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#1 2016-12-04 22:20:07

Loth Hallgeirr

Sur les rives du Grand Canal, le dernier envol du Cygne

Tous les seigneurs d’Okord, adeptes d’Yggnir ou de Podeszwa, amis de longue date ou ennemis de la dernière guerre, avaient été invités à la cérémonie funéraire du seigneur Andior. Même Zyakan de Guarida était attendu. Ils avaient été informés plusieurs jours en avance, afin d’avoir le temps d’être à l’heure pour la cérémonie.

Ils étaient accueillis soit par Loth, héritier direct d’Andior qui reprenait la direction de la maison Hallgeirr, soit par Viserys, le second fils d’Andior et demi-frère de Loth. Ils se trouvaient en bordure du grand canal, à quelques lieues à l’ouest de l’imposant port de Hrothgar. On pouvait voir la masse sombre de la forteresse du Foulard, encore plus à l’ouest. Il n’y avait pas de monument grandiose à la gloire de feu le Tokva, ni de présence de l’armée d’Orcanie, hormis quelques dizaines d’hommes qui assuraient la sécurité du site. Bien entendu l’armée principale était aux abords de la cité de Hrothgar, prête à intervenir en cas d’action belliqueuse.

Nulle mention du strolatz meurtrier du Duc ne fut faite. Loth l’avait secrètement amené dans le temple d’Orodûr, et lui avait fait passer les obstacles jusqu’à la « salle du spectre ». Ils avaient bien pris garde à fermer la trappe au sol qui aurait permis au Strolatz de se suicider sans trop souffrir. Pour passer l’obstacle suivant, il lui fallait la clé en forme de cube que Loth détenait… et qu’il emporta avec lui. Le meurtrier passa donc le reste de sa vie enfermé dans cette salle, sans lumière, ni eau, ni nourriture. Il devint certainement fou avant de mourir, tenta peut-être de se suicider en tapant sa tête contre les murs, mais personne ne le découvrirait jamais, car le temple d’Orodûr n’avait plus aucun intérêt à être visité.

Le corps du Duc reposait dans une simple barque, sur un lit de paille. Un bout de tissu avait été placé sur la plaie béante qu’avait causée le carreau dans le crâne d’Andior afin de la masquer, bien qu’elle ait été remarquablement nettoyée. Ce bout de tissu n’était pas anodin, et seuls certains rares seigneurs, les amis les plus proches d’Andior, le reconnaîtraient. Il s’agissait du tissu dans lequel le Duc avait été retrouvé enveloppé, alors qu’il n’avait que trois ans, sur l’île d’Agomeux. C’est ce bout de tissu qui l’avait amené à traverser toutes les contrées hostiles du sud, dont l’Österlich, afin d’atteindre le royaume d’Okord et de découvrir son identité réelle.

Un grand bouclier sur lesquelles figuraient les armoiries du Cygne, le symbole d’Yggnir, mais également l’épée, symbole de l’Ordre Protecteur de Sudord, était posé sur ses jambes. Sa hache, quant à elle, était posée entre le bouclier et son corps, sa lame reposant sur son sternum. Un drapeau, sur lequel était représenté l’Ours majestueux des Hallgeirr, était accroché au bout de la barque.

Chaque seigneur était invité à déposer d’éventuels cadeaux en l’honneur d’Andior dans la barque. Une fois que ce serait fait, la barque enflammée partirait sur le Grand Canal pour son dernier voyage.

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HRP : Pour ceux qui se demandent ce qu’est le temple d’Orodûr, la réponse se situe dans le RP « Un passé glorieux », dans les posts d’Elverid entre le 12 novembre et le 3 décembre 2016.

#2 2016-12-05 12:05:41

Carmen

Re : Sur les rives du Grand Canal, le dernier envol du Cygne

Ils étaient venus, le père soutenu par la fille, rendre un dernier hommage à celui qui, avant de devenir leur pire ennemi, était leur plus proche allié.

Carmen de Guarida désespérait de voir que son père n'était plus que l'ombre de lui-même depuis sa défaite. L'appel d'Aäkran Cœur de Rat à tous les serviteurs d'Yggnir pour venir lui reprendre la vie épargnée par Andior ne l'avait même pas réveillé. Il restait comme ça, morne, triste, les yeux vides, à peine plus vivant que sa canne et son attelle. Il ne mangeait presque plus rien, c'est dire.

