreur, les braises de ces attaques étaient soufflées en Arkadia, pas en Cylariel.
" Faites sonner le repli, nous allons nous en retourner chez nous. Je vais adresser une lettre au prince, en esperant qu'il n'ordonne pas la poursuite. "
Prince Alteria de Cylariel,
Vous êtes toujours un stratège hors pair et je vous en félicite. Okord a besoin de guerriers comme vous.
Je vous prie d’excuser cet assaut spontané.
Cette bataille était imprévue, mais mes espions m’ont rapporté qu’un ost était envisagé au sein des adeptes d’Yggnir, et que nos instances de Podeswa seraient visées. Aussi j’ai supposé qu’il prendrait lieu au sein de la désormais plus grande instance d’Yggnir : Cylariel.
J’ai décidé qu’il fallait réagir vite et immobiliser vos troupes ainsi que les ravitaillements afférents.Je viens de recevoir d’autres informations, concrètes cette fois-ci et qui ne laissent aucune place au doute.
C’est en Arkadia que cet ost semble être mené.Votre vassal Ulfarks semble ne pas se contenter d’assauts à l’encontre du général Strolatz de Podeswa en Osterlich, risquant de faire échouer le rapprochement diplomatique avec ces régions limitrophes.
J’ignore si vous êtes concernés par ces rumeurs d’attaques envers les adeptes de Podeswa, mais si ces rumeurs sont justes, j'aimerais connaître les raisons de celles-ci.
Prince Alteria, je vous le demande officiellement, envisagiez vous d’établir une croisade à l’encontre de cités de Podeswa ?
Si tel est le cas, j’aimerais vous rappeler à la raison.Prince Alteria, je vous le demande officiellement, soutenez vous les attaques de la maison Ulfarks à l’encontre du général Strolatz ?
Si tel est le cas, j’aimerais connaître le but de tout ceci.Prince Alteria, je vous le demande officiellement, est-il possible de discuter de ces causes d'oppositions afin de trouver des solutions vers un apaisement ?
Si tel est le cas, nous pouvons nous rencontrer en terrain neutre.--
Ansberg Hoff
Commandant en second des armées dorées.
Lignée des Trofs, et autres successeurs
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Plus au sud de la grande île prospère de Massaola, d'autres coursiers s'activaient.
L'on courait. L'on chargeait. L'on criait. Et... L'on priait.
Au sommet du Donjon, un homme bien connu de la cour, faisait les cent pas. Lisant des rapports et comparant des feuillets.
"Sage, vous me donnez la nausée à ainsi tourneviré. Prenez donc un fauteuil et apaiser votre cœur.
Voilà des années que nos gens s'entraînent, nos montures sont vaillantes et nos troupes formées. Facteurs d'arc et batteur d'armure ont livré régulièrement leur production. Les Forges n'ont jamais été si prospère et nous attendons des troupes des bourgs aussi bien dans les Hautes Lices que le vieux pays.
Vous avez rempli avec conscience et méthodes l'Office que vous avez confié notre Seigneur. Le domaine est prêt. Le reste appartient à Podeswa."
C'était un tout jeune homme qui venait de réprimander gentiment le grand Capitaine de Nortmannie. La chevelure de feu, l'œil vif et surtout une stature puissante.
Le jeune Mérovée de Vaux était revenu d'Osterlich après plusieurs années passées auprès des Strolatz. Le jeune garçon arrogant avait laissé place à un jeune homme courtois que l'on sentait sûr et calme. Héritage de sa race son œil brillait de fougue que l'on sentait tenue à la bride par une éducation martiale.
Après quelques coups au chambranle un messager entra. C'était un cavalier et son impressionnante moustache ainsi que son air grave laissait percevoir le guerrier.
"Vos seigneurie, Les Trofs ont appelé l'Ost. Cylariel, le chêne Écarlate et le Lion de Neslepeak marchent sur eux. Hoff s'est replié avant le désastre de Cylariel mais ils sont talonnés"
À la suite un autre coursier entrai. Plus jeune, un fin duvet blond, encore gris de la poussière des chemins.
"Messires, les Dents de Givre sont pleines d'hommes, On y voit les étendard sombre de l'œil et l'aigle des Harkonnos. Trois de nos espions ont été pendus mais l'un d'eux a réussi à revenir. Ulfarks sœur ou frère nous ne le savons pas encore aurait laissé entendre qu'ils viendront pour nous. "
Sage, s'asseoit. Son regard se tourne vers le jeune homme. Il fut son sire, l'eduquant au métier des armes et à la noblesse mais aujourd'hui l'homme dans la force de l'âge, à la chevelure qui se strie de blanc se tourne vers le jeune fauve.
"Sage, prends les Chevaliers Ronces, quatre compagnies d'arbaletriers. Ainsi que les garnison de la Tour du Cerf, du Castel de Sienne et de Chanteloup. Un large train d'intendance. Vous embarquerez au Havre. La cité Trof ne doit pas tomber.
