Ambassade d'Okord - K-lean [Empire d'Abrasil]

Eugénée Anet · 2018-01-28 20:29:41

La capitale de L’Empire d’Abrasil ?

Eugénée Anet se gratta la tête en soupirant profondément.

Le problème, voyez-vous, Messire K-Lean, c’est que nous n’avons plus aucune carte du monde depuis l’incendie qui ravagea la bibliothèque d’Abruxal. Curieusement aucun géographe ne s’est penché sur le problème. Il faut dire que ces documents sont si précieux que les navigateurs qui reconnaissent les côtes se gardent bien de divulguer leur savoir. Nous vivons des temps troublés, Messire. Une carte est un atout important pour un général. Du temps de l’Empire d’Ohm c’était vital, mais dans un monde morcelé, il est préférable que l’ennemi ignore ce qui pourrait arrêter ou favoriser la progression de son armée.

Enfin, on se débrouille. D’ailleurs si jamais vous revenez de cette mission diplomatique, je serai heureux que vous puissiez me communiquer ce que vous aurez appris des territoires traversés.

Bref, j’ai compulsé quelques récits de marchands. Des caravaniers qui traversent les immenses étendues de l’Ouest pour nous fournir ces produits magiques que sont la myrrhe, la soie, le bois de camphre, le poivre et j’en passe….
Donc le plus simple pour vous consiste à remonter le fleuve qui se jette dans le Grand Canal. Vous allez traverser le royaume d’Osterlich dans un premier temps jusqu’à la ville-île de Gratz dont on sait qu’elle est gouvernée par un Kcizaz particulièrement féroce.

Honnêtement je vous déconseille de vous arrêter sur quelque rive que ce soit, sauf pour de courtes missions de ravitaillement. L’idéal serait même de passer l’île de nuit pour ne pas vous faire intercepter.

Au-dela de Gratz commence l’empire de Déomul sur la rive gauche du fleuve, donc à main droite puisque vous le remontez. La rive droite est occupée par les terres d’Alervan, frontalières avec les grandes steppes de Salahin, territoire de la reine Yselda.

Nous n’avons que très peu de connaissances concernant Alervan. Il semble que le pays soit cultivé et riche. Il y aurait de grandes cités au bord du fleuve, mais les récits sont anciens et assez flous, pour ne pas dire plus. Nous en savons un peu plus sur Déomul. Nous ne sommes pas en excellents termes avec l’Empereur Théodophane, mais si vous mettez en avant l’attitude de votre roi à l’égard d’Abrasil, vous serez peut-être tolérés. Evitez seulement de vous prétendre diplomate en route vers la capitale de Torkson.

Vous remonterez le fleuve jusqu’à un confluent. Il est possible que vous en rencontriez de nombreux, mais celui-ci est énorme. Il marque la frontière entre Déomul et Abrasil. Préparez-vous à ramer longtemps. Vous allez pouvoir apprécier la taille de l’empire de Déomul, et par comparaison celui d’Abrasil qui est à peine moins vaste. Si vous parvenez à maintenir un rythme de 15 lieues par jour, il vous faudra deux mois pour atteindre la frontière.

Ensuite il faudra demander votre chemin. Si la capitale de l’Empire se trouve en son centre, vous aurez peut-être encore 500 lieues à parcourir. En Abrasil je ne sais absolument pas ce qui vous attend.

Sans vouloir vous décourager, il s’agit d’un voyage de près de 1400 lieues*.

En parlant de cette énorme distance justement, et puisque vous allez négocier l'aide de l'Empire d'Abrasil contre la Horde, je vous laisse réfléchir au problème suivant: Si jamais l’empereur Torkson avait intérêt à intervenir dans notre région pour contrer la Horde, il ne faudrait pas compter sur ses armées avant de nombreux mois.
D'autre part, rien ne dit que ses légions repartiraient aussitôt après chez elles.

Avez-vous d'autres question, Messire?

* Une lieue = 4 kilomètres

K-tåås Trøf · 2018-01-28 23:43:31

A mesure qu'Eugénée Anet décrivait la route à parcourir et les territoires attenants, le visage de K-lean se faisait de plus en plus pâle et sa mâchoire de plus en plus bée.
Alors que cette dernière question venait de lui être posée, K-lean ne su que se gratter l'arrière du crâne.

Euuh ... Quand même ... On m'avait prévenu que c'était un long périple ... mais là ...
Je ne peux répondre de suite au très bon problème que vous me soulevez, je crois que j'aurais le temps d'y réfléchir durant ce voyage ! Ha ha !
En tout cas je vous remercie vivement pour tous ces précieux renseignements, j'espère qu'au moins un membre de mon équipage reviendra sain et sauf pour vous tracer plus précisément ce périple.

Bon, reprenons plus doucement, que je couche tout cela par écrit.
Je ne voudrais pas commettre une erreur grossière alors que vous m'auriez prévenu du danger.

K-tåås Trøf · 2018-01-29 22:03:07

Depart
Le vent frais venu du nord venait gonfler la voile carré du Drakkar, ces bateaux à fond plat conçu pour naviguer sur les eaux profondes ou non, et laissait un peu plus loin derrière lui la petite forteresse qui surplombait le port de Subarjnek. Les habitants commençaient à remonter le chemin de pierres qui menait aux champs. Les fermiers avaient pris du retard sur leur journée de travail, ce n’était pas tous les jours que l’on pouvait voir une si lointaine expédition partir de son village. Le départ de Subajrnek fut difficile pour l’équipage et leurs familles. Partir à plus de 1000 lieues de là, sans vraiment savoir quels dangers feraient face à ces guerriers, sans avoir la possibilité de communiquer leur situation… Voilà une situation qu’aucun des vingt compagnons qui avaient embarqué n’avaient déjà connu.

Tandis que l’équipage restait à l’arrière du pont, saluant une dernière fois leurs familles et leurs amis, K-lean lui était à la proue du bateau. Il n’avait plus rien à perdre, amnésique depuis son arrivée sur les terres d’Okord, sa famille décimée dans l’échouement de leur navire. Il avait récemment réussi à garder autorité sur ses armées et l’organisation de son territoire malgré de graves blessures obtenus dans ce qui aurait du être un simple combat de ring. Là où Undyne de Poissonville avait failli lui décrocher la mâchoire, Ivan Braginski lui avait cassé l’avant bras droit et quelques côtes qui lui avaient perforé le poumon.

Il était pourtant bien là maintenant mais plusieurs mois de guérison l’avaient affaibli, il n’était plus capable d’aller combattre sans devenir la risée d’Okord. Cette mission et son organisation tombaient donc à point nommé, il allait pouvoir réaliser sa remise en forme tout en étant utile pour son Roi Antijaky. Au départ fortement inquiété par les explications d’Eugénée Anet, il avait su tirer parti du long voyage qui lui était confié : Il aurait tout le temps de se remettre en condition physique et de redevenir le guerrier puissant qu’il était.

Il relut une dernière fois le plan de route qui menait aux limites d’Okord :

Notes griffonnées a écrit :

Départ du Subajrnek
Passage par l’Inaptitude de Staras
Rétrecissement à la Citadelle Blanche de Lucile
Contournement de l’Ile flottante de Bruian des Iles
Etape repos sur l’Ile du Chasseur d’Alania
Observations des berges de Chenuncellum de Claudem
Entretien avec Elverid en Pic du Hibou
Etape repos et Ravitaillement complet à Olonna chez Escarciel

« Pourquoi passe t on par l’Ile du Chasseur seigneur K-lean ? »
K-lean se retourna vers Spårr Høff, l’archer le plus précis et le plus intelligent qu’il connaisse.

Archer Spårr Høff

Le longiligne Spårr Høff avait le physique de l’archer. Mais il était doté d’une vue bien plus précise et lointaine que ses homologues. K-lean l’avait logiquement nommé général en chef des archers mais c’était aussi et surtout pour ses très bons conseils stratégiques, il était capable d’anticiper plus de possibilités adverses que K-lean, pourtant déjà bon dans ce domaine.
« ça mon cher Spårr c’est d’abord pour faire une première coupure après nos premiers jours discontinue sans mettre pied à terre. J’aimerais qu’on soit tous en pleine possession de nos moyens lorsqu’on passera la frontière. … Mais c’est aussi pour le moral des troupes que c’est là bas que nous faisons cette étape repos, nous aurons des vivres à bas coûts et … une agréable compagnie durant cette journée. »
K-lean regarda Spårr droit dans ses yeux, pleins de malices et le sourire sous sa barbe.
« La réputation de cette île n’est plus à faire ha ha ha ! »

Tandis que ces deux compères rigolaient, un petit bonhomme gras et gros s’approcha d’eux, un brin bougon.

Le marchand Nåki Bøøl

« Je ne comprends toujours pas ce qu’on va faire chez la vieille moi…
Allons Nåki Bøøl. - lui répondit K-lean - Ne fait pas encore le marchand grognon que tu es toute la journée ha ha ! Tu sais très bien que Dame Elverid a beaucoup de connaissances et qu’il nous en faudra un maximum pour cette aventure. Nous allons tout de même traverser Osterlich, longer Déomul et les plaines d’Yselda puis traverser sur des centaines de lieux l’Empire d’Abrasil. Tu ne me feras pas croire que tu connais la langue de chacune de ces peuplades ou même leurs coutumes ?
Peut être, mais je me suis toujours demerdé pour obtenir ce que je voulais de mes marchandages, même quand je ne comprenais pas un traitre mot du bouzeu avec qui je conversais…
Même quand tu ne savais pas ce que tu achetais d’ailleurs - le coupa sèchement Spårr Høff - Ha ha ha !
gromphff… Le marchand Nåki Bøøl s’éloigna en boudant.
Ha ha ha »
La plupart du temps bougon et vraiment pas fait pour le combat, ce Nåki Bøøl avait la formidable particularité de se souvenir de tout ce qu’il voyait. K-lean l’avait donc recruté pour cette mission en tant que futur géographe pour Eugénée Anet mais aussi bien sûr pour son métier de marchand, même s’il n’était surement pas le plus riche et le plus fin négociateur des marchands Templiers.

Tout en s’esclaffant, K-lean regardait son marchand s’éloigné à l’arrière du Drakkar. Il pu y voir Omånn Dø organiser les quatorze huskarls sur le pont tandis que le vent diminuait et que la voile retombait.

Douze huskarls récupéraient et sortaient les rames pour redonner de la vitesse à ce Drakkar de douze mètres de long pourtant déjà emmené par le courant. Le vieux Omånn Dø, ancien bandit de grands chemins, repenti et reconverti prenait maintenant avec lui les deux derniers huskarls pour leur montrer les techniques de pêche en mer. Les années passées seul sur les routes avaient usé les traits de ce vieux mais imposant Barbus, mais pas ses sens ni ses connaissances. C’est lui qui avait suggéré à K-lean de ne s’embarrasser que du minimum sur le Drakkar :
les boucliers ronds étaient plus fins et plus petits que ceux que les huskarls portaient habituellement, il y avait peu de chances que la troupe se retrouve face à une armée d’archers. Le poids épargné serait gage de moins d’efforts sur ces mêmes huskarls qui rameraient à contre courant et parfois sans vent.
une épaisse corde avait été tendue entre les figures de proue et de poupe afin d’y suspendre la lourde toile carrée en cas de mauvais temps. Il savait mieux que tout l’équipage que la pluie et l’humidité pouvait faire plus de mal qu’une dague aiguisée, aussi bien pour le corps que pour le moral.
à l’arrière du petit navire, des trappes avaient été réalisées pour que chacun puisse y ranger quelques affaires. Juste un change et une couverture en réalité, le minimum. Une plus grande trappe logeait le matériel de pêche que venait de sortir Omånn Dø.
Le pont de ce Drakkar était donc complètement vide, on y trouvait seulement les armes accrochées sur les côtés avec les boucliers des huskalrs, les emplacements des rames lorsque le vent soufflerait suffisamment. Les vingts hommes dormiraient donc là, à même le sol, sous une simple couverture, sous une toile, durant des jours, des semaines, des mois…
A ce moment là, ils n’y pensaient pas, les trois archers surveillaient les rives, le marchand bougonnait en recomptant ses pièces d’or, le vieux enseignait à quelques huskarls tandis que les autres s’alterneraient aux rames…
K-lean enleva son pardessus et s’approcha de la première rame pour prêter main forte. Tandis que ses muscles réapprenait des mouvements et des efforts oubliés ces derniers mois, lui apprenait une nouvelle chanson auprès des huskarls, une chanson qui concernait une Morgane... un barbecue… et d'autres choses que les enfants ne veulent pas attendre...

