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Safet Plizir était occupé à faire vivre et à rendre hommage aux derniers vestiges du Coq...les Seigneurs du Hall malgré de lourdes défaites militaires avaient réussi à s'installer de façon pérenne dans le Royaume d'Okord.
L'alliance indéfectible avec les Templiers et le souverain d'Okord Antijaky le Victorieux leur assurait une certaine tranquillité...certains Halliens quittaient le continent d'autres arrivaient...c'était le lot de toute vie de Faction.
Mais Safet sentait une certaine lassitude: les captures, les geôles humides et froides ...les rançons...les frères d'arme qui tombent à vos cotés... les murailles à reconstruire.
Seul dans sa chambre contemplant son plafond décoré, il pensait au Hall...à ses cavernes...au Calvok...à son Maître CHULZI...à la chasse aux Gowaps...la nostalgie et une certaine mélancolie l'envahissaient.
Le nouveau chef de sa garde personnelle, se présenta devant les quartiers de Safet. Safet avait vu son père, précédent titulaire de la charge, passé par le fil de l'épée lors du dernier assaut des Troupes de Lady Summer.
Le fils avait la prestance et la carrure massive de son père Gurnard , leurs traits étaient similaires au même age, seule la courte barbe juvénile du fils les distinguait dans l'esprit de Safet.
Gurnard avait été de tout les combats, il était là lors de leur fuite du Hall, leur débarquement sur les plages d'Okord et Safet le revoyait mener les hommes lors des premières escarmouches dans le Royaume.
Ce fidèle conseiller avait contribué à rendre l'alliance avec le Coq possible, c'était lui qui avait mené la conquête du Centre du Monde...Safet l'avait pleuré une nuit entière.
De ses compagnons du départ il avait été le dernier à succomber, Safet se sentait bien seul, les fils avaient remplacé les pères morts au combat mais aucuns n'avaient plus la mémoire de leur terre natale et des soirées autour d'un feu de camp et d'un bon calvok.
Dernière modification par Safet Plizir (2018-09-11 13:37:03)
Le Royaume grouillait de rumeurs...
Safet se devait d'écouter ses bruissements, les Seigneurs du Hall avait un rang à tenir et leur Diplomate ne pouvait rester à l'écart des affaires d'Okord.
Ses éclaireurs et espions sillonnaient le Royaume pour vérifier la véracité des informations et en obtenir.
Tö Xihn avait pour rôle de collecter, rassembler et de synthétiser l'ensemble des nouvelles et surtout d'en établir un rapport circonstancié et journalier à son Seigneur.
Il remplissait cette tâche avec sérieux et application, chaque soir après le souper il se présentait dans les appartement de Safet Plizir.
Ils devisaient une demi-heure et prenaient ensemble les décisions concernant les mouvements de Troupes, les actions militaires à mener et l'organisation des voyages de Safet.
Ce soir après avoir expédié les affaires courantes: rapports d' espionnages, messages à envoyer, courrier diplomatique...Safet entrevit le sceau d'un parchemin qui lui parut familier.
Cette écriture il la connaissait, il prit en main le vélin d'un grain inimitable...
C'était elle...son écriture...il fit sauter le sceau de cire avec précipitation.
Elle n'avait pas écrit depuis des lunes, il avait reçu pendant plusieurs mois des nouvelles puis sans raison le silence.
Il avait bien envoyer des lettres, des messagers mais aucunes réponses ne lui étaient parvenues.
Il s'était fait une raison à contre cœur, leur idylle n'avait pas duré très longtemps, une attraction mutuelle les avait saisi.
Une relation passionnée qui comme souvent s'était consumée à grande vitesse.
Cette courte union avait eu un "fruit"...: Sharra
Safet avait tout de suite aimé cette enfant, un mélange subtile de la beauté de sa mère, de son charisme, de son intelligence avec les yeux noirs et la détermination de son père.
Elle avait été élevée par sa mère...Aedeline Dame du Renard et une des chefs de la Croix d'Azur.
Safet avait suivi de loin son éducation, l'avait couverte de cadeaux et avait eu le bonheur de la voir quelques fois.
Safet blêmit à la lecture du parchemin...Aedeline lui annonçait qu'elle allait quitter le Royaume, elle n'explicitait pas ses raisons mais sa décision semblait sans appel.
