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#1 2016-05-25 23:26:45

Eleanor

Édit IX : de la défense du royaume en cas d'invasion

Le copiste sursauta lorsque le chancelier, penché sur son épaule, lui hurla

chancelier a écrit :

Mais non, je ne t'ai jamais dit de tout reprendre au début ! Réfléchissons d'abord...

À force d'ordres et de contre-ordres, aggravé par le fort état de tension dans lequel se trouvait le chancelier et qui retentissait sur l'atmosphère chargée de la chancellerie, les lettrés encore présents sursautaient au moindre bruit et dissimulaient difficilement l'anxiété qu'ils ressentaient.

La question paraissait pourtant simple en apparence....Le roi avait laissé des consignes pour qu'en son absence un édit soit publié, qui permette la défense du royaume, la sauvegarde de son unité tout en n'empiétant pas sur les prérogatives des grandes maisons...quelque chose d'assez souple pour ne pas engendrer de dissension, mais assez dissuasif pour maintenir un semblant d'unité le jour où le royaume sera sur le point d'exploser sous les pressions conjuguées de l'intérieur et de l'extérieur...Il y avait déjà eu des antécédents, des armées réunies contre l'envahisseur et détruites par la perfidie d'un okordien qui pensait pouvoir saisir l'occasion pour s'emparer du bien d'autrui...Tout compte fait, non, rien de simple, et les juristes de la chancellerie avaient du batailler fermement pour ne pas que soit trop édulcorée la version très technique qu'ils avaient proposé. Ils avaient cependant du céder beaucoup de terrain, et le texte final avait subi un caviardage plus que conséquent. Mais voilà que le roi était rentré de croisade juste à ce moment, et que tandis que le Grand conseil demandait instamment que l'édit soit publié, le roi n'avait pas encore reparu...

chancelier a écrit :

Tant pis, la régente l'a visé, il sera publié sous sa forme initiale. N'ajoutez rien et scellez le document.

Les copistes obéirent avec diligence, ils n'étaient que trop contents de se débarrasser enfin de ce qui n'avait que trop duré, le texte ayant avec le temps et les phases diplomatiques perdu une grande part de son intérêt...mais si les hommes sont toujours trop pressés que les affaires se concluent, les écrits restent et leur survivent parfois...



Pons le sévère, Grand chancelier du royaume d'Okord a écrit :
Saedor, 14e phase de l'été de l'an V de l'ère 16, règne du roi Jacquouille, dit le sanglant

Nous, Ayla, régente du royaume, décidons ce qui suit au nom du roi Jacquouille :

De ce qu'il y a lieu de nommer "troupes d'invasion" et "invasion du royaume"

Sont nommées "troupes d'invasion" toute troupe étrangère au royaume, en provenance d'un royaume voisin et à l'exclusion des incursions de camps barbares coutumières.

Lorsqu'une troupe d'invasion commet un acte hostile quel qu'il soit (pillage, massacre, ou autre attaque) et que le sang d'un membre du royaume d'Okord est versé, le royaume est déclaré "envahi".

De l'interdiction des guerres privées en cas d'invasion :

En cas d'invasion, toute guerre privée est interdite. En conséquence, toute dame ou seigneur du royaume d'Okord qui attaquera une autre dame ou seigneur du royaume d'Okord sera déclaré proscrit. Il ne pourra quitter son état de proscrit que lorsqu'il aura remboursé à sa victime la moitié des pertes qu'il aura provoquées et de l'or qu'il aura pillé et payé au trésor du royaume la même somme, en guise de rémission pour sa faute.

De la condition de proscrit

Tant qu'il reste proscrit, tout seigneur pourra sans crainte de châtiment l'attaquer, pourvu qu'il paye au royaume la moitié de ce qu'il pillera, dont la somme ira pour moitié à la victime et pour moitié au trésor du royaume, jusqu'à règlement de l'intégralité de ce que le proscrit doit.

Du devoir des seigneurs des marches du royaume
En cas d'invasion du royaume, les maisons possédant des provinces aux marches du royaume ont le devoir de les tenir face à l'envahisseur. Ces maisons sont seules à même de décider quel seigneur peut tenter de les reprendre.

Toute province qui serait prise par les troupes d'invasion et serait tenue par lui plus de deux phases lunaires serait déclarée perdue, et pourrait être prise par quiconque serait capable de la tenir plus de deux phases de lune.

Du devoir des seigneurs loin du conflit
Les maisons qui ne possèdent pas de province envahie ont pour devoir de prêter main forte à celles de leur choix qui n'auraient pas encore reçues un renfort suffisant. Elles leur doivent pour cela le service d'ost, comme si elles étaient leur vassale, proportionnellement à leur richesse et à l'engagement des troupes auxquelles elles viennent en aide.

Si ces maisons venaient à être attaquées à leur tour, celles des marches qu'elles auraient aidé doivent leur rendre la pareille, homme d'arme pour homme d'arme, cavalier pour cavalier, chevalier pour chevalier et trébuchet pour trébuchet.

Du devoir de servir dans l'ost royal
Lors qu'un danger menaçant nécessite de lever le ban et l'arrière ban de l'ost royale, toute maison du royaume, petite ou grande, se doit d'y répondre et de s'y rendre présent en y envoyant toutes ses forces disponibles ainsi que celles de ses vassaux. Seule une garnison équivalent à la taille du fief peut être laissée en protection.

De la durée du service d'ost (levée du ban et de l'arrière ban), pour la défense des marches et pour l'ost royal

Le ban doit être déclaré au moins 5 phases de lune à l'avance, pour laisser le temps à chaque maison de réunir l'arrière ban. Les osts des vassaux du roi ou de la reine doivent alors se mettre en route vers l'ost royale au plus une phase de lune après la levée du ban (durée incluse dans l'ost).

Le service d'ost est ensuite du pour 5 phases de lune au total par an au maximum. Au delà de cette durée, toute maison du royaume peut continuer dans l'ost royale mais ne devra rien si elle s'y soustrait. Une maison peut être appelée lors d'une invasion une fois pour défendre les marches, une fois pour défendre un allié qui l'a soutenu aux marches et une fois dans l'ost royale, en une année okordienne.

De la peine encourue en cas de soustraction à ses devoirs
Une maison qui se serait soustraite à ses devoirs serait nommée proscrite et tenue de payer une somme égale au total de ce que ses marchés produisent en une phase de lune. La moitié serait due au chef de l'ost à laquelle elle ne se serait pas jointe et l'autre moitié au trésor du royaume.

Si elle n’envoie qu'une partie des forces dues, la somme due sera calculée proportionnellement à ce qui est soustrait.

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Voluntas nostra lex

Dernière modification par Eleanor (2016-06-06 14:33:34)

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