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LIVRE I/ L'exil
L'été est chaud, trop chaud même sur cette petite île couverte de forêts de montagnes et de maquis, les cigales chantent, les cochons sauvages dorment... et les maisons brûlent. Encore une expédition punitive, la dernière, puisque le dernier bastion des insurgés flambe comme de la paille. La plupart sont en train de s'enfuir...
Guillaume était en queue du convoi des réfugiés, ils fuyaient la ville et se dirigeaient vers un petit port naturel où un cogue était amarré. Il se retourna une dernière fois pour voir la ville où il avait grandit, et où il venait de voir son père mourir. Puis il fît galoper son cheval pour aller à la tête de la colonne.
Ils étaient déjà une petite dizaine à bord du navire quand des cavaliers déboulèrent sur la crête de la colline toute proche, les réfugiés étaient trop lents, très vite ils commencèrent à se faire massacrer les uns après les autres...
La bateau dût prendre la mer très rapidement, sous une pluie de flèches, mais réussit à se mettre hors d'atteinte des projectiles.
Guillaume était perdu dans ses pensées, il ne savait quoi faire, à quoi penser, qu'est ce que l'avenir allait réservé à ces quelques réfugiés? C'est à ce moment là qu'il senti une immense paluche s'abattre sur son épaule.
"Alors gamin on regrette déjà la maison?" lui demanda le géant qui faisait office de capitaine.
Guillaume se tourna vers lui l'esprit encore un peu brumeux: "Je me demande surtout ce qu'on va faire maintenant, on n'a aucun endroit où aller."
-"En soit pas si sur mon garçon, j'ai entendu parler d'un petit royaume coincé dans le trou du cul du monde, c'est assez loin d'ici mais on devrait pouvoir aller s'installer là bas, il paraît qu'ils sont plutôt coulants pour laisser les étrangers s'installer"
-"Il s'appelle comment ton royaume? Et t'es sûr qu'on croisera pas d'anglo-saxons là bas? "
-"Okord, et je suis sur de rien mon gars, tout ce que je sais c'est qu'on devrait pouvoir s'y installer, et loin comme c'est si y a des anglois là bas je pense pas qu'ils aient entendus parler de nous!"
En pleine mer, il est difficile de trouver ses repères, à part l'eau salée qui fouette doucement la coque du navire, plus rien ne rythme le vie des hommes...
Le ciel était d'un azur magnifique, pas un seul petit nuage ne troublait cette vision de paradis, le soleil réchauffait paresseusement les occupants du bateau, quelques cannes à pêche étaient suspendues des deux côtés du navire, la vigie s'endormait à moitié, perché en haut du mât. Tout s'anima d'un seul coup.
La voile se gonfla d'une bourrasque, la vigie hurlait et gesticulait dans tout les sens, Guillaume fût le premier à sortir de sa torpeur et se rua à la poupe pour regarder dans la direction indiquée par la vigie. Trois voiles à l'horizon, des pirates peut êtres?
"Aux armes, tout le monde aux armes! Prenez les gaffes et à vos bancs de nages on va essayer de les distancer!"
C'était le capitaine qui gueulait ses ordres à la ronde. Guillaume suivit mécaniquement, il mit un casque, prit un bouclier et une épée courte sur un râtelier puis récupéra son arbalète et ses carreaux avant de se cacher à la proue du bateau.
"Qui sont-ils?" demanda Guillaume en regardant une fois de plus par dessus la balustrade.*
"Des pirates peut être? Ou des anglois?" lui répondit un homme en armes qui avait l'air bien apeuré.
"Souquez ferme! On va leur mettre une de ces piquette à ces branleurs vous allez voir! Aller encore, hé toi là! On est pas en vacances reprend moi cette putain de rame!" Le capitaine continuait d'hurler ses ordres, c'était la course pour échapper aux navires inconnus...
Pendant une dizaine de minutes tout alla bien, puis les réfugiés commencèrent à s'écrouler les uns après les autres, ils étaient fatigués, pas assez préparés, de piètres rameurs pour la plupart. Toute leur verve ne servit à rien les inconnus se rapprochaient toujours plus à une allure très cadencée. Ce qui devait arrivé arriva, les navires ennemis finirent par rattraper le cogue des réfugiés...
C'était des pirates! Guillaume ne s'en aperçut que quelques secondes avant qu'ils jettent un bout sur le cogue pour le maintenir collé à leurs puissantes galères. Immédiatement il pointa son arbalète sur un des pirates qui sautait sur le navire, et lui ficha un trait en plein dans le crâne, il réarma le mécanisme, tira à nouveau, puis rangea son arbalète et dégaine son épée, tout allait se jouer au corps à corps maintenant.
Les pirates étaient en grand nombre, ils sautaient sans interruption des trois navires qui enserraient le bateau des réfugiés. Guillaume pourfendait tant et plus, se protégeait de son bouclier se démenait comme un beau diable. Il finit par se retrouver dos à dos avec le capitaine du navire, l'intendant de sa famille et quelques autres survivants, ils étaient couverts de sang, on ne voyait plus les planches du pont tant les cadavres s’amoncelaient.
