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#1 2018-01-27 23:11:35

Eugénée Anet

Ambassade d'Okord - Brezekiel [Marches des Fournaises]

Haman al-Wahar était un homme plutôt fier de ses origines, il aimait à se dire noble. En effet, son père, un capitaine de galère Valésiane, avait rencontré sa mère dans un bordel de Ressyne, ce qui devait suffire à satisfaire son égo démesuré.

Au quotidien, il vaquait à divers occupations commerciales sur la base de transactions illégales entre le califat de Ressyne et les baronnies des Marches des Fournaises. Au gré de ses voyages, il avait acquis une grande connaissance de la côte, et flairant la bonne affaire, il avait proposé ses services pour conduire un Ambassadeur d'Okord moyennant une forte rétribution fournie par le trésor royal.

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De belle stature, la barbe finement taillée, le regard noir et perçant et la boucle qui perçait son oreille, étaient autant d'éléments qui faisaient le charme du personnage. C'est donc sans surprise qu'il donna rendez-vous à son interlocuteur dans la maison de luxure sur l'Ile du Chasseur, de la Duchesse Alania.

Sur le ponton qui servait de débarcadère d'entrée, une coque de bois, surmontée d'une voile miteuse ... L'embarcation qui servirait de moyen de transport.

Je te laisse conter l'arrivée de ton personnage, sa présentation à son guide.
Nous partirons ensuite.

#2 2018-01-28 01:40:55

Brezekiel

Re : Ambassade d'Okord - Brezekiel [Marches des Fournaises]

« Rendez-nous fiers mon p'tit... ».

-Il en a de bonnes le Roi... Il n'a pas dû bien se regarder, ma tête dépassait la sienne lorsque je me suis relevé devant lui. Et puis il n'y est pas allé de main morte avec son sceptre pour m'adouber « Ambassadeur d'Okord ». Si on m'avait prévenu, j'aurais gardé mes épaulettes. Passons.

-Il m'a dit de me rendre au sud, l'affaire était entendue. Mais le sud est plutôt vaste, je regrette les généraux abrasiliens et leurs ordres à rallonge. Aucun doute possible lorsque la colline à capturer est peinte en trois couleurs distinctes sur trois parchemins distincts avec au surplus, une description en deux langues pour ne pas confondre. Quoi que... quel était le nom de ce génie militaire aux ascendantes déomuliennes... son ordre le plus complexe avait dû être dans sa vie de gueuler « à l'attaque » en pointant vaguement une directement du sabre...

Heureusement que le messager du califat m'a trouvé alors que je me rendais chez le Vicomte Arthur afin d'en apprendre un peu plus sur la vie d'un vicomte, la vie-comte... voilà qui sonnerait bien. Je la note, je la ressortirais. Je me demande pourquoi son maître a choisi l'île du Chasseur, la seule chasse qu'on y pratique est celle de la pucelle dénudée. Pauvre Duchesse Alania, voir ainsi la réputation de son île liée au triste sort de ce lieux si peu avenant. On prétend qu'il ne possède même pas de port digne de ce nom. Les gueux se pressent sur la plage où ils échouent naïvement leur bateau tout empressé qu'ils sont qu'on vide leur bourse, sans se soucier d'avantage de « qui gardera la coque ». S'ils savaient qu'ils avaient une chance sur deux de devoir racheter leur embarcation à des pirates du Sudor, les imbéciles.

Remarque... depuis que le seigneur Machin a repris possession de sa fem... de son fief... je me sens un peu délaissé. Un passage respectueux pour honorer les finances de la Duchesse... afin de montrer que mon sens de la diplomatie est à son paroxysme. J'y songerais, plus tard sûrement. Le seul point positif du moment est que j'ai pu découvrir la côte nord du canal en Sudord. Les terres du Vicomte Hid-rik, l'Orcanie de la Duchesse Elverid. Note pour plus tard, se renseigner quant aux habitudes nocturnes de cette duchesse, j'ignore tout d'elle. La côtière, le Ligére, les Marches royales... Quinze jours interminables de navigation, pour au seizième jour enfin apercevoir l'île du Chasseur. Ce n'est pas faute de l'avoir abordé par l'ouest, encore eut-il fallu qu'une certaine personne ne suggère pas de tirer la direction -nord ou sud- à pile ou face parce que...

