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#1 2023-09-27 22:36:13

Mordred Mayer
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Des ménestrels et Saltimbanques d'Okord

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En des contrées lointaines, Paule et Christian, téméraires,
Dans l'ombre des forêts, voulaient les sauvages guerroyer.
Mais leur arrogance était grande, leur prétention sans bornes,
Et les sauvages rusés, bien avant les aurores.

Ils marchaient, armés de fer, l'épée à la main,
Sous le regard moqueur des étoiles du matin.
Ils se disaient invincibles, des héros sans pareils,
Mais les sauvages souriaient, préparant leur éveil.

Soudain, dans le silence des bois, une embuscade se fit,
Les barons, prisonniers des sauvages, furent démunis.
Leurs cris de colère se perdirent dans l'obscurité,
Ils comprirent alors leur triste réalité.

"Paule et Christian, si vaillants et fiers,
Vous voilà prisonniers, sans gloire ni lauriers.
Vos épées d'acier n'ont pu vous sauver,
Face à la ruse des sauvages, vous avez chaviré."

Ainsi, Paule et Christian apprirent une leçon,
Que l'humilité devait guider leur action.
Les sauvages, malgré leur apparence sauvage,
Possédaient une sagesse qu'il fallait rendre hommage.

Que leur histoire serve d'exemple aux trop fiers,
La prudence et le respect sont des vertus à chérir.
Car même les plus braves peuvent être vaincus,
Dans les pièges tendus par la nature, impitoyable et rusée.

Dernière modification par HernfeltMayer (2023-12-13 22:46:26)

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#2 2023-09-30 20:42:17

Christian de Milleguin

Re : Des ménestrels et Saltimbanques d'Okord

Il paraît qu'en Avenoel se chante une version de cette ritournelle un peu différente...


En des contrées lointaines, Paule et Christian, téméraires,
Dans l'ombre des forêts, voulaient se faire la guerre.
Mais leur clemence est grande, comme leur miséricorde,
Et le doux sieur Goncel de sceller leur concorde.

Ils marchaient, armés de fer, l'épée à la main,
Sous le regard moqueur des étoiles du matin.
Sans cibles, sans proies, sans ennemis pareils,
Et les sauvages souriaient, préparant leur éveil.

Soudain, dans le silence des bois, une embuscade se fit,
Un baron, prisonnier des sauvages démunis.
Un cri ! C'est Paule en train de rigoler,
Qui s'était laissé pendre en réalité.

"Nenni !" Lance Christian, si vaillants et fiers,
"Voilà que de Vallois voudroy la place premièr',
Et se faire escorter en bonne compagni'
Au banquet des sauvages, j'y serais avant lui !"

Ainsi, Christian en apprit la leçon,
De se faire inviter sans payer la rançon.
Les sauvages, malgré leur apparence sauvage,
Possédaient un butin auquel rendre hommage.

Depuis lors, Christian se fait un point d'honneur
De toujours à la guerre devancer la pietaille,
Si le butin joli est offert de bon cœur,
Pénétrer en premier l'enjeu de la bataille.

#3 2023-10-02 16:07:02

Anna de Lysandor-Mayer
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Re : Des ménestrels et Saltimbanques d'Okord

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C'est marionnettes aujourd'hui sur le marché de Jéricho. Les enfants et les parents se pressent autour du théâtre monté pour l'occasion.
On se bouscule, on rochonne, on s'assoie enfin dans un brouhaha infernal quand soudain ! On frappe les 12 coups, subitement, le silence se fait ...

Le rideau se lève, montrant un paysage paisible du royaume d'Okord. Les marionnettes de quatre petits seigneurs richement habillées sont assises autour d'une table.

1er Seigneur Okordien, se penchant sur une lettre : Mes chers amis Okordiens, nous avons reçu une lettre du méchant Seigneur Osterlichois. Il veut négocier la paix.

2ème Seigneur Okordien avec incrédulité : La paix ? Vous êtes sûr qu'il ne trame rien de mal ?

