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#1 2024-11-08 00:52:30

Maria Wolfhart
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Les Chroniques de la Bâtarde de Mitterdorf

CHAPITRE I: Bâtarde à Dame: l’ascension d’une bâtarde à Mitterdorf.

Lunor, 26e phase de l’hiver de l’an VIII de l’ère 24

Maria Theresa Johanna: c’était son prénom. Bien que ses proches l’appelaient simplement Maria, elle n’aurait jamais pensé que sa vie allait changer du jour au lendemain. Elle n’était qu’une simple servante, fille d’une servante et d’un père inconnu. Jamais la jeune femme n’avait eu le droit à une réponse de la part de sa mère concernant l’identité de son père, elle faisait vœu du silence sur cette vérité. Est-ce que c’était une mauvaise personne ? Est-ce que son père était un criminel ? Ou bien un homme qui n’avait pas honoré sa promesse ?  Longtemps, elle avait rêvassé sur l’identité de son père durant sa tendre enfance, la nuit, imaginant un père qui revenait à la maison. Parfois, elle imaginait son apparence, est-ce qu’elle avait les yeux de son père ? Est-ce qu’elle le ressemblait ? Entre les interrogations et les imaginations, Maria savait très bien qu’elle ne connaîtrait jamais la vérité, à part si les Dieux écoutaient ses prières et lui montraient la vérité.

Elle se rappelait comme si c’était hier, c’était en Lunor, 26e phase de l’hiver de l’an VIII de l’ère 24. Alors que la neige tombait doucement sur le sol froid et glacial du domaine du seigneur qu’elle servait, elle devait laver le linge et l’étendre dans la laverie. Laver le linge n’était pas un travail compliqué, elle savait frotter, nettoyer, rincer et étendre correctement le linge afin qu’il soit prêt à être utilisé pour les résidents du manoir. C’était durant son travail, qu’un groupe portant le blason des Wolfhart, un serpent blanc se mordant la queue sur un fond noir, lui annonçait la nouvelle que leur seigneur, Karl Leopold III, était décédé et que suite au refus de l’héritage de la part de Maria-Anna Wolfhart, la sœur du seigneur de Mitterdorf, elle avait décidé que l’héritage devrait être donné à un des enfants bâtards de Karl Leopold. Bien évidemment, la jeune femme ne s’attendait pas à cette nouvelle, elle pensait même que c’était une très mauvaise blague. Mais, quand on lui avait tendu le parchemin prouvant sa filiation… Est-ce pour cela que sa mère ne lui avait rien dit sur l’identité de son père ? Car son père était un seigneur ? Pourquoi son père n’avait pas voulu la reconnaître ? Elle avait tellement de questions, mais, jamais sa mère ne lui donnera la réponse, n’est-ce pas ? Car la pauvre femme avait honte, oh tellement honte d’avoir donné un enfant hors mariage, d’avoir cru aux mensonges d’un seigneur passant la majorité de sa vie dans le vin, l’hédonisme, les bordels et faire de fausses promesses. Maria avait réfléchi, on lui avait laissé toute la journée pour réfléchir, accepter son héritage ou le refuser, son destin était en jeu. Bon sang, elle ne savait pas, elle avait prié Yggnir, elle avait prié les Sept, elle avait tourné en rond dans sa petite chambre de servante. Elle n’avait pas encore parlé de la nouvelle à sa mère, comment réagirait-elle ? Est-ce que sa mère accepterait qu’elle acceptait l’héritage d’un lâche ? Accepterait-elle que Maria devint une Wolfhart, porter un nom en lien avec son passé douloureux ?