Elle affirmait à Safet qu'elle n’emmènerait pas sa fille dans ce voyage périlleux et surement sans retour.
Elle lui confiait le sort de leur enfant.
Sa fille était gardée par quelques hommes fidèles d'Aedeline et elle l'attendait dans un des fortins isolés de son domaine.
La nouvelle devait rester secrète pour éviter tout tentative d’enlèvement.
Safet interpela immédiatement Tö Xihn et lui demanda de préparer une escorte armée d'une centaine d'hommes à cheval...ils allaient devoir chevaucher toute la nuit et la journée suivante pour arriver au fortin avant la nuit.
Safet était chamboulé par des sentiments contradictoires mais la joie de retrouver sa fille l'emportait finalement sur tout.
"Mon seigneur les éclaireurs viennent de revenir, ils se sont approchés à trois lieues du fortin ...les nouvelles sont mauvaises...ils ont vu des flammes gigantesques et des panaches de fumée immenses..."
Safet fit accélérer la troupe au galop.
Une fois arrivés sur place le spectacle était dantesque, le fortin était en fait une forteresse puissante à présent la proie des flammes ...les tours étaient devenues de gigantesques torches incandescentes sur l'autel du Dieu du Feu.
Personne ne pouvait survivre à un tel incendie.
"Recherchez des traces de combat, des preuves d'un départ d'un groupe de soldats...tout ce que vous trouverez pourra nous être utile." hurla Tö Xihn.
Les soldats semblaient fascinés par l'incendie, ils mirent un certain temps à se mettre en quête d'indices.
Qui avait pu mettre le feu à forteresse? qu'était il advenu de sa fille? avait-elle péri dans les flammes? toutes ses questions taraudaient Safet Plizir.
L'un des éclaireurs du Clan des CHULZI, Ignis se présenta devant Safet.
Les CHULZI étaient un clan nomade qui restait isolé du reste des Clans qui formaient le Hall.
Ils vivaient au plus proche avec la nature, en symbiose avec la faune sauvage de leur région.
Le père de Safet avait établi un contact avec eux et des liens s'étaient crées entre sa famille et ce Clan.
Ils étaient d'excellents pisteurs et les meilleurs éclaireurs des troupes de Safet.
"Mon seigneur, j'ai trouvé une piste sur la colline boisée plein Est; un chemin escarpé a été emprunté par une vingtaine d'homme à pied il y a environ une journée.
Ils ont un équipement léger et ont tenté de masquer leur passage."
Tö Xihn se présenta à son tour :
"Mon Seigneur, derrière le mur sud de la forteresse nous venons de trouver un charnier...environ une centaine d'hommes tués au combat pour la plupart, quelques uns portaient les stigmates d'une torture récente et tous avaient été enterrés à la hâte dans une fosse peu profonde. Les traces du passage et du campement d'une troupe de guerriers importante ont été aussi décelés.
Ils semblent s'être scindés en plusieurs groupes et ont pris plusieurs directions."
Ignis s'approcha de Safet en dit avec calme:
"Ils ne sont pas tous partis, certains sont restés non loin d'ici... puisqu'ils nous observent depuis notre arrivée...j'estime leur nombre à 200 hommes lourdement armés. Je ne connais pas leurs intentions mais le charnier est une indication assez bonne de notre sort futur... le choix est simple Mon Seigneur fuir ou combattre"
"Que me conseillez vous?" demande Safet.
"J'ai cru repérer des arbalétriers parmi ceux qui nous entourent et les cadavres du charnier étaient pour la plupart encore percés de carreaux...nos armures légères ne résisteront pas dans un combat frontal, nous finirons tous dans une nouvelle fosse commune.
La forteresse est encore en flamme, le vent est d'Ouest en Est et les fumées couvrent donc la colline boisée à l'Est celle du sentier...il faudrait utiliser la technique du sac qui se vide, la majeure partie de nos hommes quittera le terrain par ce sentier escarpé et gagnera la forêt à couvert. Le reste devra faire nombre et illusion avec l'ensemble des chevaux et devra tenter de fuir à cheval avant que la supercherie ne soit découverte."
