Forum d'Okord

Otto 'Gladio' Septim

Un voyage organisé

 La troupe va traversé moultes provinces appartenant à tout autant de Seigneurs. C'est avec plaisir qu'on vous propose de participer, si l'envie vous en dit !
Envoyez un MP à Robert ou à moi pour prévenir que vous écrivez, on se mettra en pause le temps que vous postiez votre intervention. 

“Messire, l’escorte du Seigneur de Carovar est en approche, il devrait être là avant midi.”

Robert 1er de Carovar, ministres des Cultes du Roi Arkéon; et Otto, désigné Prévôt Royal, s’étaient donné rendez-vous au sommet d’une petit colline, sur les rives de la Baie de Néra.
Depuis l’accession au trône du Champion Suprême du Serpent d’Or, et la réforme du Conseil Royal, les deux frères d’armes faisaient souvent le voyage jusqu’au Château d’Ygör.

Otto ‘Gladio’ Septim resta silencieux, debout, contemplant la rive opposé, celle de la province de Falcastre.

“Messire…" Otto leva la main, et Alatoric Gernonem s’interrompit.
“J’ai entendu...”

Le Glaive de l’Ouest fixait l’horizon, écoutant la douce brise du vent marin qui remontait de la baie pour venir s’engouffrer dans les grandes plaines de Septimanie, jusqu’au Val de Bise…

Otto tendit l’oreille… Depuis plusieurs lunes déjà, Otto croyait entendre un murmure vague, comme un écho lointain..

De l’autre côté du fleuve, bien visible, se trouvait Cuxac-Excelsior : la capitale artificiel de la maison Septim..
Enfin.. selon la Tradition.
Dans les faits : la capitale de Cuxac, au pied de la ville d’Ensérune avait été vidé de ses habitants. La plupart, Podeszwiste, étaientt d’anciens membres actifs de l’administration de la Septimanie.

Suite de la croisade des fidèles d’Yggnir, la prise de pouvoir d’Otto et la purge interne qui s’en suivi. La plupart des anciens cadres de l’administration avait fui la province, certains pour se réfugier sur l’île de Falcastre, à la limite des Territoires du Serpent d’Or.

Otto scruta la ville nouvelle des yeux, inspectant les détails cette cité sortie de terre dans un temps record, et parfaitement rectiligne. Ces rues, droites et perpendiculaire, était issu de l’esprit fécond d’un ancien haut cadre. Son idée avait trouvé grâce dans l’esprit des autres cadres déchus de l’administration, et tous avaient décidé de déménager, recréant le havre de paix dont Sévère Septim avait été le créateur.
Otto se rappelait le temps ou l’activité entre Cuxac et Ensérune était fourmillante.
*Tous des ingrats, pensa t il.*

**

“Monseigneur.. le messager de la prévôté est ici.” l’informa Alatoric.

Un jeune messager, svelte et athlétique, s'avança la tête baissée et tendit plusieurs documents reliés à son maître.
En changeant de main, un pli se détacha du courrier et tomba sur le sol.

Otto le ramassa et lu attentivement les quelques mots écrit dessus. L’encre était encore fraîche.. Et son sang ne fit qu’un tour..

“Qui d’autres a eu accès à nos courriers ?, demanda t il, mécontent, au messager
“P.. personne.”, répondit le jeune homme, hésitant.

Parcourant rapidement le tas de courrier, Otto s'arrêta sur une missive et s'empressa de casser le scellé..
Rapidement lu, le Glaive de l’Ouest afficha un rictus de colère..
Froissant la lettre, il tourna son regard vers le garde. Il n’en fallu pas plus pour qu’Alatoric prenne ses ordres.
Le garde sortit sa lame et transperça le jeune homme abasourdi de part en part.

“Alatoric, ordonne aux jumeaux de venir. Ils sont désignés messagers préposé aux courriers de la Prévôté. Nul ne doit être au fait des envoyés de mes missives. Est ce clair ?!”

Le garda s’inclina rapidement et s’empressa de répondre
“Oui, bien sûr monseigneur.”

Après un dernier regard vers Cuxac-Excelsior, Otto tourna les talons, laissant le messager à son agonie.

“Amenez mon cheval. Dès que le sieur Robert sera ici, nous nous mettrons en route.”

Dernière modification par Carmas (2020-05-11 12:30:34)

Robert 1er de Carovar

Re : Un voyage organisé

Voila, tout était prêt.
Robert regrettait de ne pouvoir aller en pèlerinage avec ses Frères. Mais il espérait les retrouver à Damas, ce qui allégeait quelque peu ses états d'âme.

Il se mit en route pour retrouver Otto. Le chemin à faire était court et il retrouverait vite son ami. Il avait cependant demandé à une dizaine d'hommes de l'escorter, car de méchants Huskarls pouvaient toujours se trouver en embuscade, à l’affût d'un mauvais coup.

La petite troupe galopa jusqu'à la colline où Otto lui avait fixé rendez-vous. Les taillis furent rapidement traversés, les champs furent prestement parcourus, les ruisseaux furent enjambés avec fougue.

Quelques heures plus tard, les étendards dorés à tête de serpent apparurent.
La troupe fut conduite jusqu'à Otto.

Otto 'Gladio' Septim

Re : Un voyage organisé

Otto patientait sur son cheval, une vingtaine d’homme en arme derrière lui.
A l’approche du sir Robert et de son escorte, le Serpent talonna son destrier et s’en alla à sa rencontre.
“Toujours ponctuel, cher Robert ! Je suis ravi que tu es accepté de faire route avec moi.”

Les deux seigneurs s’empoignèrent selon la Tradition, et après avoir échangé les dernières nouvelles de l’Ouest, Otto détailla l'itinéraire prévu à son ami  :
“La route est longue jusqu’à la capitale, ne perdons pas de temps. Une barge devrait nous attends à quelques lieues, au sud."

