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La lueur des flambeaux éclairait à peine l’escalier en colimaçon qui s'enfonçait dans les profondeurs de Burgenwald. Le Marquis, suivit de prêt par un druide en toge, s’empressait de descendre deux à deux les marches.
Après une bonne vingtaine de minutes, ils atteignirent enfin l'entrée de la cave.
Je ne connaissais même pas son existence !
C’est pourquoi il les emmène ici, Marquis.
Bien, druide, finissons en, j’ai des affaires importantes qui m’attendent !
Hector observa attentivement les lieux.
Le bas des escaliers donnait sur une grande salle creusée à même la pierre.
La pluie du dehors, ruisselant dans les interstices du socle formé de roche qui supportait la forteresse, provoquait des clapotis d’eau, en permanence. Une réverbération très prononcée à cause d’une hauteur sous plafond impressionnante finissait s'emplir l’espace d'un bruit sourd, continu et lugubre, d’une symphonie glaçant le sang faite de bruissements indéfinissables.
Druide, je ne sais pas où tu m'emmènes, mais prends garde à toi. Cet endroit me donne la chair de poule !
Suivez moi Sire.
Le vieil homme passa devant. Il traversèrent la salle et remontèrent un long corridor dont l'extrémité était obstruée par une porte en bois.
Le vieux s'arrêta un instant puis il se retourna en chuchotant :
C’est ici, Sire. C’est ici qu'il les amène avant de les envoyer aux Rivins.
Arrête tes simagrées, entrons voir ce qu'il y a là dedans ! Aller !
Hector poussa la porte mais celle-ci était fermée de l'intérieur. Il lui asséna alors un violent coup d'épaule. Le loquet vola en éclat.
Ils étaient là.
Tous les trois.
Enchaînés et nus.
Sire ! s'écria le druide Regardez ! Le baron Zerzer, le vicomte Vince et la baronne Chelóna !
Hector, choqué par la vision qui s’offrait à lui ne parvint pas à sortir un mot, il restait là, comme figé, stupéfait.
Dans le fond de la pièce, où était emmagasiné dans un capharnaüm pas possible un grand nombre d'outils et d'engins de torture, il aperçu Tywwyl.
Ce dernier fut tout autant surpris de l'arrivée fracassante des deux hommes.
Il tenait encore dans sa main un fer rougi par les flammes du brasier à côté duquel il se tenait debout.
Et bien, mon frère. Quelle entrée rocambolesque ! Il suffisait de frapper et j'aurais ouvert.
Tywwyl ! répondit Hector Que se passe t-il ici ! Que font-ils là ? dit-il en pointant du doigt les trois victimes qui restaient assises par terre, dans un état de sidération la plus total.
Je m’occupe de les préparer, de les préparer à rejoindre l'autre côté, Hector. Il les attend. Ils ont trahi leurs engagements, ils ont trahi leurs gens, ce sont des félons, Hector. Leur place est là-bas, auprès de lui. annonça Tywwyl calmement.
De ces grands yeux noirs et humides s'échappait une âme de glace, une âme sombre et froide. Hector fut pris d’un tremblement soudain. Un frisson parcouru tout son corps.
Tu es fou… le druide a raison… je ne peux pas te laisser emprisonner des seigneurs et… faire… je ne sais quoi…
Il se retourna pour quitter la pièce alors que le druide tentait de libérer les trois pauvres prisonniers.
Tywwyl continua à parler, sur le même ton calme et posé.
Non Hector. N'écoute pas ce traître. Ce que ton frère fait, il le fait pour les dieux, pour le salue de notre famille. C'est important la famille, non ? Hector ?
À l’écoute de son frère dont il tournait le dos, le Marquis s'arrêta net… c'était la voix de son feu père, Ser Roddrick Mayer, qu'il reconnaissait là et plus celle de son frère.
Sais tu que ce félon de druide a contacté des seigneurs étrangers et même ton suzerain afin de nous faire du mal, Hector ? Afin de faire du mal à ton frère et à notre famille ?
Le vieux se leva brusquement en fixant Tywwyl des yeux avec surprise. Hector l’observa avec interrogations.
Non ! Sire. C’est faux ! Ne l'écoutez pas ! C’était pour vous protéger, vous protéger de lui, Sire ! aboya t-il, apeuré
Regarde, Hector, regarde comme il t’a trahi lui aussi. Laisse ton frère s’en occuper, fils. dit Tywwyl à son frère Laisse le s’occuper de ce traître, de ce félon. Tu dois t’occuper du domaine, de tes vassaux et des affaires de l’Empire.
Il essaie de vous manipuler , Sire ! cria le vieux druide
Comme hypnotisé, Hector sortit de la piece sans un mot, il ferma et maintenu la porte fermée derrière lui, laissant le druide aux mains de son frère. Après quelques minutes de vacarme le calme revînt, il lâcha la porte et s’éloigna vers les escaliers.
Dernière modification par HernfeltMayer (2019-02-06 07:35:23)
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