Vous n'êtes pas identifié(e).
Pages : 1
Planqués à l'ombre derrière les collines de FortBrok, la cavalerie du marquis K-tåås Trøf tenait l'embuscade autour du camp hostile de Mathilde.
Faisant les cents pas, Jaky grommelait encore :
"Bordel de foutre-cul ! Mais pourquoi on attend encore ?! On est bien assez nombreux pour raser ce camp de pécores !"
Allongé sur l'herbe, un brin de blé entre les dents, les bras derrière la tête, le capitaine Machel tenta de le calmer une nouvelle fois.
"Mais détends toi Jaky putain du nord. Allonge toi et profite du beau temps un peu.
...
Et suis les ordres surtout. Le Tåås Trøf il veut faire ses batailles lui même alors on l'attend.
- Merde mais je me suis pas engagé pour faire la sieste !
- T'avais qu'à t'engager dans la compagnie du roi.
- J'ai essayé, ils m'ont pas pris.
- Alors contente toi de ce que t'as.
- Pffffff ... Hey mais, c'est pas Ayrald qui arrive là ?
- Hein ?"
Relevant la tête, Machel constata l'arrivée d'Ayrald avec son régiment.
"Bordel mais qu'est ce que vous foutez là ?! On vous a dit de rester sur le flanc nord du camp !
- J'vais surement pas me faire écharper toutes mes bêtes pour quelques pièces d'or non !
- Qu'est ce que tu racontes bordel Ayrald ?
- Quoi ? Vous n'avez pas eut le rapport d'espionnage ?
- Quel rapport ? Raconte putain !
- On a chopé plusieurs espions de Celay qui allaient en direction du camp de Mathilde...
- Ouais bah c'est bon, le temps qu'ils ...
- Mais laisse moi finir putain ! Ils arrivent ! Il arrive avec son armée !
- Mais qui ça ?!
- Celay ! Je viens de te le dire Machel ! T'écoutes rien ou quoi ?!"
Machel se releva péniblement et enfila son heaume.
"Bon, on se tire capitaine ?
- Tu rigoles ou quoi Ayrald ? Les ordres sont les ordres.
- Mais ... mais ... mais ... on va se faire démonter !
- Pas forcément, ils sont combien ?
- Tu crois que j'ai compté putain du nord ?! On va surement pas arrêter Celay et son armée avec deux trois régiments ?
- Ha ha ha ! Mais tu crois qu'on est combien Ayrald ?
- Ben... je sais pas. On a vu partir le régiment de Tonio et vous partiez après nous je crois non ?
- Ben ouais. Mais on est un peu plus que prévus... Jaky, emmène le voir l'autre côté de la colline.
- L'autre côté ... de la colline ? Bordel mais vous êtes combien ?"
"Ho putain du nord... Bordel mais pourquoi il n'est pas venu le comte alors ?
- Bah tu sais bien qu'il sait pas aussi bien faire du cheval que nous hein. On va trop vite pour lui, Ayrald. Donc il vient avec l'infanterie.
- Et il arrive quand ? Jaky ?
- Ben... j'sais pas.
- Ce serait bien qu'il arrive et qu'on pille ce camp avant l'arrivée de Celay. Parce qu'on sait pas trop avec quoi il arrive le serpent."
Une corne de brume sonna sur l'autre versant de la colline.
"C'est pour nous Jaky, l'armée de Celay est déjà là !"
Posté sur sa monture sur la cime de la colline, près de Machel, Jaky frémit :
"Hala ! Enfin un peu d'action !
- Bof. A mon avis dès qu'il va nous voir il va faire faire demi-tour à son armée le Celay.
- Hooo, tu crois ? Avec tout ce terrain escarpé je suis pas sûr qu'il voit vraiment combien on est.
- Mouais, bah t'façon s'il arrive simplement avec son infanterie on n'en fera qu'une bouchée de pain.
...
- Ha ! Regarde Machel ! Les voilà !
- Ho bordel ! Il est venu avec sa cavalerie...
- Et ... Et ses chevaliers ! ... Machel, on se tire ?
- Les ordres Jaky... les ordres ..."
Lignée des Trofs, et autres successeurs
Hors ligne
Alors que nous approchions, mes espions me rapportèrent qu'une petite embuscade était présente.
"1... 2... 3... 100... Ouais ça devrait le faire."
Le génie militaire à l'oeuvre, nous passions au travers de l'embuscade... Puis de la suivante... Puis de la suivante... Puis..?
"Mais merde, y'en a combien? Et comment ils repèrent qui il faut embusquer ou non?"
Mardor, 5e-VI-18, un jour s'écoule et le trône semble de plus en plus lointain.
" Ha ! Machel ! Nous v'là !
- Bonjour Messire K-tåås Trøf...
- Ben mon gô ? D'où qu'dont qu't'as du sang partout là ? Z'auriez pas été fracasser la Mathilde sans moué quô même nan ?!
- Non non Messire, on a eut une petite visite.
- Une visite ? De qui donc lô ?
- Du marquis celay. Il est dans le char là bas."
"Ben marde mon gô, tu t'es perdu ?
Mes gô m'ont conté qu'y'avait eut du grabuge... On va mettre un peu d'temps à enterrer tout c'monde.
Mais on sait qu'on va bouffer du cheval au campement arg arg arg !
Allez sort de là, j'vais t'montrer c'mment qu'on défonce du crâne de barbare par chez nous pis on t'ramènera chez toué."
Lignée des Trofs, et autres successeurs
Hors ligne
"Groumph... hein ! Qu'est ce qu'il y a ?!"
Machel, allongé sur l'herbe au pied de la muraille franchement assiégée, venait d'être réveillé par le coup de coude de Jaky.
"Tu ronfles !
- Ho... Tu peux pas me laisser me reposer un peu hein.
- Te reposer ?! Te reposer de quoi ? On n'a rien fait du tout puisque "Môsieur le Duc" voulait en personne commander la chute de ce fortin. On n'est bon qu'à galoper et contenir l'opposition le temps que ce "grand stratège" arrive et puisse s'amuser.
- Tu devrais arrêter de te moquer Jaky. Il est pas fin le Duc, s'il apprend que tu te moques de lui je suis pas sûr que tu rentres chez toi avec toutes tes dents.
- Ouais bah j'aimerais bien rentrer d'ailleurs. Je vois même pas ce qu'on fait encore ici hein ? Faudra m'expliquer la logique quand même hein : On était censé contenir toute armée militaire, entrante ou sortante, jusqu'à ce que les sièges arrivent avec le Duc. Les pierres sont à terre et le Duc est reparti, pourquoi on est encore là ?!
- Les ordres Jaky... Les ordres...
- Mais c'est quoi l'intérêt de garder des cailloux hein ?! Franchement c'est n'importe quoi...
- Bon, arrête de grogner, laisse moi pioncer un peu. On va rentrer de nuit alors je te conseille de faire pareil.
- Tu peux te relever, voilà un messager. Surement pour nous dire que le Duc s'est rendu compte de sa connerie et qu'on peut rentrer tiens !
- Oyé cavalier ! Quelle nouvelle nous apportes tu ?
- Capitaine Machel, préparez vous ! Une armée est en approche !
- De qui s'agit-il ?
- A priori c'est l'armée du seigneur Brezekiel.
- Oui bah on n'a qu'a les laisser passer et ils feront demi-tour quand ils verront que le trésor a déjà été pillé hein...
- Ferme ta gueule Jaky et fais passer le message. Prépare les hommes à l'affrontement.
- Mais ... ! Mais ... ! Machel !
- Les ordres ! Putain du nord ! Les ordres, Jaky ! Personne ne rentre ni ne sort !
- Rhaaa c'est n'importe quoi..."
Lignée des Trofs, et autres successeurs
Hors ligne
- Pffff c'est lourd ces conneries là !
- Ta gueule et marche Jaky.
- Mais merde on s'est engagé pour se battre, pas pour déménager du matériel de cuisine !
- C'est pas du matériel de cuisine, c'est un laboratoire.
- Ouais bah c'est pareil Machel ! Des vases, des assiettes, des trucs qu'on sait même pas ce que c'est... et puis tous ses tuyaux là c'est pour quoi faire ?
- C'est pour faire du Calvok nom d'une putain ! C'est le centre de production de Calvok qu'on vient de dévaliser, pas les cuisines du roi !
- Merde alors ! C'est pour ça que ça pue comme ça ?
- Non, ça c'est parce que t'arrêtes pas de causer.
- Ha ha, hilarant ça...
...
Mais Sqdik c'était pas un allié normalement ?
- Ta gueule Jaky, on a reçu l'ordre d'attaquer le centre, on y va et puis c'est tout.
- Ouais mais...
- Si tu l'ouvres encore une fois je t'éclate la mâchoire Jaky ! Porte ton paquetage comme tout le monde et suit le rythme !!
- ... ça devient n'importe quoi les ordres... et l'autre qui suit bêtement "hein c'est les ordres gnagnagna"
- Qu'est ce que tu marmonnes encore ?!
Lignée des Trofs, et autres successeurs
Hors ligne
Mardor, 10e phase de l'été de l'an VII de l'ère 18
- Qu'est ce que j'ai mal au cul !
- Arrête de te plaindre Jaky.
- On pourrait pas s'arrêter un peu Machel ?! ça fait deux jours qu'on galope sans s'arrêter, on peut bien souffler un peu nan ?
- Nan ! L'ordre est clair, on attaque le fief où le Marquis Paillard de La Bonbonne a été vu pour la dernière fois.