3ème Seigneur Okordien, très sceptique : Oui, cela semble trop beau pour être vrai.

4ème Seigneur Okordien de manière dubitatif : Pourquoi voudrait il soudainement la paix, après toutes ses attaques ?

Le Méchant Seigneur Osterlichois apparaît alors soudainement, un grand sourire malicieux au visage, s'approchant de la table des Okordiens.

Méchant Seigneur Osterlichois : Mes chers voisins Okordiens, je viens en paix. J'ai réalisé que la guerre ne mène qu'à la destruction mutuelle.

1er Seigneur Okordien en se méfiant : Vraiment ? Comment pouvons-nous être sûrs que vous ne tramez pas quelque chose ?

Méchant Seigneur Osterlichois feignant l'innocence à grandes gesticulations : Je le jure sur mon honneur. Je veux que nos royaumes coexistent pacifiquement.

2ème Seigneur Okordien en se grattant la tête pour réfléchir: Peut-être devrions-nous considérer cette offre. Si nous refusons, nous pourrions nous retrouver dans une guerre sans fin.

3ème Seigneur Okordien en levant le bras en l'air : Très bien, nous acceptons votre offre de paix, Seigneur Osterlichois.

Mais au moment où les Okordiens commencent à se détendre, le Méchant Seigneur Osterlichois révèle son véritable plan en dévoilant des marionnettes de ses soldats derrière lui.

Méchant Seigneur Osterlichois riant bruyamment : Quels idiots vous êtes ! Vous avez cru à ma ruse. Maintenant, vous êtes tous à ma merci !

Les soldats du Seigneur Osterlichois envahissent la scène et capturent les marionnettes des Seigneurs Okordiens.

4ème Seigneur Okordien alors qu'il se fait emmener : Nous avons été trop crédules, mes amis. Maintenant, nous en payons le prix.

Les marionnettes des Seigneurs Okordiens sont emmenées par les soldats Osterlichois.

Méchant Seigneur Osterlichois triomphant, chantant et dansant sur toute la longueur de la scène : Vous n'auriez jamais dû faire confiance à un Osterlichois !

Toutes les marionnettes des okordiens sont alors jetées et restent inertes sur le sol de la scène alors que l'Osterlichois la quitte.
Le rideau tombe sur cette note sombre, montrant la conséquence de l'incrédulité des Okordiens. La pièce se termine.

Dernière modification par HernfeltMayer (2023-10-23 16:13:07)

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#4 2023-10-23 16:12:43

Siostry Vespasia
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Re : Des ménestrels et Saltimbanques d'Okord

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Le quartier des artisans d'Hebron fête son saint patron aujourd'hui, vieille tradition païenne perpétuée sur l'autorisation expresse de la Siostry. Un montreur d'ours se tient au centre de la place, entouré par une foule de curieux. Son ours, brun et gigantesque, est attaché à une longue chaîne. Il se tient calme aux côtés de l'homme, regardant les gens s'agglutiner à bonne distance de lui. Les enfants se cachent derrière les jupons crasseux de leur mère alors que les badauds sont de plus en plus nombreux. Une poupée de chiffon représentant une vieille femme aux cheveux blancs est pendue à un grand bâton par un cordage à quelques mètres devant eux.

Le montreur d'ours se mit à crier.
Mesdames et Messieurs, prenez place, prenez place ! Vous assistez aujourd'hui à un spectacle sans précédent, un combat épique entre l'envahisseur Osterchilois et la redoutable Reine Ripouette !

La foule se gonfla de nombreux murmures, se muant dans un brouhaha infernal.

L'ours que vous voyez ici représente s'appelle Reidrich, méchant envahisseur que tout le monde redoute. Reidrich a décidé d'agrandir son territoire en grignotant le royaume de Krodor. Les seigneurs Krodoriens ont massivement préféré négocier plutôt que de le défier. Mais voici la Reine Ripouette, la vieille femme aux cheveux blancs, qui se vante d'être assez puissante pour tenir tête à l'ours !

La poupée de chiffon, représentant la Reine Ripouette, est brandie fièrement.

