Forum d'Okord

Eugenie Morgan

La guerre du Pays de Karan

La guerre faisait rage entre le Grand Duché du Nord et le Cygne et ses alliés depuis plus d'une saison, suite à l'annexion du Pays de Karan par la Duchesse Eugénie Morgan. Mais après tout ce temps aucune bataille décisive n'eut lieu chaque armée demeurant ferme sur ses positions.

Lunor, 27e phase de l'hiver de l'an III de l'ère 17 - Duché de Ponalie, fief de Caliban.

Un pigeon se posa sur son perchoir après un long vol épuisant. Rapidement le préposé ramassa le pli accroché aux pattes de l'oiseau et dévala les escaliers de la tour afin de porter les dernières nouvelles. Il se précipita enfin dans la grande salle du Conseil où se trouvaient trois nobles Seigneurs qui discutaient autour d'une maquette représentant les provinces d'Okord.

Le Prince Pyros fixa le malotru qui se permettait ainsi d'interrompre les discussions stratégiques. Puis il vit le pli que l'homme tenait à la main. Son regard se fit alors interrogateur.

« Votre altesse, fit le messager essoufflé, c'est confirmé, l'ost du Cygne est en route pour nous attaquer !

- Connait-on leur cible, demanda Eugénie Morgan qui se tourna à son tour vers l'homme ?

- Non Madame, leur armée est partie en direction du Nord-Ouest, nous ne savons rien de plus… »

Rhaegar de Valyria, le Prince Pyros et Eugénie Morgan se regardèrent longuement. Eugénie plaça sa main sur une statuette représentant un guerrier.

« Nous sommes ici, à Caliban. Ils attaquent un fief, probablement Mont Arald, ou tout autre fief du Duché de Ponalie. Ou peut-être même ma forteresse d’Hardor.  En tous cas ils ne seront pas de retour sur Caraña avant plusieurs jours. Nous avons largement le temps de les cueillir à leur retour si nous laissons de côté les trébuchets et balistes. Il faudra marcher à pas soutenus.

- Nous manquons encore de force de frappe, fit le Prince Pyros. Il nous faudrait des fantassins et des arbalétriers en plus ! Des milliers !

- C’est notre chance ou jamais, réagit Rhaegar de Valyria ! Où trouver ces hommes ?

- J’ai peut-être une surprise pour vous, reprit Eugénie pensive ! S’ils arrivent à temps… »

Dernière modification par Eugenie Morgan (2017-04-03 12:24:32)

Eugenie Morgan

Re : La guerre du Pays de Karan

Quelques heures plus tard

Le vent se levait sous un ciel dégagé. Malgré le soleil, le froid de l’hiver décourageait les plus téméraires de sortir de leur masure. Dans ces conditions difficiles, l’ost du Prince Pyros campait aux alentours du château, de nombreuses tentes dressées dans chaque endroit propice. De multiples brasiers chauffaient les soldats inquiets de la bataille qui s’annonçait bientôt.

Depuis sa chambre en haut du donjon, Eugénie scrutait régulièrement l’horizon, en direction du Nord-Est. Sa correspondance avec un ancien Seigneur protégé et anobli par son Père lui laissait un grand espoir mais rien n’était sûr. Elle savait bien que toute implication dans cette guerre présentait de nombreux risques pour celui qui s’en mêlerait.

Détournant son regard de la fenêtre, elle s’approcha de son lit. Mais un doute lui vint à l’esprit. Il lui semblait que… Vite elle se retourna et s’approcha de la fenêtre. Elle vit au loin une troupe approcher, une bannière… Trois têtes de dragons noires sur fond blanc… le Marquis Sametue arrivait ! Eugénie regardait un grand sourire aux lèvres : en tête une longue file de chevaliers en armure, plusieurs milliers, suivis de la piétaille en nombre également.  Un renfort impressionnant qui était acclamé par les autres armées déjà stationnées sur Caliban.

Excitée par cette arrivée tant espérée, Eugénie s’empressa de quitter sa chambre et de rejoindre la Grande Salle où le Seigneur de la Tour ne manquerait pas de se présenter devant le Prince Pyros. Eugénie rejoignit juste à temps Pyros et Rhaegar pour voir le Marquis Sametue pénétrer dans la pièce.

