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#1 2015-03-23 11:57:06

Morgan

Le Duché en deuil

Morgan attendait, fixant les barreaux de sa prison. Un tas de souvenirs se percutaient dans sa mémoire, tandis qu’il essayait de chasser ses pensées troublées. Edwin vint le visiter. Simple politesse ou sentiment que quelque chose manquait dans cette histoire ? Toujours est-il qu’il était là et que Morgan, posant ses yeux sur lui, se demandait comment cet allié d’antan, avec qui il avait tant partagé, avec qui il avait fondé l’alliance qui triompha de l’hégémonie des Rois Wanderer et Galzbar, pouvait nourrir tant de haine contre lui et le Duché. D’aucuns voulait que le Duché soit fort mais son pouvoir était finalement devenu trop grand pour permettre aux autres puissants de continuer si facilement leurs sombres projets. Alors Arald devait mourir.

Les échanges étaient brefs et emprunts d’une certaine distance entre les deux hommes. Soudain une immense silhouette se présenta et, ne prêtant même pas attention au Seigneur Edwin qu’il bouscula sans ménagement, Kerberos ouvrit la geôle et saisit Morgan d’une main vigoureuse. Voyant un peu de résistance de la part du prisonnier il le gratifia d’un violent coup de poing dans l’estomac qui plia en deux le Seigneur. Kerberos le saisit à nouveau et l’emmena, devant Edwin qui n’osa intervenir.

La Cour du château d’Edwin. Le carrosse de Bélial attendait. Kerberos amena Morgan au pied du carrosse et le projeta à terre. De la fenêtre du véhicule un rideau s’ouvrit laissant apercevoir le visage monstrueux de Bélial, un rictus aux lèvres.

« Ainsi vous êtes maintenant à mes pieds Morgan. C’est bien. J’ai encore plein de projets pour vous…

- Bélial, fit Morgan se relevant difficilement. Ainsi c’est vous qui êtes l’instigateur de tout cela. Rien d’étonnant, vous cherchez à répandre les ténèbres sur notre Royaume. Mais la lumière existe encore, vous ne triompherez pas.

- Ah ! Ah ! Ah ! ricana Bélial. Savez-vous du fond de votre prison que le Duché d’Arald est tombé ? Personne ne tente plus de vous délivrer et les désertions se comptent maintenant par dizaines. Vous avez échoué Morgan, vous êtes à moi maintenant !

- Jamais Bélial. Le Duché est tombé comme vous dites car j’avais laissé des consignes. Me retrouver devant vous prisonnier n’est pas à proprement parler une surprise. Votre entreprise m’était connue, même si je ne connaissais ni la date ni ceux que vous aurez choisi pour le sale travail ! J’espérais pouvoir changer quelque chose pour notre Royaume avec la couronne mais je savais que cela pouvait se résumer à notre rencontre finale.

- Peu importe, votre échec est là !

- Peut-être, peut-être pas. Il existe encore dans ce Royaume des âmes nobles qui sauront maintenant qui vous êtes et ce que vous projetez pour notre Royaume. Les ténèbres ! Je vous accuse Bélial de vouloir enfoncer notre Royaume dans les ténèbres les plus profondes qui soient. Vous êtes le mensonge incarné, n’avez-vous pas promis de me servir fidèlement et votre mieux lors de mon accession au trône ? Je vous ai nommé Porte-Parole du Royaume sachant pertinemment que vous en ferez usage contre moi et c’est ce que vous fîtes ! Pire vous avez entraîné dans la noirceur de vos dessins ceux qui prétendaient vouloir faire régner des valeurs de chevalerie dans notre Royaume. La Fleur de Lys vous avez réussi à rendre parjure à ses promesses cet ordre. J’ai encore en tête votre serment, celui de l’ordre, proclamé par vous-même : « Nous, seigneurs de l'Ouest, jurons par la présente de Charte de sauvegarder les sacro-saintes valeurs de la chevalerie, de garantir la protection des plus faibles et de venir en aide aux opprimés. » En lieu et place vous avez réunis trois fortes alliances contre une seule déjà affaiblie depuis près de quatre mois de guerre. Est-ce ainsi que vous défendez le faible et l’opprimé ? Sont-ce là vos valeurs de chevalerie. Et que dire de votre parjure, vos mensonges entachent à jamais l’ordre de la chevalerie et l’ordre de la Fleur de Lys.