Les deux groupes se mirent en marche, échangeant salutations et ragots habituelles. Robert et Otto prirent la tête de la troupe, avec un peu d’avance.

"J’ai demander au chef du  port de l’Amirauté de nous envoyer un bateau, afin de contourner Falcastre…
..Il faut savoir que j’ai eu plus d’une déconvenue quant à la qualité nos capacité maritime.. Malgré un recrutement régulier, les bons navigateur et charpentier manquent à l’appel. Espérons de ne pas avoir de déconvenue cette fois ..
Enfin soit..

Nous accosterons ensuite - si tout va bien - sur le territoire des Templiers à l’Est. Notre ami commun Ribou le Dingue possède un petit domaine dans la plaine au nord du marais des Sorcières. Nous y ferons halte et de là, nous continuerons plein Est."
Otto marqua un silence, se tournant vers Robert,
"Nous passerons près de Damas. Tu pourrais alors continuer ton pèlerinage si tu le souhaites… J’ai ouïe dire qu’un grand nombre de pèlerin avait pris la route dans un regain de foi suite à l’annonce notre bon Suzerain de créer ton ministère. Même le brave Xenon serait en chemin.”
Le Prévôt haussa les épaules et tourna son regard vers l’étendue d’eau.
“ Arkéon ne cessera de m’étonner dans ces décisions… “

Robert 1er de Carovar

Re : Un voyage organisé

Robert serra fort la main d'Otto  pour le saluer. Puis il écouta Otto lui expliquer le chemin qu'ils prendraient.
Il eut une première appréhension quand Otto lui parla de traverser la Néra en barge, car il préférait garder les pieds sur terre.
Une seconde appréhension à l'idée de passer en territoire Templiers avec peu d'hommes.
Mais à l'idée du marais des Sorcières, son visage se figea.

Otto avait fini son explication.

Otto, tu me connais ? Je ne suis pas du genre à reculer devant l'adversité.
Mais la, je ne le sens pas ...
Trop de mauvais signes !
Ne peut-on éviter la barge ?
Ou ne pas camper proche du marais des Sorcières ?

Il resta planté devant Otto, le fixant du regard, implorant des yeux comme un enfant.

Otto 'Gladio' Septim

Re : Un voyage organisé

Otto rit en entendant les propos du Ministre des Cultes, et lui flanqua une tape sur l'épaule.

" Allons ! Fais une prière et chasse tes doutes ! Ce ne sont pas quelques bonnes femmes avec des verrues qui vont t'effrayer !"

Dépliant une carte, le jeune Septim continua :

" Nous n'avons pas le choix, le Roy nous attends et contourner les Marches de Falcastre par le nord nous fera perdre trop de temps. Le plus court est de prendre le bateau pour traverser la Baie de la Néra.. , Otto pointa la ville de Port Karan sur la carte et le visage de Prévôt se referma et il maugréa :
Je crains plus la main noire du maître de Falcastre que quelques contes de paysans avinés..

La route la plus sûr est la plus directe : il nous faut longer les rives de l’ile de Chypre, propriété de Baudouin.
C'est un fervent adorateur de Podeszwa, comme toi.. et le seigneur de Samarie n'a jamais montré d’hostilité envers les membres de l'Administration royale traversant son territoire... "

Tout en parlant, Otto se tourna sur sa selle et avisa la troupe qui les suivait :

" Avec notre petite troupe nous ressemblons plus à un convoi de riche pèlerins qu'une armée en marche, nous devrions passé inaperçus. "

Dernière modification par Carmas (2020-05-10 12:57:04)

Robert 1er de Carovar

Re : Un voyage organisé

Robert grommela quelques jurons, parmi lesquels on pouvait deviner des mots comme eau ... coulé ... noyé ...
"Bon, et bien en route !
Enfin en barge plutôt ..."

La petite troupe monta à bord de l'embarcation. Celle-ci tanguait en raison des flots quelque peu agités et des mouvements des chevaux.
Robert continuait de râler dans sa barbe.
Puis il choisit de faire bonne figure.

"Podeswa nous protégera même au large de l’île de Chypre !
Les fidèles le prient davantage depuis quelques temps. Je vais d'ailleurs prier aussi pour qu'Il nous protège pendant la traversée"

Le batelier détacha l’amarre et la barge partit au large en direction des terres des Templiers.

Après quelques minutes, Robert eu des nausées, la petite houle avait eu un effet quasi immédiat.
Il finit par vomir par dessus bord, le visage penché sur les eaux tumultueuses de la Néra.

Dernière modification par Hubert de Montmirail (2020-05-10 19:06:17)

Otto 'Gladio' Septim

Re : Un voyage organisé

La troupe, entassée avec les chevaux sur le pont, n’en mènait pas large. L'étroitesse de l'embarcation et la houle rendirent rapidement le voyage angoissant.

Otto scruta les hommes.. Certains arpentaient le pont à la recherche d'une place pour la traversé, pendant que d'autres tentaient de calmer les chevaux nerveux.
Les marins, habitués à naviguer, parcouraient l'embarcation de long en large, arrimant des cordes et hissant les voiles.

" La traversée ne va pas être de tout repos .. "

Se tournant vers Robert, Otto comprit qu'il ne devait pas attendre de réponse dans l'immédiat. Reportant alors son attention sur le capitaine,  qui était entrain de hurler des ordres à l'attention de son équipage tout en buvant goulûment dans une outre.