Les larmes dans les yeux, elle lui fit un signe, se retenant de toutes ses forces pour ne pas se jeter dans ses bras. L’assemblée présente ne comprendrait certainement pas un tel geste pourtant si naturel pour un enfant. Mais voilà elle n’en était plus un et elle devait faire avec son souvenir. Celui de son Père qui emmenait à l’époque le jeune félon Sametue sur la route des camps barbares pour l’aider à retrouver son honneur perdu. A l'époque, Eugénie, de ses yeux d’enfant de moins de dix ans, admirait le protégé de son Père. Le voir aujourd’hui devant elle, lui porter assistance alors qu’il n'arborait plus la bannière d’Arald, c’était un moment très fort.

Dernière modification par Eugenie Morgan (2017-04-03 13:01:02)

Eugenie Morgan

Re : La guerre du Pays de Karan

Le lendemain matin, aux aurores, la grande armée se mit en marche, les Seigneurs en tête. La nuit fut longue car la décision n’était pas facile à prendre. Les troupes du Nord seront-elles assez fortes devant l’ost du Cygne ? Les discussions furent tendues mais finalement la décision fut prise.

Sur sa monture Eugénie y pensait encore. Elle tourna sa tête sur la droite vers Sametue qui chevauchait à ses côtés et lui sourit. Elle était persuadée que l’armée du Nord ne pouvait être vaincue maintenant. Merlin s’avança et se plaça à sa gauche, rapidement rejoint par Pétunia. Le drapeau d’Arald flottait aux côtés des trois têtes de dragons.

La route fut longue et au bout se dressait le château fort de Caraña. Les éclaireurs annonçaient le retour de l’ost de Carmen, une immense armée aux couleurs du Cygne Noir. La grande bataille allait avoir enfin lieu.

Sans trébuchets ni balistes, ce sont les béliers qui firent tomber les portes et permirent à l’armée du Grand Duché du Nord de pénétrer dans l’enceinte fortifiée. Mais là à part quelques trébuchets laissés à l’abandon, aucune armée pour affronter les guerriers du Nord. Le bivouac de l’ost du Cygne était bien visible, des tentes un peu partout mais toutes vides. Tout semblait indiquer un départ précipité. Il fallait se rendre à l’évidence, l’ost du Cygne s’était dispersée avant la bataille, le Duché du Nord arrivait trop tard.

Eugenie Morgan

Re : La guerre du Pays de Karan

De retour dans le fief de Caliban, Eugénie se reposait dans sa chambre. Elle se demandait combien de temps encore durerait cette guerre d’intimidation où les armées du Cygne et du Nord se dressaient sans jamais s’affronter.

Soudain un valet toqua à sa porte de chambre.

« Madame, un message pour vous du Fort des Affamés »

Eugénie ouvrit la porte et prit le pli qu’elle parcourut rapidement. Le visage inquiet elle fit appeler ses capitaines d’armée, leur demandant de la rejoindre dans la salle du Conseil.

Pyros et Rhaegar fixaient la maquette et les armées représentées par les lourdes statuettes. Les nouvelles du Grand Nord n’étaient pas très bonnes, le Fort des Affamés qui protégeait la province de Fauconia avait subi une attaque des troupes d’Efisc le Sanguineux. Les fortifications arrêtèrent les Huskarls mais des informations inquiétantes provenant de différents points d’observation annonçait une attaque massive imminente.

Eugénie donnait ses consignes à ses capitaines.

« Le Fort des Affamés ne pourra pas résister aux armes de siège d’Efisc. Par contre cette forteresse, s’il n’y prend garde est un véritable piège. Aucune possibilité de trouver de la nourriture dans les environs, le désert qui l’entoure est mortel, impossible de le traverser sans vivres ni eau. Et de l’eau… les puits du Fort des Affamés sont vides en cette saison. Envoyez un pigeon à la garnison, qu’elle abandonne la forteresse en emmenant toutes les réserves de nourriture et d’eau. Qu’elle se rende à notre fief le plus proche, Forodwaith. Capitaine Kovin, prenez avec vous six mille cavaliers et chevauchez vers le Nord. Quand vous arriverez à Forodwaith l’armée ennemie sera certainement très affaiblie, vous pourrez reprendre sans difficultés la forteresse. »

En entendant les paroles d’Eugénie, Pyros et Rhaegar sourirent, pensant certainement qu’il ne voudrait pas demain se trouver du côté des ennemis d’Eugénie.

Dernière modification par Eugenie Morgan (2017-04-03 14:07:25)

Eugenie Morgan

Re : La guerre du Pays de Karan

Comme attendu l’armée d’Efisc prit le Fort des Affamés. Une belle armée composée d’une centaine de trébuchets qui brisèrent les fortifications et de chevaliers, cavaliers, archers, lanciers, huskarls, en tout plus de trois mille hommes.

