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#1 2025-03-16 21:34:06

Maître Balthazar
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La Lice d'Honneur du Dernier Souffle ou tournoi des maîtres d'armes

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OYEZ, OYEZ, NOBLES GENS D'ARMES DU ROYAUME D'OKORD
⚔️ GRAND TOURNOI DES MAÎTRES D'ESCRIME ⚔️

Par décret non royal et sous la protection de la Saincte Guilde des Bretteurs

PROCLAMATION

Qu'il soit connu par tous les seigneurs et dames des illustres Maisons du glorieux Royaume d'Okord que les inscriptions au prestigieux Tournoi des Maîtres d'Armes sont dorénavant ouvertes.

Que les plus valeureux manieurs de lames, les plus fins escrimeurs et les plus redoutables duellistes se préparent à faire montre de leur art martial en la lice d'honneur!


MODALITÉS D'INSCRIPTION

Toutes les maisons qui assureront concourir sans la volonté de nuire au tournoi et au calme des lieux peut participer.
Le Tournoi est une fête et non une assemblée politique ou religieuse.

Tout prétendant devra:

  • Créer son personnage avec nom et lignage

  • Fournir un bref récit de son cv, de ses faits d'armes et prouesses passées

DÉROULEMENT DU TOURNOI

Le tournoi se dérouleront sous forme d'éliminatoire de duel un contre un.
Chaque duel suivra les règles ancestrales du "007" telles qu'enseignées par les premiers maîtres d'armes du royaume.

⚔️ RÈGLES DU DUEL MÉDIÉVAL ⚔️

Apprêts du Combat

  1. Chaque bretteur entrera en lice avec :
       

    • 1 point de vigueur vitale

    • 1 point de souffle

    • Un "Dernier Souffle" (joker, valeur 1-6)

Actions permises
À chaque passe d'armes, les deux duellistes choisiront secrètement une action parmi les suivantes, et pourront l'accompagner d'un mini récit détaillant l'action de leur personnage (exemple : "Le Capitaine Ancre profondément ses pieds dans le sol afin de préparer l'attaque suivante" pour un choix d'action "Reprendre haleine") :

  1. Porter Estocade / attaquer :
       

    • Requiert 1 point de souffle pour être exécutée

    • Inflige 1 point de dommage à l'adversaire s'il ne se protège point

    • Consume 1 point de souffle

  2. Reprendre Haleine / son souffle :
       

    • Octroie 1 point de souffle

    • Rend vulnérable aux assauts ennemis

  3. Brandir l'Écu / se défendre :
       

    • Protège entièrement contre une attaque adverse

    • Ne requiert nul point de souffle

    • N'inflige point de dommage

Déroulement d'une Passe d'Armes

  1. Les deux combattants élisent secrètement leur action en la communiquant à Maître Balthazar.

  2. Les actions sont révélées et résolues en même temps et un RP est écrit par Maître Balthazar en fonction des RP des duellistes et du résultat de la passe d'armes

  3. Les points de souffle et de vigueur vitale sont ajustés en conséquence

Conditions de Victoire

  • Un épéiste remporte la joute quand son adversaire tombe à 0 point de vigueur vitale

  • Lorsqu'un bretteur choit à 0 point de vigueur vitale, son "Dernier Souffle" (joker) est utilisé sur-le-champ par un lancé de dé effectué par Maître Balthazar :
     

    • Si les dieux sont favorables et que le résultat du dé est 5 ou 6, le duelliste recouvre 1 point de vigueur vitale et se relève

    • Si la fortune lui est contraire et que le résultat du dé est 2 - 3 - 4, il demeure à 0 et perd le duel, ko.

    • Si les dieux lui sont particulièrement défavorables et que le résultat du dé est 1, il décède tout simplement et perd le duel (logique).

    • Le "Dernier Souffle" ne peut être invoqué qu'une seule fois par duel

  • Lorsqu'à la 10ème Passe d'armes, aucun des adversaires n'a réussit à vaincre l'autre, les deux duellistes trop fatigués, arrêtent le combat. Est alors déclaré vainqueur celui qui tient le mieux debout, celui qui montre alors le plus de souffle.

Autres Ordonnances

  • Nul ne peut porter estocade sans point de souffle

  • L'écu bloque tous les coups, quels qu'ils soient

  • Il n'existe nulle limite aux points de souffle qu'un spadassin peut amasser

  • En cas de double point de vigueur à 0, la possibilité d'abandonné est donné aux deux combattants. En cas de refus, un dé innocent donnera le choix du vainqueur aux Dieux.

INSCRIPTIONS

Toute personne souhaitant prendre part à ces nobles joutes est priée d'adresser une missive formelle à:

Maître Balthazar 
Organisateur, Maître de Cérémonie et Arbitre Officiel 
Aux bons soins de la Siostry Vespasia ou l'un de ses personnages

"Que votre lame soit guidée par l'honneur et votre bras par la vertu."

⚔️ QUE LE PLUS DIGNE L'EMPORTE! ⚔️

Dernière modification par HernfeltMayer (2025-04-04 16:29:21)


Siostry Vespasia et toute sa clique, Aldric "Main-de-Sixte" Ravenswood, Amaury de Gavere, Le Denier, Maître Balthazar ou le Strolatz Wacław Kowalczyk.

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#2 2025-03-16 23:37:54

Maître Balthazar
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Re : La Lice d'Honneur du Dernier Souffle ou tournoi des maîtres d'armes

⚔️ PARTICIPANTS AU GRAND TOURNOI DES MAÎTRES D'ESCRIME ⚔️

Par la plume de Maître Balthazar, voici la liste des nobles et valeureux bretteurs ayant répondu à l'appel

LES CHAMPIONS INSCRITS

Flamma, le Secutor Déomulien
De la maison Happs / Peuple d'Amara
Flamma est un esclave originaire d'une région de Ressyne. Nul ne sait vraiment pourquoi ni comment il fut réduit en esclavage, mais son sponsor Télémaque l'acheta comme gladiateur.
L'homme, d'une taille imposante et âgé de 34 ans, possède un beau palmarès de 21 victoires sur 33 combats. Adulé par le public, Flamma lui rend bien son affection et a refusé par quatre fois le glaive de bois qui lui accorderait la liberté, préférant demeurer gladiateur.
En apprenant la compétition de maîtres d'armes, Flamma demanda une faveur à son maître : participer aux jeux Okordiens.


Rollin le Pauvre
De la maison Khil
Né serf, Rollin est devenu soldat au service de la maison Khil. Borgne de son état, il est connu pour être téméraire, voir même un peu trop. Ses défaites en sont la preuve.


Mordred le Montagnais
De la maison Falkenberg
Fils d'Hermione de la Givrée et de Gilbert le Montagnais. On le nomme Pourfendeur Royal, Maître d'Armes du grand Roland Chanteure et Premier Chevalier de la célèbre « Table Ovale ».
Il a, à son grand plaisir, fait rendre l'âme à de nombreux combattants tels que :
. Frédérique Lestrange dit « Saigneur Lestrange »
. Fioriano de Verdi dit « L'Épéiste Maestro »
. Gustave Albert de Heinstein dit « Grosse Tête »
Et le plus grand de tous, Le Marquis Houdini, qui disparut d'ailleurs subitement pendant leur duel, offrant la victoire à Mordred par forfait !


Fiore dei Liberi ----- FORFAIT -----
De la maison Siostry Vespasia / Mayer
Originaire des hautes terres valésiennes, Fiore dei Liberi est un maître d'armes chevronné de 47 ans qui a gravi les échelons de la prestigieuse Académie la république de Valésianne puis il continua ses études dans l'Académie de Samarie il y a de cela bien longtemps.
Arrivé sur les terres des Mayers, Fiore compila ses connaissances dans un traité remarquable, le "Flos Duellatorum Valesianus", où il codifie les techniques traditionnelles valésiennes d'escrime, fusionnées avec les savoirs okordiens. Sa méthode met l'accent sur la prudence, la précision et l'économie de mouvement plutôt que sur la force brute.
En tant que maître d'armes officiel de la maison Siostry Vespasia, sa participation au tournoi est une question d'honneur plus que d'ambition personnelle.


Maravée De Lacaisse
De la maison Trofs / Hoff / Von Festung
Petit fils par alliance de l’ancien doyen De Bellebourse, il n’a pas hérité des mêmes talents que son aïeul pour obtenir des pièces d’or.
Ce jeune homme rusé, marqué par les défis de la rue qu’il préfère aux drapées des riches maisons, il vit jusqu’à l’âge adulte comme voleur à la sauvette dans les allées du marché. Pris dans une embuscade et forcé de combattre, il transforme son instinct de survie en prouesse guerrière. Un ancien gagnant de l’épée de bois remarque son talent et l’entraîne au métier de gladiateur, enchaînant courage et résilience dans les arènes.
Cette compétition est sa première grande arène royale, sa première arène hors du domaine des Trofs.


Commandant Vargar
De la maison Neslepaks
Jeune officier au talent prometteur, le Commandant Vargar s'est forgé une réputation redoutable sur les champs de bataille de la campagne de Déomul. Maître d'armes principal de sa maison, il excelle particulièrement dans l'art du duel où sa technique agressive et son impétuosité ont rarement trouvé leur égal.
Portant fièrement la tête de loup gris comme emblème personnel aux côtés du lion d'or de sa maison, Vargar incarne l'alliance parfaite entre férocité sauvage et discipline militaire. Pour ce tournoi, il aura l'honneur de porter Monegarm, l'épée ancestrale de la maison Neslepaks, lame légendaire qui a traversé les siècles et participé à d'innombrables batailles.
Bien que cousin de la lignée principale des Neslepaks, son seigneur considère que l'impétuosité de sa jeunesse doit encore être tempérée par l'expérience d'épreuves véritables. Sa participation à ce tournoi représente donc autant une chance de prouver sa valeur qu'un test pour forger son caractère.


Guillaume Le Bâtard
De la maison Nortmannie / Basse Leopardie
Grand Nortmannais au visage rude et à l'allure intimidante, Guillaume s'est forgé une réputation aussi redoutable que son surnom. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, ce sobriquet ne fait nullement référence à sa naissance, mais à son caractère impitoyable en combat et à sa doctrine implacable : la victoire, quoi qu'il en coûte.
Ancien cavalier des armées de Nortmannie, il a participé à trop de campagnes sanglantes et vu trop de camarades tomber au combat. Ces expériences ont laissé en lui des cicatrices invisibles qu'il compense par une violence calculée, une morgue sans pareille et une rancœur tenace envers la vie elle-même.
Dans l'arène, Guillaume est connu pour son style brutal qui ignore délibérément les fioritures aristocratiques. Il préfère les techniques efficaces et directes, souvent considérées comme peu chevaleresques par les maîtres d'armes traditionnels. Ses adversaires se retrouvent déstabilisés face à un combattant qui transforme le duel élégant en une lutte pour la survie.


Einar, L'Épervier
De la maison Altéria
Einar est un ancien officier à la retraite. C'est un escrimeur précis et rapide, tant sur le champ de bataille que dans l'arène. Son surnom lui vient de sa capacité exceptionnelle à repérer ses adversaires et à anticiper leurs mouvements, semblable à un faucon qui scrute le terrain à la recherche de proies. Il a décidé de participer au tournoi d'escrime, où il souhaite mettre à profit son expertise en combat en mêlée pour ressentir à nouveau l'adrénaline de sa jeunesse. Malgré son âge avancé, Einar reste imposant : ses réflexes aiguisés et sa stratégie affûtée en font un adversaire redoutable.


Cunégonde Oyante
De la maison de Chantecourge
Cunégonde fut remarquée à Tristeval, son village de naissance sur les terres de Chantecourge, par le capitaine de la garde de Trois-Épis. Les circonstances qui l'amènerent à s'en prendre violemment à trois malandrins dans une taverne sont obscures, mais elle fit forte impression brandissant d'une main le couteau à fromage et de l'autre parant les coups grâce à un gobelet en grès encore à moitié plein de bière. Certaines sources disent qu'elle passa ensuite toute la nuit à fêter sa victoire, d'autres qu'elle noyait sa défaite ; Cunégonde elle-même affirma ne pas garder souvenir de ce qu'il s'était passé exactement.
Elle usa plusieurs maîtres d'armes de Trois-Épis, tout en perfectionnant sa technique. Ainsi elle arriva à la conclusion "le gobelet d'grès, ça vaut que dalle pour parer les coups pasqu'il casse et qu'on n'a plus la bière après, vaut mieux prendre la planche à sauciflard".
Ses maîtres d'armes parvinrent néanmoins à lui enseigner un style plus académique et à troquer couteau et arme de forture contre épée et écu, ce en quoi elle a montré un certain talent, du moins quand elle est sobre.
Ce tournoi sera pour elle l'occasion de se confronter à de nouveaux adversaires.


"Que les noms de ces vaillants bretteurs soient chantés dans les tavernes et contés aux enfants du royaume."

⚔️ QUE LE TOURNOI COMMENCE BIENTÔT! ⚔️

Dernière modification par HernfeltMayer (2025-03-18 23:52:24)


Siostry Vespasia et toute sa clique, Aldric "Main-de-Sixte" Ravenswood, Amaury de Gavere, Le Denier, Maître Balthazar ou le Strolatz Wacław Kowalczyk.

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#3 2025-03-19 00:12:59

Maître Balthazar
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Re : La Lice d'Honneur du Dernier Souffle ou tournoi des maîtres d'armes

Le soleil déversait ses rayons dorés sur la vaste plaine jouxtant la cité d'Hébron, illuminant un spectacle dont l'ampleur défierait l'entendement des plus grands architectes du royaume. Des tentes multicolores s'étendaient à perte de vue, leurs fanions claquant dans la brise printanière comme autant de promesses de gloire et de sang. Les immenses gradins de bois s'élevaient vers le ciel en un défi aux lois mêmes de la nature, leurs structures complexes tenant par quelque mystère que seuls les maîtres charpentiers d'Okord pouvaient comprendre. Dominant ce tableau grandiose, plusieurs estrades richement ornées surplombaient les lices comme des îles de privilège dans un océan de tumulte. Sur ces loges surélevées, les grands seigneurs du royaume siégeaient avec magnificence, déployant leurs couleurs et leurs armes en un pavoisement somptueux. La maison Neslepaks exhibait fièrement ses armoiries d'azur au lion d'or, leurs bannières ondulant majestueusement au-dessus des têtes de leurs partisans. L'estrade des Falkenberg resplendissait sous les emblèmes de gueules au cygne d'argent et d'or à l'épée, leurs couleurs éclatantes attirant l'œil comme un phare dans la nuit. Plus loin, les émissaires de Nortmannie avaient drapé leur tribune d'étoffes d'argent et de sinople.

Au-dessous de ces hauteurs aristocratiques, la foule se pressait en strates sociales clairement définies : les marchands opulents et les maîtres de guildes occupaient les premiers rangs des gradins communs, reconnaissables à leurs atours colorés et leurs chaînes d'office scintillantes. Plus haut, les artisans et petits commerçants formaient une masse plus sobre mais non moins enthousiaste, tandis que tout en haut, la piétaille et les manants s'agglutinaient en une masse indistincte et vibrante d'excitation, un patchwork de couleurs terreuses piqué çà et là d'un fichu éclatant ou d'une coiffe bariolée. Au cœur de cette arène improvisée, plusieurs pistes sablées avaient été méticuleusement préparées, chacune destinée à recueillir la sueur et peut-être le sang des combattants. La terre fraîchement ratissée attendait, vierge encore, que les pas des maîtres d'armes y inscrivent l'histoire de leurs exploits.

La foule affluait par vagues successives, un océan vivant et bruyant qui s'écoulait entre les étals des marchands et les tavernes provisoires. Nobles aux parures chatoyantes, bourgeois endimanchés et simples manants se pressaient côte à côte, unis par une même fièvre, celle du combat et du spectacle. Des mères hissaient leurs enfants sur leurs épaules pour qu'ils puissent apercevoir les champions, tandis que des vieillards racontaient avec nostalgie les tournois de leur jeunesse qui étaient, bien entendu, infiniment plus grandioses que cette pâle imitation moderne. Au pied des estrades principales, les plus fortunés s'étaient installés sur des bancs rembourrés, les dames s'éventant délicatement pour combattre la chaleur montante, tandis que leurs époux commentaient avec aplomb les chances des différents combattants, se transformant soudain en experts militaires de la plus haute volée.

Au centre de la piste principale, une silhouette singulière captait tous les regards. Vêtu d'un manteau aux reflets azurés qui semblait danser autour de lui comme mu par une volonté propre, coiffé d'un chapeau extravagant où se dressaient des plumes rares aux couleurs impossibles, Maître Balthazar s'avançait d'un pas léger. Sa barbe ébouriffée encadrait un visage aux traits vifs, où brillaient des yeux pétillants de malice. D'un geste théâtral, il leva les bras, et comme par enchantement, le brouhaha de la foule s'apaisa. Sa voix, claire et puissante, portée par l'acoustique naturelle des lieux, s'éleva vers les cieux:

Mes seigneurs aux blasons illustres, gentes dames aux sourires ensorceleurs, braves gens du commun dont les mains calleuses bâtissent notre royaume ! s'exclama-t-il avec un sourire espiègle. Voyez ce jour béni où l'acier chantera plus mélodieusement que mes vers, où la danse des lames éclipsera les pirouettes de mes acrobates !

Il tourna sur lui-même, sa cape dessinant un cercle parfait autour de lui.

En ce jour glorieux, Maître Balthazar, humble serviteur de vos plaisirs et récemment élevé à la tête de la prestigieuse guilde des saltimbanques – par un vote dont certains contestent encore la légalité, mais chut ! – Il porta un doigt à ses lèvres avec une mimique conspiratrice – a l'insigne honneur de vous présenter le plus grand, le plus merveilleux, le plus époustouflant... TOURNOI DES MAÎTRES D'ARMES D'OKORD !

Un rugissement d'approbation monta des gradins, tandis que Balthazar exécutait une révérence parfaite. Sur les estrades nobles, même les seigneurs les plus austères daignèrent applaudir avec retenue, tandis que leurs dames agitaient des mouchoirs de soie en signe d'approbation. Dans les hauteurs des gradins populaires, c'était un déchaînement de joie primale : chapeaux lancés en l'air, cris à faire trembler les nuages, et quelques bagarres amicales déjà engagées par excès d'enthousiasme.

Hélas, reprit-il en affectant une mine désolée, je dois d'abord vous annoncer une triste nouvelle qui a fait couler plus de larmes dans les tavernes d'Hébron que la fin des happy hours. Sa voix prit un accent dramatique. Notre champion local, le noble, le sage, l'érudit Fiore dei Liberi de la maison de la Siostry Vespasia, s'est vu contraint de déclarer forfait !

Des murmures de déception parcoururent l'assemblée. Sur l'estrade de la maison d'Hebron, ornée de tentures de gueules, les visages se fermèrent soudain, masques d'une amertume à peine contenue.

Oui, mes amis, la tragédie nous frappe ! Notre maître d'armes, capable de terrasser dix hommes sans froisser son pourpoint, s'est... foulé le petit orteil ! Il marqua une pause théâtrale. Un accident terrible survenu, coïncidence étrange, juste après avoir consulté la liste des participants ! Il leva un sourcil suggestif. Certains langues médisantes parlent de courage évaporé plus vite que l'eau-de-vie dans une auberge de marins, mais moi, Balthazar, je n'oserais jamais colporter de tels ragots !

Des rires fusèrent dans l'assistance tandis qu'il reprenait, la main sur le cœur. Du haut de leur loge somptueuse, les représentants de la maison d'Hebron foudroyèrent du regard le saltimbanque insolent, mais celui-ci continua, imperturbable, comme si un bouclier invisible le protégeait du courroux des puissants.

Mais trêve de plaisanteries qui pourraient me coûter ma place de maître de cérémonie – et possiblement quelques dents si notre ami valésien m'entendait ! Place aux valeureux combattants qui, eux, ont eu le courage de se présenter !

D'un geste ample, il désigna un coin de l'arène où attendaient les participants. La foule se leva comme un seul homme pour mieux apercevoir ces héros, tandis que les dames des loges seigneuriales se penchaient dangereusement par-dessus les balustrades, soudain plus intéressées par le spectacle que par le maintien des convenances.

Admirez, mes seigneurs et mes dames, cette collection de bretteurs dont chacun pourrait transformer votre époux en brochette plus vite qu'un cuisinier pressé ! Une pause, un sourire. Je plaisante, nobles dames, vos époux sont assurément aussi vaillants que... disons, aussi vaillants qu'il le faut pour survivre à vos regards !

Nouveau tonnerre de rires, tandis que Balthazar s'avançait vers le premier des combattants. Dans les loges, quelques seigneurs s'étranglèrent d'indignation, tandis que leurs épouses dissimulaient de discrets sourires derrière leurs éventails.

