Vous n'êtes pas identifié(e).
Par un beau matin une dizaine de cavaliers s'élancent de Granville. Arrivé aux forteresses en bordure du domaine ils font changer leur monture et avalent les lieux à grands trains.
Leur mise Sinople les distinguent comme des hommes attaché à la personne du Grand Capitaine. Ils sont peu en Nortmannie à être attaché directement au capitaine. Ce sont des hommes jeunes et beau. L'air fier avec de grandes manière et l'art de faire de jolies phrases au bon moment. Mais ceux là ne vont point chantant et la maille brille sous leur capeline.
Chacun d'eux portent une lettre cacheté à destination de personnages du royaume s'étant manifesté pour la quête. Si l'entête protocolaire est nominative la suite est commune.
"La nuit s'étend au nord et je crains l'orage qui gronde. Il y a plusieurs mois que le seigneur Bohémont s'en est allé au nord vers Perdiglas par l'ancienne route du Gundor. Et aujourd'hui nous sommes depuis longtemps sans nouvelles.
L'heure est venue de partir à sa recherche. La Nortmannie réclame son duc pour affronter les nuées.
Nous avons mis en place l'ordonnance et le train d'intendance mais cherchons valeureux et preux pour le mener au nord.
Rejoignez la Nortmannie dès réception de ce message où faites envoyer vos gens.
Je prie l'Unique chaque jour que mon seigneur et maître me soit rendu.
Je compte sur vous.
Sage de Sinople, chevalier de Nortmannie.
Grand Capitaine de Basse Léopardie et Régent des Marches de l'Ouest. "
Duc de Nortmannie, Seigneur de l'Ouest
"Ce qu'avons, Gardons ! "
Hors ligne
Une lettre cachetée parvint au domaine des Trofs, présentée et discutée au conseil.
L’évidente candidature de Landry de Myzar révélait l’inquiétude militaire : qui pour diriger les armées dorées ?
Si les difficultés géopolitiques à l’ouest venaient à déboucher sur des batailles militaires, qui était le plus à même de guider les troupes ? L’ancien Général le Doré n’avait plus mené une seule troupe depuis une décennie lors des tentes dorées. Rose Marie n’avait pas les compétences.
Et Heidrich Von Stuffen ?
L’idée revint plusieurs fois.
Les Okordiens l’accepteraient ils ?
Quelles conséquences pour Osterlicht ?
Bien d’autres questions furent soulevées, mais Landry de Myzar parvint à recentrer les questions sur ses compétences. Il en serait.
Lignée des Trofs, et autres successeurs
Hors ligne
"C'est de la folie, Amaury ! Le Grand Nord, mesures-tu seulement l'ampleur de la tâche ? Y as-tu jamais mis les pieds ?"
Amaury de Gavere tenait du bout des doigts la lettre cachetée qu'il avait reçue plus tôt. Face à la fenêtre, il réfléchissait à voix haute :
"Ce voyage pour sauver l'ami de la Siostry Vespasia... Ce voyage pour venir en aide à la maison de Goupil, l'homme qui m'a sorti des geôles inquisitoriales. Podeszwa m'offre une chance de racheter mes faiblesses, Main-de-Sixte. J'irai seul me joindre à eux."
"Le Grand Nord, c'est la mort assurée. Vespasia voulait y envoyer des pisteurs originaires de ces terres, des hommes qualifiés. Toi, tu cours à ta perte. Renonce, Amaury."
Amaury se retourna et saisit l'épaule de son interlocuteur.
"Ne lui dis rien, Main-de-Sixte. Ne lui dis rien avant notre départ. Et réjouis-toi, par l'Unique, réjouis-toi pour moi ! Voilà l'illumination que j'attendais ! "
Dernière modification par HernfeltMayer (2024-11-15 02:36:32)
Siostry Vespasia et toute sa clique, Aldric "Main-de-Sixte" Ravenswood, Amaury de Gavere, Le Denier, Maître Balthazar ou le Strolatz Wacław Kowalczyk.
Hors ligne
Bedwyr acheva la lecture de la lettre. Si certains mots lui échappaient encore, il en avait saisi l'essentiel.
La quête était périlleuse assurément, mais si Bohémont était en danger, il ne pouvait rester dans la douce chaleur de son foyer à attendre son retour.
Il aurait pu envoyer Ignisfer, qui avait montré sa valeur et sa capacité à trancher les nœuds gordiens, mais son intuition lui disait qu'il y avait autre chose derrière cette disparition, qui lui commandait de participer personnellement... et surtout que cette quête pouvait être la dernière pour ceux qui s'y engageaient.
Aussi Bedwyr confia-t-il la gestion de la principauté à Ignisfer tandis que lui-même et son fidèle Robert préparèrent en hâte leur départ pour la Nortmannie, accompagnés de Sphen et de quelques gardes.
Dernière modification par Bedwyr (2024-11-15 11:14:48)
Hors ligne
Clepsydre planta sa lance pour lire la lettre tout juste arrivée et se retourna vers sa fidèle main droite en train de reprendre la position de son adversaire de passe d'arme.
_ Ton engeance est prête à partir, j'espère ? Lança-t-elle, recevant immédiatement un hochement de tête positif. Qu'elle le fasse sur le champ pour la Nortmannie.
_ Pour le seigneur Bohémont ? Je pensais que tu m'enverrais.
_ Avec ta patte folle et le contexte actuel ? Tu n'as plus vingt ans et ce ne sont plus tes capacités de traqueur qui brillent... Duncan est le meilleur actuellement.
