Forum d'Okord

Raoul l'Ermite

Terre brûlée

La petite troupe de cavaliers arriva en vue du village, ou plutôt de ce qu'il en restait. Une haute colonne de fumée s'en dégageait encore, signe que l'incendie était encore récent.

Raoul mit pied à terre, suivi par ses hommes. A quelques pas, trois corps gisaient, l'un d'entre eux décapité, les deux autres criblés de flèche.

" - Qu'en pensez-vous Bédivère ?
- La thèse de l'incendie accidentel s'éloigne... "

Raoul jeta un regard noir à son capitaine et ordonna de fouiller les décombres et les alentours ; les hommes se dispersèrent à la recherche de survivants.

Rapidement un soldat revint avec un rescapé.

" - Comment t'appelles-tu ?
- Otto, messire." Répondit l'homme avec un fort accent qui ne laissait aucun doute sur son origine.
" - Que s'est-il passé ?
- A l'aurore, des dizaines de cavaliers sont arrivés et ont tout massacré.
- Ont-ils demandé quelque chose ?
- Rien, ils ont juste massacré...
- Plusieurs dizaines de cavaliers pour raser un hameau de 5 maisons !?
- Ils avaient peut-être peur de tomber sur un villageois adulte au milieu des femmes, des enfants et des vieillards... " hasarda Bédivère.

Un cri les interrompit.

" Seigneur venez voir ! "

Parmi les corps des victimes, au sommet d'un piquet, la tête fraîchement tranchée d'un bélier avait été enfoncée.

Raoul serra le poing.

" Tous en selle ! "

Raoul l'Ermite

Re : Terre brûlée

" C'est d'ici que partent les sauvages équipées qui mettent à feu et à sang le pays ? "

Les deux hommes échangèrent un regard incrédule tandis qu'ils contemplaient le frêle donjon.

Bédivère semblait inquiet.

" - Qui sait combien ils sont ? Nos espions ne nous ont ramené que des rapports incohérents. Ils n'ont même pas trouvé trace des centaines de routiers qui écumeraient les environs !
- Avez-vous peur, Bédivère ? Cela ne vous ressemble pas...
- Je n'ai pas peur de l'ennemi que je peux voir dans le blanc des yeux, mais celui que je ne vois pas...
- Allons, nous ne sommes ni des villageois, ni des moutons, nous devrions nous en sortir une fois encore ! "

Raoul s'approcha d'un trébuchet et confia un parchemin à un des servants d'artillerie pour qu'il l'attachât au premier projectile.

" Sergent ! Entamez les négociations! "

Robert de Norbury

Re : Terre brûlée

"Messire Jean, Messire Jean !"

Le Gouverneur de la Forteresse de Camorie Orientale essuya sa bouche après une dernière bouchée de poulet.

"Quoi encore, je ne peux pas déjeuner en paix, que ce passe t-il donc ?"

"Messire, une armée à nos portes, les couleurs du Baron Raoul l'Ermite flotte au vent."

Le Gouverneur, en léger surpoids, tenta de se lever deux serviteurs l'aidèrent.

"Je vais aller voir ça." Il traina sa grosse carcasse jusqu'à la fenêtre du donjon.

"Mais c'est pas possible, il nous veut quoi celui-ci ? Qu'on envois des messagers à nos alliés."

Jean le Gros exigeât qu'on lui apporte sa chaise, il était épuisé. Il s'assit.

"Envoyer un courrier à Sire Robert et à la Seigneurie, nous allons avoir besoin de leur routiers. En attendant qu'on mobilise toutes nos troupes et que l'on remplisse les greniers."

Raoul l'Ermite

Re : Terre brûlée

Rapidement les trébuchets ménagèrent une brèche dans les fortifications de plus de cinquante ans. Raoul donnait les consignes à la cavalerie alors que les premiers détachements s'avançaient avec détermination vers la forteresse.