" Plus vite, gibier de potence !! "

Sortant sa carte, Otto héla le marin.
" Capitaine ! Dans combien de temps pouvons nous espérer débarquer ? Plus vite nous remettrons pied à terre mieux se sera. "

Le capitaine, un homme d'un âge mur à la tignasse grisonnante, portant fièrement un nez rosacée par le vin au milieu d'un visage bouffi, reporta son attention sur Otto. Le capitaine bu une autre gorgée en s'égosillant.
“ J’vois qu’votre ami l’a pas bien l’habitude d’ naviguer ! , le capitaine regarda la carte, hum.. Si l'vent nous reste favorable, puisant une autre ration de sa gourde, il traça l'itinéraire avec son doigt..
" Si on arrive à pousser assez vers l'nord, entre Port Karan et la pointe du Lys, pour prendre le courant de l'est qui pousse derrière l'île de Chypre.. humm .. Nous devons voir la côte rapidement, demain avant midi, j'dirais. "

En se rapprochant , l’odeur de l’haleine aviné du capitaine donna la nausée à Otto. Le Serpent se redressa pour éloigner son visage et jugea l'individu du coin de l’œil.. pas très rassuré de la situation.
Le capitaine se redressa à son tour, sirotant inlassablement dans sa gourde, avant de continuer :
" Concernant mon paiement.. Gustave m'a dit d’ m’adresser à vous.. et j' préfère être payé d'avance. "

Otto fronça les sourcils, excédé, et planta ses yeux dans ceux de l'ivrogne, qui trouvèrent rapidement la direction du sol.

" Vous serez payé quand nous aurons tous débarqué, comme convenu. "

Exaspéré par l'individu, le Glaive d'Aguilar replia sa carte. Au même moment, un vomissement de Robert attira son attention.

* Nous voilà bien engagé, pensa t il en soupirant, Espérons qu'un Dieu puisse entendre tes prières, Robert .. *

Dernière modification par Carmas (2020-05-11 11:23:57)

Robert 1er de Carovar

Re : Un voyage organisé

Robert avait vomis à peu près tout ce qu'il pouvait.
Ne lui restait que ces horribles nausées qui ne risquaient pas de disparaître tant l'embarcation tanguait.

Otto ! Bordel Otto il faut accoster !!!
Ce capitaine doit être un karanien doublé d'un fidèle des anciens Dieux tant il navigue mal !!!!
Je veux débarquer Otto !!!

Incapable de regarder où que ce soit mis à part en direction des vagues qui secouaient la Néra, Robert suppliait Otto d'ordonner que l'on accoste, histoire que son supplice prenne fin.

Sérieusement Otto ! Je veux poser pieds à terre !

Les nausées continuaient et Robert finit par renvoyer de la bile faute de matière consistante à vomir.

Dernière modification par Hubert de Montmirail (2020-05-14 07:03:55)

Otto 'Gladio' Septim

Re : Un voyage organisé

Otto ravala sa colère et apostropha le capitaine

“ Capitaine ! Vous ne pouvez rien faire ?! “
L’homme dévisagea Robert, le visage dédaigneux et dit :
“ Pfeuh ! Quelle plaie ! Il va salir tout le pont ! ”
Otto perdit patience et saisi l'homme par le col.
“ Tu parles à un noble, freluquet ! Un peu de respect ou je  me chargerais de te l’enseigner ! "
Otto lacha brusquement le capitaine. Déséquilibré, celui-ci tenta tant bien que mal de se rattraper, les bras d’agitants dans les airs, mais il s’écroula de tout son poids sur le pont, sous les ricanements des hommes d’armes.

Pris entre rage et peur, le capitaine du bateau se releva comme il pouvait, l’alcool limitant grandement ses capacités.
Un jeune mousse s'interposa timidement, tendant un petit morceau de bois à Otto
“ Messire… j’ai des racine de Belle-jambe… c’est ..Euh .. ma mère qui me la donné.. Ça fera passer le mal de mer..normalement.. "

**

Après quelques heures, la nuit était tombé et Robert s’était endormit à même le ponton, contre la rambarde qu’il n’avait pas lâché de tout le voyage, la racine du jeune mousse entre les dents.
La nuit était froide, la brise marine soufflait la fraîcheur iodée de la mer, et par moment la force du vent faisait claquer les voiles. Seul quelques ronflements venaient rompre la monotonie de la houle sur la coque.
Otto regarda Robert, enroulé tant bien que mal dans une cape trop petite, transi de froid. Le jeune Septim sourit en coin.
* Il faut s'endurcir, Robert ! *, pensa t il.

Marchant d’un pas léger jusqu'à la proue, le jeune seigneur regarda l'horizon..
Au nord, les lumières de Port Karan, pas plus gros que des lucioles dans la nuit, le laissèrent pensif.
Debout face à l’horizon,  Otto était prit dans ses pensées.. La Prévôté, le règne d’Arkéon, la gestion du Serpent d’Or et ses nouveaux territoires le préoccupé. 
Après un moment, le clapotis de l’eau sur la coque se fit plus lointain, plus diffus.. Le temps ralenti, comme aspiré par un rêve..
Une brise souffle, portant un murmure..
“ Pé-ni-tence…” l'intonation était lente, presque scandée..
Un frisson lui parcourut l’échine, serrant ces tripes. Le souffle court et l’oreille tendue, le seigneur de la Néra tendit l'oreille pour suivre la voix.
“ Pé-ni-tence… Pé-ni-tence...“ répétait inlassablement le murmure du vent
Avançant lentement, il s’approcha du bord de l’embarcation.. les murmures semblait venir de la mer elle même..
“ Pé-ni-tence…”

* Quelle est cette sorcellerie ? * se demanda t il.
Prudemment, la main sur la garde de son glaive, Otto s’approcha de la rambarde.. Lentement, il tendit le cou et se pencha par dessus bord.
“ Ahh ! “
La vision qui s’en suivit fut celle de l’horreur elle même. Le visage décharné de Charles de la Pétaudière, marqué du sceau ensanglanté d’Yggnir sur le front, était là, ses yeux de damnés plantés dans ceux d’Otto !