"Faites en sorte que les meilleurs cavaliers restent en dernier..."
Les consignes furent passées rapidement et le plus discrètement possible.
En une dizaine de minutes 80 hommes quittèrent les alentours de la Forteresse en flamme pour gagner le sentier escarpé sous la couverture d'une fumée acre et noire.
Ignis menait la troupe, des cris d'alarme et le bruit d'une cavalcade vinrent troubler le silence de la forêt...Safet espérait que le maximum de ses hommes avaient pu échapper au traquenard.
La forêt s'épaississait, la pente s'accentuait, la progression devenait plus difficile.
Dernière modification par Safet Plizir (2018-05-08 13:01:24)
Le bivouac fut rapidement installé dans une clairière.
Ils avaient grimpé dans la montagne jusqu'à ce qu'ils trouvent un endroit favorable à un arrêt, il fallait se reposer: les hommes étaient exténués.
Il fallait aussi se restaurer avec le peu de provisions emportées par chaque homme: un demi-galette de pain non levé et quelques dattes feraient office de festin pour ce soir.
Des hommes de guet furent postés en aval et en amont de la clairière, il fallait rester prudent l'ennemi était surement proche et à leur recherche.
La montagne était inhospitalière pour ces hommes plus habitués au désert et à la chaleur.
Le froid de la nuit commençait à saisir les corps et les âmes...des feux de camp auraient indiqué à des lieues à la ronde leur position, il fallait faire sans.
Safet ne trouva pas le sommeil, il déambulait en lisière de la clairière quand il fut rejoint par Tö Xihn.
"Mon seigneur si nous levons le camp à l'aube, nous pourrons franchir le col dans la journée et atteindre la vallée suivante...la contrée n'est cependant pas connue de nos cartographes...nous allons vers l'inconnu."
"Je sais mais je me dois de tout faire pour retrouver ma fille, j'y laisserai la vie si il le faut pour la sauver. Elle est l'avenir."
Alors que l'aube pointait à la cime de la montagne, l'assaut eut lieu simultanément de l'amont et de l'aval de la clairière, des fantassins lourdement armés, soutenus par des arbalétriers dissimulés dans les arbres, fondirent sur les hommes tout juste réveillés par les cris d'alarme du guet.
Les gardes avaient été rapidement débordés, les hommes de Safet défendaient chèrement leurs vies mais le surnombre et la surprise faisaient leur œuvre mortifère .
L'encerclement était proche, il fallait tenter une sortie avant qu'il ne soit complet.
Tö Xhin et Safet tentèrent d'ouvrir une brèche dans la marée d'ennemis qui montaient à l'assaut.
Ils réussirent à se faufiler entre les armures rutilantes.
Ils avaient brisé l'encerclement et fuyaient en désordre la clairière, les carreaux d'arbalète volaient à leurs oreilles.
Après une heure de fuite éperdue dans la montagne les hommes s’arrêtèrent, ils n'étaient plus qu'une dizaine de survivants, isolés et vulnérables.
Tö Xhin s'approcha de son seigneur, la grimace de ce dernier inquiéta le guerrier.
"Mon Seigneur que vous arrive t il?"
"Je suis touché...voyez la blessure..."
Le carreau d'arbalète avait percé le flanc du seigneur Safet, seule la hampe dépassait du Cuir bouilli...la blessure était grave, sans soins rapides Safet Plizir était promis à une mort certaine.
Ils avaient marché dans la montagne toute la journée, la Providence avait mis sur leur route un abri de fortune juste avant la nuit, sous la forme d'une bergerie abandonnée.
Le Toit de chaume était encore présent et les murs tenaient debout, ils pourraient s'y reposer jusqu'au matin.
La litière de fortune confectionnée avec de jeunes pins coupés à la hâte, avait permis de transporter le seigneur Safet, son état empirait, il avait perdu connaissance vers midi, la fièvre avait gagné l'ensemble de son corps.
Pour arranger les choses le médecin comptait parmi les premières victimes de l'assaut du matin et dans leur fuite ils n'avaient rien pu emmener et se trouvaient démuni devant la gravité de la blessure de leur Seigneur.
Un torrent proche leur fournissait de quoi boire mais la faim commençait à tirailler les estomacs vides.