" - Seigneur ! Nous avons intercepté un messager qui partait du donjon. Deux autres ont réussi à fuire.
- Combien d'hommes gardent le donjon ?
- Des centaines !" Répondit le messager avec un aplomb forcé.

Raoul regarda par dessus l'épaule du messager les fortifications qu'aucune silhouette ne venait animer. Le messager remarqua sa moue douteuse.

" - Où portez-vous votre message ?
- A Norbury.
- Parfait."

Raoul  fit escorter le messager jusqu'à sa tente de commandement où il rédigea un courrier qu'il lui confia.

" - Pourquoi le laissez-vous repartir ? Il va aller chercher du renfort !" S'enquit Bédivère.

" - Je l'espère bien ! Pensez-vous vraiment que prendre une forteresse vide serve nos desseins d'une quelconque façon ?"

Dernière modification par Boson (2020-12-20 19:51:22)

Robert de Norbury

Re : Terre brûlée

Norbury, siège de la Seigneurie.

"Vos seigneuries, un messager est arrivé de Camorrie Orientale avec une missive une urgente." Le serviteur tendis le plis à Sire Alfred.

Le vieux Chevalier déplia la lettre. Il la parcouru, lentement du goût de ses confrères.

"C'est Sire Jean, mon bon ami, Gouverneur de Camorrie Orientale. Il est attaqué par le Baron Raoul. Ce dernier souhaite venger les pauvres gens tués dans la chevauché en Cydon."

Robert fixa ses yeux dans ceux du vieux noble.

"Ce gros lard que vous nous avez conseillé de nommé Gouverneur est assiégé, j'espère pour lui qu'il a fait appeler les troupes des fiefs voisins ?"

Sire Alfred aqcuisa.

Robert levant les bras au ciel, "Ce minable sert tout de même à quelques choses. Eric, fait mander le Capitaine Dandor de la Compagnie du Bélier, nous avons une nouvelle mission pour lui."

Sire Eric écris un bref message qu'il remis à une serviteur, "Qu'il fasse vite au prix ou on le paye lui et ses hommes." Le serviteur s'inclina et parti en courant.

Sire Alfred irrité déclara, "Mon cousin et ami Jean un bon à rien ? Vous autres marchands n'avez vraiment aucun honneur, vous ne connaissez rien à la noblesse."

Les deux marchands s’esclaffèrent de rire. Robert rétorqua, "Bien sur que si, que vous avez toujours besoin de notre argent."

Le vieux Chevalier fît mine de réfléchir, quand soudain la porte de la grande pièce s'ouvrit.

Un soldat avec une allure patibulaire fit son entré.

"Capitaine Dandor de la Compagnie du Bélier pour vous servir."

Sire Alfred toujours vexé, "La révérence vous n'avez pas appris ?"

"Je ne m'incline que devant l'argent Sire." Rétorqua sèchement le mercenaire.

"Trêve de bavardage !" Coupa Robert. "Capitaine, vos services ont été grandement apprécié en Cydon. La gloire de votre compagnie à la solde de Von Festung ou contre la Maison de Karan n'était pas usurpé."

"Des souvenirs pour certains douloureux, mais la Compagnie est toujours debout, nous continuons d'offrir les meilleurs service de mercenariat. Je dois dire que la Seigneurie de Norbury paye très bien."

"Capitaine, nous avons besoin de vous pour porter secours à la forteresse de Camorrie Orientale qui commande la province du même nom. Elle est attaqué par le Baron Raoul l'Ermite, un homme d'honneur qui dit vouloir venger les horreurs commises en Cydon. Mais derrière nous voyons la main du Cydon pour mettre la main sur le plus de province possible avant leur réforme d'autonomie des secteurs."

"Sire Robert, les tenants et les aboutissants de la politique ne me sied guère, en revanche mes routiers sont à vos ordres et vont se diriger dès à présent pour la Camorrie Orientale. Je prends congé." Le soldat sorti aussitôt.

"Quel homme grossier !" S'exclama Sire Alfred.

"Un homme efficace." Rétorqua Sire Eric.