Le montreur d'ours pris alors une voix pincée en continuant de brandir la poupée.
Peuple d'Hebron ! Soyez témoins de ma grandeur ! Je suis la Reine Ripouette, et l'ours ne me fait pas peur ! Vous tous, courbez vous devant ma puissance ! Je suis la plus forte, la plus intrépide, et je vous exhorte à me suivre dans la guerre contre l'Osterchilois !

Le public se mit à huer la poupée, jetant ci et là de petits cailloux.
Une femme s'écria : Non, Reine Ripouette ! On préfère la paix. On n'veut pas que nos maris et nos fils meurent pour vous !

Le montreur reprit : Vous osez contester ma sagesse ? Je suis la reine, et je sais ce qui est le mieux pour ce royaume. La guerre est notre destin, et je suis assez puissante pour la remporter !

Les huées reprirent de plus fort. Des cris et des noms d'oiseaux volèrent dans tous les sens.
Un homme invectiva la poupée : On en veut pas d'ta guerre !

Pendant ce temps, plusieurs hommes de la garde s'arrêtèrent pour évaluer le regroupement.
Les ordres avaient été donné d'empêcher tout débordement populaire au cours de la fête.
Mais la taille imposante de l'ours avait, il faut l'avouer, freiné l'idée d'intervenir pour dispatcher la foule...

L'ours, qui était calme jusqu'à présent, bondit soudainement sur la poupée de chiffon. Il la déchira en morceaux de ses griffes et de ses dents.
La foule, choquée, fit quelques pas en arrière provoquant moults chutes et cris.

Le montreur d'ours, reprit sa voix normal et vociférât en rigolant : Il semblerait que l'ours Osterchilois ait montré qui est le véritable maître ici ! La Reine Ripouette n'était qu'une illusion de grandeur !

L'ours retourna paisiblement à sa place, laissant la poupée de chiffon en lambeaux.
C'est à ce moment que les gardes se décidèrent tout de même à intervenir, armes à la main pour dissoudre cet attroupement d'ordre à troubler la voie publique.
Allez dégagez ! Et toi montreur d'ours, tu vas trop loin ! La Siostry Vespasia vous laisse libre champs à vous, les saltimbanques, mais n'abusez pas de sa gentillesse !

Le montreur d'ours, conclua en criant : Et voilà, Mesdames et Messieurs, la vérité est révélée. L'ours est le véritable maître de cette arène, et personne, pas même la Reine Ripouette, ne peut rivaliser avec sa force. Merci d'avoir assisté à ce spectacle épique !
Il brandit alors un chapeau à la foule attendant que quelques piécettes y furent déposées mais la présence des gardes avait déjà quasiment vidée la place.

Dernière modification par HernfeltMayer (2023-10-24 15:13:47)

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#5 2023-10-26 01:25:45

Pirouette

Re : Des ménestrels et Saltimbanques d'Okord

Un groupe de cavalières assistent à la scène. Lorsque les gardes interviennent l'une se déplace vers le montreur d'ours.

Voyons messieux, laissez ce brave faire son spectacle ! Un ours ce n'est pas banal.

Montreur d'ours, j'organise un diner avec des amis, venez et amenez votre ours, nous lui réserverons une place à table

La cavalière, comme ses comparses, porte de long habits aux couleurs osterlichoises noires et vert sombre, sur lequel un long tabard où l'écusson représente une licorne dorée en ciel azur, sur une couronne dorée en terre.

Rejoignant ses amies après avoir lancé quelques pièces, elle se penche vers une autre.

cela me donne une idée pour récupérer quelques provinces

Dernière modification par Pirouette (2023-10-26 01:27:20)

#6 2023-11-05 22:14:43

Mordred Mayer
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Re : Des ménestrels et Saltimbanques d'Okord

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Oyez oyez ! Braves gens d'Hébron et de Judée ! Laissez nous vous compter les nouvelles ! Hurla un ventripotent énergumène placé à l'entrée d'un chapiteau improvisé faits de toiles sales tendues entre deux chariots.