Pour vous aider à vous souvenir du tempérament de chacun des personnages, vous pouvez relire son nom en mettant K devant ;)

Dernière modification par K-lean (2018-01-30 12:44:07)

K-tåås Trøf · 2018-01-30 17:59:28

La nuit se faisait plus sombre à mesure qu'elle tombait sur l'Ile du Chasseur. La houle se faisait aussi plus forte et dense comme les nuages en provenance de l'Est.

"Balancez moi les cordages !"
Alors que le puissant Omånn Dø s'était élancé par dessus les boucliers pour accrocher les cordages au ponton, le reste de l'équipage rangeait le pont et repliait la voile.
K-lean relisait avec Nåki Bøøl les notes prises depuis qu'ils avaient quitté Subarjnek la veille au matin.
"Putain du nord il avait raison le vieux ! - s'étonnait encore le marchand - Il nous l'avait dit qu'on arriverait au début de la nuit ! Putain du nord on vient de faire un peu plus de 200 lieues en moins de 40 heures !"

K-lean n'y avait pas trop cru non plus lorsque le vieux leur avait parié d'arriver si tôt. Mais ce vieux bougre avait vu juste : C'est lui qui avait poussé à prendre un Knörr plus court que la plupart des autres Drakkard de marchand, la troupe avait donc fait une énorme réduction de poids en comparaison des Drakkars de combat. Sans cargaison, ils étaient encore plus allégés mais de ce fait moins stable sur le grand canal que ce qu'avait l'habitude de ressentir le marchand. C'est ce qu'il fallait pour la mission qui leur était confiée : naviguer rapidement. Le seul inconvénient était qu'ils n'avaient pu embarquer qu'à une petite vingtaine, l'escorte était légère...

K-lean se ressassait cette première étape. Ils n'avaient presque pas utilisé les rames, juste au départ pour rejoindre le fort "Inaptitude" de Staras car le peu de vent du nord qu'ils avaient eu était masqué par les arbres qui bordaient les rives. Ils avaient dû les sortir un peu aussi au rétrécissement de la Citadelle Blanche de Lucile, mais c'était surtout pour éviter les rochers qui sortaient de l'eau. Là encore le fond plat du petit Knörr leur avait permis de passer sans vraiment ralentir. Ils avaient eut un vent plutôt favorable de l'Inaptitude jusqu'à leur arrivée. Ils avaient donc pu réaliser la distance en 13 noeuds de moyenne environ, avec une pointe à plus de 15 noeuds après qu'ils eurent contourner par l'est l'Ile flottante de Bruian des Iles. Cette première étape leur avait aussi permis de tester l'organisation de nuit, où l'équipage s'était relayé à tour de rôle toutes les deux heures, bien aidé par un grand croissant de lune sans le moindre nuage pour le masquer. Nåki Bøøl avait été le seul à pouvoir ronfler toute la nuit, puisqu'il ne savait pas conduire cette embarcation et qu'il n'avait pas besoin de s'orienter avec les étoiles : l'équipage n'avait que le courant à suivre.

Il avait bien dormi, mais cela ne le rendait pas moins grognon.
"Putain du nord, j'ai perdu mon pari ... grumpfff"

Dernière modification par K-lean (2018-01-30 18:00:25)

K-tåås Trøf · 2018-01-31 11:47:27

Ce qui suit a été écrit en commun avec Brezekiel, à partir d'une discussion entre nos personnages sur un chat créé pour l'occasion ;)

Deux ombres s'approchèrent dans le dos d'Omånn Dø
- Héla du bateau ! - Lança la première ombre.
Le vieux Omånn Dø entendit bien quelqu'un appeler mais ne s'en préoccupa pas, pensant que cela ne lui était pas adressé.
Il était face au bateau, dos à la rive et poursuivait ses attaches. 
La première ombre se rapprocha encore :
-Hého messire ! Oui vous sur le drakkar ! Puis-je vous entretenir un moment ?
  Omånn Dø comprit cette fois-ci que c'était pour lui. Toujours agenouillé il tourna juste la tête pour voir qui arrivait vers lui. Il ne distingua que deux silhouettes dans la nuit plus sombre.
Comme il n'avait pas terminé il héla simplement K-lean. 
-K-lean ! ... Du monde pour toi ! 
K-lean releva la tête de ses notes et sauta du petit Knörr sur le ponton puis s'approcha de la silhouette.
- K-lean vous dîtes ? s'étonna celui qui s'approchait.
Je connais un K-lean ! Seriez-vous le comte qui a été appointé par le Roi pour partir à l'ouest par hasard ?
 - Et vous lui voulez quoi ?  - K-lean stoppa sa marche et découvrit l'homme qui lui faisait face. De taille quelconque, ce qui sautait aux yeux c'était surtout son étrange tenue, très serrée. "C'est pas fait pour la baston ça" se dit aussitôt K-lean.
L'homme qui le suivait était bien bâti mais portait un collier ridicule avec d'énormes boules. "C'est qui ces bouffons ?" se dit K-lean aussitôt.
- Ah oui, navré. Je manque à tous mes devoirs. Vicomte Brezekiel, ambassadeur du Roi pour les terres du sud, cher Comte. Nous sommes collègues ! Quelle coïncidence de vous trouver sur cette petite île, je ne la savais pas si réputée ? 
A ces mots, le comte K-lean se détendit et vint se poser juste devant Brezekiel pour le saluer. Derrière lui, les hommes descendirent du drakkar et s'approchèrent.
 - Ah ! Enchanté ! Je me demandais qui pouvait bien m'avoir espionné pour savoir que nous venions ici. Mais ne devriez vous pas être déjà partis d'ici ?
J'ai ouïe dire qu'un navire vous attendais en partance pour ... vous allez où déjà vous ? 
- Espionné ? Ah oui je vois, j'arrive, je vous connais, au milieu de nul part... J'aurais également été soupçonneux.
Et bien figurez vous que je suis tombé sur un être peu conciliant. J'avais convenu avec le Roi qu'utiliser une grosse escorte serait criard et coûteux. J'ai même vu un ambassadeur proposer de partir avec une petite armée.
Aussi me suis-je dit qu'un seul homme pour m'accompagner ne serait pas de trop. Mais apparemment mon pirate, je pense qu'il en était, a refusé.
Croyant qu'un vicomte d'Okord allait se promener vêtu d'un sac à denrées et sans personne. Quand je vous vois, en mission avec votre vingtaine de camarades, quelle chance !
Bref, il est partit comme il est venu et je ne suis toujours pas sûr d'avoir bien compris son nom.
C'est un peu pour ça que je me suis approché... Je ... comment dire... je suis à pinces pour me rendre dans le détroit des Fournaises, je pensais que vous pourriez me prendre... Mais je sais que vous n'allez pas au sud, loin de là. Loin tout court d'ailleurs, einh ?''  
K-lean se demandait comment on pouvait parler autant pour répondre à une simple question.
- J'ai pas bien pigé ce qui vous est arrivé mon brave. Mais laisser filer son guide c'est une sacrée belle boulette que vous avez fait là !
Bon, c'est pas tout ça mais pourrait-on aller cause de tout ça à l'intérieur ? Y'a bien une petite taverne où on peut se rafraîchir ? 
- Laisser partir mon guide vous dîtes ? Ma foi, hormis le retenir par la force et débuter fort mal ma mission de diplomate, je ne vois pas comment j'aurais pu faire autrement. Il n'était pas intéressé par l'argent, sinon il serait resté, et puis je crois qu'il n'avait pas compris les impératifs de ma mission. Peu importe.
Vous cherchez une taverne ?! Malheureux, oubliez tout ce que vous croyez savoir sur les tavernes mon ami. Je vais vous présenter le meilleur lieu pour oublier ses tracas, votre long voyage ou mes soucis de guide.
Je vais vous amener au "Petit Trou perdu" vous m'en direz des nouvelles !
Le nom de l'établissement fit rire K-lean
 - Haha !! Rien que le nom me donne envie d'y aller !
Il se retourna vers son équipage :
- Les gars, vous avez quartiers libres jusqu'à demain mat... midi ! On se retrouve ici même. Faites gaffe à pas vous faire piquer vos pièces.
Tous se séparèrent dans toutes les directions. Le plus rapide étant Nåki Bøøl qui partit en courant, le sourire aux lèvres ... pour une fois.
Puis K-lean se tourna vers Brezekiel, et commença à avancer vers les bâtisses.
''Bon alors, c'est où votre ... "pain perdu" là ?''.
 - Cette île est toute petite, tout est à deux pas c'est son principal avantage. Mon verrez mon bon Comte, elle fait de bons amis. A ce propos, je vous présente Baraneg, c'est mon serviteur, dirons-nous.
S'il vous faut quelque chose, surtout ne lui demandez pas, j'ai déjà du mal à ce qu'il m'obéisse à moi. Mais en cas de grabuge, comptez sur lui.
- K-lean divisagea Baraneg plus précisément. Baraneg était bien bâti mais les lueurs dans son regard laissait paraitre un gros nounours pas bien méchant. "Et surtout, ces boules autour du cou, ridicule !"
- Ah... il ne parle pas, ne vous tracassez pas à engager la discussion, filons directement manger de bonnes tartines dans l'établissement dont je vous ai parlé ! 
A peine eurent-ils échangé quelques anecdotes sur leur mission respectives, qu'ils furent déjà rendu devant l'établissement, l'île était réellement un fond de poche.
Un petit patio tenait lieu de salon extérieur, son toit n'étant que les balcons des filles travaillant en chambres privées, à l'étage.
Tenant le couloir couvert qui faisait le tour du bâtiment pour accéder aux petites chambres, les piliers de bois servait aux filles qui n'étaient pas de service pour s'y frotter et ainsi appâter le chaland.
 -"Nous y voilà !" lâcha Brezekiel avec un sourire entendu. "Faîtes attention à vos tartines, le beurre coûte cher par ici".  
Du sang coulait d'une narine de K-lean, bouche bée à observer les demoiselles. Omånn Dø, le seul à avoir accompagné K-lean, prit la parole. 
-Et vous êtes sûr qu'on peut bouffer là dedans ? Faudrait pas nous présenter le dessert alors qu'on mangerait bien un bout de steak ! 
-Mon bon ami, manger n'est pas la première chose qui me viendrait à l'esprit ici. Pensez que si votre voyage ne fait que débuter, il a déjà été bien long, et le sera encore plus.
Pensez à la nourriture du corps, et tant pis pour celle de l'esprit. Quoi que, certaines vous feraient la lecture en même temps, pour peu qu'elles sachent lire !
Toutefois, si vous êtes comme Baraneg, désintéressé des matières physiques, la matière culinaire devrait vous combler suffisamment...
A condition que tout ce que vous ayez mangé ces derniers jours, soit du poisson salé accompagné de soupe de poisson salé.
J'y ai vu quelques victuailles plus tôt dans la journée, je m'y suis rendu pour affaire mais le marin que je cherchais... était tout à son affaire. 
Omånn Dø, agacé par les longs discours du curieux vicomte, attrapa K-lean, toujours bouche bée, par le col et l'emmena à l'intérieur.
-Ça nous ira !