Surpris, ou apeuré, Otto recula brusquement, tombant à la renverse dans la précipitation.
La vigie de garde arriva rapidement, s’enquérant de la situation.
“ Monseigneur, tout va bien ? ”
Encore choqué, Otto s’était relevé et fixait la rambarde.
“ Retourne à ton poste ! ”, ordonna t il à la vigie, le congédiant d’une geste sec.
Dégainant lentement son épée, Otto avança à nouveaux vers la rambarde, la ou il avait vu l’horreur.
Aussi prudemment que les circonstances l’exige, il tendit le cou pour voir par dessus bord.
Plein d’appréhension, les secondes paraissaient des heures. Le souffle haletant et la main crispée sur le Glaive d’Aguilar, Otto se pencha à nouveau. Mais cette fois il ne vit que de l’eau, dont le reflet de la lune illuminait les ondées.
Regardant à droite, puis à gauche.. Rien. Guère rassuré, Otto entrepris de faire le tour du bateau. Avec prudence, l’arme toujours en main, il inspecta l’embarcation. Mais rien. Tout le monde semblait dormir à poing fermé.
Depuis son poste, la vigie regardait le manège plus qu’étrange d’Otto.. Mais se garda bien de faire une remarque.
Retournant vers la barre à la poupe du navire, Otto tendit l’oreille.. Silence..  Seule la brise sur les voiles, accompagné d’un léger ronflement irrégulier de Robert.
* Quelle folie * , pensa- t - il.

La nuit fût courte, incapable de retrouver le sommeil, Otto passa la nuit à déambuler sur l’embarcation, écoutant le silence de la mer, et regardant à intervalles régulière par dessus bord.
Après quelques heures, la lueur de l’aube pointa à l’horizon, fendant les ténèbres de la nuit, et les premiers marins commencèrent à émerger.

Le capitaine, déjà entrain de boire, arriva d’un pas lourd et dévisagea Otto. Hésitant un instant, le capitaine ne dit mots, tournant son regard vers l’horizon et Port-Karan, dont les lueurs vacillaient avec la levée du jour.
“ Ah .. Port-Karan ! “, buvant goulûment dans son outre avant de la hissé en l’air, le capitaine semblait fêter le retour d’un long voyage..
“ Quand accosterons nous ? “ demanda sèchement Otto..
“ Ahem.. nous devrions voir le débarcadère une heure, ou deux maximum.. *hips*.. “
Acquiesçant avec un rictus de dégoût, Otto se détourna et alla réveiller Robert, toujours recroquevillé prêt de la rambarde.
“ Robert ? … Robert ?! “

Robert 1er de Carovar

Re : Un voyage organisé

Secoué par Otto, Robert ouvrait les yeux lentement.
Il cracha la racine de Belle-Jambe au goût détestable, mais qui avait été très efficace pour le soulager de ce foutu mal de mer.
Il vit les lumières de Port-Karan et son visage reprit vie.
Soudain, le mauvais rêve, ou plutôt le cauchemar qu'il avait fait pendant son sommeil lui revint à l'esprit.
Il hésita un instant, puis finit par parler.

Otto ... Otto j'ai fait un cauchemar, un horrible cauchemar.

Les regards des deux hommes se croisèrent.

Il y avait Charles ... Charles de la Pétaudière. Il était la sur la barge.
Et ...

Robert hésita avant d’enchaîner. Déjà qu'évoquer Charles de la Pétaudière à Otto allait déjà provoquer le retour de certains souvenirs.

Et ... il demandait que tu fasses pénitence !
Je te jure Otto, ce n'est pas pour t'enrôler, je l'ai vu !
Comme s'il était vivant ... comme un fantôme qui se ferait un plaisir à nous hanter !

Otto ! Charles est la !

Dernière modification par Hubert de Montmirail (2020-05-18 08:02:35)

Otto 'Gladio' Septim

Re : Un voyage organisé

" Chut ! "

Otto tira Robert par le bras pour l’éloigner du reste du groupe. Les hommes sur le navire avaient entendu les propos de Robert et l’atmosphère était devenu pesante : la cacophonie de l'activité laissant place à l’écho du murmure des hommes qui complotent.

Une fois à l'écart le Prévôt se pencha vers son ami le Ministre et parla à voix basse :
“ Tu devrais évité de prononcer le nom de Charles de la Pétaudière devant les hommes. Des rumeurs courent selon lesquelles Charles aurait maudit mon nom avant de disparaître... condamné à être hanté jusqu'à que je fasse pénitence pour mes “péchés ”.
Jetant des regards suspicieux vers le reste de l'équipage, Otto continua :
" Je pensais que c’était une manœuvre de Théodoric le Prêcheur d’Ensérune, il aime agité les foules avec des commérages douteux ... et il ne cache pas son hostilité à mon égard, car j’ai épargné Charles lors de la bataille d’Aguilar.
Mais depuis quelques temps.. “

Otto s’interrompit, tournant le regard en direction du pas lourd du capitaine sur le pont, qui s’approchait des seigneurs du Serpent d’Or.
“ Nous allons accoster dans peu d’temps.. hips.., messires. Faudrait p’t’être pensé à me payer maintenant… ”
Hochant la tête sans répondre, Otto se tourna vers Robert
“ Nous continuerons cette conversation plus tard. Prépare toi, une longue chevauchée nous attend jusqu’au Champs du Benêt. Nous devrions arriver à la nuit, si nous ne trainons pas. “
Les ordres fusèrent et rapidement les hommes d’armes eurent fini de plier leur paquetage et seller les chevaux. Prêt à débarquer.