Entrez entrez ! Juste 2 okors la place !
Les nouvelles d'Okord ! La guerre !

La foule s'amassait et le bruit des deniers qui s'entrechoquaient brisait le brouhaha ambiant.
Les cités de la Siostry Vespasia commençaient à être renommées pour ces nombreux saltimbanques en tout genre et pour la liberté qui leur était donnée.
Au-delà des vas-nus-pieds habituels peuplant les foires et les rues animées, certains disaient y avoir croisé des gens de la haute société, de riches étrangers ou de hauts dignitaires religieux.

Sous la tente, les trois rangées de bancs et les quelques peaux placées à même le sol près de la scène improvisée étaient déjà bondées de monde. On s'agglutinait alors debout, dans le fond de la pièce.

Un jongleur retenait l'attention des spectateurs en attendant l'entrée du conteur. Habillement, le jeune garçonnet faisait voler de petites balles colorées au-dessus de sa tête puis, les rattrapant d'une main, les faisait voltiger à nouveau de toute son habileté.

Une petite échauffourée commença à l'entrée du chapiteau. Un homme vêtu de haillons venait d'être pris la main dans le sac… de son voisin. Il se fit roussir le dos par la foule puis on l'extirpa manu-militari de la file d'attente de l'entrée.

Le contrecoup de cet engouement pour les arts de rue était indéniablement l'attrait qu'avaient les voleurs à rejoindre ces foules.
L'administrateur des 3 comptoirs commerciaux de Kharé, de Gués-des-brumes et de Lysandor ayant même promu une loi "Mains légères" selon laquelle tout escamoteur ou picoreur, comme on les appelait, pris sur le vif risquait de voir sa main tranchée sur le champs.

Le bedonnant conteur se mit à refuser l'entrée, la tente n'en pouvant plus.
Il referma alors le passage d'une barrière en bois derrière laquelle une dizaine de gamins s'empressèrent de se regrouper pour essayer d'entrevoir quelque chose.

Alors que le conteur remontait l'allée pour rejoindre la scène, le jeune jongleur entreprit d'allumer une torche et porta une bouteille à ses lèvres.
Non ! S'écria le conteur qui l'avait rejoint.
Tu veux tous nous faire rôtir ? On est sous le chapiteau, là !!
Le jongleur disparu en coulisses.

Mesdames et Messieurs !
S'il vous plaît…
S'IL VOUS PLAÎT !

Le silence s'installa enfin.
Merci.

Je suis Ezechiel le Verbeux, conteur et dramaturge. Je suis de passage aujourd'hui à Hébron pour vous raconter les nouvelles. Alors ouvrez bien grands vos esgourdes :

Il était une fois, au cœur du royaume d'Okord, une guerre légendaire qui fit trembler les terres de ce côté du grand canal. L'armée Osterlichoise de Baldir, puissante et conquérante, se préparait à envahir le royaume d'Okord. Face à cette menace imminente, tous les seigneurs du royaume se rassemblèrent sous l'égide de la courageuse Reine Pirouette, formant ainsi une armée tout aussi impressionnante.

Cependant, l'élément clé de cette convergence des forces était le célèbre Général Doré. Ce stratège hors pair était le véritable maître d'œuvre derrière l'union des seigneurs. Il avait un don pour rassembler des personnalités souvent têtues et ambitieuses autour d'une cause commune. Grâce à son éloquence et à sa ruse, il réussit à convaincre chaque seigneur de mettre de côté ses querelles personnelles et de se dresser ensemble contre l'ennemi commun.

La veille de la grande bataille, les seigneurs se réunirent dans la tente de la Reine Pirouette. Alors que chacun affûtait son épée et ajustait son armure, le Général Doré prit la parole. Il parla de l'importance de l'unité et de la solidarité, de la nécessité de défendre leur royaume contre les envahisseurs osterlichois. Ses mots touchèrent le cœur de chaque seigneur, et un profond sentiment d'unité les enveloppa.