A peine entré à l'intérieur, K-lean ne sut plus où donner de la tête. Il repéra tout de suite sur sa droite les deux jeunes femmes qui se caressaient partout en regardant les hommes alentours.
Il fixa aussi durant quelques minutes les trois danseuses très légèrement habillées qui se dandinaient sur des socles en marbre.
Il ne remarqua que très tardivement qu'elles dansaient sur une musique légère, proposée par un petit orchestre installé au fond.
Le dodu personnage qui s'était avancé vers eux, surement le gérant des lieux, s'il n'était pas que le cuisinier, les avaient orientés vers un table très bien positionnée. Omånn Dø alla s'y installer directement, juste à côté des deux demoiselles sur leurs coussins multicolores. Il commanda tout de suite une bière pour chacun. K-lean avant d'aller s'assoir alla admirer une des danseuses qui avait la capacité de remonter une de ses jambes derrière sa tête tout en étant debout sur l'autre jambe. Après quelques autres gestes souples et gracieux, le comte la remercia en lui donnant une pièce. Constatant qu'elle n'avait évidement pas de bourse sur elle il se contenta de lui glisser la pièce dans la culotte.
Une fois assis et servis de leur bière, le vicomte Brezekiel pris la parole.
- Je vous vois fort intéressé par les services que proposent cet établissement, j'en suis fort aise. Mais avant d'être soul, ou sous quelqu'un, pourriez-me dire si une promenade en bateau est possible ? 
Concentré sur autre chose que la discussion, K-lean ne répondit pas tout de suite.
- Hein ? Ha oui, oui bien sûr on peut faire une ballade en knörr. Mais pourquoi ?
 Omånn Dø s'était adossé et ferma les yeux en attendant son plat. Le comte lui, ne perdait pas une miette du spectacle de danse ni de ce qui se passait sur les coussins multicolores. 
- Votre navire se nomme Knörr ? J'adore ! Et bien je cherche à rallier le sud, dans les deux sens du terme. Il me faut me hâter pour me présenter aux barons des fournaises, bien que j'ignore encore tout d'eux. Je trouverai en chemin.... ...Abandonner ma mission serait abandonner mon royaume et tous ses habitants, sauf ceux que je pille régulièrement bien entendu. 
-Eh ben on y est dans le sud...
Le regard de K-lean se portait de nouveau sur une demoiselle qui déambulait et roulait des hanches. Baraneg, qui n'avait pas perdu une miette de la conversation, claqua ses doigts devant le visage de K-lean.
- Oui pardon. Euuuuh.... ben on peut vous emmener chez Pouet Poue... Euh, chez la Duchesse Alania. Un petit peu plus au sud, elle y possède la forteresse Miramare, juste à côté de mon fief-comptoir d'Abraktec.
Je vous ferai une missive dans laquelle je demande à mes ébénistes de vous rafraîchir une petite barque et voilà.
  A peine eut-il finit sa phrase qu'il s'était déjà retourné de nouveau vers une autre demoiselle. Dos au Comte, elle venait de se pencher en avant pour servir un plat à une table à proximité. Sa narine se mit de nouveau à saigner. 
- Comte K-lean, ce serait un plaisir de naviguer avec un de vos navires, et un honneur de partager le votre pendant quelque temps ! Mais par les dieux anciens, faîtes donc attention à votre sang, je gage que ce soir il serait bien plus utile ailleurs que sur le sol ! 
- Hein ?! Ouais ouais c'est ça... répondit encore K-lean dont l'attention se portait maintenant sur la serveuse qui apportait les plats. 
- Haaaaaa !!! A bouffer !!
Omånn Dø se redressa d'un bond et fixa l'arrivée des plats, et de sa porteuse en petite tenue. Les deux hommes se jetèrent dessus -sur les plats-. K-lean engloutit de gros morceaux à peine coupés et parla à Brezekiel la bouche pleine. 
- Bon ben *schcroumpf schroumpf* on se voit demain matin ici même hein ? *schcroumpf schroumpf* Faut qu'on se repose nous .... *schcroumpf schroumpf* hu hu hu ...
K-lean sautillait sur place à l'idée de passer la nuit dans cette établissement. 
- Le fameux repos du guerrier... le tança Brezekiel en regardant la serveuse repartir, vêtue simplement d'un tablier et... de rien d'autre en dessous.
J'hésite à prendre un chambre ici, dormir ou ne pas dormir, telle est la question. Je me demande bien ce que vous allez choisir vous, Comte ?
  La bouche ouverte, encore en train de mâchouiller ce qui semblait être du porc, K-lean avait les yeux fixés sur le postérieur de la serveuse. Son mâchouillage ralentit, peut être que son cœur aussi... 
J'crois qu'on va rester là, répondit Omånn Dø qui venait déjà de finir son assiette. 
J'sais pas si on va dormir *clin d'oeil à Brezekiel* mais on va rester là cette nuit pour sûr.
Il prit son assiette et la lécha pour en finir la sauce.
 - Quitte à ne pas dormir, je vais aller tenter ma chance chez une lavandière entreprenante que j'ai croisé plus tôt dans la journée. Elle a essayé de me trouver un navire, même si elle aurait sûrement réclamé une récompense pour se faire, mais bon. Par rapport à toutes ces dames, elle à l'avantage de ne pas travailler ici. J'aurais mauvaise conscience de payer pour du bon temps, je ne l'ai encore jamais fait. Et puis, j'aime les dames délaissées, celles qui ont trop de succès ne se donnent pas le mal que j'attends d'elle. Cher Comte, je sais reconnaître lorsque ma compagnie est de trop, aussi sûrement qu'une table à cinq pieds ou un navire en cale avec trois béquilles. Aussi, ne me reste plus qu'à vous souhaiter la bonne nuit !
Il lui adressa un clin d’œil entendu en inclinant légèrement le buste. 
Le vicomte s'était relevé de la table, cachant la vue de K-lean. 
- Mhhhh ! Mais poussez-vous de là vicomte ! Qu'est ce que... Oui oui, on verra ça demain !!
Il se leva et poussa Brezekiel sur le côté pour pouvoir admirer une autre serveuse qui s'approchait, elle n'avait attaché que la taille de son tablier, laissant se balancer à l'air libre une poitrine plus que généreuse. 
- Hey les garçons, et si on passait au dessert ?...
Les deux narines de K-lean se mirent à couler à flots tandis que la serveuse s'asseya sur ses genoux, sa poitrine à quelques millimètres de son visage.

Dernière modification par K-lean (2018-01-31 12:08:55)

K-tåås Trøf · 2018-02-02 20:12:47

Penché par dessus bord à l'arrière du knörr, K-lean expulsait encore de sa gorge un mélange orangé de liquide visqueux et de morceaux de porc.
"Y'en a encore beaucoup à venir comme ça ? - demanda moqueur Spårr Høff accoudé à deux pas (mais pas dans le sens du vent) -
C'est qu'on arrive à Miramare, il serait dommage que la duchesse Alania vous voit ainsi, Comte. - il pointa du doigt la forteresse sur le port qu'ils approchaient.

- Ferme ta gueule Spårr Høff ! *Hmmmmbeuuuurlll*
- Ha ha ha ! Vous avez trop abusé cette nuit, vous auriez mieux fait de profiter de la compagnie des femmes plutôt que de l'alcool ! Ha ha ha !
- C'est pas l'alcool, c'est la bouffe qu'était avariée !! *Hmmmmbeuuuurlll*
- Tu m'étonnes... - continuait de charrier Spårr Hoff, le sourire aux lèvres - ... fort heureusement, les autres n'ont pas un estomac aussi fragile."
Spårr Høff tourna la tête de l'autre côté, observant le marchand Nåki Bøøl discuter avec l'ambassadeur Brezekiel à l'avant.
Assis en tailleur contre le bord, Baraneg semblait être en pleine prière, les yeux fermés, les mains sur les genoux.
Omånn Dø était à la rame depuis que le drakkar devait faire face au vent, il était aussi endurant que les huskarls malgré son âge.
"Non vraiment, ils n'ont pas l'air d'aller mal... - puis regardant de nouveau K-lean -
Remarquez, cela vous fait une excuse pour pas taper la bavette avec ce bavard de Brezekiel."
K-lean croisa le regard avec Spårr Høff et lui fit un grand sourire amusé avant de ... *Hmmmmbeuuuurlll*

Un peu plus tard, l'ambassadeur Brezekiel et son acolyte porteur de boules étaient sur le ponton de Miramare, une missive de K-lean adressée à ses ébénistes entre les mains du vicomte. L'équipage était resté un peu moins d'une heure après avoir pris quelques renseignements auprès des hommes d'Alania sur les derniers évènements du Royaume et s'en allait de nouveau, déjà. La duchesse Pouet pou... euh, Alania, n'étant pas là, K-lean n'avait pas besoin de rester plus longtemps.
"Allez salut ! Et bon courage ambassadeur Brezekiel, bonne voile jusqu'aux Fournaises ! - criait K-lean tandis qu'il saluait le binôme en quête d'un navire.
- Et nous on va où maintenant seigneur K-lean ? Toujours comme prévu au Pic du Hibou chez Elverid ? - demanda un Nåki Bøøl qui, à l'étincelle qui brillait dans ses yeux lorsqu'il prononçait ce nom, semblait intéressé pour rencontrer la duchesse.
- Non mon cher, mes missives sont restées sans réponses. Je ne prendrais pas le risque de me rendre au Pic du Hibou sans y avoir été invité. Je ne tiens pas à visiter ses geôles voyez vous ?
- Alors on file à Olonna chez Escarciel ? Directement ? - questionna encore Nåki Bøøl visiblement déçu -
- C'est ça Nåki Bøøl. En espérant qu'ils aient des connaissances sur Osterlich ou qu'on puisse embaucher un traducteur même. Ils sont à la frontière cela serait pas de chance de n'avoir aucune aide de leur part.
On ralentira aux abords des berges de Chenuncellum de Claudem, nous devons observer s'il y a possibilité de construire une sorte de barrage pour bloquer des navires, dans le cas d'une invasions par bateau et par l'Est."
Après quelques secondes sans mots, Spårr Høff brisa le silence.
"Et... concernant notre régent par intérim ? Vous n'avez pas donné de consignes alors qu'il semble faire un peu n'importe quoi non ?
- Je sais que tu ne l'aimes pas Spårr Høff - répondit sèchement K-lean - mais même s'il fait de sacrés conneries et qu'on comprend rien quand il cause, son bilan reste toujours positif à la fin du compte !
- Ouais ... - Omånn Dø tenta d'appuyer dans le sens de l'intervention de Spårr Høff - Enfin là il a envoyé se faire massacrer notre armée de huskarls en les envoyant à l'assaut de cavaliers ... Tout le monde arrive à distinguer un canasson d'un fantassin quand même non ?
- On a une mission les gars, on verra ça à notre retour d'accord ?"
K-lean voulait laisser paraître un soutien sans faille à son régent K-tåås Trøf, mais il savait au fond de lui que les décisions de son intérimaire avaient parfois des conséquences K-tåås Trøf - Hic !

Dernière modification par K-lean (2018-02-02 20:18:18)

K-tåås Trøf · 2018-02-04 23:24:21

160 cases : 320 lieues : 1280 km à 9 noeuds (16,7km/h) : 76,6h : 3j4h

Les mines sombres et silencieuses de l'équipage en disant long sur leur état de fatigue. Même ceux qui prenaient leur tour de repos, allongés au sol entre ceux qui ramaient, semblaient participer aussi à l'effort. La pluie, le vent, la houle, ... sans discontinuer depuis plus de trois jours ... sans une seule pause sur les rives Okordiennes. K-lean avait voulu tester l'esprit de groupe de l'équipage avant d'arriver en Olonna, en y allant en une seule fois, d'une traite. Les éléments s'en étaient mêlés et avaient voulu contribuer aussi à faire endurer ces trois cents vingt lieues de la plus difficile des manières. C'est à peine s'ils avaient pu distinguer le jour de la nuit tellement les nuages avaient remplis le ciel d'un gris épais depuis leur départ de Miramare. La voile avait servi de tente durant tout le périple, assurant une protection assez étanche mais limitée à la pluie fine et pénétrante qui les accompagnait. Elle n'aurait de toute façon servi à rien à sa position normale d'utilisation puisque les vents, remuants et changeants, avaient été majoritairement contraires, obligeant l'équipage à ramer en permanence.

Nåki Bøøl, a l'avant du Drakkar, profitait d'une éclaircie dans ce ciel gris que les rayons de la lune traversaient difficilement. Il put reconnaitre quelques étoiles et se repêra rapidement. Il fit quelques calculs de tête et se hâta de rejoindre K-lean qui était à la rame.
"K-lean, nous sommes plus avancés que je ne le croyais. Il faut que nous accostions tout de suite, nous avons dépassé Olonna."
Sans un mot, K-lean se retourna vers les autres rameurs. Au vu de la satisfaction d'arriver qui se lisait dans leurs yeux, ils avaient tous entendu. Un signe de tête et tout le monde compris ce qu'il avait à faire.