Ils n'avaient pas le choix, la situation du blessé empirait d'heure en heure, la nuit avait été difficile, Safet demeurait inconscient, sa respiration avait faibli et l'infection semblait gagner du terrain.
Avant le lever du soleil, Tö Xhin avait réuni tous les hommes, le point fut rapide: il fallait trouver du secours et rapidement.
Les volontaires quittèrent la bergerie mais la contrée leur était inconnue.
La logique voulait qu'ils suivent le cours du torrent proche, vers l'aval, ce qui les mènerait à une vallée et de là ils espéraient trouver du secours.
Il leur faudrait aussi éviter les patrouilles que leurs assaillants de la veille avaient surement organisé.
Après quelques heures de marche sans rencontrer d'adversité, ils quittèrent la montagne, des collines verdoyantes avaient remplacé les pins à perte de vue.
Lorsque le soleil fut à son zénith un des hommes aperçut de la fumée au loin.
Ils arrivèrent, après 3 heures de marche, exténués devant les murs d'une forteresse, le Blason qui trônait sur les bannières leur était inconnue.
Les bouleversements politiques dans le Royaume avaient fait émerger de nouvelles forces, de nouveaux seigneurs, de nouvelles factions et des entités jusque là inconnues.
Les gardes semblaient surpris par la petite troupe qui devait ne pas avoir fière allure.
Les Halliens demandèrent asile et expliquèrent rapidement leurs situation... ils n'avaient rien à perdre...sauf la vie.
Les deux hommes, lances contre l’épaule se tenaient blottis contre le braséro cherchant à capter les faibles réverbérations de chaleurs s’en émanant. Des mouvements à l’horizon de leur vision leur firent relever la tête et scruter le groupe d’une dizaine d’hommes s’élançant d’un pas lent le long du chemin menant à la cité. Tout de leurs oriflammes à leurs habits laissaient entendre que ces hommes en piteux état, n’étaient pas des membres de la tribu ou même de simples voyageurs.
« - Gordon, je crois qu’il y a du travail, qu’est ce qu’on fait ? »
L’homme plus âgé regarda avec circonspection le blason éléphant sur fond or. Des étrangers dans les terres forestières scotts, on en croisait déjà très peu, mais alors de ceux qui arborent en arme des animaux domestiques. Avec tous les remous et ce que disait le capitaine, des étrangers d’où qu’ils viennent ne pouvaient qu’apporter des soucis. Il héla un homme dans la cour :
« - Va chercher le capitaine, va y avoir du grabuge. »
Se redressant les deux gardes se placèrent sur le paravent de la porte et attendirent de longues minutes. A hauteur d’homme Gordon s’époumona :
« cò a thèid an sin? » ( Qui va là ? en cénoman)
Les visiteurs restèrent interdits, puis l’un deux pressé commença à parler en Okordien et tenta d’expliquer les malheurs du comte Plizir, mortellement blessé et échoué sur l’ile de Galno. Les deux gardes se regardèrent ne sachant que trop faire :
« - J’ai pas tout pipé mot, mais j’crois qu’c’est du continental, j’en ai gardé des bribes lors de ma jeunesse. J’ai reconnu le mot comte, c’est un truc de sérieux j’crois. Gordon va chercher le capitaine, c’est p’tete grave. »
L’air hargneux et méfiant, avec le minimum de mots que sa bouche savait formuler, le vieux garde essaya d’expliquer qu’il fallait attendre, mais son accent terrible empêcha toute communication. Renfrognez il gueula par-dessus le rempart :
« - falbh bàs ! ( allez crever) »
De longues minutes passèrent avant qu’un troisième homme en armure se penche sur la pierre pour observer la petite troupe. D’un Okordien légèrement teinté, il s’adressa au porte oriflamme :
« - Je suis Fergus du clan Ramsay, capitaine de la garde au nom du Chef de guerre Di Pinardi. Vous vous trouvez en terres cénomanes, expliquez vous. »
Ecoutant avec attention l’histoire de l’embuscade, il répondit :
« - Les temps sont troubles pour le royaume et les chemins peu sûrs. Vos agresseurs pourraient bien être des coupes jarrets, des renégats, des hommes d’une autre maison, ou même un clan cénoman même si l’arbalète n’est pas de notre usage. Le Seigneur de guerre est actuellement en déplacement sur les rivages. Il doit y rencontrer le prince des mers Aleister Ashan, je ne peux donc vous laisser entrer. Mais il ne sera pas dit que notre île puisse être un lieu de danger d’autant plus si ils sont le fait d’étrangers. Au nom du chef de guerre et de la tribu cénoman, je pose sur vous la protection du clan Scott. Nous allons vous escorter et tirer tout cela au clair. »
Les portes s’ouvrir de suite et un corps d’une cinquantaine de cavaliers sorti immédiatement. Leur rapidité à se préparer ne pouvait signifier qu’une chose. Ces hommes étaient déjà prêts à ferrailler avant même de connaitre l’identité et la raison des voyageurs. Fergus remonta la petite colonne et se plaça à la hauteur des hommes du comte.