Ils fêtèrent certainement la victoire mais leur joie fut de courte durée quand ils commencèrent à penser au festin de la victoire. Il ne restait rien et leurs provisions arrivaient à leur terme au bout de quelques jours. Les lanciers envoyés pour chercher des vivres et surtout de l’eau dans les environs, ne revinrent jamais. Les généraux d’Efisc envoyèrent alors des archers dont le sort ne fut pas meilleur.

C’est une armée faible, torturée par la faim, qu’affrontèrent les cavaliers du Nord quand Kovin arriva. Une victoire rapide, malgré la perte de nombreux cavaliers face aux chevaliers d’Efisc qui se défendirent de tout leur courage. En haut du Fort des Affamés la bannière Eugénie Morgan flottait à nouveau.

Quand elle apprit la reprise du Fort des Affamés Eugénie prépara une missive à l'attention du Comte Acelin du Pays de Karan. Elle lui proposa à nouveau de reconnaître l'autorité du Duché d'Arald sur le Pays de Karan, lui donnant un maximum de garanties sur l'avenir de ces provinces d'Okord. Eugénie était prête à conserver dans leurs fonctions de gouverneurs de ces provinces Acelin de Karan et Efisc le Sanguineux, comptant sur leur connaissance de ces terres et de ces habitants.

De Karan

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Re : La guerre du Pays de Karan

Thème

Quand j'ai été affecté ici, j'ai cru que c'était une punition. Puis on m'a expliqué que c'était un honneur. Je prends toujours tout de travers...

Trente ans ont passé déjà. Ça parait plutôt une vie entière. Un brave fermier, un bon soldat, un courageux capitaine, un juste seigneur. Je crois. J’espère. Je ne sais pas. A mon age on n'est plus sûr de rien. On se questionne, on radote. Mais on parle moins, ça c'est certain.

-Comte ?

Ybert me tira de mes pensées. Lui et les autres barons de Karan attendaient une réponse, peu leur importait qu'elle les satisfasse. Dans une guerre c'est toujours la même chose. Il faut quelqu'un pour se salir les mains et assumer. La peur les tenaillaient de près. Oh ! Après ils hurleraient, taperaient du pied et me traiteraient de tous les noms. Mais pour l'instant ils avaient les yeux suspendus à mon visage, comme si j'allais vomir un bataillon de lanciers parés au combat. Non. Pas de miracle. Juste la crasse quotidienne et un vieil homme fatigué.

-Nous nous rendons.

Le vent soufflait dehors. Les fenêtres du donjon en tremblaient. Quelques uns baissèrent les yeux, d'autres se servirent un verre de vin tandis que je m'attablais. Un parchemin neuf, une plume et de la sire chaude. Des solutions précaires, du rafistolage, voilà tout ce que je pus inventer.

-Nous reconnaissons la suzeraineté du Duché d'Arald sur ces terres. Déclarais-je en cachetant la lettre de mon sceau. Nous gouvernerons nos domaines en accord avec les lois araldiennes. L'Ordre du Dragon est dissout, ses conjurés ont pour ordre d'abandonner leur kabbale et de rentrer dans le rang. Ceci est ma décision.

Qui sait... Malgré ce péril, peut-être pouvais-je encore apporter un peu de paix à ce pays.

Dernière modification par De Karan (2017-04-03 19:17:07)

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Seigneur de Ténare ; Marquis de Falcastre
Maître du Palais ; Gardien du Trésor Royal
Chevalier au Léopard ; Chevalier de l'Ordre des Fondateurs royaux

Merlin

Re : La guerre du Pays de Karan

Moi Ronsard conteur officiel de Merlin il me faut vous conter les exploits de notre troupe hors actions de celles effectués dans les osts.

Que ces exploits soient repris dans tous les foyers et que chacun se rappelle les hommes tombés au champ de bataille.

Dorna, 5 ieme  phase du printemps de l'an III de l'ère 17: Sur ordre d'Eugénie Morgan attaque du château de Festunberg ( Efisc Le Sanguineux), la garnison est massacrée et les murailles misent à terre, nos armées récupèrent 25425 de nourriture et 14214 d'or.

Merkor, 29 ième phase de hiver de l'an III de l'ère 17: 21 chevalier et 45 cavaliers en embuscade aux abords de fort de Affamés interceptent 23 transporteurs chargés d'alimenter l'armée ennemie, cette action amplifie la famine et facilitera l'assault final pour reprendre la citadelle.