Le petit Knörr, plat et léger, se posa facilement sur la berge ensablée. Olonna était juste au dessus d'eux, à une petite heure de marche de leur position.
"Allez les gars, on range, on remonte un peu le knörr sur la berge pour pas qu'il se tire sans nous et on grimpe."
L'équipage n'eut pas besoin qu'on leur rappelle une seconde fois, trop heureux à l'idée de trouver une couche et de la nourriture chaude, trop content de pouvoir faire sécher leurs vêtements détrempés et de se reposer. K-lean observait le petit chemin qui montait jusqu'au fief d'Escarciel, espérant qu'il y trouverait là un guide, un interprète ou même un fou qui accepterait de les suivre et les guider sur la suite de leur périple. Il leur fallait quelqu'un qui connaissait la langue et les coutumes d'Osterlich et peut être même aussi d'Abrasil.
"D'après mes calculs, K-lean, nous avons navigué à neuf noeuds de moyenne depuis Miramare. - annonça Nåki Bøøl à K-lean
- Neuf noeuds ? Tu dois te tromper, nous étions à contre courant et uniquement à la rame. - réagit K-lean
- Et pourtant c'est bien cela, à quelques broutilles près."
K-lean le fixa du regard, et se mit à sourire.
"Putain du nord, les gars ont bien ramé !
- Vous aussi, Comte. - répondit Omånn Dø qui approchait avec son bagage avant de poursuivre -
Si vous continuez à ramer comme ça, vous aurez des bras plus gros que les miens !
- Et maintenant vous allez pouvoir gonfler vos mollets, parce que ça grimpe par là. - Le petit Nåki Bøøl arrivait derrière et fit un signe de la tête en direction du petit chemin.
- Tu veux quand même pas qu'on te prenne sur nos épaules Nåki Bøøl ? - Le grand archer Spårr Høff apportait sa petite pique et son sourire.
- "Peuh !"
Pestant et râlant qu'on se moque de lui, le marchand parti au devant à pas rapide. La troupe suivit rapidement derrière avec le sourire retrouvé.

Dernière modification par K-lean (2018-02-05 00:12:10)

K-tåås Trøf · 2018-02-07 19:04:47

Arrivés en plein milieu de la nuit, ils furent rapidement guidés jusqu'à un des dortoirs de la caserne militaire d'Escarciel.
Aucun membre de la troupe ne réclama quoique ce soit, tous s'endormirent très rapidement.

Ils passèrent la journée suivante séparés, chacun profitant de ces heures de liberté pour se reposer encore, boire (encore), être en bonne compagnie (encore), ...
K-lean, Spårr Høff et Omånn Dø passèrent la majeure partie de la journée à prendre des nouvelles du Royaume et des évènements qui se déroulaient à la frontière ouest et au delà.
Ils apprirent que le meneur des Halls, Safet Plizir, avait été capturé par Lady Summer pour une basse histoire de rixe entre quelques uns de leurs vassaux. Il croulait et prenait la température des geôles de la Lady, et serait donc présent le soir venu au banquet qui avait été prévu en l'honneur de leur escapade. Par contre ils n'apprirent rien de particulier sur Osterlich Ouest, hormis le cour des marchandises rares en Okord ou Osterlich. Aucun des marchands rencontrés ne correspondait à leur recherche, et aucun n'avait su leur donner un nom. Ils étaient donc toujours à la recherche de quelqu'un qui saurait un minimum parler et connaitre les coutumes d'Osterlich en cas de mauvaise rencontre de l'autre côté.

Le soir venu, tandis que les plats arrivaient sur les tablées de l'auberge où s'étaient réunis les hommes de K-lean et les seigneurs du Halls qui avaient répondu à l'invitation, K-lean rappela l'objectif principal de leur visite en Olonna : Trouver un traducteur, un interprète Osterlichois. Tous les seigneurs présents expliquèrent les candidats qu'ils avaient retenus mais il y avait eu, à chaque fois, une bonne raison pour que ces personnes ne soient pas présentes ce soir...
"Il nous reste plus que le vicomte Staras. Il ne devrait plus tarder..."

Staras · 2018-02-08 00:23:48

Centrale au milieu du fleuve, L'Inaptitude trônait en cette région appelée la Corélie. La forteresse arborait des fanions aux couleurs sombres, un ours vert sur un fond noir, toutefois certains avaient également les couleurs du chef des Seigneurs du Halls, le fameux éléphant noir sur un fond ocre. Un homme était présent au sommet de la plus haute tour en ce petit matin, bien que l'air fût frais, l'homme n'était vêtu que d'un pantalon légèrement flottant. Il semblait être plongé en plein combat. Pied nue, il bougeait d'une manière bien précise, chaque mouvement semblait décidé, réfléchit, les bras accompagnant les pieds dans une série de mouvements martiaux contre des illusions. Staras s'arrêta enfin s'essuya le corps avec une serviette à sa disposition et comme à son habitude lorsqu'il était de visite à l'Inaptitude, resta là, à observer les paysages grâce au panorama à 360 degré que lui offrait sa forteresse. Des navires marchands passaient souvent aux abords de celle-ci mais aujourd'hui un navire particulier attira son attention. Un Drakkar semblait à peine effleurer l'eau avançant à vive allure. Il se rappela alors que c'était aujourd'hui que débutait le périple du bon seigneur K-lean. Ce dernier n'allait pas faire halte à la forteresse, beaucoup trop proche du point de départ du bateau, ce ne serait qu'une perte de temps. Staras appela alors un serviteur pour donner quelques directives.

En quelques minutes c'était prêt, le Drakkar alors à la hauteur de la forteresse put observer deux petits feux au sommet des portes de la ville ainsi qu'entendre un son de cor ou corne saluant leur passage.

Quelques jours plus tard Staras était dans ses territoires de l'Ouest, il avait été convié à un banquet chez le seigneur Escarciel. Une demi-douzaine de cavaliers et une petite dizaine d'Huskards se tenaient prêt à partir dès qu'on leur en donnerait l'ordre. Avec bien une heure de retard sur l'horaire prévu, l'impatience dans les rangs était palpable. Pour une fois, Staras n'était pas responsable de ce retard. Il avait mis pied à terre après quelques minutes pour quérir ses serviteurs et partir lui-même à la recherche du retardataire. Helas est une ville de taille descente et malheureusement pour son seigneur, de nombreuses tavernes étaient ouvertes. Cherchant l'Homme que tout le monde attendait, Staras entra coup sur coup dans " La Vielle Rouste ", " Le Kroustillon ", " L'habit Jaune " ou encore " Le beau parleur ". Bien qu'à chaque fois, les habitués et propriétaires des lieux montraient un réel enthousiasme à l'entrée de leur Seigneur, la vue de son visage fermé les faisaient se raviser de plaisanter avec lui ou de lui barrer la route. Tous savaient que Staras pouvait être très amicale et abordable mais également très inaccessible lorsqu'il était occupé. Ce n'est qu'au bout de quarante minutes qu'il découvrit la personne en question couchée dans une petite étable. Aux hurlements de Staras en colère, la forme se réveilla doucement, s'étira, pris son balluchon et emboita le pas de son seigneur.

Une petite heure plus tard, le convoi arriva a Olonna chez Escarciel. Tout le monde les attendait. Sans perdre de temps Staras avait rejoint l'auberge du banquet accompagné seulement de 3 personnes…

" Bien le bonsoir Messires, excusez mon retard…oh mais je vois que vous avez commencé sans moi, fort bien… " tout en marchant, il prit une chope de bière sur le plateau d'une serveuse, bien que surement destinée à une autre personne, saluant son ami Escarciel en lui tapant amicalement l'épaule, ce qui répandit une partie de son breuvage sur la table, et continua ses salutations pour enfin arriver au seigneur K-lean.

" K-lean, mon ami, cela fait bien longtemps ! J'ai cru comprendre que vous avez un certain besoin ? Ne vous en faites pas j'ai votre Homme ! " dit il avec un sourire

Tout en buvant une bonne rasade de bière, Staras montrait de la main ses hommes, l'un deux s'avança, pris à son tour une chope de bière et se positionna à la droite de son seigneur, et sans lui laisser faire les présentations intervint :

" B'soir seigneur K-lean, vous avez besoin d'un traducteur a ce qui parait, j'chui votre homme, enfin façon de parler quoi. "
Staras sourit a cette expression, il continua : " Je vous présente Elvane, même si elle n'a pas toujours sa langue dans sa poche, elle saura vous traduire tout ce dont vous avez besoin, l'Ohm, l'Osterlichois…Avec elle, vous ne pourrez pas tomber sur un os…ou alors cela ne sera pas de sa faute…Hahahah " Staras éclata de rire sur ces dernières paroles, pris une autre rasade de bière et s'assit enfin entamant un morceau de sanglier tendre a souhait.

Le traducteur tant recherché, si tant est que K-lean l'accepte dans sa troupe, était donc une traductrice. Dans un début de trentaine, brune aux cheveux légèrement ondulés mi long, Elvane était d'une taille moyenne pour une femme, peut-être même petite. Son teint hale par ses nombreux voyages témoignait pour elle. Originaire d'Abrasil, non loin de la capitale, elle avait voyagé dès son plus jeune âge, accompagnée par ses parents au début, puis seule.

Alors que tous la détaillaient du regard, sans plus attendre, elle prit appuie sur l'épaule de Staras pour enjamber le banc et s'assit à ses côtés, attrapant victuailles à sa disposition et commandant déjà une seconde bière, à peine la première encore à moitié pleine. En bon vivant qu'elle est, Elvane était dans son élément.

Dernière modification par Staras (2018-02-08 02:03:31)

K-tåås Trøf · 2018-02-11 16:54:03

"Putain du Nord, tu fais chier Staras."
A l'écart du groupe, debout dans un coin de l'auberge avec Staras, K-lean hésitait.
Après avoir longuement discuté avec Elvane, pour mieux cerner son tempérament et ses connaissances, il avait observé quelques regards entre elle et Staras.
"Merde c'est une mission périlleuse ! Et tu m'envoies quelqu'un dont, clairement, tu es très proche."
Staras, les bras croisés, adossé contre le mur, écoutait K-lean qui continuait de réfléchir à voix haute.
"Bon après elle est consentante. Et ce serait con de refuser sa présence alors qu'elle répond en partie au profil qu'on recherche..."
Soufflant par petits à-coups, il observait les membres de l'équipage qui riaient aux éclats avec les membres du Hall. De toute évidence, Elvane avait déjà été acceptée par les autres voyageurs.
"Mais ça reste fébrile quand même, elle a eut du mal à nous ressortir de belles phrases en Abrasiliens. Et je ne parle pas de l'Osterlichois, elle sait simplement aligner des mots..."
Puis ils restèrent ainsi plusieurs minutes en silence.

Omånn Dø s'était retourné régulièrement sur son banc pour observer K-lean et Staras. Jusqu'au moment où il se leva enfin jusqu'à eux.
"Encore en train de réfléchir K-lean ? - se moqua-t-il Crois tu vraiment avoir le choix ?
- Je m'en voudrais qu'elle n'en revienne pas. - répondit calmement K-lean
- Et moi je m'en voudrais qu'on nous retrouve pendu pour avoir insulter l'Empereur, pensant dire "Bonjour Altesse" ! Ha ha ha
- T'as raison vieux brigand, ce serait une connerie de refuser de l'aide. Allez on y va."
Les trois hommes retournèrent à la tablée et officialisèrent l'intégration d'Elvane dans l'équipage.

"T'étais le seul à douter."
"Vlà qu'il fait dans le sentiment."
"T'as pas hésité aussi longtemps la compagnie de la demoiselle sur l'ile du chasseur !" ...
Pas du tout affecté par les railleries de son équipage, K-lean était surtout très satisfait de constater qu'ils avaient toujours le moral.
Il espérait qu'ils sauraient le garder longtemps, car au petit matin ils passeraient enfin la frontière...

K-tåås Trøf · 2018-02-11 17:57:41

Dans le silence de l'aube naissante, la proue arrondie d'un petit bateau à fond plat apparu dans la brume rafraichissante du petit matin qui s'annonçait.
Quelques ombres silencieuses pouvaient être aperçues sur le pont, observant l'inquiétude et les inconnues que leur offrait l'Ouest, abandonnant les problèmes et les querelles d'Okord derrière eux...