Le jour de la bataille arriva, et l'armée Osterlichoise fit face à une force inattendue et résolue. Les seigneurs d'Okord, sous la direction de la Reine Pirouette et grâce aux brillantes stratégies du Général Doré, se mirent à repousser les envahisseurs avec une bravoure inégalée.

Le conteur fit une pose et balaya du regard l'assistance. Des dizaines de grands yeux écarquillés l'observaient alors avec insistance, en attente de la suite…

La bataille pour la liberté d'Okord fait rage !
A l'heure où je vous parle, gens d'Hébron, le sang coule, les armes s'entrechoquent, l'acier Okordien fait ravaler les carreaux des Strolatz.

La victoire sera proclamée, et le royaume d'Okord restera intact grâce à l'union de ses seigneurs et à la sagesse du Général Doré. Cette bataille deviendra une légende et un acte fondateur raconté de génération en génération, rappelant à tous l'importance de l'unité dans les moments de crise.

Mesdames et Messieurs, je vous remercie pour vos oreilles attentives.

La foule commença à sortir de la tente, plus riche encore de questionnements. Ils avaient entendu des rumeurs, ils savaient désormais que le sol Okordien avait été violé.

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#7 2023-11-13 17:08:39

Siostry Vespasia
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Re : Des ménestrels et Saltimbanques d'Okord

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Dans les rues pavées de la majestueuse cité d'Hébron, l'excitation était palpable. Les rues étroites étaient décorées de bannières colorées et de guirlandes étincelantes, créant un tableau enchanteur qui transportait les habitants dans un monde de rêve. La nuit était tombée, mais la cité était éclairée par une multitude de lanternes et de torches, projetant des ombres dansantes sur les murs de pierres.

La place centrale était le théâtre d'une célébration grandiose. Une estrade monumentale avait été érigée, ornée de tissus chatoyants et de motifs artistiques. Les musiciens jouaient des mélodies envoûtantes sur des instruments anciens, tandis que des danseurs vêtus de costumes étincelants tournoyaient avec grâce, leurs pieds s'envolant comme des plumes sur le sol pavé. Des couples de jeunes amoureux se perdaient dans la danse, leurs visages rayonnant de bonheur.
Mais au milieu de cette allégresse, il y avait des scènes plus touchantes. Des femmes se tenaient en petits groupes, leurs regards trahissant une inquiétude profonde, les larmes coulant silencieusement sur leurs joues. Leurs maris n'étaient pas revenus vivants de la bataille contre l'envahisseur Osterlichois, et leurs cœurs étaient lourds de chagrin. Pourtant, elles étaient entourées de membres de la communauté qui les soutenaient dans leur douleur, cherchant à les réconforter dans cette période de deuil.

Les saveurs et les parfums de la cuisine de Judée emplissaient l'air, attisant l'appétit de tous les convives. Des étals regorgeaient de mets exotiques, des épices qui chatouillaient les narines, des fruits juteux et des gâteaux délicieusement sucrés. Les tavernes servaient de la bière locale, brassée avec soin, ainsi que des boissons épicées qui réchauffaient les cœurs des festoyeurs. Les visages radieux des villageois s'illuminaient davantage à chaque bouchée succulente.
Les habitants se mêlaient dans une mosaïque de couleurs et de cultures. Les nobles se mêlaient aux paysans, les étrangers se liaient d'amitié avec les autochtones, tous unis dans la même passion pour la fête. Les rires et les chants emplissaient l'atmosphère, tandis que les regards pétillaient de joie et d'excitation. Des groupes de jeunes se défiaient dans des joutes verbales, cherchant à déterminer qui était le plus habile conteur ou la plus belle chanteuse.

Cette fête organisée en l’honneur de la victoire était bien plus qu'une simple célébration. C'était un moment de communion, où les soucis du quotidien étaient oubliés, où les rêves prenaient vie, et où la magie de la cité se révélait dans toute sa splendeur. L'euphorie de la nuit semblait éternelle, et chacun savait qu'elle serait gravée dans sa mémoire pour les années à venir, une étoile brillante dans le ciel de leurs souvenirs.