Le navire accosta sans problème et les hommes, bien entraînés, avaient rapidement déchargé le navire et s’était déjà mis en route.
Après être monté en selle, Otto lança une bourse d’or dans les mains du capitaine, qui ne cachait pas son impatience. Pour la première fois depuis leur départ, le marin au nez rosacé déposa son outre, et s’empressa de compter les pièces.
“ Vous n’avez pas confiance ? “ s’offusqua Otto
Guère gêné, le capitaine s’inclina en continuant de compter.
“ Si, si, monseigneur.. C’est pour être sûr. “
“ Pfeuh “, c'est avec un soupir de dédain que Otto tira sur les rênes de sa monture et s'élança à la suite du groupe.

Sans perdre de temps, le groupe prit une allure rapide, soucieux d’arriver rapidement à destination.
Il n’y avait guère de bavardage dans la colonne, les hommes étaient à l’affût et guettaient les moindres mouvements ou bruits suspects le long du chemin.
“ Si des maudits brigands osent nous attaquer nous saurons les recevoir ! “, déclara un homme d’arme au milieu de la colonne.

A ces mots, ses camarades répondirent tous en coeur :
“ Ahou “

Otto 'Gladio' Septim

Re : Un voyage organisé

La distance entre le débarcadère et la plaine du Champs du Benêt, le domaine de Ribou le Dingue, fût rapidement parcouru. La troupe ne marquant qu’un seul arrêt, afin d’abreuver les chevaux.

Après avoir traversé un vallon, dont le nom leur était inconnu. Ils passèrent en vue voir l’ancien forteresse de Gaïa, dont les récentes batailles avaient laissé des traces. On pouvait voir une brèche béante dans le mur d’enceinte de la forteresse.
Un drapeau portant le blason de la compagnie de la Chope Mousseuse flottait sur le donjon. Otto sourit, satisfait de voir que l’ancien membre du Serpent avait gardé l’âme guerrière. Mais ce n’était du goût de tout le monde, et on pouvait entendre les jurons qui émanaient de la colonne.
“ Gambrinus le traître ! “
“ La compagnie de la Chope est qu’une bande d’ivrogne ! “
“ Les bedonnants se sont acoquiné avec De Karan, pour sûr qu’ils se sont vendus ! “
Rapidement lassé, Otto haussa le ton :
“ Silence ! Cesse de rêvasser et rester alerte ! “
“ Oui, seigneurs “ répondirent en cœur les soldats.

La colonne continua ainsi sa route sur plusieurs lieux avant d'arriver au devant d’une plaine, et au loin, le fief de Ribou : leur étape.

Parcourant du regard l’horizon, les hommes pouvaient voir le Marais aux Sorcières au sud, domaine de Jusquiame de Sologne.
De sombres rumeurs couraient dans tout l’Ouest à propos de sabbats organisé par d’obscur mages noirs, lors des pleines lunes. L'endroit était réputé pour être dangereux, et rare était les étrangers à osés s'y aventurer.
Des rapports selon lesquels le port royal des Black Tower, propriété du mystérieux Pellehun et situé en plein milieu du marais, était laissé à l'abandon. 
Plusieurs hommes pestèrent et crachèrent par terre, incantant prière et mantras pour se protéger.

A l'écart du putride marais, le domaine de Ribou était idéalement situé, sur une terre fertile entre les coteaux de Pöntê-növu au Nord, et les limons du marais au Sorcières au sud. Les céréales issues des champs était convoyés jusqu'au Grand Champ de l'Est, propriété du Serpent d'Or. De là, les denrées était répartis sur le territoire du Serpent selon les besoins, ou vendu au plus offrant.
Depuis plusieurs années le commerce était en pleine expansion dans l'Ouest. Les bonnes récoltes, accompagné d'un projet de structuration et de hiérarchisation des provinces y étant pour beaucoup, assurant confiance et stabilité aux marchands de passage. Les milices de Falcastre sillonnaient les routes commerciales, nettoyant les itinéraires de leurs vermines.

La journée passa, et la lueur du soleil laissa doucement place aux ténèbres de la nuit. La fatigue marquait sur le visage des voyageurs, et les chevaux écumant, était à bout de souffle.
Le groupe de voyageur arriva au domaine à la lueur des torches. Les champs étaient vides : les paysans déjà dans leur chaumières. Seul un garde, dont l'armure flamboyait du reflet des torches dans la nuit, était visible à l'entrée du village.

Éperonnant sa monture, le jeune Septim avait le visage cireux, des cernes sous les yeux et semblait plus âgé que la veille.. Otto se rapprocha du seigneur du Carovar. En se penchant vers lui, il parla à voix basse.

“ Robert, je vais te demander de rester discret concernant les rumeurs sur le fantôme de Charles.. Nous avons déjà assez de problème à gérer, sans agité plus les hommes avec des commérages de bonnes femmes. Et je ne voudrais pas que les serfs du Dingue prennent peur.. “

Robert 1er de Carovar

Re : Un voyage organisé

La chevauchée avait permis à Robert de reprendre ses esprits. L'arrivée au Champ du Benêt le réconfortait par le fait qu'elle laissait les marais aux sorcières derrière lui.
En entrant dans le fief de Ribou, Robert remarqua tout de suite l'auberge "Bouffe de Ouf" avec ses lumières chaleureuses, son fumet alléchant et son joyeux brouhaha.

Otto, on ne mangerait pas un bon rôti dans cette auberge ?
J'ai besoin de reprendre des forces !