C'est parti ! A vous les MJs ;)

Eugénée Anet · 2018-02-12 00:31:59

Elvane se tenait à la proue. Elle regardait droit devant en essayant de percer la brume.
Omann do était à la barre et gueulait après ses huskarls. La plupart se retournaient pour mater le postérieur de leur guide et cela nuisait à la coordination de la nage.

Putain du nord, les gars ! Si c’est un cul qu’vous voulez voir, j’vais vous montrer le mien, ça vous empêchera p’têt de vous r’tourner !

K-Lean vint rejoindre son interprète.

Alors ? Pas d’appréhension d’embarquer avec une vingtaine de navigateurs mal léchés.

- Et vous, Messire ? Pas d’Appréhension d’embarquer une femme ? Je croyais les marins superstitieux ?

- J’partirai pas en mer avec une femelle, ça c’est sûr ! Mais on va r’monter un fleuve. C’est pas pareil ! C’est presque comme être sur terre. Et puis Naki Bool a ouvert trois crabes et n’a rien vu de suspect.

- Vous lisez les augures dans les crabes ?

- Il a pas trouvé de poulpe.

K-Lean renifla bruyamment. Il se racla la gorge et cracha dans l’eau. Il suivit des yeux son glaviot pendant dix secondes.

On doit filer six nœuds ! Les gars sont pas encore chauds ! La brume va se dissiper dans pas longtemps. On verra mieux où on va !

- Vous savez pas où vous allez ?

- Ben si ! On navigue vers l’Ouest en longeant la côte !

- Si je peux me permettre, Messire, on devrait plutôt partir au Sud et traverser le canal. Si on doit suivre une côte, c’est celle d’en face. Elle est plus plate et mieux fréquentée

Elvane désigna l’Ouest.

Par là c’est plein d’iles. C’est un vrai labyrinthe. Tous ce que vous allez faire en vous enfonçant dans ce dédale, c’est perdre du temps. En plus ces territoires sont sous l’influence du Cziaz de Gratz. Pas franchement hospitaliers.

- D’où vous tenez ça, ma belle ?

Elvane se racla la gorge et cracha aussi dans l’eau.

Huit nœuds ! On peut encore faire mieux car le courant nous pousse, mais c’est pas mal !

Elle se retourna vers K-Lean et sourit de toutes ses dents.

J’ai un peu bourlingué dans ces eaux !...... Contrebande !

K-tåås Trøf · 2018-02-12 14:22:16

"On va pas commencer à écouter les conseils de la donzelle non ?

D'humeur habituelle, c'est à dire ronchon, le marchand Nåki Bøøl fit part de son intérêt soudain quand à la précision de la direction qu'avait à prendre l'embarcation.

- Et pourquoi pas ? Tu connais mieux cette région qu'Elvane peut être ? - le questionna K-lean

- Surement pas, j'suis pas un bandit moi ! - Il renâcla et son cracha à lui s'écrasa sur le rebord d'un bouclier accroché sur le bord.

- Ha ha ha ! Vas me nettoyer ça plutôt que de grogner encore. - Ordonna K-lean.
Puis reprenant avec Elvane :
La ville-île de Gratz ... Eugénée Anet m'en avait parlé et m'a conseillé aussi de l'éviter. J'avais cru comprendre que c'était un passage obligé mais si on peut le contourner allons-y !
On risque de croiser plus de monde du coup si c'est la voie que prennent les marchands et les contrebandiers.
Mais le canal est large et le knörr est facile à manier, nous éviterons les autres embarcations.
Et puisqu'on ne va pas s'arrêter pendant au moins deux jours si la météo se maintient ainsi, on va clairement gagner notre temps.
Allez on fait comme ça !"

Se retournant vers Omånn Dø et les huskarls qui ramaient :
" Cap au sud les gars, on va longer l'autre rive. Moins dangereuse."
Tandis que l'équipage s'accordait dans la manoeuvre, Omånn Dø s'approcha et parla à voix basse à K-lean.
"Dis donc ça à l'air de s'être arrangé donc problème de narine là ? Elle te fait aucun effet la petite ?
- Faut croire que non mon vieux."

Tandis que le changement de cap avait été effectué, K-lean fit parti du roulement des rameurs. Il prit place sur la rame la plus à l'avant, à bâbord.
Et alors que les discussions entre les autres rameurs tournaient autour de quelques petites aventures d'Omånn Dø, K-lean enfonçait son esprit dans le souvenir de l'échange qu'il avait eut avec Eugénée Anet :

Eugénée Anet a écrit :

Si jamais l’empereur Torkson avait intérêt à intervenir dans notre région pour contrer la Horde, il ne faudrait pas compter sur ses armées avant de nombreux mois...

Eugénée Anet · 2018-02-12 17:33:00

La traversée se passa sans encombre. Dès qu’ils furent au large, ils trouvèrent un joli vent de Nord-Est qui leur permit d’établir la grande voile carrée et de ranger les avirons. Ils maintinrent une bonne vitesse, si bien qu'un peu avant le coucher du soleil, ils pouvaient apercevoir la côte basse et les tours du Fort de la vérité.

Sur les indications d’Elvane, le petit Knörr vira vent arrière pour ne pas s’approcher de trop près de la côte. Naviguer de nuit est dangereux ! Par chance, elle était claire et d’après Omann do, une lune de trois quartiers ne tarderait pas à se lever.
Vers une heure du matin, la vigie signala un feu à l’horizon. Il s’agissait sans aucun doute de la forteresse Osterlichoise dont Elvane leur avait parlé et qui entretenait un feu permanent sur sa plus haute tour. La masse sombre d’une chaine de montagne se découpa sur l’horizon étoilé. K-Lean décida de se rapprocher de la côte, pour éviter une île basse qui, d’après son guide, devait lui barrer la route.
Il ne craignait pas d’échouer son navire, mais seulement de jour et volontairement.
Le vent se maintenait et avait même tendance à forcir.
Le feu, qui paraissait fixe sur l’horizon, défilait finalement très lentement. Quand il fût par le travers, K-Lean distingua une éminence basse sur l’avant de sa droite. Il respira. Le passage n’était pas si étroit que cela. Rassuré par la clémence des éléments et la reconnaissance des dangers, il partit se coucher.

On vint le réveiller au petit matin. Le vent s’était calmé, mais Omann do, qui avait pris son quart une heure auparavant, n’avait pas jugé utile de réveiller les rameurs et attendait l’avis de son capitaine.

Le Knörr longeait, à une dizaine d’encablures, une côte abrupte et boisée, sans aucune trace d’habitation. L’autre rive commençait à se distinguer, mais ce n'était encore qu'une fine ligne pâle à l’horizon lointain. L’eau avait pris une teinte jaunâtre, confirmant qu’ils étaient entrés dans l’énorme estuaire du grand fleuve.

Quand Elvane se leva et se mélangea à l’équipage pour engloutir un sprat fumé entre deux tranches de pain noir, K-Lean vint s’asseoir à ses côtés.

La nuit s’est bien passée ! L’île n’avait pas l’air si grande que ça, mais elle est derrière nous maintenant.
De quelle île parlez-vous, Messire !

- Ben, l’île-cité de Gratz !

- C’était pas Gratz, l’île-citée est encore devant nous. Nous l’attendrons au milieu de la nuit prochaine, sauf si on n’arrête pas de se traîner. Vous n’croyez quand même pas qu’on peut bâtir une ville sur un caillou ! Quand vous verrez Gratz, vous comprendrez !

K-tåås Trøf · 2018-02-14 11:31:52

"Allez les gars, on maintient le rythme !"

Le vent était retombé légèrement, K-lean avait fait ressortir les avirons en complément de la voile pour assurer la vitesse fixée par Elvane et ainsi passer l'Ile Gratz de nuit.
Les archers avaient été inclus dans la rotation des rameurs car il n'y avait pas besoin d'autant de puissance que lorsqu'ils étaient sans vent. Les huskarls qui avaient jusque là fournis le plus d'efforts pouvaient donc prendre un peu plus de repos que les autres.
Les côtes abruptes mais riches de forêts laissaient apparaitre régulièrement de petites plages où l'on retrouvait de petits villages de pêcheurs.
K-lean savait que s'ils avaient dû s'arrêter, ne serait ce que pour faire un court ravitaillement dans un de ces petits villages, ils auraient dû passer l'ile de Gratz de jour ou bien attendre toute la journée avant de la passer de nuit, ces deux possibilités ne lui plaisaient pas. Eugénée Anet et Elvane avaient été unanime sur la dangerosité de ses habitants, il fallait passer de nuit. Et rester toute une journée sans rien faire aurait surement éveillé quelques soupçons ou tout du moins quelques questionnements parmi les habitants de ces rives.

"Elvane, si on passe cette île de Gratz sans encombre, je pensais faire un ravitaillement plus long dans une des grandes cités d'Alervan dont m'a parlé Eugénée Anet.
Etant donné qu'il n'a que d'anciens récits sur ces cités, il serait intéressant qu'on lui rapporte quelques récentes observations.
D'autant plus que c'est à la frontière des steppes du territoire de la reine Yselda, on pourrait récupérer aussi quelques rumeurs sur la situation de ce royaume là.

Combien de temps nous faudrait-il pour atteindre une de ces cités après l'île de Gratz ?
Y as tu déjà mis les pieds ?
Nous pourrions y passer une bonne nuit de repos en nous faisant passer pour des marchands ou des mercenaires ou autre chose peut être ?
"

Eugénée Anet · 2018-02-15 00:08:34

Messire, l’île-citée de Gratz se situe au confluent de deux fleuves majeurs. Celui que nous remontons et celui qui se jette dedans, depuis le nord, et qui constitue la frontière entre l’Osterlich et Déomul. Cependant, sur la rive droite, la frontière entre l’Osterlich et Elervan est encore loin. Nous ne l’attendrons pas avant deux jours de navigation après avoir passé Gratz.
Ceci dit nous y trouverons un grand port commerçant et cosmopolite. Urlun-Bitur. Il sera possible de s’y ravitailler comme de s’y reposer. Les habitants ne sont pas regardants et ne se préoccupent pas de l’origine des équipages ni des cargaisons à partir du moment où cela fait vivre le commerce. La richesse de la ville vient principalement des caravanes venant du désert de Salahin. Je n’y ai pas mis les pieds depuis quatre ans mais ça m’étonnerait que ça ait changé.

K-Lean se gratta la tête.

ça fait trois jours à ramer ! Enfin, avec un peu de chance le vent se lèvera du bon côté.

Le capitaine se dirigea vers la poupe en encourageant ses rameurs. Omann-do était à la barre, concentré sur sa responsabilité. Il avait du mal à tenir la voile avec ce vent que la côte tourmentée s’amusait à faire tourbillonner.

Je m’demande si faut pas descendre le drap capitaine ! Pour c’que ça rapporte et c’que ça m’coute à l’tenir ! On s’rait plus stable et ça gênerait moins la nage.

- Y va falloir ramer trois jours, c’est peut-être pas le moment.

- Qu’est-ce que j’y peux, moi ! C’est Loki qui commande ! T’as qu’à lui faire une offrande ! On pourrait fouetter le mousse !

A contre-cœur, K-Lean ordonna de ferler la toile.

Tout le jour, les hommes se relayèrent aux rames. Omann-do cherchant à longer la côte au plus près pour éviter le courant le plus violent. Le soir venu ils distinguèrent des feux à l’horizon.
Comme des étoiles, ils s’allumèrent l’un après l’autre et plus le crépuscule s’épaississait, plus les lumières se multipliaient. Il y en avait tant que K-Lean s’inquiéta du passage.

C’est beau, n’est-ce pas ? Dit Elvane qui vint le surprendre en pleine contemplation.

- C’est beau, mais pas très rassurant ! Par où passe-t-on, je ne vois pas le fleuve.

- A gauche ou à droite. Gratz est une île. Mais la passe de droite est très étroite et bordée de très nombreux débarcadères très fréquentés et illuminés. La passe de gauche est bien plus large. On ne distingue pas bien d’ici à cause des bateaux qui croisent dans les parages avec leurs braseros, mais le trafic va se tasser avec la nuit. Par contre la lune sera levée et elle est presque pleine. Pour passer inaperçu, ça sera coton.

- On peut pas longer la côte au plus près ? Plus on sera loin de l’île, mieux ça ira.

- Non ! Il y a un comptoir sur la rive droite en face de l’île, on serait surement repéré ! Il vaut mieux passer au milieu.