Quand sa mère avait terminé ses tâches hebdomadaires, Maria s’était dépêchée pour lui parler, lui questionner une ultime fois, lui demander pourquoi elle ne lui avait pas raconté ce qui s’était passé, pourquoi elle refusait de parler de son père. C’était en ce jour, qu’elle apprenait la véritable histoire. Avant sa naissance, Anna, sa mère, avait travaillé pour les Wolfhart en tant que servante. Elle était une jeune femme, bien naïve disait-elle, croyant à une fausse histoire d’amour avec son seigneur qui lui avait fait des promesses de mariage. Longtemps, elle avait été son amante, avant qu’elle ne tombe enceinte et que son père décidait de l’abandonner à son sort. Anna était démunie, elle était enceinte en plus de ne pas être mariée. Elle avait fui, pour vivre dans un petit hameau au bord d’une forêt qu’une vieille connaissance lui avait confié. C’était peut-être à ce moment-là que Maria avait fini par détester un peu plus son père. Elle qui avait eu longtemps un rêve idyllique sur un père qui reviendrait pour sa mère et elle s’était brisée… Mais sa haine ne devait pas empêcher à prendre une décision concernant son destin. Sa mère l’avait poussé à accepter, à avoir une meilleure vie que de rester jusqu’à la fin de ses jours à être une servante. Maria aurait été longtemps reconnaissante envers sa mère, pour l’éducation qu’elle lui avait donnée, la chance de pouvoir lire et écrire, son amour, ses conseils et ses enseignements.

C’était le soir de ce jour-là, qu’elle avait été emmenée jusqu’à Mitterdorf, à la capitale des terres des Wolfhart. C’était cette soirée-là qu’elle avait rencontré sa tante, une femme qui était dans la fin de sa quarantaine, elle était jolie, elle avait les cheveux châtains bien coiffés et les yeux d’un brun profonds. Elle avait l’air autoritaire et strict, et pourtant, quand elle avait vu pour la première fois Maria, son regard s’était adouci et la première chose qu’elle lui avait dit était merci. Merci d’accepter le fardeau de porter l’héritage d’un père qu’elle n’avait jamais connu, merci d’accepter l’héritage d’un félon, un lâche qui ne savait pas tenir ses promesses. Mais Maria s’était retenue, cela ne serait pas intelligent de sa part de créer des problèmes avec sa tante. Elle avait été emmenée dans le salon principal de la résidence, là où il y avait Frère Antoine et Maître Franz, des témoins qui signeront le parchemin qui continuera la destinée de Maria. Maria-Anna Wolfhart, Maître Franz et Frère Antoine avaient signé à tour de rôle le parchemin, il ne manquait plus la signature de Maria. Elle avait prit la plume à son tour, imbibant le bout d’encre, lisant le document attentivement: « REFUS OFFICIELLE DE MARIA-ANNA WOLFHART

Lunor, 26e phase de l’hiver de l’an VIII de l’ère 24, à Mitterdorf

Moi, Maria-Anna Wolfhart, sœur du défunt seigneur Karl Leopold Wolfhart, agis en toute connaissance de cause et de manière volontaire, déclare dans ce document mon refus d’accepter l’héritage qui m’a été légué par le testament de mon frère.

Considérant les enjeux politiques et économiques, mais aussi des circonstances particulières, je souhaite léguer l’intégralité des biens, terres et droits féodaux de mon défunt frère à Mademoiselle Maria Theresa Johanna, fille bâtarde de Karl Leopold Johannes Wolfhart.

Bien que mon frère a eu une progéniture nombreuse et illégitime, je juge Mademoiselle Maria Theresa Johanna comme étant légitime et digne de recevoir l’héritage de mon frère. Cette décision est motivée par mon désir de garantir à Maria un avenir digne, mais aussi de rectifier une situation que je juge injuste. Je crois fermement, et qu’Yggnir en soit témoin, que cette décision contribuera à maintenir l’honneur de notre famille, en nommant cette jeune femme en tant que future dame de Mitterdorf.

De ce fait, j’atteste sur l’honneur de renoncer immédiatement à mes revendications sur l’héritage de mon frère, en la présence de mes témoins, mais aussi de Mademoiselle Maria Theresa Johanna.

Fait à Mitterdorf, le 26e-VIII-24.

MARIA-ANNA WOLFHART
FRÈRE ANTOINE
MAÎTRE FRANZ»

Il ne manquait plus que sa signature. Elle fit une prière silencieuse à Yggnir, avant de signer le parchemin, signant Maria Theresa Johanna, avant de poser la plume. Maria était devenue officiellement la Dame de Mitterdorf.

Dernière modification par wolfhart_ (2024-11-21 23:01:11)


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