Otto 'Gladio' Septim

Re : Un voyage organisé

Otto observa l’auberge que lui désignait Robert, le brouhaha produit laissait penser que l’établissement était bondé.
“ Je suis étonné de ne pas voir plus de garde par ici.. ”

La nuit était déjà tombé, et les rayons du soleil ne laissait paraître qu’une fine lueur rougeâtre à l’horizon. Les rues étaient désertes, sales, jonché de restes d’excrément, de trous d’eau et de toute sorte de déchets. L’odeur de décomposition, mêlé à celle des animaux et de l’humidité embaumaient l’air d’une puanteur atroce.
Les maisons faites de bois et de boues, dont plusieurs n’avait qu’un simple toit de paille, ressemblait plus à un taudis qu’à un paisible village.

La pauvreté évidente du village, accentuer par l’obscurité de la nuit, et les rues désertes, faisait planer une atmosphère étrange, presque lourde sur les voyageurs.
Otto acquiesça vers Robert et déclara d’un ton las :
“ Allons voir cette auberge.. “

En avançant, l’écho du bruit des sabots résonnaient contre les murs en torchis. Les reflets des ombres vacillantes sur les masures fini de crisper les hommes, qui jetaient des regards inquiets vers les habitations, se sentant épié de toute part.
Devant ce triste spectacle, le visage plein de dégoût, Otto regarda Robert. Le sire de Carovar avait replié sa barbe devant son nez, tentant vainement de filtrer quelque peu l’odeur nauséabonde.

Après quelques centaines de mètres, le groupe arriva devant un grand bâtiment de bois d’où la clameur s’échappait. Alors que le groupe s’approchait, une silhouette massive en émergea. Avançant d’un pas leste malgré sa lourde armure, il ne semblait pas très âgé, et l'imposante épée bâtarde qu'il portait à sa ceinture ne semblait pas gêner ses mouvements. Approchant d'un pas rapide les voyageurs, l’homme inclina le buste et parla d'une voix forte:
“ Ho messeigneurs ! C’est qu’vous arrivez pas d’bonne heure, on vous attendait plus ! L’seigneur Ribou m’a confié la mission d’sécurisé vot’ route sur la Terre des Simples. Ouaip. C’moi qui commande les troupes ! “
L’homme en armure bomba le torse puis écarta les bras en signe d'accueil, et continua sur le même ton rustaud :
“ Messeigneurs, bienvenue aux Champs du Benêt ! L’maître des lieux c’est l’Goupil. Il est parti s’pioter... il vous recevra p’tet ben d’main matin. “

Otto avait déjà vu ce jeune homme là quelques part, mais la faible lumière du jour tombant n’était pas suffisante pour bien distinguer parfaitement son visage, et il dû plisser des yeux pour enfin voir son visage.
“ N’êtes vous pas le champion de Ribou … Gauderic ? c’est exact ? Je me souviens de votre participation plus qu’honorable lors du Tournoi du Dragon des Glaces. “
Ces paroles furent accueilli par un sourire fier et enthousiaste du jeune homme.
“ Vous r’appellez d’moi messire ! C’est un bel honneur qu’vous m’faites ! “
“ Nous savons reconnaître les hommes vaillants… Maintenant, montre à mes hommes ou sont les étables, il faut desseller et abreuver nos chevaux. La route a été longue, nous sommes fatigués, avons faim et il nous faut partir tôt demain. “, répondit Otto d’un ton sec.
Le jeune Gauderic, rempli d'orgueil d’avoir été reconnu par les Seigneurs du Serpent, parla d’une voix plus forte, le menton relevé..
“ Gontran va faire d’la place pour vos ch’vaux. Vos hommes ont cas l’suivre ! “

Gauderic se tourna alors et hurla à plein voix en direction d’un bâtiment proche.
“ GONTRAN ! “
L’air de rien, il se tourna ensuite vers le groupe, continuant la discussion :
“ Pi’ après, vous p’vez allez becter à l’auberge. C’est qu’leur graillons est vachement bon. Et l’Genièvre c’est une spectaliste d’l soupe d’ lard à l’ail ! Magnifique. “
Otto acquiesça, en mettant pied à terre, prêt à demander à Gauderic des nouvelles de Ribou, mais celui-ci, hurla à nouveau
“ GONTRAN BORDEL ! “
Surpris par cet homme incongru, ou éreinté par le voyage, Otto se ravisa et  ne demanda pas plus d’informations. 
Après quelques instant de flottement gênant, et une troisième sommation injurieuse, un jeune homme au cheveux long et blond sortit en courant de l’étable. Il était à demi nue et tenait sa chemise à la main.
Dépité, Otto soupira en tendant les rênes de sa monture à un garde de l’escorte. Après avoir ajusté sa ceinture, il fit signe à Gauderic d’ouvrir le chemin. Une partie du groupe se détacha, emmenant les chevaux à la suite de Gontran, pendant que le reste des hommes emboitait le pas du jeune général et entra dans l’auberge.

Dernière modification par Carmas (2020-05-27 12:49:04)

Robert 1er de Carovar

Re : Un voyage organisé

Tous les hommes de la petite troupe s’assirent à une même longue table en bois.
Otto et Robert côte à côte au centre de la tablée.
Les braises de la cheminée réchauffaient les corps des hommes qui avaient bien besoin de sommeil.
L'aubergiste se mit à découper de belles tranches dans les poulardes qui doraient devant la cheminée.

Robert pris une large portion de topinambours pour accompagner sa volaille.
La nourriture réconfortait autant que le feu de la cheminée.

Bon, maintenant que nous n'avons plus à naviguer, le chemin sera plus agréable.
Le dingo de Ribou n'a même pas pris la peine de nous accueillir, je compte bien reprendre la route tôt demain matin pour lui échapper.

Robert continua à engloutir son repas en l'accompagnant de larges rasades de vin.