Robert pris une plume et plusieurs morceaux de parchemins.

"A nos alliés du Duché d'Arald, au Vicomte de Marigny,

Nous sommes attaqués, demandons votre aide.

Robert de Norbury."

"Que l'on porte ces missives à nos alliés." Les serviteurs pressèrent le pas.

Blason de la Compagnie du Bélier.

Raoul l'Ermite

Re : Terre brûlée

" - Alors ?
- 500 hommes seraient arrivés à la faveur de la nuit. Et nos informateurs parlent de 2000 autres en provenance du sud-ouest. "

Bédivère réfléchit intensément.

" - Cela fait un léger surnombre !
- Je vous rappelle que ces gens attaquent des villageois à trois contre un ; vous vous attendiez à quoi exactement ? "

Un soldat entra dans la tente.

" - Le ravitaillement est arrivé.
- C'est une bonne nouvelle !
- Vous avez déjà faim, Bédivère ?
- Non, mais si vous faites rentrer de la nourriture, c'est probablement que vous imaginez que nous serons toujours vivants ce soir, et vous me concèderez que c'est une bonne nouvelle ! "

Raoul l'Ermite

Re : Terre brûlée

La herse du donjon s'ouvrit dans un mouvement que la grande brèche située dix empans à dextre rendait incongru.

Quelques troupes en sortirent en formation serrée. Au travers passa un cavalier agitant un drapeau blanc.

Il s'empressait de traverser ce qui n'était pas encore un champ de bataille, de peur sans doute que les projectiles ne se mirent à pleuvoir avant qu'il n'eût rejoint son abri.

Dès qu'il atteignit les rangs trémoliens, un soldat l'escorta jusqu'à Raoul à qui il remit une missive.

Bédivère interrogea son seigneur :
" - Alors, ils se rendent ?
- Pourquoi donc êtes-vous toujours pessimiste, Bédivère ! Rassurez-vous, il n'en est rien ! Si le pouvoir de Norbury est entre les mains des marchands, il semble que ce ne soit pas le cas de cette forteresse ; regardez, il a même orthographié correctement le mot "honneur" ! "

Robert de Norbury

Re : Terre brûlée

Le vieux Alfred avait tenu a accompagner l'armée, en tant que Chevalier il avait pris la tête d'une centaine d'hommes mis à sa disposition par la noblesse de Norbury. A ses côtés Dandor, Capitaine de la Compagnie du Bélier, payé rubis sur ongle par la bourgeoisie de Norbury. Avec ce dernier des milliers d'hommes, des routiers habitués aux combats. Des hommes qui ne connaissaient que la guerre.

"Alors le vieux, une dernière émotion avant le trépas ?" Dandor pouffa de rire, suivit par plusieurs de ses lieutenant.

Le vieux noble essayait de garder son calme dans son armure lustré.

"La roture n'a aucune manière, j'espère que vous combattez mieux que vous ne vous exprimez."

Dandor leva la main.

"Plus tard le vieux, nous sommes arrivés." Il fit signe à ses Lieutenant.

"Déployez les hommes, montez le camp !" En quelques minutes l'armée se mit en branle, ne restait que les troupes Seigneuriales d'Alfred. Il balbutia à un de ses sergent. "Fai..faites la même chose..."

Quelques heures plus tard, Dandor observait le futur champ de bataille. Il avait positionné ses hommes sur le flanc de la forteresse, de là les défenseurs exultaient déjà. Devant les troupes du Baron Raoul.

Raoul l'Ermite

Re : Terre brûlée

Raoul observait les manoeuvres de l'ennemi. Partout, une marée jaune et noire se déployait autour de la forteresse. Seuls quelques chevaliers visibles à senestre rappelaient, par leur calice d'argent sur fond pourpre, qui était le seigneur de cette province.

Raoul se retourna agacé vers la poignée d'officiers qui l'accompagnait.