- Il suffit petit Seigneur Morgan ! Vous n’êtes plus rien aujourd’hui, je vous ai vaincu et j’en goûte la saveur chaque seconde.

- Votre victoire n’en n’est pas une Bélial car je sais que vos projets ne sont pas encore accomplis. D’autres devront vous faire face mais au moins ils sauront maintenant qui vous êtes. Je sais que depuis le premier jour où………… »

Morgan ne put terminer. L’énorme main droite de Kerberos venait de lui fermer la bouche tandis que son autre main lui tenait la nuque.  Bélial fit un hochement de tête. D’un coup sec Kerberos tourna ses mains de sorte à briser la nuque de Morgan qui s’effondra sur le sol.

#2 2015-03-23 16:09:53

Bélial
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Messages : 798

Re : Le Duché en deuil

-Écœurant. Grogna Bélial en regardant le corps sans vie du Prince s'affaler dans la poussière. Mais par les dieux, qu'est-ce que vous regardez ?

Les rares témoins du funeste destin du Prince fixaient Bélial d'un air interdit, presque stupéfaits. "Les hommes et leurs idoles" pensa le Vicomte, non sans ironie. Puis il tendit le bras hors du chariot, pointant un doigt tremblant vers l'un des gardes du château d'Edwin. Celui-ci vérifia derrière lui, espérant secrètement que celui qu'on appelait "la vermine" en avait après quelqu'un d'autre.

La patte d'acier de Kerberos se posa sur son épaule et le poussa sans ménagement contre la persienne.

-Vous lui enlèverez ses vêtements et ses bijoux, puis vous l’inhumerez. Peu m'importe qu'il soit enterré sous un croisement où jeté dans un lac ; mais sa sépulture ne doit pas devenir un lieu de culte où les pèlerins viendront honorer le martyr. Pas de pendaison, pas de tête au bout d'une pique : il faut quelque chose de simple et de discret. Après ça vous direz à votre maître d'envoyer un pigeon aux principales maisons d'Okord : "Le Prince Morgan s'est ôté la vie dans sa cellule. La famille princière a tenu à procéder à l'inhumation du corps dans le plus grand secret." Dites-lui également que, comme convenu, j'arrangerai son mariage avec la fille de Morgan.

Bélial disparut derrière un petit ridean, signe qu'il avait terminé. Kerberos repoussa alors le garde en arrière, puis il grimpa sur un lourd destrier et pris la tête du cortège. Le Vicomte espérait arriver en Lugubria avant la nuit, son cuisinier lui avait promis une omelette aux œufs d'oie agrémentée des premières morilles de l'année.

Et Bélial adorait les morilles.

Dernière modification par Bélial (2015-03-23 16:21:46)


Seigneur de Ténare ; Marquis de Falcastre
Maître du Palais ; Gardien du Trésor Royal
Chevalier au Léopard ; Chevalier de l'Ordre des Fondateurs royaux

Hors ligne

#3 2015-03-23 17:48:26

sametue

Re : Le Duché en deuil

Le Vicompte Sametue ne pu que regretter la perte de son suzerain. Il avait beau regarder autour de lui, mais personne de ses amis n'avaient envie de s'investire encore longtemps dans un royaume rongé par le mal. Et dans les autres factions du royaume aucun Seigneur ne lui parraissait digne de l'avoir comme vassal. Et surtout lui ne voulait pas de ses lâches vivant dans l'ombre d'un roi en vacance et de son supléant au tas de sable pour Suzerain. Il était convaincu, il avait eu le meilleur. Mais il n'eu que peu de chagrin, sur que de belles histoires allaient bientôt réunir nombre des seigneurs d'Arald ailleurs, à la recherche d'une autre aventure. Mais pour le moment ce qui intérompait son deuil immédiat fut l'entrée subite d'un de ses plus fidèles servants.

"Sir Sir on me dit que notre explorateur, Le sir Colomb, a trouvé une nouvelle terre. On la dit vierge et riche, pleine d'or. Son navir a pris du retard, dérouté par une tempête. Mais certaines caravelles rentrent au port en ce moment même. Les cales sont pleines de richesse! Il faut nous hâter! Préparons des navires et faisons voiles sur cette nouvelle terre. C'est l'occasion pour nous de quitter le royaume moribond, de laisser derière nous ces vils seigneurs. N'aillons pas de regret, ouvrons notre propre aventure, ailleurs!"