- Mais pourquoi lui ?! Il est en guerre, nous n'y sommes pas mêlé ?
- Apparement si, ordre du roi.
- Du roi ? Carrément ! Il est devenu fou lui aussi ? - Observe les yeux noirs que lui jette Machel -
D'accord d'accord j'ai rien dit !
Un peu plus tard, alors que le Prince Taas Trof accompagne le char qui transporte le prisonnier Paillard de La Bonbonne :
Salutation Prince K-tåås Trøf
Auriez-vous un verre de Calvok pour me remettre de mes émottions.
- Arf bein sur mon gô !
Sacré Nom d'yggnir c'est qu'y fait chaud dans c'te carriole lô !
Les gars ! Amenez un pt'it verre au gô là !
...
Ben oui du Calvok ! On va pas lui apporter de la flotte putain du Nord !
- Je vous remercie.
*jette un coup d'œil par la fenêtre de la carriole*
Où sommes-nous donc ?
Hum, j'ai l'impression que notre voyage va durer un moment.
- Ha ha ha !
*regarde les roues de la carriole
*regarde le prisonnier
Ha ha ha !
* se tourne vers le chaudronnier
T'as emmené des roues de rechange j'espère mon gô ?!
Quelques jours plus tard :
Hey mon gô,
Sont pas très efficaces tes espions nan ?
Faudrait p'tet leur dire de pas se laver...
C'pas discret quand un tout beau s'balade dans nos ruelles.
...
Chaudronnier, va falloir remettre une nouvelle roue lô !
- Eh bien, ils doivent être un peu désespérés.
Il y a peu mon prédécesseur Esus a disparu sans laisser de traces.
Ils doivent avoir peur que la même chose m'arrive.
*se retourne et admire le paysage
Encore quelques jours plus tard :
*fronce les sourcils
Prince K-tåås Trøf, vous n'avez pas encore reçu le paiement de ma rançon ?
J'avais pourtant donné des instructions claires. Si mes gens étaient incapables de me délivrer, ils devaient payer.
*soupir
Ces manants sont des bons à rien.
Enfin...
*se lève et descend du chariot
Prince, bien que votre compagnie soit des plus plaisantes, je me suis absenté depuis trop longtemps.
Il est temps pour moi de retourner dans mes fiefs.
*prend une bouteille de calvok et regarde le prince en souriant
En cas de petite soif sur le chemin du retour
- N'en abusez pas mon gô, c'est pas le genre de truc qui vous Coupe la seuf.
Bon retour dans vot' pays mon gô.
*regardant l'homme s'en aller à paluches, se demande s'il ne devrait pas lui laisser un canasson
Boaf il y sera toujours plus vite qu'en trébuchet !
Merci Esus-Paillard pour l'échange RP et toujours la bonne humeur dans nos échanges HRP ;)
Lignée des Trofs, et autres successeurs
Hors ligne
Jidor, 12e phase de l'été de l'an VII de l'ère 18
- Euh ... T'es sûr de ton coup Jaky ?
- Je suis sûr qu'on a reçu un ordre et qu'on va le tenir.
- Mais ... Le rapport là - se retourne et dénombre le groupe de cavalier - Jamais on s'en sort là.
- Les ordres Machel, les ordres.
- Ben oui, je veux bien qu'on nous ordonne d'attaquer toute troupe sortante de ce fief là mais...
- Mais quoi ?!
- Mais si le Prince Arkeon fait une sortie avec toute ses troupes ? On va pas ...
- Si, on y va quand même.
- Mais heu... * gloups * Je ... enfin ...
- Rassure toi, jusqu'à présent il se balade qu'avec une petite escorte.
- Oui mais...
- Tiens, les portes s'ouvrent ! On y va ! CHARGEZZZZZZZ !
Emportés par leur élan, la petite troupe intercepta le prince Arkeon caché sur un trébuchet ... mais tomba aussitôt sous les défenses de la petite forteresse.
Lignée des Trofs, et autres successeurs
Hors ligne
Mardor, 17e phase de l'automne de l'an VII de l'ère 18
- Ayrald, t'es sûr que c'est lui ?
- Non.
- Mais pourquoi on se planque ici alors ? Merde si la moindre troupe sort d'ici on est mort.
- Oui.
- T'es pas causant toi.
- Non, mais tu devrais fermer ta gueule aussi Jehan.
Parce que t'as pas envie que l'ost de la Polemarque sorte par ces portes si quelqu'un nous entend !
- Oui oui bon...
...
Mais comment tu sais que c'est le Duc Adelard dans le petit convoi qui arrive ?
- On n'en sait rien. Mais on a reçu l'ordre de l'embusquer, alors on embusque.
- Comme si un Duc ne faisait escorter que par dix chevaliers, franchement ...
Dernière modification par K-lean (2018-07-19 11:54:50)
Lignée des Trofs, et autres successeurs
Hors ligne
Comment va-t-il ?
- Il va, messire K-lean, il va.
L'homme en blouse blanche s'assit sur le fauteuil et étala trois parchemins sur la petite table devant lui avant d'appeler K-lean, toujours debout à observer Taas Trof de l'autre côté de la petite cour.
Messire K-lean, si vous voulez bien vous assoir, je vous présenterais le progrès du Sire Taas Trof depuis que nous l'avons accueilli en nos locaux.
Bientôt deux ans que K-lean avait fait interné Taas Trof dans cet hôpital, espérant le voir changer, abandonnant sa folie pour de nouvelles connaissances et de nouvelles quêtes que des batailles perpétuelles.
K-lean s'approcha, s'assit et consulta les documents présentés, n'écoutant qu'à demi mot le médecin.
... Vous constaterez donc enfin les grands progrès que le Sire Taas Trof a fait sur son apprentissage de l'écriture et sur l'histoire d'Ohm.
- Bien, c'est assez impressionnant. Parle t il d'autres langues ?
- Messire, nous n'avons pas débuté ces apprentissages là. Il a fallut beaucoup de temps pour obtenir déjà que Sire Taas Trof puisse échanger avec le personnel et d'autres malades sans qu'il n'essaie de les égorger, et ensuite pour qu'on le comprenne, et enfin pour qu'il accepte d'étudier pour progresser.
- Je vois à vos documents qu'il reste encore du travail ?
- Oui. Sire Taas Trof a fait des progrès colossaux, mais il n'est pas prêt à vous rejoindre, pas selon les critères que vous nous avez défini. Il n'est pas encore très ... sociable. Mais c'est en bonne voie.
K-lean se tourna vers Sparr Hoff.
Alors ? Qu'en penses tu Sparr ?
Sparr Hoff et Taas Trof n'avaient jamais été en bons termes, tout les opposait hormis leur loyauté envers K-lean.
Le calme de Sparr Hoff était la parfaite opposition du sanguin Taas Trof.
Sparr Hoff misait sur ses capacités d'analyse et d'observation pour anticiper les évènements et prendre la bonne décision, quand Taas Trof fonçait tête baissée sans savoir où il mettait les pieds.
K-lean avait tenu à ce que Sparr Hoff vienne avec lui visiter Taas Trof car il avait été celui qui s'était opposé le plus farouchement à son intégration dans cet hôpital, préférant qu'il soit exécuté pour n'avoir pas répondu aux ordres de K-lean lorsque l'expédition était revenue d'Abrasil.
Alors Sparr ? Tu penses toujours qu'il n'y a plus rien à faire pour Taas Trof ?
- Je me ferais un avis quand on l'aura laissé sortir d'ici, K-lean.
- Nous pouvons aller le rejoindre, si vous le désirez messires. Il joue calmement aux échecs.
- Taas Trof joue aux échecs ?!
- He bien Sparr, tu as l'air étonné...
- J'avoue, K-lean... Je veux bien voir son niveau...
Les trois hommes s'approchèrent de Taas Trof, assis sur un petit banc en pierre, la tête entre les mains au dessus d'un échiquier en bois.
Messire Taas Trof, vous avez de la visite.
Taas Trof ne bougea pas, fixant toujours l'échiquier.
Messire Taas Trof ...
Sparr Hoff retint le bras du médecin qui allait tapoter l'épaule de Taas Trof, puis il se plaça debout en face de Taas Trof, prit quelques secondes de réflexion et déplaça un pion sur l'échiquier.
Ce geste sortit Taas Trof de sa réflexion et releva la tête vers les trois hommes.
Messire K-lean ! Je vous prie de bien vouloir m'excuser ! Je ne vous avais pas vu arriver.
Voyant que Sparr Hoff et K-lean l'observaient avec de grands yeux surpris, il continua.
Qu'y a t il ? J'ai renversé quelque chose sur ma chemise ? - Il commença à regarder ses vêtements.
- Non non mon cher Taas Trof. Nous ne sommes pas habitué à vous voir si concentré et vous ... enfin, vous parlez très bien !
- Ha ? Oui, merci. Je dois bien vous avouer que je ne me rends pas compte de mes progrès, je suis ici depuis ... tellement longtemps.
- Cela fait bientôt deux ans que vous êtes avec nous ici, messire Taas Trof. Et vos progrès font plaisir à voir et sont un encouragement pour tous ceux qui nous rejoignent ici.
- J'en suis ravi. Je sais que j'ai traversé une période très sombre et que je vous ai déçu, messire K-lean. Je vous prie de bien vouloir m'en excuser encore.
Taas Trof posa un genou au sol et se pencha en avant le plus qu'il pouvait.