J'assurerai la défense si les Dents de Givres viennent avec nos vassaux et d'autre gens de courage et de droiture. Hakronnos et le noctambule sont des bambins. La maison pourpre a reculé bien des fois. Toute la force d'Yggnir frappera les Trof. Et à travers elle toute la réputation de nos armées. Les armées dorée doivent continuer à impressionner. "
Le Grand Capitaine ne discuta pas et il tourna les talons. Des ordres furent donnés.
Pendant que les armées convergeaient dans son donjon Mérovée prenait la plume.
Duc de Nortmannie, Seigneur de l'Ouest
"Ce qu'avons, Gardons ! "
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Vendor, 14e phase de l'été de l'an III de l'ère 25
L’appel à la Première Croisade d'Yggnir - Ere XXV
Suite aux accords d’Osterlich et à la déclaration de la princesse Von Festung, https://www.okord.com/forum.html#viewtopic.php?id=6441, Denryl Altéria, Prince du Royaume d’Okord et seigneur de Cylariel, considère que l’acte de défiance contre le Roi, et que l’affront et les répercussions d’un tel traité sur les fervents d’Yggnir, ne peuvent rester impunis.
Il décide alors de prendre des mesures face à la menace et l’influence grandissante des maisons podeswites, agissant sans l’aval du Roi Ferdinand d’Autriche pour le préserver des répercussions d’une telle action militaire.
La chute récente du Saint-Siège et la disparition de leur Tokva, dans des circonstances mystérieuses, le conforte dans sa décision : Yggnir et les Sept hurlent leur colère et réclament un tribut de sang contre ceux qui ont brisé l’équilibre.
Il s’adressa alors à tous les membres du Temple d’Yggnir :
Fervents d'Yggnir,
Trop longtemps nous avons toléré les exactions des anciennes maisons podeswites ! Trop longtemps, nous avons laissé impunie leur mépris de l'autorité royale et des disciples d'Yggnir !
Allons-nous accepter de voir fleurir en Okord des Strolatz, ces fanatiques de l'unique, qui ont tué tant des nôtres ?
Allons-nous accepter que les podeswites décident par eux-mêmes de mêler le sang des okordiens et des osterlichiens, sur des terres qui ne nous appartiennent pas ?
N'était-ce pas assez d'accepter la paix avec notre némésis, bastion d'un dieu qui ne reconnaît pas les nôtres ?
Que notre furie soit connue de tous, que le nom d'Yggnir et des Sept soit sanctifié ! Depuis combien de temps n'avons-nous pas honorer nos dieux ? Notre patiente a-t-elle été confondue avec de la faiblesse ?
Les Trofs, autrefois respectables, se sont dits prêts à défier l'autorité royale si leur volonté n'était pas respectée. Autrefois de fiers guerriers, ils accordent désormais plus de crédit à l'Osterlich qu'à notre fier royaume.
Nul doute qu'il en va de même pour l'Ordre des Siostry, qui se fait la voix du royaume en étouffant les nôtres, et qui depuis trop longtemps oeuvre pour un dangereux rapprochement avec ceux qui ne nous considèrent que comme des barbares.
Je ne laisserai pas ces maisons, aussi anciennes soient-elles, livrer notre royaume à l'un de nos puissants voisins.
Allumez les feux de vos forges, préparez vos armes, vos armures et vos braves. Bientôt, nous soumettrons par la lame ceux qui ont trahis notre royaume et baffoué notre confiance.
Nous n'avons plus de Tokva, qu'à cela ne tienne. Que les dignes s'illustrent, et qu'un nouveau représentant naisse dans les feux de la bataille, que son éclat soit béni dans le sang des guerriers.
Notre guerre est légitime.
Notre foi inflexible.
Nos armées inarrêtables.Bientôt, nous rappellerons à ceux qui fragilisent l'unité de notre royaume, et qui ont osé jouer avec notre foi.
Nul ne saurait oublier qui nous sommes : le bras armé d'Okord, et la juste violence des forts.
Que ceux qui le souhaitent aiguisent leurs lames, pour ce qui sera la première croisade de notre ère.
Pour la fierté d'Yggnir et pour la grandeur d'Okord,
--
Denryl Altéria,
Prince de Cylariel, Généralissime de l'Alliance des Sept
La Première Croisade d’Yggnir de l’ère XXV était née.
Maison Altéria, Dames et Seigneurs de Cylariel et de Massoala
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La bataille de Cylariel - Merkor, 19e phase de l'automne de l'an III de l'ère 25
Prologue
L’aube se lève à peine sur la Massoala, bercée par le doux murmure de l’eau s’échouant sur les coques des navires amarrés. Soudain, le calme est rompu par le grondement des balistes et le vent dans les voiles. L'armada des Trofs apparaît à l’horizon, majestueuse et menaçante, s’approchant dangereusement des côtes.
Puis les cloches sonnent, les feux d’alarme des forteresses côtières s’allument. Les ordres fusent, plusieurs navires de guerre aux voiles bleus sont détachés en toute hâte. Les voiles jaunes qui leur font face flottent avec fierté, symboles de leur puissance, tandis que les bateaux s'avancent en formation serrée, prêts à frapper. Les marins hurlent des ordres, et les premiers traits de balistes sifflent dans les airs, déchirant les flancs et les voiles des navires bleu azur, surpris et désorganisés. Ceux-ci, bien que résilients, peinent à riposter face à l'assaut fulgurant et organisé des Trofs.