-Son foutu dieu Podeswa a dit que l'or était l'allié fiable de celui qui n'en emportait que très peu... Einh ! Ne me regarde pas ainsi, une journée entière de perdue ! Triple buse, rengaine cette moue désapprobatrice. Z ? Pourquoi signes-tu un Z ? Ahhhh... PodeZwa... si au moins c'était facile à prononcer...

-Mais bon... au moins en arrivant au nord-est de l'île avons-nous pu constater auprès des petites gens, négligés par leur baron Grogoire, que le bâtiment convoité était au sud, dans les montagnes bordant la côte. Cela fut bon d'avoir d'avantage de nouvelles, cette épopée débutait mal. Ah, j'aperçois enfin le Pic des Genoux Esseulés, nom révélateur des mœurs des îliens. Pauvre, pauvre Duchesse, une visite à son fief principal me permettra sûrement de combler la tristesse dans laquelle elle vit depuis que pareille réputation a dû atteindre ses oreilles. J'espère qu'elle en a deux, j'ai ouïe dire que certaines dames de l'ouest se plaisait dans leur idiote béatitude à n'avoir qu'un seul œil, ou une seule oreille en forme de corne. Les habitudes étrangères sont... étranges, c'est le mot. Je devrais m'y faire désormais, je suis le référent « étrangers » de mon royaume. Inspirons un bon coup, soyons ouvert d'esprit, tolérant et... Déjà il y a un ponton à ce curieux patelin, c'est un point positif. Le gros bâtiment au fond doit être le bor... le lieux de plaisance, d'aisance... de plaisir... Fichtre je ne sais comment le nommer.

Je ne dirais pas que ce lieu est un trou perdu... Enfin si c'est un trou, évidemment. Mais ce n'était pas un trou déplaisant, sale et humide, rempli de bouts de vers ou d'une atmosphère suintante ; non plus qu'un trou sec, sablonneux, sans rien pour s'asseoir ni sur quoi manger. C'était un trou où passait régulièrement une Duchesse, ce qui implique le confort et...

-Pourquoi ce coup de coude ? Ne vois-tu pas que je lisse mes discours d'arrivée aux Marches et... Oh ? Oui j'ai vu la plage, bon tiens toi droit, ne me fais pas honte et surtout, conserve une tête d'ahuri. Plus tu seras bête à leurs yeux, plus tu seras invisible... mieux tu joueras ton rôle...

Le navire accosta dans un « poc » vigoureux contre le ponton, qui obligea nos deux personnages à se tenir au bastingage d'une main et à un bout' -une corde sans le dire- tendu de l'autre. Le mât de misaine de leur frêle mais solide embarcation reflétait une ombre bienvenue sur le regard bleu et perçant de l'homme de gauche. Il portait avec rigueur un curieux vêtement, une redingote bleu et or cousue comme une tunique une pièce, sous laquelle -dépourvu de plis- jaillissait un pantalon blanc. Il y avait là un savant mélange de vêtements civils, légèrement amples, avec un côté strict et militaire, qui impliquait de les porter serrés par endroit. Ils semblaient tant fait pour la monte que pour l'escrime, avec une pointe de bon goût sur la finesse des détails et des dorures qui en faisait des vêtements parfaits pour être en société.

Brun, il portait des cheveux qui avaient été courts par le passé au vu de la manière quelque peu maladroite dont il les attachait en catogan bas. A n'en pas douter, il avait un passé militaire chargé. Grand, sans être immense, petit sans avoir la tête sous l'aisselle de ses interlocuteurs, il avait une bonne carrure mais n'était ni chétif, ni irrémédiablement musclé. Les muscles de ses avant-bras et de ses mains semblaient en pleine forme à en juger par la poigne avec laquelle il avait saisit une voilure pour ne pas perdre l'équilibre à l’appontage. Sa peau était blanche, claire, on voyait bien qu'il ne prenait pas souvent le soleil, sûrement à cause de ces fameuses activités nocturnes que la rumeur lui prêtait. Mais il le lui rendait bien. Il sembla donner un ordre à l'autre personnage, mais le marin qui roulait la voilure distendue à deux pas de là n'entendit pas un son. Pourtant l'autre acquiesça et s'engouffra dans la coque, d'où il ressortit plus tard en tirant des sacs de voyage qu'il avait jetés au travers de ses larges épaules. Sous un bras il portait un petit coffret noir en bois, long d'une cinquantaine de centimètres, large comme la main et haut de quelques dizaines de centimètres.