Trois heures plus tard, la ville était bien visible tant les feux et la nuit claire éclairaient ses murs blancs. Les berges de l’île étaient couvertes de pontons avançant vers le fleuve, envahies de dépôts et de magasins. Malgré l’heure tardive, des barques continuaient à accoster. Au-delà, les murs blancs des fortifications étalaient leur long ruban d’où s’échappait des tours crénelées et quelques clochers d’églises. La masse noire de la forteresse, située en son centre, et dominant une forêt de toits, se découpait sur la vouté étoilée du ciel.

Le Knörr glissait discrètement dans le seul grincement des rames et du clapot des pales plongeant dans l’eau. Les hommes se taisaient. On avait éteint le foyer sur lequel on avait fait griller le poisson.
K-Lean, sur le qui-vive, inspectait les quais et la masse sombre du fleuve qui se rétrécissait, coincé entre l’île et la rive opposée.
Soudain, une galère déboucha devant eux à environ deux encablures*. Elle devait venir de l’affluent. K-Lean reconnut tout de suite, à sa forme, qu’il ne s’agissait pas d’un navire marchand.

* Une encablure = 182 mètres

K-tåås Trøf · 2018-02-15 10:41:36

Ambiance
"A Bâbord ! Galère droit devant !"

Instinctivement, K-lean et Spårr Høff coururent vers les rames de tribord pour aider les huskarls à tirer plus fort.
K-lean se retournait toutes les deux secondes pour voir l'avancée du navire qui approchait.
"Allez ! Evitez moi cette trière !!"

La trière avançait droit sur le petit knörr, l'imposant éperon monté sur la proue de la coque ne laisserait aucune chance au petit drakkar.
L'équipage avait quelques petites minutes pour faire la manoeuvre.
K-lean put apercevoir un flambeau à l'avant de la galère ainsi qu'une silhouette au dessous. Une seule silhouette qui n'avait pas l'air de gesticuler.
Cela le rassura au premier abord, se disant que le navire n'était pas là pour eux... Mais il réalisa ensuite que si cette silhouette ne donnait pas de consignes, rien ne serait donc fait pour les éviter.

Le temps filait. D'habitude si maniable, le knörr donnait l'impression d'être devenu soudainement lent et lourd.
"Allez, on a viré ! Maintenant évitez moi ces putains de rames !!"
Le knörr s'était suffisamment déporté, l'éperonnage n'arriverait pas. Mais il fallait encore éviter les centaines de rames de cette galère, longues de 9 coudées*. Elles pouvaient faire du dégât sur les rames du knörr, voir même déstabiliser l'embarcation si elles venaient à frapper la coque.
Tout l'équipage se donnait sur les rames, même Elvane et Nåki Bøøl s'y était mis. Tout le monde restait concentré et aucun ne fit de mauvaise plaisanterie alors que c'était bien la première fois que le petit marchand fournissait un effort depuis leur départ de Subarjnek.

Plus que quelques secondes avant le croisement des deux embarcations... Les rames allaient se choquer...
"Rentrez les rames, vite !!"
Les hommes de tribord rentrèrent à la hâte leurs rames tandis que ceux de bâbord stoppèrent leur effort et se retournèrent pour voir passer cette énorme navire de guerre... L'attente parut durer une éternité pour K-lean, il avait choisi bâbord dans la précipitation, sans savoir pourquoi et maintenant que le drakkar semblaient hors de portée des rames, il réagit enfin que ces navires embarquaient des centaines d'hommes... qu'ils auraient tout le temps d'observer durant le croisement des navires...

(* 9 coudées : 4m40)

Dernière modification par K-lean (2018-02-15 10:54:32)

Eugénée Anet · 2018-02-15 15:54:21

La lourde galère glissa devant le petit knörr comme une ombre noire et menaçante. K-Lean et ses hommes avaient cessé de ramer et contemplaient le spectacle en silence, le cœur battant. On entendait le splash régulier des cent quatre-vingts rames qui fendaient l’eau en cadence et les boums du tambour qui fixait le rythme. L’Homme qu’ils avaient aperçu à la proue courrait le long du pont en criant.
Bientôt deux autres figures apparurent sur la pavois arrière. L’un d’eux fit de grands signes en direction du Knörr en gueulant. Des ordres fusèrent et la galère fût soudain prise d’une agitation effrénée. Alors que les rames de tribord restaient dans l’eau en créant force remous, celles de bâbord devaient s’agiter frénétiquement car le rythme du tambour s’était accéléré.
Emporté par son élan et le courant, le navire de guerre dépassa le knörr tout en entamant une manœuvre qui ressemblait fort à un demi-tour.

Tous aux rames Gueula K-lean.

Mais l’ordre avait été anticipé. Les hommes avaient compris la situation et ressorti les avirons pour se remettre à nager come des forcenés.

Il nous ont dit de mettre en panne et de se préparer à être abordé. C’est un contrôle ! Commenta Elvane.

J’avais compris ! Dit K-Lean plié en deux sur une rame. Vous croyez qu’il faut obtempérer ?

- Ça dépend ! Si vous voulez ramer sur une de leurs galères, c’est une option ! Sinon, je vous conseille de foutre le camp.

Les cris en provenance de la galère redoublèrent quand ils s’aperçurent que le Knörr cherchait à leur échapper. Le navire était en travers du fleuve à une cinquantaine de mètres quand un claquement sec se fit entendre et qu'une boule de feu s’éleva dans les airs depuis sa proue. Le projectile survola le Knörr et s’écrasa dans l’eau à une vingtaine de mètres.

Vous m’aviez pas dit qu’ils avaient des trières de guerre ! Quelles sont nos chances de leur échapper ?

- D’habitude elles ne sortent pas la nuit ! Je ne comprends pas ! Quant à leur échapper, ça dépendra de ce que vos gars ont dans les bras ! Notre seule chance, c’est de ramer plus vite qu’eux et de foncer droit devant vers la côte de Déomul ! En principe ils arrêtent la chasse quand on a passé la moitié du fleuve !

K-tåås Trøf · 2018-02-15 20:01:29

Ambiance Musicale

En principe hein ?! Y'a d'autres trucs à savoir ou bien tu vas attendre le dernier moment pour nous les dire les bonnes nouvelles comme ça ?!
K-lean renfrogna rapidement sa colère, céder à la panique n'apportait jamais rien de bon.
Surveille l'avant du knörr Elvane. Préviens nous si quelque chose nous barre la voie.

Puis il passa rapidement à manier un peu d'humour et s'adressa aux rameurs qui étaient sur les rames opposées :
Hey les gars ! ça vous dit une petite course ?! Equipe bâbord contre tribord, le premier de l'autre côté du fleuve à gagner !
C'était pas sa meilleure blague de la journée, mais ça suffisait pour faire sourire quelques gars.

Au moins en ramant dans ce sens là on voit la pâtée qu'on leur met !
Allez les gars, j'ai pas choisi d'embarquer avec des mauviettes !
Montrez moi ce que vous avez dans le bide !

La trière de guerre dût terminer son demi-tour puis se lancer à contre courant, là où le petit knörr était déjà élancé.
Le drakkar prit donc rapidement de l'avance.
K-lean espérait que cette avance grandirait, tout du moins qu'au moins elle se maintiendrait et qu'ils resteraient hors de portée de leurs projectiles jusqu'à atteindre l'autre côté du fleuve.
Il fit rapidement le tour de la question :
- les gars étaient un peu fatigués, mais avec l'adrénaline qu'ils venaient de se prendre ils ne pensaient plus au manque de sommeil. Il espérait surtout que derrière eux les rameurs étaient des esclaves fouettés à longueur de temps et qu'ils ne venaient pas de débuter leur 'journée'.
- le knörr était bien plus léger que la trière, mais trois rangées de rames, ça devait envoyer la sauce quand même.
La vraie inquiétude de K-lean, c'était leurs projectiles.

Spårr Høff ! - Beugla K-lean - Va derrière et dis moi si tu voies une solution pour les empêcher de tirer d'autres boules ! Avec la chance que t'as tu serais capable de trancher une corde de lancement ou une connerie du genre ha ha ha !
Spårr Høff sauta à l'arrière et pris son arc au passage.
K-lean se tourna vers Omånn Dø :
Hey Omånn Dø, on t'entend plus ! T'es en train de prier Loki ou quoi ?!
- Et toi tu parles trop K-lean ! Ferme ta gueule et reprend ton entrainement !
Omånn Dø, tout en ramant, mima légèrement des positions d'étirement :
"Flexion ... Extension ... Flex... -
"Boule de feu !!!" - coupa Spårr Høff à l'arrière.
Tous retinrent leur souffle...

Dernière modification par K-lean (2018-02-15 20:03:35)

Eugénée Anet · 2018-02-16 13:27:25

La boule de poix enflammée passa si près que les hommes du Knörr sentirent sa chaleur et respirèrent l’odeur âcre de son panache de fumée. Elle plongea dans le fleuve à moins de cinq brasses sur bâbord avant.

Qu’est-ce que tu fous Sparr Hoff ? J’te croyais le champion des archers, Beugla K-Lean qui soufflait comme un bœuf sur sa rame.

Ils sont trop loin ! Cria Sparr Hoff !] J’vais pas gâcher mes flèches ! On verra s’ils se rapprochent.

Trop loin ? Malgré le péril de leur situation, les hommes ne purent s’empêcher de rigoler à la naïve constatation de l’archer.
De fait la lourde trière avait perdu beaucoup de terrain du fait de son inertie et malgré la puissance de ses trois rangées de rameurs, mais hélas pas assez pour la portée de sa catapulte.

Virez sur la droite ! Cria Elvane

Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a devant ? S’inquiéta K-Lean.

Y’a rien ! Virer sur la droite j’vous dis ! On va se rapprocher des pontons !

- C’est quoi encore ces conneries ? Tu veux notre mort Elvane, ou quoi ?

- Tant qu’on reste au milieu, ils tireront sans risque. Si on rase les pontons, leurs projectiles enflammés pourraient bien atterrir sur l’un d’eux ou sur des bateaux à quai ! S’il fout le feu aux entrepôts, le capitaine de la galère le sentira passer ! S’il est pas cinglé, il cessera de nous canarder.

- T’as entendu Kruvak ? Rapproche-nous des quais !

Alors que le barreur s’exécutait, Naki Bool, Recroquevillé à ses côtés, priait avec ferveur. Exténué, incapable de soutenir le rythme, il avait laissé sa place mais cherchait à aider d’une autre manière. Il priait Mani, le dieu de la lune, pour qu’il voile sa face et, bien sûr, les trois Nornes et surtout Skuld ; la déesse du destin à venir.

On va pas assez vite ! Cria Sparr Hoff ! La trière regagne sur nous.

- Vous entendez ça les gars ? Hurla Omann Do . Vous allez quand même pas vous faire battre par une poignée d’esclaves, Putain de Nord ! Aller ! Han….han… En cadence ! Tenez le rythme !

- Boule de feu !

Mais le projectile tomba largement sur Bâbord
Les hommes ahanaient en cadence, le Knörr se soulevait à chaque coup de nage, mais il devenait de plus en plus lourd. Certains abandonnaient leur place. Aussitôt remplacés, ils restaient allongés, incapables de se relever, leur poitrine se soulevant fortement à la recherche d’oxygène. Combien de temps tiendraient-ils à ce rythme ?

Brouillard droit devant ! Hurla soudain Elvane avec le ton triomphal de ceux qui gagnent le jack-pot..

K-tåås Trøf · 2018-02-18 12:44:02

Ho putain du nord que c'est bon d'entendre ça Elvane ! - K-lean s'en ragaillardi et se redressa sur sa rame comme s'il était tout frais, mais les grosses gouttes qui perlaient sur son visage et les petits tremblements de ses cuisses que l'on pouvait observer sur chacun de ses appuis montraient qu'il était complètement cuit.
Alleeeez !!

Les autres rameurs se retournaient fréquemment pour vérifier que ce n'était pas juste une façon de les encourager à poursuivre leur train d'enfer. Lorsqu'enfin la proue du knörr pénétra cet épais brouillard, ils furent tous rassurés.
K-lean laissa sa rame à un huskarl qui avait à peine repris sa respiration et couru à l'arrière rejoindre Spårr Høff.
Constatant que les rames de la trière de guerre avaient été plongées immobiles dans l'eau pour stopper ce navire, K-lean compris tout de suite qu'Elvane avait eut raison.
Ils ne les suivraient pas au bord des quais, et encore moins dans ce brouillard.