" - Deux mille à deux mille cinq cents... comment peut-on se tromper à ce point ! Ils sont au moins le double ! "

Personne ne répondit. Bédivère hésita quelques instants avant de hasarder :

" - Peut-être ont-ils compté les pieds et divisé par quatre ; vu qu'il n'y a que de la piétaille ça pourrait expliquer...
- Trouvez-moi ces incompétents et mettez-les en première ligne. S'ils ne voient rien de loin, peut-être qu'ils les compteront plus facilement de près. "

Puis se tournant vers Bédivère il ajouta :
" - Et si vous faites encore une remarque comme celle-ci, vous en prendrez le commandement. "

Son regard se porta vers ses propres troupes, taches clairsemées parcourant la plaine.

" - Et mes renforts ? Où sont passés mes renforts ? Ils auraient dû arriver hier ! Ils ont fait une halte à l'auberge pour se reposer de leur promenade ? Trouvez-les et dites-leur d'accélérer le pas ! "

Raoul l'Ermite

Re : Terre brûlée

Pour le moment les deux armées se faisaient face. Seule une escarmouche avait opposé quelques cavaliers au sud de la forteresse ; au nord-ouest, une poignée  de cavaliers qui stationnaient trop près du front avaient été la cible de tirailleurs trémoïliens. La guerre semblait encore attendre son heure.

L'arrivée au galop d'un messager vint rompre ce calme relatif.

" - Sei... gneu... Raou... Les... renf...
- Arrêtez-vous et soufflez un instant, que je puisse saisir l'ensemble de votre message d'une seule traite ! Le contexte ne se prête guère au suspens que ménage votre halètement. Soyez clair et concis. "

Le jeune poursuivant d'arme pris quelques inspirations, en profitant pour synthétiser sa pensée dans le moins de mots possibles.

" - La Horde assiège nos fiefs et bloque nos renforts.
- Voilà qui est clair et concis, en effet, et explique leur retard, sans pour autant l'excuser. Suivez-moi, vous me donnerez les détails loin des oreilles indiscrètes. "

Robert de Norbury

Re : Terre brûlée

Dandor observait ses troupes se déployer, des hommes qui avaient soif de combats. Quelques escarmouches avaient déjà eu lieu entre cavaliers. Les archers des deux camps faisaient pleuvoir de temps à autre une averse meurtrière.

Le Capitaine avait observé le Chevalier Alfred mené une de ces charges que seul les nobles ont le secret et avait souri en le voyant revenir la queue entre les pattes, sa cavalerie en partie décimée.

Le vieux noble avait fini par céder le commandement de ses troupes et de la garnison à Dandor. Jean, dit le Gros, Gouverneur de la province avait été facile à convaincre. La guerre était loin d'être son "truc". Il c'était tout de même fait installé une tente de commandement dans la cour du donjon. Avait revêtu une tenue un peu plus militaire et portait une dague à la ceinture pour se donner un air un peu plus guerrier. Mais il laissait volontiers le Capitaine Mercenaire donner les ordres et organiser la défense.

Le choc des deux armées approchait.

Raoul l'Ermite

Re : Terre brûlée

Le poursuivant d'arme sortit de la tente de commandement, laissant Raoul et Bédivère seuls pour apprécier les conséquences des informations délivrées par celui-ci.

" - Ces informations ne doivent pas sortir d'ici, elles pourraient avoir des conséquences désastreuses sur le moral des hommes.
- Sur le moral ? Parce que vous n'avez pas prévu d'ordonner la retraite ?
- Une retraite? Pourquoi faire ? Nous venons de mettre hors de combat 500 de leurs hommes avec des pertes d'à peine un tiers ! Si chacun de nos soldats en tue trois, nous avons nos chances...
- Seigneur, quel est le sens de ce combat ? Combien d'hommes vont mourir si vous vous obstinez ! Pourquoi allons-nous nous faire massacrer avec plusieurs milliers d'hommes ? Pour quelques dizaines de paysans ?
- La vie est importante, Bédivère, mais uniquement parce qu'elle s'inscrit dans l'Harmonie. Podeszwa a ordonné le monde et les hommes en trois ordres : les prêtres prient, les paysans travaillent, les nobles combattent. En massacrant des paysans, en confiant ses guerres à des mercenaires, Robert oeuvre contre l'Harmonie. Peu importe la victoire, que nous soyons ici debout à remplir le rôle que Podeszwa nous a assigné et nous paierons notre dû. "

Un officier entra sans cérémonie sous la tente.