Vendor, 31 ieme phase de l'hiver de l'an III de lère 17: après une longue chevauchée 100 chevaliers et 200 cavaliers tendent une embuscade près de Grünerhering en voici le récit fait par le chevalier Brocéliande qui commandait cette troupe
"arrivée vers 00h53 du matin l'ordre fut donné à la troupe de s'embusquer dans un bois et d'attendre sans faire de bruit. Vers 01h00 les guetteurs annoncèrent l'arrivée de la troupe ennemie, à mon ordre l'attaque fut lancée l'ennemi surpris fut culbuté dans les fossés. A la fin de la mêlé 30 cavaliers ennemis gisaient dans le fossé, 1 trébuchet et 1 bélier brulés et Efisc Le Sanguineux capturé et Karpolf libéré. De notre côté 20 chevaliers et 4 cavaliers avaient perdus le vie.
Rapidement les dépouilles de nos guerriers furent attachés en travers de leur selle, Karpolf mis en selle et Efisc Le Sanguineux poings entravés fut attaché à la queue d'un cheval comme le veut notre coutume et il fit le chemin de retour dans cette position: hurlant, tombant se relevant sans que nous ralentissions notre chevauché.

Dernière modification par Merlin (2017-04-04 23:12:17)

Carmen

Re : La guerre du Pays de Karan

Thème

C'était comme une danse, ces flux et ces reflux de marées humaines en armes, ces allers ces retours, du Sud vers le Nord, du chaud vers le froid, une danse où le partenaire ne fait qu'effleurer l'autre... Une danse qui se danse sur des semaines, où chaque pas écrase des murs, fait tomber des donjons et coûte une énergie folle.

Ces osts qui se croisent, ne se heurtent pas, ces osts ont failli toucher cette fois, seulement failli, grâce à Podeszwa.

« Vous dansez, général ? »

La musique et les ris couvrait presque le son de sa voix. Carmen s'était penchée à l'épaule puissante du chef de ses strolatz, qui arborait un sourire charmeur et un gobelet de vin.

« Madame, je ne puis, fit-il en ravalant l'un et l'autre. Vous me l'avez interdit. »

Il était beau, brun, ténébreux, basané, l'hidalgo. Et tout à coup il se tenait droit, le menton levé. Il se faisait prier. Carmen se redressa, surprise.

« Je vous l'ai interdit ?
-Vous ne voulez pas que l'on vous voie à mon bras.
-Tous les jours, non ! Mais ce soir c'est la fête. Un soir de fin de guerre, je ne pourrais pas danser avec un de mes généraux ?
-Madame, votre mari...
-Laissez mon mari où il est, et venez. »

Alors, sur un « Madame » solennel qui fit claquer ses talons, le beau général reprit son sourire, et entraîna la belle duchesse...

Dernière modification par Zyakan (2017-04-04 22:43:19)

Jeyangel

Re : La guerre du Pays de Karan

"Vous êtes sûr?"

"Evidemment! Puisque je vous le dis!"

"Oui, non mais parce que moi j'veux bien, parce que je dois dire que depuis quelques temps mes affaires marchent rondement, mais bon, une fois que c'est fait, ben c'est fait, hein!"

"Je le sais. Cela ne fait "que" la 5ème fois que je viens vous voir en peu de temps..."

"Donc, on est d'accord: les nouveaux boucliers, ils sont "sable, dragon argent en chef, éclair or en pointe"...?"

"Correct."

"Bon, ben comme d'habitude, dans une petite semaine, je vous envoie les 1ers exemplaires à la caserne."

Le lieutenant n'en revenait toujours pas.
La Guerre de Karan avait prit fin, et ils étaient désormais vassaux de la maison Morgan.

Cela ne le surprenait pas en soi, d'être de cette maison, Dracangia l'avait déjà été. Mais de Karan vassal des Morgan!?
Enfin,...ce qu'il en retenait dans l'immédiat, c'était que encore une fois, il avait du refaire faire tout l'équipement militaire de Dracangia aux nouvelles couleurs hiérarchiques.

Le Baron avait donc décidé de reprendre les couleurs dracan, en ôtant cette fois, les couleurs de son nouveau seigneur.
Cela avait été motivé par son désir de se détacher enfin du culte d'Yggnir, qu'il ne reconnaissait pas comme sien, et celui de rappeler son appartenance à la caste des mages.
L'éclair des "anciens dieux" représentait parfaitement cette appartenance.

Dernière modification par Jeyangel (2017-04-04 11:32:23)