Voici Flamma, le Secutor Déomulien de la maison Happs et du peuple d'Amara ! Vingt-et-une victoires sur trente-trois combats ! Un homme qui a refusé quatre fois sa liberté, préférant la gloire de l'arène aux joies douteuses de payer des impôts comme nous autres mortels ! Applaudissez, chers amis, celui pour qui même la liberté a moins de saveur que vos acclamations !

Il poursuivit sa présentation, chaque combattant étant accueilli par les vivats de la foule. À chaque nom annoncé, les estrades correspondantes s'animaient, leurs occupants se levant pour acclamer leur champion, tandis que des pluies de pétales ou de petites pièces tombaient sur les lices en signe de bénédiction.

Et voici Rollin le Pauvre de la maison Khil ! Un homme dont le surnom n'a d'égal que son courage... et peut-être le nombre de ses défaites ! Mais souvenez-vous, mes amis, dans l'arène comme en amour, ce n'est pas la quantité qui compte, mais l'ardeur qu'on y met !

Il continua, présentant tour à tour les combattants avec verve et esprit:

Mordred le Montagnais de la maison Falkenberg ! Un homme qui a envoyé tant d'âmes dans l'au-delà que les dieux envisagent de lui faire payer une taxe de surpeuplement ! Le Pourfendeur Royal en personne, qui a fait disparaître le grand Marquis Houdini pendant leur duel – un tour de magie que même votre humble serviteur ne saurait reproduire !

Maravée De Lacaisse des maisons Trofs, Hoff et Von Festung ! Du marché aux puces à l'arène royale, voici un homme dont le talent pour survivre n'a d'égal que son habileté à vider vos bourses – mais uniquement avec son épée désormais, je vous rassure !

Le Commandant Vargar de la maison Neslepaks ! Si féroce qu'on dit que les loups hurlent par solidarité quand il entre dans l'arène ! Il porte aujourd'hui Monegarm, l'épée ancestrale de sa maison – dont le nom, coïncidence amusante, signifie 'loup-garou' dans l'ancienne langue. Une simple coïncidence, assurément... à moins que notre ami ne se transforme à la pleine lune ?

Guillaume Le Bâtard représentant la Nortmannie ! Un nom qui ne doit rien à sa naissance, mais tout à sa façon de combattre ! Si vous cherchez la chevalerie et les manières courtoises, mes amis, passez votre chemin... ou plutôt, restez et admirez comment la brutalité efficace peut aussi être un art !

Einar, L'Épervier de la maison Altéria ! Un homme dont la vue perçante repère une faille dans votre garde plus vite que la vôtre ne repère une pièce d'or tombée dans la boue ! Malgré son âge vénérable, il conserve des réflexes qui feraient pâlir d'envie un chat de gouttière !

Et enfin, Cunégonde Oyante de la maison de Chantecourge ! La preuve vivante que trois malandrins, un couteau à fromage et une chope de bière peuvent être le début d'une glorieuse carrière ! Une femme qui a troqué le gobelet de grès contre l'épée, mais dont l'esprit, dit-on, n'est jamais plus aiguisé que lorsqu'elle est... disons... désaltérée !

Balthazar tournoya une dernière fois, sa cape dessinant un arc parfait, avant de s'incliner profondément. Sur les estrades seigneuriales, des serviteurs s'empressaient de remplir les coupes de leurs maîtres, tandis que dans les gradins populaires, des tonneaux étaient mis en perce pour célébrer l'ouverture des festivités. L'air lui-même semblait vibrer d'excitation, chargé de parfums épicés, de sueur et d'anticipation.

Mes seigneurs, mes dames, braves gens d'Okord ! Que les jeux commencent, que l'acier chante, que le sable boive la sueur des braves ! Et souvenez-vous, si le spectacle vous enchante, n'oubliez pas que la guilde des saltimbanques accepte les donations avec la même grâce qu'un noble accepte les impôts de ses serfs – mais avec plus de gratitude !

Un tonnerre d'applaudissements salua sa tirade, tandis que les premiers combattants s'avançaient sur la piste sablée, et que le tournoi des maîtres d'armes d'Hébron s'apprêtait à entrer dans la légende. Du sommet des estrades aux bancs les plus modestes, tous les regards convergeaient vers l'arène, unis dans l'attente fébrile du premier choc des lames.


Siostry Vespasia et toute sa clique, Aldric "Main-de-Sixte" Ravenswood, Amaury de Gavere, Le Denier, Maître Balthazar ou le Strolatz Wacław Kowalczyk.

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#4 2025-03-19 00:27:26

Maître Balthazar
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Re : La Lice d'Honneur du Dernier Souffle ou tournoi des maîtres d'armes

Après quelques minutes d'accalmie, Maître Balthazar reprit place au centre de l'arène principale. Le brouhaha des conversations s'éteignit progressivement, comme une vague refluant vers la mer.

D'un geste théâtral, le maître de cérémonie fit tournoyer son chapeau emplumé avant de le lancer vers le ciel. Le couvre-chef décrivit une courbe gracieuse, puis retomba exactement sur sa tête, provoquant l'émerveillement des spectateurs les plus impressionnables et un hochement de tête appréciateur des connaisseurs.
Mes seigneurs, mes dames et vous, braves gens d'Okord ! L'heure est venue de connaître le dessein que les dieux ont tracé pour nos vaillants bretteurs ! s'écria-t-il en désignant un grand tambour de cuivre orné de motifs complexes, apporté par deux assistants vêtus de tuniques assorties à son propre manteau.
Dans ce tambour reposent les noms de nos champions, attendant que le hasard—ou peut-être le destin !—décide qui affrontera qui dans cette grande danse de l'acier !

Balthazar fit tourner lentement le tambour, son contenu émettant un doux cliquetis qui résonnait dans le silence attentif de l'assemblée.
Sachez que chaque duel sera régi par les règles ancestrales du combat d'honneur okordien, dont la sagesse n'a d'égale que l'élégance ! poursuivit-il en désignant un grand panneau de bois où étaient calligraphiées les règles du tournoi. La vigueur vitale, le souffle et cette petite étincelle que les anciens appelaient "le dernier souffle"—cette chance ultime de se relever quand tout semble perdu—décideront du destin de nos champions !

L'excitation était palpable tandis qu'il arrêtait le tambour et y plongeait théâtralement la main.

Premier Tirage : Flamma (Happs) contre Rollin (Khil)

Pour le premier duel du tournoi... Il extirpa deux médaillons de bois gravés. Le destin a parlé ! Flamma, le Secutor Déomulien, affrontera Rollin le Pauvre !
Un rugissement s'éleva des gradins, particulièrement bruyant du côté des supporteurs de Flamma. Sur l'estrade de la maison Happs, les nobles agitaient fébrilement leurs bannières d'azur au lion d'or. Les partisans de la maison Khil, moins nombreux mais tout aussi enthousiastes, entonnèrent un chant guerrier pour encourager leur champion borgne.

Deuxième Tirage : Mordred (Falkenberg) contre Maravée (Trofs)

Pour le second duel... Nouvelle plongée dans le tambour, nouvelle paire de médaillons. Mordred le Montagnais croisera le fer avec Maravée De Lacaisse ! Le Pourfendeur Royal contre le Voleur Repenti... Voilà qui promet un ballet d'épées fascinant !
Les bannières de gueules au cygne d'argent et d'or à l'épée de la maison Falkenberg s'agitèrent vivement, tandis qu'une clameur réunissait les partisans des trois maisons représentées par Maravée—spectacle rare d'unité entre ces rivaux habituels.

Troisième Tirage : Vargar (Neslepaks) contre Guillaume (Nortmannie)

Le troisième affrontement verra... Balthazar retira deux nouveaux médaillons, les brandissant haut vers le ciel. Le Commandant Vargar, loup parmi les hommes, défier Guillaume Le Bâtard, l'implacable Nortmannien ! La discipline militaire contre la brutalité efficace—les paris sont ouverts, mes amis !
Sur l'estrade de la maison Neslepaks, les nobles se levèrent comme un seul homme, tandis que leurs bannières d'azur au lion d'or flottaient fièrement. Les représentants de la Nortmannie, plus sobres mais non moins déterminés, se contentèrent d'incliner légèrement la tête, leurs étendards d'argent et de sinople ondulant avec dignité.

Dernier Tirage : Einar (Altéria) contre Cunégonde (de Chantecourge)

Et enfin, pour clore ce premier tour... Balthazar sortit les deux derniers médaillons avec une révérence élaborée. Einar l'Épervier et Cunégonde Oyante ! L'œil acéré du vétéran contre la témérité légendaire de notre dame au couteau à fromage ! Qui l'emportera ? La sagesse de l'âge ou l'audace de la jeunesse ?

En grande pompe, les adversaires pénétrèrent dans la lice principale en se rapprochant les uns des autres, par deux, entre adversaires.

Maître Balthazar se plaça entre eux, un parchemin à la main.
Messieurs les bretteurs, approchez ! déclama-t-il. Que ce duel soit mené avec honneur, que votre vigueur et votre souffle servent votre talent, et que votre dernier souffle—si les dieux sont assez cruels pour vous l'imposer—soit digne d'être chanté par nos bardes !


Siostry Vespasia et toute sa clique, Aldric "Main-de-Sixte" Ravenswood, Amaury de Gavere, Le Denier, Maître Balthazar ou le Strolatz Wacław Kowalczyk.

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#5 2025-03-19 00:48:53

Maître Balthazar
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Re : La Lice d'Honneur du Dernier Souffle ou tournoi des maîtres d'armes

Petit rappel sur les règles :
Le tournoi se joue par élimination en 3 tours : 4 duels puis 2 duels puis le duel final. Il n'y aura qu'un seul gagnant, pas de classement.
Chaque duel se joue en passe d'armes (en tour, au nombre de 10 maximum) durant lesquels les joueurs jouent simultanément via une missive à Maître Balthazar.

Mise en place

Au début du duel, chaque bretteur entrera en lice avec :
2 point de vigueur vitale
1 point de souffle
Un "Dernier Souffle" (joker qui sera joué sur un lancé de dé en cas d'utilisation)

Déroulé de passe d'armes / tour

Phase 1 :
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Les deux duellistes choisiront secrètement une action parmi les suivantes, et pourront l'accompagner d'un mini récit détaillant l'action de leur personnage (non obligatoire) (exemple : "Le Capitaine Ancre profondément ses pieds dans le sol afin de préparer l'attaque suivante" pour un choix d'action "Reprendre haleine").
> Le tout sera à porter à la connaissance de Maître Balthazar par missive. <

Action possible (n'en choisir qu'une seule)

Porter Estocade / attaquer :
     Requiert point de souffle pour être exécutée
     Inflige 1 point de dommage à l'adversaire s'il ne se protège point
     Consume 1 point de souffle
Reprendre Haleine / son souffle :
     Octroie 1 point de souffle supplémentaire
     Rend vulnérable aux assauts ennemis
Brandir l'Écu / se défendre :
     Protège entièrement contre une attaque adverse
     Ne requiert nul point de souffle
     N'inflige point de dommage

Phase 2 :
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Les actions sont révélées et résolues en même temps et un RP est écrit par Maître Balthazar en fonction des RP des duellistes et du résultat de la passe d'armes
Les points de souffle et de vigueur vitale sont ajustés en conséquence


Conditions de Victoire

Un épéiste remporte la joute quand son adversaire tombe à 0 point de vigueur vitale
Lorsqu'un bretteur choit à 0 point de vigueur vitale, son "Dernier Souffle" (joker) est utilisé sur-le-champ par un lancé de dé effectué par Maître Balthazar :
     Si les dieux sont favorables et que le résultat du dé est 5 ou 6, le duelliste recouvre 1 point de vigueur vitale et se relève
     Si la fortune lui est contraire et que le résultat du dé est 2 - 3 - 4, il demeure à 0 et perd le duel, ko.
     Si les dieux lui sont particulièrement défavorables et que le résultat du dé est 1, il décède tout simplement et perd le duel (logique).

Le "Dernier Souffle" ne peut être invoqué qu'une seule fois par duel, de manière automatique.

Lorsqu'à la 10ème Passe d'armes, aucun des adversaires n'a réussit à vaincre l'autre, les deux duellistes trop fatigués, arrêtent le combat. Est alors déclaré vainqueur celui qui tient le mieux debout, celui qui montre alors le plus de souffle. En cas d'égalité... nous verrons...

Autres Règles

Nul ne peut porter estocade sans point de souffle
L'écu bloque tous les coups, quels qu'ils soient
Il n'existe nulle limite aux points de souffle qu'un spadassin peut amasser

Duel no1 : Flamma (Happs) contre Rollin (Khil)

1ère passe d'armes
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À peine le signal donné, Flamma adopte une posture calme, presque méditative. Les yeux mi-clos, elle inspire longuement, ses épaules se soulevant tandis que l'air emplit ses poumons. Sa main caresse la garde de son épée sans la dégainer encore, économisant ses forces, accumulant cette énergie invisible mais cruciale qu'est le souffle du combattant.
De l'autre côté de la lice, Rollin réagit au tintement de la cloche comme si elle avait libéré quelque bête sauvage en lui. Le temps semble se figer tandis qu'il inspire profondément, son esprit tout entier concentré sur l'instant. D'un mouvement fluide et précis, il s'élance vers son adversaire, son épée traçant une ligne mortelle dans l'air.
La lame de Rollin fend l'espace et trouve sa cible. L'acier mord la chair de Flamma qui, prise dans son moment de préparation, n'a pu éviter l'assaut. Un filet de sang s'écoule le long de son bras, tachant le sable de la lice.
La foule rugit d'approbation à cette première blessure, certains spectateurs se levant d'un bond, poings serrés, exultant à la vue du sang versé. Des cris encouragent Rollin, tandis que d'autres huent Flamma pour sa passivité initiale.

2ème passe d'armes
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Flamma, le flanc encore marqué par sa précédente blessure, se redresse avec une détermination renouvelée dans le regard. Le sang qui macule sa tunique semble attiser sa colère plutôt que l'affaiblir. D'un mouvement vif comme l'éclair, elle s'élance vers Rollin, son épée traçant un arc mortel qui fend l'air en sifflant. La lame étincelle sous le soleil, avide de goûter à la chair de son adversaire.
Face à cette offensive fulgurante, Rollin demeure imperturbable. Guettant les mouvements de son adversaire sanguinolent, il évalue en un instant la trajectoire de l'attaque. Au moment précis où le fer s'apprête à mordre sa chair, il brandit son écu avec une précision calculée. L'acier rencontre le bois renforcé dans un fracas assourdissant, des éclats volant sous l'impact de la violence du choc.

3ème passe d'armes
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Rollin, son bouclier encore vibrant de l'impact du coup précédent, le laisse légèrement retomber. Se redressant avec une assurance théâtrale, il se tourne vers la foule et lève son épée vers le ciel. Son visage transpire la confiance tandis qu'il harangue les spectateurs avec des gestes grandioses, puisant dans leur ferveur pour restaurer son propre souffle.
Les spectateurs répondent à son appel par des acclamations et des sifflets d'admiration, jetant des pièces et des rubans colorés dans la lice. Mais leurs cris d'encouragement se transforment brusquement en hoquets de stupeur lorsque Flamma, ignorant ce moment de distraction, fond sur son adversaire.
Profitant de ce moment où Rollin détourne son attention du combat, Flamma s'élance dans un mouvement fluide et létal. Son épée trace une ligne argentée dans l'air avant de s'abattre sur le flanc exposé de son adversaire. La lame mord profondément la chair, déchirant le pourpoint et libérant un flot écarlate qui éclabousse le sable de l'arène.
Rollin, brutalement arraché à son moment de gloire, laisse échapper un cri de douleur et chancelle sous l'impact. Son visage, encore animé par l'exaltation d'un instant plus tôt, se tord maintenant dans une grimace d'agonie.
La foule, d'abord figée par la surprise, explose en une cacophonie sauvage de cris et d'applaudissements, savourant ce renversement dramatique. Ce qui avait commencé comme un moment de fanfaronnade s'est transformé en une leçon sanglante sur les dangers de la vanité au combat.

4ème passe d'armes
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Flamma, épuisé par ses assauts précédents, choisit la prudence. Ses muscles endoloris protestent tandis qu'il lève son bouclier devant lui, formant une barrière protectrice entre elle et son adversaire. Ses yeux, alertes malgré la fatigue, scrutent les moindres mouvements de Rollin, anticipant sa prochaine manœuvre.
De l'autre côté de la lice, Rollin, stimulé par la douleur de sa récente blessure, puise dans sa rage pour trouver un regain d'énergie. Avec un cri guttural qui fait vibrer l'air, il s'élance vers Flamma, son épée traçant un arc mortel en direction de son flanc vulnérable. La lame fend l'air avec une vitesse terrifiante, portée par toute la force et la détermination du combattant.
Mais Flamma a anticipé cette attaque. Son bouclier s'interpose parfaitement, interceptant la frappe dans un fracas assourdissant. Des étincelles jaillissent lorsque l'acier mord le bois renforcé, mais la défense tient bon, préservant le guerrier d'une blessure potentiellement fatale.

5ème passe d'armes
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Flamma prit quelques pas de recul dans la lice poussiéreuse. La sueur perlait sur son front, traçant des sillons brillants sur sa peau couverte de poussière. Chaque inspiration lui était précieuse; il les compta mentalement, cherchant à retrouver cette cadence parfaite qui seule pouvait lui redonner sa force. Ses doigts se crispèrent puis se détendirent autour du pommeau de son épée tandis qu'il emplissait ses poumons de l'air vicié par la poussière et les effluves métalliques du sang.
En face de lui, Rollin marqua lui aussi une pause. Son corps portait les stigmates du combat, mais son esprit restait vif et provocateur. Un rictus déforma ses lèvres tandis qu'il prenait une profonde inspiration, gonflant sa poitrine comme un coq prêt à chanter sa victoire.
"Alors, Flamette," lança-t-il d'une voix assez forte pour que les premiers rangs de spectateurs l'entendissent, "on cherche son second souffle ? Le premier n'était guère impressionnant!"
La foule réagit par un mélange de rires et de huées, certains spectateurs appréciant l'insolence, d'autres préférant l'action aux paroles. Un homme corpulent des premiers rangs cracha dans la poussière pour marquer son impatience, tandis que plusieurs voix s'élevaient pour exiger plus de sang.

6ème passe d'armes
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Lorsque le combat reprit après cette brève pause, le visage de Flamma trahissait une concentration extrême. D'un geste aussi fluide que précis, il releva son bouclier à hauteur de poitrine, formant une barrière impénétrable entre son corps marqué par l'effort et les attaques potentielles de son adversaire. La lumière du jour miroitait sur les ornements métalliques de ce rempart mobile, créant des éclats fugaces qui dansaient sur le sable de la lice.
Face à lui, Rollin adopta une posture similaire, son écu fermement positionné devant lui. Mais là où Flamma cultivait le silence et la concentration, Rollin choisit la provocation comme arme supplémentaire. Sa voix s'éleva, cinglante et moqueuse, par-dessus le murmure impatient de la foule.
"Flamette ! Est-ce là tout ce que tu sais faire ? Te cacher comme une pucelle effarouchée ?" lança-t-il, son visage à demi dissimulé par le rebord supérieur de son bouclier. "Ma grand-mère boiteuse aurait plus de courage !"
Ses paroles, portées par le vent jusqu'aux premiers rangs des gradins, suscitèrent quelques rires gras et plusieurs huées dirigées vers Flamma. Le guerrier demeura impassible, ses yeux fixés sur son adversaire, comme si ces mots glissaient sur lui telles des gouttes de pluie sur une armure huilée.

7ème passe d'armes
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Flamma abaissa son bouclier, une lueur provocatrice animant son regard. Se redressant de toute sa hauteur, il prit une profonde inspiration, emplissant ses poumons d'air frais tout en toisant son adversaire avec un mépris ostentatoire.
"Bahaha, ça aboie mais ça mord pas," lança-t-il d'une voix puissante qui porta jusqu'aux gradins. "Vous êtes bien lâche, même en baissant mon bouclier vous m'attaquez pas!"
Confiant en sa supériorité, il exécuta quelques pas de danse improvisés, tournoyant avec une grâce inattendue pour un guerrier de sa stature. La foule réagit par un mélange de rires et d'applaudissements face à cette insolente démonstration.
"Rollin est tellement lâche que je reprendrais encore mon souffle ensuite !" conclut-il avec un sourire carnassier.
Face à cette provocation, Rollin se replia derrière son bouclier, son visage rougissant de colère à peine dissimulé par le rebord métallique. Sa voix s'éleva, chargée de venin et de frustration:
"Fils de truie borgne ! Petit-fils de bouc galeux ! Ta mère forniquait avec les lépreux de la porte nord et ton père était si laid que les corbeaux changeaient de direction !"
Son chapelet d'insultes se poursuivit, chaque nouvelle invective plus colorée que la précédente, mentionnant des ancêtres improbables et des pratiques contre nature impliquant divers animaux de ferme. La foule oscillait entre choc et hilarité face à ce déluge verbal.
Flamma demeura imperturbable, son sourire s'élargissant à chaque nouvelle insulte, comme si ces mots n'étaient que vent face à sa confiance inébranlable.