Puis il alla se coucher en saluant Otto et la tablée de soldats.

Dernière modification par Hubert de Montmirail (2020-05-31 10:21:07)

Otto 'Gladio' Septim

Re : Un voyage organisé

Otto salua Robert et continua d’écouter un Gauderic enivré, en pleine représentation, quelques peu burlesque, de son exploit au Tournoi du Dragon des Glaces.

“ J’vous l’dis ! L’j’ai pris par l’bras l’bougriot, et vlam ! “
L’imitation titubante de la scène fit rire les spectateurs, qui applaudissaient et encouragaient le jeune soldat.
Otto sourit devant l’évident talent de comédie de Gauderic.

Mais le jeune Septim était inquiet. Des rumeurs couraient dans l’auberge, à propos de mouvement de troupes en direction de l’ouest.. En direction du Territoire du Serpent d’Or.
Depuis leur départ, Otto n’avait pas eu d’information à ce sujet, et tout semblait calme… Trop calme peut être… Une rébellion était elle fomenté dans l’ombre ?

Otto craignait le pire, le Roi Arkéon n’était guère apprécier et de nombreux seigneurs ont les dents longues. Après avoir faire de la place sur une table bien rempli, le seigneur de la Néra sortit sa carte et observa la distance qu’il restait à parcourir jusqu’au Château d’Ygör. La route devrait être plus tranquille, les chevaliers de Baudouin de Samarie assuraient la sécurité sur les routes emprunté par les pèlerins podeszwistes.
Pointant l'itinéraire du doigt, il se stoppa sur un point précis.
“ Damas ... “ pensa Otto, songeur, avec une pointe de regret.

Après quelques instant de réflexion, Otto plia la carte et se leva de sa chaise. Adressant quelques salut à l’assemblée, il se tourna vers ses hommes d’armes, déjà bien enivrés eux aussi, et parla d’un ton sec :
“ Veillez à ce que les chevaux soit prêt à l’aube, nous partons aux premières lueurs. “
Gauderic héla, et Otto fit un signe de main, soucieux éviter un échange surement trop long avec un Gauderic aviné.

Avançant jusqu'à l’escalier menant aux chambres, Otto entendit les murmures des hommes dans son dos..“ C’est plus le même depuis la fin de la Croisade ..”
“ On raconte qu’il perd la tête et parlerait aux ombres la nuit. “
“ On dit même qu’il serait possédée? Ouaip ! ” enchérit un autre.
“ Il paraitrait que Théodoric prêche que le Septim aurait perdu les faveurs d’Yggnir, qu’il serait devenu… faible ! ”

Otto serra les dents, ses jambes étaient lourdes, et le manque de sommeil se faisait sentir. Sentant les regards pesants des hommes derrière lui, il hésita un instant... mais bien trop las pour se quereller, il se renfrogna, bombant le torse pour faire bonne impression.

Ruminant sa punition contre le précheur Théodoric, le Glaive d'Aguilar monta les escaliers avec l’esprit torturé et, las de fatigue, connu sa première nuit calme depuis un moment.

Otto 'Gladio' Septim

Re : Un voyage organisé

A l’aube, la troupe était déjà en selle, prête à partir.
Un fin brume recouvrait de son voile le village encore endormit.

Dans la fraicheur du matin, Otto serra sa cape autour de ses épaules et chercha un officiel du regard...
Personne...
Se tournant vers la troupe, dont la plupart avec le visage marqué par l’excès de boisson de la veille, Otto soupira et marmonna :
“ Tss, trop de laissé aller dans ce village. “
“ Gauderic doit cuver sa piquette “ rétorqua un homme en arme en riant, rapidement accompagné par plusieurs de ses camarades.
Secouant la tête de gauche à droite, le Serpent salua un Robert bien reposé et talonna sa monture.
" En route ! "
Quelques chevaux piaffèrent, puis la troupe se mit en marche.

Alors que le groupe s’apprêtait à franchir les portes du domaine, des cris se firent entendre.
“ Messires ! Messires ! “
Un homme bedonnant, richement vêtu d'un couvre chef et d'une longue tunique surmonté d'une épaisse fourrure, dévalait à toute vitesse la motte castrale. Tel un illuminé, l'homme courait en agitant les main au dessus de sa tête.
“ C’est Le Goupil, le maître des lieux il me semble.. On dirait qu'il tient quelque chose dans la main...“, dit un homme.
Otto fit moue, et ne voulant pas perdre de temps, il grogna :
“ Vite ! avançons. “
Les rênes claquèrent et la troupes s’éloigna du Champs du Benêt au petit trot, sous les appels répétés du Goupil.

**

Une partie de la mâtiné s’écoula sans que les voyageurs ne croisent âmes qui vivent.
C’est peu avant midi qu’un cavalier se fit voir à l’horizon.
Plissant les yeux, Otto distingua le blason du “Porc”, un dévoué de sa famille issu d'une riche famille de Cuxac, dont les talents de gestionnaire était respecté de tous. Suite à la prise de pouvoir du fils de Sévère, l'homme avait connu une ascension fulgurante au sein de l'administration des provinces des Septim et avait été adoubé.

S’arrêtant sur place, Robert et Otto attendirent que l’homme en monture approche.
Mais alors que le cavalier n’étant pas à leur hauteur, une troupe plus importante émergea au loin, à l’horizon.

Serrant les dents, Otto se tourna vers le ministre des Cultes :
“ Ce n'est pas bon signe … “

Quand le cavalier arriva à hauteur de la troupe, le messager tendit immédiatement un message, scellé du sceau de la Prévôté.