Le Vicompte, entre deuil et excitation, ne mit pas long à réfléchir.

"Pérparer tous nos navires, prévoyez assez pour emporter avec nous tous ceux qui voudront! Au retour de Colomb j'irai m'entretenir avec lui, et si je suis convaincu nous partirons dans les jours suivant son retour! Mais préparez tout! J'ai pleine confiance en lui, et suis sur que nous partirons! Sur ce laissez moi à mon deuil et à mes bagages! Nous partirons mes seigneurs!

Et c'est ainsi que le départ du Vicompte Sametue fur décidé. À son retour Colomb convaincu effectivement le Vicompte. Ce dernier ne resta que quelques jours de plus pour assister au funérail de son seigneur puis mis les voils pour des ailleurs meilleurs.

Dernière modification par sametue (2015-03-23 17:52:10)

#4 2015-03-23 22:58:46

Lhassa

Re : Le Duché en deuil

Le Prince Morgan avait été enterré à la va-vite, à la lisière d'un bois. Sa tombe était simple : un petit monticule de terre encore fraîche et quelques bouquets de fleurs en train de faner, mis là par des seigneurs d'Arald ou par des inconnus. Les jours étaient tristes pour les Araldiens car le Duché s'était éteint avec le décès de son fondateur.
 
  Le Vicomte Monstro avait envoyé un serviteur chercher cette sépulture. Peu de personne savait où le corps du Prince reposait. L'homme avait dû interroger des paysans, des colporteurs, des mendiants... Ainsi, il était parvenu à localiser la tombe.

  "Déterrez l'olivier du jardin, ordonna le Vicomte à son sénéchal. Je veux qu'on le replante, de nuit, sur la tombe de feu le Roi Morgan."

  Le seigneur continua, perdu dans ses pensées :
  "Vous vous souvenez, j'avais ramené cette petite plante de Rakard, l'ancien royaume où je vivais... Vous m'aviez même assuré qu'elle ne pourrait pas grandir dans le rude climat du Nord. Maintenant, c'est déjà un bel arbre. C'est un symbole de vie éternelle, chez nous... Et le seigneur Morgan vivra toujours dans le cœur des Araldiens."

  "Il en sera fait selon vos volontés, Messire", assura le sénéchal avant de disparaître.

  La Grande Salle était déserte et sombre. Les rideaux huilés obstruaient les fenêtres pour tenter d'empêcher le vent glacial de s'engouffrer dans la pièce.

  Le Vicomte Monstro fixait les flammes dévorant la grosse bûche dans l'âtre, quand il entendit une voix près de lui :
  "Messire, l'olivier à été déterré et le chariot le transportant est parti. L'arbre sera replanté la nuit prochaine, conformément à vos souhaits."

  Le seigneur sortit brusquement de sa rêverie et demanda :
  "Ne devrions-nous pas être au printemps depuis plus trois semaines ? Je trouve les jours bien courts et nuageux pour la saison..."

  Le sénéchal, décontenancé, balbutia :
  "Heu... Oui... Peut-être..."
  Puis, se ressaisissant, il ajouta :
  "Vous avez raison, l'hiver est particulièrement long et rigoureux, cette année."

  Le seigneur Monstro replongea dans sa rêverie.
  Il ne prêta pas attention aux domestiques qui dressaient la table. Il leva simplement la tête lorsque le médecin lui tapota sur le bras pour lui dire que le repas était servi. D'un ton mielleux, le guérisseur félicita le Vicomte :
  "Merveilleux ! Aujourd'hui, vous êtes sorti de votre chambre ! Laissez-moi voir votre visage... Votre mine est radieuse ! Vraiment. Je vous assure. Vous allez beaucoup mieux. Vous êtes sur la voie de la guérison. Si, si. Allez ! Mangez de bon appétit et, grâce aux remèdes que je vous donne, vous allez retrouver une santé de fer !"

  Monstro soupira en prenant une cuillère de bouillon de poule :
  "Vous passez votre temps à vous extasier. Dites-moi, qu'est-ce que vous mangez ?"