-« menez nous à votre Seigneur, il n’est peut être pas encore trop tard. Un messager est parti prévenir le Seigneur Di Pinardi. Par Yggnir, puissions nous le sauver ou le venger avant que les laches ne s’enfuient. Personne ne souille la terre de Galno impunément. »
L'assaut avait été donné 4 heures après le départ des volontaires, heureusement les portes et les fenêtres avaient été barricadées.
Les assaillants avaient tenté une intrusion, ils avaient été repoussés facilement...ils étaient une vingtaine sans équipements lourds, surement des éclaireurs un peu trop surs de leur supériorité.
Les pertes avaient été limitées à 3 blessés légers du coté du Hall, les assaillants eux avaient laissé 5 hommes sur le terrain.
Ils s'étaient repliés devant la résistance rencontrée.
Ils avaient alors encerclé la masure empêchant ainsi toute fuite.
Ils devaient attendre des renforts...To Xihn savait qu'ils étaient perdus, Safet lui était toujours plongé dans un coma profond...la situation était bien mal engagée.
Des cris retentirent...Surement les renforts ennemis. To Xihn rassembla ses hommes, il leur rendit hommage et les assura qu'il était fier de mourir à leurs cotés et qu'ils devaient envoyer le maximum d'ennemis rejoindre leurs ancêtres avant de périr.
La situation à l'extérieur était confuse, des bruits de combat parvenaient aux oreilles des halliens incrédules, et c'est quand apparut un des volontaires accompagné par des hommes en armes visiblement amicaux qu'ils comprirent que leurs ennemis avaient mis en déroute.
Cependant pas le temps de se réjouir, les renforts ennemis pouvaient arriver d'un instant à l'autre.
Il fallait faire vite, le seul vrai soucis était le transport du Seigneur Safet, des chevaux avaient prévus pour les hommes, on installa Safet à l'arrière du plus solide des chevaux, derrière un cavalier, il fut arnaché et maintenu par un brancard vertical.
To Xihn fit connaissance avec le Chef de la troupe amie, un certain Fergus, capitaine de la Garde du Seigneur Di Pinardi, de la tribu des Cénoman du Clan Scott, un guerrier aguerri au physique impressionnant. To Xihn ignorait tout de ses nouveaux arrivants en Okord, tout ce qu'il savait c'est que cet homme les avait sauvé d'une mort certaine et qu'une dette d'honneur avait été contractée.
Le navire avait remonté le Grand Canal jusqu'à l'entrée de la rade du Port de la Grande Coterie...il venait d'accoster sur le Quai principal.
Personne ne semblait avoir été prévenu de cette arrivée, les gardes avaient donc pris position sur le quai.
Le plus ancien d'entre s'agenouilla soudain...il baissa la tête. Il venait en effet d’apercevoir le pavillon du navire et de prendre conscience de l'origine du bateau et de qui allait surement en débarquer.
Il intima fermement à ses camarades de faire de même.
"Ce sont les prêtres de CHULZI...prosternez vous!"
La passerelle du navire s'abaissa...
Dernière modification par Safet Plizir (2018-09-11 13:39:33)
La légende disait qu'au commencement CHULZI était un jeune pâtre dans une région isolée du Mounty, un lieu montagneux où seul l'élevage permettait de vivre...de survivre plutôt, car les temps étaient difficiles.