L'odeur du sang emplit l'air, mêlée aux cris des hommes et aux éclats des lames des navires abordés. Les mouvements de l’eau deviennent tumultueux, alors que les vaisseaux s’entrechoquent : les Trofs s'engagent dans un combat acharné, épées à la main, tandis que les navires défenseurs essaient tant bien que mal de se regrouper, combattant bravement pour retarder l’avancée ennemie. Les voiles azur présentes au port d’Althéa, une à une, cèdent face au nombre et à l’intensité de l'assaut. Les navires de transports accostent : les armées dorées avaient pris pied sur la Massoala.
Durant ce laps de temps, les habitants s’étaient abrités dans les forteresses côtières, alors que se refermaient derrière eux portes et herses. Les petites garnisons et les civils, massés aux remparts, ne purent qu’observer impuissants la marée d’hommes en armure dorée qui avaient mis pied à terre. Les troupes dorées s’avancent alors dans les terres, passent à travers les forêts luxuriantes qui bordent les chaînes de montagne des Vals dorés.
Devant une telle armée, les portes Sud, l’un des deux passages menant aux plaines entourant la citadelle de Cylariel, ne mirent pas longtemps à tomber sous le feu des engins de siège qui avaient été apportées par l’armée dorée.
Elle avait cependant tenu son rôle : dans les plaines, au milieu des champs d’or qui ondulaient au vent, se tenait une armée tout aussi imposante que celle des Trofs. Le temps gagné avait permis aux armées azur de la légion du Cygne de se préparer, s’alignant au pied des remparts de la Citadelle de Cylariel.
La bataille de Cylariel
https://www.okord.com/ranking.html#b=FB … 41C3CA&t=0
Quelques jours auparavant, Denryl avait convoqué plusieurs seigneurs d’Yggnir, dans un temple à l’intérieur des terres. Le jour où il devait s’y rendre était aussi celui où les troupes dorées avaient mis pied en Massaola, à sa plus grande surprise. Là, sous le regard des dieux, se jouait déjà l’avenir de la croisade.
Le Prince observait l’armée qui lui faisait face. Depuis sa construction, c’était la première fois que l’imposante Citadelle de Cylariel, symbole de la puissance de sa maison, était menacée. Denryl, l était d’un calme olympien : de sa vie, il n’avait connu qu’une défaite, sa première bataille, au pied de Budapest, lors d’un entraînement contre le puissant seigneur d’Autriche et actuel souverain d’Okord.
Désormais, il avait devant lui l’armée toute entière des Trofs, l’armée autrefois réputée comme la plus puissante d’Okord. Mais s’il y avait une chose que Denryl savait, après 8 années à diriger sur les champs de bataille, c’était que l’entraînement rigoureux et l’expérience militaire de ses troupes avaient depuis longtemps fait de l’armée de Cylariel l’une, sinon la plus puissante des armées d’Okord. Il avait également à ses côtés l’intégralité du régiment d’élite constitué de la Garde Cylarielle, d’anciens huskarls lourdement armés aux couleurs de Cylariel, aux compétences guerrières remarquables et à la loyauté inébranlable.
Denryl plaçait une confiance absolue dans ses troupes, confiance réciproque : L’armée des légions azur, placée sous l’emblème du Cygne, était entièrement dévouée à leur seigneur, ses idéaux et sa foi. Ils étaient volontiers prêts à donner leur vie s’il le leur demandait, prêts à le suivre au-delà des limites de l’impossible.
"Les armées dorées n’ont envoyé aucun émissaire, devons-nous envoyé l'un des nôtres ?"
"S’ils voulaient parlementer, ils n’auraient pas envoyé une telle armée, traversé les défenses maritimes d’Althéa, et enfoncé nos murs. Ils creuseront leur tombe ici même."
Et puis, il savait pertinemment que le bruit de croisade courait parmi les croyants d’Yggnir qui peuplaient Okord, que les premiers mouvements militaires, et que la production ininterrompue des forges de Cylariel étaient connues. Les Trofs avaient cependant fait une erreur : ils avaient versé le premier sang. Que l’armée dorée soit défaite ici ou en Osterlich, cela n’avait que peu d’importance : sans armée pour le défendre, Subodord tomberait en suivant, soumise par les armes.
"Les hommes connaissent déjà les ordres. La Garde Cylarielle prendra part à la bataille et appuiera l’infanterie."
"Bien, seigneur."
Les rayons de soleil se reflétaient sur les armures scintillantes d’or et d’argent. Puis les cors sonnèrent, et les légions dorées commencèrent à marcher sur les légions azur.
Plusieurs bataillons de la Garde Cylarielle s’avancèrent aux côtés des lanciers, fantassins, et cavaliers qui harassaient l’ennemi. Ils avançaient sans inexorablement, n’offrant aucun répit à leurs adversaires, emportant avec eux les soldats dorés et bloquant l’avancée ennemie. Chaque pas des soldats dorés était pavé de sang, abreuvant les sillons qui parcouraient désormais les champs d’orge et de blés. Chaque armure argentée tombée, remplacée par une autre.