  Le médecin eut l'air de ne pas comprendre. Son patient reprit :
  "Désolé de briser votre joie, mais je ne me sens pas mieux depuis que vous me faites avaler vos infâmes potions. D'ailleurs, je vous annonce que je ne veux plus les prendre..."

  "Ah Non ! Impossible !"

  "Taisez-vous ! Ou j'ordonne qu'on vous mette au cachot !"

  Le médecin resta interdit.

  "Je vais vous dire pourquoi je suis resté dans la Grande Salle : j'ai attendu l'arrivée de ce messager que vous avez vu ce midi. Il m'a apporté des nouvelles intéressantes. D'ailleurs, savez-vous que des gens, dans d'autres provinces, disent que le Prince Morgan a été assassiné par un fidèle du Sieur Bélial. Je les cois. Le Grand Duc du Nord ne se serait jamais donné la mort comme on veut nous le faire croire."

  Le Vicomte ne termina pas son repas et se traîna péniblement jusqu'à sa chambre.

  En plein milieu de la nuit, il réveilla le serviteur qui dormait au pied de son lit. Monstro voulait se lever, s'habiller et partir. Le valet, paniqué, couru chercher le sénéchal et le médecin. Ces derniers se précipitèrent, en chemises, dans la chambre et virent le seigneur, assis sur les couvertures, en train de s'habiller en grimaçant.

  "Ce brave homme dit que vous voulez partir, Messire. Mais pour aller où ?"

  "Je vais sur la tombe de mon suzerain," grogna le Vicomte.

  "A cette heure ?! Attendez que le jour se lève..." supplia le guérisseur.

  "Non, non, non ! Maintenant ! Je n'ai pas le temps. Je sens que mes forces m'abandonnent..."

  Malgré les hésitations du médecin, le sénéchal trancha :
  "Bon. Nous vous accompagnons. Ainsi que votre garde personnelle. En ces temps troublés, tout peu arriver. Attendez que l'on se prépare..."

 
  Une heure plus tard, le Vicomte Monstro monta dans une jolie carriole. Sa santé défaillante ne lui permettait plus de monter à cheval.


  La route fut longue. Les chemins étaient chaotiques et il fallait régulièrement s'arrêter pour que le Vicomte ne souffre pas de trop. Ils mirent donc plus de deux jours à se rendre jusqu'à la lisière du bois où était enterré le Prince Morgan.
  Monstro tomba à genoux, en larmes, devant la tombe. L'olivier s'élevait juste à côté.   
  Au bout d'un long moment de recueillement silencieux, le Vicomte daigna remonter dans la carriole, en direction de Zouzouland.

#5 2015-03-24 12:23:29

jeyangel

Re : Le Duché en deuil

Jeyangel tenait entre ses mains la missive royale.
Que pouvait bien vouloir Godefroy aux seigneurs du royaume?
Se pavanait-il encore d'avoir déchu Morgan?

"Vicomte, un messager demande à vous voir d'urgence."

Jeyangel se retourna.

"Cela ne peut-il attendre?"

"Je crains que non, seigneur. Selon ses dires, cela concerne Arald et le Prince Morgan."

"Bien, faites-le entrer."

Le domestique se retira, et quelques secondes plus tard, le messager entra.

"Seigneur Jeyangel, au rapport."

"Cette voix..."

"Gesion, j'espère que votre "histoire sera courte, cette fois, ou je vous fait mettre aux cachots!"

L'espion bavard eut l'air gêné, mais étrangement blême.

"Non,...seigneur, je...je suis navré."

"Navré? Pourquoi?"

"Seigneur, c'est une bien triste nouvelle qui m'amène.
...Le...le Prince Morgan est...mort..."

"Quoi!? Que me racontez-vous là!? Si c'est une plaisanterie, je la trouve de très mauvais gout!"

"Je vous assure, Vicomte, je...je l'ai vu de mes propres yeux!"

"Et comment auriez-vous pu voir le Prince? Il croupi dans une cellule!
Vous seriez-vous fait arrêter pour je ne sais quelle raison!?
"

"Non seigneur. Le Prince était à l'extérieur lorsque je l'ai vu, dans la cours du château."

"De quel château?"

"Celui du sieur Edwin, seigneur, là où était enfermé le Prince.
Et il n'était pas seul."