Spårr Høff, passe devant. Tu as la meilleure vue pour nous guider et nous prévenir s'il y a quelque chose. - ordonna K-lean à Spårr Høff qui remonta tout de suite l'embarcation. K-lean se tourna vers l'équipage qui avait clairement levé le pied.
Putain du nord! Bravo les gars ! On a réussi à s'en tirer ! pfiouuuu !
Mais désolé les gars c'est pas cette nuit qu'on va dormir comme des loutres.
J'aime autant vous dire que j'ai pas envie de recroiser cet engin au petit matin alors on récupère tranquillement pendant quelques minutes et on repart.

Il remonta le bateau et tapa sur l'épaule de chaque rameur en les félicitant individuellement.
Il arriva auprès d'Omånn Dø.

Omånn Dø, tu choisis les prochaines rotations en fonction de l'état de fatigue des gars. On s'endort pas cette nuit, je veux qu'on soit loin au levé du jour.
- Pas de problèmes K-lean. Mais le premier qui va devoir aller pioncer c'est toi ! T'es tout pâle.
- C'est parce que j'ai la dalle !

L'adrénaline se dissipait, les membres de K-lean le tiraillaient de partout. Il avait participé aux rotations pour reprendre une bonne condition physique mais là il avait été clairement trop loin dans ses réserves.
Assis à l'avant du knörr contre le bord, il discutait avec Elvane tout en mangeant un morceau de poisson cru pendant que Nåki Bøøl l'aidait à se débarrasser des crampes qu'il avait dans les cuisses et les mollets.
Elvane, on s'arrête pas tant qu'on est pas au port de Turlutte-Bitûre. D'ailleurs, tu peux m'en dire plus sur ce qui nous attend ?
- Alors déjà c'est le port d'Urlun-Bitur. Vous allez voir, vous allez en prendre plein les yeux ..."
Tandis qu'Elvane décrivait l'exotisme de ce port multi-culturel, que le marchand Nåki Bøøl, subjugué par la description de leur prochaine escale, lâchait les jambes de K-lean qui, exténué, s'endormit comme un bébé...

Dernière modification par K-lean (2018-02-18 12:45:47)

Eugénée Anet · 2018-02-18 19:17:29

S’il y a un truc à ne jamais dire, quand on décrit un lieu, c’est : « Vous allez voir, vous ne serez pas déçu ! » A tous les coups, ça ne rate pas, on l’est !
K-Lean contemplait Illun Bitur avec une moue qui en disait long sur son enthousiasme. Il y a, comme ça, des lieux qui font rêver avec leur nom exotique et qu’il ne faut pas visiter si on ne veut pas briser ses rêves.

Le début était pourtant prometteur. Un promontoire coiffé d’une redoutable forteresse, s’avançait sur le fleuve encore si large, à cet endroit, que la rive opposée n’était qu’un fin trait boisé sur l’horizon. Mais passé ce cap, la désillusion était grande.
Illun Bitur n’était qu’un ramassis de cabanes de torchis longeant le fleuve sur un quart de lieue. Là ou K-lean avait imaginé des murailles gigantesques, des toits recouverts d’or et des palais princiers, il n’y avait que ces bâtiments bas, pouilleux, faits de bric et de broc et qu’un coup de vent un peu violent aurait pu mettre à terre. La berge du fleuve était couverte de pontons, eux-mêmes couverts de monde et d’embarcations. On aurait dit que tout ce qui flottait sur le fleuve s’était donné rendez-vous là.

Faute de place, le Knörr se mit à couple d’une gabare ventrue. Une violente discussion s’ensuivit entre son capitaine et Elvane, cette dernière gueulant bien plus fort que son adversaire. Quand les huskarls sortirent leurs épées, la discussion prit un tour plus courtois et on parvint à un accord.

Je lui ai dit qu’on protègerait sa cargaison contre les voleurs cette nuit. Que c’était ça ou on lui coupait les oreilles tout de suite. Commenta Elvane à L-Lean, qui n‘avait rien compris.

A la suite de quoi, une foule de gens s’invitèrent à bord en passant par la gabare au mépris total de son armateur. Ils venaient s’enquérir de ce qu’il y avait à acheter, ou, au contraire proposer leurs marchandises. Lotus noir, graine d’Euriopte, champignon hallucinogène, dent de tigre, fausse myrrhe, vrais putains, pierres soi-disant précieuses.

Elvane parlaient beaucoup, avec tout le monde si bien qu’elle devint le centre d’intérêt de tous ces vendeurs. On la sentait dans son élément. L’équipage était plutôt décontenancé. Naki Bool ne comprenait rien et se désespérait, les autres voyaient cette invasion d’un mauvais œil, d’autant que les marchands les apostrophaient et leur proposaient de leur acheter qui son casque, qui son épée avec force gestes évocateurs.

K-lean n’avait rien vu d’aussi bruyant et désordonné. Aussi loin que se posait son regard, il voyait ces troupeaux de gens bigarrés, aux costumes étranges, se parler, s’invectiver, se serrer la main, s’échanger de tout et de rien. Illun Bitur donnait l’impression d’être le centre du monde, là où tous les peuples se croisent. On entendait quantité de dialectes différents, d’incroyables animaux se promenaient le long des quais, tout cela dans une soulante ambiance de kermesse. Illun Bitur était un gigantesque bordel.

Quand il apparut que le Knörr n’avait rien à vendre ni à acheter et qu’un nouveau bateau accostait non loin de là, le groupe reflua comme une marée d’équinoxe.

Alors ! Dit Elvane, quand le dernier intrus fût parti ; ça vaut le détour, non ? Et encore vous n’avez rien vu ! Faut aller dans les bars en ville ! C’est là qu’on fait les vraies affaires !

- En quelle langue leur avez-vous parlé ? S’enquit Naki Bool, qui désespérait de ne pouvoir communiquer.

En langue d’Ohm ! C’est la langue universelle pour parler affaire. Tous les marchands la parlent. Vous devriez vous y mettre.

Soudain, depuis le quai, on entendit rugir une voix puissante.

ELVANE ? Foutredieu, c’est toi Elvane ? Sale bouffeuse de berniques !

K-tåås Trøf · 2018-02-19 16:20:05

- Sac à merde de Rudeguidon de Foutrecuisse ! Mais que fais tu ici ?! - K-lean eut un moment d'hésitation au nom que venait de prononcer Elvane. Etait il possible qu'il s'agisse vraiment de lui ?
Bordel à queue, j'aurais jamais pensé te voir ici ! - Elvane s'avança et lui sauta autour du cou.
Hey mais t'as maigri, j'arrive presque à faire le tour avec mes bras !

Rudeguidon lui fit les yeux durs quelques secondes tandis que K-lean, hébété devant l'infime probabilité qu'il puisse s'agir du 'vrai' Rudeguidon Defoutrecuisse, proxénète et contrebandier Okordien mais surtout célèbre pour avoir été l'intendant de Hans von Festung, le régicide.
Les hommes du comte se retournèrent vers lui, tous autant surpris et dans l'attente d'une réaction de leur maître.
Mais il ne bougea pas, immobile comme pétrifié, K-lean fixait et dévisageait cet homme qu'il rencontrait pour la première fois.
Il était plus gras que gros, portait encore une serviette autour du coup et une cuisse de volaille dans sa main gauche.
Il s'essuya son autre main potelée sur une partie de sa serviette et le reste sur la masse rebondissante qu'on pouvait encore appeler un ventre, avant de serrer Elvane contre lui avec cette main libre.

- Ha bah tu sais bien que je ne peux plus mettre les pieds en Okord. - répondit le ventripotant Rudeguidon qui mangea un morceau
Tou'ch't le monde 'ch'venait me ca'ch'er les c'ch'ouilles tou'ch' le temps pour 'ch'savoir où était Hans. - il avala bruyamment
Alors je me suis tiré ici. Et j'ai foutrement eut raison ! Mon bordel marche à plein régime, j'ai embauché les plus belles salopes du coin !
Voyant qu'Elvane le regardait sévèrement, il reprit de suite :
Oui bon, je sais que tu t'en balances de cette activité là ma belle.
Mais sinon la contrebande marche toujours aussi bien, j'aurais de belles petites nouveautés à te proposer.
J'ai notamment ...
Subitement Rudeguidon s'arrêta de parler, constatant enfin qu'Elvane n'était pas seule. Il toisa tous les membres de l'équipage rapidement et eut instantanément une mine sombre et méfiante.
Hey ! Mais c'est pas ton équipage habituel ça ?!
- Non. Mais ce sont des amis ne t'en fais pas.
Elvane lui adressa un grand sourire, mais Rudeguidon prit plusieurs secondes à bien observer Elvane, puis l'équipage, puis Elvane ... Et se détendit enfin :
Les amis d'Elvane sont mes amis ! Venez avec moi, je vous emmène dans ... - il se retourna et s'adressa à l'équipage avec le sourire - ... mon auberge.
Sur ces mots il balança en l'air derrière lui l'os et la garniture qui lui restait. Le morceau retomba sur l'arrière de la tête d'un des marchands qui était en train de converser avec un second. Pensant avoir été frappé par un autre derrière lui, ils commencèrent à s'engueuler et à s'agripper par le col. Le groupe en profita pour se faufiler parmi la foule et tâcha de suivre l'imposant Rudeguidon qui ne se retournait pas.

Le petit groupe remontait tant bien que mal la large ruelle noire de monde. Il n'y avait aucune règle, tout le monde se poussait, des enfants se faufilaient entre les jambes, certains en profitaient pour alléger certains passants de quelques pièces.
Rudeguidon avançait l'air de rien, tel un navire fendant l'eau devant lui, tout le monde s'écartait puis se tassait de nouveau derrière lui. Le groupe s'effila, il devenait difficile de rester groupé.
Malgré tout, lorsqu'ils arrivèrent au sommet de cette 'grande' ruelle de quatre mètres de large, K-lean se retourna par reflex pour repérer la position de leur knörr et l'agencement général du port.
Il remarqua rapidement un navire qu'il n'avait pas vu au préalable, surtout à cause du drapeau qui ornait le mat principal. Un tissu noir avec un symbole qu'il ne sut décrire mais qu'il avait déjà vu auparavant... sans qu'il parvienne à se remémorer dans quelles circonstances.
Avance K-lean, on va perdre le gros.
Omånn Dø poussa K-lean qui reprit le chemin, laissant derrière lui cette histoire de drapeau.
Ils marchèrent encore quelques courtes minutes en descendant la ruelle, moins bondée car plus éloignée du port. Jusqu'à ce qu'il aperçoivent Rudeguidon leur ouvrir la porte de son "auberge"...