Cet énergumène là était un peu plus grand, son corps reflétait une dualité curieuse. Il semblait bâti comme un bûcheron mais ses muscles étaient secs et son aube verte pâle délavée flottait sur lui par endroit. Était-il mal nourri ou se privait-il volontairement ? Ce qui était sûr, c'est que ses cheveux semblaient en avoir eu ras le bol des privations car il était presque chauve. Sûrement pas de naissance car il avait le crâne recouvert d'un fin duvet noir, comme ses épais sourcils et sa barbe diffuse et fournie. Peut-être un religieux ? Il portait autour du cou un gigantesque collier formé d'une quinzaine de boules, parfois il en touchait une et ses lèvres semblaient réciter quelque chose, mais jamais aucun mot n'en sortait. Lorsqu'il enjamba la demi-porte de pont pour éprouver la passerelle menant au ponton, on distingua sur son avant-bras qu'il portait une riche tunique de soie sous son aube dépenaillée. Faudrait-il gratter la surface pour savoir qui il était vraiment ? Toujours est-il, qu'il portait avec grande aisance ses paquets et fut en bas sous peu, marchant avec une grâce peu commune au vu de sa carrure.

-Capitaine ! Mes remerciements pour ce voyage et sa gratuité, vous me gênez à vous obstiner de refuser mon or. C'est celui du roi, profitez car il le donne rarement.
-Vicomte Brezekiel, vos conseils et votre érudition m'ont été d'un grand secours pendant le voyage, ces quinze jours passèrent rapidement et mes hommes ont appris à votre contact. Je guetterais des nouvelles de vous pour le retour, je n'ai toujours pas compris les règles du Yaod, jeu fichtrement compliqué.
- Nous aurons d'autres soirées de navigation pour y jouer Capitaine. Je donnerais la moitié de l'or à la Maison des Plaisirs où je me rends, ce sera ma tournée pour... pour vos hommes et toute sorte de choses. Je suppose.
-Voilà un noble qui sait prendre soin des troupes ! S'écria un marin à califourchon sur le mât de misaine pour décoincer une voile récalcitrante. Il eut pour réponse un salut nonchalant de la main avec que le Vicomte ne se retourne pour emprunter la passerelle à son tour.
-Baraneg, trouve l'émissaire du califat, je vais confier ma bourse au... Arrête de sourire, cette bourse là andouille, se reprit-il en faisant sauter sa bourse pleine d'or dans sa main gauche, il était gaucher.

Il ne fallut qu'un instant pour repérer l'assourdissante musique qui provenait du plus gros bâtiment de ce qu'un enfant mal dégourdi aurait pu appeler un port. Pour l’œil entraîné du militaire ce n'était qu'un gourbis avec quelques règles de bienséance. La musique servait-elle à attirer le chaland -comme si on pouvait débarquer ici par erreur se fit-il la remarque- ou bien à couvrir les bruits que d'haletantes silhouettes produisaient à l'étage de ce bâtiment. Peu lui importait. Il donna ses consignes à un garde portant blason de la Duchesse ; puis s'en retourna vers les quais, enfin les morceaux de bois flottant mal attachés aux rochers, qui empêchaient les navires de briser leur étrave dessus.