"Mais que faisiez-vous donc là-bas!?"

"Mon...mon travail seigneur, si je puis me permettre. Après sa capture, tous les seigneurs d'Arald recherchaient le Prince. Alors pour vous faciliter la tache, et, donc, parce que telle est mon rôle, j'ai cherché aussi.

Mais pas m'ont finalement conduit vers le château d'Edwin. J'allais m'y infiltrer afin de gagner les cellules quand... quand j'ai vu la scène."

"... Avec qui se trouvait le Prince? Edwin je suppose?"

"Oui... et le Vicomte Bélial et ...le "troll"."

"Le "troll"?"

"Oui. Mais pardonnez-moi si je m'étend mais, vous devez connaitre comment cela est arrivé."

Il n'avait pas tort, le Vicomte le savait. mais pour le moment, il ne parvenait pas à accepter que Morgan puisse être...

"Allez-y..."

"Alors voila:
Quand je suis arrivé, j'avais réussi à m'infiltrer par les toits d'une vieille remise à foin, et me trouvait derrière une charrette abandonnée dans la cour.
A ce moment, le Prince était déjà accompagné du sieur Edwin, et se trouvait devant un carrosse lugubre.
Et vous ne devinerez pas à qui appartenait ce véhicule? Peut importe, je vais vous le dire: au Vicomte Bélial!

J'ai juste pu voir le rideau s'ouvrir et le Vicomte lui-même s'est adressé au Prince.
Etonnamment, sa voix portait assez loin pour un homme que l'on dit faible.

En résumé, le Prince a accusé le Vicomte d'être l'instigateur de l'alliance contre Arald, ce que le Vicomte n'a pas cherché à nier.
Puis ce dernier à plus ou moins jubilé de la chute du Prince, prétendant même qu'Arald était définitivement tombé, et l'avait abandonné.
Le Prince a alors commencé une fort belle tirade comme quoi si le Duché n'avait rien fait pour lui, c'était parce qu'il l'avait demandé, et qu'un jour, il ferait jaillir la lumière sur les obscures intentions du Vicomte et de ses alliés.
Et...

...et c'est là que l'impensable s'est produit.
Je ne crois pas que le Vicomte avait l'intention d'en arriver à cette extrémité. Mais le "troll"...!"

"Un instant, qu'est-ce que ce "troll" dont vous me parlez? Ils n'ont quand même pas..."

"Non, ce n'est pas vraiment un troll, c'est un homme...mais c'est tout comme.
Une montagne de muscles, genre barbare, sans finesse ni manière et qui ne veut qu'une chose: taper et détruire. Du coup, pas étonnant qu'il soit, si j'ai bien compris, le garde personnel du Vicomte Bélial.

Donc le Prince Morgan avait commencé à menacer le Vicomte de révéler sa véritable nature à tout le royaume quand...
...quand sans prévenir, le troll lui a saisi la nuque et...la lui a brisée..."

L'homme ne put continuer davantage.

Jeyangel, lui, n'en croyait pas ses oreilles.
Morgan tué? Par Bélial ou peu s'en fallait!?

Il devait en avoir le cœur net.

"Vous en êtes certain? D'où vous vous cachiez, n'avez vous pas pu penser voir cela, alors qu'on l'aurait seulement assommé?"

"Seigneur...ce parchemin, là, dans vos mains, l'avez-vous lu?", demanda l'espion incrédule.

"Ce parchemin? Pourq..."

Il s'empressa de lire la missive.

"...
.....Feu le Roy Morgan est mort dans ce qui ne ressemble en rien à un suicide...
... féliciter les seigneurs Vicomte Bélial et Duc Simoons pour leurs attitudes diplomate...
...
...nomme d'ailleurs le sieur Bélial Grand Chancelier d'Okord.
Sa sagesse me sera précieuse...
"

"PAR DRAC'EL'GRA!!! CE ROYAUME EST FOU!!!

A quand remonte la mort de Prince?"

"Trois quatre jours. Le Roy a dépêché ses meilleurs messagers et pigeons afin de prévenir tous les seigneurs du royaume."

"Qu'est devenu le...corps depuis ce temps?"

"Il... Le Prince à été enterré, seigneur."

"Comment!? Déjà! Où cela!?"

