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#1 2018-12-13 17:56:11

Hector Mayer

Et le goût tendre des marmots.

Cette séance de doléances du peuple ne ressemblait pas aux autres. Les dernières non plus d’ailleurs. Quelque chose avait changé, l’engouement populaire qu'entretenaient Roddrick puis son fils derrière eux s’était éteint avec la mort annoncée du Légat. Le rêve d’une Province d’Estybril vivant dans l'opulence s'était éteint aussi. Estybril suffoquait, et avec elle ses populations.

Aujourd’hui, quinze vachers étaient venus se plaindre qu’ils n’arrivaient plus à se fournir en fourrages puisque aucun étranger ne daignait leur en vendre. D’autres en appelaient à la bonté de leur seigneur pour trouver une solution, le fruit de leur labeur pourrissant littéralement dans les greniers. Le commerce, florissant autrefois, était devenu moribond et les conséquences financières de cet effondrement les assassinait. Plus personne ne voulait commercer avec un Estybrilien.

Des marchands du Val HernfeltMayer expliquèrent qu’on les rejetait de partout et qu’ils étaient la cible de tous les opportuns qu’ils croisaient. Il leur etait devenu impossible de prendre la route sans escorte armée  alors qu'ils n'en avaient plus les moyens.

Deux gardes amenèrent un homme au visage tuméfié devant le Comte et le jetèrent par terre. Il était vêtu correctement et ne ressemblait pas aux malandrins a qui ce genre de manières était réservé.
- Monseigneur! Nous avons trouvé celui-ci sur le marché. Il avait rassemblé une foule assez importante autour de lui et tenait des propos injurieux a votre sujet et celle de votre famille. On a trouvé ceci sur lui.

Le grand garde lui donna un billet qu’Hector s’empressa de lire.

Oyez Oyez peuple du Val,
La mort du père, la mort du roi,
N’attend pas que ce soit à toi,
Car tu n’auras qu’un dernier râle,
Quand les Mayers te saigneront,
Comme un vulgaire petit mouton.

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Une meute de chiens, une meute de loups,
Dans la nuit noire et le coin froid,
Ils t’auront tout au fond du bois,
Leurs dents coupantes sur ton cou.

Loin de nos frères Okordiens,
Nous sommes bien tenu par ces chiens,
A gros bouillon pour le Torkson,
Part notre santé de gentils hommes.

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Menés par l’Alpha, le Hector,
Qui, derrière ses allures de chiot,
Adore la peste, le sang, la mort,
Et le goût tendre des marmots.

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Il faut l’attraper, le pendre bien,
Brûler le sombre aux Rivins,
Écorcher les sept autres frangins,
Et redevenir Okordiens.

Hector fit une boule du papier et le rendit au garde.
- Faites lui avaler ça et tous les autres papiers de ce genre que vous trouverez, ensuite cousez lui la bouche pour que ces vilains mots n’en sortent plus.
Il fit ensuite un signe pour qu’on l’emmène.

Les gens venus assistés aux doléances furent surpris. Le Comte avait toujours suivi les principes de son père vis à vis de “la clémence qu’il fallait toujours garder envers le bas peuple”.  Mais là, Hector semblait avoir été touché par le message.

- Finalement, non ! Reprit-il, Cousez lui tous ses affreux orifices ! Qu’aucun de ces mots ne trouvent de sortie ! Et vous l’attacherez nu au pilori jusqu'à ce qu'il sèche !
Il s’approcha du visage de l’homme puis lui chuchota : Et on verra si tu ne pries pas les Dieux de t’envoyer un loup pour abréger tes souffrances, scélérat !
Les gardes traînèrent l’homme hors de la salle.

- Sur ordres du Comte, les doléances sont terminés et annulées jusqu’à nouvel ordre. Annonça l’intendant.

#2 2018-12-15 18:44:25

Hector Mayer

Re : Et le goût tendre des marmots.

Plusieurs mois s’étaient passés depuis les dernières doléances. Depuis cet événement, Hector avait pris l’habitude de s’isoler des jours entiers dans la plus haute tour de Burgenwald, dans le fumoir de son père.

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L’intendant monta l’escalier deux marches par deux marches afin d’aller chercher le Comte, une affaire pressante nécessitait son avis.
Arrivé en haut des marches, il s’apprêta à frapper la lourde porte mais il fut soudainement poussé par une envie maladive et curieuse d’écouter plus attentivement la discussion dont il n’entendait que le bourdonnement.

...coute...
WYL !
...
… que notre père a …
IL EST MORT, HECTOR, LAISSE LE AUX DIEUX !... toi.
...
… simple... les K... Dodrio…
Tu es fou... des fantômes !...
...
...or… hommes !
...ourne la page du ...Roddrick !... Okord !

La porte s'ouvrit d'un seul coup.

Prend de nouvelles armoiries et prend ton destin en main, mon frère. Tu dis vouloir les écouter ? Et bien, prend la peau de ce que nous sommes à leurs yeux. Invectiva un homme encapuchonné dans un grand manteau sombre en sortant de la pièce.

L'interlocuteur d'Hector disparu dans l'escalier en bousculant violemment l'intendant au passage. Ce dernier se rattrapa de justesse à une torche ancrée dans le mur.

A peine eut-il repris son équilibre qu'une main vint lui saisir le cou. Il fut alors projeté et maintenu contre les épaisses planches de la porte.
Le Comte maintenait ses doigts autour du cou du pauvre intendant.

- Alors comme ça, Jehan, tu aimes écouter aux portes ?!
- N..non...mon… seigneur…
- Je vois bien dans ton regard que tu mens…

Il relâcha son étreinte. L'intendant repris son souffle en se frottant la gorge.
- Que me veux tu ? J'avais dit de ne pas me déranger ! Lui dit alors le Comte
- De… des problèmes… mon seigneur… Au Val HernfeltMayer, encore.
- Ils remettent ça ?!... Bien…

Hector pris un parchemin et lui donna.
- Réunis nos bourgmestres et nos capitaines et lit leur ça. Je n'ai pas fini de le rédiger, tu ajoutera à la fin… «De sable au loup ravissant armé de gueules».

L'intendant acquiesça d'un geste de la tête puis il repartit vers les escaliers avant de s'arrêter.

- Mon seigneur. Dois je annoncer le retour du seigneur Euserb ?
- Tywwyl, Jehan. Tywwyl est un Mayer, il est libre de ses allées et venues ici. Tu n'as rien à annoncer. Fais juste ce que je t'ai demandé.

Dernière modification par HernfeltMayer (2018-12-17 12:10:08)

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