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#1 2020-08-29 10:17:25

Baudoin de Samarie
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L'Ouest brûlant.

La nuit silencieuse avait envahi le chateau et Baudouin, seul dans la grande salle, fixait Mordante, immobile. L'épée des Samarie brillait sur la table reflétant des flammes qui crépitaient dans la cheminée.
Une épée transmise de père en fils, de guerrier à guerrier, depuis que les Samarie existent. Une épée qui a vu tant de sang, tant de fer et qui en verra encore.

Une porte grince, Monseigneur, votre fils vous réclame.

Baudouin détourna le regard, libéré de l'hypnose. Je viens.

L'enfant était agité, il ne parvenait pas à dormir. On lui en disait peu mais il sentait la gravité de la situation, le départ imminent pour la guerre.

- Père, pourquoi partez-vous ?
- Mon fils, tu as déjà 10 ans. Comme le temps passe vite. Je dois partir guerroyer pour notre honneur, tu comprendra cela lorsque tu sera toi aussi Chevalier au Léopard.
- Père, qui nous combat ainsi ?

- Mon fils, laisse moi te conter la Guerre du Léopard et du Serpent :

Arkeon Le Serpent, grand seigneur de guerre, un allié de longue date et ancien roi d'Okord a une conception différente de la nôtre de la couronne.
En Samarie nous défendons la coutume féodale, le droit de haute justice pour les seigneurs en leurs domaines et la responsabilité des guerriers face à leurs actes.
Le Serpent a demandé que les Chevaliers au Léopard fasse pression sur le Roi Pons pour qu'il rétablisse un impôt et lève une armée contre les féodaux.

Qu'importe la raison, qu'importe les manigances prévues par Arkeon, nous avons refusé. Défendant l'idée que la couronne d'Okord devait être libre et indépendante. Forte.

Pour faire plier Karan le Léopard, Arkeon a lancé ses forces sur les terres de Karan, occupé ses provinces, assiégé sa capitale.

1 - 0 pour les Serpents

Mais les Léopards sont solidaires des causes perdues et lorsqu'un l'un des leurs est écrasé, il est de notre devoir de combattre à ses côtés.
Sire Husker et moi même avons attaqué les places de Karan occupées par Arkeon pour les restituer à son propriétaire légitime.

Méfie toi de Arkeon mon fils, c'est un guerrier vicieux et patient qui ne prend pas de risques, il attend, des années s'il le faut, que son adversaire les prennes pour mieux l'écraser ou fuir la bataille pour l'épuiser. Sire Gron, sire Husker, sire Karan, et moi avons joué le jeu d'Arkeon, attaqué ses positions sans le combattre, attendant comme lui l'épuisement de l'adversaire.

Mais alors que Arkeon occupait nos forces, sans nous affronter. Son vassal Jean Andrécout a lancé toute son armée sur la forteresse de Chypre.

- Sur notre île ?
- Oui mon fils, à seulement deux lieues d'ici. Les forces étaient grandes, et la bataille de Chypre fut très violente et meurtrière mais les armées de Samarie ont vaincu. Andrécout avait perdu son armée.

1 partout

Le conflit s'est alors généralisé. La guerre a embrasé l'Ouest.
Véraque attaque Husker et se fait capturer. Le serpent paye sa rançon et continue le combat.

2 - 1 pour les Léopards

Castor et Robert ont pris les provinces du Léopard Enfroy et détruit son armée.

2 partout

Husker a conquis province après province à Arkeon, qui n'a opposé de résistance. Préférant les batailles gagnées d'avance.
Baudouin a poursuivi Andrécout sur ses terres, pensant que seule la capture le ferait capituler.
Ce qui a fini par arriver, non sans chance et Andrécout, digne héritier de la tradition chevalresque a reconnu sa défaite. Il fut libéré sans rançon et ses terres laissées au repos et à la reconstruction.

3 - 2 pour les Léopards

Baudouin attaque l'un des derniers bastion d'Arkeon, mais alors qu'il s'approche des murs, le défenseur envoie enfin du renfort, pensant peut-être la victoire certaine.
Baudouin recule. La bataille de la Terre des Courges qui chantent tourne mal, une retraite est organisée.

Arkeon donne la chasse aux samariens et s'éloigne de sa position défensive qu'il affectionne tant.
L'occasion est rêvée, Baudouin lève alors l'arrière ban de Samarie et lance ses dernière forces dans la bataille qui tourne à son avantage.