Loth les avait accueillis aussi chaleureusement que le permettaient les circonstances. Zyakan n'avait pas daigné serrer la main qu'il lui tendait. S'était ensuivi un petit silence gêné des deux époux, Carmen faisant signe de ne pas s'offusquer.

Le jeune Duc les conduisit jusqu'à la barque. Là, Carmen déposa son cadeau, une rose rouge. Zyakan s'assit sur le sable, sans dire un mot, le regard fixé sur l'étrave de la barque.

Les deux jeunes gens comprirent qu'il en avait pour un moment. Ils s'écartèrent en silence.

#3 2016-12-05 23:05:20

Elverid

Re : Sur les rives du Grand Canal, le dernier envol du Cygne

Arrivée sur la rive du grand canal, Elverid démonta un peu à l'écart. Son teint était plus pâle qu'à l'accoutumée et ses yeux cernés. Elle avait passé une nuit blanche à penser aux récents événements. Si la perte d'Helyanor avait autrefois été une épreuve pénible, la mort brutale d'Andior l'était encore davantage. Elle était survenue au moment même où le conflit qui avait failli détruire la confrérie du Cygne se concluait exactement comme la jeune matriarche l'avait espéré : le vainqueur du duel, au dernier moment, était revenu à la raison et avait renoncé à faire couler le sang. Mais ensuite... Personne n'avait anticipé l'action absurde de ce maudit strolatz fanatique. 

La jeune femme fut accueillie par les fils du défunt, très dignes tous les deux malgré leur tristesse. Elle s'avança en silence vers la barque où reposait Andior. Au moment où elle posa les yeux sur lui, de nombreux souvenirs se bousculèrent dans son esprit. Elle se rappelait à quel point elle avait pu être intimidée en sa présence à l'époque où, simple apprentie, elle avait assisté à quelques unes de ses entrevues avec Helyanor. Puis lorsqu'elle était devenue matriarche, il l'avait immédiatement traitée en égale, et leur relation avait évolué au fil du temps vers une amitié profonde.
Elle posa un parchemin à ses côtés.
"Monseigneur Andior, je ne vous ai jamais dit quelle importance vous aviez pour mon clan. Vous êtes celui qui nous a permis de quitter l'île d'Agomeux avant sa destruction, celui qui nous a guidés jusqu'en Okord. Ce document est une copie de votre épopée, telle qu'elle est et continuera à être enseignée dans nos écoles. Vous occuperez toujours une grande place dans notre mémoire collective."

Dernière modification par Elverid (2016-12-06 10:07:08)

#4 2016-12-05 23:59:48

Logaraum Ixarys

Re : Sur les rives du Grand Canal, le dernier envol du Cygne

Après de longues heures de voyage, Logan était arrivé que les lieux de l'invitation, en compagnie d'une dizaine de ses guerriers possédés, les Khatovars, les guerriers de pierre, ainsi que de Lunca, son intendant en chef, un mortel qui ne partageait pas son enveloppe charnel avec une entité. Chance ou malchance, cela restait à trancher.

Lorsque ce fut son tour, Logan déposa une fiole au liquide sombre près du corps d'Andior, duquelle s'échappait une légère fumée grise.

En revenant vers sa troupe, Lunca demanda timidement à Logan.

- Sire, si je puis me permettre, quel cadeau de funérailles avez-vous offert ?
- De l'encens, répondit Logan.

Lunca haussa des sourcils surpris.
Logan lui rendit un regard vide, usé et fatigué. L'espace d'une seconde, Lunca se retrouva à fixer les yeux de Raum, le démon locataire de Logan. Il frissona.
Puis, d'un battement de paupière, Logan retrouva le contrôle de ses yeux et regarda une nouvelle fois Lunca.

- Pour masquer l'odeur, grogna-t-il en se dirigeant vers les chevaux.

Dernière modification par Ixarys (2016-12-06 00:00:29)

#5 2016-12-06 03:14:17

Foxhound

Re : Sur les rives du Grand Canal, le dernier envol du Cygne

Le Loup d'Okord venait d'arriver à son tour sur la berge. L'onde était calme, pas le moindre frémissement en surface comme si la vie du grand canal s'était arrêtée.
Son premier vassal et ami était là; allongé et paré de ses atours pour faire son dernier voyage.