Attaques et contre-attaques se succédaient, les lignes de défense des Trofs s’effritaient alors que celles des Altéria étaient désormais bien ancrés : malgré des pertes jusque-là similaires les troupes montées avaient percé les rangs ennemis, attaquant autant frontalement que sur les flancs exposés. Le déluge de flèches était maintenant permanent, les soldats dorés tombant les uns après les autres. Denryl observa le champ de bataille, arrivant à la conclusion que la défense de Cylariel ne présentait plus aucune faille exploitable. Les légions dorées n’étaient plus en mesure de les traverser, ni même de maintenir leur front.
En face, l’ennemi recula sous le feu des projectiles, jusqu’à battre en retraite dans une discipline louable. A cela, Denryl ne s’y attendait pas. Avaient-ils vu qu’il n’y avait pas d’issue ? Ou était-ce la peur ? Ce n’était pas dans leurs habitudes, il devait y avoir autre chose. Denryl fut sorti de ses pensées lorsque les clameurs de victoire parcoururent les rangs des légions azur. Il avait une nouvelle fois offert la victoire à ses hommes.
La bataille était terminée. On dénombra près de 18 260 soldats dorés tombés, contre 16 228 au linceuls bleutés.
"Envoyez un message porteur de notre victoire aux seigneurs qui nous ont rejoint, convoquez l’ost de guerre, et rassemblez la flotte. Nous partirons dès que les troupes alliées arriveront."
Peu après, la lettre du commandant Hoff parvint à Denryl, à laquelle il apporta réponse :
Commandant Hoff de Subodord,
Je constate que vous n’initiez la diplomatie qu’après avoir mené les armées dorées en Cylariel et versé le sang sur mes terres. Vous n’avez fait qu’attiser un feu déjà brûlant, et malheureusement confirmé les positions des yggniriens quant aux actions des grandes maisons podeswites d’Okord.
Je daignerais cependant apporter quelques lumières à vos interrogations.
Par respect du traité du Roi, et par bon sens envers une nation qu’on ne peut affronter à la légère, l’Osterlich n’est pas la cible de ce qui prend désormais la forme de la première croisade d’Yggnir de l’ère XXV, contre les maisons okordiennes podeswites à l’influence grandissante.
En revanche, vous vous méprenez sur une chose. J’ai moi-même appelé les seigneurs fidèles à Yggnir à se préparer à prendre les armes contre ces mêmes maisons qui, au lieu de soutenir le royaume, ont décidé d’agir impunément en dépit de toute unité, en usant d’une autorité qu’ils ne détiennent pas.
Le chancelier et vous-même, en tant que connétable, avez trahi la confiance que les okordiens vous prêtaient, et tout particulièrement les fervents d’Yggnir. Si la paix était souhaitable, l’accord territorial signé il y a peu. Vous deviez vous douter qu’un tel accord serait non seulement un affront pour notre foi, mais aussi une menace que nous ne saurions ignorer.
Pour un accord d’une si grande importance, vous avez agit sans l’aval du Roi, privilégié certains okordiens, et engagé la responsabilité du royaume tout entier. Les Trofs ont annoncé être prêts à détrôner le Roi Ferdinand d’Autriche, pour justifier vos excès et imposer vos visions. Vous, connétable du Royaume, avez permis cela. Que ce soit par voie pacifique ou par les armes, votre défiance du pouvoir royal nous a fait comprendre que l’influence des podeswites était devenue telle, qu’ils se permettent désormais de défier nos institutions.
Quant à la création d’un ordre de Strolatz en Okord, vos mots n’ont dupé personne. Nous connaissons par l’histoire d’Okord la force de ces fanatiques sur le champ de bataille, dévoués à un dieu qui ne reconnait pas les nôtres. S’il s’agissait d’armer Okord et non les podeswites, c’est au pouvoir royal que vous auriez dû confier la formation de ces soldats d’élites, pour s’assurer de leur neutralité religieuse. En l’état, vous n’avez fait qu’affermir les craintes des fervents des Sept, et renforcé la menace qui pèse sur nos croyants.
Malgré vos belles paroles, vos actions parlent d’elles-mêmes.
Vous, en tant que connétable, avez attaqué un Prince du Royaume sur la base de rumeurs.
Vous, fidèle de Podeswa, avez préféré la voie des armes.
La chute récente de notre Saint-Siège, et la disparition mystérieuse de notre Tokva, n’est qu’un signe de plus. Ces affronts ne peuvent désormais qu’être lavés dans le sang, sous le regard des dieux. Par votre acte, vous avez vous-même acté le lancement de la première croisade d’Yggnir de notre ère.
Votre armée a déjà été mise en déroute lors de votre défaite en Cylariel. Il en sera de même au pied de Subodord, avant que les légions de notre ost ne soumettent les Trofs.
Puissiez-vous combattre pour voir la victoire, vivre ou mourir dignement en essayant.
--
Denryl Altéria,
Prince de Cylariel, Avatar de Ralgh, généralissime de l’Alliance des Sept.