La Siostry Vespasia observait cette effervescence des fenêtres de son palais en surplomb de la vieille ville, un sourire aux lèvres.

Voyez la joie de ses gens. L’histoire d’un instant ils perdent tous leurs soucis, tous leurs malheurs de personnes simples. Podeszwa leur accorde l’euphorie d’une journée au paradis. Gloire à l’unique.

Sœur, votre père Mordred n’est toujours pas revenu de la bataille alors que l’ensemble des forces encore mobilisées nous ont rejoins il y a deux jours.

Je sais, mon frère, je sais… il est libre, quelque part.

Savez vous pourquoi j'affectionne tant les arts de rues ?

Le valet de chambre fit une moue, il ne pensait même pas que la Siostry allait lui adresser la parole. Il devait juste répéter la remarque que lui avait confié l'intendant.

Car ils sont à l'image de la volonté de l'unique. Voyez vous, frère, Podeszwa a un projet pour chacun d'entre nous, un rôle à jouer dans le spectacle de son oeuvre. Ces gens qui dansent là sous nos yeux, par exemple, savent très bien qu'ils vont devoir recommencer à se tuer à la tâche dès demain, il en va de l'équilibre de l'oeuvre de l'unique. Et pourtant ils dansent gaiement. Podeszwa éclaire leur farandole, pas après pas. Il ne faut pas avoir peur.

Mon père a lui aussi un rôle à jouer et je m'en remets entièrement à Podeszwa. Quoi qu'il arrive pour lui, ce sera sa volonté.

Dernière modification par HernfeltMayer (2023-11-13 22:02:46)

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#8 2023-11-20 00:26:15

Siostry Vespasia
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Re : Des ménestrels et Saltimbanques d'Okord

Les pavés irréguliers des ruelles d'Hebron résonnaient sous les bottes des deux soldats, dont l'armure étincelait faiblement sous le peu de lumière qui leur arrivait dessus. Le premier soldat, le heaume sous le bras, interrogea son compagnon d'un ton curieux.

On va où là? demanda-t-il, scrutant les étroits passages qui s'étendaient devant eux.

L'autre soldat, son regard dissimulé derrière une visière, répondit d'une voix rauque. À la place des cordeliers.

Intrigué, le premier soldat arqua un sourcil. Mais pourquoi ?
On nous a parlé d'œuvre satirique. Répondit le casqué.

De quoi? s'enquit son compagnon, laissant échapper un rire étouffé.

Oui, une œuvre satirique. Paraît qu'il y a une troupe qui déchaîne les rires et les murmures dans toute la cité.

Toujours le casque sous le bras, le premier soldat fit une pause, puis articula chaque mot avec précaution. Ça, mon ami, c'est une autre façon de combattre. Une arme plus subtile, mais redoutable. On dit que ces satires font plier même les plus féroces des hommes.

Les deux soldats continuèrent leur marche, se perdant dans les dédales de la cité, où l'ombre des murailles ancestrales cachait bien des secrets et des intrigues.

Le masqué, après un moment de silence, répliqua d'un ton plus sérieux : Oui, mais vu les derniers événements, on nous a demandé de calmer un peu la chose. Il semble que nos supérieurs ne soient pas aussi enthousiastes que la Siostry à propos de ces satires.

Leurs armures cliquetèrent doucement tandis qu'ils avançaient, porteurs d'une mission qui semblait dépasser le simple devoir militaire. Les ruelles étroites, témoins silencieux de jeux politiques et d'intrigues, se refermèrent derrière eux, laissant planer l'ombre d'une mission bien plus complexe que celle d'un simple divertissement satirique.

Arrivés sur la place des cordeliers, ils furent accueillis par une scène animée. La foule s'amassait, curieuse et attentive, tandis que des artistes déployaient leur art avec ferveur.Au centre de l'agitation, un homme sur des échasses attira tous les regards. Déguisé en reine, une grande chevelure blanche couronnant son déguisement, il se jouait des acrobaties avec une grâce déconcertante. Les éclats de rire et les applaudissements jaillissaient de la foule qui semblait envoûtée par la performance extravagante.Les deux soldats, observateurs discrets au milieu de la marée humaine, furent momentanément distraits par cette scène captivante. La satire, sous une forme bien différente de celle attendue, s'était révélée, au grand plaisir de la cité.