Arkeon le Serpent est capturé, ses milliers de chevaliers restent sur le champs de bataille à demi enfoncé dans la boue. Il paye sa rançon et continue le combat.

4 - 2 pour les Léopards

Mais le Serpent ne reconnait pas ses défaites et attend, harcèle les positions, fait durer des batailles qui n'engagent que quelques centaines d'hommes, sans volonté de les gagner.

- Mais père, comment mettre un terme à cette guerre ?
- Mon fils, les guerres se terminent la plume à la main, par la négociation et l'embrassade.

Même si nous avons capturé plus de provinces, gagné plus d'honneur, capturé plus de seigneurs, il faudra faire des concessions.
En Okord les adversaires d'un jour sont les alliés de demain.

- Mais père, pourquoi cette guerre ?
- Le vrai problème mon fils, c'est que le serpent est bloqué dans son ambition d'expansion territoriale par les Léopards.

Nous bordons presque toutes leurs provinces par l'est, coupant ces guerriers infatigables du reste du royaume d'Okord. Cette guerre se reproduira tant que le Serpent ne disposera pas d'un territoire à la fois unis et ouvert sur le reste du royaume. Il faudra leur permettre de se reconstruire et de s'étendre sans que cela ne passe forcément par le même adversaire, nous. Car toujours nous répondrons présent.

Pour amener les serpents à une table de négociation qu'ils boudent encore, Husker capture les places du serpent, comme monnaie d'échange.
L'objectif étant de restituer la majorité des provinces aux Serpents contre les places prises aux Léopards, tout en garantissant un avenir plus serein aux deux parties.

- Mais père, pourquoi alors partez-vous encore à la guerre ?
- Mon fils, cela est une autre histoire, l'histoire de la guerre contre Olonois et Cochonou. Cela mon fils, je te le conterai à mon retour car l'issue est incertaine.


Marie, gouvernante du clan Samarie.
(HRP: Admin)

Hors ligne

#2 2020-08-31 16:06:08

Cochonou

Re : L'Ouest brûlant.

Un petit monstre si malin
Qu’il nous rendra chèvres nous-mêmes,
Broutant l’écorce de nos pins,
Nos bégonias, nos chrysanthèmes !

Mais si parfaitement jolie
Avec son museau-barbichette
Et son long poil ombré de gris !
On ne t’en veut pas, ma Biquet..

“- ASSEZ !

-Mais maître ....

-  ASSEZ! J’AI DIS “


Gauterit de l’Olonnais d’un geste brusque planta son Hallebarde dans la table au milieu de la tente.
Les quelques chèvres qui s’y  trouvaient s’ecarterent en bêlant .

“- Au diable ses Léopards et leurs maudit sièges! D'abord Baudoin , puis Husker et maintenant De Karan.

-Mais Sire, vous les assiégés vous même et La  Duchesse as…..

-TAIS TOI TE DIS JE !
Nous sommes sur des dizaines et des dizaines de front. Mes forterresse  sont assiégés, mes fiefs aussi. Ils sont même sur les routes à attaquer nos convois . Les stocks de nourriture s'épuisent jours après jours , bientôt nous n'aurons plus rien à manger , TU ENTENDS BOUGRE D'ÂNE , plus rien à manger!

Mourir le glaive à la main sur le champ de bataille , debout sur mon char transpercée de flèches, une lance au traver de la gorge , ou même au fond d'un cachot sous la torture dans la  pisse et le sang , OUI!
Mais mourir de faim ! NON MERCI!


-Mais Sire , je pensais....

-Ne pense pas Fourtou , tu n'es pas équiper pour penser. Dois je te rappeler que tu es la pour me divertir . Peut être devrais je te tuer, ca me détendrais.
Dois je te rappeler, que ses grands  chevaliers comme ils se nomment, se comportent  en Barbares!

Arkeon n'est pas un tendre, certes .
Moi le premier, trouvé que le vieil homme était aller trop loin en annexant Falcastre . Mais les menaces genocidaire de De Karan , portaient par les actions militaires de La Samarie , aller définitivement trop loin.

Mais rappel toi Fourtou, comme nos pères et leurs pères  avant eux se battirent pour affranchir  les peuples de l'Esterord  de la tyranie des Osterlichois. Comment pouvons nous aujourd'hui rester assis et être témoin de l'annexion quasi totale des terres du Prince Arkeon!

L'homme Cochon se réservit un verre de Calvok, et lança la  bouteille en direction du saltimbanque.