- Releve toi Taas Trof. Te voir progresser ainsi ton parlé, savoir que tu enrichis tes connaissances de l'Histoire d'Ohm et découvrir que les échecs sont devenus presque une passion pour toi, tout ceci me met en joie. Et je compte faire de toi un Exemple de réussite auprès de mes frères d'Estybril. Je compte leur prouver que les hommes peuvent changer, que nous pouvons accueillir les Okordiens dans la paix et dans l'éducation de belles et nobles valeurs.
- Je ferais mon possible Messire pour ne pas vous décevoir de nouveau... Etes vous ici pour me ramener près de vous ?
- Pas encore Taas Trof, pas encore. Tu as encore des choses à apprendre mais ton retour près de moi ne saurait tarder si tu poursuis ainsi tes efforts.
- Très bien messire K-lean. J'ai hâte !
- Ta motivation fait plaisir à voir Taas Trof ! J'espère aussi recevoir bientôt cette bonne nouvelle.
Taas Trof se tourna légèrement vers Sparr Hoff qui fixait de nouveau le plateau de jeu.
Et vous, cher Sparr Hoff ? Vous ne dites rien.
- Je vous écoute, cher Taas Trof, je vous écoute. Et il est vrai que votre élocution a incroyablement progressé...
- Cela n'a pas l'air de vous satisfaire ?
- Je suis content pour vous... mais vous avez encore des progrès à faire en terme de stratégie militaire. Montrant l'échiquier Dans cinq coups vous êtes échec et mat.
- Ha ha ha ! Le rire de K-lean ne perturba pas les deux hommes qui se fixaient de défi, sans que leur visage ne montre de signe d'hostilité. Vous êtes vraiment inséparables vous deux ! Ha ha ha ! Bien, Taas Trof, j'étais ravi de vous revoir depuis tout ce temps. J'espère vous revoir très vite.
Les deux hommes se serrèrent chaleureusement l'avant bras puis K-lean repartit avec le médecin.
Sparr Hoff leur emboita le pas après avoir salué Taas Trof d'un léger mouvement de tête et d'un petit sourire moqueur.
Taas Trof resta debout, tout sourire à observer les trois hommes jusqu'à ce qu'ils ne soient plus en vue.
Son sourire disparu alors, il baissa la tête vers l'échiquier, serrant les poings et retenant doucement sa respiration pour contenir son agacement.
Après quelques secondes il détendit ses poings, sourit légèrement et rouvrit les yeux.
Lignée des Trofs, et autres successeurs
Hors ligne
Polemarque K-lean, combien d'année allez vous encore passer à me visiter en ces lieux ?
K-lean, qui tirait sur la pipe que lui avait confectionné Ser Roddrick Mayer avant son départ pour le Gundor, resta silencieux quelques secondes, à demi allongé sur le meuble du salon en regardant Taas Trof et Sparr Hoff s'affronter sur le petit jeu d'échecs en bois.
Il prit encore une bouffée, qu'il s'amusa à rejeter par la bouche en tentant de faire un anneau de fumée.
Pour tout vous dire mon cher Taas, je l'ignore. Il est probable que nous n'ayons pas à revenir l'année prochaine.
Taas Trof, releva la tête du jeu et fixa K-lean, sans rien montrer de ses sentiments.
Sparr Hoff demeurait toujours silencieux et concentré sur le jeu, laissant penser qu'il n'écoutait pas la conversation.
Vous vous êtes donc rendu compte de mes progrès ?
- Bien entendu Taas. Nul besoin des médecins pour se rendre compte à quel point la transformation est réussie.
Il reprit une bouffée et croisa enfin le regard de Taas Trof.
Mais dites moi, est ce que vous vous trouvez changé ? Si, oui, en quoi ?
Alors que Taas Trof prenait une longue inspiration, lui permettait mentalement d'organiser sa réponse, Sparr Hoff avança un pion, retirant celui de Taas Trof qui se trouvait sur la case d'arrivée.
A toi.
Taas Trof se tourna pour consulter le plateau de jeu et commença à répondre à la question de K-lean.
Il est évident que les progrès les plus visibles sont mon élocution et ma tenue.
J'ai aussi beaucoup appris de notre histoire, de l'histoire d'Abrasil, d'Ohm et aussi d'histoires plus anciennes qui auront surement été fortement enjolivée par les vainqueurs.
Mais celles-ci sont très instructives...
Il mit sa phrase en suspend quelques secondes, pour avancer un pion vers une zone libre du camp de Sparr Hoff.
A toi...
Ces histoires sont brodées par les mots mais elles cachent presque toujours une part de vérité.
Quand on arrive à croiser les différentes versions des peuples en question ou de leurs voisins, on arrive plus facilement à trouver ce qui semble être la bonne vérité.
- En quoi ces histoires t'ont-elles changées ?
- Elles ne m'ont pas changé.
Elles m'ont enrichies...
mais je suis toujours Taas Trof.
K-lean observa les deux hommes.
Ils jouaient depuis un long moment déjà.
Sparr Hoff s'était amusé que Taas Trof l'invite à jouer une partie de ce jeu de stratégie.
Mais plus ils s'enfonçaient dans la partie et plus le silence s'était installé dans la grande pièce de l'hôpital.
Sparr Hoff était désormais totalement concentré sur le jeu, se plaçant parfois la tête entre les mains comme si cela l'aidait à trouver de meilleurs coups.
Taas Trof paraissait plus détendu et jouait plus rapidement.
Sparr Hoff ne disait plus un mot, tandis que Taas Trof n'hésitait pas à discuter avec K-lean des événements et des différentes relations qui s'étaient déroulées depuis l'année passée.
Tu as changé Taas Trof, quoique tu en penses.
K-lean garda ses pensées pour lui et se leva de son assise.
Il se tint debout au dessus de la table de jeu quelques secondes et observa la situation du plateau.
Il restait plus de pions à Sparr Hoff qu'à Taas Trof, mais Sparr Hoff restait dans une seule partie du plateau tandis que Taas Trof profitait de tout l'espace restant.
K-lean inspira une autre bouffée dans sa pipe et se releva vers l'extérieur du bâtiment.
Je suis trop vieux pour ces jeux en bois...
Lignée des Trofs, et autres successeurs
Hors ligne
Polémarque K-lean, une missive en provenance de l'Ouest d'Estybril !
Le messager s'était engouffré dans le petit bureau sans y avoir été autorisé, ce qui lui valu d'être fusillé du regard par l'Intendant Roux-Sel.
Pardonnez moi messire, mais les rumeurs font état de rassemblements de Templiers !
- Pose ça là, avec les autres.
K-lean indiqua une table où s'amoncelait déjà nombre de rouleaux, la plupart encore fermés.
Mais... Polémarque...
Le regard du messager croisa celui de l'intendant, sourcils froncés, et compris qu'il n'y avait rien à dire.
Il déposa le rouleau et décampa.
Roux-Sel, le vieil Intendant qui avait toujours servi K-lean, resta impassible et debout près de l'entrée.
Les minutes s'écoulèrent tandis que le Polémarque fumait encore sa pipe à contempler les terres d'Estybril par la fenêtre.
Lorsqu'il eut terminé, il la nettoya et la rangea dans sa poche à tabac puis observa encore par la fenêtre le soleil qui descendait sur l'horizon.
Polémarque, vous ne comptez pas lire ces missives ?
- Non. Nous n'apprendrions rien de plus que ce que nous savons déjà.
Les Templiers se rassemblent des positions des Serpents ? L'Okordien Hagen de Myzar a détruit un des fiefs du Prince Arkeon ?
Le Hall se prépare à un nouvel assaut contre Arald ?
Nous savons déjà tout ceci.
K-lean resta calme et se dirigea vers la petite table où il s'assit et commença a trier les rouleaux.
- Et vous n'en faites rien ? Laisserez vous ainsi vos alliés d'Estybril être agressés par Okord ?
- Regardez ces sceaux, c'est notre sceau. Le sceau des rumeurs, des informations, des rapports de combat. Ce n'est pas le sceau d'Arald ou des Serpents.
- Je ... Je ne comprends pas Polémarque K-lean.
- Nous sommes Estybril, JE suis Estybril.
Je ne m'abaisserais pas au niveau des barbares Okordiens.
Je ne m'immiscerais jamais militairement dans un conflit sans qu'on ne m'ait demandé d'apporter l'aide de mes armées.
Je ne m'immiscerais jamais militairement dans un conflit pour secourir le premier agresseur.
S'ils ne jugent pas utile de me contacter, je n'ai pas à m'informer de ces conflits.
- Mais... S'ils perdent ces guerres ?
- Ils les perdront de toute façon. Peut être pas celles-ci, mais les prochaines, ou les suivantes. Tant qu'ils n'auront pas compris, ils perdront.
- Cela ne vous fait pas peur ?
- Peur de quoi ?
- Après Arald, après les Serpents, il n'y aura plus que nous. Nous serons inévitablement attaqué ensuite.
- De l'obscurité nait la lumière.
- Je ... Je ne vous suis pas.
K-lean se leva d'un bond et tourna en rond dans la pièce, agacé.
- Qui ?! Qui a attaqué le premier hein ?!
Merlin ! pourquoi ? Pour protéger son titre, comme si son honneur serait plus pur en allant faire couler le sang d'Okordiens.
Arkeon ! pourquoi ? Pour se venger, comme si attaquer une forteresse légitime lui ferait récupérer les terres perdues.
Si nous arrêtions de provoquer les Okordiens nous n'aurions pas à nous en défendre !
Il suffirait que l'on s'unisse une bonne fois pour toutes, que tout Estybril se cultive, développe ses marchés, ses produits, ...
Nous attirerions encore et toujours les seigneurs en quête de paix et de terres riches !