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Soudainement un second personnage apparu, arborant une veste dorée et laissant tomber derrière lui de fausses pièces de métal.

Tu vois ça doit être le de Bellebourse là, des Trofs. murmura le premier soldat, toujours sans casque
Et ça te fais marrer ça ? Hein ? répondit le casqué.

La "reine" se mit à crier Eunuque ! Eunuque ! Prenez donc garde au traître eunuque ! en direction du second personnage alors que celui-ci se mit à jeter ses fausses pièces en sa direction.

Le soldat sans casque se mit à rire, de bon coeur, faisant résonance avec le reste de l'assemblée. Les rires moqueurs fusèrent de tous les côtés. La satire avait bien trouvé son public.

Le personnage sur ces échasses fit une dernière cabriole en hurlant avant de tomber de tout son long sur les pavés de la place. C'est alors qu'un troisième personnage, sur échasses aussi, fit son entrée, une couronne aussi vissée sur la tête.

C'en était trop, le casqué bouscula son camarade et traversa la marée des spectateurs en gesticulant.
La représentation était terminée.

Ça finit toujours pareil avec vous ! Hurla un enfant vers le soldat.

Dernière modification par HernfeltMayer (2023-11-20 00:30:08)

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#9 2023-12-27 15:56:28

Siostry Vespasia
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Re : Des ménestrels et Saltimbanques d'Okord

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Malgré le froid qui règnait en cette fin de cycle, la place du marché ne se désemplissait pas. Elle fut même devenue l'arène d'une joute verbale animée…

Deux comédiens entourés d'une foule rassemblée à la hâte introduisirent leurs personnages : Jean-Klein, vêtu de haillons, et Ripouette, drapée dans des atours défraîchis. Les deux compères, grimés et bariolés, se déplaçaient avec des gestes théâtraux, accentuant leurs mots par des mouvements expressifs. Mais écoutons les plutôt…

Jean-Klein agitant les bras : Tes choix de shopping sont aussi merdiques que cette soupe imbuvable !
Il mima un dégoût exagéré en portant la main à son estomac, suscitant les rires de la foule.

Ripouette riant en se pavanant : Au moins, ma soupe n'a pas le goût de ton haleine de porc puant !
Elle fit mine de vérifier l'odeur autour d'elle, provoquant des rires et des grimaces amusées.

Jean-Klein grimaçant et pointant Ripouette : T'as plus de rides que le cul d'une mule !
Il mima alors des plissures exagérées sur son visage, faisant rire le public.

Ripouette souriant, ironique : Et toi, t'as autant de virilité qu'un ver de terre écrasé !
Elle se mit à mimer un écrasement avec son pied, ajoutant une touche de théâtralité qui amusa la foule.

Les deux seigneurs continuèrent leur échange animé, faisant des mouvements brusques et des mimiques exagérées à chaque réplique.

Jean-Klein fronçant les sourcils, en pointant son propre visage : On dirait que ton visage a fait la guerre mais l’a perdu !
Il mima des explosions autour de son visage, accentuant le côté comique de la situation.

Ripouette haussant un sourcil, sarcastique : Ton visage ressemble à une bataille perdue… contre une porte !
Elle simula des coups contre une porte invisible, ajoutant une dimension physique à l'échange.

La foule, captivée par le spectacle, appréciait non seulement les mots cinglants mais aussi les gestes et les déplacements théâtraux des comédiens.
Au climax de la dispute entre Jean-Klein et Ripouette, un troisième comédien entra en scène avec prestance. C'est le Roi Granfils, qui observait la querelle avec amusement depuis un coin de la place du marché. Son entrée, tout en élégance, capta l'attention de la foule.

Roi Granfils d'une voix puissante et royale : Assez de ces bavardages sans fin dans mes rues !