" Que de chemin parcouru depuis l'île d'Agomeux, la venue au Havre du Foulard pour solliciter ma protection; la création de la faction du Cygne...".

Un mélange de rage et d'infinie tristesse serrait la gorge du seigneur Foxhound. Tristesse pour la perte d'un ami qui chevauchait a ses cotés dans les temps primaires mais également la rage car un grand seigneur de guerre s'il doit tomber, que cela soit l'arme à la main et non pas lâchement abattu.
L'ascension du seigneur Andior était une grande fierté pour le Loup et ce malgré les conflits qui les ont mis face a face, ils se sont toujours gardés de s'entredéchirer car leur amitié était bien réelle.

"Mon ami, c'est à ton tour de partir rejoindre Dame Helyanor au Royaume d'outre-tombe. Faites moi une place près de vous lorsque mon temps sera révolu".

Foxhound déposa alors un collier représentant une tête de Loup d'airain ornant une dent de Fenrir son loup géant.
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Se reculant, le Loup rejoignit les seigneurs venus rendre un dernier hommage au Seigneur du Cygne.

Dernière modification par Foxhound (2016-12-06 15:05:45)

#6 2016-12-11 22:53:09

Aymar

Re : Sur les rives du Grand Canal, le dernier envol du Cygne

Le Comte de Bois-Maury regardait silencieusement la barque dans laquelle reposait le Duc. Il ne pu s'empêcher de penser à cet homme, qui même si il fut souvent son adversaire sur le champ de bataille, était sans aucun doute de ses amis les plus proche. Des la création de sa baronnie, Andior, Vicomte alors, était venu le saluer et l'assister de ses précieux conseils. Et même si il avait choisi la voie du Lys et lui de la Plume, ils avaient su mettre de coté leurs différents quand cela était nécessaire.

Il alla saluer son fils, le jeune Loth qui malgré le deuil restait droit et fier.

"Votre père était mon ami cher Duc, et nos maisons le resteront. Comme le veut la tradition, vous prendrez la place de votre père au sein de l'Ordre et je sais que vous en serez digne"

Il se dirigea vers le corps du défunt et regarda l'épée qui gisait prêt de lui et ne pu s'empêcher de penser que des quatres membres fondateurs de l'Ordre Protecteur de Sudord, il était le seul encore vivant.

"Une fois de plus, le Sudord perd un de ces plus grand héraut mon ami. Vous nous manquerez, vous manquerez au Sudord et au Royaume, car je suis persuadé que vous auriez fait un grand Roi. Puisse votre fils achever votre œuvre"

#7 2016-12-11 23:11:58

Merwynn

Re : Sur les rives du Grand Canal, le dernier envol du Cygne

Merwynn était venue, vêtue simplement, un voile sombre camouflant son visage et la balafre qu'elle avait récupérer dans les geôles des Karans, lorsqu'elle avait accompagné le jeune Loth dans la recherche des origines des Hallgeirr.
Après ce long et tourmenté voyage, elle avait abandonné les tribunes et la vie publique, avant de se lancer dans cette folle guerre d'Yggnir, ordonnée par l'homme qui désormais reposait devant ses yeux.

Après avoir brièvement salué Loth et sa nouvelle épouse, elle se perdit dans l'étendu d'eau, qui semblait à perte de vue.
Tout semblait bien vain en ce jour ...

#8 2016-12-12 20:39:15

Rhaegar de Valyria

Re : Sur les rives du Grand Canal, le dernier envol du Cygne

Une dizaine de chevaliers firent halte à l'écart du lieu de réunion. Nulle emblème n'ornait leurs tenues, que l'on devinait choisies pour leur discrétion, mais une oreille bien informée aurait deviné, en les entendant discuter dans leur langue natale, qu'il s'agissait de guerriers valyriens. Ceux qui fermaient l'escorte ne cessaient de jeter des regards suspicieux aux alentours.

