Vous n'êtes pas identifié(e).

#1 2015-02-27 11:30:52

Morgan

Ténèbres et Lumière

Le Prince Morgan Ier scrutait le ciel, puis l'horizon. Voilà deux jours qu'il attendait, passant beaucoup de temps tout en haut du donjon, sur le balcon, espérant apercevoir enfin un pigeon ou l'arrivée d'un cavalier messager. Mais rien, aucune nouvelle, le calme plus plat régnait, annonçant sans doutes la plus terrible tempête.

Morgan retourna dans son magnifique bureau, s'assit sur son confortable fauteuil. Qu'avait-il fait ? Les Seigneurs d'Arald comprendraient-ils qu'il ait ainsi libéré ceux qui s'attaquaient au Duché d'Arald, sans même savoir si cela déboucherait sur quelque chose de bon ? Si la guerre continue, comment se présenter à nouveau devant les membres du Duché en leur demandant de mener leurs armées contre un ennemi à qui on avait redonné volontairement se force ? Cela n'avait aucun sens! Qu'avait-il fait ?

Un messager entra précipitamment dans le bureau. Le Prince se leva d'un coup, son coeur se mit à battre rapidement, "enfin la réponse, se dit-il". Hélas les nouvelles apportées n'étaient pas du tout celles attendues !

" Mon Seigneur, cette nuit les choses se sont compliquées. Le Marquis Jacquouille a prit Fort Hardor !

- Je ne suis pas très étonné, fit Morgan dont le visage se ferma soudainement laissant apparaître une lassitude certaine. Le Marquis Jacquouille est de nature impulsive, la décision du Grand Conseil d'Okord était de laisser les suzerains trouver une solution, mais voilà, il lui fallait prendre les choses en main lui-même !

- Levons-nous l'armée ?

- Non ! Cette attaque montre que l'escalade a déjà commencé et je ne veux pas d'une nouvelle guerre avec le Prince Godefroy. Essayons de régler ces gamineries de quelques Seigneurs dans l'apaisement. Notre Royaume vaut mieux que ces querelles ! Enfin je crois... laissez-moi maintenant ! "

Le messager s'éclipsa, tandis que le Prince Morgan se rassit. Son regard parcouru le bureau, les murs, les décorations, plusieurs fois. Le douloureux souvenir de son altercation avec les Vicomte Le Rige et Zaki à la tribune du Royaume d'Okord tournait dans son esprit. Lui, Prince, serait donc rabaissé devant tous au rang d'un vil menteur assoiffé de pouvoir et de gloire ? La jalousie ou la haine aveugle de certains aurait donc ce pouvoir d'anéantir le travail et l'oeuvre d'un noble du Royaume ?

Le Prince se leva et marcha, retournant sur la terrasse. L'air frais d'un petit vent d'Est qui venait de se lever balaya son visage. Les pensées sombres s'accumulaient dans sa tête qui semblait vouloir exploser. Qui croirait les explications que le Prince avait données, qui donnerait raison à un Seigneur quand les apparences sont contre lui et que la machination était si bien menée ? Personne se disait le Prince, "mon nom est salis et déshonoré dans le Royaume!"

Morgan regarda en contre-bas le pied de la forteresse où serfs et marchands s’affairaient. La hauteur qui le séparait des tentes paraissait bien suffisante, et la terre tout en-bas semblait comme une délivrance qui l'appelait. Le Prince se pencha un peu, tandis qu'une nouvelle bourrasque de vent souleva ses cheveux. Un pied monta, se posant sur le haut des créneaux de pierre du balcon...

Des coups sur la porte du bureau... Le Prince redescendit prestement et rentra dans le bureau. Un peu gêné de la situation qu'il venait de vivre, il demanda d'entrer.

" Plusieurs messages Mon Prince, fit le message déposant un petit tas de missives. "

Frénétiquement le Prince, feuilleta les courriers, juste pour voir si l'un d'eux portait le sceau du Comte Zadams. Non, rien. Morgan demanda au messager de le laisser. L'air triste il se releva et se dirigea vers le balcon. Puis il s'arrêta, regarda en arrière le tas de missives. Haussant les épaules il s'assit à nouveau à son bureau et commença à lire...

Des marques de soutien, des encouragements, des condamnations mais pas du Prince. Etonné, Morgan ouvrit aussi cette missive du Marquis Jacquouille, envoyée sans doutes avant l'attaque de cette nuit. On pouvait apercevoir un sourire sur le visage du Prince. Se pouvait-il que les choses n'aillent pas si mal ?

Le Prince saisit vigoureusement sa plume qu'il cassa. Après un rire qui le soulagea de pas mal de tensions, il alla en chercher une autre et commença à rédiger plusieurs missives.

Pied de page des forums

Propulsé par FluxBB