L'autre personnage, qui ressemblait fortement à un serviteur pour tout ce qu'on en savait, fit signe au vicomte lorsque celui-ci fut en vu. Ce premier était assis nonchalamment sur des rochers et contemplait avec réprobation deux femmes qui se baignaient sur la plage voisine, seins nus -les femmes, pas la plage-. Ce dernier arriva en marchant de biais, comme hypnotisé par le spectacle. Les reflets du soleil jouaient sur les gouttelettes d'eau que leurs cheveux faisaient voltigé. Il se laissa attendrir un instant par une série de gouttes qui, perlant des bouclettes prononcé de la femme rousse, osèrent se laisser choir tout naturellement là où gravité sévissait plus qu'à l'accoutumée sur une dame. Le vicomte se plut à croire que dans une vie antérieure, il avait dû être pareille goutte, mais cette rêverie ne le laissa pas indifférent, vraiment pas. Trop occupé qu'il était, il se cogna violemment contre un casier de pêche en bois, lourd et résolument statique pour un casier. Il ne parvint à retenir un juron, ce qui fit rire les deux dames qui s'approchaient de lui afin de le sertir d'une consolation déméritée et exagérée. Mais le chauve lui fit un geste rapide de la main, Brezekiel tiqua et recomposa aussitôt son visage. Il leva la main pour signifier aux dames que leur venue n'était pas nécessaire. A contre-cœur. A contre-cœur. C'est peu de le dire deux fois.

D'un autre geste de la main, Brezekiel le fit se lever, l'homme plissa toniquement son aube et se releva, en répondant par un autre geste. Le vicomte se retourna doucement et observa ce curieux personnage qui se tenait prêt de ce qu'un marin honnête n'aurait pas osé nommer « bateau ».

-Tu es sûr que c'est lui, Baraneg ? -l'homme hocha la tête avec sérieux-. Bien, alors annon... non oublie, je vais m'annoncer moi-même. Excuse moi, Bara, je n'ai pas l'habitude que tu voyages avec moi, d'habitude c'est la nuit que nous nous voyons et sûrement pas pour minauder.

L'autre lui adressa une tape amicale sur l'épaule avant de reprendre son bardas. Brezekiel avança les mains dans le dos, faisant mine d'inspecter les bâtiments côté nord des « quais ». Il ne releva la tête que lorsqu'il était sûr que son interlocuteur l'avait aperçu, ce dernier arriva alors à sa hauteur. C'était un bel homme, il semblait accorder à son apparence une importance démesurée, mais les angles de son visage lui donnaient raison. Il présentait bien, même si Brezekiel remarqua une boucle d'oreille qui, dans certains milieux, indiquait l'appartenance à la piraterie ou du moins symbolisait une certaine estime pour la profession.

-Excusez moi cher ami, ne seriez-vous pas l'estimé, le célèbre Amine al Babar ? Les gardes de la duchesse Alania m'ont indiqué que cet homme me cherchait afin de m'amener plus au sud, au delà de la Griffe de l'ours ? Permettez-moi de m'introduire à vous, je suis le Vicomte Brezekiel, nommé ambassadeur par la grâce de sa majesté Antijaky, souverain d'Okord. Si vous le voulez-bien, je serais votre compagnon de voyage. Mon homme de main, Baraneg. Ne vous offusquez pas s'il ne vous parle pas, il ne parle pas.

Tout en se présentant, il tendit une main amicale au ressynien.

Brezekiel

Baraneg

Dernière modification par Brezekiel (2018-01-28 02:14:15)

#3 2018-01-28 09:33:59

Eugénée Anet

Re : Ambassade d'Okord - Brezekiel [Marches des Fournaises]

Ignorant la main tendue, le pirate plongeant son regard noir dans celui de l'Okordien. Une moue dédaigneuse se dessina sur son visage, les premiers mots de l'Ambassadeur ne lui plaisant guère. Sa voix rocailleuse s'éleva dans l'air, avec un fort accent de Ressyne.

Et vous devoir être Brise-les-Quilles ?

Tournant les talons, il entraina les deux hommes vers le bout du quai, là où son frêle esquif était amarré. D'un bond il fut à bord, farfouillant dans un coffre de marin qui servait aussi de siège au rameur. Un sac de jute à la main, il se redressa puis lança quelques frusques à l'Okordien en ajoutant quelques mots.