8ème passe d'armes
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Les deux adversaires, épuisés par ce duel qui s'éternisait, semblaient avoir atteint simultanément les limites de leur patience. Un accord tacite passa entre eux - il était temps d'en finir.
Flamma, puisant dans sa réserve de souffle fraîchement reconstituée, s'élança vers l'avant dans un mouvement fluide et précis. Son épée traça un arc meurtrier visant la jonction entre l'épaule et le cou de Rollin, ce point vulnérable où l'armure offre moins de protection.
Au même instant, Rollin abandonna toute prudence. Avec un cri rauque qui trahissait son épuisement, il projeta son corps vers son adversaire. Son attaque, bien que féroce, manquait de la précision et de la puissance de ses premiers assauts. La fatigue pesait lourdement sur ses membres, rendant ses mouvements plus prévisibles.
Les deux lames cherchèrent chair à mordre, mais celle de Flamma, guidée par une main plus assurée, trouva sa cible la première. L'acier s'enfonça dans l'épaule de Rollin, arrachant un hurlement de douleur au guerrier. Au même moment, l'épée de ce dernier entailla superficiellement le flanc de Flamma, une blessure douloureuse mais non fatale.
Rollin chancela sous l'impact, son épée glissant de ses doigts soudain privés de force. Il tomba à genoux, puis s'effondra face contre terre, son sang s'écoulant lentement pour former une flaque écarlate autour de lui.

Epilogue
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Le silence s'abattit sur l'arène tandis que tous les regards convergèrent vers les combattants immobiles.
Maître Balthazar s'avança d'un pas mesuré vers les corps étendus. Il s'agenouilla d'abord près de Rollin, examinant attentivement sa blessure. L'épée de Flamma avait trouvé un passage fatal entre les plaques de son armure, sectionnant une artère vitale. Le sang ne coulait déjà plus que faiblement, et le visage du guerrier affichait cette pâleur caractéristique que nul soigneur ne peut inverser.
Se tournant ensuite vers Flamma, Balthazar constata que le guerrier respirait encore, bien que sonné par le choc du combat. Ses paupières frémissaient légèrement, et sa poitrine se soulevait en un rythme irrégulier mais persistant.
Balthazar se releva lentement, faisant face à la foule silencieuse. Levant le bras droit, il proclama d'une voix solennelle:
"Flamma de la maison Happs est déclaré vainqueur de ce duel !"
Des acclamations explosèrent dans les gradins, mêlées au soulagement de voir un verdict rendu après ce combat acharné. Quelques guerriers dans la foule inclinèrent respectueusement la tête pour honorer le courage de Rollin, tombé les armes à la main.
Les serviteurs s'empressèrent d'entrer dans la lice, certains s'occupant du corps de Rollin avec la dignité due aux braves, d'autres soulevant précautionneusement Flamma pour l'emporter vers les tentes des soigneurs.

Duel no2 : Mordred (Falkenberg) contre Maravée (Trofs)

1ère passe d'armes
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Mordred s'avance, saluant la cour. Il tourne autour de Maravée, crache au sol et se positionne, bouclier prêt. Face à lui, le voleur repenti observe posément et prend une profonde inspiration.
La foule s'agite, déçue par cette ouverture sans effusion de sang. Des huées éparses s'élèvent des gradins, entrecoupées de cris impatients réclamant que l'acier morde la chair.
Des grognements de déception parcourent encore l'assemblée, mais quelques connaisseurs hochent la tête, appréciant cette danse d'ouverture tactique.

2ème passe d'armes
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Entendant les grondements impatients de la foule, Mordred quitte soudainement sa posture défensive. Son corps se tend comme un arc, propulsant son arme en un coup droit et véloce vers le heaume de son adversaire. La lame d'acier capture un rayon de soleil, l'éclat argenté tranchant l'air tel un éclair en plein jour.
Face à cette offensive fulgurante, Maravée, empli d'une audace confinant à la folie, écarte largement les bras en un geste de provocation manifeste. Un rictus moqueur déforme ses traits tandis qu'il toise le colosse qui fond sur lui, semblant presque inviter la morsure de l'acier sur sa chair.
L'épée de Mordred trouve sa cible sans rencontrer de résistance. Le métal entaille le flanc de Maravée, arrachant un lambeau de tunique et révélant une blessure qui s'empourpre instantanément. La foule, rassasiée par cette violence tant attendue, laisse éclater sa joie sauvage en une clameur assourdissante.
Quelques gouttes vermeilles perlent sur le sol de la lice, premières offrandes d'un duel désormais engagé dans sa danse mortelle.

3ème passe d'armes
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La lame de Mordred, encore rougie du sang de son adversaire, se dresse victorieusement vers le ciel tandis qu'il recule de quelques pas. Un rictus cruel déforme ses traits alors qu'il apostrophe Maravée d'une voix chargée de mépris.
"Viens ! Je vais t'ajouter à ma liste de crevures... Bastard, chien, couard..." lance-t-il tout en créant de la distance entre eux, sa poitrine se soulevant au rythme de respirations profondes et contrôlées.
Face à lui, Maravée, plus petit et plus fin, ne semble nullement impressionné par la posture menaçante de son adversaire. Avec une audace confinant à l'imprudence, il écarte largement les bras en un geste de provocation manifeste. Un sourire moqueur aux lèvres, il incite son opposant à l'attaquer, sa posture tout entière défiant le guerrier plus massif qui lui fait face.

4ème passe d'armes
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Mordred, malgré les provocations et les bras ouverts de son adversaire, ne cède pas à la tentation de l'attaque immédiate. Un éclair de compréhension traverse son regard - il déchiffre le piège tendu. Brave mais non téméraire, il choisit la patience comme alliée. Reculant légèrement, il reprend sa position initiale, sa poitrine se soulevant au rythme de respirations profondes et mesurées.
Face à lui, le jeune Maravée, enhardi par cette hésitation qu'il interprète comme de la faiblesse, laisse transparaître un rictus moqueur sur son visage juvénile. "Hé bien alors le gros !? C'est tout ce que tu as ?" lance-t-il d'une voix narquoise qui porte jusqu'aux gradins. Pourtant, au premier mouvement infime de son adversaire, le gringalet abandonne instantanément sa posture provocatrice pour placer fermement son bouclier devant lui, prêt à encaisser une attaque qui ne vient pas.

5ème passe d'armes
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Mordred, les jambes légèrement fléchies, tourne méthodiquement autour de sa proie tel un prédateur patient. Soudain, comme animé par un ressort invisible, il bondit vers Maravée. Son épée, telle une vipère d'acier, jaillit en direction de l'interstice vulnérable entre le casque et le plastron de fer de son adversaire.
Au même instant, Maravée, regrettant sa prudence excessive, abandonne sa position défensive. Avec l'impétuosité de la jeunesse, il se jette en avant, son arme pointée droit vers le cœur de Mordred.
Les deux combattants se rencontrent en plein élan, leurs lames trouvant chacune leur cible dans un terrible synchronisme. L'épée de Mordred s'enfonce dans le cou exposé de Maravée, libérant un flot écarlate qui macule instantanément le sable. Simultanément, l'arme du jeune gringalet pénètre le flanc de Mordred, arrachant un grognement de douleur au guerrier plus massif.
La foule, soudain électrisée par cette explosion de violence, se lève comme un seul homme, poussant des hurlements sauvages à la vue du sang qui coule désormais abondamment des deux combattants. Des pièces sont jetées dans la lice, tandis que certains spectateurs frappent frénétiquement les barrières, galvanisés par ce spectacle de brutalité pure.
Les deux adversaires titubent et s'éloignent l'un de l'autre, chacun évaluant la gravité de sa blessure tout en jaugeant l'état de son opposant.

Epilogue
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Le sang de Maravée s'écoule en un ruisseau cramoisi de la blessure béante à son cou. Le jeune voleur repenti tombe à genoux, son épée toujours plantée dans le flanc de Mordred. Sa vision s'obscurcit tandis que ses forces l'abandonnent. Dans un dernier sursaut de volonté, il tente de se relever, mais son corps le trahit et il s'effondre sur le sable de la lice, sa poitrine se soulevant encore faiblement.
Mordred, victorieux mais touché, pousse un hurlement sauvage. Il lâche son écu et plaque la main sur la plaie saignante à son flanc, grimaçant de douleur. "Par les baloches de Philémos, que ça fait mal !" rugit-il. Il le sent bien, ce n'est pas une blessure mortelle, mais suffisamment douloureuse pour lui arracher un juron.
"Mordred de Falkenberg remporte ce duel !" proclame Maître Balthazar en saisissant le poignet du vainqueur. "Le jeune Maravée s'est battu avec la fougue des braves, mais cela n'a pas suffi face à l'expérience !"
Des serviteurs s'empressent d'entrer dans la lice pour emporter Maravée, inconscient mais toujours vivant, vers les tentes des soigneurs, tandis que Mordred, claudiquant mais triomphant, savoure sa victoire sous les vivats du public.

Duel no3 : Vargar (Neslepaks) contre Guillaume (Nortmannie)

1ère passe d'armes
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Guillaume fait jouer ses muscles, tournoie son épée et darde sa langue en un frétillement obscène vers son adversaire. Tel un taureau, il gratte la terre de son pied, semblant prêt à charger... mais ne bouge point, se contentant d'emplir ses poumons d'un souffle nouveau.
Face à lui, Vargar ferme les yeux et écarte les bras en une étrange posture rituelle. "Waldan l'Inévitable, aujourd'hui j'embrasse la mort," murmure-t-il d'une voix grave. Lorsqu'il rouvre les paupières, son visage est devenu un masque impassible. Après quelques mouvements pour délier ses membres, il bondit soudainement, son épée traçant un arc mortel de haut en bas.
L'acier tranchant fend l'air et mord l'épaule de Guillaume, déchirant le pourpoint en un claquement sec. Un ruban écarlate jaillit de la blessure, s'épanouissant sur l'étoffe brodée telle une rose soudaine. Le blessé vacille légèrement mais demeure ferme sur ses appuis, sa détermination intacte malgré la douleur qui irradie de sa chair entaillée.
La foule, témoin de ce premier sang versé, laisse échapper un rugissement collectif où se mêlent excitation et cruauté. Des hommes se dressent sur leurs bancs, le poing levé, tandis que des dames portent délicatement leurs mains gantées à leurs lèvres, à la fois horrifiées et fascinées par ce spectacle de violence raffinée.

2ème passe d'armes
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Guillaume, sous la morsure de l'acier, éclate d'un rire presque dément. Levant les bras vers le ciel comme pour défier les dieux eux-mêmes, il harangue la foule qui répond par des hurlements d'approbation. Un glaviot rougi de sang quitte ses lèvres et atterrit dans la poussière de la lice tandis qu'il emplit à nouveau ses poumons d'air frais.
À quelques pas de lui, Vargar conclut son attaque précédente par une roulade souple qui l'éloigne momentanément de son adversaire. Se redressant avec fluidité, il lève son bouclier directement devant lui, formant un mur protecteur entre Guillaume et lui-même. Son bras armé se courbe gracieusement, positionnant sa lame au-dessus de son bouclier, prêt à frapper ou à parer selon le besoin.

3ème passe d'armes
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Guillaume, enhardi par le sang qui coule déjà sur son épaule, décide de frapper par tous les moyens. Avec un sourire cruel qui déforme ses traits, il s'avance brusquement et, dédaignant toute notion de chevalerie, projette son pied avec une violence terrible vers l'entrejambe de son adversaire. L'attaque est aussi brutale qu'inattendue, visant à plier en deux le plus robuste des hommes.
Face à lui, Vargar tourne lentement, tel un prédateur évaluant sa proie. Ses muscles se tendent visiblement, comme s'il s'apprêtait à bondir, laissant présager une attaque imminente. Pourtant, dans un revirement subtil que seuls les plus fins observateurs peuvent saisir, il adopte finalement une posture défensive. Son bouclier s'interpose parfaitement entre lui et le coup bas de Guillaume, déviant le pied qui cherchait à l'atteindre dans sa virilité.
La foule réagit de façon mitigée, certains huant la tentative déloyale de Guillaume, d'autres applaudissant sa ruse, tandis que les connaisseurs apprécient l'adaptabilité et la vigilance de Vargar. Des murmures parcourent les gradins, chacun se demandant s'il s'agissait d'une feinte calculée ou d'un changement de stratégie de dernière seconde.

4ème passe d'armes
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Guillaume, indifférent aux réactions du public, se met à exécuter quelques mouvements fluides d'échauffement, faisant tournoyer son épée en cercles parfaits autour de son corps. Son attitude nonchalante suggère presque que le véritable combat n'a pas encore commencé, comme si les échanges précédents n'étaient qu'un simple prélude. Chaque inspiration profonde qu'il prend recharge visiblement son énergie.
Face à lui, Vargar demeure imperturbable, son visage ne trahissant aucune émotion suite au geste déshonorant tenté par son adversaire. Sourd aux hurlements de la foule qui réclame plus d'action, il prend un moment pour vérifier méthodiquement les lacets de son bouclier, s'assurant que la protection est parfaitement ajustée à son bras. Puis, avec une précision mécanique, il reprend sa posture défensive, bouclier fermement positionné devant lui, son regard froid fixé sur Guillaume.

5ème passe d'armes
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Au début, Vargar semble maintenir sa posture défensive qui lui a si bien servi jusqu'à présent. Puis, comme si un sortilège se brisait, son masque d'impassibilité se fissure soudainement. Un grognement animal, évoquant celui d'un loup affamé, déforme ses traits tandis qu'il s'adresse directement à son adversaire.
"Ça suffit," gronde-t-il, les yeux brillant d'une nouvelle détermination. "J'ai promis de nourrir Monegarm avec du sang de Podeszwite, alors viens chiche!"
Sa poitrine se soulève au rythme de profondes inspirations, rassemblant ses forces, accumulant ce précieux souffle qui lui fait défaut depuis le début du duel.
Face à cette provocation, Guillaume ne peut contenir la haine qui l'anime. Dans un rugissement bestial qui fait trembler les gradins, il s'élance vers son adversaire. Sa large lame fend l'air en sifflant, cherchant à mordre la chair de Vargar avec une violence inouïe.
L'acier trouve sa cible, entaillant l'épaule de Vargar qui, concentré sur sa reprise de souffle, n'a pu esquiver entièrement. Le sang jaillit, arrachant un cri de douleur au guerrier stoïque.
La foule, ravie par cette nouvelle effusion de sang, explose en acclamations sauvages, certains spectateurs se levant d'un bond, le poing dressé vers le ciel.

6ème passe d'armes
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Vargar, touché par la dernière attaque, vacille dangereusement sur ses jambes. Telle une bête blessée, il chancelle, les yeux écarquillés et emplis d'une lueur presque démente. Un grognement animal s'échappe de sa gorge tandis qu'il lutte pour retrouver son équilibre. Ses muscles se tendent, comme s'il s'apprêtait à bondir sur son adversaire, mais sa posture trahit sa faiblesse, ayant perdu toute l'assurance martiale qui le caractérisait au début du duel. Sa poitrine se soulève avec effort, cherchant désespérément à reconstituer ce souffle vital qui lui fait défaut.
Face à lui, Guillaume s'approche avec prudence. Conscient du danger que représente encore son adversaire blessé, il avance pas à pas, son bouclier fermement positionné devant lui. Ses yeux ne quittent pas un instant ceux de Vargar, guettant le moindre signe d'attaque, prêt à parer ou à contre-attaquer selon l'opportunité.

7ème passe d'armes
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Ce fut comme si une invisible frontière avait été franchie, comme si le temps dilaté des passes d'armes précédentes venait soudain de se comprimer en un unique instant de fureur absolue. Les deux adversaires, las de cette danse prudente, décidèrent simultanément de tout risquer en un assaut décisif.
Guillaume, le visage déformé par une rage trop longtemps contenue, rugit des mots que le vent emporta aussitôt. Son corps massif s'élança vers l'avant, son épée dessinant un arc mortel qui fendit l'air en sifflant. Toute sa hargne, toute sa frustration accumulée se concentrèrent dans cette lame qui cherchait à mordre la chair.
Face à lui, Vargar abandonna également toute retenue. Ses yeux, jusqu'alors froids et calculateurs, s'embrasèrent d'une détermination farouche. D'un mouvement aussi précis que puissant, il fit pivoter son écu pour désarçonner la garde de son adversaire, puis, en un enchaînement d'une fluidité parfaite, son épée jaillit tel un serpent d'acier, visant directement le tronc de Guillaume.
Les deux armes trouvèrent leur cible dans un synchronisme presque surnaturel. L'acier entailla la chair, le sang jaillit en deux fontaines écarlates qui teintèrent le sable de la lice. Des cris de douleur mêlés s'élevèrent vers un ciel impassible, tandis que les deux combattants chancelaient sous l'impact.

Epilogue
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Un silence oppressant pèse sur l'arène tandis que les deux corps gisent immobiles dans la poussière ensanglantée. Vargar ne bouge plus, son dernier souffle s'étant échappé dans un soupir à peine perceptible. À quelques pas, Guillaume reste inconscient, sa poitrine se soulevant faiblement au rythme d'une respiration laborieuse.
Maître Balthazar s'approche d'un pas mesuré, examinant tour à tour les deux combattants. Son visage, habituellement si expressif, demeure grave lorsqu'il s'agenouille près de Vargar pour confirmer ce que tous ont déjà compris. Celui-ci eut un dernier soubresaut. Ses yeux, déjà voilés, cherchèrent le ciel une dernière fois. Ses lèvres s'entrouvrirent, mais aucun son n'en sortit. Son corps se raidit dans une ultime tension, puis s'affaissa définitivement, tandis que son âme guerrière quittait ce monde.
Se redressant, il fait signe aux serviteurs qui s'empressent de couvrir le corps de Vargar d'un linceul sombre. Puis, tournant son attention vers Guillaume, il observe attentivement les signes de vie qui animent encore le blessé.
"En ce jour, les dieux ont parlé," annonce Balthazar d'une voix qui porte jusqu'aux confins de l'arène. "Vargar de Neslepaks est tombé avec honneur. Qu'il soit honoré pour son courage. Guillaume de Nortmannie, bien que terrassé par l'épreuve, est déclaré vainqueur de ce duel."
Il se penche vers les soigneurs qui s'affairent déjà autour de Guillaume et leur murmure des instructions que nul ne peut entendre. "Faites ce qu'il faut pour le remettre sur pied avant le prochain tour. Utilisez les onguents de la boîte scellée s'il le faut."
Les hommes acquiescent discrètement tandis qu'ils soulèvent avec précaution le corps inerte du vainqueur pour l'emporter vers les tentes médicales.
L'arène reste plongée dans un silence inhabituel, comme si la réalité de cette mort venait momentanément d'éteindre la soif de sang de la foule. Puis, lentement, les conversations reprennent, les commentaires fusent, et le cycle implacable du tournoi se poursuit.

Duel no4 : Einar (Altéria) contre Cunégonde (de Chantecourge)

1ère passe d'armes
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Einar, campé fermement sur ses appuis, observe son adversaire avec une attention calculée. Il inspire profondément, emplissant sa poitrine d'air frais, préparant son corps et son esprit pour le combat à venir. Ses doigts se resserrent autour du pommeau de son arme, muscles tendus mais prêts à se détendre telle une corde d'arc.
Face à lui, Cunégonde salue avec grâce, d'abord son adversaire puis la foule bruyante qui les entoure. Gardant prudemment ses distances avec Einar L'Épervier, elle marmonne entre ses dents serrées : "Fait sacrément chaud, faudrait pas transpirer trop vite, c'est un coup à avoir soif avant la fin du combat". Tout en parlant, elle prend également le temps de remplir ses poumons, cherchant la force et l'endurance nécessaires pour le duel qui s'annonce.
Les spectateurs s'impatientent devant ce début sans heurt, certains huant ce qu'ils perçoivent comme de la lâcheté, d'autres appréciant cette phase d'observation tactique qui précède souvent les plus féroces affrontements.

2ème passe d'armes
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Einar, attentif au moindre mouvement de son adversaire, brandit soudainement son écu devant lui. Le bouclier, orné d'emblèmes nordiques finement ciselés, forme une barrière impénétrable. Ses muscles se tendent sous l'effort, prêts à absorber tout impact qui pourrait venir.
Face à lui, Cunégonde ne prête guère attention aux huées de la foule impatiente. Toute sa concentration est dirigée vers son adversaire, scrutant la moindre intention dans sa posture. Percevant un infime mouvement de l'Épervier qu'elle interprète comme le prélude d'une attaque, elle lève promptement son écu, protégeant sa tête et ses points vitaux.
Les deux combattants se font face, retranchés derrière leurs protections respectives, dans une danse statique qui frustre les spectateurs assoiffés de sang. Des sifflets stridents et des cris de déception s'élèvent des gradins, exigeant plus d'action, plus de témérité.