Le public retenait son souffle alors que le Roi Granfils s'avançait, imposant, entre les deux querelleurs qui semblaient soudainement gênés.

Jean-Klein bégayant : Votre Majesté, nous ne faisions que...

Ripouette baissant la tête : C'est de sa faute, il a commencé...

Roi Granfils levant la main : Assez ! Vous transformez ma place du marché en une foire aux imbéciles. Pour résoudre ce dilemme, je propose un défi royal.

Il désigna un étalage de jonglerie à proximité.

Roi Granfils : Que le meilleur jongleur soit déclaré le véritable seigneur de cette comédie !

Les regards incertains de Jean-Klein et Ripouette se transformèrent en détermination. La foule, maintenant en suspens, observait avec impatience.

Jean-Klein et Ripouette se précipitèrent vers l'étalage de jonglerie, chacun essayant de surpasser l'autre dans une compétition comique. Le Roi Granfils, assis sur un "trône" improvisé, applaudit et rit.

Roi Granfils riant : Que le meilleur bouffon l'emporte !

La compétition devint une série de gestes exagérés, de jongleries maladroites et de mimiques comiques, transformant la dispute initiale en un spectacle hilarant. Finalement, la foule éclata de rire et d'applaudissements.

Roi Granfils riant encore, à  gorge déployée : Vous êtes tous deux dignes de ma cour. Que la paix règne sur ma place du marché !

Il se leva, bénit les comédiens et s'éloigna, laissant Jean-Klein et Ripouette riant de bon cœur et s'inclinant devant leur public conquis.

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#10 2024-04-17 14:00:23

Siostry Vespasia
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Re : Des ménestrels et Saltimbanques d'Okord

Dans l'effervescence de la cité de Hebron, sur sa place centrale pavée, un spectacle des plus insolites attire les regards curieux des passants. Les rues sont animées par une troupe d'artistes de rue, jongleurs et comédiens habiles, qui ont choisi cette scène pour donner vie à une parodie épique.

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Au centre de l'action, deux camps s'affrontent avec une énergie théâtrale débordante. D'un côté, les redoutables barbares du nord du pays de Trabalakabala, revêtus de peaux de bêtes et armés de lances rudimentaires, incarnent la sauvagerie et la férocité. De l'autre, les soldats efféminés de Drokor, vêtus de rose pâle et armés de rubans plus que d'épées, représentent l'élégance et la délicatesse, mais pas la vaillance.

Le spectacle démarre dans un tourbillon de rires et de clameurs, alors que les deux camps se lancent dans une pantomime de bataille, exagérant chaque geste et chaque cri pour mieux faire sourire le public. Les barbares rugissent et chargent avec une intensité comique, tandis que les soldats de Drokor esquissent des mouvements théâtraux de danseurs, mêlant panique et élégance dans un tourbillon de ridicule.

Pendant que les échanges burlesques se succèdent, un détail énigmatique attire l'attention attentive des spectateurs. Des petits gémissements apeurés semblent s'échapper d'un tonneau savamment placé au milieu de la scène improvisée. Ce mystère ajoute une touche de suspense à la comédie, suscitant des sourires complices parmi l'assistance.

Peu à peu, les soldats des deux camps tombent au combat, victimes de leurs propres exagérations et de leurs maladresses théâtrales. Jusqu'à ce qu'il ne reste debout qu'une seule figure, inattendue et triomphante : le roi de Drokor lui-même. Il émerge alors de son refuge improbable dans le tonneau, parant devant son peuple étonné, un sourire malicieux aux lèvres.

Fier de sa victoire, le roi de Drokor parade sur la place centrale de Hebron, sa silhouette rose pâle contrastant avec le décor chaotique de la pseudo-bataille. Les applaudissements retentissent, mêlés aux rires et aux chuchotements admiratifs. Car dans cette parodie de conflit, c'est l'humour et la fantaisie qui triomphent, laissant derrière eux un sourire sur les visages et des souvenirs enchantés dans les cœurs des spectateurs.

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