K-lean s'arrêta au dessus de la grande carte quelques minutes.
Roux-Sel n'osa pas le questionner.
Regarde ! Regarde !
Encore aujourd'hui, la Confrérie élargie son territoire, se rendant toujours plus honorable, accueille encore de nouveaux seigneurs, ...
Pas besoin de guerres destructrices !
- Pourquoi n'en parlez vous pas à vos alliés ?
- Parce qu'ils ne sont pas prêts à suivre la lumière.
- Et... que faut-il pour qu'ils le soient ?
- Il faut l'obscurité... Il faut qu'ils perdent...
L'Intendant Roux-Sel resta comme à son habitude impassible, ce qui ne l'empêchait pas de réfléchir à toutes ces discussions qu'ils échangeaient, toutes ces réflexions intimes dont il ne percevait pas toujours le parcours et la finalité...
Tu peux y aller Roux-Sel, demain sera une longue journée. Nous préparerons les détails du prochain tournoi durant le voyage.
Roux-Sel sortit de la pièce sans mot dire.
K-lean alla s'assoir à la petite table et sorti son carnet du tiroir.
Comme à son habitude, il relu et retraça les contours de la diplomatie, des liens entre les factions et entre les peuples d'Okord et d'Estybril, convaincu que cette pelote de fil se dénouerait conformément selon ses souhaits...
Lignée des Trofs, et autres successeurs
Hors ligne
Le rond petit marchand Naki Bool arriva dans la salle commune en même temps que Sparr Hoff et faillit lui rentrer dedans.
Oh ! Je ne vous avais pas vu Sparr, veuillez m'excuser.
- Pas d'inquiétude cher Marchand, j'ai bien vu que vous étiez absorbé par la lecture de votre longue liste. Qu'est ce donc ?
- Ce sont les derniers préparatifs pour le prochain tournoi. Nous sommes bien avancé, le Polémarque sera content.
- Vous commencez à être expert de leurs organisations.
- Il faut remercier l'Intendant Roux-Sel, c'est impressionnant à quel point il met son nez partout. Mais... Et vous ? Pourquoi êtes vous convié à cette réunion ?
- Je l'ignore mon cher, mais nous allons le savoir bien vite.
Les deux hommes se dirigèrent directement jusqu'au fauteuil où le Polémarque K-lean discutait avec Roux-Sel l'Intendant.
Ha ! Vous voilà ! Merci de votre ponctualité mes amis.
K-lean se leva et leur serra à chacun l'avant-bras fermement en guise d'accueil avant de se rassoir.
Bien, nous n'y passerons pas la journée, si je vous ai convoqué c'est pour que nous puissions finaliser les détails de ces prochains tournois.
Car oui, nous allons en réaliser deux.
L'intérêt premier étant de saluer dignement le départ d'un de nos frères marchand.
Et en second, puisque je n'arrive pas à me décider, ces deux tournois m'aideront à choisir le meilleur prétendant.
Naki Bool et Sparr Hoff se jetèrent un regard interrogateur avant de se retourner vers K-lean. Le marchand prit la parole en premier.
Mais enfin, de quoi parlez vous Polémarque ?
- Voyons, vous vous doutiez bien que je n'allais pas guider ma maison jusqu'à mon décès ? Je me fais vieux, ces tournois sont l'occasion de décider de mon successeur.
Deux nouveaux les deux compères se regardèrent. Sparr Hoff s'en amusa, au détriment d'un Naki Bool paniqué.
Mais enfin, je n'ai jamais jouté !
- Ha ha ha ! Vous pensiez que vous étiez l'un des prétendants ? Ha ha ha ! Mais non ! Vous êtes un précieux marchand mais nous avons besoin d'autres compétences pour tenir notre maison.
- Je suis bien un des prétendants par contre ?
- Bien entendu Sparr Hoff, bien entendu ! Vous tiendrez le premier tournoi, j'espère que vous êtes prêt ?
- Je suis dans une forme étincelante Polémarque K-lean.
- Très bien ! J'espère vous voir vainqueur ! Vous pouvez vous préparer plus en détail maintenant que vous savez à quel point nous comptons sur vous pour représenter la maison K-lean.
- Soit, j'y vais de ce pas. Mais...
- Qu'y a t il Sparr ?
- Enfin, K-lean, je ne vois pas à qui d'autre vous avez pensé pour le second tournoi ?
K-lean se tourna et jeta un regard à Roux-Sel qui lui répondit en silence d'un hochement de tête.
K-lean fixa de nouveau Sparr Hoff.
Il s'agit de Taas-Trof.
- P... Pardon ? ... Vous songez à Taas Trof pour... le trône ?
- Pour un stratège je pensais que vous comprendriez plus vite mon cher. Taas Trof représente le futur des Okordiens. C'est l'exemple même qui prouve qu'un barbare Okordien, assoiffé de sang, peut devenir calme, paisible, instruis, mais toujours compétent pour la baston !
Sparr Hoff était bouche-bée.
He bien allons ! Ne trainez pas là, allez vous entrainer ! Nous devons voir les derniers détails avec Naki-Bool.
Sparr Hoff reparti en direction de la sortie.
Roux-Sel l'accompagna du regard, constatant d'abord son allure lente et hasardeuse, puis qu'elle devint rapide et mécanique...
L'Intendant se doutait bien que cette nouvelle serait un choc pour l'archer Sparr Hoff, mais c'était une excellente décision pour l'obliger à se surpasser au premier tournoi.
Lignée des Trofs, et autres successeurs
Hors ligne
Lunor, 19e phase de l'automne de l'an XI de l'ère 18
Second Tournoi en l'honneur de la vicomtesse Echo ; Second Tournoi de sélection du régent de la Maison K-lean
Quatre phases que la citadelle Reykjavik avait été dévastée par les armées du mercenaire Antidote alors que les Confrères Marchands se préparaient à ce "Second tournoi de la Vicomtesse".
En mémoire des seigneurs marchands et du polémarque massacrés, l'Intendant Roux Sel avait maintenu l'organisation de ce tournoi.
Le traitre Anaki Kanda ayant été démasqué, il n'y avait plus de risques. Malgré tout, seuls neufs maisons marchandes se réunirent alors qu'elles avaient été douze au premier tournoi.
Un trône avait été laissé vacant au centre de l'estrade d'honneur en l'honneur de feu K-lean.
L'Intendant était placé comme à l'accoutumé juste à gauche de ce trône, sur la droite siégeait Sparr Hoff car dans l'arène c'était au tour de Taas Trof de prouver sa valeur.
La nouvelle avait surpris beaucoup de monde, à commencer par Sparr Hoff. Les villageois avaient eux été méfiants mais ils avaient pu constater que Taas Trof n'était plus le barbare qu'ils avaient connu.
Les années d'enfermement à l'asile, l'apprentissage de l'histoire d'Abrasil et sa culture avaient apporté de la sérénité et du calme à l'esprit dérangé de Taas Trof.
L'Intendant Roux Sel observait du coin de l'oeil les réactions de l'archer Sparr Hoff.
Il doit prier pour qu'il se blesse. se dit l'Intendant qui, même s'il ne pouvait se confier à personne sur le sujet, avait toujours préféré Taas Trof.
Sparr Hoff avait semblé tendu à observer Taas Trof remporter sept des huit joutes.
Lui qui n'avait obtenu que la cinquième place de son tournoi, à un duel près de la première place...
Taas Trof avait donc très bien démarré son tournoi et avec quatre passes d'armes remportées sur les cinq premières, il venait déjà de valider quatre duels sur huit.
L'issu ne faisait plus de doute, Taas Trof ferait mieux que Sparr Hoff et deviendrait le nouveau régent de la maison K-lean.
L'Intendant sorti donc quelques parchemins qu'il n'avait pu lire encore.
Encore des messages de condoléances...
Intendant Roux Sel ?
L'Intendant releva la tête vers le messager qui apportait un simple papier plié en deux, à peine eut-il prit ce papier que le messager fit demi-tour.
Juste quelques mots l'invitant à se rendre à la tente principale, sans signature.
Qui ... ?
L'Intendant se leva donc de sa chaise, observa quelques secondes le duel en cours avant de se diriger sur sa gauche vers la tente principale.
Il était encore en train de descendre les marches de l'estrade qu'il reconnu la voix qui lui adressa la parole de derrière le tissu de l'estrade.
Il se débrouille bien votre petit protégé... L'Intendant s'arrêta dans les marches et fit mine d'observer le duel.
- ... Vous ici ? ... Vous venez visiter les ruines que vous avez provoqué ?
- Je viens voir le prochain Polémarque d'Estybril.
- Taas Trof ne sera pas polémarque.
- ... C'est pourtant bien la raison de ce tournoi, élire un nouveau Polémarque, Intendant.
L'Intendant esquissa un sourire à peine visible.
- Je vous croyais mieux informé... C'est l'élu de la maison K-lean que ce tournoi va définir.
- Voyons, vous savez très bien que cet élu sera Polémarque d'Estybril sitôt qu'il sera votre régent.
- Taas Trof est Okordien, il ne sera pas Polémarque d'Estybril, il sera Empereur d'Okord.
L'homme ricana silencieusement.
- Roux Sel vous pensez vraiment que votre interné Taas Trof pourra renverser l'Empire ?
Vos armées ne représentent même pas la moitié des armées Impériales.
- Qui a parlé de bataille ? Taas Trof a été interné contre son gré en Estybril. Son retour en Okord est tout à fait légitime...
Allez, je vous laisse méditer, j'ai un Empereur à encourager."