" - Messire, les routiers vont enfoncer nos lignes ! Nos hommes vont perdre pied ! Il faut ordonner le repli ! "

Bédivère regarda son seigneur :

" - Peut-être pourrions-nous payer notre dû un autre jour, intérêts et capital ? "

Robert de Norbury

Re : Terre brûlée

Sire Alfred avait le teint blême. La charge de la chevalerie qu'il avait ordonné c'était soldé par un désastre.

Dandor lançât sur un ton sarcastique. "Alors le vieux, content, vos amis chevaliers sont morts dans la boue pour un résultat quasi nul, je vous avais bien dis de me confier le commandement non ?"

Alfred repris des couleurs.

"Les piétons et cavaliers issus du peuple soit, mais de noble Chevaliers doivent être dirigé par un noble, je ne laisserai pas un roturier s'immiscer dans une guerre entre noble."

Le capitaine mercenaire éclata de rire, Jean le Gros ne disait rien, Alfred devenait rouge de colère.

"C'était honorable de charger lances baisser sous les flèches ennemis et de s'écraser sur un mur de lances. A n'en point douter le Baron Raoul a trouvé la mort de tout ces nobles honorable. Belle manière de faire la guerre que de foncer tête la première." Le visage du mercenaire changea, une rage soudaine se lisait sur son visage, il tira sa dague et fondit sur le vieux soldat. Il porta la lame au niveau de sa gorge.

"Encore une initiative chevaleresque et vous irez rejoindre le ciel 'Messire' ! Ai-je été clair ?"

Sire Jean n'avais pu se lever pour défendre son cousin, Sire Alfred était vert de peur. Les gardes de ses derniers étaient tenus en respect par les hommes de Dandor présents.

Le Chevalier balbutiât, "Tr..Trè..Très.. bien vous avez le commandement complet."

Jean hochait frénétiquement la tête en soutien. Les hommes baisèrent leurs armes.

"Bien, bien, voilà nous pouvons nous comprendre entre gens civilisés. Maintenant allons gagner cette bataille." Dandor lâcha prise, rengaina, et sorti de la tente.

Raoul l'Ermite

Re : Terre brûlée

Raoul se leva, rajusta son tabar au coq de sable sur fond d'or et pris son heaume sous le bras.

Sans échanger un mot, Bédivère comprit le dessein de son seigneur. Il se leva à son tour, s'emparant de sa salade, et suivit Raoul hors de la tente. L'officier leur emboita le pas.

" - Ecuyer, mon cheval ! Vous deux, prenez des hommes de la Colonne de Réserve et de Secours et enfoncez-moi ce barrage de routiers !
- Il sera fait ainsi messire. " Répondit l'officier, rasséréné par la détermination de son seigneur.

La chèvre fut amenée prestement.

" - Pendant que vous ferez la volonté de Podeszwa, permettez-moi de célébrer Yggnir ! Nous n'aurons point trop de deux divinités pour ce combat !
- A tout à l'heure, Bédivère. " Ajouta sobrement Raoul en donnant l'accolade à son capitaine.

Le Coq fut hissé sur son destrier.

" - A la bataille ! " harangua-t-il en dégainant Koutohabeur.

" - A la bataille ! " hurlèrent en choeur les hommes.

Robert de Norbury

Re : Terre brûlée

"Capitaine ! Capitaine !" Un sergent arrivait à en perdre haleine.

Dandor se tourna vers l'homme. "Oui ?"

"Nos lignes ont été enfoncées Capitaine, vos ordres ?"