3ème passe d'armes
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Einar, son bouclier déjà levé et ses muscles tendus comme des cordes d'arc, s'élance soudainement tel un bélier de guerre. Son corps massif se propulse vers Cunégonde avec une force brute, cherchant à fracasser sa défense d'un violent coup de bouclier. L'air siffle autour de sa silhouette lancée à pleine vitesse, présage du choc imminent.
Au même instant, Cunégonde, lassée de cette danse prudente, laisse échapper un grommellement irrité. "Ah ben, c'est qu'il n'a pas attaqué, avec son surnom de gros piaf". Les conseils de ses maîtres d'armes lui reviennent en mémoire - quelque chose à propos de rester debout plutôt que d'abattre l'adversaire - mais ces souvenirs se mêlent confusément aux leçons avinées du tavernier de Tristeval. "Au diable tout cela," gronde-t-elle, "finissons-en, taïaut!"
D'un bond féroce, elle se projette vers le flanc gauche d'Einar, esquivant sa charge frontale de justesse. Son épée décrit un arc mortel visant directement la tempe de son adversaire. L'acier fend l'air dans un sifflement sinistre tandis que le bouclier d'Einar, engagé dans sa propre attaque, ne peut se repositionner à temps.
Les deux attaques trouvent leur cible en un instant terrible. Le bouclier d'Einar percute violemment l'épaule de Cunégonde, la faisant chanceler, tandis que sa lame entaille profondément la tempe de l'Épervier. Le sang jaillit en un arc écarlate, arrachant un rugissement bestial à la foule qui se dresse comme un seul homme, électrisée par cette soudaine explosion de violence.
Les deux combattants reculent, chacun marqué par les stigmates de l'autre, sous les acclamations assourdissantes d'une assemblée enfin rassasiée.

4ème passe d'armes
------------------------
Einar, ignorant la douleur lancinante à sa tempe où le sang continue de couler, capitalise sur l'avantage momentané acquis lors de l'échange précédent. Une grimace féroce déforme ses traits tandis qu'il presse son attaque, ne laissant aucun répit à son adversaire chancelante. Son épée fend l'air en un arc mortel, visant avec précision les points vitaux de Cunégonde.
Cette dernière, encore secouée par le violent coup de bouclier, recule sous l'impact. L'adrénaline court dans ses veines, émoussant la douleur qui irradie de son épaule meurtrie. Par pur réflexe, forgé par des années d'entraînement, elle lève promptement son bouclier devant elle. Ses pieds s'ancrent fermement dans le sol tandis qu'elle raffermit sa posture défensive.
La lame d'Einar s'abat avec une force terrible sur le bouclier de Cunégonde. Un fracas métallique résonne dans l'arène lorsque l'acier rencontre le bois renforcé, arrachant des éclats qui volent autour des combattants. Malgré la violence du choc, la défense tient bon, détournant l'attaque qui aurait pu être fatale.

5ème passe d'armes
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Einar, après avoir donné un coup d'une grande force, sent le poids des années peser sur ses épaules. Ce n'est plus le jeune guerrier d'autrefois qui pouvait enchaîner les assauts sans reprendre son souffle. Un voile de fatigue traverse son regard tandis qu'il recule prudemment de deux pas. Sa poitrine se soulève au rythme de respirations profondes et contrôlées, cherchant à retrouver cette vigueur qui lui échappe désormais.
Face à lui, Cunégonde ne peut réprimer un soupir de soulagement. Son bouclier, bien que marqué par la violence de l'impact précédent, a tenu bon. Profitant du répit momentané que lui offre la fatigue visible de son adversaire, elle prend une grande inspiration, emplissant ses poumons d'un air nouveau. Sa main raffermit sa prise sur le pommeau de son épée tandis qu'elle se prépare pour la suite du combat.

6ème passe d'armes
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Un silence expectatif s'abattit sur l'arène tandis qu'Einar, galvanisé par cette brève reprise de souffle, raffermit sa prise sur son arme. La fatigue qui voilait son regard quelques instants plus tôt sembla se dissiper, remplacée par une détermination nouvelle. D'un mouvement souple qui démentait son âge, il se ramassa sur lui-même, tel un rapace prêt à fondre sur sa proie.
Cunégonde perçut ce changement subtil dans la posture de son adversaire. Elle entreprit alors de tournoyer autour de lui, ses pas traçant un cercle parfait dans le sable de la lice. Ses yeux ne quittaient pas un instant ceux de l'Épervier, guettant le moindre frémissement qui trahirait son intention.
Lorsqu'elle vit les muscles d'Einar se tendre imperceptiblement, elle sut que l'attaque était imminente. En effet, le guerrier s'élança dans un rugissement féroce, son épée fendant l'air en direction de son flanc exposé. Avec une vivacité que seule l'expérience pouvait conférer, Cunégonde fit pivoter son corps et dressa son bouclier dans un geste fluide et précis.
La lame d'Einar heurta le bouclier en son centre dans un fracas métallique qui résonna jusqu'aux confins de l'arène. Des étincelles jaillirent de ce baiser violent entre l'acier et le bois cerclé de fer. Le choc se répercuta dans le bras de Cunégonde, mais sa défense tint bon, détournant la mort qui avait cherché à l'embrasser.
Un murmure d'appréciation parcourut les rangs du public, quelques connaisseurs hochant la tête devant cette parade parfaitement exécutée, tandis que les assoiffés de sang manifestaient leur déception par des grommellements impatients.

7ème passe d'armes
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Einar, vétéran de cent combats, sentit l'intention avant même que le mouvement ne s'amorce. Une sensation familière remonta le long de son échine, cet instinct affûté par des décennies de survie. Sans hésitation, il raffermit sa position et leva son bouclier à hauteur de visage, muscles tendus et regard acéré derrière cette barrière protectrice.
Au même instant, Cunégonde prenait sa décision. Refusant d'accorder un répit à son adversaire, elle rassembla ses forces pour ce qui pourrait être l'assaut décisif. Dans un mouvement aussi brusque qu'élégant, elle se fendit vers l'avant, son corps formant une ligne parfaite. Sa lame jaillit tel un éclair d'argent, visant précisément le visage d'Einar.
L'acier rencontra le bois renforcé du bouclier dans un impact sonore qui résonna à travers l'arène. La pointe mortelle, qui avait cherché l'œil du guerrier, se trouva déviée de sa trajectoire létale. Des étincelles jaillirent de cette rencontre violente entre la lame et les garnitures métalliques de l'écu, illuminant brièvement les visages tendus des deux combattants.

8ème passe d'armes
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Plus le combat s'allonge, moins le corps d'Einar le supporte. Bien qu'il tente de le masquer à son adversaire, l'attaque précédente a provoqué une douleur lancinante dans son bras gauche. Dans un geste de désespoir, il lâche son écu pour se libérer de son poids, et recule d'un pas, n'ayant plus que son épée pour garde. Sa poitrine se soulève laborieusement tandis qu'il cherche à reprendre un souffle qui lui échappe.
Cunégonde, contrariée d'avoir manqué sa cible lors de son assaut précédent, perçoit immédiatement cette faiblesse. Sans hésitation, elle décide de poursuivre l'offensive, refusant d'accorder le moindre répit à son adversaire vacillant. D'un mouvement fluide et précis, elle s'élance vers l'avant, son épée traçant un arc ascendant mortel qui cible le ventre désormais vulnérable d'Einar.
La lame trouve sa cible sans rencontrer de résistance. L'acier s'enfonce dans la chair du vieux guerrier, lui arrachant un cri étouffé de douleur. Ses genoux cèdent sous lui tandis que son visage se contracte en une grimace d'agonie.
La foule laisse échapper un rugissement collectif devant ce coup décisif, certains spectateurs se levant d'un bond pour mieux voir la chute du légendaire Épervier.

Les Dieux sont favorables à Einar !

Le silence tombe sur l'arène, le sang d'Einar se répandant en une flaque écarlate qui s'élargit lentement. Cunégonde recule d'un pas, son épée encore rougie par la vie de son adversaire. Maître Balthazar s'avance déjà pour constater la défaite du légendaire Épervier.
Soudain, un imperceptible mouvement agite le corps du guerrier terrassé. Un frémissement d'abord, puis un tressaillement plus visible. Des murmures parcourent les gradins tandis que l'impossible se produit sous les yeux de milliers de spectateurs médusés.
La main d'Einar, celle qui n'a jamais lâché son épée, se crispe sur le pommeau. Avec une lenteur presque surnaturelle, son torse ensanglanté se redresse. Son visage, blanc comme la mort elle-même, est animé d'une détermination qui transcende la douleur et la fatigue.
"Par l'unique..." souffle Balthazar, reculant malgré lui devant ce spectacle qui défie toutes les lois de la nature.
L'arène explose en clameurs assourdissantes. Des hommes et des femmes se lèvent, frappant des pieds contre les planches, secouant les barrières, certains tombant à genoux comme devant une manifestation divine. "L'Épervier ! L'Épervier !" scandent des voix qui se mêlent en un rugissement collectif.
Cunégonde reste figée, son épée pendant au bout de son bras soudain affaibli par la stupeur. Elle observe, incrédule, cet homme qu'elle croyait avoir tué et qui maintenant se dresse face à elle, vacillant mais debout, un rictus déterminé fendant son visage pâle.
"Ce combat... n'est pas terminé," articule Einar d'une voix rauque, chaque mot semblant lui coûter un effort surhumain.
Le sang continue de s'écouler de sa blessure au ventre, mais quelque chose dans son regard - une flamme inextinguible, un feu ancestral - laisse entendre que la mort devra attendre encore avant de réclamer son dû.

9ème passe d'armes
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Un rictus sanglant se dessine sur le visage d'Einar. À chaque respiration laborieuse, un filet écarlate s'échappe de ses lèvres, mais ses yeux brillent d'une détermination inébranlable. Dans l'armée de Cylariel, on ne devient pas officier par statut, mais par mérite - cette vérité imprime chacun de ses mouvements tandis qu'il se redresse davantage, défiant sa propre blessure.
Son visage tout entier s'anime d'une joie guerrière presque mystique, l'adrénaline du combat sublimant la douleur en une sorte d'extase. La seule crainte qui l'habite n'est pas celle de trouver la mort, mais de décevoir ses dieux. Chaque inspiration qu'il prend est un acte de dévotion, rechargant non seulement son corps mais aussi son âme de guerrier.
Face à lui, Cunégonde est traversée par une vague glacée de stupeur. L'exultation éphémère de la victoire crue certaine s'évanouit, remplacée par une incrédulité teintée de crainte. "Par quel fichu sortilège il tient encore debout?" murmure-t-elle, ses yeux écarquillés devant ce spectacle défiant toute logique.
Déstabilisée, elle baisse sa garde et tente de reprendre son souffle. Sa poitrine se soulève rapidement, trahissant autant l'épuisement physique que le choc mental face à cette résurrection inattendue. L'arène continue de gronder autour d'eux, électrisée par ce retournement de situation aussi dramatique qu'imprévisible.

10ème et dernière passe d'armes
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Einar, debout malgré sa blessure, adresse à son adversaire un sourire sanglant mais triomphant. Ses dents rougies luisent sous le soleil tandis qu'il lance un regard d'une intimidante intensité à Cunégonde. Il sait pertinemment que ses forces sont à leur limite - le simple fait de se maintenir debout mobilise l'essentiel de son énergie. Avancer tout en lançant un assaut puissant serait au-delà de ses capacités actuelles. Sa main se resserre sur le pommeau de son épée, ses muscles tendus, prêts à réagir au premier signe d'agression.
Face à lui, Cunégonde demeure sous l'emprise du choc. Comment un homme peut-il encore se tenir debout après une telle blessure? Une explication s'impose à son esprit - seule l'intervention divine pourrait expliquer pareil miracle. Ses lèvres s'animent en une prière fervente, psalmodiant des invocations aux divinités qu'elle implore désormais pour sa propre protection. Entre chaque formule sacrée, elle inspire profondément, tentant de restaurer son souffle et sa contenance face à cet adversaire qui semble transcender la condition mortelle.
La foule, captivée par ce duel qui atteint sa dixième et dernière passe d'armes, observe dans un silence religieux cette confrontation qui dépasse désormais le simple affrontement martial pour toucher à la dimension mystique.

Epilogue
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Tandis que les deux combattants se font face dans cette dixième et ultime passe d'armes, Maître Balthazar s'avance soudainement dans la lice. D'un geste autoritaire, il s'interpose entre Einar et Cunégonde, son chapeau à plumes projetant une ombre dansante sur le sable ensanglanté.
"Halte !" proclame-t-il d'une voix qui porte jusqu'aux confins de l'arène. "Ce duel a atteint ses dix passes d'armes réglementaires. Selon les règles du tournoi établies, un gagnant va être..."
Il s'interrompt brusquement lorsqu'Einar, ce guerrier que la mort elle-même semble avoir rejeté, laisse échapper une toux violente. Un flot de sang s'échappe de ses lèvres, éclaboussant le sable à ses pieds. Dans un geste d'une dignité saisissante, l'Épervier laisse tomber son épée, le métal résonnant sourdement contre le sol. Puis, lentement, il pose un genou à terre devant Cunégonde.
"J'ai vu la mort aujourd'hui," articule-t-il d'une voix rauque mais distincte. "Les dieux m'ont accordé un sursis que je ne méritais peut-être pas. Je ne trahirai pas leur clémence en risquant à nouveau ce qu'ils m'ont redonné. La victoire est vôtre, Dame de Chantecourge."
Un murmure stupéfait parcourt l'assistance. Maître Balthazar, après un moment de silence respectueux, lève le bras de Cunégonde encore figée par la surprise.
"Cunégonde de Chantecourge est déclarée victorieuse de ce duel !" annonce-t-il solennellement.
La foule explose en une clameur ambivalente. Certains spectateurs acclament cette conclusion, saluant le spectacle extraordinaire auquel ils viennent d'assister, applaudissant tant le courage du vaincu que la ténacité de la victorieuse. D'autres manifestent leur déception par des huées et des sifflets, frustrés d'avoir été privés de l'ultime sacrifice sanglant qu'ils espéraient.
Einar, toujours agenouillé, adresse un dernier regard à son adversaire - un regard où se lit un respect sincère, dépourvu de toute amertume. Des serviteurs s'empressent déjà autour de lui pour le conduire vers les tentes des soigneurs, tandis que Cunégonde, encore incrédule face à sa victoire inattendue, salue la foule d'une main tremblante.

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#6 2025-03-19 23:42:55

Maître Balthazar
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Re : La Lice d'Honneur du Dernier Souffle ou tournoi des maîtres d'armes

Entre deux passes d'armes, Maître Balthazar, dans un tourbillon de sa cape écarlate, délaisse momentanément son rôle d'arbitre pour rejoindre une estrade surélevée au centre de la lice. Cette plateforme stratégiquement positionnée offre une vue imprenable sur les diverses aires de combat où s'affrontent les duellistes. Là l'attend déjà son vieil ami et compère, Gontran le Verbeux, chroniqueur renommé des tournois du royaume. Les deux hommes, aussi différents que le soleil et la lune mais unis par leur amour du spectacle, s'apprêtent à discourir sur ces premières joutes qui enflamment déjà les passions du public.

Maître Balthazar: ajustant son chapeau à plumes extravagant Eh bien, mon cher Gontran, que dites-vous de ces premières passes d'armes ? N'est-ce point un festin pour les yeux que ces danses d'acier et de sang ?

Gontran le Verbeux: tripotant nerveusement sa barbe rousse Par la culotte du roi ! Je n'ai jamais vu pareille prudence en mes trente années de commentaires de tournois ! Deux boucliers qui s'affrontent, c'est comme regarder sécher la peinture sur les armoiries d'un noble impécunieux !

Maître Balthazar: riant de bon cœur Ô mon ami, votre impatience ferait rougir une courtisane de Venise ! N'avez-vous point remarqué la magnificence avec laquelle notre ami Vargar a entaillé l'épaule de ce fanfaron de Guillaume ? La stratégie, mon cher, est pareille au vin - elle s'apprécie avec lenteur !

Gontran le Verbeux: s'agitant sur son siège Stratégie ? STRATÉGIE ? se tournant vers un page imaginaire Apportez-moi les statistiques, jeune freluquet ! Voyons... Mordred et Maravée accumulent du souffle comme des écureuils entassent des noisettes pour l'hiver ! MAIS OÙ EST LE SANG PROMIS ?

Maître Balthazar: s'éventant délicatement Si nos yeux se portent sur les tableaux de scores, nous constatons que Maravée a déjà perdu un point de vigueur, tandis que notre brave Guillaume saigne mais tient bon ! Quant à nos amis Einar et Cunégonde, ils semblent jouer à "qui restera le plus longtemps derrière son bouclier" !

Gontran le Verbeux: tapant du poing sur la table CE N'EST PAS CE QUE LE PUBLIC EST VENU VOIR ! postillonnant Dans mon temps, un tournoi durait trois minutes et se soldait par deux morts et six estropiés ! VOILÀ du divertissement !

Maître Balthazar: essuyant délicatement les postillons Patience, mon bouillant compère ! Regardez plutôt comment Maravée, malgré sa blessure, a déjà accumulé quatre points de souffle ! Une tempête se prépare, aussi certainement que la taverne nous attend après ce spectacle !

Gontran le Verbeux: buvant une rasade d'hydromel À ce rythme, nous y serons avant la fin de la première manche ! se redressant soudain Oh ! Mais que vois-je ? Mordred insulte son adversaire ! ENFIN un peu de théâtre dans cette mascarade de prudence !

Maître Balthazar: avec un clin d'œil au public Et c'est ainsi, mes agneaux, que se déroule ce premier tour ! Restez avec nous, car comme le disait ma défunte grand-mère: "C'est quand le chat fait la sieste que la souris sort de son trou... et se fait promptement décapiter !"

 Retrouvez le détail des duels en temps quasi-réel dans le second post en haut de cette discussion.

Dernière modification par HernfeltMayer (2025-03-21 17:10:53)


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#7 2025-03-21 17:08:37

Maître Balthazar
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Re : La Lice d'Honneur du Dernier Souffle ou tournoi des maîtres d'armes

Entre deux passes d'armes, Maître Balthazar et Gontran le Verbeux observent la fin du premier duel depuis leur estrade.

Maître Balthazar: ajustant frénétiquement son chapeau Par tous les saints, Gontran ! Avez-vous vu cette conclusion sanglante ? Le jeune Maravée à terre et Mordred victorieux mais blessé !

Gontran le Verbeux: s'étranglant avec sa boisson ENFIN DE L'ACTION ! Quatre passes d'armes à tourner comme des chats autour d'une souris morte, et soudain — VLAN ! — deux estocades simultanées ! Voilà ce que j'appelle un dénouement !

Maître Balthazar: pointant le vainqueur qui claudique Notre ami Mordred devra soigner cette vilaine entaille avant le prochain tour. Ce petit gringalet de Maravée lui a laissé un souvenir cuisant !

Gontran le Verbeux: se levant de son siège Ces jeunes recrues ! Toujours à accumuler du souffle pour rien ! QUATRE POINTS DE SOUFFLE que ce Maravée avait amassés ! Et pour quoi ? Pour finir évanoui dans la poussière ! Dans mon temps, on attaquait dès la première seconde !

Maître Balthazar: s'éventant Tel est le tournoi, mon ami... On peut mourir riche en souffle ou vivre sans un souffle en poche. Notre Mordred passe au tour suivant, mais à quel prix !


 Retrouvez le détail des duels en temps quasi-réel dans le second post en haut de cette discussion.

Dernière modification par HernfeltMayer (2025-03-24 17:15:47)


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#8 2025-03-24 17:15:51

Maître Balthazar
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Re : La Lice d'Honneur du Dernier Souffle ou tournoi des maîtres d'armes

Un grouillot, jeune page à peine sorti de l'enfance, fend la foule en courant. Son visage blême contraste avec les couleurs vives de sa livrée. Il atteint l'estrade où Maître Balthazar commente encore le dernier duel et lui murmure quelque chose à l'oreille. Le visage du maître de cérémonie se décompose instantanément.Sans un mot d'explication à Gontran le Verbeux ni au public intrigué, Balthazar suit le page qui le mène à grandes enjambées vers les tentes des combattants. Ils pénètrent dans celle de Mordred, ornée des couleurs de Falkenberg.À l'intérieur, une scène macabre les attend. Mordred gît sur son lit de camp, immobile. Son armure, encore maculée du sang du combat, est en place, mais les yeux du guerrier fixent le vide, dépourvus de toute étincelle de vie. Son aide de camp, un jeune écuyer, sanglote dans un coin de la tente, incapable d'articuler la moindre explication cohérente.

Balthazar s'approche du corps, examine rapidement la blessure au flanc infligée par Maravée - une entaille sérieuse mais qui n'aurait pas dû être mortelle. Aucune trace d'autres blessures visibles. Le maître de cérémonie fronce les sourcils, son visage trahissant une profonde contrariété mêlée d'inquiétude.

Par l'unique, murmure-t-il entre ses dents serrées. Un vainqueur qui meurt juste après sa victoire... Quelle malédiction nous frappe ?