" MÊME DU VIN  , IL N’ Y EN AS PLUS  " hurla-t-il


Gauterit était dans sa tente.
Des missives de ses généraux affluaient de toute part.
Pas moins de 35 combats étaient en cours. Il mettait la Samarie sous siège, et ces derniers se tenaient devant la moitié de ses fiefs et sur toutes ses forteresses. Même de Karan était venu sur son point d'Ost.


Point de sang, point de larmes, juste de l'ennui; une guerre immobile en soi.
Gauterit n'avait pas peur de mourir, mais mourir de faim était une bien triste mort.
Les peuples de L'Esterord en pâtissaient grandement.
Il était temps d'en finir; il posa son sceau sur la lettre qu'il venait d'écrire, la tendit à Fourtou.

“Fait apporté  ceci au Sire Baudoin, et vite !”

#3 2020-09-02 17:32:53

Hermýne vön Ølonoìs

Re : L'Ouest brûlant.

L'Ouest en pleine guerre civile, l’annexion du Serpent devenait presque totale. Verre à la main, dans une de ses diatribes biens connues, le Comte de Karan promettait une complète conquête et soumission avec la complicité des Léopards. Les nombreux massacres, le sel répandu dans les champs, les enfants faméliques, n'étaient pas que des rumeurs. Les paysans devenus soldats piétinaient la terre lors d'innombrables escarmouches, valant plus que jamais le surnom de champ de boue à cet Ouest profond. La famine frappée dur cette partie du Royaume, la maladie achèverait l’œuvre de ces fous. La Duchesse consternée entendait ce qui se disait dans les théâtres des rues, repris par les troubadours, les récits de Royaume ... en réponse elle laissait fuiter une partie de ses propos en son conseil, certainement accentué par la rumeur.


Les membres du conseil se contentaient d'acquiescer à ses propos, Hermýne en rage vociférait des insultes en Esteñ (non traduite car non conforme à la CGU), jetant au travers de la pièce tous ce qui lui passait sous la main.

HvØ : Quelle est donc cette propagande de la Samarie tel un conte pour enfants, expliquant annexer une faction pour son bien !!! Qu’il retourne manger de l'or en son Katadra !!!

HvØ : INADMISSIBLE!!!  L'outre à vin est en plein delirium tremens, pour qui se prend-il ? Il tente de nous embaucher tel des mercenaires, puis sous un mandat douteux envoie des Nordiens, DES NORDIENS!!! Nous réclamer, soutient militaire, nourriture et serfs. Il est venu au conseil des hautes provinces se plaindre de l'annexion de Falcastre, ne voulant le laisser sans terre, lui proposant notre soutient en respect de la Noblesse, il nous bénissait de ses dieux. Maintenant qu'il instigue avec ses animaux de cirque un génocide auquel nous nous opposons, il nous menace de mort !!!

Prenant sa pelle et tapant du plat sur la table.

HvØ : Mais qu'il vienne !!! Si Ténare en flamme n'a pas apaisé ses ardeurs!!! Qu'il traverse le canal avec ses limiers, les survivants seront noyés l’occasion pour eux de mourir propre!!!

Elle se rassit calmement, la suite du conseil abordé la stratégie d'affamement sur le Seigneur Cochonou, qui ripostant de la même se retrouvait pris à la gorge à 3vs 1. 

HvØ : Ils ne comprennent que la pire barbarie, Le Comte Cochonou a pris contact, nous verrons ce qu'il en résulte, quant à mourir de faim?

Elle sourit et tous se mirent à chanter.


Ainsi se terminait le conseil, des chants, du vin sélectionné par le plus fin œnologue de Ténare, accompagné d'un banquet décadent. La bombance des serviteurs armés jusqu'aux Nobles, préparer la disette à venir, celle des soupes amers et des racines mâchaient, celle forgeant leur haine commune qui dans la folie de l'Ouest apporterait victoire.

Dernière modification par Olonais (2020-09-02 19:22:32)

#4 2020-09-12 14:29:04

Cochonou

Re : L'Ouest brûlant.

Fourtou tentait maladroitement de remettre ses braies, que la jeune Berthe ajustait sa chainse. La pièce sentait la sueur et le cul.Entre deux gloussements Fourtou laissa échapper quelques pets, sous le regard réprobateur de la gueuse..

« -T’es aussi sale qu’un por....
-Schuss ! Attention à c’que tu dis en ses murs... y a des choses qui faut pas dire la berthe ! Va donc aux cuisines me chercher de la queue d'castor et des groseilles »

Il se servit un large godet du Calvok de son maître, et l’avala d'un trait , puis se réservit.