Sans se préoccuper de son interlocuteur, l'Intendant remonta sur l'estrade jusqu'à sa place jusqu'à la fin du Tournoi.
Il put constaté la victoire du Baron Temür Khan, la seconde place de Taas Trof et la déception de Sparr Hoff.
Dernière modification par K-lean (2018-11-23 19:05:57)
Lignée des Trofs, et autres successeurs
Hors ligne
L'Intendant entra dans les appartements privés de Taas Trof en trombe en brandissant un parchemin, sans prendre la peine de frapper à la porte et d'attendre l'autorisation d'ouvrir celle-ci.
"- Maître Taas Trof, Maître Taas Trof, la voilà ! Nous l'avons ! Nous ... euhhhhhh ..."
Roux Sel s'arrêta net dans sa course, remarquant un peu trop tard que, malgré l'heure peu tardive de la journée, Taas Trof était déjà occupé dans les draps avec deux charmantes créatures.
"Oh ... pardonnez moi messire Taas Trof mais je ... enfin ..."
Constatant que l'Intendant ne ferait pas demi tour tant qu'il n'aurait pas lu la missive, Taas Trof stoppa ses occupations en cours, invita les deux demoiselles à repasser plus tard et se dirigea vers l'Intendant sans prendre la peine de s'habiller.
"-Hey bien ? Qu'est ce donc que ce message pour que tu oublies toutes les bonnes manières que tu m'as inculqué Intendant ?!
Taas Trof se saisi du parchemin, adressa un clin d'oeil à ses invitées qui refermaient la porte derrière elles puis le lu rapidement.
- Nous y sommes messire, notre retour en Okord.
- C'est tout ? Tu m'interromps pour me dire ce que je sais déjà ?
- Mais, Maïtre, regardez, l'Empereur Rhaegar d'Okord abdique ! Votre retour en Okord signifie que vous lui succédez sur le trône impérial. Sitôt que nous aurons passé la frontière vous serez Empereur d'Okord !
- Empereur, Roi, Polémarque, vous n'avez que ce mot là à la bouche. Ces titres pompeux n'ont jamais été mon ambition."
Taas Trof jeta le parchemin sur la table au centre de la pièce et alla mettre quelques affaires légères.
L'Intendant habituellement impassible laissa trahir ses émotions.
"- Quoi ?! Après tout ce que j'ai fais pour vous ?!
C'est grâce à moi si K-lean vous a sorti des geôles, grâce à moi qu'il vous a envoyé à l'asile plutôt qu'à la pendaison !
Vous étiez dans une prison dorée, pour apprendre tant de choses, même ce que vous portiez et mangiez était soigneusement choisi !
Et c'est moi qui ai insufflé à K-lean l'idée de vous positionner en potentiel successeur lorsqu'il pensait à sa retraite !
Je vous ai même fais vous entrainer pour que vous soyez plus performant que Sparr Hoff pour les tournois de sélection !
C'est grâce à moi si vous êtes de retour en Okord, en vie, aux mains de la maison K-lean, et désormais maitre d'Okord !"
Taas Trof se tenait droit face à l'Intendant, il avait écouté patiemment tout son discours et pris quelques secondes avant de lui répondre simplement :
" Pourquoi ? Qu'aviez vous à y gagner ?
- Okord ! Okord ! Et Okord ! Okord a besoin d'un souverain qui sache défendre ses hommes, l'honneur de son peuple, son territoire.
K-lean était devenu mou après son voyage en Abrasil, sa quête de pacifisme aurait pu fonctionner mais pas avec des Okordiens, nous sommes un peuple de combattant.
Nous combattons pour l'honneur, pas pour un empereur à des lieues de nos terres !
- Je comprends. Et vous dans tout ça, qu'avez vous fais ?"
Taas Trof s'approcha doucement jusqu'à être à un pas de Roux Sel.
"Moi ? Mais je vous l'ai dis, j'ai tout fait pour que vous retourniez en Okord.
- Roux Sel, vous êtes Intendant. Votre tâche est de conseiller et suivre la direction imposée par votre maître. Vous avez trahi votre maître K-lean, je ne peux avoir confiance en un Intendant qui m'a avoué sa trahison.
- Quoi ?! Mais ?! J'ai tout fait pour ..."
L'Intendant ne put poursuivre sa phrase, Taas Trof venait de lui planter un couteau au travers de la gorge.
Taas Trof regarda l'Intendant s'écrouler au sol et retirer le couteau pour ensuite tenter d'empêcher le sang de couler en plaquant ses mains contre sa gorge.
Rien n'y fit, l'Intendant mis quelques secondes à se vider de son sang et fini par ne plus bouger.
Taas Trof enjamba le cadavre de Roux-Sel et sortit de la pièce.
Aux gardes postés à la porte, il leur dit simplement :
"Faites préparer les bagages, nous rentrons chez nous. Quittons ces lieux, ça sent la mort ici."
Lignée des Trofs, et autres successeurs
Hors ligne
Noire. Froide. Sèche. Silencieuse.
Emmitouflé dans une couverture, assis sur le rebord de la dernière fenêtre de l'escalier de la Haute Tour, Tåås Trøf observait le ciel étoilé de cette nuit.
La lune, absente de la voute céleste, laissait aux ombres tout l'horizon.
Le Sud avait guidé de son vent chaud et sec les colonnes de l'armée durant toute la journée.
Mais la chaleur était repartie aussi rapidement que le vent avait cessé, ne laissant derrière elle que la sécheresse de l'air.
L'Est et sa chaîne de montagne apportait désormais la froideur de la neige qui recouvrait les pentes.
L'Ouest et la Capitale d'Oseberg, d'habitude bruyante et festive, n'offrait que silence et repos.
Repos des guerriers qui avaient participé à la prise de cette forteresse du sud, contribuant à étendre encore le territoire de la maison K.
Tåås Trøf ne le trouvait pas, ce repos.
Il admirait les points lumineux qui scintillaient dans le ciel, noyé dans l'étendue sombre de ses pensées.
Perdu dans ses désirs, perdu dans ses envies, perdu dans ses émotions.
Elle était partie.
Elle lui était apparue sans particularité, mais elle est avait déclenché une étincelle et allumé son feu intérieur.
Ce feu avait grandi et avait vu naître Limie et Aposs, leurs deux enfants.
Puis elle s'était consumée, en proie aux flammes de la citée, pour sauver leur progéniture.
Elle était partie, sans qu'ils s'y soient préparés, sans qu'ils se soient dit même un au revoir.
La revoir, ce seul désir qu'il n'obtiendrait jamais.
Les batailles, ces seuls moments où il n'y pensait plus.
Le Calvok, son seul ami qui le comprenait.
La fièvre d'autres corps, ces soupirs où il s'évanouissait.
Un voile, un frémissement derrière lui.
Deux mains posées sur ses épaules, glissant sur son torse, croisant sous son cou.
A quoi pensez vous mon roi ?
La chaleur du corps contre son dos.
La voix légère et feutrée sur son oreille.
La douceur de sa peau claire.
- ... Kalie En'té ...
- Rentre, tu vas prendre froid.
- Toujours là pour prendre soin de moi.
- Ou peut être que ton fils m'a réveillé et que j'aimerais bien ne plus avoir à me lever en pleine nuit ?
Aposs Trof, l'éveil de la vie, l'agitation des nuits.
- Ha ? Encore ?
- Hey oui. Ce petit bonhomme ne sait pas rester longtemps en place... comme son père.
- Très bien. J'arrive.
Dix huit mois que la vie et qu'Elise Lune de Sang lui avait apporté ces deux petits êtres.
Ces deux garnements qui étaient désormais assis, bien éveillés, au bord de leur lit.
Les boucles blonde sur le crâne de Limie contrastaient avec les cheveux dru et noirs d'Aposs.
A la vue de l'Empereur ils se levèrent, se tenant aux barreaux, et sautaient sur place dans l'espoir d'une balade dans ses bras.
Roses. Chauds. Vivants.
Dernière modification par K-lean (2019-02-28 17:13:09)
Lignée des Trofs, et autres successeurs
Hors ligne
Les Intendants des 7 provinces se tenaient autour de la table, en compagnie du grand marchand Naki Bool et du chef des armées Sparr Hoff.
L'Empereur Taas Trof se tenait en bout de table et écoutait attentivement le retour de chacun quant à la situation de leur province.
Les rapports étaient tous bons : la météo était clémente, les paysans étaient confiants. La criminalité avait fortement diminué au sein des cités et il n'y avait eut aucun signe d'hostilité envers la maison K depuis plusieurs mois.
Lorsque la réunion toucha à sa fin et que chacun allait être renvoyé chez soit, Naki Bool prit une dernière fois la parole.
Taas Trof ? Je sais que nous en avons terminé des formalités sur nos territoires. Mais j'ai ouï dire que l'un de nos confrères Okordien semblait quelque peu en difficulté.
- Vendez lui ce dont il a besoin. Pourquoi en faire état ici Naki ?
- Parce que c'est plus de l'ordre militaire votre altesse.
Taas Trof se tourna vers Sparr Hoff pour l'interroger du regard. Le grand archer ne sut lui répondre que par un haussement des épaules.
- Aucun de nos alliés ni confrères n'a fait état de difficultés militaires. D'où tenez vous cela Naki ?
- Des langues de nos marchands bien entendu. Il s'agit du Marquis Sverker Corvus.
- Et alors ? Qu'est ce qu'il a ? Je crains de n'avoir pas encore fait sa connaissance.