Lui, reste. Toi, t'habiller avec ceci. Je ne tiens pas à me faire poignarder dans le dos sitôt pied posé dans Marches, parce que toi imbécile qui se balade déguisé en ... En quoi prétends-tu être habillé ?

Positionnant le coffre sous son postérieur et détachant le navire du quai, le forban se tint prêt au départ.

#4 2018-01-28 20:44:40

Brezekiel

Re : Ambassade d'Okord - Brezekiel [Marches des Fournaises]

Les insultes pleuvaient. S'il n'avait pas eu ce visage angélique, Brezekiel aurait déjà enfoncé son sabre jusqu'à la garde, entre les deux yeux de l'inconnu.
Mais il se disait qu'on l'accuserait par la suite de l'avoir occis par jalousie, or il avait vu du premier coup d'oeil qu'ils ne fréquentaient pas les mêmes dames. Ce n'était donc pas un rival de cœur. Toutefois son comportement allait devoir subir des remontrances car si on laissait les roturiers insulter publiquement les nobles, ce serait la porte ouverte à toutes les fenêtres. D'instinct, Baraneg posa sa lourde jambe sur le rebord du "navire" qui s'éloignait légèrement de son ancrage, à cause des clapotis des vagues. Immobile, il posa son coude sur son genou replié, et son visage vint naturellement se poser sur sa paume ouvert, il se contentait d'observer la scène. Brezekiel insuffla lentement deux fois en fermant les yeux, et prit la parole.

- Monsieur, nous ne nous connaissons pas, cela est évident. Toutefois, je sais juger les hommes, j'en ai mené au combat pendant dix ans. Vous me plaisez et vous ne mâchez pas vos mots. J'apprécie les hommes qui ne vont pas par quatre chemins. Néanmoins, vous m'insultez de plusieurs façons et cela ne saurait être toléré. Je comprends que vous maîtrisiez mal notre langue, comme sûrement je maîtrise mal la votre. Mais je vois à votre regard que vous êtes maîtres de vos mots. Nommez moi Brise-les-Pieds si vous voulez, ou une zone moyennement plus élevée de votre anatomie, cela ne m'enchantera que plus. Pourtant c'est bien dommage de nous priver de la compagnie de Baraneg que voici, je vais vous dire pourquoi en des termes simples, lever la main si j'utilise des mots que vous ne comprenez pas, je rephraserais.

Je suis un Vicomte, je comprends que ces titres ne trouvent peut-être pas d'équivalent dans votre royaume, mais chez nous cela signifie "personne importante". Je ne suis pas une Dame, vous pouvez me faire dormir où bon vous semble, me demander de voyager sur un navire que mes pêcheurs refuseraient même de toucher, ou contrarier mes projets vestimentaires. Mais un Vicomte voyage habituellement avec une escorte. J'ai de moi-même pris l'initiative de refuser l'escorte de deux cent cavaliers qu'on me proposait. Cela n'aurait fait qu'augmenter le coût de mon voyage, et j'estime que mon royaume a besoin de ses fonds à d'autres endroits. Aussi le roi et moi avons décidé que Baraneg serait une escorte suffisante, pour des raisons qui lui sont propres. Je n'irais donc nul part sans lui. Si cela vous déplait, prenez votre navire et rentrez au califat sans moi, ce faisant, dîtes au revoir à la somme qui vous attend de l'autre côté pour payer ma traversée.

Je vois à votre regard noir que cela vous importe peu, quoi que nous sommes tous faibles devant la nécessité financière, sûrement moi le premier. Mais laissez-moi vous parler de Baraneg, il va rapidement vous devenir sympathique. Il ne parle pas, il n'est pas dérangeant en voyage et il mange peu. Toutefois là où il brille, c'est dans le dessin. Entendez-moi bien, je n'ai pas dit qu'il était un artiste, loin de là. Mais il restitue avec brio les visages, et vu comment il vous observe en ce moment, je suis certain que vos traits lui sont déjà forts familiers. Aussi je vais vous poser une question vraiment simple. Lorsqu'il aura dessiné votre visage avec moultes précisions, et que le Roi Antijaky aura apposé son sceau en bas du parchemin, transformant ainsi ses gribouillages en un magnifique avis de recherche pour avoir empêché un ambassadeur officiel d'atteindre sa destination et donc d'avoir retardé notre recherche d'alliés face à la Horde... quelle somme jugeriez-vous digne d'allouer à votre capture ? Pensez-vous que, fin coquin comme il est, le Roi demandera la même somme que celle qui vous était alloué pour me conduire sain et sauf de l'autre côté ? Vu qu'elle n'aurait pas été dépensé, finalement... il serait presque gagnant ?