"Cette bataille est surprenante et en même temps existante" Une lueur brillait dans les yeux du mercenaire. "Formation défensive, des renforts nous ont été promis par la Seigneurie. J'ai également rappelé nos hommes qui écumaient la région."

"A vos ordres !" L'homme salua le capitaine de la main et parti aussi vite qu'il était arrivé pour donner les nouveaux ordres.

Dandor observait la bataille, celle-ci faisait rage, une sauvagerie sans nom c'était emparé de la pleine. Il ramassa son bouclier et une masse. Le mercenaire se dirigea vers le champ de bataille.

Raoul l'Ermite

Re : Terre brûlée

A travers la fente de sa salade, Bédivère observait le champ de bataille. Derrière lui, il entendait les hourras des archers et des survivants de l'assaut. Devant, ne restaient plus que quelques dizaines des quatre mille fantassins mercenaires de Robert de Norbury. Le capitaine ne pouvait s'empêcher de remercier l'indiscipline proverbiale des routiers qui les avait conduit à avancer alors que leurs soutiens étaient retardés par la cavalerie trémolienne. Ils avaient ainsi marché droit sur les huit cents archers que Raoul avait mis en défense du camp ; alors que les archers étaient proches de la débandade, le Baron en personne était sorti les exhorter à tenir leur position, renforcés par quatre cents archers supplémentaires. 

Surtout, les deux colonnes de trois cents lanciers conduites par les capitaines Bédivère et Key avaient jailli sur leurs flancs et avaient chargé au moment où les archers allaient être submergés.

Au final, gisant autour de lui, il pouvait compter cinq béliers pour un coq. Toutefois, tout danger n'était pas encore écarté et une formation d'archers ennemis était en approche. Il ramassa un étendard de la Compagnie des Béliers et se dirigea vers le camp après avoir rassemblé les éléments survivants de sa colonne.

Robert de Norbury

Re : Terre brûlée

Souillé de sang, Dandor retira son casque à nasal.

"Quelle journée ! Les gars se sont bien amusés. Le résultat n'est pas celui escompté mais l'odeur du sang et le tumulte de la bataille. Un régale."

Sires Alfred et Jean échangèrent des regards.

Le vieux Chevalier pris la parole.

"Vos routiers, vos archers non pas fait mieux que nos nobles et soldats, Capitaine ! Plutôt que de vous réjouir vous devriez envisager de négocier."

Dandor lança son casque à travers la tente, le gros Jean, Gouverneur de la place, eu juste le temps d'esquiver.

"NEGOCIER !!!!!!!!!!!!! Pour qui prenez vous la compagnie ? Pour de vulgaire femme sans défense ? Jamais je ne négocierai tant qu'il y a une chance de victoire. Nous allons prendre une position défensive. Des renforts de la compagnie sont arrivés. Mais vos Seigneuries peuvent envoyer des parlementaires si elles le souhaitent !" Il sortit violemment de la tente.

Les deux nobles restèrent là sans parler.

Raoul l'Ermite

Re : Terre brûlée

Derrière lui, les hommes et les chevaux piaffaient d'impatience. Ils n'attendaient qu'un ordre de sa part pour charger les troupes ennemies qui continuaient à refluer vers la forteresse.

Raoul était partagé sur la conduite à tenir : il savait que le temps jouait désormais contre lui car les hommes étaient exténués et qu'il faudrait bientôt se résoudre à lever le siège ; mais il ne voulait pas lancer ses chevaliers dans le piège que semblait leur tendre le repli des archers norburiens.

Tout en observant l'avancée de ses troupes en rangs serrés, il cherchait un moyen de tirer avantage du succès de sa contre-offensive contre les routiers de la Compagnie du Bélier.

Robert de Norbury

Re : Terre brûlée

Plusieurs cor retentirent, une centaine de bannières précédée de la bannière pourpre au calice flottaient au vent. Le Seigneur Robert de Norbury arrivait au camp des Mercenaires. Il avait revêtu son armure, portait son écu sur le dos et avait une épée le long de la jambe.