"Je ne peux pas vous donner de point précis, il semblerait que certaines personnes souhaitaient que nul ne le retrouve. Mais j'ai entendu des villageois et des gardes d'Arald en permission parler d'un endroit où leurs seigneurs s'étaient rendus en secret.

Si mes informations sont bonnes, vous le trouverez à l'orée du bois des anciens. Si vous ne trouvez pas tout de suite, cherchez un arbre différent des autres. On m'a dit que cet arbre n'était pas là avant, et garde le Prince.
Et seigneur, n'oubliez pas que si vous demandez "le bois des anciens", personne à part Dracangia ne le connait sous ce nom."

"Oui, je le sais, mais merci de me le rappeler. Vous pouvez disposer, si vous n'avez pas d'autres nouvelles."

"Bien seigneur."

"DOMESTIQUE!"

"Seigneur?"

"Prévenez l'intendant: je pars quelques jours. Qu'il gère ce qu'il y aura à gérer."

"Bien seigneur."

Sur ce, Jeyangel se précipita vers les écuries, où il sella puis enfourcha "Dragon noir", et parti au galop.

Dernière modification par jeyangel (2015-03-24 12:42:49)

#6 2015-03-24 14:12:46

jeyangel

Re : Le Duché en deuil

"Si je sais où ya un arbre nouvô dans l'coin? Pour sur!
Je sais pas c'qui s'passe dans le tête des jardiniers d'aujourd'hui, mais v'là t'y pas qu'y en a un qu'a planté un olivier près du bois!
Du bois! Comme y'avais pas assez d'arbres dans un bois!"

Il était donc sur le bon chemin.

"Et où puis-je trouver cet arbre?"

"J'sais pas c'que vous avez avec cet arbre vous les nobles. Vous êtes bien l'quatrième à aller l'voir.
Moi j'l'ai vu, ben c'est juste un arbre, quoi!
Enfin, si vous voulez l'voir, ben il est par là-bas. Vous passez l'pont, pis vous continuez droit vers eu l'bois. Pis ben vous l'verrez."

"Je vous remercie, l'ami. Tout va-t-il bien dans votre foyer?"

"Ma maison se porte comme un charme ouais. Y'a bien les récoltes qui sont pas toujours là quand y faut, mais bon, on fait avec depuis qu'mon grand-père il est arrivé ici."

"Tenez.", répondit le Vicomte en lui lançant une pièce d'or rutilante.
"En cas de mauvaises récoltes futures. je vous fait confiance pour ne pas tout dépenser en futilités."

"Ca alors! Ben c'est peu commun dites donc! Merci beaucoup vot seigneurie!
Dites, z'êtes le Jeyangel d'Arald non?"

"En effet."

"Ben z'êtes pas comme on dit, ça c'est sur! Sinon je s'rais déjà pu d'ce monde!"

Jeyangel eu un sourire amusé. Il prit congé du paysan, puis reparti vers le pont.

De fait, il aurait été difficile de ne pas remarquer le magnifique olivier, dont les feuilles et le tronc tordu détonnaient avec les chênes du bois.

Près de l'arbre, un monticule témoignait que la terre avait été récemment retournée.
Et s'il fallait encore une preuve qu'il était arrivé à destination, le monticule et ses alentours étaient couverts de fleurs de toutes sortes.

Il descendit de cheval et s'approcha de la tombe de fortune.

Il ôta son casque et le laissa tomber à terre.

"Les fumiers," pensa-t-il à haute voix.
"Cette sépulture n'est pas digne d'un prince. Et encore moins d'un homme qui s'est battu pour le royaume!"

Si cela ne tenait qu'à lui, il se serait arrangé pour que le Prince rejoigne ses Terres pour profiter de sa dernière demeure.
Mais exhumer un corps ne se faisait pas. Il n'était peut-être pas porter sur la religion, mais il respectait au moins cela.

"Morgan, tu était roi bien avant que ce titre ne te soit attribué officiellement. Tu es le seul à t'être battu pour le royaume, pendant que d'autres se querellaient pour posséder davantage de territoires.
Tu t'es levé contre toutes les injustices.
Tu n'as pas hésité à passer pour le rabat-joie du royaume pour revendiquer tes convictions.
Tu n'as reculé devant aucun ennemi ni sacrifice pour prouver ton honneur.

