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#1 2023-10-16 00:06:33

Siostry Vespasia
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Des splendeurs de la création de Podeszwa.

Dans le grand ouest d'Okord, aux confins de la Judée se trouvait Hébron, capitale économique des territoires administrées par la Siostry Vespasia. D'un chantier lancé par ses parents, la Siostry avait pris en main la construction d'un édifice à la hauteur de sa foi en Podeszwa surplombant la cité.

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Le Katadra de Judée , imposant et sacré, se dressait tel un phare de marbre blanc dans la nuit Okordienne. Ses proportions étaient impressionnantes, ses murs lisses reflétant la lumière du soleil en créant une aura de pureté qui se voyait de loin. Les portes massives, richement sculptées de motifs sacrés, s'ouvraient pour révéler un intérieur tout aussi grandiose.

À l'intérieur, des colonnes majestueuses s'élevaient vers les cieux, semblant toucher l'infini. Les arcs élégants et les voûtes célestes semblaient suspendus dans les airs, créant une sensation d'espace divin. Des fresques détaillées ornaient les murs, racontant des histoires sacrées depuis des générations.

L'autel central, taillé dans le marbre le plus pur, était une œuvre d'art en soi. Des chandeliers en argent massif brillaient, illuminant les statues qui entouraient l'autel, semblant veiller sur les âmes pieuses qui venaient chercher refuge en ce lieu saint.

Le silence solennel de l'édifice n'était habituellement interrompu que par le crépitement des bougies, créant une atmosphère de recueillement et de contemplation. C'était un monument à la fois solennel et majestueux, une merveille de l'architecture en marbre blanc, un véritable joyau de la foi.

La prêtresse des lieux, Siostry Vespasia, était une figure respectée dans la communauté Podeszwite. Elle accueillait un invité inattendu ce jour-là, un voyageur spécial qui avait entendu parler de la renommée du Katadra de Judée.

Alors qu'ils se tenaient tous les deux dans l'enceinte sacrée, une mélodie envoûtante s'éleva du chœur de l'édifice. La chorale chantait une ode à l'amour charnel, des paroles qui semblaient en contraste flagrant avec la sainteté de l'endroit. L'invité, surpris, se tourna vers Siostry Vespasia.

Comment pouvez-vous permettre de telles paroles profanes en ce lieu sacré ?
demanda-t-il, étonné.

La prêtresse, qui observait et écoutait la chorale avec un sourire bienveillant, répondit doucement : Podeszwa est l'harmonie et la beauté. Lorsque j'ai fait vœu d'abstinence et de don à notre dieu, cela signifiait que je me consacrais à la contemplation de la création divine dans toute sa splendeur.

L'invité la regarda, perplexe. Mais comment pouvez-vous vous réjouir de telles paroles impies ?

Siostry Vespasia inclina légèrement la tête et répondit : L''amour, sous toutes ses formes, est une manifestation de la beauté divine. Le créateur nous a faits avec des émotions et des désirs, c'est dans l'acceptation de ces aspects de notre humanité que nous trouvons l'harmonie. Ces chants, bien que sensuels, sont une célébration de la création de Podeszwa, une ode à la beauté de l'amour dans toutes ses nuances.

L'invité comprit alors que la prêtresse avait une vision plus profonde de la spiritualité, une vision qui embrassait la diversité de l'expérience humaine. Il se laissa emporter par la mélodie envoûtante, comprenant que la foi en Podeszwa pouvait être aussi diverse et harmonieuse que les mélodies qui résonnaient dans le Katadra.

Dernière modification par HernfeltMayer (2023-12-18 15:42:13)

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#2 2023-12-18 11:58:04

Siostry Vespasia
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Re : Des splendeurs de la création de Podeszwa.

Au cœur de la place principale, le tumulte grandissait à mesure que la foule s'amassait, attirée par la sinistre célébration qui allait bientôt débuter. Un échafaud imposant trônait au centre, dressé tel un autel macabre, et des étendards arborant les symboles sacrés flottaient dans le vent, créant une ambiance pesante imprégnée de mysticisme et de terreur.

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Siostry Vespasia, la religieuse aux traits sévères mais empreints d'une ferveur inébranlable, s'avança solennellement vers l'échafaud, portant sa longue robe noire à capuche qui accentuait le mystère qui l'entourait. À ses côtés marchait une invitée dont le visage demeurait dissimulé sous un voile sombre, un anonymat délibéré au cœur de l'horreur.

La foule retenait son souffle, tandis que Siostry Vespasia, d'une voix grave et autoritaire, commença son discours.
Bien-aimés fidèles, nous sommes réunis en ce jour pour accomplir une tâche douloureuse mais nécessaire. Cette âme égarée, cette créature souillée, a défié la volonté divine et a embrassé la voie des ténèbres et de Cienmota.

Ses paroles résonnaient dans l'air, empreintes de conviction et de zèle. L'invitée demeurait silencieuse, sa présence énigmatique captivait l'attention de la foule avide de spectacle. Siostry Vespasia continua, évoquant les péchés de l'individu condamné et la nécessité de purifier l'âme par le feu du châtiment.