L'un d'entre eux démonta soudainement et contempla quelques instants les rives du Grand Canal, l'air nostalgique. Son regard habituellement si perçant se troubla et il parut se perdre dans de lointains souvenirs. Il se détourna finalement avec regret et jeta un regard faussement sévère en direction de son escorte.
"Allons, cessez de me fixer avec cet air consterné ! Je ne m'éterniserai pas et ne risque rien : personne ne sait que je me trouve ici."

Rhaegar, Prince de Valyria, avait traversé la moitié du royaume pour adresser un dernier salut à l'homme qui reposait à une trentaine de mètres pour l'éternité. Ses conseillers s'étaient opposés avec fougue à ce voyage, arguant qu'il serait excessivement dangereux d'accomplir un tel périple en des temps si troublés, mais ils avaient été ignorés par leur maître. A la tête d'une escorte réduite, il avait donc emprunté le trajet le plus sûr possible, tout en envoyant des leurres à travers tout le royaume. L'Homme aux mille ennemis avait toujours été extrêmement prudent, et il redoublait de vigilance depuis la destruction de Vhagar par les coalisés de la Plume noire et de la Compagnie des Loups.

Le trajet avait été défini avec soin. Ils avaient prudemment contourné Shorie, aux mains du seigneur Zephyx, Prince rival pour la domination du nord ouest, en passant par les terres du seigneur Lauki, Valar Morghulis, avant de rejoindre le territoire de la Ligue du Coq : Contrées Nordiques, Coeur du Royaume, Westeros puis le Clos des rois. Ils avaient ensuite poursuivi leur voyage sur le grand domaine du Comte Enguerrand (dont l'intendant se livrait secrètement à la vente d'esclaves au profit de Valyria). Après cela, la traversée du Sudord fut une partie de plaisir et Rhaegar avait pu parcourir anonymement les terres hospitalières de la Confrérie du Cygne.

Le leader valyrien s'agenouilla au bord de l'eau et, le menton fièrement dressé vers les Cieux, fredonna durant des heures une longue et terrible complainte valyrienne, à mi-chemin entre le chant guerrier et le poème tragique.

#9 2016-12-21 19:59:08

Loth Hallgeirr

Re : Sur les rives du Grand Canal, le dernier envol du Cygne

Finalement, seuls ceux qui avaient été vraiment proches d'Andior étaient venus. La plupart d'entre eux donnaient l'impression d'avoir déjà vécu ce moment trop de fois, espérant presque être les suivants sur la liste.

La main de Carmen serrée dans la sienne, Loth avait regardé défiler les invités. Zyakan, tout d'abord, qui était toujours assis dans le sable, immobile. Elverid et Foxhound, très dignes, tandis qu'Ixarys était passé en coup de vent, mais avait rendu hommage à son père à sa manière. Vint ensuite Aymar, que Loth admirait depuis qu'il était enfant pour son sens de l'honneur, et Merwynn, qui paraissait transformée depuis son séjour dans les geôles des Karan. Enfin, Rhaegar l'avait surpris en traversant tout le royaume pour se joindre à la cérémonie.

Ils attendirent qu'il eût terminé sa complainte pour terminer la cérémonie, tandis que le crépuscule tombait sur le Sudord. Viserys s'avança, et prononça ces quelques mots :

"Gloire à toi, Andior Hallgeirr, Duc d'Orcanie, Tokva d'Okord, dirigeant du Cygne et créateur de l'Ordre Protecteur de Sudord. Ton nom ne sera jamais oublié, et Loth ici présent a la lourde tâche de se montrer à la hauteur de tes exploits. Tes amis, ta famille, tes soldats et ton peuple te disent adieu. Puisses-tu rejoindre la Grande Armée Divine, et te battre aux côtés de Ralgh, déesse de la Force, dont tu étais le protégé."

Il fit signe à quatre soldats de pousser la barque dans l'eau. Pendant ce temps, Loth récupéra son arc ainsi qu'une flèche dont il enflamma la pointe. Tandis que la barque s'éloignait au gré du faible courant du canal, il tira sa flèche enflammée, qui atteint sa cible. La lueur des flammes se refléta dans l'eau, illuminant l'emblème de la famille Hallgeirr sur le drapeau.

Les seigneurs suivirent le navire des yeux jusqu'à l'horizon, puis, en silence, quittèrent les lieux un à un.

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