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#1 2019-02-27 02:13:48

Carmen

La bataille de Kaer Trolde

[HRP] Bataille contre Hagen de Myzar sur un de ses fiefs. Nous avions convenu entre nous d'amener chacun une armée à quinze millions, pour s'affronter à effectifs équivalents.
Si, à l'heure où j'écris ces lignes, le sort de la bataille est déjà réglé, croyez-moi que purée, ce coquin (de sort) a joué avec nos nerfs à tous les deux (en tous cas les miens) un très très grand nombre de fois dans ces cinq jours.

Merci à Hagen pour son fair-play et pour cette belle bataille, que je me permets ici de romancer quelque peu, avec son aimable autorisation :)
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Kaer Trolde, en Eriador....



La brume ne construisait au coin de l'horizon qu'une ville illusoire, aux allures de prison. Des deux côtés de la route, tapis dans le sous-bois, les soldats attendaient, sages mais transis. Le fumet d'air chaud qu'exhalaient les chevaux, ce matin-là, valait bouillotte pour ceux qui pouvaient poser la main dessus.

Le destrier de Carmen, grand étalon bai des plaines de Solède, était seul à piaffer. Sa maîtresse elle-même retenait en dedans les bruits de son impatience, qui glougloutaient à l'étouffée.

Le son d'un galop arriva de la route.

« Enfin. »

Le général Sanchez se mangea la moustache, jetant un dernier œil aux rangs de ses lanciers. Il regrettait déjà les dix régiments de cavaliers restés défendre le Sudord, qui auraient été d'un appui plus fameux que ces gens truffés de poux, bardés de pauvre maille, qu'il allait devoir faire tenir en phalange sous des averses empennées. Cinq régiments de cavalerie seulement pour l'aile d'une embuscade... Hmmm. La marquise comptait sur ses huit mille archers, et sur les vingt-et-un centiers d'arbalètes seinoises et solelhaliennes qu'elle dirigeait en personne.


« Marquise ! » héla le cavalier qui filait vers le bois. C'était un éclaireur, un homme de Vardilla, grandi dans la région. « On est r'pérés ! L'armée au Myzar est train d'contourner l'bois, è s'est mise en ordre de bataille, ma'me ! »

« Quoi ? »

La marquise jura, rompant le silence froid qui se vengea sur sa gorge. Des éclaireurs s'étaient fait prendre. Ces teutons ! L'ennemi était en alerte. Et bien soit. La bataille se ferait dans les formes. Le cavalier parlait de grands champs qui jouxtaient le bois. Carmen leva le bras, et gueula son ordre.
L'armée s'ébranla.

Ce que l'éclaireur avait omis, c'est qu'avant les champs, était un pont.
Et qu'il était petit.
La rivière courait, froide et pas si large, mais rapide comme tout.

Et en face, à quoi, cinq cent toises de là, marchait l'armée adverse, les jambes dans le seigle.

Les éclaireurs parlaient maintenant d'une armée plus grande que ce qui était prévu. Sept mille chevaux, autant d'archers, deux fois mille cinq cents lances et quelques troupes de milice paysanne. Les capitaines et leurs hommes braquèrent leurs yeux sur Carmen, qui dut faire un calcul rapide. L'armée d'en face valait la sienne. Peut-être même un peu plus. Mais elle tenait ses chances, à condition de réagir vite.

« Archers ! » Hurla-t-elle. « Traversez, et tenez l'ennemi à distance ! Pendant ce temps-là, les lanciers ! Vous traverserez à la suite, et vous vous déploierez devant pour défendre le terrain ! »
- Marquise !
- Quoi ? »

C'était Sanchez qui l'interrompait. Ses hommes venaient de lui faire remarquer quelque chose.

« La cavalerie du duc Hagen part sur notre gauche. Il doit y avoir un gué ou un autre pont, par là d'où ils sont venus. Ils vont nous prendre à revers.
-Pour sûr, y a un pont de pierre par la route là-bas, ma'me la marquise, confirma l'éclaireur. Mais j'saurais vous jurer que y a aussi un gué, à peine pas si loin qu'à mi-chemin. Si'ous suivez la berge vous tombez d'sus à coup sûr. Et là, à'oir comme y sont anglés, ceusses d'en face y z'y vont pas, m'dame. »

« C'est peut-être notre chance, madame, fit Sanchez, deux de ses doigts sur les bords de sa moustache blanche. leurs chevaux devront contourner le bois, alors qu'en longeant la berge, je peux traverser par là-bas avec notre cavalerie, et aller frapper leurs archers de flanc. 
-Faites, Sanchez. Faites, opina la marquise. Chwala Podeszwa. 
-Chwala Podeszwa, madame. »

Et pendant que ce vieux briscard de Sanchez partait à la tête de la cavalerie soledane vers le gué incertain, Carmen organisa la défense du pont.

Dernière modification par Zyakan (2019-02-28 01:46:35)

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