Le Seigneur de ces terres étaient suivis par ses bannerets, cent au totale. De simple Chevaliers sans terre, des petits châtelains, et de riches marchands ayant été anoblis. Deux cents hommes d'armes les accompagnaient, ils constituaient les écuyers, gardes, et soldats de ces nobles guerriers.

Robert mis pied à terre suivis par une dizaines de chevaliers constituant son état major. Dandor, Sires Alfred et Jean le saluèrent.

"Messieurs, je vois que nous sommes bien embourbés, ma meilleur compagnie de mercenaire, Sire Alfred à la tête de l'armée Seigneuriale, une garnison. Le tout incapable de brisée un siège. Pire, en quasi déroute, des pertes importante. Vous me décevez messieurs." Robert fit un geste de la main à Dandor qui voulait répliquer.

"Vous toucherez votre solde, mais pour le moment je ne veux rien entendre. Moi et mon état major prenons les commandes. J'ai déjà envoyé des émissaires au Baron Raoul pour une paix honorable. En attendant essayons de tenir le terrain. Je me battrais personnellement sur le terrain, j'ai exigé que tous mes bannerets le fassent également."

"Demain nous chargerons !"

Raoul l'Ermite

Re : Terre brûlée

La réflexion de Raoul fut interrompue par l'arrivée d'un cavalier au galop.

" - Seigneur !
- Capitaine. Alors, à qui devons-nous notre réussite ? Podeszwa ? Yggnir ?... Bédivère ?
- Je célébrerais volontiers cette nouvelle divinité si je n'avais pas peur de courroucer les autres en ce faisant !
- Que me vaut cet empressement à venir à ma rencontre ?
- Les renforts sont arrivés, messire !
- Lesquels, les nôtres ou les leurs ? " demanda Raoul en désignant la forteresse.

Une troupe importante s'y agitait effectivement, surmontée de dizaines d'étendards flottant au vent.

" - Mais n'est-ce pas l'étendard de Robert de Norbury là-bas ?
- En effet, il me semble aussi... que vient donc faire un marchand sur un champ de bataille ?
-   Peut-être veut-il vous vendre quelque chose ?
- Quoi donc ? La Camorrie ?
- Vous avez votre bourse sur vous ?
- Toujours. " Répondit Raoul en posant la main gauche sur le pommeau de son arme.

Devant eux des cors résonnèrent. Aussitôt, les archers cessèrent leur reflux et repartirent vers le front, comme un mouvement de marée provoqué par quelque lune. Derrière, les étendards s'agitèrent de concert.

" - Retournez au camp et ramenez les renforts ; la négociation risque d'être âpre. "

Robert de Norbury

Re : Terre brûlée

Les combats faisaient rage, Robert et les nobles de Norbury combattaient au milieu de la mêlé. Les lignes norburienne avaient été une nouvelle fois enfoncée.

"Messire Robert quel sont vos ordres ?" Demanda un Chevalier.

"Envoyer un émissaire au Baron Raoul, qu'il fasse connaître officiellement ses conditions, malgré cette charge, nous ne renverserons pas la situation."

"Bien messire !" Le Chevalier fit envoyer le messager promptement.

Raoul l'Ermite

Re : Terre brûlée

Bédivère lança son cheval au galop en direction du camp pour prendre la tête des renforts.

Raoul se tourna vers son héraut :
" - Donnez l'ordre de l'assaut général! "

Le héraut sonna trois long coups. Partout des cors répondirent trois longs coups. Partout des cris de guerre retentirent. Partout la poussière se souleva.

Raoul se tourna vers ses chevaliers :
" - Et nous messires, sera-t-il dit que la noblesse trémolienne a patiemment assisté aux combats bien à l'abri derrière trois rangées d'archers ?
- Non messire Raoul ! " Hurlèrent les quatre cents chevaliers.

Le héraut s'empara de l'étendard de son seigneur et le leva bien haut. Son écuyer lui apporta son écu et sa lance.