Enfin, pardonnez moi d'être long mais j'essaie d'être complet dans mes propos. Lorsqu'un homme portant des collants, des chausses hautes qui dans l'eau vous ferait couler en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, et une cape rouge passée de mode, se permet de critiquer ma tenue qui ne diffère pas beaucoup de la mode noblière à la cour de mon Roi, je n'y prête pas l'oreille. Lorsque vous mettrez des habits de mendiants, j'en ferais autant, pas avant. Alors, comme on dit chez vous, salamu ou alharbu ? La paix, ou la guerre mon ami ?

Ne se laissant pas emporter par les différents sentiments que la situation avait fait naître en lui, il fit un pas prudent vers la coque de noix et de nouveau, tendit une main amicale vers l'homme assit dans la chaloupe.

#5 2018-01-28 21:20:50

Eugénée Anet

Re : Ambassade d'Okord - Brezekiel [Marches des Fournaises]

La patience ne faisait pas le fort du marin et l’olibrius en face de lui avait réussi en quelques instants à lui coller un mal de tête colossal. Les monologues intempestifs dans une langue qu'il ne maitrisait pas parfaitement avaient tendance à le rendre légèrement irascible, mais la promesse d'une forte récompense planait toujours dans son esprit.

Ceci être une mission diplomatique mais discrète. Toi pas pouvoir emporter deux cents cavaliers. Ca être ridicule car les chevaux ne peuvent tenir sur mon navire ! Lui, rester.

Pointant son doigt sur le mignon, il lui fit signe de la main de partir.

#6 2018-01-28 21:59:03

Brezekiel

Re : Ambassade d'Okord - Brezekiel [Marches des Fournaises]

La situation devenait cocasse, mais le bout des doigts de l'ambassadeur commençaient à le démanger, comme s'ils voulaient devenir un nouveau moyen de diplomatie, un poil plus expéditive.

-Je vais faire plus court, puisque je crois que le langage n'est pas notre point fort dans cette situation. Je vous prie d'excuser mon mimétisme de diction, mais je pense qu'ainsi nous pourrons nous comprendre.

"Moi pas besoin deux cent cavaliers, moi prendre juste lui. il indiquait son camarde d'un coup de tête. Lui et moi aller ensemble. Sinon toi partir tout seul, mais toi partir sans argent. Ensuite moi raconter Roi Okord, et lui sans doute mettre tête toi sur pique. il mimait la pique avec deux doigts et les faisaient rentrer dans sa main, qui formait la tête".

Mais moi aller quand même Fournaises, avec ou sans toi."

Dernière modification par Brezekiel (2018-01-28 21:59:36)

#7 2018-01-28 22:08:52

Eugénée Anet

Re : Ambassade d'Okord - Brezekiel [Marches des Fournaises]

Poussant un soupir de déception, le pirate donna quelques coups de rames qui l'éloignèrent de l'embarcadère. Il secouait la tête d'un air dépité, regardant les deux Okordiens qui finiraient par rentrer d'eux-mêmes. Il ajouta d'une voix forte, sans cesser de ramer.

Vous m'avoir fait renoncer à un paquet d'or, Okordien. Plus que ce que moi accepter de renoncer pour ma propre mère !

Puis, l'embarcation disparu dans le lointain, le bruit des rames frappant l'eau se faisant encore entendre quelques instants.

Fin de l'aventure pour Brezekiel et Baraneg.
L'expédition dans les Marches des Fournaises est un échec. 
Souhaitons bonne chance aux Ambassadeurs pour Déomul, Abrasil et Osterlich

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