Les bourreaux préparaient l'instrument de mort, et l'atmosphère devenait électrique. Siostry Vespasia se tourna alors vers l'invitée, levant son regard sombre pour croiser les yeux dissimulés derrière le voile.
C'est à vous, que revient le privilège d'assister à cette purification, afin que vous compreniez la justice divine qui transcende notre entendement humain. Parfois, la mort est la seule rédemption, le seul moyen de sauver une âme égarée du néant éternel.

Le voile de l'invitée voilaient des yeux qui ne pouvaient se détourner du spectacle morbide qui se préparait. Siostry Vespasia conclut son discours avec une solennité implacable, invoquant la volonté du Tout-Puissant Podeszwa dans chaque mot. La foule retint son souffle, prête à être le témoin de la mise en œuvre de la justice divine, cruelle et inéluctable.

La charrette avançait lentement à travers la foule compacte, tirée par des chevaux robustes dont le souffle bruyant rivalisait avec les murmures anxieux des spectateurs. L'homme en chemise salie était agenouillé à l'arrière, les mains liées derrière le dos, son visage dissimulé par une cagoule sombre. La saleté de son vêtement témoignait de son calvaire préalable, une dernière épreuve avant le couronnement de son destin funeste.

Lorsque la charrette atteignit son sinistre terminus au pied de l'échafaud, les murmures de la foule se muèrent en un silence presque palpable, tandis que le condamné était escorté vers le lieu de son ultime épreuve. Ses pas étaient hésitants, les mouvements saccadés de sa tête pour tenter de reconnaitre un son ou une voix autour de lui, exprimaient une terreur indicible.

Siostry Vespasia observa l'homme avec une froide indifférence, ses yeux perçants semblant pénétrer les profondeurs de son âme tourmentée. Lorsque l'homme fut hissé sur l'échafaud, la tension atteignit son paroxysme. Les bourreaux, vêtus de noir, s'activèrent pour ôter la cagoule du condamné, révélant un visage marqué par la douleur et l'agonie.

Le condamné, à genoux devant le billot, jeta un regard désespéré en direction de Siostry Vespasia, implorant la clémence divine. Ses braies souillées témoignaient de sa faiblesse, de son humanité réduite à la vulnérabilité face à l'inévitable.
Siostry, par pitié, ayez compassion pour mon âme égarée !, supplia-t-il d'une voix tremblante, ses paroles portées par le vent lugubre.

La religieuse demeura impassible, son regard ne faiblit pas. Elle leva la main, signifiant que la justice divine devait suivre son cours implacable. Les bourreaux saisirent fermement le condamné, le plaquant contre le billot. Le tranchant de la hache s'éleva, suspendu dans l'air comme l'épée de Damoclès.

Au moment où la lame allait s'abattre, les nuages qui assombrissaient le ciel semblèrent se fendre miraculeusement. Des rayons de soleil puissants traversèrent les nuages, baignant soudain la place dans une lumière éblouissante. Un silence mystique enveloppa l'assemblée, tandis que même les cris des corbeaux semblèrent s'éteindre devant la scène sacrée qui se déroulait.

Les bourreaux, figés dans leur geste, échangèrent des regards perplexes. Les rayons divins semblaient défier la sombre exécution imminente. Les visages des spectateurs reflétaient un mélange de crainte, d'émerveillement et de superstition, comme si les cieux eux-mêmes manifestaient leur jugement.

Le condamné, dont la tête était toujours inclinée sur le billot, frissonna sous cette lumière inattendue. Ses supplications silencieuses semblaient avoir trouvé une réponse, une pause éphémère dans la marche implacable de la destinée.
La voix de Siostry Vespasia s'éleva alors, portée par une conviction renforcée par ce phénomène céleste.

Podeszwa, dans sa sagesse infinie, éclaire ce moment de vérité. Ce n'est pas nous qui jugeons, mais la divine providence elle-même. Que cette lumière soit un rappel pour nous tous, témoins de cette purification, que la justice divine est insondable et que, parfois, elle choisit des chemins inattendus.

Un murmure d'incrédulité se propagea parmi la foule. Les bourreaux, hésitants, échangèrent des regards empreints de doute. La scène, imprégnée d'une atmosphère quasi-surnaturelle, s'était transformée en un tableau mystique, où la vie et la mort semblaient suspendues dans un équilibre fragile.

Le condamné, toujours agenouillé, sentit le souffle du vent caresser son visage. Les rayons du soleil réchauffèrent son être, comme si le divin lui accordait une clémence temporaire. Le destin de l'homme semblait écrire une nouvelle page, laissant l'assemblée dans l'expectative devant les desseins mystérieux de l'unique.

Dernière modification par HernfeltMayer (2023-12-18 15:37:14)

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#3 2024-02-20 15:46:48

Siostry Vespasia
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Re : Des splendeurs de la création de Podeszwa.

La vie s'animait chaque jour sur le marché, où les étals colorés débordaient de denrées exotiques, de tissus chatoyants et de trésors artisanaux. C'était là, parmi la foule grouillante, que se tenait le chariot de la femme aux herbes médicinales.