" - Que nul ne touche au baron Robert, il me revient de l'affronter ! "

Raoul baissa la visière de son heaume, fixa au loin l'étendard au calice et éperonna son destrier.

Robert de Norbury

Re : Terre brûlée

Les cris des hommes rendant l'âme et des blessés se mêlaient à celui des armes.

La noblesse norburienne affronta son adversaire avec courage. Sire Robert combattit en duel Sire Raoul. Le combat fut honorable et le Seigneur Robert du s'avouer vaincu. De nombreux nobles norburiens furent fait prisonnier avec lui. D'autres moururent, des successions devraient être organisé prochainement.

Les négociations allaient s'ouvrir sous peu, une rançon fut payée rapidement pour la libération du Seigneur Robert, mais les autres nobles restèrent en otage.

Sur le champ de bataille, Dandor et ses routiers livraient certainement leur dernier combat.

Dernière modification par bosco (2020-12-31 00:10:42)

Raoul l'Ermite

Re : Terre brûlée

Raoul pénétra sous sa tente.

" - Messire Robert.
- Messire Raoul. " salua en retour Robert de Norbury en se levant.

" - Ainsi donc me voilà votre prisonnier.
- Prisonnier ? Non, vous êtes mon hôte !
- Ma rançon a donc été payée?
- Vous êtes bien prompt à payer pour un marchand ! Si quelque argent a été versé par les vôtres pour racheter votre liberté, il vous sera rendu. Vous êtes venu en homme libre sur le champ de bataille, et l'issue de notre combat n'y change rien : à aucun moment vous n'avez cessé d'être libre. Si vous souhaitez sortir de cette tente, nul garde ne s'y opposera. "

Raoul s'avança pour s'asseoir en face de son interlocuteur. Robert se rassit à son tour, laissant une grimace apparaître furtivement sur son visage.

" - Vous avez quelque contusion suite à notre affrontement ? J'en suis désolé, vous avez dû prendre un mauvais coup de Koutohabeur. Commençons par remercier Podeszwa de nous avoir permis d'accomplir son dessein et de nous avoir gardé indemne - ou presque - et de nous avoir permis de nous retrouver sous cette tente. "

Raoul marqua une pause puis reprit.

" - Messire Robert, je peine à croire que le noble baron qui prit la tête de ses hommes dans un combat pourtant déjà mal engagé, Gardien de la Sainte Chapelle de Norbury, est le même que celui qui ordonna le massacre de ces villageois. "

Raoul se leva et s'approcha de Robert, posant une main sur son épaule.

" - Frère Robert, vous vous êtes égaré par la faute de ces mercenaires qui, tels des sirènes, vous ont détourné de la vraie Boussole. Revenez à Lui. "

Robert de Norbury

Re : Terre brûlée

"Frère Raoul, vous êtes un homme d'honneur. J'ai fais acte de moins d'honneur que vous en ordonnant la chevauché des la compagnie du bélier en Cydon. Cette même compagnie qui a pillé des hameaux et villages sans défenses. C'était par calcul politique, dirigé contre le Roi de l'époque. Une bien mauvaise décision de ma part. J'espère avoir expier ma faute en venant combattre personnellement sur le champ de bataille. C'était mon honneur de chevalier, ayant été anobli par le Sultan avant sa mort. Le marchand lui, fera un don de nourriture a la république du Cydon pour nourrir les déshérité. Je prendrais également part à un pèlerinage à Damas."

Robert, se leva et la main sur le cœur demanda à Raoul.

"Frère, me ferez vous l'honneur de prendre un rôle et le titre qu'il vous conviendra au sein de la sainte chapelle de Norbury ?"

Sans attendre la réponse de Raoul, il se rassit. La mine grave il déclara.

"Baron Raoul, je vous annonce officiellement la dissolution de la compagnie du Bélier, les survivants seront versé dans d'autres compagnie. Le Capitaine Dandor est à vous. Mais rappelez vous qu'il agissait selon mes ordres. Concernant les nobles norburiens également prisonnier dites vos conditions pour leur libération."