Maison Altéria, Dames et Seigneurs de Cylariel et de Massoala
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Florestan n’était qu’un enfant lorsqu’il avait dû suivre son père pour quitter précipitamment Okord. Il n’avait que peu de souvenirs de cette période, mais une certaine mélancolie de la Malnouë et de Maucastel, avec ce climat si particulier auquel il avait été habitué dès son plus jeune âge. En comparaison, le climat du cœur de l’Osterlich s’était révélé bien plus dur à supporter. A force d’intrigues, Loric avait réussi à se faire une place au sein du royaume oriental, ayant l’oreille de certaines personnalités, sans pour autant n’avoir jamais eu de place aussi importante qu’il avait pu s’en faire en Okord. C’est pourquoi Florestan avait grandi et pris ses marques dans une situation pour le moins inconfortable, instable. Plus vraiment okordien, pas vraiment osterlichois, il avait pris le parti d’embrasser à bras ouverts la religion locale pour tenter de s’intégrer, la Foi des Anciens Dieux étant peu ancrée en lui, et dépréciée en Osterlich. Il était donc devenu croyant zélé, faisant du Podresznik son livre de chevet, et éduquant ses enfants dans cette vision des choses également. Suite au décès de son père Loric, le néo-osterlichois avait donc pu maintenir ce statut intermédiaire en s’appuyant sur l’Eglise et ses connaissances. Pour autant, la situation n’avait jamais cessé de lui peser, lui qui avait été élevé comme le premier fils d’un noble qui aurait dû hériter et administrer des terres. Et il avait élevé son fils en ce sens également.
C’est pourquoi Florestan avait laissé Donatien repartir en Okord lorsque ce dernier avait annoncé vouloir reprendre et restaurer Maucastel et les terres environnantes. Ceci après avoir pu confirmer, à plusieurs reprises, de l’extinction de la branche principale des La Nouë, et donc l’absence de revendication possible de la part d’un autre potentiel héritier. Peu de nouvelles lui étaient parvenues par la suite, mis à part une installation réussie, et la promesse d’épousailles avec une fille de la petite noblesse locale. En ce point le père avait été fier de son fils, qui avait bien compris l’importance de se recréer rapidement des racines locales afin d’être plus aisément accepté par la populace. Il avait donc à son tour pris la route pour célébrer les noces, et pu redécouvrir les terres ancestrales, en cours de rénovation par son aîné, ce qui lui avait fait chaud au corps. Et au moment de repartir, Donatien avait accepté une mission d’exploration des nouvelles terres aimablement proposées par le souverain Baldir XXXIV au peuple d’Okord pour s’y établir, sans contrepartie mais en restant terres osterlichoises. Florestan avait donc proposé à son fils de rester un peu plus longtemps, pour épauler la nouvelle mariée dans l’administration et protection des terres, ce qui avait convenu au nouveau seigneur de Maucastel.
C’est donc le père et non le fils qui avait reçu la missive du Prince Ansberg Hoff sollicitant un soutien pour défendre ses terres. Et si le père était plus expérimenté que son aîné, il se révéla également être au moins aussi zélé et pieux. S’il prit le temps de la considération, jugeant la manœuvre du prince agressive et par trop fougueuse pour ne pas s’attendre à des répercussions logiques, les propos du seigneur Altéria rapportés par Hoff, manquèrent de faire sortir de ses gonds l’homme pourtant plus réfléchi que son impétueux garçon. La généralisation outrancière, qualifiant tous les podeszwites okordiens de comploteurs, et dénigrant leur jugement ne pouvait rester sans réponse. Le patriarche La Nouë avait donc répondu brièvement à la missive du Prince Hoff, l’assurant de son soutien au nom de l’Unique, tout en avisant in extremis le Roy actuel tel que ce dernier l’avait demandé, sur l’avisé rappel de la jeune Eliane d’Ornecime, cette belle-fille qu’il avait tout juste commencé à découvrir, mais appréciait de plus en plus. N’ayant évidemment pas l’épée familiale avec lui, Florestan fouilla l’antique armurerie de Maucastel, et y trouva une relique qui malgré son absence d’usage récent n’avait rien perdu de sa superbe. C’est donc armé du Fléau de Foulques, son oncle, que le régent de Maucastel partit au combat pour défendre Subodord après avoir levé le ban en ses terres. La Vraie Foi serait défendue, par tous les moyens.
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À bien des lieux de la Capitale des Trof où les féroce combat rougissaient la terre se déroulait un autre pan de cette rancune qui avait éclot une guerre.
Sur les rives du Grand Canal, Granville, fief des hommes de Nortmannie et capital du duché. La fier cité de Basse Léopardie avait vu ses murs assailli par des dizaines de milliers de fidèles des Dieux du Nord.
Granville aux arches élégantes, aux colombages enrichi de tout l'art que les maîtres bâtisseurs savaient déployé. Toute la ville bruissait des milles bruits du combat qui se déroulait aux portes.
Au dessus d'une poterne Mérovée le jeune avait installé son état major. Délaissant le donjon. D'ici la vue était plus terrible encore et il fallait être proche des hommes. Quand l'heure arriverait il enfourcherait son puissant cheval et porterait l'épée dans la guerre qui ravageait ses terres.