Son chariot, orné de guirlandes de fleurs sauvages et de rubans colorés, se dressait comme une oasis de tranquillité au milieu du tumulte. Les bocaux de verre contenant des potions et des onguents étaient disposés avec soin, tandis que l'odeur enivrante des herbes médicinales emplissait l'air. La femme, nommée Eveline, était une guérisseuse réputée dans la région. Ses connaissances en herboristerie étaient sans égal, et son chariot était souvent le dernier espoir pour ceux qui souffraient de maux inexplicables ou de maladies incurables.

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Ce jour-là, cependant, l'atmosphère joyeuse du marché fut brusquement interrompue par l'arrivée de quelques fanatiques religieux. Vêtus de robes sombres et portant des symboles de leur foi, ils semblaient déterminés à semer la discorde parmi les marchands.

Parmi eux se trouvait un prédicateur enflammé, connu pour ses sermons passionnés contre ce qu'il considérait comme des pratiques hérétiques et impies. Il pointa un doigt accusateur vers le chariot d'Eveline, hurlant des mots de condamnation contre ses soi-disant potions diaboliques et ses remèdes impies. Les badauds, intrigués par le spectacle, commencèrent à se rassembler autour du chariot, certains curieux, d'autres incrédules face aux accusations portées contre la guérisseuse bien-aimée.

Les mots de l'homme devinrent de plus en plus virulents, alimentant la peur et l'hostilité dans la foule. Bientôt, des mains se tendirent pour saisir Eveline, des voix s'élevèrent en demandant justice et punition pour ses crimes supposés. Eveline, prise au piège au milieu de la foule en furie, tenta désespérément de se défendre, criant sa vérité contre les mensonges et les calomnies qui lui étaient jetés. Mais ses paroles se perdirent dans le vacarme assourdissant de la foule en colère.

Les cris accusateurs et les insultes fusaient autour d'elle, et bientôt, les mains avides de ses agresseurs se saisirent d'elle avec une violence aveugle. Elle fut traînée par terre, ses vêtements déchirés, ses cheveux arrachés dans la furie de l'attaque. Des crachats dégoûtants s'écrasèrent sur son visage, souillant sa peau et obscurcissant sa vision. Elle sentit le goût amer de la haine et de la méchanceté sur ses lèvres, et la douleur lancinante de chaque coup et de chaque tiraillement sur son corps meurtri. Malgré ses cris de douleur et ses supplications désespérées, la foule semblait insensible à sa détresse, aveuglée par la ferveur de sa foi dévoyée. La violence atteignit son paroxysme alors qu'Eveline était tirée vers le centre de la place, là où un bûcher improvisé de morceaux de bois rassemblés à la hâte était dressé, attendant sa victime sacrificielle.

Les flammèches à peine allumées dansaient déjà avec une lueur sinistre dans les yeux des fanatiques, prêtes à dévorer celle qu'ils considéraient comme une hérétique. Les hurlements d'Eveline se mêlaient au crépitement du feu, un écho déchirant de l'innocence sacrifiée sur l'autel de l'intolérance et de la peur. Cependant, au moment où la flamme menaçait de l'engloutir, une silhouette familière se dressa parmi la foule enragée. C'était le Amaury de Gavere, son regard impérieux balayant la scène avec une autorité indiscutable.

D'un geste impérieux, il ordonna à ses hommes d'intervenir, de mettre fin à la folie meurtrière qui menaçait de dévorer la cité toute entière. Il s'avança à travers la foule qui, le reconnaissant s'écartait déjà, puis d'un geste assuré de bas en haut il transperça la poitrine du prédicateur d'un coup de dague dans le dos. Le corps de ce dernier tomba presque instantanément au sol dans vie. Dans le chaos qui s'ensuivit, Eveline fut libérée de ses tortionnaires, sauvée de l'abîme par la main de la justice et de la miséricorde.

Tandis que la foule se dispersait, honteuse de ses actions, Eveline se releva lentement de l'agonie, ses yeux remplis de gratitude envers le capitaine et ses hommes. Elle avait survécu à l'horreur de la haine humaine, mais elle savait que les cicatrices de ce jour resteraient à jamais gravées dans son âme tourmentée.
La figure frêle de la Siostry sortit alors de sa cachette, derrière Amaury, pour s'approcher de la pauvre victime.

Ton calvaire prend fin ici, Eveline. La lumière de Podeszwa a guidé nos pas jusqu'à toi en cet instant.
Ces gens qui t'accusent ne sont pas des Podeszwites, ce sont des fanatiques aveuglés par Cienmota.
Si tu l'acceptes, tu continueras de soigner les gens, mais sous la protection des Siostry.

L'unique t'a donné le pouvoir exceptionnel de savoir conjuguer la nature pour soigner tes contemporains.
Louons l'unique de ce cadeau.
Ton calvaire prend fin ici, Eveline. Je t'en fait la promesse.

Dernière modification par HernfeltMayer (2024-02-20 15:56:55)

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