Monseigneur,

Plusieurs seigneurs rebelles ont lancer des attaques coordonnées contre les possessions du Roi Arkéon, prétextant une mauvaise répartition des territoires au sein du Royaume. La guerre est déclaré.
Un avis public a été émis par le seigneur Aposs Troff, appelant d’autres seigneurs à la sédition.
Vous sachant sur les routes, et craignant pour votre sécurité, j’ai pris la liberté de venir à votre rencontre, accompagné d’une troupe en armes.

Gnathon Veraque

“ Maudit soit les traîtres ! “

Se tournant vers le reste du groupe, le Prévôt leva la missive en l’air et déclara :
“ La guerre est déclaré ! Plusieurs vils seigneurs ont attaqué le Roi ! “
Des clameurs d’indignation s’élevèrent, et Otto se retourna vers le messager :
“ Informe Gnathon que nous allons à sa rencontre. Qu’il envoie un message à Ensérune, il faut mobiliser les troupes sans délai, et collecter des informations sur les armées en marches. Envoyez des espions sur place, et un émissaire au Roi, nous devons nous enquérir de sa situation. “

Reportant son attention sur Robert, il continua :
“ Navré cher ami, mais je crois que nous n’irons pas à Damas. “

Robert 1er de Carovar

Re : Un voyage organisé

- La guerre ! Voila ce qu'il arrive quand certains bandits veulent se faire passer pour des Robins des bois ... Ces fourbes manants qui se prétendent seigneurs vont mettre le Royaume, qu'ils ne peuvent plus contrôler, à feu et à sang

Regarde Otto dans les yeux.

Otto, il ne faut pas les laisser faire ! Il faut libérer notre bel Okord du joug de ces gredins !

Puis devient pensif quelques secondes
Et retrouve le regard d'Otto.

M'est avis qu'il faut redonner un vrai cadre au royaume. Il faut l'unir et visiblement ce sera par la force !
Pourquoi éviterions nous Damas ? Car au contraire, nous y trouverions l'occasion de gagner le soutien du prince Baudouin, non ? Pourquoi se priver de cette chance ?

Allons ! Partons sur le champs, nous n'avons plus de temps à perdre !

Et Robert mit sa monture au galop, faisant signe à l'escouade de le suivre. Ils iraient à Damas, quoiqu'en dise Otto !

Dernière modification par Hubert de Montmirail (2020-06-12 17:48:50)

Robert 1er de Carovar

Re : Un voyage organisé

La troupe avec toujours Robert à sa tête avait chevauché deux jours durant.
Voici les hommes aux portes de Damas. Du haut de leur colline, ils pouvaient apercevoir la forteresse de Corélie sur son île.

Elle s'élevait fière comme un gardien du bras du Grand Canal.
Un peu plus au loin, apparaissait les hautes tours du château d'Ygor.

Otto ! Nous voici aux portes de Damas. Faisons une halte dans la cité podeswite, le katadra érigé vaut le coup d'oeil.
J'en profiterai pour me recueillir.
La place est sure et nous traverserons le bras du canal de jour.
Qu'en dis tu ?

Robert regardait son vieil ami, l’œil pétillant.
Il ne pouvait imaginer qu'Otto refuse.

Dernière modification par Hubert de Montmirail (2020-06-20 18:00:12)

Otto 'Gladio' Septim

Re : Un voyage organisé

La troupe s'était étoffé.
Les hommes de Gnathon Veraque avait rejoint le groupe, et à présent ce qui pouvait passer pour un groupe de riche pèlerin il y a peu, commençait à ressembler à une petite armée, lourdement équipé pour la guerre.

Otto dévisagea Robert..
Il savait que lorsque le Carovarien avait quelques chose en tête, il était difficile de l’en détourner. Aussi, après un long soupir, le seigneur Septim se tourna vers Gnathon.
“ Veraque ! Rejoins le Château Ygör, je te confie les affaires courantes de la prévôté. Tu as toutes les prérogatives, mènes à bien les projets en cours, la guerre ne doit pas nous détourner des réformes dont le Royaume a besoin.
Nous resterons à Damas quelques jours, puis nous répondront à la trahison, avec violence et sévérité. “
Gnathon, un homme de forte corpulence, dont le nez écrasé sur son visage le forçait à renifler régulièrement, inclina la tête :
“ Monseigneur, ce sera fait selon vos désirs. “
Les ordres fusèrent, et le groupe se scinda. Quelques fidèles resterait avec Otto et Robert. Le reste de la troupe avait emboité le pas de Gnathon et s’était déjà mis en route pour Château Ygör.

“ Tss, essayons d’être discret… , Robert.
Il nous faut cacher les blasons, je ne voudrais que les paysans paniquent en nous voyant. “
Les hommes restants eurent à peine le temps de ranger armes et armoiries, que Robert, ragaillardit par sa Foi, fonçait déjà en direction des portes de Damas.
“ Monseigneur.. Est ce vraiment une bonne idée ? “, demanda un homme d'arme.
Otto ne répondit pas. Perdu dans ses pensées, ils éperonna sa monture et suivit Robert.

Robert 1er de Carovar

Re : Un voyage organisé

La troupe fit son entrée dans Damas.
Immédiatement tous virent la chapelle podeswite.

Otto ne pu retenir son cri
Robert !!! Mais !
Mais ce n'est pas un Katadra !!!

Robert sourit et continua a guider la troupe vers la meilleure auberge de la cité.
Une fois descendu de sa monture, il répondit à Otto.

Pas un Katadra ?
Ah ... et bien non, ce n'est pas un Katadra.
Robert riait à gorge déployée
Mais avoue que c'est une sacrée belle chapelle !
Agrandie, elle pourrait être un Katadra !

Otto se trouva déconfit.
Robert savait très bien que s'il avait parlé de chapelle, personne ne l'aurait suivi à Damas.

Allons nous installer, puis nous irons visiter la chapelle de Damas.