Il fait signe à deux gardes de surveiller la tente et ordonne qu'on garde cette mort secrète jusqu'à nouvel ordre. Puis, d'un pas rapide et l'esprit préoccupé, il se dirige vers l'infirmerie où se trouve Maravée, le perdant du duel. Balthazar écarte le pan de toile qui sert d'entrée. Sur une paillasse, le jeune voleur repenti est allongé, pâle mais respirant. Un soigneur s'affaire à panser la blessure à son cou. Les yeux de Maravée s'entrouvrent à l'arrivée du maître de cérémonie.

Comment va notre jeune combattant ? demande Balthazar au soigneur, sans révéler la raison de son inquiétude soudaine pour l'état du perdant.

Le tournoi vient de prendre une tournure que même le plus expérimenté des maîtres de cérémonie n'aurait pu prévoir...

 Retrouvez le détail des duels en temps quasi-réel dans le second post en haut de cette discussion.

Dernière modification par HernfeltMayer (2025-03-24 17:16:14)


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#9 2025-03-25 12:25:02

Neslepaks
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Re : La Lice d'Honneur du Dernier Souffle ou tournoi des maîtres d'armes

Les écuyers de la maison Neslepaks entrèrent sombrement dans la tente où se trouvait Vargar.
Comme le seigneur et l'armée menaient une campagne militaire, ni cortège ni pages n'étaient là pour accompagner le guerrier tombé depuis les lieux du tournoi.
Mais les écuyers firent de leur mieux pour disposer le corps et déposer dessus son bouclier à tete de loup, à la manière d'Yggnir.
Ils nettoyèrent méticuleusement l'épée Monegarm et la rangèrent dans son fourreau orné.
Guerrier et épée furent ensuite transportés hors de la tente, cote à cote, dans une brève procession jusqu'au char qui les ramènerait au domaine Neslepaks pendant leur dernier voyage.

Bouclier tete de loup

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#10 2025-03-28 23:27:40

Maître Balthazar
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Re : La Lice d'Honneur du Dernier Souffle ou tournoi des maîtres d'armes

Les ultimes rayons du soleil déclinant auréolaient la lice d'une lumière ambrée, projetant des ombres allongées sur le sable teinté du sang des combattants. La journée avait été longue, éprouvante, exaltante. L'odeur de sueur, de métal chauffé et d'hémoglobine flottait dans l'air comme un parfum enivrant, témoignage olfactif de l'intensité des affrontements qui s'étaient succédé.

Maître Balthazar, dont le pourpoint écarlate était désormais maculé de poussière et de gouttelettes de sang, s'avança au centre de l'arène. Son visage, où se mêlaient fatigue et satisfaction, portait encore les traces de l'émotion suscitée par le spectacle extraordinaire qu'il avait orchestré tout au long de cette journée mémorable. D'un geste théâtral, il retira son chapeau à plumes, libérant une chevelure brune aux reflets argentés que la brise du soir vint caresser.

"Nobles dames, preux chevaliers, peuple de notre glorieux royaume !" commença-t-il, sa voix profonde portant jusqu'aux confins des gradins où se pressaient encore les spectateurs fébriles. "Le premier tour de ce royal tournoi s'achève sous nos yeux, écrit en lettres de sang et de courage sur le grand livre de notre histoire !"

Il effectua une lente rotation, s'adressant à toutes les sections de l'arène, ses bras décrivant des arabesques expressives pour appuyer son discours.

"Jamais, de mémoire de maître de cérémonie, je n'ai été témoin de joutes aussi féroces, d'assauts aussi déterminés, de défenses aussi ingénieuses ! Si la violence a marqué ces affrontements de son sceau indélébile, c'est avant tout le talent d'escrimeur des concurrents qui restera gravé dans nos mémoires !"

Des acclamations s'élevèrent des gradins, faisant vibrer l'air du crépuscule. Balthazar leva une main pour réclamer le silence, qu'il obtint progressivement alors que la foule surexcitée se calmait, avide d'entendre la suite.

"Permettez-moi de rendre hommage à chaque duel qui a forgé cette journée inoubliable," poursuivit-il, sa voix prenant des intonations plus graves. "Mordred contre Maravée ! Un affrontement d'une intensité rare, où la jeunesse et l'audace se sont heurtées à l'expérience et la brutalité. Mordred l'a emporté, mais son triomphe fut... éphémère."

Un murmure parcourut l'assistance à cette allusion à la mort mystérieuse du vainqueur. Balthazar marqua une pause respectueuse avant de poursuivre.

"Vargar contre Guillaume le Bâtard ! Un duel où l'honneur et la sauvagerie se sont entremêlés jusqu'à l'ultime goutte de sang. Vargar a rejoint les halls éternels des guerriers, tandis que Guillaume, bien que grièvement blessé, poursuit sa route dans notre tournoi."

Ses yeux se tournèrent vers l'emplacement où s'était déroulé le troisième duel.

"Einar l'Épervier contre Cunégonde ! Les dieux eux-mêmes semblent avoir pris part à cette joute extraordinaire, où la mort a été défiée avant qu'une noble concession ne vienne conclure ce spectacle transcendant. Dame Cunégonde, votre nom résonnera longtemps dans les récits de ce tournoi !"

Enfin, son regard se porta vers le dernier carré de sable, encore imprégné du sang frais de Rollin.

"Flamma contre Rollin ! La témérité face à la ruse, dans un ballet mortel qui a vu Flamma triompher au prix d'efforts surhumains, tandis que son adversaire a rejoint les ombres dans un dernier souffle de bravoure."

Balthazar reprit son chapeau qu'il replaça sur sa tête d'un geste cérémonieux, les plumes multicolores dansant dans la brise vespérale.

"Ainsi s'achève ce premier tour, mes amis ! Mais le tournoi, lui, se poursuit inexorablement vers son apogée sanglante !"

Il sortit de sa manche un parchemin scellé qu'il déroula avec un sens aigu de la mise en scène.

"Voici donc les qualifiés pour le prochain tour : Maravée, qui prendra la place de Mordred, tombé hors de la lice par la main mystérieuse du destin ! Guillaume le Bâtard, qui devra puiser dans des forces insoupçonnées pour poursuivre sa quête ! Cunégonde, dont l'étoile brille désormais d'un éclat nouveau ! Et enfin Flamma, dont la résilience force l'admiration !"

Les applaudissements éclatèrent de toutes parts, ponctués de cris d'encouragement pour les favoris de chacun. Balthazar attendit que la clameur s'apaise avant de dévoiler la suite.

"Demain, lorsque le soleil sera à son zénith, nous assisterons aux duels suivants : Maravée affrontera Guillaume le Bâtard dans un combat qui opposera deux styles radicalement différents ! Puis Cunégonde croisera le fer avec Flamma, dans ce qui promet d'être un affrontement d'une intensité rare !"

La foule exulta à cette annonce, certains spectateurs se levant d'un bond, brandissant le poing vers le ciel rougeoyant du couchant. Des paris s'échangeaient déjà frénétiquement dans les gradins, tandis que les discussions passionnées s'enflammaient quant aux pronostics pour le jour suivant.

"Que les vainqueurs se préparent, que les vaincus soignent leurs blessures ou reposent en paix, et que les dieux veillent sur nous tous jusqu'à notre prochaine rencontre dans cette arène bénie par le sang des braves !" conclut Balthazar dans un dernier geste théâtral, s'inclinant profondément devant l'assistance en délire.

Les torches commençaient à s'allumer tout autour de l'arène, leurs flammes dansantes luttant contre l'obscurité grandissante. Tandis que la foule se dispersait lentement, commentant avec animation les moments forts de cette journée mémorable, une armée de nettoyeurs envahit la lice. Armés de râteaux, de pelles et de seaux, ces hommes aux vêtements usés entamèrent leur tâche ingrate, grattant méthodiquement le sable souillé de sang, remplaçant les zones trop imprégnées par du sable frais.

Les combattants, quant à eux, avaient déjà quitté l'arène, portés pour certains, marchant fièrement pour d'autres. Chacun avait regagné sa tente, accompagné de sa suite ou escorté par des soigneurs aux mains expertes. Dans cet enchevêtrement de toiles colorées qui formait le campement des participants, une structure se distinguait par sa taille imposante et les bannières flamboyantes qui ornaient son faîte.

De cette tente-pavillon s'échappaient des notes de musique entraînantes, ponctuées d'éclats de rire et du tintement caractéristique des chopes s'entrechoquant. C'était la taverne mobile du camp, lieu de célébration pour les vainqueurs, de consolation pour les vaincus encore en vie, et de commémoration pour ceux qui avaient quitté ce monde dans la gloire du combat. La nuit ne faisait que commencer pour ceux qui souhaitaient prolonger l'exaltation de cette première journée de tournoi, noyant leurs émotions dans l'hydromel et la camaraderie forcée que seul un tel événement pouvait engendrer.

Combattants et Nobles visiteurs sont invités à échanger ici même, à la taverne mobile... En attendant le prochain tour !

Siostry Vespasia et toute sa clique, Aldric "Main-de-Sixte" Ravenswood, Amaury de Gavere, Le Denier, Maître Balthazar ou le Strolatz Wacław Kowalczyk.

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#11 2025-03-29 15:18:51

Cunégonde Oyante
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Re : La Lice d'Honneur du Dernier Souffle ou tournoi des maîtres d'armes

Cunégonde monta sur une table, un verre d'hydromel à la main.

"Je lève mon verre à Einar l'Épervier ! J'en ai fait des combats, mais jamais j'avais quelqu'un se remettre debout comme ça après s'être fait tailler la bidoche du ventre ! Sacré vieux piaf, j'ai cru que j'allais tourner de l'oeil quand tu t'es remis droit comme si de rien n'était."

De sa main libre, Cunégonde se masse l'épaule encore endolorie après le combat. Elle étouffe un grognement, descend de la table et s'assied lourdement sur un banc pour vider d'un trait le contenu de son verre.

"Tavernier ! Il fait soif !"

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#12 2025-03-29 15:48:27

Mérovée de Vaux
Inscription : 2024-03-14
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Re : La Lice d'Honneur du Dernier Souffle ou tournoi des maîtres d'armes

L'œil maussade, la lèvre j'ai en un rictus hargneux. Guillaume rend les derniers hommages à un truchon d'un vieil alcool.

Avec ce qui semble être une habitude longuement acquise il lève le coude et porte des coups fatals au cruchon qui bientôt demande grâce.

Sans reprendre son souffle et témoigne de sa volonté intacte de continuer le combat en réclamant temps du corps que du cri un nouvel adversaire éthylique.

Sa blessure est propre, tes vêtements ont été rincés seul sa mauvaise humeur et son alcoolisme notoire salissent son apparence de rude guerrier.


Duc de Nortmannie, Seigneur de l'Ouest

"Ce qu'avons, Gardons ! "

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#13 2025-03-30 22:46:41

Denryl Altéria
Inscription : 2024-08-12
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Re : La Lice d'Honneur du Dernier Souffle ou tournoi des maîtres d'armes

Einar rigole de bon coeur de sa voix rauque. Son torse est couvert de bandages, mais son état est stable et ne semble pas l'empêcher de trinquer.
Enhardi, il lève sa choppe à son tour.

"Et à Cunégonde, une vraie guerrière qui sait encaisser les coups autant qu'elle sait les rendre ! Pour sûr, j'assisterais à ton prochain combat depuis les gradins !"

Puis de vider sa choppe d'un trait, pour une fêter dignement la victoire de son ancienne adversaire.


Maison Altéria, Dames et Seigneurs de Cylariel et de Massoala

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#14 2025-03-31 10:36:19

Wacław Kowalczyk
Inscription : 2023-07-28
Messages : 404

Re : La Lice d'Honneur du Dernier Souffle ou tournoi des maîtres d'armes

Le vacarme festif de la taverne faiblit progressivement laissant place à un silence curieux. Wacław Kowalczyk, le corbeau de l'est, se tient immobile dans l'encadrement, sa haute stature assombrie par le contre-jour des torches extérieures.
D'un pas mesuré qui trahit sa légère claudication, il s'avance dans la lumière vacillante des chandelles. Son armure noire a été remplacée par une simple chemise de lin et un pantalon de cuir sombre, mais le médaillon Podeszwite brille toujours à son cou. Ses yeux d'acier balaient la salle, notant chaque détail - l'épaule blessée de Cunégonde, le cruchon vide de Guillaume, les bandages d'Einar.

"Wojownicy tego turnieju - Guerriers de ce tournoi," prononce-t-il finalement de sa voix grave aux accents osterlichois, "j'honore votre courage et votre sang versé."
Il s'approche du tavernier d'un pas silencieux malgré les planches qui grincent sous les pieds des autres clients, et commande un simple verre de lait de chèvre. Plusieurs sourcils se haussent à cette demande inhabituelle dans un tel lieu de débauche.
"Le lait nourrit la clarté d'esprit," remarque-t-il en percevant leur surprise, "tandis que l'hydromel nourrit l'oubli de la douleur. Chacun choisit ce dont son âme a besoin ce soir."

Il prend place sur un banc légèrement à l'écart, son dos droit malgré la fatigue qu'on devine dans les légères rides au coin de ses yeux.
"J'ai assisté à vos affrontements aujourd'hui," dit-il en s'adressant particulièrement à Cunégonde et Einar. "Le Tout-Puissant vous a accordé non seulement la force, mais la sagesse de reconnaître la valeur de l'adversaire. C'est rare dans ces arènes où la mort prend plus souvent que la raison ne donne."
Il boit une gorgée de lait, laissant sa remarque flotter dans l'air comme un défi silencieux aux conventions brutales du tournoi.


Siostry Vespasia et toute sa clique, Aldric "Main-de-Sixte" Ravenswood, Amaury de Gavere, Le Denier, Maître Balthazar ou le Strolatz Wacław Kowalczyk.

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#15 2025-03-31 14:19:55

Maître Balthazar
Inscription : 2023-07-28
Messages : 404

Re : La Lice d'Honneur du Dernier Souffle ou tournoi des maîtres d'armes

L'aube déploya son voile rosé sur la lice silencieuse, caressant de ses premiers rayons les gradins désertés. Le sable de l'arène, gratté et renivelé durant les heures obscures, ne conservait plus aucune trace du carnage de la veille. Parfaitement lisse et dorée, l'étendue attendait, vierge, les nouveaux sacrifices à venir.

Peu à peu, le soleil s'éleva dans le ciel d'un bleu encore pâle. Ce fut d'abord une rumeur lointaine qui troubla la quiétude des lieux. Puis, telle une marée inexorable, les premiers badauds apparurent sur les chemins menant à l'arène, pressés par la crainte de manquer les meilleures places.

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Je te dis que le Bâtard va l'emporter, affirma un homme replet aux passants qui l'écoutaient.

Tu parles sans savoir, lui rétorqua un individu décharné. Maravée a survécu à la mort elle-même ! Les dieux l'ont choisi !

Ces discussions enflammées se multipliaient à mesure que la foule grossissait. Des marchands avisés proposaient victuailles, breuvages et talismans aux abords des entrées. L'odeur du pain frais se mêlait à celle des viandes rôties, ajoutant à l'excitation générale.

Les familles nobles arrivèrent plus tard, apportant avec elles le chatoiement des soieries et l'éclat des joyaux. Leur étaient réservées les places d'honneur, à l'ombre des baldaquins tendus de velours.

Peu avant midi, les gradins étaient combles. La masse humaine dégageait une chaleur presque palpable qui se mêlait à celle du soleil désormais haut dans le ciel sans nuages.

Une fanfare retentit soudain. Un frisson parcourut l'assistance, et les conversations s'éteignirent progressivement. Tous les regards convergèrent vers l'entrée principale de la lice.

Maître Balthazar fit son entrée, vêtu d'un pourpoint d'un bleu roi scintillant de fils d'argent. Son chapeau, encore plus extravagant que la veille, arborait des plumes si longues qu'elles dansaient dans son sillage. Il s'avança jusqu'au centre de l'arène d'un pas majestueux.

Peuple du royaume ! tonna-t-il, sa voix portant jusqu'aux confins de l'arène. Que les dieux soient témoins de notre réunion en ce jour béni où l'acier chantera à nouveau sa mélodie mortelle ! Le second tour de notre glorieux tournoi va commencer !

Une clameur s'éleva des gradins. Balthazar leva les bras pour apaiser la foule, un sourire satisfait illuminant son visage.

Je vous rappelle les combats qui nous attendent ! D'abord, Maravée affrontera Guillaume le Bâtard, le survivant contre le rescapé ! Puis Cunégonde croisera le fer avec Flamma, la dame audacieuse contre le guerrier implacable ! Avant que le soleil ne se couche, nous ne serons plus que deux à prétendre au titre suprême !

La foule exulta à cette annonce, certains spectateurs se levant d'un bond, brandissant le poing vers le ciel.

Que les premiers combattants se présentent ! ordonna-t-il, marquant ainsi le véritable début de cette nouvelle journée de gloire et de sang.

Duel no1 : Maravée (Trofs) contre Guillaume (Nortmannie)

1ère passe d'armes
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Les trompettes sonnèrent le début du combat, leur appel cuivré vibrant dans l'air chaud de midi. À peine leur écho s'était-il évanoui que déjà les deux adversaires s'élançaient l'un vers l'autre, dédaignant toute prudence initiale. Maravée, le corps encore marqué par les stigmates de son combat précédent, n'accorda pas même un regard à la foule qui scandait son nom. Son visage, d'ordinaire juvénile, s'était durci en un masque de détermination féroce. La lame au poing, il fondit sur Guillaume tel un faucon sur sa proie.
Le Bâtard, quant à lui, répondit à cette fougue par une brutalité toute militaire. Ses bandages à peine secs témoignaient encore de sa rencontre avec la mort la veille, mais nulle hésitation ne transparaissait dans sa charge. Il s'élança avec la puissance d'un bélier de siège, son épée traçant un arc mortel dans l'air scintillant.
Les deux lames se croisèrent en un éclair aveuglant, puis, dans un même mouvement, trouvèrent chacune leur cible. L'acier de Maravée entailla profondément l'épaule de Guillaume, arrachant un nouveau lambeau de chair déjà meurtrie. Au même instant, la lame du Bâtard s'enfonça dans le flanc de son adversaire, libérant un flot écarlate qui vint moucheter le sable immaculé.
Un rugissement collectif s'éleva des gradins, la foule se levant comme un seul homme devant ce premier échange d'une violence rare. Des pièces furent jetées dans l'arène par des parieurs enthousiastes, tandis que les spectateurs les plus sensibles détournaient brièvement le regard.
Les deux combattants se séparèrent en titubant, chacun évaluant la gravité de sa blessure tout en jaugeant l'état de son adversaire. Leur souffle court témoignait de l'intensité de cet assaut initial et de la douleur qui déjà irradiait de leurs plaies béantes.

2ème passe d'armes
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Le gamin s'élança vers son adversaire, emporté par l'ivresse du premier sang versé. Ses yeux, encore brillants de cette fougue téméraire qui caractérise la jeunesse, ne remarquèrent point ce que son corps, lui, ressentait cruellement : ses forces l'avaient abandonné. Maravée brandit son épée dans un geste qui se voulait aussi vif que l'éclair, mais son bras, alourdi par une fatigue soudaine, ne répondit qu'à demi.
La lame, qui aurait dû tracer un arc mortel dans l'air, s'éleva avec une lenteur presque comique. Son pied droit, censé le propulser vers Guillaume, glissa sur le sable, le déséquilibrant complètement. Il trébucha, son attaque se transformant en une pirouette maladroite qui l'amena à quelques pas de son adversaire, exposé et vulnérable. (aucun point de souffle)
Des rires fusèrent des gradins, mêlés à des exclamations de déception. Ce spectacle pitoyable d'un combattant tentant de frapper sans posséder la vigueur nécessaire rappelait aux connaisseurs l'importance capitale du souffle dans l'art martial.
Guillaume, quant à lui, saisit cette opportunité inespérée pour reprendre haleine. Il recula prudemment, mettant une distance salvatrice entre lui et son jeune opposant. Sa poitrine se soulevait par saccades douloureuses, sa main pressée contre son épaule meurtrie d'où s'écoulait encore un filet écarlate. Chaque inspiration lui insufflait une énergie nouvelle, tandis que ses yeux, qui n'avaient rien perdu de leur détermination farouche, évaluaient la posture déséquilibrée de son adversaire.