Dans une auberge, on était censé pouvoir manger. Ici, même si la compagnie des 'danseuses' faisait plaisir aux membres de l'équipage, le fait qu'elles dansent sur les tables rendaient la tâche de manger ou boire impossible sans que cela termine par terre ou sur les genoux. Si encore la bouffe n'était pas infecte à leur goût, les clients pouvaient encore se plaindre après le brouhaha ambiant et surtout la musique que générait les musiciens au fond de la salle. Musique était ici un bien grand mot eut égard de l'assemblage de sons difformes et désagréables qui parvenaient aux oreilles de la petite troupe.
C'est dans cette ambiance confinée, enfumée, puante et bruyante que K-lean essayait d'entendre ce que se racontaient Elvane et Rudiguon, assis en face de lui. Eux avaient déjà besoin de hurler et se pencher l'un vers l'autre pour s'entendre, c'est dire si K-lean ne comprenait pas grand chose. Il s'avança donc carrément sur la tablée, obligeant les danseuses à passer par dessus.
"... Ha d'accord d'accord ! Faudra que tu me montres ! - criait Elvane
Oui ! On verra tout à l'heure. - gueula Rudeguidon qui comprit que K-lean voulait participer à la discussion.
Bon mais alors ?! Tu m'as pas dis qui étaient tes amis là ma chère Elvane ?!
- Tu as devant toi le Comte K-lean, ambassadeur des Templiers et du Roi Antijacky !
- Quoi ?! Foutrecul ! Antijaky est Polem... Roi ?! Attend Attend c'est quoi ce délire ?!"
Après un échange rapide de politesse, K-lean prit donc la parole et expliqua tout ce qu'il avait vécu depuis le "bûcher d'Arald".
Il resta bien entendu très général et ne s'attarda pas trop sur la question de l'indépendance d'Okord.
Après quelques secondes sans mots, Rudeguidon posa quelques questions :
"Et Torchon il a rien dit ?! Rien ?! Pas une armée envoyée, pas de déclarations, rien ?! - de toute évidence ce sujet avait fait sortir Rudeguidon de sa bonne humeur et l'avait amené dans de visibles questionnements intérieurs. Après quelques secondes à regarder ses mains qu'il frottait et tournait doucement l'une dans l'autre, il releva les yeux vers K-lean, qu'il fixa pendant de longues secondes.
Les deux hommes se regardaient droit dans les yeux, comme pour lire dans les pensées de l'autre. Finalement Rudeguidon s'avança vers K-lean, en criant juste ce qu'il faut pour que seul K-lean entende.
Et vous êtes là pour quoi ?!
Le regard de Rudeguidon était redevenu dur et sombre comme lors de leur arrivée sur le port.
Je n'ai pas à vous communiquer cette information. - K-lean avait répondu froidement, sans lâcher du regard.
Le silence s'était installé parmi l'équipage, tous observèrent les deux hommes, se demandaient ce qu'il se passait.
Presqu'une minute passa sans qu'aucun des deux ne bouge, puis, comme s'il avait lu dans le regard de K-lean, Rudeguidon Defoutrecuisse recula et se rassit normalement sur son banc.
Puis il baissa la tête et finit de manger sans parler. K-lean se recula aussi mais restait immobile à observer le gras Defoutrecuisse. Le malaise était palpable. Le reste de l'équipage reprit ce qu'il était en train de faire, en jetant régulièrement un oeil à côté.
Lorsqu'il reposa enfin son assiette, après l'avoir essuyée avec la langue, Rudeguidon se leva du banc et détacha la serviette qui était accrochée à son cou.
Il releva enfin les yeux vers K-lean et lui adressa un signe de la tête :
Suivez moi.
K-lean et Elvane se levèrent pour suivre Rudeguidon mais il se retourna tout de suite.
Non Elvane, juste le comte.
Elle fut surprise par le ton autoritaire qu'elle ne lui connaissait pas et se rassit interloquée tandis que Rudeguidon guidait K-lean jusqu'à une pièce floquée d'un panneau "Privé".

Eugénée Anet · 2018-02-20 15:49:21

Les huskarls et les archers, enfin ceux qui n’étaient pas restés à bord pour garder le knörr, avaient colonisé trois autres tables et les danseuses qui se trémoussaient dessus, le faisaient au milieu d’une forêt de bras tendus vers leurs cuisses. Elvane se retrouva seule à trinquer avec Omann do, Naki Bool et Sparr Off.
Un grand type assis à la table voisine se retourna vers elle. Il lui tapota l’épaule et dût forcer la voix pour se faire entendre.

Veuillez m’excuser, mais J’ai surpris votre conversation et il m’a semblé vous entendre parler de votre chef comme étant l’ambassadeur du roi Antijacky. Ce nom ne m’est pas inconnu ! Y-aurait-il un rapport avec le Polémarque de la province d’Estybril ?

Elvane se retourna à son tour et examina l’homme. Entre deux âges, glabre et la calvitie galopante, il avait le visage crayeux des rats de bibliothèque. D’ailleurs il était habillé d’une curieuse tunique à mi-chemin entre la toge et la robe.

J’aime bien savoir à qui je cause ! Dit-elle en mettant les mains en porte-voix.

Mon nom ne vous dira rien, Madame ! Je suis marchand ! J’achète et je vends ! Essentiellement des informations ! C’est un commerce comme un autre, et très lucratif. Cet endroit est une mine pour moi. Puisque vous parlez l’Okordien et que vous avez mentionné le nom de l’actuel Polémarque, vous devez venir d’Estybril. Je suis preneur de toute information concernant cette province et les rumeurs sur un prochain déferlement de la horde.

- Je n’ai pas besoin d’or, Messire Nevoudirarien. Et si ces informations ont de la valeur pour vous, c’est sans doute un bon motif pour que je ferme ma gueule. D’ailleurs vous aurez mal entendu avec tout ce bruit.

- On pourrait peut-être faire un échange !

- Comme quoi ?

- Si vous venez d‘Estybril, vous remontez le fleuve ! Le choix de la rive n’est pas anodin. Déomul est en face, mais vous préférez Erlevan. Illun Bitur n’est pas une destination pour un ambassadeur. Si ça se trouve, vous allez encore plus loin vers l’Ouest ! Peut-être même très loin. Chez votre Empereur, par exemple. Vous serez peut-être content de savoir ce qui vous attend en amont du fleuve.

- Qu’est-ce qui nous attend en amont ?

L’homme sourit. Il écarta les mains, paumes ouvertes dans un geste qui disait clairement qu’on a rien sans rien.

K-tåås Trøf · 2018-02-27 15:20:26

Le marchand Nåki Bøøl se sentait enfin utile dans cet équipage ! Ses seuls talents utilisés jusque là n'avaient été que sa mémoire pour dessiner les cartes de leur voyage, et la lecture des étoiles pour s'orienter la nuit. Il avait enfin l'occasion de montrer comment il obtenait ce qu'il voulait !

- Parce que vous pensez qu'on va payer pour savoir ce qu'on sait déjà ? Vous croyez qu'on est venu sans savoir ce qu'il se passe ici et qu'on n'est pas au courant des trières qui effectuent des contrôles ? - Lança Nåki Bøøl simplement comme s'il se moquait de cette discussion.
Observant que le marchand refermait ses paumes vers le sol et qu'il avait perdu légèrement le sourire, Nåki Bøøl se dit qu'il avait vu juste. Il reprit donc.
- On ne vous paierai certainement pas pour des informations que l'on a déjà... mais nous on peut peut être vous renseigner sur de récents événements Okordiens...
A son tour Nåki Bøøl avança sa main vers le marchand, paume ouverte, sourire intéressé et sourcil soulevé.
- Nan nan nan, je suis sûr que vous ne savez même pas pourquoi ces trières de guerre d'Abrasil effectuent ces contrôles. La première information avait été obtenue gratuitement, ils rencontreraient d'autres trières, qui contrôlaient au nom de l'Empereur d'Abrasil.
- Mais vous pensez qu'on viendrait voir notre Empereur Torkson sans laisser passer ? Vous ne pensez pas qu'on a déjà été contrôlé ?
- De toute façon, le plus important c'est pas ces trières, ça c'est rien à côté de ce qui vous attend !
Nåki Bøøl sorti une pièce et commença à jouer avec entre ses phalanges.
- Et peut être bien qu'on s'en moque de vos histoires.
- Bon ok je vais vous dire, mais promettez moi que si ça le vaut vous me donnerez c'te pièce ? - Nåki Bøøl acquiesça et le marchand reprit :
- La rive sud est parsemée de trières et de contrôles, vous le savez déjà. Mais quand vous aurez passer la frontière de Deomul et que ...

La porte de la pièce où s'étaient enfermés K-lean et Rudeguidon s'ouvrit d'un coup. Omånn Dø, Elvane, Nåki Bøøl et une partie de l'équipage tourna la tête aussitôt.
K-lean sortit en trombe, poursuivi par un Rudeguidon qui peinait à suivre le rythme :
"Seigneur K-lean, ne réagissez pas comme ça ! Attendez ! - K-lean arriva à la tablée.
- On s'en va. Prenez vos affaires, on fait étape ailleurs.
- Attendez seigneur K-lean, vous ne risquez rien ici. Laissez votre équipage se reposer dans mon auberge, ils ne savent pas ... - il tourna la tête, constatant qu'il était écouté - ... ils n'ont rien à voir avec cette histoire. Vous ne craignez rien ici.
K-lean regarda son équipage, il commença à reprendre un peu son calme et souffla.
- Très bien... On repart demain matin.
Constatant la présence du marchand auprès de la tablée :
- T'es qui toi ?
- Je suis marchand ! J'achète et je vends ! Je ...
- M'en fous, tu dégages.
Nåki Bøøl tenta de calmer K-lean.
- K-lean, je ne crois pas que ...
- J'ai dis tu dégages !!
Le marchand se leva et s'adressa à Nåki Bøøl avant de quitter l'auberge :
- Vous me trouverez à l'auberge des 7 plats sur le port, si besoin.

Quelques heures plus tard, une grande partie de l'équipage s'était retrouvé dans un des dortoirs que Rudeguidon avait fait libérer spécialement pour eux. Morphée les avaient tous capturés rapidement dans une sieste reposante. Tous sauf K-lean. Adossé contre la tête de lit, bras croisés, il laissait ses pensées et ses réflexions vagabonder dans la tourmente et les cauchemars. Les paroles de Rudeguidon avaient été courtes mais riches de sens et d'enseignements. Elles remettaient en cause tout ce en quoi il croyait, jusqu'à l'intérêt même de cette mission. Son regard se posa sur son équipage qui dormait là. Il les observa un à un, senti l'apaisement qu'ils rencontraient dans leurs rêves. C'est ainsi qu'il se jura de garder pour lui ce qu'il avait appris, jamais son équipage ne devrait savoir ... et peut être pas même le Roi ...

Forum d'Okord

#1 2018-01-28 20:29:41

Ambassade d'Okord - K-lean [Empire d'Abrasil]

#2 2018-01-28 23:43:31

Re : Ambassade d'Okord - K-lean [Empire d'Abrasil]

#3 2018-01-29 22:03:07

Re : Ambassade d'Okord - K-lean [Empire d'Abrasil]

#4 2018-01-30 17:59:28

Re : Ambassade d'Okord - K-lean [Empire d'Abrasil]

#5 2018-01-31 11:47:27

Re : Ambassade d'Okord - K-lean [Empire d'Abrasil]

#6 2018-02-02 20:12:47

Re : Ambassade d'Okord - K-lean [Empire d'Abrasil]

#7 2018-02-04 23:24:21

Re : Ambassade d'Okord - K-lean [Empire d'Abrasil]

#8 2018-02-07 19:04:47

Re : Ambassade d'Okord - K-lean [Empire d'Abrasil]

#9 2018-02-08 00:23:48

Re : Ambassade d'Okord - K-lean [Empire d'Abrasil]

#10 2018-02-11 16:54:03

Re : Ambassade d'Okord - K-lean [Empire d'Abrasil]

#11 2018-02-11 17:57:41

Re : Ambassade d'Okord - K-lean [Empire d'Abrasil]

#12 2018-02-12 00:31:59

Re : Ambassade d'Okord - K-lean [Empire d'Abrasil]

#13 2018-02-12 14:22:16

Re : Ambassade d'Okord - K-lean [Empire d'Abrasil]

#14 2018-02-12 17:33:00

Re : Ambassade d'Okord - K-lean [Empire d'Abrasil]

#15 2018-02-14 11:31:52

Re : Ambassade d'Okord - K-lean [Empire d'Abrasil]

#16 2018-02-15 00:08:34

Re : Ambassade d'Okord - K-lean [Empire d'Abrasil]

#17 2018-02-15 10:41:36

Re : Ambassade d'Okord - K-lean [Empire d'Abrasil]

#18 2018-02-15 15:54:21

Re : Ambassade d'Okord - K-lean [Empire d'Abrasil]

#19 2018-02-15 20:01:29

Re : Ambassade d'Okord - K-lean [Empire d'Abrasil]

#20 2018-02-16 13:27:25

Re : Ambassade d'Okord - K-lean [Empire d'Abrasil]

#21 2018-02-18 12:44:02

Re : Ambassade d'Okord - K-lean [Empire d'Abrasil]

#22 2018-02-18 19:17:29

Re : Ambassade d'Okord - K-lean [Empire d'Abrasil]

#23 2018-02-19 16:20:05

Re : Ambassade d'Okord - K-lean [Empire d'Abrasil]

#24 2018-02-20 15:49:21

Re : Ambassade d'Okord - K-lean [Empire d'Abrasil]

#25 2018-02-27 15:20:26

Re : Ambassade d'Okord - K-lean [Empire d'Abrasil]

Pied de page des forums