Les baillis revenaient de leur sentes détourné moins chargé et les campagnes avaient été mis au pillage à plusieurs endroits.
Dans le tumulte, dans l'ardeur, la fureur et le bruit du combat ces considérations n'étaient que de peu d'importance pour tout un escadrons de chevaliers.
Avancé trop en avant les terribles archers du Duc de Nocturne avaient décoché leur traits. deux cents chevaliers et plus encore étaient tombé de leur montures, mis à bas par les volée conjointe.
L'un des escadrons avait tenté de gagner le nord mais n'en était point sorti vivant de se piège de flèches, l'autre compagnie, moins nombreuse avait pris son parti en rentrant la tête mais sept d'entre eux. Refusant de mourir sur place piquerent des deux et d'une ruée sauvage ils se trouvèrent dans le dispositif ennemi. En plein coeur.
Seuls, sept, condamné non seulement mais aussi à la gloire.
Car l'armée voyant la bravoure des siens, des cherches morts se faisant semeur de déclin hurla dans un souffle une terrible bravache.
Duc de Nortmannie, Seigneur de l'Ouest
"Ce qu'avons, Gardons ! "
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- Chef, ya quelque chose qu'on n'a pas compris !
Encore une fois, Rufin se tourna vers Guibert et Philibert.
- Les ordres sont de protéger le sud du camp. Ya rien à comprendre. On y va et on veille à ce que ceux d'en face ne puisse pas s'approcher.
- D'accord, d'accord.
Guibert fronça un peu les sourcils, et repoussa son casque pour se gratter les quelques cheveux qui lui restaient sur la tête.
- Mais alors en face, c'est qui déjà ?
Philibert, désireux de montrer que lui au moins avait compris quelque chose ajouta :
- Moi, c'que j'ai compris, c'est qu'en face c'est pas podeszwites.
- Ce sont les hérétiques adorateurs d'Yggnir. Je vous l'ai expliqué une douzaine de fois ! soupira Rufin.
Dansant d'un pied sur l'autre, Guibert hésita un instant à poursuivre. Philibert lui mis un coup de coude en lui chuchotant à l'oreille avec une absence totale de discrétion :
- Faut qu'on lui parle des rumeurs, tout ça qu'on a entendu juste avant de partir.
- Quelles rumeurs ? demanda Rufin
- Ben chef, à c'qu'on dit, ya des fidèles des dieux anciens qui se demandent ce qu'on fait là, dans une croisade entre adorateurs d'Yggnir et de Podeszwa.
- Oui, d'ailleurs, moi non plus j'ai pas trop compris pourquoi qu'on est là en fait, ajouta Philibert.
Rufin se frotta pensivement la barbe. À vrai dire, lui non plus n'était pas bien sûr d'avoir tout compris, même s'il était absolument évident qu'il avait bien mieux compris que ces deux bras cassés qu'il avait sous ses ordres.
- La Dame Mahaut nous a dit d'y aller. Elle y a longtemps cogité à c'qu'on a dit, et qu'elle avait de bonnes raisons de dire qu'on y allait. Yggnir, tout ça, c'est pas jolijoli à c'qu'y paraît.
Philibert hocha plusieurs fois la tête. Il n'était pas bien sûr que cette explication répondait à sa question, mais il voulait montrer qu'il était d'accord :
- Pour sûr que c'est pas jolijoli, chef.
- Mais quand même, l'interrompit Guibert qui n'était pas pleinement rassuré, on participe à une croisade aux côté de gens qui ne reconnaissent même pas nos dieux. Qu'est ce que Rituath il va en penser ? Ces gens, ils passent leur temps à prier pas comme nous. Si Rituath il en pense du mal, pour sûr qu'il ne nous donnera pas la victoire.
Rufin y avait pensé aussi. Mais il avait trouvé la solution, c'est pour ça qu'il avait une meilleure solde que ces deux-là, il était quand même autrement plus intelligent.
- En face non plus ils prient pas comme nous, donc c'est bon, on peut croisader contre eux. Et puis moi, chaque fois que nos alliés disent "Chwala Podeszwa"
- Ah oui, ils arrêtent pas, l'interrompir Philibert
- Chaque fois qu'ils disent "Chwala Podeszwa", reprit Rufin en foudroyant Philibert du regard, moi je dis "Gloire à Rituath". Dans le brouhaha on entend pas la différence. Mais les dieux, eux, ils savent.
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Après un bref échange avec ses vassaux et ses capitaines, le jeune duc sauta lestement sur sa monture.
Son jeune page d'Illyrie lui tendis la hampe d'une lance. Au sommet claquait un large gonfalon immaculé.
Plein d'assurance il s'élance à travers le champ de bataille, son âme forgé dans les épreuves ne s'émeut pas des corps qui partout l'entourent.
Arrivée à portée de voix et malgré le vacarme il se dresse sur ses étriers et clame d'une voix forte.
" La Nortmannie a combattu aux côtés du fort Haldinblad, aux côtés du puissant Bedwyr, ancien Tokva avant le schisme. Nous avons épaulé et soutenu parfois contre notre propre foi les nobles forces de Cylariel.