3ème passe d'armes
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Après cette première passe d'armes aussi violente qu'épuisante, les deux adversaires semblèrent parvenir simultanément à la même conclusion : la nécessité de reprendre des forces. Le sable de l'arène, déjà moucheté de taches écarlates, témoignait de l'intensité de leur échange initial.
Maravée, réalisant que son corps ne répondait plus avec la vivacité habituelle, recula de quelques pas. Son visage juvénile, maculé de poussière et de sueur, trahissait l'effort intense qu'il venait de fournir. Sa poitrine se soulevait par à-coups, cherchant désespérément à capter cet air qui lui faisait cruellement défaut. Ses doigts se crispèrent puis se détendirent autour du pommeau de son épée, tandis qu'il tentait de retrouver une respiration plus régulière et profonde.
Face à lui, Guillaume le Bâtard n'était guère en meilleure posture. Son corps massif, déjà marqué par les cicatrices de cent combats, accusait le poids de cette nouvelle blessure. Un filet de sang s'écoulait de son épaule, traçant des arabesques vermeilles sur son avant-bras. Lui aussi avait choisi de marquer une pause, comprenant la futilité d'une attaque lancée sans la vigueur nécessaire. Chaque inspiration semblait lui coûter un effort considérable, son visage se contractant sous l'effet de la douleur, mais ses yeux ne quittaient pas un instant son jeune adversaire.

4ème passe d'armes
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Maravée, dont la jeunesse avait jusqu'alors compensé le manque d'expérience, commençait à ressentir cruellement les effets de sa blessure. Sa vision se troublait par instants, le monde autour de lui oscillant comme vu à travers une eau agitée. Le sang qui avait coulé de son flanc formait une tache sombre sur sa tunique, ravivant à chaque mouvement une douleur lancinante.
Face à cette confusion grandissante, le jeune combattant opta pour la prudence, levant son bouclier dans un geste défensif instinctif. Il le positionna devant lui, ses muscles tendus dans l'attente d'un impact dont il ne pouvait prédire ni la force ni la direction exacte.
Au même instant, Guillaume le Bâtard, ayant retrouvé un semblant de vigueur, perçut la vulnérabilité de son adversaire. Son visage s'illumina d'un rictus prédateur tandis qu'il s'élançait, son épée traçant un arc meurtrier vers le jeune homme chancelant. "En plein dans ta mouille !" rugit-il, sa voix rauque portant jusqu'aux gradins où la foule, électrisée par ce regain d'action, se leva d'un bond.
L'acier rencontra le bois et le métal du bouclier dans un fracas assourdissant. Des étincelles jaillirent de cet impact violent, illuminant brièvement les visages tendus des deux adversaires. Le choc se répercuta dans le bras de Maravée, lui arrachant un gémissement étouffé, mais sa défense tint bon, détournant la mort qui avait cherché à l'embrasser.

5ème passe d'armes
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Le coup porté contre son bouclier ébranla Maravée jusqu'aux os. Ses bras, déjà affaiblis par l'effort et la perte de sang, tremblaient sous l'impact brutal. Le jeune combattant recula de deux pas chancelants, son esprit embrumé tentant désespérément d'ordonner à son corps une contre-attaque immédiate que ses membres épuisés refusaient d'exécuter.
Dans un moment de fatale nécessité, il relâcha sa prise sur son bouclier, l'abaissant légèrement pour soulager ses muscles endoloris. Ses poumons cherchaient avidement cet air qui lui manquait tant, chaque inspiration profonde tentant de dissiper le voile qui troublait sa vision et obscurcissait sa conscience.
Guillaume, vétéran de cent batailles, reconnut instantanément cette opportunité fugace. Ses yeux s'illuminèrent d'une lueur prédatrice tandis qu'il s'élançait à nouveau, sans laisser le moindre répit à son jeune adversaire. "C'est fragile," grogna-t-il entre ses dents serrées, "à Dieu vat !" Son épée fendit l'air en un arc impitoyable, visant le flanc momentanément exposé de Maravée.
La lame trouva sa cible sans rencontrer de résistance. L'acier s'enfonça dans la chair tendre, arrachant un cri étranglé au jeune homme qui s'effondra sur un genou, son visage blêmissant dangereusement. Le sang jaillit de cette nouvelle blessure, s'ajoutant à celui qui maculait déjà le sable en une mosaïque écarlate.
La foule laissa échapper une exclamation collective, mélange de stupeur et d'excitation morbide. Quelques spectateurs détournèrent le regard, tandis que d'autres se levaient pour mieux voir ce qui pourrait bien être le coup de grâce.

Le corps de Maravée s'effondra lourdement sur le sable, soulevant un léger nuage de poussière dorée. Son bouclier tomba à ses côtés dans un bruit mat, inutile désormais. Le sang s'écoulait abondamment de sa nouvelle blessure, formant une flaque pourpre qui s'élargissait sous lui avec une rapidité alarmante. Son visage, d'une pâleur cadavérique, semblait déjà porter l'empreinte de la mort.
Guillaume recula de quelques pas, le souffle court mais le regard triomphant. Un sourire cruel étira ses lèvres tandis qu'il levait son épée ensanglantée vers la foule qui l'acclamait déjà comme vainqueur. Maître Balthazar s'approchait du corps inerte, s'apprêtant à constater l'issue fatale de ce duel.
C'est alors qu'un phénomène étrange se produisit. La main de Maravée, celle qui n'avait pas lâché son épée malgré la chute, se crispa imperceptiblement sur le pommeau. Un frémissement parcourut son corps prostré, comme si quelque courant invisible l'avait traversé. Ses paupières, qu'on aurait cru fermées à jamais, papillonnèrent faiblement.
Avec une lenteur douloureuse, presque insupportable à observer, le jeune homme commença à se redresser. D'abord sur un coude, puis sur un genou, chaque mouvement semblant lui coûter un effort surhumain. Ses dents étaient si violemment serrées qu'on aurait pu craindre qu'elles se brisent, et un filet de sang s'écoulait de la commissure de ses lèvres.
"Impossible..." murmura quelqu'un dans les premiers rangs, donnant voix à la stupéfaction générale.
Pourtant, défiant toute logique, Maravée se remit debout. Ses jambes tremblaient dangereusement sous lui, mais tenaient bon. Son regard, voilé un instant plus tôt, brillait désormais d'une flamme nouvelle - mélange de douleur brute et de ressentiment féroce. La sueur perlait sur son front, se mêlant au sang et à la poussière pour former un masque tragique sur ses traits juvéniles.
"Ce n'est pas... fini..." articula-t-il d'une voix rauque à peine audible, mais chargée d'une détermination qui fit frissonner plus d'un spectateur.
La foule, d'abord médusée par cette résurrection inattendue, explosa en acclamations sauvages. Des pièces furent jetées dans la lice en hommage à cette ténacité extraordinaire. Guillaume lui-même recula d'un pas supplémentaire, le visage soudain empreint d'une inquiétude nouvelle face à cet adversaire qui refusait de mourir.

6ème passe d'armes
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Le jeune combattant, miraculeusement relevé des portes de la mort, adopta soudain une posture offensive qui fit reculer Guillaume et souleva une clameur d'anticipation dans la foule. Son épée se leva, semblant annoncer une attaque imminente... qui ne vint jamais. Au lieu de fondre sur son adversaire, Maravée pivota vers les gradins et, dans un geste d'une audace confondante, leva les bras comme pour saluer une victoire déjà acquise.
"Pour qui me prenez-vous ?!" lança-t-il d'une voix étonnamment forte pour un homme qui gisait dans son sang l'instant d'avant. "Est-ce ainsi qu'on abat les fils de ma lignée ?!"
La foule, d'abord décontenancée par cette bravade inattendue, bascula rapidement dans un enthousiasme délirant. Des acclamations s'élevèrent des gradins, certains spectateurs scandant désormais le nom de ce jeune téméraire qui narguait la mort elle-même. Pourtant, les plus perspicaces remarquèrent que derrière cette façade théâtrale, Maravée respirait profondément, méthodiquement, chaque inspiration semblant lui insuffler une vigueur nouvelle.
Guillaume, à quelques pas de là, observait ce manège avec un mélange de stupeur et d'irritation. Il avait cru la victoire à portée de main, et voilà que son adversaire se permettait de l'ignorer complètement, comme s'il ne représentait plus une menace digne d'attention ! L'humiliation cuisante de cette situation le fit hésiter entre attaquer immédiatement ou reprendre des forces.
La raison l'emporta sur l'orgueil. Comprenant qu'une attaque lancée sans le souffle nécessaire risquait d'être fatalement inefficace, le Bâtard choisit de temporiser. Reculant légèrement, il appuya sa main libre sur son genou, son torse se soulevant au rythme d'inspirations profondes et contrôlées. Ses yeux, toutefois, ne quittaient pas un instant ce jeune présomptueux qui osait tourner le dos à un adversaire encore debout.
Des huées s'élevèrent des gradins, dirigées contre Guillaume dont la prudence était interprétée comme de la couardise face à la bravade de son adversaire. Les paris se modifiaient rapidement parmi les spectateurs, plusieurs désormais convaincus que Maravée, visiblement protégé par quelque puissance mystique, ne pouvait être vaincu par des moyens conventionnels.

7ème passe d'armes
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Maravée, abandonnant sa posture théâtrale face à la foule, pivota brusquement vers Guillaume. Son visage juvénile se transforma en un masque de détermination féroce tandis qu'il s'élançait, son épée traçant un arc mortel dans l'air scintillant. "Tu pensais que je paradais ? Voici pour toi !" cria-t-il, sa voix portant jusqu'aux gradins où le public retenait collectivement son souffle.
Au même instant, Guillaume avait pris sa décision. "Il n'a pas poussé quand il le fallait, le sot et le couard !" gronda-t-il en bondissant vers son jeune adversaire. "C'était maintenant ou jamais ! À moi la mort et la gloire !" Son épée fendit l'air avec une force terrible, portée par toute la puissance de son corps massif et par la rage accumulée face aux bravades précédentes.
Les deux lames trouvèrent leur cible dans un synchronisme presque surnaturel. L'acier mordit la chair, le sang jaillit en deux fontaines écarlates qui s'entremêlèrent dans leur chute vers le sable assoiffé. Un double cri de douleur s'éleva vers le ciel impassible, tandis que les deux combattants, sous l'impact de leurs attaques mutuelles, vacillaient dangereusement.
Guillaume fut le premier à tomber, ses genoux heurtant le sol avec un bruit sourd. Sa main libre pressait vainement une plaie béante d'où s'échappait sa vie en un flot pourpre et continu. Son visage, soudain vidé de toute couleur, exprimait une surprise presque enfantine.
Maravée ne tint guère plus longtemps. Après avoir fait deux pas chancelants, il s'effondra à son tour, son épée glissant de ses doigts soudain privés de force. Son corps heurta le sable en soulevant un léger nuage de poussière dorée qui dansa un instant dans la lumière crue du soleil.
Les deux adversaires gisaient maintenant immobiles à quelques pas l'un de l'autre, tandis qu'un silence incrédule s'abattait sur l'arène. Puis, progressivement, des huées s'élevèrent des gradins. Ce n'était pas ce dénouement que la foule avait espéré - non pas un double sacrifice, mais une victoire claire, un vainqueur à acclamer, un vaincu à plaindre ou à mépriser.
Maître Balthazar s'avança prudemment dans la lice, son expression trahissant son désarroi face à cette situation sans précédent dans les annales du tournoi.

Epilogue
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Maître Balthazar s'approcha avec précaution des deux corps étendus sur le sable, tandis qu'un murmure d'inquiétude parcourait les gradins. La foule, qui exigeait du sang quelques instants plus tôt, semblait maintenant retenir collectivement son souffle devant ce spectacle inattendu. Les soigneurs, prêts à intervenir, attendaient un signe du maître de cérémonie.
Le premier à montrer un signe de vie fut Guillaume. Un râle s'échappa de ses lèvres pâlies tandis que sa poitrine se soulevait péniblement. Sa main droite serrait encore faiblement le pommeau de son épée, comme si cette connexion avec l'acier était son dernier lien avec le monde des vivants.
Quelques instants plus tard, Maravée frémit à son tour. Ses paupières s'entrouvrirent sur un regard voilé par la douleur et l'épuisement. Le jeune homme tenta de se redresser, mais son corps, poussé au-delà de ses limites, refusa d'obéir. Un filet de sang s'écoulait de la commissure de ses lèvres, dessinant une ligne écarlate sur son menton.
Maître Balthazar s'agenouilla entre les deux combattants, observant attentivement leur état. Il fit signe aux soigneurs de s'approcher, mais leur ordonna de ne pas encore intervenir d'un geste autoritaire.
"Brave Maravée," murmura-t-il au jeune homme, "les dieux t'ont accordé une seconde chance, mais ils semblent maintenant réclamer leur dû. Souhaites-tu poursuivre ce combat ?"
Le jeune guerrier, dans un effort qui semblait consumer ses dernières forces, tourna légèrement la tête vers son adversaire. Guillaume, malgré sa propre souffrance, avait réussi à se mettre sur un coude, son visage crispé par la douleur mais ses yeux brillant d'une détermination inébranlable.
Un sourire résigné se dessina sur les lèvres de Maravée. D'une voix à peine audible, il articula : "Je... je ne peux plus. Mon corps... refuse de me porter. Mais sachez tous... que mon esprit... n'a jamais plié."
D'un geste faible mais délibéré, il ouvrit sa main, laissant tomber définitivement son épée sur le sable. Ce simple mouvement semblait avoir consumé ses dernières forces, car sa tête retomba en arrière, ses yeux fixant le ciel azuré.
Maître Balthazar se redressa lentement, le visage empreint d'une solennité rare. Il leva les bras pour réclamer l'attention de l'assemblée, sa voix portant jusqu'aux confins de l'arène :
Le jeune Maravée, ayant défié la mort elle-même, abandonne noblement ce combat ! Guillaume le Bâtard est déclaré vainqueur et poursuivra sa route vers la gloire !
Un rugissement s'éleva des gradins - mélange d'acclamations pour le vainqueur et d'hommages respectueux pour le vaincu. Des pièces furent jetées dans la lice, hommage à la bravoure des deux combattants qui avaient offert un spectacle d'une intensité rare.
Les soigneurs s'empressèrent autour des deux hommes, transportant avec précaution Maravée vers les tentes médicales, tandis que d'autres aidaient Guillaume à se relever. Le Bâtard, bien que victorieux, ne pouvait cacher l'étendue de ses blessures. Son regard croisa brièvement celui de son jeune adversaire qu'on emportait, et un imperceptible signe de tête témoigna du respect né dans le sang partagé de la lice.

Duel no2 : Cunégonde (de Chantecourge) contre Flamma (Happs)

1ère passe d'armes
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Ainsi s'ouvre le second affrontement de cette journée de prouesses martiales, où le sang versé deviendra témoignage de vaillance. Dame Cunégonde, ayant fait preuve de modération lors des libations vespérales - n'ayant point excédé la mesure de deux ou trois pichets d'hydromel, suffisance pour s'abandonner aux plaisirs bachiques sans que l'esprit n'en soit trop affligé au lever - entame ce duel avec circonspection. La noble combattante, en stratège avisée, emplit ses poumons d'air tel un soufflet de forge, accumulant ainsi cette précieuse vigueur que les anciens nommaient "pneuma vitalis", essence même du guerrier.
Face à elle, Flamma adopte semblable posture. Le guerrier, dont la prestance évoque les chevaliers d'antan célébrés dans les manuscrits enluminés conservés en nos chartriers, reste immobile telle une figure de pierre ornant les cathédrales. Ses yeux, pareils à deux flambeaux ardents, scrutent son adversaire tandis que sa poitrine se soulève au rythme d'inspirations profondes et mesurées. Ainsi amasse-t-il cette force éthérée qui, tel l'air emprisonné dans les soufflets du forgeron royal, lui permettra bientôt de porter estoc et taille avec célérité et puissance.
La foule, cette assemblée composite où se mêlent vilains et gentilshommes, observe ce prélude tactique avec l'impatience caractéristique des âmes assoiffées de spectacles sanglants. Certains esprits plus raffinés apprécient néanmoins cette phase d'observation, comprenant que dans l'art martial comme dans celui de la diplomatie, la précipitation engendre souvent la défaite.

2ème passe d'armes
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L'attente se prolongeait dans l'arène, suscitant déjà quelques murmures d'impatience parmi les spectateurs avides de voir l'acier mordre la chair. Dame Cunégonde, sourde à ces manifestations de désapprobation, maintenait sa concentration inébranlable. Son regard acéré ne quittait point son adversaire, scrutant chaque infime mouvement, chaque changement de posture qui pourrait trahir ses intentions. Pour elle, l'univers tout entier s'était réduit à ce cercle de sable, le reste n'existant plus que comme un lointain bourdonnement sans importance.
Estimant que son opposant ne manifestait guère d'empressement à engager le fer, elle choisit de poursuivre sa stratégie initiale. Ses poumons s'emplirent à nouveau de cet air précieux, accumulant cette force invisible mais cruciale qu'est le souffle du guerrier. Chaque inspiration était contrôlée, mesurée, comme le lui avaient enseigné les maîtres d'armes qui l'avaient formée.
Flamma, observant cette prudence, opta pour une approche défensive. D'un geste fluide témoignant d'années de pratique, il brandit son bouclier devant lui, formant une barrière impénétrable entre son corps et d'éventuelles attaques. L'écu, orné d'emblèmes guerriers finement ciselés, reflétait la lumière du soleil, projetant des éclats métalliques qui dansaient sur le sable de la lice.

3ème passe d'armes
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Le silence pesait dans l'arène alors que se poursuivait cet étrange ballet où l'immobilité semblait être devenue vertu. Cunégonde, imperturbable face aux huées qui s'intensifiaient dans les gradins, contemplait avec un détachement presque philosophique le bouclier dressé de son adversaire. Une pensée traversa son esprit, simple mais limpide : si Flamma ne manifestait nulle hâte d'engager le combat, pourquoi devrait-elle se précipiter ? Le tournoi durerait ce qu'il durerait, et l'hydromel coulerait encore à flots ce soir, qu'elle ait attaqué maintenant ou plus tard.
Avec une méthodique application, elle poursuivit ses exercices respiratoires, chaque inspiration apportant une nouvelle vigueur à ses membres, chaque expiration évacuant les dernières traces de tension. Son visage serein contrastait étrangement avec l'atmosphère électrique qui régnait dans l'arène.
Face à elle, Flamma demeurait retranché derrière son large bouclier. Son immobilité avait quelque chose de fascinant, presque surnaturel, comme si l'homme s'était mué en statue. Seuls ses yeux, deux fentes vigilantes qui dépassaient du rebord supérieur de son écu, trahissaient sa nature de chair et de sang. Chaque muscle de son corps restait tendu, prêt à réagir au moindre mouvement offensif.
La foule, d'abord simplement impatiente, commençait à manifester une franche hostilité. Des projectiles - fruits trop mûrs, croûtes de pain, parfois même des pièces - pleuvaient autour des combattants, expression tangible du mécontentement général. Des chants obscènes s'élevaient çà et là, exhortant les duellistes à diverses actions anatomiquement improbables mais indéniablement plus divertissantes que ce spectacle de prudence mutuelle.
Maître Balthazar lui-même, d'ordinaire si prompt à enjoliver la moindre passe d'armes par des commentaires fleuris, se trouvait à court d'inspiration devant tant de circonspection. Son sourire figé trahissait son embarras tandis qu'il tentait vainement de maintenir l'intérêt du public.

4ème passe d'armes
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Après cette étrange valse d'hésitation qui semblait s'éterniser, la patience atteignit simultanément ses limites - tant chez les combattants que parmi les spectateurs. Une pluie de projectiles divers s'abattait désormais régulièrement dans la lice, témoignage éloquent de la frustration générale.
"C'est du gâchis de balancer des fruits comme ça," songea Cunégonde, esquivant un abricot putride qui passa en sifflant près de son oreille. "Ils feraient mieux d'en faire de la gnôle." Son irritation grandissante se manifestait par un tic nerveux à la commissure de ses lèvres. D'un mouvement agacé, elle orienta légèrement son écu, non vers Flamma mais vers les gradins, parant successivement deux abricots pourris et une masse verdâtre informe qui avait dû, en des temps plus glorieux, être un brugnon.
Cette fraction de seconde où son attention se détourna fut précisément celle que choisit Flamma pour rompre son immobilité statuaire. Comme libéré d'un enchantement, le guerrier s'élança soudain en avant, abandonnant sa posture défensive. Son épée jaillit tel un serpent d'acier, visant le cœur de son adversaire avec une précision mortelle.
Par un instinct né de mille entraînements, Cunégonde perçut le danger. Dans un même mouvement fluide, elle pivota sur ses appuis et bondit vers Flamma, transformant son esquive en attaque. Sa lame fendit l'air en sifflant, traçant un arc meurtrier en direction de l'épaule exposée de son adversaire.
Les deux combattants se heurtèrent en plein élan, leurs armes se croisant dans un fracas métallique assourdissant. L'acier mordit la chair - l'épée de Cunégonde entaillant profondément l'épaule de Flamma, tandis que la lame de ce dernier trouvait son chemin à travers les défenses de la guerrière, ouvrant une blessure sanglante sur son flanc.
Le choc fut si violent qu'un nuage de poussière s'éleva autour d'eux, nimbe doré dans la lumière du soleil. Des éclaboussures pourpres jaillirent en arc de cercle, mouchetant le sable immaculé et arrachant un "Oooooh !" collectif aux spectateurs des premiers rangs.
La foule, jusque-là hostile et impatiente, explosa en une clameur assourdissante. Des hommes se levèrent, poings dressés vers le ciel, acclamant ce déchaînement soudain de violence qu'ils avaient tant attendu. Des femmes, que leur statut social aurait dû inciter à plus de retenue, hurlaient des encouragements d'une vulgarité surprenante. L'arène tout entière vibrait d'une énergie nouvelle, comme si le sang versé avait rompu quelque sortilège de torpeur.
Les deux adversaires se séparèrent en titubant légèrement, chacun évaluant la gravité de sa blessure tout en jaugeant l'état de son opposant. Le sable autour d'eux s'assombrissait déjà, buvant avidement l'offrande écarlate de ce premier véritable échange.