Néanmoins les pirates ne se découragèrent pas et lancèrent un nouvel assaut, Guillaume perdit immédiatement son casque et donnait des coups d'épée à droite et à gauche dans le tas, en s'abritant derrière son bouclier, on ne pouvait pas parler de combat à proprement parler, ce combat là rappelait un bordel aux heures de pointe qui aurait prit feu. Un pirate avec un casque à cornes abattit sa hache, le bouclier en lambeaux Guillaume ne put que se jeter en arrière pour éviter de se faire fendre le crâne. Mais la hache pénétra profondément dans sa chair et lui déchiqueta la partie droite du visage, en lui faisant perdre un oeil.
Acculé et encore moins nombreux, ce qu'il restait des réfugiés étaient entassé dans la petite timonerie. Derrière la horde armée ils voyaient nombre de pirates s'enfuir avec des caisses pleins les bras, puis tout à coup ils partirent tous et leurs navires s'éloignèrent à nouveau à grands coups de rame cadencé.
Le capitaine du cogue se mit alors à soigner la blessure de Guillaume:
"Bordel son oeil est foutu!"...
Après quelques jours de navigation pénible, le navire toucha enfin terre. Ils étaient arrivés en Okord.
Les quelques réfugiés échouèrent le navire sur une plage, non sans mal et après plusieurs tentatives. Guillaume partit en reconnaissance pendant que les autres se reposaient et commençaient à démanteler le cogue.
Marchant d'un bon pas et s'aidant d'un bâton, il traversa rapidement une petite mais épaisse forêt, avant de déboucher sur de grandes plaines cultivées, il était sur une hauteur, et visiblement, ils s'étaient échoués sur une île, coup du sort ou clin d'oeil du destin? Que de se retrouver à nouveau sur une île. Au loin, un filet de fumée trahissait la présence d'une ou plusieurs habitations. Guillaume se rapprocha donc pour voir ce qu'il y avait en face de lui, il vit alors un petit hameau agricole.
Satisfait de sa reconnaissance, il retourna auprès de ses compagnons pour les avertir de ses quelques découvertes.
Dernière modification par Bonaparte (2020-04-16 23:00:40)
Cela faisait maintenant plus d'un an qu'ils étaient installés, des avants-postes et des cités avaient émergés partout sur l'île et bien ailleurs sous l'égide des Bonaparte, jamais la famille n'avait été si puissante, même sur son île natale.
Le premier tour du tournoi royal avait été remporté et chaque jour la puissance des cités Bonapartistes s'accroissaient. Cependant une foi nouvelle, qui brûlait comme le feu d'une forge avec une soif de combustible inextinguible, emplissait le coeur de Guillaume. Sa décision était donc prise, dès la fin du Tournoi du Grand Stratège, il confierait la gestion de la Maison à son intendant et partirait en Träkbäläard.
Guillaume, dans un petite forêt anonyme, à proximité du sanctuaire de Ralgh, avec un imposant sac de voyage son épée et un bâton, s'entretenait avec son intendant Ulfric:
-"Tu auras la charge de la maison pendant mon absence, je ne sais combien de temps je partirais, ni si je reviendrais d'ailleurs... Reste fidèle à la Tour tant que tu ne reçois pas d'ordres contraires de ma part. Et n'hésite pas à faire faire quelques manoeuvres à nos troupes, nous aurons besoin de soldats expérimentés."
-"Bien seigneur, il en sera fait selon votre convenance. L'intendant s'incline qu'Yggnir veille sur vous lors de votre voyage."
Après ce court échange, le baron partit d'un pas alerte, et s'installa dans une solide barque qu'il avait prévu pour remonter le Grand Canal, il cracha dans ses mains saisit les rames et partit à un bon rythme.
L'intendant quand à lui, retournait vers la cité le sourire aux lèvres.
Au bout de plusieurs jours alternant rame et repos, Guillaume finit par arriver à la frontière occidentale d'Okord avec Osterlich, se préparant à échouer sa barque et à la cacher pour le retour, il vit arriver un puissant vaisseau qui n'avait rien d'okordien, alors qu'il se demandait encore quelles étaient les intentions des individus en question, plusieurs traits sifflèrent et se fichèrent dans la barque, qui commença lentement à prendre l'eau. Attrapant rapidement ses affaires le baron se jeta énergiquement à l'eau, faisant chavirer la pauvre barque et achevant le travail des ennemis inconnus.
Décidément je n'ai vraiment pas de chance dès que je vais sur l'eau se dit Guillaume.
Il nagea alors de toutes ses forces pour échapper au navire, heureusement la berge n'était pas trop éloignée et il réussit à atteindre une futaie et à s'y abriter avant d'être rattraper.
A l'abri d'un buisson il observa alors les hommes et attendit de voir s'ils comptaient débarquer, à son grand soulagement ils firent demi-tour.
Mais le bilan n'était pas bon, voilà qu'il se retrouvait encore avec les deux tiers de son voyage à faire, et les morceaux les plus dangereux, en étant trempé et avec seulement ce qu'il avait sur le dos et son épée. Le soleil étant en train de se coucher, il se mît en quête d'un abri et de quoi faire du feu...
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