Et aujourd'hui, les lâches n'ont pas hésité à te faire taire pour mener à bien leur perfide domination.
L'on prétend qu'Arald est mort avec toi, et que le royaume suis la même voie.

Mais Arald ne se laissera pas tuer sans avoir combattu une dernière fois.
Si le royaume meurs, alors cela signifiera qu'il était trop perverti, et qu'en combattant cette perversion, nous aurons soigné la mal par le mal.

A ce sujet...
Morgan, mon seigneur, je vous demande pardon. Je n'ai pas combattu pour Arald autant que j'aurais pu. J'ai commis des actes dont je ne suis pas fier, et je suis prêt à assumer mes actes.

Aujourd'hui, je m'agenouille devant vous, pour vous demander pardon, car je ne mérite pas la confiance que vous me donniez.
Je ne peux vous avouez mes crimes, car je ne veux pas profaner ce lieu sacré.

Mais devant vous, je fait le serment de tenter de me racheter!
S'il existe une seule province, un seul clan, un seul village prêt à se battre pour "purifier" le royaume, je me joindrais à eux.

Si, comme certains peuples de légende, je dois "prendre un navire vers l'Ouest", je le ferais.
Mais avant Okord doit être purifier, d'une façon ou d'une autre.

Pour Okord lui-même, mais surtout pour vous, Roi Morgan, afin que vos actes et votre sacrifice ne soient pas vains!

Que les Protecteurs te guident vers la clarté apaisante ou l'implacable justice."

Il se releva, ramassa son heaume, puis remonta sur son destrier.
Parvenu à une colline dominant la plaine proche, il leva le bras au ciel puis cria l'invocation.

"DRAK'EL'GRÄTHAN!!!"

Le ciel s'assombrit alors, et parmi les nuages remplis d'éclairs, un rugissement fit trembler les cieux et la terre.

"DRAK FOLGERKEN!"

Le "ciel" lui répondit et une ombre gigantesque fila vers l'est.

A son arrivée, les Celesin comprendraient le message.
Puis les alliés, s'il en restaient.

Puis, si les Protecteurs ne lui tournaient pas le dos...tous le royaume.

#7 2015-03-26 23:27:42

sametue

Re : Le Duché en deuil

Voilà, les navires sont prêts. Les voiles vont se lever en emmener au loin le Vicomte Sametue.

Ceux de ses sujets qui trop attachés à leur terre ont décidé de rester ont pris la décision de s'organiser en confédération de villes economiques. De part le pacte passé entre elles, les villes se chargent d'assurer la paix sur leur zone d'influence mais réaffirment leur neutralité envers tout évennement du royaume. Ainsi elles n'intérviendront dans aucun conflit, de quelques manière que ça soit. Elles n'intérviendront militairement que pour protéger le royaume de toutes attaques mettant en danger sa survie ou pour se protéger elles même de toutes agressions.

Tout ceux qui veulent peuvent donc venir s'établirent au alentours de ces villes confédérées, elles sont prêtes a faire bénéficier de leur expérience afin d'assurer une bonne production économique à tout volontaire.

Au profit d'une brise toute trouvée, d'un bon vent souhaité, les voiles se gonflent et claquent au vent. Les bateaux gémissent sous la poussée mais lentement rentrent en mouvement et fendent l'écume. Au sortir du port ils ont déjà atteint leur vitesse de croisière, lente mais régulière, et au bout de quelques heures les voiles s'estompent au loin.

#8 2015-04-16 16:12:38

Godefroy

Re : Le Duché en deuil

Après plusieurs semaines,

Godefroy put enfin annoncer aux anciens membres du duché d'arald que la dépouille de feu morgan avait pu être restituée.


En effet, suite à la mort de Morgan, le corps avait été enterré dans un lieu tenu secret pour éviter que le corps ne devienne un symbole de receuillement. Mais de nombreux doutes était alors apparu sur la raison de la mort de ce dernier.


Rechercher le corps pris du temps mais il avait été retrouvé et diagnostiqué : il ne faisait aucune trace de mort due à une personne extérieure.
Bien sur, et comme toujours, des soupçons allaient être posés sur la fiabilité des informations mais après la période de deuil observée, rendre le corps était devenu important et c'est aujourd'hui fait.

Qu'il repose en paix dans ses terres au nord.

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