5ème passe d'armes
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Cunégonde changea vivement d'appui, cherchant l'angle parfait pour porter sa nouvelle offensive, quand son pied rencontra la surface traîtresse d'une pêche à demi écrasée - vestige des projectiles lancés par la foule impatiente. La semelle de sa botte glissa sur la pulpe juteuse, déséquilibrant momentanément sa posture. Une combattante moins expérimentée aurait peut-être chuté, mais Cunégonde transforma cette faiblesse en opportunité. Se reprenant d'un mouvement souple, elle utilisa cet élan imprévu pour s'avancer encore davantage dans la garde de Flamma, réduisant la distance à presque rien. Sa main pivota avec une précision calculée, cherchant non pas à trancher avec le fil de sa lame, mais à fracasser le visage de son adversaire avec le lourd pommeau de son épée.
Flamma, voyant son opposante trébucher légèrement, crut saisir une ouverture providentielle. Ses muscles se bandèrent comme des ressorts tandis qu'il lançait une attaque foudroyante, sa lame décrivant un arc mortel visant le flanc exposé de Cunégonde. "Pour Amara et l'honneur !" rugit-il, sa voix résonnant dans l'arène soudain silencieuse, captivée par cet échange décisif.
Le temps sembla se suspendre dans cette fraction de seconde où les deux attaques se croisèrent comme des éclairs jumeaux. Le pommeau de Cunégonde heurta le nez de Flamma avec un craquement sinistre qui fit grimacer les spectateurs des premiers rangs. Au même instant, la lame du guerrier entaillait profondément la hanche de son adversaire, arrachant un cri étouffé à la combattante.
Le sang jaillit des deux blessures, mouchetant le sable d'éclaboussures écarlates. Les combattants titubèrent en arrière, chacun évaluant la gravité du coup reçu. Le visage de Flamma se transformait déjà en un masque sanglant, son nez visiblement brisé déversant un flot pourpre sur sa barbe, tandis que Cunégonde pressait sa main contre sa hanche lacérée, ses doigts rapidement souillés de rouge.
La foule explosa en acclamations sauvages, enfin rassasiée par cette violence spectaculaire qu'elle avait tant réclamée. Des pièces pleuvaient dans l'arène, lancées par des spectateurs enthousiastes, rebondissant sur le sable avec des tintements métalliques à peine audibles dans le tumulte général.

Epilogue (par lancés de dés)
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Le silence tomba brusquement sur l'arène lorsque les deux combattants s'effondrèrent presque simultanément. Cunégonde gisait sur le flanc, une main crispée sur sa hanche d'où s'écoulait un ruisseau vermeil qui s'étalait lentement sur le sable. Sa respiration était laborieuse, mais ses yeux restaient ouverts, fixant le ciel d'un bleu implacable. À quelques pas d'elle, Flamma était allongé sur le dos, son visage ensanglanté par son nez brisé formant un masque écarlate contrastant violemment avec la pâleur soudaine de sa peau.
Maître Balthazar, après avoir laissé quelques instants aux combattants pour se relever par eux-mêmes, s'avança dans la lice d'un pas mesuré. La foule, tout à l'heure si bruyante, semblait retenir collectivement son souffle. Le maître de cérémonie s'agenouilla d'abord près de Cunégonde, posant délicatement deux doigts sur son poignet pour sentir le pouls.
"Dame Cunégonde," murmura-t-il, "m'entendez-vous ?"
Un faible battement de paupières lui répondit, suivi d'un imperceptible hochement de tête. La guerrière vivait, mais la blessure à sa hanche semblait avoir sectionné quelque tendon crucial, la privant momentanément de mobilité.
Balthazar se dirigea ensuite vers Flamma, répétant le même examen attentif. Le guerrier réagit plus vivement, un grognement s'échappant de ses lèvres tuméfiées.
"Le combat... est-il terminé ?" articula-t-il péniblement à travers le sang qui emplissait sa bouche.
"Cela dépend de votre capacité à vous tenir debout," répondit Balthazar avec gravité. "Pouvez-vous vous relever, brave Flamma ?"
Avec un effort qui faisait saillir chaque veine de son cou puissant, Flamma parvint à se redresser sur un coude. Son visage se contracta en une grimace de pure souffrance, mais sa détermination ne fléchit point. Lentement, douloureusement, il réussit à se mettre à genoux, oscillant dangereusement mais tenant bon.
Balthazar jeta un regard vers Cunégonde qui, malgré sa conscience intacte, demeurait immobile sur le sable, son visage trahissant sa frustration face à cette trahison de son propre corps.
Le maître de cérémonie se redressa alors, faisant face à la foule impatiente. Il leva les bras dans un geste ample et majestueux, réclamant l'attention générale.
Par la volonté des dieux et la force de son bras, Flamma de la tribu d'Amara est déclaré vainqueur de ce duel ! Qu'il soit acclamé comme il le mérite !
Une clameur assourdissante s'éleva des gradins, mêlant acclamations pour le vainqueur et respect pour la vaillance de la vaincue. Des pièces furent lancées dans l'arène, certaines rebondissant près des combattants comme une pluie métallique.
Les soigneurs s'empressèrent d'entrer dans la lice, quatre d'entre eux soulevant Cunégonde sur une civière improvisée tandis que deux autres soutenaient Flamma qui, malgré sa victoire, peinait visiblement à rester conscient. Le sang continuait de s'écouler de son nez fracassé, formant une traînée écarlate sur le sable de l'arène.
La foule continuait d'acclamer ce spectacle de bravoure et de souffrance, cette démonstration de volonté qui transcendait la simple habileté martiale. Dans leur délire collectif, peu remarquèrent l'échange de regards entre les deux adversaires - un bref instant où le respect mutuel brillait plus fort que la douleur dans leurs yeux.

Dernière modification par HernfeltMayer (2025-04-08 22:38:29)


Siostry Vespasia et toute sa clique, Aldric "Main-de-Sixte" Ravenswood, Amaury de Gavere, Le Denier, Maître Balthazar ou le Strolatz Wacław Kowalczyk.

Hors ligne

#16 2025-04-10 11:41:17

Maître Balthazar
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Re : La Lice d'Honneur du Dernier Souffle ou tournoi des maîtres d'armes

Dix jours s'étaient écoulés depuis les affrontements sanglants des demi-finales, dix jours durant lesquels les rumeurs avaient enflé comme levain au soleil dans chaque taverne, échoppe et ruelle du royaume. Les deux survivants de cette hécatombe martiale, Guillaume de la maison Nortmannie et Flamma de la tribu d'Amara, avaient été placés sous la garde vigilante d'une armée de soigneurs. Baumes précieux extraits d'herbes rares, cataplasmes aux vertus quasi miraculeuses, potions aux saveurs infâmes mais aux effets prodigieux – rien n'avait été épargné pour ramener les champions à leur pleine vigueur.

Les gradins débordaient d'une foule plus dense que jamais. Là où huit personnes s'asseyaient d'ordinaire, douze se pressaient maintenant, formant une mosaïque humaine aux couleurs chatoyantes. Les riches marchands et les nobles avaient déboursé des sommes indécentes pour s'offrir les meilleures places, tandis que le petit peuple s'entassait dans les hauteurs, certains perchés si haut qu'ils semblaient toucher les nuages. L'air vibrait d'une excitation presque palpable, mélange enivrant d'anticipation, de crainte et de cette soif primitive que seul le spectacle de la violence ritualisée pouvait étancher.

Les loges d'honneur, tendues de velours et ornées de blasons chamarrés, accueillaient les notables de toutes les provinces, venus assister à ce spectacle qui ferait l'objet de récits pendant des générations. Jamais pareille assemblée n'avait été réunie depuis des décennies.

Un roulement de tambour annonça l'arrivée de Maître Balthazar. Le maître de cérémonie s'avança dans l'arène avec une grâce féline, vêtu pour l'occasion d'un pourpoint d'un bleu si intense qu'il semblait avoir capturé l'essence même du ciel d'été. Son chapeau, orné de plumes exotiques aux couleurs impossibles, oscillait au rythme de sa démarche dansante. D'un geste ample, il salua la foule qui l'acclamait déjà, son visage illuminé par un sourire où la malice le disputait à la théâtralité.

Lorsqu'il parvint au centre de la lice, il effectua une pirouette parfaite avant de s'immobiliser, bras écartés comme pour embrasser l'assemblée tout entière. Le silence tomba progressivement, chacun retenant son souffle pour ne pas manquer une miette du discours à venir.
Nobles dames aux sourires plus éblouissants que perles de rosée ! Preux chevaliers dont la bravoure n'a d'égale que la soif ! Peuple du royaume dont les cris nourrissent l'âme de nos combattants ! Et vous, dignitaires des contrées lointaines, venus goûter à notre hospitalité sanglante !
Il tourna sur lui-même, sa cape virevoltant autour de lui comme les ailes d'un oiseau fabuleux.

Nous voici réunis en ce jour béni des dieux pour assister à l'ultime danse de l'acier, au dernier baiser des lames, à cette valse mortelle où seul le meilleur survivra pour cueillir les lauriers de la gloire !

Un murmure d'approbation parcourut l'assemblée. Balthazar reprit, sa voix modulant avec l'habileté d'un barde consommé :
Laissez-moi vous conter, ô foule assoiffée de merveilles, le chemin sanglant qui a conduit nos champions jusqu'à cette heure de vérité !

Il désigna d'un geste élégant l'entrée est de l'arène.
D'abord, saluons Guillaume le Bâtard de la noble maison Nortmannie, ce fils de l'orage né sous une étoile rebelle ! Son premier adversaire, le valeureux Vargar, a rejoint les halls éternels après un duel où l'honneur et l'acier ont chanté en parfaite harmonie ! Puis vint Maravée, ce jeune prodige que la mort elle-même a rejeté avant qu'il ne s'incline noblement, comprenant que les dieux avaient choisi leur champion !

La foule rugit à l'évocation de ces combats mémorables. Balthazar pivota gracieusement pour désigner l'entrée ouest.
Face à lui se dressera Flamma de la fière tribu d'Amara, cette lame vivante dont la précision n'a d'égale que la détermination ! Il a d'abord terrassé le fougueux Rollin dans un duel où l'audace s'est heurtée à l'expérience, avant de briser le nez et les espoirs de Dame Cunégonde dans un affrontement dont les poètes parleront encore quand nos os seront poussière !

Nouvelles acclamations, plus vibrantes encore. Balthazar leva les bras pour apaiser la foule, son visage prenant une expression de gravité théâtrale.
Ces hommes ont saigné pour votre plaisir, ont défié la faucheuse pour votre divertissement ! Ils ont traversé la vallée des ombres et en sont revenus, marqués dans leur chair mais grandis dans leur âme !

Il fit une pause calculée, savourant la tension qui montait comme une marée dans l'arène.
Et maintenant, mes agneaux assoiffés, l'heure est venue ! Que les cieux retiennent leur souffle, que les dieux eux-mêmes se penchent de leurs nuages dorés ! Car aujourd'hui, en cette arène bénie par le sang des braves, nous couronnerons le maître incontesté de l'acier, le seigneur des lames, le champion suprême de ce tournoi qui restera gravé dans les mémoires jusqu'à ce que le soleil lui-même s'éteigne dans les cieux !

Il claqua des doigts, signal attendu par les trompettistes qui entonnèrent une fanfare triomphale. Les deux portes opposées de l'arène s'ouvrirent simultanément, révélant les silhouettes des finalistes prêts à s'affronter pour la gloire ultime.
Que les finalistes s'avancent et que les dieux choisissent leur favori !

La clameur qui s'éleva alors sembla faire trembler les fondations mêmes de l'arène, comme si le monde entier retenait son souffle devant ce moment d'histoire qui s'écrivait sous les yeux de milliers de témoins fébriles.

Finale : Flamma (Happs) contre Guillaume (Nortmannie)

1ère passe d'armes
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Les portes de l'arène s'ouvrirent dans un grincement solennel. Du côté est émergea Guillaume, son imposante silhouette auréolée par le soleil qui se déversait en cascade dorée dans son dos. Sa démarche, quoique ferme, trahissait encore les stigmates de ses combats précédents. Une cicatrice fraîche barrait son torse, souvenir sanglant de son duel avec Maravée, et un léger boitement rappelait sa confrontation avec Vargar. Pourtant, ses yeux brillaient d'une détermination farouche tandis qu'il avançait vers le centre de la lice, son épée dégainée reflétant la lumière en éclats aveuglants.
De l'entrée opposée surgit Flamma, la peau cuivrée caractéristique des guerriers de la tribu d'Amara. Son nez, récemment brisé par le pommeau de Cunégonde, avait été remis en place mais conservait une déviation qui ne faisait qu'ajouter à son aspect redoutable. Il progressait avec la fluidité d'un prédateur, chaque pas mesuré, chaque mouvement économe, comme si la moindre parcelle d'énergie devait être préservée pour l'affrontement imminent.
Les deux hommes se rejoignirent au centre, séparés par quelques mètres seulement. Ils se jaugèrent en silence, chacun évaluant son adversaire avec le respect que l'on accorde aux survivants. La tension qui émanait d'eux était presque palpable, vibrant dans l'air comme la corde tendue d'un arc.
Maître Balthazar leva son bâton cérémoniel, puis l'abaissa brusquement, signalant le début du duel final. La foule retint son souffle, anticipant une explosion de violence...
Qui ne vint pas.
Guillaume, conscient de la nécessité de gérer ses forces, choisit de ne pas se précipiter dans un assaut prématuré. Il adopta une posture défensive mais relaxée, son épée pointée vers le sol tandis que sa poitrine se soulevait au rythme d'inspirations profondes et contrôlées. Chaque souffle semblait lui insuffler une vigueur nouvelle, restaurant progressivement cette énergie vitale si nécessaire au maniement efficace de l'acier.
Face à lui, Flamma avait fait un choix identique. Le guerrier d'Amara, reconnaissant la sagesse tactique de son adversaire, opta également pour un moment de préparation. Il fit tourner lentement son cou, étirant ses muscles endoloris, tandis que sa respiration prenait un rythme presque hypnotique, suivant des techniques ancestrales transmises de génération en génération au sein de sa tribu.
Des murmures d'impatience commencèrent à s'élever des gradins inférieurs, où s'entassaient les spectateurs les moins versés dans les subtilités du duel. Des huées sporadiques fusèrent, réclamant le sang promis. Pourtant, dans les sections plus élevées, occupées par d'anciens guerriers et connaisseurs, on hochait la tête avec approbation. Ces vétérans reconnaissaient la sagesse d'une telle ouverture, comprenant que dans un affrontement de cette importance, la précipitation signifiait souvent la défaite.
Maître Balthazar, loin de paraître déçu par cette première passe sans heurt, observait les deux combattants avec un sourire appréciateur. Son regard exercé décelait déjà les stratégies qui se dessinaient, les pièges mentaux qui se tendaient dans ce silence apparent.

2ème passe d'armes
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Le silence de la première passe s'évanouit soudainement. Comme mus par un signal invisible, les deux combattants s'élancèrent simultanément l'un vers l'autre.
Guillaume se fendit en avant, sa lame jaillissant tel un éclair d'argent vers le torse de Flamma. Au même instant, le guerrier d'Amara lançait sa propre offensive, son épée décrivant un arc meurtrier vers la gorge de son adversaire.
Les lames se rencontrèrent dans un fracas assourdissant, faisant jaillir des étincelles qui dansèrent brièvement dans l'air. Ce premier contact rompu, Flamma enchaîna avec une série de coups rapides que Guillaume para difficilement, reculant sous la tempête d'acier.
Feignant une faiblesse, le Bâtard plongea soudain sous l'attaque de Flamma, roulant dans le sable pour se redresser derrière son adversaire. La foule explosa en acclamations devant cette démonstration d'agilité inattendue.
Le guerrier d'Amara, avec des réflexes félins, pivota instantanément, levant son bouclier à la dernière seconde pour contrer le coup qui aurait pu lui être fatal.
Les deux adversaires tournèrent l'un autour de l'autre, cherchant la moindre faille. Dans une manœuvre audacieuse, Guillaume lança son bouclier vers le visage de Flamma, créant une ouverture qu'il s'empressa d'exploiter.
Mais le guerrier d'Amara, rusé, détourna partiellement le coup tout en contre-attaquant. S'ensuivit une brève lutte corps à corps, muscles tendus à l'extrême, respirations haletantes.
Dans un effort désespéré, les deux hommes trouvèrent simultanément une faille dans la défense adverse. La lame de Guillaume s'enfonça dans l'épaule de Flamma tandis que l'épée de ce dernier entaillait profondément la cuisse du Nortmannien.
Ils se séparèrent sous les rugissements de la foule, chacun évaluant sa blessure sans montrer la moindre faiblesse. Le sable, immaculé quelques instants plus tôt, s'ornait maintenant de taches écarlates, premières offrandes de cette finale tant attendue.

3ème passe d'armes
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Guillaume, la jambe ruisselante de sang, refusa de céder à la douleur. Une flamme primale s'alluma dans ses yeux – cette lueur que seuls les guerriers véritables connaissent, ce feu qui brûle plus fort quand le corps faiblit. Avec un hurlement qui sembla déchirer l'air même, il s'élança vers Flamma, abandonnant toute prudence pour une attaque d'une férocité bestiale.
Son épée traça un arc parfait dans le ciel, captant la lumière du soleil au zénith avant de s'abattre avec une force terrifiante. L'acier chanta son hymne de mort, fendant l'air en sifflant comme si la lame elle-même avait soif du sang d'Amara. Le mouvement de Guillaume était si vif, si puissant, que les spectateurs des premiers rangs jurèrent plus tard avoir senti le déplacement d'air sur leurs visages.
"Pour Nortmannie!" rugit-il, sa voix portant jusqu'aux cieux comme une prière adressée aux dieux guerriers.
Flamma, comprenant que tenter d'égaler cette furie risquait d'être fatal, fit appel à l'art ancestral de la défense enseigné aux enfants d'Amara depuis des générations. En un mouvement fluide qui contrastait avec la violence brute de son adversaire, il fit pivoter son bouclier à la perfection.
Lorsque l'épée de Guillaume rencontra l'écu de Flamma, le choc fut si violent que l'onde se propagea visiblement à travers le corps du défenseur. Le bouclier, orné des symboles rituels d'Amara gravés dans le bois dur et renforcé de métal, absorba miraculeusement la force destructrice. Des fragments d'ornements métalliques volèrent sous l'impact, scintillant comme des étoiles filantes avant de retomber dans la poussière.
Pourtant, Flamma ne recula pas d'un pouce. Ses pieds, fermement ancrés dans le sable comme les racines d'un arbre centenaire, maintinrent leur position. Son visage, crispé sous l'effort surhumain de résister à pareille puissance, ne trahit aucune faiblesse.
Un silence stupéfait s'abattit sur l'arène. Même les plus acharnés parieurs cessèrent leurs vociférations, médusés par ce qu'ils venaient de voir. Un homme avait déchaîné la fureur des tempêtes, et un autre l'avait arrêtée net, comme un rocher immuable face aux vagues déchaînées.
Puis, lentement, telle une vague montante, un murmure d'admiration parcourut les gradins. Des cognements de pieds contre les planches commencèrent, d'abord isolés, puis se synchronisant jusqu'à former un battement unique, rythmique, comme le cœur collectif de l'arène rendant hommage à la prouesse des deux combattants.
Guillaume, momentanément déséquilibré par la violence de son propre assaut qui n'avait trouvé aucune chair à mordre, tituba légèrement en arrière. Sa cuisse blessée laissait derrière lui un sillage écarlate, témoignage sanglant de sa détermination à vaincre malgré le prix à payer.
Flamma, quant à lui, abaissa légèrement son bouclier désormais profondément entaillé – presque coupé en deux – mais ayant rempli son rôle sacré. Une fine ligne de sang coulait de son bras, là où un éclat de son propre bouclier s'était enfoncé dans sa chair. Pourtant, ses yeux ne quittaient pas son adversaire, guettant le prochain mouvement de cette danse mortelle.
La tension entre les deux hommes vibrait dans l'air comme la corde tendue d'un arc, prête à libérer sa force à tout instant.