Les seigneurs qui se disaient tous issus des grandes tribus Thrôôlls, qui avaient des siècles auparavant envahis le Mounthy, dévastaient le pays entier par leurs guerres fratricides interminables.
Aucun d'entre eux ne réussissaient à conserver le pouvoir plus de 4 saisons, les alliances interchangeables avaient pour seule finalité de mettre à bas celui qui accédait au trône.
Le peuple du Mounty avait été le grand perdant de ses luttes continuelles, razzias, épidémies, impôts, conscription obligatoire, pillages avec leur lot d'atrocités avaient mis à feu et à sang un royaume jadis prospère et envié.
La fumée noire et épaisse avait inquiété le jeune pâtre...il avait abandonné son troupeau pour se précipiter vers son hameau...après une course effrénée ses pires craintes furent confirmées par la vision d'horreur qui s'offrait à lui.
Toutes les maisons du hameau n'étaient plus que des ruines fumantes, les ruelles étaient jonchées des cadavres de ses voisins, amis et famille...toutes les victimes étaient égorgées ou avaient été percées par des lances; les plus jeunes n'étaient pas parmi les victimes mais leurs sorts n'étaient pas beaucoup enviables.
Vendus comme esclaves souvent, dévorés parfois lorsqu'ils n'avaient pas de grande valeur marchande...CHULZI pleura sur leurs sorts...sur le sien...seul désormais il n'avait plus comme compagnons que ses 2 chiens de garde de troupeau...deux molosses capables de mettre en charpie un loup et de faire reculer un Ours des Montagnes.
C'est alors qu'il se mit à la poursuite des brigands qui avaient ravagé son hameau et ceux des environs; sur son chemin il rassembla autour de lui les quelques survivants qu'il rencontra souvent eux aussi accompagnés par leurs animaux: ânes, chevaux lourds, chiens de garde...et c'est avec cette troupe hétéroclite qu'ils réussirent à vaincre leurs adversaires libérant leurs frères et sœurs.
La légende dit que les animaux prirent une place prépondérante dans leurs victoires successives, qu'ils furent considérés comme des égaux. Des druides rejoignirent CHULZI et sa troupe, on prétend qu'ils lui enseignèrent le langage commun aux hommes et aux bêtes.
Chemin faisant CHULZI fédéra autour de lui les paysans, les pêcheurs, les humbles et les chevaliers sans terre.
Mais ce qui fit changer définitivement la donne et basculer le sort du Mounty fut le ralliement des forestiers du grand Ouest: des dresseurs d’éléphants.
Un à un les seigneurs de la Guerre furent vaincus, presque à chaque fois la cavalerie ennemie fut mise en pièce par la charge des éléphants caparaçonnés. Leur seule présence fit tomber des villes et des généraux se rendirent plutôt que de les affronter.
En 8 saisons l'ensemble du Mounty fut pacifié et CHULZI désigné comme protecteur du Royaume.
Homme sage il laissa l'administration à des ministres compétents et intègres...des gouverneurs du même acabit furent élus dans les différentes provinces.
Le respect pour les animaux fut érigé en principe fondateur pour le nouveau royaume et le druidisme CHULZIEN devint religion d’État.
Dernière modification par Safet Plizir (2018-09-11 13:42:39)
Le druide était vécu d'une simple robe de bure, il était suivi d'une ménagerie hétéroclite où cohabitaient: Chevaux, ânes serpents, rapaces et chiens de garde.
Deux autres druides visiblement les assistants du premier tiraient une petite charrette remplie de parchemins, de vêtements et de fioles.
"Nos oracles cétacés nous ont prévenu il y a 10 jours que l'un des fils du Mounty allait être en danger dans cette contrée barbare...conduisez moi à lui le plus rapidement possible, chaque heure compte désormais."
Dernière modification par Safet Plizir (2018-08-29 19:58:52)
Le Druide avait croisé sur la route du Port au Palais de nombreux hommes en armes, une armée en marche se dirigeant vers le Nord.
La confusion régnait dans les couloirs du Palais.
Une agitation désordonnée teintait d'intrigue agitait soldats, chevaliers et pages.
Le Druide se dirigea vers la chambre de Safet guidé par un des hommes de garde du Port, suivi par sa ménagerie et ses adjoints.