« - C’est que tu m’as donné faim ma donzelle .... »

Berthe sortit en gloussant. Elle croisa un jeune écuyer essoufflé porteur d’une missive. Ce dernier approcha et tendit la lettre reconnaissable au cachet du maître .
Fourtou la déplia précipitamment et la lut.

« Fourtou.
Des milliers d’Estens sont encore morts ce soir . Des milliers de Léopards aussi. La bataille va durer.

Cet husker, quel ennemi!
Demain je mènerais nos montées contre le Prince et ses 20 000 chevaliers aux armures argentées.

Déjà les hommes commencent à fredonner nos vieilles chansons d’Esterord !
Demain nous mourrons avec honneur ! En chantant et en riant .
Le fer au cœur !

Fourtou cette lettre, pour que tu fasses suivre les ordres! Si je tombe ; je veux que Charles de Lagarde prenne le commandement de nos hommes . Ce jeune vicomte est un excellent stratège et un valeureux guerrier, il saura mener nos hommes à la victoire .

Pour mes funérailles, veille bien à ce que le festin soit superbe ! 

Au revoir mon saltimbanque, tu m’as bien fait rire.

Fourtou plia la lettre et ne put s’empêcher de laisser échapper une larme, et quelques pets.

Le lendemain, il reçut une autre missive, de Charles de Largarde, l’informant de la capture du légendaire cochon mangeur d’hommes ! Il n’était pas mort, c’était bien plus grave , il était vaincu .

#5 2020-09-12 20:00:29

Cochonou

Re : L'Ouest brûlant.

La lance de Gauterit s’était brisée en deux au contact de l’armure du Prince. Le vieil homme avait gardé toute sa fougue et sa force, mais le choc l’avait projeté plusieurs mètres en arrière . Son destrier avait continué sa course seul.
Husker se relevait péniblement, une intense douleur à la poitrine . Il ôta son casque et sortit son épée .

Gauterit sauta de son char indemne, sa hallebarde à la main. 
L’arme de famille, récemment rénovée par le meilleur forgeron du royaume, le seigneur Zoltan ! Malgré l’imposante structure de l’arme, elle restait très maniable.

L’affrontement entre les deux hommes allait commencer . Autour d’eux, des milliers de corps déchiquetés d’hommes et de chevaux .
La cavalerie du seigneur Cochonou n’était plus. Les braves, ils étaient mort en Esten .
Seul Gauterit rester.

Cochonou s’élança, sa hallebarde tournoyant  , le lien de cuir autour de sa grosse poignée lui saigné la peau. Le Prince était à dix mètres et avança à grands pas à son tour , la lame traçant un sillon dans la terre. L’homme cochon de son bras gauche projeta deux poignards en direction du Prince , qui les esquiva au dernier moment. Ça y est , ils se rencontraient enfin, Cochonou en courant bondit sur les restes d’un canasson et s’élança dans les airs brandissant au dessus de lui son hallebarde à deux mains. Une flèche se planta alors dans sa cuisse, il tomba avec fracas.

Il se releva péniblement pour apercevoir le Prince Husker partir en direction de ses hommes, celui qui avait tiré la flèche eut la tête tranchée d’un coup .
Les yeux du Prince étaient rouges de rage. Les hommes comprirent, ne pas intervenir, ne pas tacher l’honneur de leur seigneur.
Le Prince sortit un petit poignard de sa ceinture et se la planta dans la cuisse.

« D’égal à égal Gauterit! »

Cochonou souriait , brisa l’extrémité sortante de la flèche, conservant le reste dans sa cuisse .
Les deux hommes se battirent comme des lions . Aucun des deux ne prenait le dessus sur l’autre.
Le Prince se prit le plat de la hache sur la tempe, Gauterit fut entaillé sur le flanc droit et l’oreille gauche. Il saignait abondamment .

Le combat dura une bonne heure, les deux hommes essoufflés, se tenaient à distance de temps à autre avant qu’un décide de charger .
Dans un dernier mouvement, Cochonou enfonça la pointe de son hallebarde dans l’épaule du Prince qui hurla de douleur , lui-même passant son épée au travers du corps de Gauterit . Les deux hommes étaient l’un contre l’autre à genoux , leurs armures couvertes de sang .


Les yeux  hagards, la bouche béante, ils s’écroulèrent d’un seul coup.

Les soldats Leopards restèrent un moment , dans l’attente d’un vainqueur. Mais les deux corps inanimés restèrent immobiles.

On entendait juste une voix tremblante chantonnée en Esten...

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