4ème passe d'armes
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Après l'échange brutal qui venait de se dérouler, un voile de poussière dorée flottait dans l'air, suspendu dans les rayons du soleil comme une brume éthérée. À travers ce rideau mystique, les deux combattants se jaugeaient, leurs silhouettes transformées en figures presque mythologiques par la lumière qui les baignait.
Guillaume, reconnaissant les limites de son propre corps, choisit de reprendre des forces. Tel un chêne qui s'enracine plus profondément avant la tempête, il ancra ses pieds dans le sable de l'arène, écartant légèrement les jambes pour abaisser son centre de gravité. Sa poitrine se soulevait en un rythme délibéré, chaque inspiration puisant dans l'air même la vigueur dont il aurait besoin pour l'assaut décisif à venir. La sueur et le sang qui maculaient son corps captaient la lumière, transformant sa peau en une armure de bronze liquide.
Le liquide écarlate qui s'écoulait de sa cuisse avait désormais ralenti, formant une croûte sombre sur la plaie béante – signe que les onguents appliqués par les soigneurs durant sa convalescence continuaient leur œuvre mystérieuse. Ses yeux, d'une clarté surnaturelle au milieu de son visage souillé de poussière, ne quittaient pas son adversaire, même tandis qu'il reconstituait ses forces.
Face à lui, Flamma avait également choisi de reprendre son souffle, mais avec une stratégie psychologique supplémentaire. Un sourire carnassier déforma ses traits alors qu'il tournait ostensiblement autour de Guillaume, ses pas traçant un cercle parfait dans le sable, tel un prédateur évaluant sa proie blessée.
"Est-ce là tout ce que peut offrir la maison de Nortmannie ?" lança-t-il, sa voix portant jusqu'aux gradins où elle déclencha quelques rires nerveux. "J'ai vu des enfants d'Amara frapper plus fort avec leurs jouets de bois!"
Il fit tournoyer son épée en un mouvement fluide qui semblait défier les lois mêmes de l'effort, comme si l'arme n'avait pas plus de poids qu'une plume entre ses doigts habiles. Ce geste d'apparente désinvolture masquait la réalité de sa propre fatigue – une ruse ancienne que les guerriers de sa tribu maîtrisaient depuis des générations.
"Peut-être devrais-je te laisser un bras attaché dans le dos ?" poursuivit-il, sa respiration parfaitement contrôlée malgré le flot incessant de paroles provocatrices. "Ou fermer un œil ? Les anciens d'Amara nous enseignent la générosité envers les faibles !"
La foule réagit à ces provocations par un mélange de huées et d'acclamations, certains spectateurs prenant fait et cause pour l'insolent guerrier d'Amara, d'autres s'indignant de ce manque de respect envers le représentant de Nortmannie. L'arène elle-même semblait se diviser en deux camps, créant une tension électrique qui chargeait l'air comme avant un orage dévastateur.
Guillaume demeura impassible face à ces tentatives d'ébranler sa concentration. Son visage aurait pu être taillé dans la pierre tant il refusait de montrer la moindre réaction. Cette impassibilité même, cette capacité à rester sourd aux provocations, semblait désarçonner légèrement Flamma dont le sourire s'estompa progressivement.

5ème passe d'armes
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Guillaume s'immobilisa, telle une statue vivante dont seule la poitrine en mouvement trahissait la nature mortelle. Ses inspirations, de plus en plus profondes, semblaient puiser dans quelque source mystique accessible uniquement aux guerriers ayant défié la mort. Ses yeux glacials, rendus plus intenses par le contraste du sang et de la poussière sur son visage, restaient fixés sur son adversaire avec l'intensité d'un prédateur patient.
L'énergie qu'il accumulait était presque palpable, comme une tempête se formant lentement mais inexorablement. Des spectateurs des premiers rangs jurèrent plus tard avoir senti leurs cheveux se dresser sur leurs nuques, électrisés par cette présence surnaturelle. Sa jambe blessée ne tremblait plus – sa volonté ayant transcendé la douleur, la reléguant aux confins de sa conscience.
"Il devient autre chose qu'un homme," murmura un vétéran édenté à son voisin.
Flamma, guerrier trop expérimenté pour ignorer les signes du danger, perçut cette transformation avec une clarté alarmante. Sans précipitation mais avec une décision inébranlable, il adopta une posture défensive, son bouclier endommagé fermement positionné devant lui.
La lumière jouait sur les gravures rituelles de son écu, faisant scintiller les symboles protecteurs de la tribu d'Amara comme animés d'une vie propre. Ses doigts se resserrèrent sur le manche, les articulations blanchissant sous la pression, tout son corps tendu comme la corde d'un arc.
Un silence absolu s'abattit sur l'arène – phénomène si rare qu'il semblait contre-nature dans ce temple dédié aux clameurs.

6ème passe d'armes
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Je vais produire une version plus courte de la scène, tout en gardant les éléments épiques et en veillant à garder les espaces avant les signes de ponctuation comme demandé.
L'immobilité se brisa dans un éclair de mouvement fulgurant. Flamma s'élança tel un serpent après une longue attente, son épée décrivant une trajectoire mortelle vers son adversaire.
"Pour la gloire d'Amara !" rugit-il, sa voix résonnant comme le tonnerre dans l'arène silencieuse.
Sa lame fendait l'air avec une précision terrifiante, visant le point de jonction entre le cou et l'épaule de Guillaume – cette zone vulnérable que les guerriers d'Amara nommaient "le passage vers l'au-delà".
Guillaume, comme s'il avait anticipé cette attaque depuis le début des temps, réagit avec une fluidité surnaturelle. Son bouclier, délibérément maintenu en position basse pour tromper son adversaire, surgit en un arc parfait, interceptant la lame à une fraction de pouce de sa chair.
Le choc résonna comme le battement d'un cœur titanesque. Des étincelles jaillirent, illuminant brièvement les visages des deux combattants figés dans cet instant d'équilibre parfait.
Les muscles de Guillaume tremblaient sous l'effort colossal, mais tenaient bon. Ses yeux, croisant ceux de Flamma par-dessus le rebord de son bouclier, ne révélaient ni peur ni triomphe – seulement cette concentration absolue qui sépare les maîtres des simples combattants.
La foule explosa en une clameur assourdissante qui fit vibrer les fondations mêmes de l'arène. Des hommes se levèrent d'un bond, mimant instinctivement le geste défensif qu'ils venaient d'admirer.
Flamma recula d'un pas, évaluant ce nouvel équilibre des forces. Un respect nouveau brillait dans son regard – l'hommage silencieux d'un guerrier reconnaissant en son adversaire un égal véritable.
Le prochain échange, tous le sentaient, ne pourrait se terminer par une telle égalité.

7ème passe d'armes
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Son corps tout entier se transforma en arme, chaque muscle, chaque fibre tendus vers un unique objectif : frapper pour tuer.
Son épée, captant les derniers rayons du soleil déclinant, devint un éclair d'or et d'argent dans sa main. La lame décrivit une courbe mortelle, portée par une force si brute que l'air lui-même sembla se fendre sur son passage avec un sifflement aigu.
"Nortmannie ne connaît pas la défaite !" tonna-t-il, sa voix résonnant jusqu'aux confins de l'arène.
Flamma, confronté à cette tempête d'acier, n'eut qu'une fraction de seconde pour réagir. Ses années d'entraînement dans les montagnes arides d'Amara prirent le contrôle de son corps. Il pivota légèrement, son bouclier se positionnant avec une précision millimétrique pour intercepter la mort qui fonçait vers lui.
La collision fut apocalyptique. L'impact résonna comme un coup de tonnerre, faisant vibrer les os mêmes des spectateurs. Des fragments du bouclier de Flamma volèrent dans l'air, tandis qu'une longue fissure apparaissait sur sa surface gravée de symboles ancestraux.
Le guerrier d'Amara absorba le choc avec une maîtrise surhumaine, ses pieds s'enfonçant de plusieurs pouces dans le sable pour maintenir sa position. Ses genoux fléchirent mais ne cédèrent pas, tandis que ses épaules supportaient une force qui aurait brisé un homme ordinaire.
La foule, galvanisée par cette démonstration de puissance et d'habileté, rugit comme une bête à mille têtes.

8eme passe d'armes
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L'atmosphère de l'arène se chargea d'une tension électrique. Guillaume, puisant dans ses dernières réserves, abandonna toute retenue. Ses yeux devinrent deux lames bleues, froides et calculatrices, tandis qu'il s'élançait avec une férocité renouvelée.
Cette fois, son attaque ne venait pas d'en haut mais de côté, un coup tranchant destiné à contourner les défenses de son adversaire. Son épée traça un arc horizontal parfait, visant à sectionner Flamma à la taille comme un sculpteur tranchant la cire.
"Ton bouclier ne te protégera pas éternellement !" gronda-t-il, sa voix portant la conviction des conquérants.
La lame fendait l'air avec une telle vélocité qu'elle émettait un son semblable à celui d'un fouet, promesse de chair déchirée et d'os fracassés.
Flamma, anticipant cette nouvelle stratégie, modifia sa posture en une fraction de seconde. Son bouclier, déjà malmené par les assauts précédents, pivota à l'horizontale, ses bras se positionnant pour absorber le choc imminent.
L'épée de Guillaume s'abattit sur l'écu avec une puissance terrifiante. Un son métallique, semblable à une cloche funèbre, résonna à travers l'arène. Le bouclier de Flamma, chef-d'œuvre artisanal des forges d'Amara, vibra sous l'impact mais tint bon, protégeant encore une fois son porteur de la mort certaine.
Des spectateurs des premiers rangs furent aspergés d'éclats de bois et de métal arrachés au bouclier. Certains gardèrent ces fragments comme reliques, témoignages d'avoir assisté à un duel devenu déjà légendaire.
Les adversaires se séparèrent, liés par ce respect silencieux que seuls les guerriers d'exception peuvent partager, même au cœur de leur duel à mort.

9eme passe d'armes
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L'arène retenait son souffle, suspendue dans cet instant précaire où le destin semblait hésiter sur la voie à emprunter. Les deux combattants, épuisés mais indomptés, se jaugeaient à travers la brume de chaleur qui s'élevait du sable.
Guillaume rassembla soudain sa posture, raffermissant sa prise sur son épée. Ses muscles se bandèrent visiblement sous sa peau couverte de sueur et de poussière, laissant présager une nouvelle offensive dévastatrice. Ses yeux se plissèrent, calculant distances et angles avec la précision d'un maître d'armes.
Flamma, observant ces signes, élargit légèrement sa stance. Sa poitrine commença à se soulever plus profondément, comme s'il cherchait à accumuler ce souffle vital qui lui permettrait de survivre à l'assaut imminent. Sa main libre s'éloigna instinctivement de son corps, préparant un mouvement d'esquive plutôt que de parade.
Dans un revirement soudain, Guillaume hésita. Son regard passa rapidement de son adversaire à sa propre jambe blessée, comme s'il reconsidérait la sagesse d'une nouvelle attaque. Sa posture se modifia subtilement, adoptant une configuration plus neutre, plus adaptable aux circonstances imprévisibles du combat.
Ce moment d'apparente incertitude fut tout ce qu'attendait Flamma. Tel un ressort trop longtemps comprimé, il se détendit soudainement en une explosion de mouvement. Abandonnant sa préparation défensive, il s'élança vers Guillaume, son épée traçant un arc mortel visant la gorge exposée de son adversaire.
"Amara réclame ton sang !" rugit-il, sa voix se brisant sous l'effort.
Mais Guillaume, dans un éclair de génie tactique, révéla enfin sa véritable intention. Ce qui avait semblé être une hésitation n'était qu'une feinte magistrale. Son bouclier, qu'il avait maintenu délibérément en retrait, jaillit comme par magie entre lui et la lame meurtrière, interceptant l'acier de Flamma à un cheveu de sa chair.
Le choc fut si violent que des éclats de métal volèrent dans toutes les directions, certains se fichant dans le sable comme de minuscules dagues. Les bras de Guillaume encaissèrent l'impact avec une résilience forgée par mille batailles, ne cédant pas un pouce de terrain.
Les deux guerriers se retrouvèrent figés dans cet instant parfait d'attaque et de défense, leurs visages si proches qu'ils pouvaient sentir le souffle court de l'autre.

Dernière modification par HernfeltMayer (2025-04-25 10:41:58)


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#17 2025-04-25 10:40:25

Maître Balthazar
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Re : La Lice d'Honneur du Dernier Souffle ou tournoi des maîtres d'armes

Profitant d'une brève accalmie après cet échange d'une intensité rare, Maître Balthazar s'avança de quelques pas dans la lice, son chapeau à plumes captant les derniers rayons du soleil couchant. D'un geste théâtral, il leva les bras pour attirer l'attention de la foule frémissante.

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Peuple du royaume ! tonna-t-il, sa voix portant jusqu'aux gradins les plus éloignés. Ce que vous contemplez ce jour restera gravé dans les mémoires lorsque nos os seront poussière et nos noms oubliés ! Jamais nos yeux n'ont été témoins d'un tel déploiement de bravoure et de maîtrise !

Tandis qu'il parlait, son regard glissa furtivement vers les deux combattants, une lueur complice illuminant brièvement ses yeux – message silencieux que seuls des guerriers aguerris pouvaient comprendre.

Guillaume de Nortmannie ! poursuivit-il, désignant d'un geste ample le guerrier dont la poitrine se soulevait laborieusement. L'homme qui a terrassé le redoutable Vargar avant de triompher du jeune prodige Maravée ! Sa lame chante la gloire de ses ancêtres !

Il pivota avec grâce, ses bottes traçant un demi-cercle parfait dans le sable.

Flamma de la tribu d'Amara ! s'exclama-t-il, son bras tendu vers le second finaliste qui, imperceptiblement, profitait de cette pause inespérée pour raffermir sa posture. Celui dont l'épée a envoyé Rollin dans l'au-delà avant de briser les espoirs de la valeureuse Cunégonde ! Son bouclier est la montagne qui ne cède jamais !

La foule se leva comme un seul homme, délirant d'enthousiasme. Des acclamations, des sifflets et des piétinements créaient un vacarme si assourdissant que le sol lui-même semblait vibrer sous cette déferlante sonore.

Le soleil s'abaisse vers l'horizon, mes amis ! conclut Balthazar, ses yeux allant d'un combattant à l'autre, notant avec satisfaction qu'ils avaient tous deux saisi l'opportunité de ce bref répit. Bientôt, très bientôt, un seul nom résonnera sous la voûte céleste ! Qui des deux inscrira son nom dans la légende ? La réponse est suspendue au fil de leurs épées !

Il recula alors, rendant l'arène aux deux gladiateurs dont les regards, momentanément éclaircis par cette pause providentielle, se croisèrent avec une intensité renouvelée. Le véritable affrontement final pouvait maintenant commencer.

Dernière modification par HernfeltMayer (2025-04-25 10:55:13)


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#18 2025-04-25 14:09:13

Maître Balthazar
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Re : La Lice d'Honneur du Dernier Souffle ou tournoi des maîtres d'armes

Epilogue (Victoire au dés)
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L'arène tout entière retenait son souffle. Après l'intervention de Maître Balthazar, le silence était tombé comme un voile pesant sur l'assemblée. Les deux combattants, revivifiés par ce bref répit, s'observaient une dernière fois, conscients que l'instant décisif était venu.

Dans un mouvement aussi soudain que coordonné, les deux guerriers s'élancèrent l'un vers l'autre. Leurs lames capturèrent les derniers rayons du soleil couchant, traçant deux arcs mortels dans l'air empoussiéré de l'arène.

Le choc fut si violent que leurs épées volèrent simultanément de leurs mains, projetées à plusieurs mètres sous les exclamations stupéfaites de la foule. Sans une seconde d'hésitation, les deux hommes poursuivirent leur combat à mains nues, une forme de lutte sauvage rarement vue dans les tournois nobles.

Flamma, exploitant les techniques ancestrales d'Amara, plongea bas et faucha les jambes de Guillaume, l'envoyant lourdement au sol. Un rugissement d'approbation monta des gradins où les partisans d'Amara bondissaient déjà de leurs sièges, certains de la victoire imminente de leur champion.

"Il est à terre ! Achève-le !" hurlaient-ils, tandis que des pièces changeaient frénétiquement de mains parmi les parieurs.

Flamma bondit sur son adversaire, genou en avant pour lui briser les côtes. Mais Guillaume, dans un sursaut désespéré, roula sur le côté et empoigna une poignée de sable qu'il projeta dans les yeux de son assaillant. Le guerrier d'Amara, momentanément aveuglé, rugit de douleur et de rage.

"Traître ! Lâche !" fusèrent des cris indignés, aussitôt noyés sous les acclamations des partisans de Nortmannie.

Profitant de cet avantage, Guillaume rampa vers son épée. Flamma, guidé davantage par l'instinct que par la vue, plongea et saisit la cheville de son adversaire, l'immobilisant dans une prise douloureuse. D'un mouvement brutal, il tordit la jambe déjà blessée de Guillaume, arrachant un hurlement au guerrier de Nortmannie.

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Un craquement sinistre résonna dans l'arène, audible malgré le tumulte. Des femmes détournèrent le regard, tandis que des hommes au visage blême restaient figés d'horreur. Dans les loges des nobles, une dame s'évanouit, emportée promptement par ses servantes.

Contre toute attente, Guillaume parvint à se retourner et, de son poing libre, asséna un coup si puissant à la tempe de Flamma que ce dernier bascula sur le côté, sonné. Un jet de sang jaillit de son oreille, mouchetant le sable d'éclaboussures vermeilles.

Les deux hommes, ruisselants de sang et de sueur, se traînèrent vers leurs armes respectives. La foule, divisée en factions hurlantes, créait une cacophonie assourdissante qui faisait vibrer les fondations de l'arène.

Guillaume atteignit son épée le premier. Se redressant sur un genou, il vit Flamma, encore étourdi mais déterminé, tendre la main vers son propre fer. D'un geste désespéré, le guerrier de Nortmannie lança son épée comme un javelot – technique improbable jamais tentée auparavant dans l'histoire du tournoi.

La lame tournoya dans l'air, captant une dernière fois la lumière mourante, avant de se ficher profondément dans l'épaule de Flamma, le clouant au sol. Un geyser de sang jaillit de la blessure, aspergeant le premier rang des spectateurs qui, loin d'être horrifiés, se levèrent en rugissant leur approbation, arborant fièrement ces marques écarlates comme des trophées.

"Par tous les dieux !" s'écria un vétéran édenté. "J'ai vu des batailles, mais jamais pareille folie !"

Flamma, dans un effort surhumain, arracha l'épée de son épaule – entraînant un nouveau jet de sang qui forma une mare pourpre sous lui – et la projeta au loin. Titubant, il ramassa sa propre arme et avança vers Guillaume qui, privé de son épée et incapable de se tenir sur sa jambe brisée, semblait voué à une fin certaine.

Un silence de mort s'abattit sur l'arène. Même les parieurs les plus bruyants se turent, hypnotisés par ce moment suspendu entre la vie et la mort.

Flamma leva son épée pour le coup de grâce, mais à cet instant précis, son corps trahit son esprit. La perte de sang fut trop importante, l'épuisement trop profond. Il vacilla, sa lame décrivant un arc hésitant.

Guillaume, saisissant cette ultime chance que lui offrait le destin, ramassa le bouclier brisé de son adversaire gisant à proximité et, rassemblant ses dernières forces, frappa Flamma au genou d'un coup brutal. L'articulation céda dans un craquement écœurant, envoyant le guerrier d'Amara à terre.

Dans un dernier effort désespéré, les deux hommes rampèrent l'un vers l'autre, chacun cherchant à terminer ce que leurs corps défaillants leur permettaient à peine d'entreprendre.

C'est alors que Guillaume, dans un éclair de génie tactique, saisit sa dague de ceinture – arme secondaire rarement utilisée dans les tournois. Avant que Flamma ne puisse réagir, la lame courte s'enfonça entre ses côtes, trouvant avec une précision mortelle le chemin dans son abdomen.

Chat-GPT-Image-25-avr-2025-14-20-15.png

"L'acier de Nortmannie... est vraiment... redoutable," articula Flamma, un filet de sang s'écoulant désormais de sa bouche.

La foule, d'abord pétrifiée par la brutalité de ce dénouement, explosa en une clameur si puissante qu'elle sembla faire trembler les murs de l'arène. Des spectateurs sautaient par-dessus les barrières pour tenter de récupérer des reliques de ce combat légendaire – fragments de bouclier, éclaboussures de sang sur des morceaux de tissu, n'importe quoi qui puisse témoigner qu'ils avaient assisté à l'affrontement le plus sauvage jamais vu.

Maître Balthazar s'avança au centre de la lice, les bras grands ouverts.

Le tournoi a son champion ! Guillaume de Nortmannie, par la force de son bras et la ruse de son esprit, remporte cette joute légendaire !

Le nouveau champion, incapable de se tenir debout, fut porté en triomphe par ses écuyers sous les acclamations délirantes d'une foule qui, pour des générations à venir, raconterait avoir assisté au plus grand duel de tous les temps.

Dernière modification par HernfeltMayer (2025-04-25 14:20:49)


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