Quatre hommes en armes barraient la porte des appartements privés de Safet, interdisant tout passage.
"Qui commande ici? je suis là au nom de CHLUZI et je dois immédiatement entrer pour sauver votre chef d'une mort certaine!"
Les gardes démenèrent mutiques, un homme émergea de la chambre, petit, moustachu, sec comme un coup de trique auraient dit les anciens du Mounty.
"Soyez le bienvenu cher Druide...que la gloire de CHULZI nous accompagne...que nous vaut votre visite?...si nous avions su nous vous aurions préparé un accueil digne de votre rang."
- Je suis ici pour sauver votre Seigneur d une mort certaine! Où est le sieur To Xihn?! je connais sa lignée et je sais qu'il est un compagnon fidèle de votre seigneur. "
"Le traitre To Xihn a été mis aux fer à son retour, nous le soupçonnons d'être à l'origine du malheur qui nous frappe.
Concernant le Seigneur Safet il est entre les mains de nos meilleurs médecins...votre aide ne nous sera pas utile.Je vais prévenir le seign...le général En Sabah Nur de votre arrivée. Nous sommes en campagne militaire mais je pense qu'il trouvera quelques minutes de son précieux temps a vous accorder."
il s'adressa alors aux gardes:
"Accompagnez les druides à la salle du trône!"
Dernière modification par Safet Plizir (2018-09-11 13:43:55)
Le général était debout avec ses chefs de guerre autour d"une grande table de guerre...représentant à l'échelle et en relief l'ensemble du feu Royaume d'Okord.
Il se retourna vers le Druide qui venait d’accéder au seuil de la salle.
"Entrez Druide ...venez prés de moi j'ai quelque chose à vous montrer."
Observez cette table... nous avons pour ambition d'étendre l'influence de CHULZI au delà de nos possessions actuelles, ce qui ne sera pas pour vous déplaire.
Je sais que vous êtes inquiet pour le Seigneur Safet, je vais vous autoriser à le voir rapidement, je sais que mes hommes font du zèle mais sachez qu'il est entre de bonnes mains et que nous prenons soin de lui de la meilleure des façons."
Il était aux portes de la Mort...l'intervention des valeureux Scotts lui a permis de survivre...ses agresseurs n'ont pas été encore identifiés mais nous ne désespérons pas de vite le découvrir.
Son second To Xihn devrait être vite libéré...nous avions des doutes sur sa fidélité mais ils viennent d'être levés par les éléments donnés par les hommes du Seigneur Di Pinardi.
Je vais faire préparer des appartements dignes de vous et j'espère que vous resterez parmi nous pour établir la Gloire de CHULZI en Okord"
Le Druide fut rassuré quand il trouva Tö Xihn au chevet de son ancien seigneur, il semblait marqué par son emprisonnement et son interrogatoire: les hommes de En Sabah Nur n'avaient pas la réputation d'être des tendres.
Il se savait en disgrâce mais il était sain et sauf et Safet était toujours vivant.
Des médecins préparaient onguents et baumes sur une table dans l'immense chambre.
Safet avait repris connaissance, son teint était toujours blafard et le carreau était toujours fiché entre ces cotes.
Les discussions semblaient porter sur l'opportunité de le retirer mais surtout sur comment le faire.
Pour certains le retirer provoquerait une hémorragie qui s’avérerait fatale...mais Safet ne pouvait vivre avec un projectile de cette taille planté dans son flanc.
La majorité des carabins était pour scier la hampe du carreau au ras de la plaie et ensuite tenter d'extraire le reste.
Mais aucuns d'entre eux n'avaient eu le courage de tenter ou même de se proposer de le faire.
Le Druide congédia l'ensemble des serviteurs et des médecins et il ne demeura dans la pièce que lui, ses assistants, To Xihn, un énorme chien de garde et l'infortuné Safet.
"CHULZI et ses frères animaux vont encore prouver à tous de leur puissance et de leur pouvoir de guérison! Préparez les cataplasmes à la Propolis de nos sœurs abeilles. Notre Frère chulzien va lui aussi participer à la guérison du Seigneur Safet."