- Certainement. Mais dans la digne lignée de sa maison, c'est un personnage assez agressif qui aime manier les armes. Il semblerait qu'il soit en train de récolter ce qu'il a semé.
- Et alors ? Chacun est maitre de ses actions. Si un seigneur souhaite se venger c'est tout à fait son droit. D'ailleurs j'ai toujours encouragé les Okordiens à montrer leur valeur sur le champ de bataille.
- Certes, Taas, certes. Mais la situation est particulière. Au sortir de ses batailles avec le Vicomte Archfolken, le Comte Cochonou a décidé de corriger Sverker Corvus et a réalisé un ost avec le comte Jéhu et son encontre.
- Abrégez Naki. Nous sommes déjà au courant de cette bataille et je ne vois pas en quoi nous sommes concernés.
- Oui oui, je me presse sire. Si vous êtes bien entendu au courant de cette histoire, peut être êtes vous au courant que le Marquis Cynómric a lui aussi envoyé ses hommes sur les cités de Sverker Corvus ?
- Oui nous sommes au courant. Le comte Sverker Corvus survivra bien après un ou deux pillages de plus non ?
Même si nous savons tous que les représentants de la Camorrie sont aussi fourbes les uns que les autres, je ne vois pas en quoi cela nous concerne Naki ?
- He bien, le marquis Cynómric vient de détruire sa quatrième citée du marquis Sverker Corvus, et son armée est en route vers une cinquième cité...
Taas Trof, contrairement aux remarques précédentes, ne répondit pas à la dernière affirmation du marchand Naki Bool.
Toutes les personnes présentes venaient de comprendre où voulait en venir le ventripotent marchand.
Sparr Hoff tourna légèrement la tête pour observer la réaction de l'Empereur Taas Trof.
L'empereur était impassible, mais tous le connaissaient et savait que Naki Bool avait éveillé l'intérêt de leur souverain.
Lui qui avait comme principe de ne pas se mêler des affaires des autres, en avait un autre bien plus fort.
- Peut être devrions-nous contacter l'ordre des Léopards pour que cesse cet acharnement ?
Taas Trof ne leva pas le regard pour répondre à Sparr Hoff
- Les Léopards ne sont que l'ombre de leur passé. Plus personne ne fait appel à eux. Leurs derniers actes de gloire ne sont contés que par les vieillards croulants aux soirs d'hiver...
- Est ce que ...
- Sparr Hoff, faites espionner son armée, sa taille et son lieu de repos. Faites préparer notre armée en conséquence et allons voir cette raclure de Camorrien.
Naki Bool, par les mêmes informateurs, faites moi connaître les besoins du Comte Sverker Corvus pour réparer ses citées. Méfiez vous, s'il est aussi fier que sa lignée, il ne doit pas savoir d'où vient cette aide.
Kalie En'té, faites moi apporter un parchemin vierge, encre et plume. Informons le marquis Çynómric que son attitude ne me plait pas, que l'honneur d'un titre Okordien ne s'acquiert pas en pillant des fiefs sans défense...
L'Empereur Taas Trof se leva et se dirigea vers ses appartements, signifiant à chacun que la réunion était close.
Tandis que plusieurs Intendants Provinciaux se dirigèrent vers la sortie, la plupart s'approcha de Naki Bool pour obtenir plus d'informations.
Aucun ne connaissait véritablement ce marquis Çynómric. Ses forces, ses faiblesses, sa force militaire...
Autant de questions qu'il leur faudrait connaitre avant de potentiellement accueillir les armées impériales sur leurs terres.
Marquis Çynómric,
Mes informateurs me font savoir que vous aimez à piller et ravager les citées mal défendues du Comte Sverker Corvus.
Si généralement je ne me préoccupe pas des affaires de mes voisins okordiens, je juge que les choix que vous avez fait sont indignes des plus hauts nobles Okordiens :
- Vous avez attaqué un seigneur Okordien alors qu'il était déjà pris sur un autre front
- Malgré toute connaissance de cela vous avez décidé d'attaquer les citées les plus mal protégées, évitant soigneusement le conflit et la possibilité à l'agressé de se défendre
- Votre soif d'or sans honneur ne semblant pas avoir de limite, vous multipliez ces attaques indignes.Aussi, peu après votre retour sur votre base, vous aurez le plaisir de me voir guider mon armée à vos portes :
Je vous provoque en duel, vous aurez ainsi la possibilité de démontrer votre talent militaire sur vos propres terres.
Je ne viendrais pas avec l'ensemble de mon armée, j'espère que vous saurez en profiter.
Je vous laisse la possibilité de fuir cette bataille et montrer à tout Okord le lâche que vous êtes.En espérant pouvoir croiser le fer.
La bonne soirée.
Empereur Taas Trof
Dernière modification par K-lean (2019-03-04 18:57:12)
Lignée des Trofs, et autres successeurs
Hors ligne
Mardor, 12e phase de l'été de l'an III de l'ère 19
L'aube se levait à peine sur la plaine.
Les nuages sombres libéraient leur pluie sans discontinuer depuis plusieurs jours, rendant difficile les déplacements sur le campement militaire mais encore plus impraticable la moindre bataille.
De bataille il n'en était plus vraiment question depuis plusieurs lunes. Les dernières troupes du Marquis Cynomric avaient fuit, ne restaient que sa cavalerie, en nombre pour tenter des opérations d'harcèlement mais insuffisant pour gagner cette bataille.
Taas Trof avait peu dormi cette nuit.
Il se tenait aux abords du camp, droit sous la pluie à fixer la citée de Dresde, fumante et désormais grandement détruite par le long siège qui était mené.
Quatorze cycles que l'armée impériale se tenait là.
Les sept premiers avaient suffit à infliger de lourdes pertes au marquis qui avait vu tomber plus de vingt mille hommes pour à peine cinq mille pertes au sein de l'armée impériale. Le Camorrien avait ensuite fais fuir dix mille fantassins, ne gardant plus que ses dix mille cavaliers pour sa protection.
Depuis ce septième tour, Taas Trof était englué dans une bataille sans fin. Une bataille qui n'en était pas une. Malgré les propositions, le marquis Cynomric avait refusé de déposer les armes. Il profitait de sa connaissance du terrain pour mener des opérations de guérilla envers les troupes de l'empereur. Peut être avait-il espéré saper le moral des combattants en égorgeant les transporteurs qui approvisionnaient l'armée ? Mais l'Empereur apprenait de ses erreurs, ses hommes ne passaient plus par les bois avoisinants. Ils étaient escortés et les convois étaient devenus trop nombreux et réguliers pour que des attaques puissent avoir un réel impact.
Désormais le marquis Cynomric narguait l'armée impériale, ne se positionnant avec sa cavalerie jamais au même endroit. La cavalerie impériale était certes plus importante, sa motivation décuplée par la présence de Taas Trof chaque jour parmi eux, cela n'y changeait rien. Le marquis Cynomric exploitait toute sa connaissance du terrain et il était impossible pour les armées impériales de gagner cette bataille en poursuivant de la sorte.
Taas Trof avait peu dormi cette nuit.
Il se tenait aux abords du camp, se retournant régulièrement pour observer la crête de la colline sud, espérant l'arrivée des renforts.
La décision prise à l'issue de ce septième cycle avait elle été trop tardive ?
L'ost menée par la duchesse Carmen, accompagnée du vicomte Des Armoises et de la comtesse Elverid, avait-il déjà accompli son oeuvre ?
Les vingt mille hommes qui avaient quitté cette bataille de Dresde pour protéger le Fort Le Rige-Ides étaient-ils arrivés à temps ?
Sparr Hoff, l'archer stratège, avait-il pu contenir l'assaut ? Avait-il pu, avec son génie, saper le moral des assaillants, leur faisant rebrousser chemin ?
L'issue ne lui faisait pas de doute, ils n'en reviendraient pas. L'espoir le poussait à se retourner pourtant pour observer cette colline verdoyante qui elle semblait apprécier les pluies qui s'abattaient.
Taas Trof ne comptait vraiment que sur les hommes qui affluaient de tous horizons pour recomposer une force capable d'harceler cynomric de partout.
Si Sparr Hoff revenait avec des hommes, ce n'était qu'un moyen d'écourter cette bataille.
Un petit groupe d'une vingtaine d'homme arrivaient par un petit sentier à l'est. Taas Trof pu discerner des archers, des fantassins et des arbalétriers.
Pas de quoi attaquer dix mille cavaliers, mais toujours un peu plus chaque jour.
Un archer s'approcha de l'ouest, courant comme il pouvait sur le terrain boueux et glissant.
Sa capuche de maille brillait et reflétait les premiers rayons de soleil qui pointait.
Il tenait son arc d'une main et brandissait de l'autre une flèche qui semblait enroulée d'un parchemin.
- Mon Empereur ! Nous avons reçu un message du Marquis Cynomric !
- Tiens, il a retrouvé l'usage de la parole celui-là.
Taas Trof ouvrit le parchemin et l'orienta vers le soleil afin d'en lire les mots.
L'archer s'évertua à tendre un tissu au dessus pour éviter aux lettres d'être noyées sous la pluie.
Bonjour mon Empereur,
Cela fait maintenant une saison entière que la bataille a commencé. Que diriez-vous de mettre une fin à celle-ci ?
Il y a eu de nombreuses pertes, surtout de mon côté et mes hommes sont fatigués.
Notamment car ils étaient d'ores et déjà impliqué dans un conflit qui de surcroit leur avait donné un espoir à la fin avant que vous n'arriviez.Laissons chacun libre passage vers campement respectif et retournons à nos devoirs de seigneurs si vous le voulez bien.