Bas les armes ! Tous ici ce sont couverts de gloire, tous ici ont rendu le vibrant hommage aux armes à leur foi et à leur honneur.
Il n'y a ici que des braves et des preuves, le flot de sang peut cesser, la rivière de haine doit s'arrêter.
Général Ulfarks, retirez-vous en formation, conserver vos bannières et porter les fièrement en quittant le champ de bataille. Nul ici ne vous poursuivra, nul ici ne contestera que la guerre a opposé des armées d'honorables et puissant guerrier de leur foi.
Personne ne se soumettra. Personne ne cherchera vengeance et chaque armée apportera avec le soin qu'il mérite les derniers hommages à ses morts.
Cessons là cette funeste danse avant qu'elle ne ravage tout."
Et le jeune chevalier toujours dressé sur ses étriers attendit la réponse.
Duc de Nortmannie, Seigneur de l'Ouest
"Ce qu'avons, Gardons ! "
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[Extrait des échanges, aux prémices de la bataille de Sudobord]
Alors que les troupes de l'Ost yggnirien s'allignent au loin, un messager arrive au pied de Subodord, où les troupes podeswites se sont rassemblées. Son étendard porte les couleurs de Cylariel, du chêne écarlate et du Comte Neslepaks. Une fois arrivé à bonne portée, il s'adresse à l'ost podeswite
Ô valeureux guerriers de ces terres, j'apporte un message de mon seigneur, le commandant de l'ost qui se tient en face de vous. Nous sommes rassemblés ici non seulement pour revendiquer notre honneur, mais aussi pour laver les affronts passés. Mon seigneur vous offre un ultimatum : rendez-vous, et nous pourrons discuter des termes qui protégeront vos vies et celles de vos alliés. Refusez, et c’est par le chant fer et le tribut de sang que le domaine des Trofs sera soumis.
Le messager se redresse, attendant la réaction de ceux qui l'écoutent, prêt à restituer la voix de son seigneur ou à retourner parmi ses propres guerriers, selon la réponse qui lui sera faite.
C'est Sage de Sinople qui s'avance en personne.
Guerriers d'Yggnir. Nous sommes ici pour la défense de la Foi. De part et d'autres de nos lames, de chaque côté. Gens de guerre et d'honneur je prie pour que la détestation ne nous envahisse point et qu'il reste des preux pour chanter nos louange et défendre le royaume.
troupes que je commande ne partirons point. Que vos dieux vous accompagnent car en ce jour Podeswa est parmi nous. Tous sur ce rempart en sentent sa présence !
Donatien, du haut des remparts, contemple le messager, un mélange de défiance et de résignation dans le regard. Le jeune noble a revêtu un plastron par dessus sa maille et son jaque, et ceint Chanteclair en son fourreau à son flanc
Mon brave, vous pourrez remercier votre suzerain de sa proposition, que nous nous voyons néanmoins obligé de décliner. Je note son ouverture d’esprit et sa mansuétude pour un ygnirrite, et salue cette attitude. Cela nous change des propos que certains bas du front tiennent, comme ce vieil Aakran Peau-de-Serpent, de ce que j’ai pu en lire. Si l’on peut regretter la fougue avec laquelle a agi le seigneur des lieux, vous ne faites que la légitimer en entretenant vous-même cette spirale violente, et en faisant escalader toujours plus haut le conflit. Vous voyez des complots unis dans des decisions qui ont divisé les podeszwites. Vous amalgamez les actions de quelques maisonnées pour dénigrer l’ensemble des fidèles de l’Unique, et ceci est inacceptable. Je ne puis laisser passer telles inepties formulées, aussi est-il de mon devoir de défendre cette cité, et je le ferai. Podeszwa jugera de la justesse de notre combat, et vos dieux jugeront celle du vôtre, je suppose.
Le messager hoche la tête, et incline quelque peu son buste en signe de révérence
Ainsi soit-il, je porterais vos mots. Mon seigneur vous souhaite courage et coeur vaillant pour le combat à venir !
La monture s'éloigne en direction du camps.
***
Depuis la tente de commandement, les ordres étaient prêts à être transmis aux troupes. Après plusieurs manoeuvres réussies, la bataille approchait de sa phase finale. La carte stratégique du champ de bataille, annotée par les seigneurs Altéria, de Larnillis et Neslepaks, révélait une position stratégique plus que favorable aux troupes de l'ost d'Yggnir.
Le Comte Randar de larnillis venait de faire ajuster les dernières pièces de son armure et s'apprêtait prendre part personellement au combat aux côtés de sa force de chevaliers, lorsqu'un messager entra dans la tente. Il se dirigea vers le prince, lui tendit le morceau de parchemin, et Denryl commença à parcourir la lettre des yeux.
[Extrait des échanges en tente de commandement]
Seigneur De Larnillis, Seigneur Nelepaks, nous avons reçu une reddition de l'ennemi.
Les Podeszwites sont tous des lâches. La honte les étreindra jusqu'à leur dernier souffle, s'ils souhaitent tant le retarder.