Il commença par se renfrogner avant de hausser les épaules, elle avait raison. Un sourire revanchard fleurit cependant sur ses lèvres :
_ Ça lui fera les pieds, lui qui pleurnichait sur le temps d'avant et qui se pavane en disant que les Dents du Givre, c'est du gâteau !
_ Le nord n'est pas à sous-estimer, autant que l'absence de nouvelles d'un guerrier aussi valeureux...
Les yeux noirs se posèrent avec une certaine inquiétude sur le petit groupe d'hommes rassemblant méthodiquement le paquetage et les chiens de traque piaffant, sentant le départ arriver.
_ Que les Sept et Yggnir les gardent de la Caste des Faibles...
Dernière modification par Kaolane (2024-11-15 15:30:47)
Hors ligne
Le ciel est gris lorsque Raimon arrive en Nortmannie, mais cela ne semble en rien altérer l’humeur espiègle du mercenaire, surnommé le "roi des cliquailles" du fait de son attrait pour l’or. Sur le pont du navire à voile qui l'a conduit jusqu'à ces rivages, il se tient droit, l’armure finement ouvragée qu’il porte réfléchissant faiblement la lumière morose du jour. Sa cape verte flotte dans le vent comme un drapeau de ralliement, et son épée, glissée dans son fourreau, semble impatiente de briller à nouveau.
À son arrivée au port du Havre, l’effervescence est palpable. Les cris des marins chargés de caisses, les négociants hurlant leurs prix et les enfants jouant sur le quai forment une cacophonie vivante, que Raimon observe avec un sourire.
Il met pied à terre avec assurance, son bouclier décoré d’emblèmes tapissés de poussière rappelant ses origines et récents voyages. Les habitants du port, d’abord méfiants, jettent des coups d'œil curieux à cet homme rayonnant d'énergie. En reconnaissant son élégance et sa prestance, certains font un pas en avant, pendant que d’autres se murent dans le silence, perplexes, ou l'ignorent simplement.
Raimon, homme de cour et de vices, connaît l’art de se présenter. D’une voix claire, il salue la foule, sa diction impeccable et son geste théâtral.
Mesdames et messieurs de la noble Nortmannie, je viens en paix en tant qu’invité de votre seigneurie. Je suis Raimon, mercenaire de renom, ici pour servir la quête du Duc disparu !
Ses paroles, empreintes de la solennité que requiert la situation, éveillent un murmure parmi les curieux, intrigués par l’idée d’un homme d’armes prêt à rechercher leur seigneur.
Il s’avance hors du port, laissant derrière lui l’odeur de la mer pour pénétrer dans l’intérieur des terres. Chaque pas le rapproche de Sage de Sinople, ce personnage qui pourrait être la clé de sa nouvelle fortune, même si sa bourse est déjà pleine de l’or que lui a versé Cylariel pour répondre à l’appel. L'homme part vêtu du vert de sa compagnie, qu’il a laissé en Massoala. Un mercenaire prêt à embrasser une aventure qui pourrait changer son destin et celui de toute la Nortmannie.
Maison Altéria, Dames et Seigneurs de Cylariel et de Massoala
Hors ligne
« Tu sais qu'il fait froid, là-haut ? »
Sköll hocha la tête.
« Tu sais que ce duc machin, c'est pas le premier qui se perd en route ? »
Sköll arracha une bouchée de viande, et hocha la tête.
« Tu sais que j'ai aucune envie de me taper la compagnie d'une dizaine de noblaillons okordiens pendant plusieurs semaines, surtout quand il va falloir soigner leurs engelures et les retenir de marcher dans les crevasses ?
-Je sais.
-Et tu me demandes quand même d'y aller ? »
Chouffe était quelqu'un de franc. Sa bouille velue de rouquin rigolard était habituée à trancher les situations : "soit on boit des coups, soit on se donne des coups, mais on ne va pas tourner autour du pot". C'était aussi un des rares, dans le clan, qui n'ait pas peur de Sköll. (Vraiment pas peur, pas comme les jolis braves qui montraient les muscles seulement quand le chef avait le dos tourné).
Sköll resservit la chope de Chouffe. En mâchant, il répondit :
« T'es le seul qui connaisse le pays.
-Je connais une taverne à Uriksbørg et les deux bordels de Treggosvia. J'appelle pas ça connaître un pays.
-Tu y as été. C'est beaucoup plus loin que tous les têtes-à-plumeaux que tu vas accompagner. »
Chouffe croisa les bras et se rencoigna contre le poteau qui lui servait de dossier. Il regardait dans le vague, sans avoir touché à sa bière.
« Écoute, dit Sköll, en baissant la voix. Je ne te demanderais pas ça si ce n'était pas important pour le clan. Il faut nouer des relations. Il faut se faire bien voir. Rendre des services. Faire reconnaître notre valeur. »
Chouffe regarda Sköll dans les yeux. Il avait toujours ce petit air moqueur, qui déclenchait tant de bagarres en appuyant à l'endroit que les gens n'aimaient pas. Le même air moqueur qui lui valait l'estime de Sköll.
« Pour le clan, hein... »
Chouffe posa la main sur sa pinte.
« Je ne sais pas où Sainque t'amène avec ses idées, chef, mais je vais jouer le jeu. Pour toi. Je vais aider ces péteux à retrouver les restes de leur ami. Toi, tu vas me promettre de faire attention à tes fesses. Les gros changements comme ça, ça s'arrête pas toujours à la porte du chef. Et sans vouloir te manquer de respect, ça me casserait le dos de te traîner jusqu'à une tombe. »
Le claquement des chopes de bois scella l'accord. Avant que les dernières goutelettes de mousse soient retombées sur la table, Chouffe était en route.
Sköll, fils de Kåtgram, petit-fils de Mūrj
Hors ligne