Bien à vous,
Marquis Cynómric
Taas Trof roula en boule le parchemin et le jeta au sol.
- Qu'est ce qu'il s'imagine ? Que nous sommes venu pour visiter ses terres ? Allons préparer une nouvelle offensive, nous finirons par avoir le dessus.
La journée n'apporta pourtant aucun changement. La pluie incessante. L'approvisionnement régulier des rations. La fuite de la cavalerie Camorienne. La nuit sans sommeil.
Mais l'aube suivante apporta son espoir, à commencer par la fin des pluies.
Toujours sur le flanc nord à observer alternativement la cité puis la colline sud, Taas Trof avait reçu un nouveau message du marquis :
Mon empereur,
Je m'avoue vaincu. Et c'est pourquoi je fuis le champ de bataille.
Votre esprit tactique et votre expérience sur champ de bataille se fait sentir et je ne suis pas de taille en ce moment pour le contrer.Marquis Cynómric
- Quel lâche. Incapable de mener une bataille jusqu'à son terme... Je le veux enfermé dans mes cachots !
Mais alors qu'il s'acharnait à enterrer le parchemin dans la boue, des éclats de voix dans le campement le mirent en alerte.
Les renforts... Des milliers d'hommes passaient la colline sud !
Taas Trof pu discerner aisément Sparr Hoff sur sa monture et se dirigea à toute hâte à leur rencontre, manquant de s'étaler plusieurs fois dans la glaise visqueuse du campement.
Ha ! Putain du Nord vous v'là !
Taas Trof, d'abord ravi de les voir arriver, se rendit compte bien rapidement qu'ils ne portaient pas sur leur visage les sourires que l'on affichait après une victoire militaire.
- ... Qu'est ce qu'il s'est passé ? La déception et l'énervement pouvaient s'entendre dans la voix de l'Empereur.
- Nous sommes arrivés trop tard, nous avons perdu les Marches des Vents de l'Est. Sparr Hoff répondit d'un ton laconique
- Putain de bordel du nord mais qu'est ce que vous faites ici ?! Il fallait aller les reprendre sur le champ ! Taas Trof s'énerva violemment, prenant une de ses haches dans sa main, la brandissant face à ses hommes. Il la jeta finalement au sol. Putain de bordel !
- Taas ! Ecoute moi ! Nous ne pouvions rien faire ! Nous sommes arrivés en pleine nuit, nous sommes passés par le pont arrière sans difficultés. Mais nous n'avons pu que constater les choses, nous étions entouré au petit matin, sans aucune possibilité d'effectuer une sortie d'aucune sorte. Les ressources étaient épuisées, les murs étaient tombés, nous allions être tirés comme des lapins. Le grand archer était descendu de monture et avait posé les mains sur les épaules de l'Empereur pour le calmer.
- Mais qu'est ce que vous foutez là alors ?!
- Ils nous ont proposé de partir libre, sans plus de morts, sans plus de combat. Ils nous ont proposé de leur laisser la province en échange de nos vies. Nous ne pouvions plus la défendre, cela aurait été un massacre inutile.
- ... Quoi ? Ils vous ont laissé partir ?... Ils pouvaient réduire à néant l'armée impériale et ils l'ont laissé partir ? Taas Trof était décontenancé. Sparr Hoff relâcha les épaules de Taas Trof et haussa les siennes.
- Carmen est en quête de gloire, mais pas de celle des batailles. Son nom a été trainé dans la boue à force de trainer avec l'Azur. Mais elle fait montre d'acte de noblesse.
Taas Trof reprit sa hache et la nettoya grossièrement. Il resta silencieux quelques secondes en observant Sparr Hoff puis les hommes autour avant de répondre.
- Cynomric veut fuir...
- S'il a compris la raison de votre attaque, laissez le partir. Vous ne tirerez aucune gloire à frapper un adversaire en fuite.
Les mots de Sparr Hoff résonnèrent en Taas Trof. Il avait raison. En refusant la fuite à son adversaire il ne vaudrait pas mieux que les critiques proférées à son encontre.
- Vous avez raison. Allons lui répondre.
Marquis Cynomric,
Je regrette que vous annonciez maintenant votre défaite, alors que j’ai enfin vu revenir mes troupes.
Je ne suis pas un barbare.
Je vous laisse fuir avec vos derniers hommes, mais je ne pourrais pas retirer à mes hommes le traditionnel pillage de la cité.J’espere qu’à l’avenir vous vous souviendrez que j’attends des actes honorables des plus hauts nobles Okordiens, sous peine de réveiller mon courroux.
La bonne soirée.
Taas Trof
Dans la soirée, Taas Trof admirait les flammes dorées qui s'échappaient de Dresde.
Le vent de l'Ouest se levait et participait à nourrir ces feux destructeurs.
Il s'imagina quelques secondes de retour en Oseberg, en bonne compagnie auprès d'un feu de cheminée...
Mais le nouveau parchemin qu'on lui apporta lui rappela à ses désirs.
Les rapports d'espionnages répétées sur ses citées annonçait généralement une nouvelle bataille...
Mais cette fois-ci, son armée ne serait pas en prise sur un autre front...
Taas Trof dormirait bien cette nuit.
Lignée des Trofs, et autres successeurs
Hors ligne
Taas Trof avait anticipé les courses Déomuliennes et avait donc avancé la fête d'anniversaire de ses deux garnements en conséquence.
Limie et Aposs, les deux enfants qu'il avait eut avec Elise Lune de Sang, se portaient à merveille à l'approche de leurs trois ans.
Limie, qui arborait fièrement ses bouclettes blondes, aventureuse comme son père, ne pouvait s'empêcher de se balader partout dans le château d'Oseberg à la rencontre de toute personne qui acceptait de discuter et répondre à toutes ses questions.
Aposs, petit solitaire et beaucoup moins bavard que sa soeur, passait l'essentiel de son temps silencieux dans les cuisines, dans les étables ou chez le maréchal ferrant pour observer les gens travailler.
Mais autour de la grande tablée, ils étaient les enfants de l'empereur qui se tenait au bout de la grande table.
Limie à la gauche de Taas, Aposs à sa droite.
Tous les enfants du comté et du même âge avaient été conviés dans la grande salle, quelque soit leurs origines.
Cette décision avait fortement déplu aux nobles et aux religieux du château, qui ne voyaient pas d'un bon oeil cette façon de faire.
Les différences se retrouvaient dans la grande salle. Les fils de nobles avaient été richement vêtu et avaient été encouragés à se placer au plus près des enfants de l'Empereur, tandis que les plus démunis s'étaient endettés pour pouvoir habiller correctement leurs enfants. Ces derniers étaient restés proche de l'entrée puis avaient migré rapidement vers la table ou vers la porte des cuisines dès que les premiers plats étaient arrivés.
Une fois tous repût, le spectacle de marionnettes avait débuté sur le côté nord de la salle.
Les voix des personnages étaient grotesques, mais les enfants riaient aux éclats.
Taas Trof les avaient observés, tous.
Devant ces marionnettes, ils étaient tous enfants.
Aucun n'était un fils de... Aucun ne se moquait d'un autre...
Tous s'amusaient et riaient.
L'idée germa dans son esprit à ce moment là.
Les okordiens étaient tous des enfants.
Des enfants qui se chamaillaient la plupart de temps pour du pouvoir, des terres, de la richesse et d'autres imbécillités.
Taas Trof regardait les enfants, les marionnettes et il commença à songer aux courses déomuliennes...
Lignée des Trofs, et autres successeurs
Hors ligne
( Chronologie :
Disparition de Taas Trof : http://okord-forum.allobo.com/viewtopic.php?id=4032
Négociation avec Antidote : http://okord-forum.allobo.com/viewtopic.php?id=4074
Prise de pouvoir par De Karan : http://okord-forum.allobo.com/viewtopic.php?id=4084 )
Aube de Saedor, 11e phase de l'été de l'an V de l'ère 19
Taas Trof observait les bateaux arriver sur les ports du Sudord in Air, à proximité du Fort du Sud qui dort.
Les milliers d'hommes du mercenaire Antidote déversaient leur matériel et toutes les armes de sièges.
Il n'y en avait pas de trop pour faire tomber les murs de l'autre Mercenaire, Gianluigi deLla Marra, réfugié en Chant-du-cygne, sa forteresse du Sudord.
Hagen arriva à hauteur de Taas Trof tandis que Antidote restait sur le pont du navire :
Majesté ! Je n'y croyais pas, vous êtes vivant !
- Bien sûr que je suis vivant ! Ha ha, tu en doutais ?!
- Euh... non, mais pourquoi ce silence... et pourquoi ces mercenaires ?
- Je t'expliquerais tout cela en route Hagen. Mais pour l'instant j'espère que tu as gardé le silence ?
- Oui Taas. Il n'y a que moi qui suit au courant. Je suis venu avec mes hommes dès que j'ai reçu votre courrier.
- Bien. Merci. As tu des nouvelles de mes enfants, de Kalie, d'Alda, comment vont ...
- Taas, tes enfants sont en Ténare.
- Que ... Quoi ? Qu'est ce qu'ils foutent là bas ?
- De Karan, il vient de se déclarer Régent de l'Empire et il ...
- L'enfoiré. Et Sparr Hoff l'a laissé faire ?!
- Sparr Hoff a lancé ton armée contre Mael Morgan en Uilos.
- Quoi ?! Mais c'est trop tôt !
- C'est trop tôt ?