Denryl renvoie le messager, acceptant la reddition. Son expression révèle la joie de la victoire, teintée de l'amertume de ne pas avoir pu combattre lui-même sur le champ de bataille
Comte de Larnillis, Comte Neslepaks, nos armées ont su prouver leur valeur sur le champ de bataille. Nul doute que ceux qui sont tombés recevront les honneurs d'Yggnir en rejoignant la Grande armée divine, les vivants continueront à profiter de cette renommée ! Mes excuses, Randar, j'aurais aimé mener à vos côtés la charge de chevalerie sur le champ de bataille, je ne m'attendais pas à ce que leur volonté s'effondre en constatant l'imposante présence de vos chevaliers.
Chargez à vos côtés aurait été un réel honneur. Par cette écrasante victoire, vous avez prouvé au royaume entier que vous étiez le meilleur général de notre ère, capable de piloter 3 armées.
Il nous faut prévenir nos confrères pour leur annoncer la nouvelle et déterminer de la suite des opérations. Le culte podeszwite a limité les pertes, et visiblement, le déshonneur n'est en rien une gêne pour eux. Je crains que nous n'ayons pu rétablir l'équilibre...
Notre volonté a été exercée sur le sol d'Osterlich, la voie d'Yggnir et du Royaume sauront trouver leur chemin sur ces terres autrefois délaissées.
Denryl sourit
Hauts les cœurs ! La puissance Podeswite a été défaite par deux fois, les défaites des armées dorées se suffisent à elle seules pour honorer Yggnir et les Sept. Le sang n'a pas autant coulé que nous l'espérions, mais se solde par la victoire. Peut-être que le marquis Arkenus et son ost sauront offrir un plus grand sacrifice aux dieux ?
Comte Neslepaks, je vous remercie pour votre contribution à cette croisade, et vous libère de votre serment temporaire. Je vous fais parvenir un présent, en récompense de vos actions. J'enverrais également un chargement d'or en Fedenrir, afin que vous puissiez former de nouvelles recrues.
Neslepaks s'incline
Prince Alteria, comte de Larnillis, ce fut un honneur de servir à vos côtés. Pour ma part, je suis heureux que les Podeswites aient entendu raison et reconnu notre supériorité. C'était exactement ce que mon peuple recherchait : une démonstration de force, sur le sol osterlichois qui plus est.
Je vous suis très reconnaissant de votre générosité, seigneur Alteria, et je vous offrirai volontiers mon serment de soutien. Et à votre égard mon serment religieux, seigneur Randar, si vous l'acceptez. Je vais maintenant retourner vers mes terres. J'ai reçu l'invitation au parlement et j'ai l'intention d'y assister. Alors que les combats se poursuivent toujours en Nortmannie, je pense que nous devrions déjà etre en mesure d'exiger devant ce parlement que les Podeszwites se plient à des règles très strictes concernant l'ordre des Strolatz et les colonies d'Osterlich.
Vous avez raison. Réjouissons-nous de cette victoire qui aura une valeur symbolique.
Je ne puis cependant accepter un serment religieux, seigneur Neslepaks. Un serment de dévotion ne saurait qu'atteindre le Tokva.
Eh bien, dans ce cas, vous devriez vous proposer pour occuper ce poste.
Avec un clin d'oeil et un hochement de tete, Neslepaks quitte la tente
Denryl, rédige alors une réponse, à l’intention de l'ost podeswite.
Commandant Hoff, Marquis Donatien de La Nouë, estimé Sage de Sinople,
Vos hommes ont courageusement combattu sur le champ de bataille, mais ce sont nos braves qui aujourd'hui ont le plus brillé, sous le regard des dieux.
En vertu du code de chevalerie et de l'honneur, et ainsi éviter un massacre inutile de vos troupes, nous acceptons votre reddition. Soignez vos blessés, et honorez vos morts. Il sera fait libre passage aux armées de La Nouë et du Sage de Sinople, afin qu'elles puissent retrouver leurs foyers.
En vertu des valeurs guerrières et de l'honneur, aucun mal ne sera fait aux civils okordiens et osterlichiens lorsque nous occuperons la ville, tout pillage, tuerie ou autres exactions punies par la mort.
Une caserne et sa garnison seront installées temporairement aux abords de la ville, pour s'assurer qu'aucune force millitaire ne soit levée en Subodord d'ici à la fin des combats en Nortmannie. Elle sera d'ici là entretenue par le domaine des Trofs.
Un mémorial sera construit sur le lieu de la bataille, sous la forme d'une statue, qui servira également de lieu de recueillement pour les fidèles d'Yggnir en Sudord. La protection de ce mémorial et des fidèles qui s'y rendent sera à la charge des Trofs, tant qu'ils seront détenteurs du domaine. Sa destruction serait interprétée comme une déclaration de guerre, et une reprise immédiate des hostilités.
Que votre bras reste fort, et votre coeur vaillant.
Mes respects,
Denryl Altéria, Prince de Cylariel, Généralissime de l'alliance des Sept.
Dernière modification par Altéria (2025-03-31 02:31:52)
Maison Altéria, Dames et Seigneurs de Cylariel et de Massoala
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