Une fois les cataplasmes prêts le chien posa ses deux pâtes avant sur le bord du lit saisit dans sa mâchoire puissante la hampe du carreau et l'arracha d'un coup sec et précis.
Sous l'effet de la douleur Safet perdit connaissance.
La plaie n'eut pas le temps de saigner: elle fut immédiatement recouverte par un des cataplasmes à la fois cicatrisants et antibiotiques.
Le traitement fut complété par des cocotions elles aussi à la Propolis.
"Quand il se réveillera il devra beaucoup s'hydrater...et du repos du repos... Il sera transportable dans deux semaines...il devra surement suivre une longue convalescence dans un de nos sanctuaires dans les montagnes du Mounty...à ce sujet cher To Xihn quant est t il de la construction prévue d'un sanctuaire de CHULZI dans les les terres d'Okord pour l'instant impies?"
Dernière modification par Safet Plizir (2018-09-11 13:46:34)
To Xihn parut embarrassé:
"Les circonstances ne nous ont pas été favorables...les conflits furent nombreux... nous avons du faire notre place en Okord, les seigneurs du Hall bien que tous familiers du culte de notre Hérault CHULZI n'ont pas eu le temps ni l'énergie de construire un sanctuaire...l'époque actuelle semble plus en adéquation avec cette implantation.
-Je l'espère bien ...je vais d'ailleurs en référer au grand Druide de notre Ordre et faire pression sur votre nouveau chef pour que CHULZI gagne des adeptes dans ce nouveau Royaume .
En Sabah Nur à cheval au milieu de ses officiers dirigeait les opérations depuis la colline la haute.
Les troupes s'étaient massées devant la petite forteresse...
Une forteresse bien connue par la plupart des soldats présents...la mutinerie devait être écrasée, les renégats avaient profité du départ de leur Seigneur dans une lointaine croisade incertaine pour tenter une sécession, En Sabah Nur tentait de faire d'une pierre deux coups...la Province conquise allait être confiée aux Druides CHULZIENS.
Les étendards à la patte d'Ours flottaient au vent, les boulets avaient pilonné les murailles depuis le lever du soleil...les troupes venaient de s'engouffrer dans la brèche créée.
Le pillage avait été interdit par consigne, seul l'état major renégat serait passé par les armes, les hommes qui se rendraient savaient qu'ils auraient la vie sauve...la résistance fut donc très limitée.
En une heure la cité fut conquise, les pertes avaient été limitées de chaque coté...les druides étaient déjà à l’œuvre, installant leurs campements et condamnant les lieux de culte des autres religions.
CHULZI avait désormais un encrage en Okord.
Les choses s'étaient faites rapidement...
Le retour de Safet de sa convalescence avait été gardé sous silence, ses réseaux étaient toujours actifs, les méthodes brutales de son successeur auto désigné ne passaient pas bien parmi la majorité des chevaliers et des soldats.
Les promotions sans autre mérite que celui d'appartenir au cercle de En Sabah Nur avaient fini de dégouter les hésitants.
Les hommes du Hall étaient habitués à la justice pas à la tyrannie.
Safet était accompagné par le Druide Général de l'Ordre de CHULZI et sa garde personnelle...la vue des 4 éléphants de combat avait vite museler toutes velléités de résistance de la part des fidèles de l'Usurpateur.
L'exil au Mounty fut présenté à En Sabah Nur comme une solution non violente acceptable par tous...il comprit vite qu'il n'avait pas le choix.
Le choix fut par contre laissé à ses fidèles...peu choisirent de partir.
La vie en Okord était douce et la perspective de resservir un seigneur juste et magnanime ne les effrayait pas.
Ils savaient qu'ils ne risquaient ni la prison ni les brimades.
Le Bateau était déjà à quai et on laissa quelques heures à l'Ambitieux pour rassembler ses affaires et préparer ses bagages.
C'est en fin de soirée qu'il embarqua avec une poignée de fidèles.
Le Hall allait retrouver son calme d'antan et sa sérénité ..enfin c'est ce qu'espérait Safet.
Il rassembla son conseil le soir même et se tint informé des évolutions du Hall et du Royaume...il alla de surprise en surprise.
Il sut alors qu'il avait du travail devant lui et que des décisions importantes l'attendaient.
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