- Heu... oui, c'est compliqué. Merde, pourquoi il attaque Morgan ?
- Personne ne sait Taas.
- Merde... Bon, je te raconterais tout à mon retour, promis ! Mais c'est à moi d'affronter Morgan. Aide Antidote a capturé l'autre mercenaire et après tu te tire. Et méfies toi de lui, j'ai pas confiance.
Taas Trof courru jusqu'à Antidote :
Antidote, mon armée est déjà aux portes de Morgan !
- Déjà ?
- Oui, c'est mon régent qui a prit cette... liberté. Bref, sitôt que Gianluigi deLla Marra sera dans tes geôles, tu fais venir tes troupes en Uilos.
- Uilos ? Mais c'est à plusieurs jours !
- Promets moi de me rejoindre.
- Te rejoindre ? Pourquoi je te laisserai partir là bas d'abord ?
- Parce que si mon armée perd cette bataille, je ne suis plus l'Empereur. Et si je ne suis plus l'Empereur, tu peux dire adieu à notre accord !
- Ok ok. T'as intérêt de rester en vie le temps qu'on arrive !
Dorma, 12e phase de l'été de l'an V de l'ère 19
Le camp terminait son installation, les armes de sièges venaient d'être mise en place, elles frapperaient les murailles le lendemain.
La garde de nuit débutait son tour de surveillance, prévenu que la cavalerie pointerait au milieu de la nuit.
Mais alors que le soleil tombait derrière l'horizon, c'est un cavalier, seul, qui arrivait au galop.
Les gardes le reconnurent de suite et la rumeur traversa le camp jusqu'à la tente de Sparr Hoff :
L'empereur est là ! prévint le garde de la grande tente
- Qu...Qui ? balbutia Sparr Hoff qui consultait la carte avec les généraux
- Moi !
- Taas Trof ! Mais... Mais d'où sors tu !?
- C'est une longue histoire Sparr, une longue histoire. Et toi, qu'est ce que tu fous là ?
- Je ... J'ai cru bien faire. De Karan s'est octroyé le trône... Morgan allait devenir Empereur... Je...
- Comment le peuvent-ils ? Je suis toujours vivant ! Ha ha ha !
- ... Nous n'avons eut aucunes nouvelles depuis des semaines, beaucoup te croyaient morts !
- He bien on va leur montrer que je ne le suis pas. Bon, qu'est ce qu'on a en face ?
L'Empereur était de retour.
Lignée des Trofs, et autres successeurs
Hors ligne
Château d'Oseberg
Aldegrin n'avait rien changé à ses habitudes. Il se levait avant l'aube et se couchait lorsqu'il faisait nuit noire. Ses appartements étaient toujours les mêmes. La cour n'aurait pas manqué de l'abreuver d'autres surnoms s'il s'était installé dans la chambre de l'Empereur.
La Rébellion des Von Festung avait laissé des traces. Le Nord devait savoir que cet épisode était terminé et qu'aucune sédition ne serait tolérée. Visieux et Ansbert avaient travaillé d'arrache-pied pour renforcer les patrouilles et envoyé les lions dorés sillonner les routes. Le Seigneur de Falcastre s'exprima clairement sur ce point : s'il devait faire une seconde Mornemer, il le ferait.
L’achèvement des ports impériaux avait été un autre problème. Un problème financier, bien évidemment. Un bref mais important litige avait opposé deux seigneurs. Rien que la diplomatie et un peu d'or ne purent régler.
Le problème financier restait. Les coffres étaient désespérément vides. La Garde Impériale ne se nourrissait pas d'honneur et la confiance du Maître du Palais envers le Commandant restait limitée. User de la trésorerie des Karan s'avéra être un avantage. La Garde savait désormais qui payait sa solde... et à qui accorder sa loyauté. Les châtelains de Falcastre ne manqueraient pas de grogner lors des prochaines levées d'impôts, mais Aldegrin ne doutait pas de ses capacités de persuasion.
Les héritiers. Cela tenait du simple calcul politique. Qui détenait les héritiers, détenait l'avenir de l'Empire. Les conserver sous sa coupe donnait un poids politique certain aux Karan.
L'or avait acheté des sceaux, les lois avaient acheté des lignages. Les hauts-dignitaires. Ses hauts-dignitaires. Détenteurs des plus hautes fonctions ad vitam æternam. Aldegrin n'aurait laissé passé cette occasion pour rien au monde. Étonnamment, peu de voix s'étaient élevées dans l'administration pour le contredire.
Il y avait aussi eu Eugénée Anet. Le vieillard lui avait tenu la jambe pendant quarante minutes sur le protocole impérial. Quarante minutes à faire des "euuuh" et des "aaah" en agitant sa toge qui sentait la poussière. Comme s'il n'avait pas autre chose à faire. Aldegrin avait été assez tenté d'ordonner à Krein Vadir de lui couper la barbe. Ce serait probablement pour une prochaine fois...
-Par les dieux ! Ragea froidement Aldegrin Est-ce que tu vas me dire ce que tu veux à la fin ?
Le page se tenait debout devant le bureau du Maître du Palais depuis déjà dix minutes. Il se morfondait, non sans se frictionner les mains et pousser de petits soupirs, extrêmement agaçants au demeurant.
-Je... C'est pour... la fête de Sauin. Les cuisiniers veulent savoir si... si... si... vous préférez une confiture de figue en accompagnement des meringues ou bien...
Aldegrin de Karan délaissa sa rédaction du vingtième ordre de réquisition et posa sèchement sa plume avant de croiser les bras.
-Je... Je vais plutôt leur dire... de faire preuve initiative.
-Fais donc ça, maugréa le Maître du Palais en reprenant l'écriture du parchemin. Et ferme la porte !
Il ne pardonnerait jamais à Sparr Hoff de lui avoir laissé cet imbécile dans les pattes.
***
Château de Ténare.
-Pourquoi ils veulent pas jouer avec nous ?
Liétald de Karan regarda dans la direction indiquée par le petit doigt potelé. Quatre enfants crasseux étaient accroupis sur les rochers, l'un d'eux tenait un bâton et tentait de faire sortir un crabe de sa cachette. Ce que Limie prenait pour un jeu était en réalité leur seul repas de la journée. Et s'ils reculaient en baissant les yeux lorsqu'elle et Aposs s'approchaient d'eux, c'était par crainte.
-Ils sont serfs, Limie. Répondit distraitement Liétald en continuant à marcher dans le sable.
-C'est quoi des serfs ? C'est comme les bêtes que papa ramène ?
-Non. C'est un mot différent. Cela signifie qu'ils sont issus de la roture.
-C'est quoi la roture ?
-C'est un état dans lequel reste ceux qui ne sont pas nobles.
-C'est quoi noble ?
-La noblesse, reprit Liétald, légèrement agacé. C'est ce qui rend ton sang particulier. Unique si tu préfères. Ce qui te donne des droits différents de ces enfants que tu vois là.
-Ça sert à rien, intervint Aposs. Elle comprend rien.
Tenant la pose, ses cheveux blonds flottant dans le vent d'autan. La petite Limie posa théâtralement sa main sur sa poitrine, atteinte de la cruelle flèche du fratricide.
-Pardon, Monsieur-de-je-sais-tout ? Mais je sais des choses !
-Tu sais rien ! Renchérit Aposs. Tu dis que des bêtises !
-Si-euh ! Je sais des choses ! Je sais que... que... que... Limie regardait autour d'elle, paniquée à l'idée de ne pas pouvoir démontrer à son frère son erreur. Que par exemple Monsieur Liétald... euh... eh ben c'est un dragon ! Et euh... Son père c'est aussi un dragon ! Et même que quand y a eu les méchants dans le nord et ben son père il a soufflé du feu sur les pierres ! Et même que ça les a fait exploser ! Boum ! Comme ça ! La petite écarta ses bras tout en gonflant ses joues au maximum. L'explosion avait été obligatoirement gigantesque.
-Ce n'est pas exactement ce qui s'est passé, tenta d'intervenir le Seigneur de Ténare.
-Oh Limie ! Trop bien ! Regarde y a des poissons sur le bord !
-Où ça ? Où ça ? Où ça ?S'exclama Limie en rejoignant son frère dans l'eau turquoise. Les poissons paraissaient nettement plus intéressants que Monsieur Liétald et la roture.
Monsieur Liétald se frottait le front, se demandant pourquoi il avait tenu à se substituer aux gouvernantes. Ni lui, ni son épouse n'avaient élevé leurs propres fils. Il ne comprenait pas pourquoi il devait le faire avec les enfants d'un autre, fussent-ils ceux de l'Empereur. Un ricanement rajouta un poids à sa migraine.
-Y a pas à dire, se gaussa Kalie En'té. Vous allez nous en faire de redoutables chefs de guerre.
-Kalie ! Kalie ! Kalie ! Regarde le coquillage que j'ai trouvé pour papa ! Lança une Limie radieuse qui arborait fièrement une énorme coquille saint-jacques.
-Il est magnifique, ma chérie ! Répondit la maîtresse de l'Empereur, souriante. Puis, beaucoup moins souriante. Vous avez intérêt à ce qu'elle le revoit ou sinon, Karan ou pas Karan, je vous ouvre en deux et je file vos boyaux à manger aux chiens.
Liétald la fusilla du regard.
Dernière modification par De Karan (2019-05-14 11:40:27)
Seigneur de Ténare ; Marquis de Falcastre
Maître du Palais ; Gardien du Trésor Royal
Chevalier au Léopard ; Chevalier de l'Ordre des Fondateurs royaux
Hors ligne
Pages : 1