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#1 2014-10-20 16:58:22

Morgan

Le Roi prisonnier

J - 3

La lumière des nombreuses bougies vacillait dans la pénombre de la sale. La nuit était déjà bien avancée et la lune ne donnait que peu de lumière. Debout devant une immense maquette en bois, le Duc Morgan fixait une figurine représentant un chevalier au pied de hautes murailles. En face du chevalier une autre pièce de bois, un lancier brandissant sa lance face au cheval.

« Non, non, non, s’écria Morgan, si la Garde Blanche du Comte Esluge charge ici elle  rencontrera forcément une troupe de lanciers. A tous les coups ! L’espion est formel, ce bâtiment leur sert de cache… et… euh ! nos lanciers, ils sont où déjà ?

- Mes Piques du Mordor arriveront de ce côté, montra le Baron Momo.

- Ils pourront barrer la route de leur cavalerie alors, indiqua le Prince Edwin. C’est une bonne chose mais je crains les archers du Roi. Depuis les remparts ils vont faire un massacre !

- Comptez sur ma garnison des Tireurs Courtois, renchérit le Vicomte Deadsir. Ils rendront la pareille aux archers ennemis. Les murailles de Roi ont beau être hautes, elles ne le seront pas assez pour nos flèches.

- Et la Compagnie du Graal, demanda le Vicomte Dyur ? Nous nous postons où ?

- Votre troupe est bien homogène, analysa le Duc Morgan. Vous arriverez par ici. Vos fantassins et vos lanciers seront une bonne protection pour nos régiments d’archers. Vos archers quant à eux rejoindront les Tireurs Courtois. Donc il reste toujours à voir à quel moment la Garde Blanche frappe. Elle peut être décisive et repousser la cavalerie ennemie. D’ailleurs il faudrait qu’elle soit appuyée par les Mearas du Vicomte Céliar de Rouanard. »

Les discussions allaient bon train. La tactique employée pendant la bataille serait déterminante quant à l’issue, tous les grands Seigneurs réunis en étant persuadés. Plusieurs doutaient encore de pouvoir franchir cette immense forteresse construite à même les flancs de la montagne. La forteresse de Galzbar sur Mumbaï donna déjà bien du fil à retordre aux troupes du Duché d’Arald et de ses alliés mais celle-ci paraissait tellement plus grande, tellement mieux armée !

Mais la fatigue se faisait aussi sentir. La nuit était bien avancée et, avant une grande bataille, le repos était indispensable. Sous les conseils du Duc Godefroy, la séance fut levée et chacun rejoignit sa suite.

Le Duc Morgan marchait le long du couloir, raccompagnant le Vicomte Monstro9090 et Dame Lhassa qui avait demandé à être présente à la réunion.

« Vos Démolisseurs auront fort à faire avec les fortifications du Roi, glissa Morgan.

- Ne vous inquiétez pas cher Duc, elles tomberont. J’ai fait le tour des armes de siège dont nous disposerons. Entre les miennes et celles de nos alliés, nous aurons une capacité de démolition jamais égalée dans le Royaume. Aucune forteresse ne tiendra debout face à nos trébuchets ! Il n’en restera pas pierre sur pierre ! »

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J - 2

La douce lumière de l’aube commençait à éclairer les prairies d’Ergal. Dans le château, déjà plusieurs Seigneurs rejoignaient la salle à manger, pour prendre le petit déjeuner. Le Soleil passait à travers les grandes fenêtres de la pièce, réchauffant le visage des convives. Evidemment, les discussions tournaient déjà autour de la bataille qui attendait les vaillants suzerains.

L’ambiance semblait encore assez détendue malgré l’horreur qui attendait tout le monde. Le Comte PiraTriZ restait seul de son côté, les souvenirs de la bataille de Mumbaï le hantaient à nouveau. Ses terres lui manquaient plus que jamais. Les yeux perdus dans un bol de café encore fumant, le Vicomte Monstro9090 repensait aussi à cette terrible bataille où il perdit son Capitaine, laissant un goût très amer à cette guerre contre le pouvoir Royal.

Enfin le Duc Morgan se leva et donna les dernières nouvelles.

« Mes Seigneurs, il est temps maintenant pour nous de rejoindre l’armée de la liberté au Mesnil Saint-Denis. Certains comme la Vicomtesse Ludivine et le Baron Zalfos nous y attendent déjà. Je vous y rejoindrai dès ce soir. Demain c’est une journée difficile qui nous attend… »

Un à un, finissant leur petit-déjeuner, les Monarques regagnaient leurs chambre et regroupaient leurs affaires. Les uns partirent vers leur château avant de prendre la direction du Sud. »

Le Duc Morgan et son escorte firent route avec le Duc Antoine et le Marquis Eddard Stark.

« Le gros de mes troupes arrivera après-demain, dans la matinée, expliquait le Marquis tandis que le convoi dépassait le massif montagneux de Mumbaï.

- Alors on vous attendra, fit le Duc Morgan. Regardez donc la forteresse de Galzbar à gauche. Il la reconstruit ! Elle n’est pas encore aussi haute que lors de notre attaque mais elle est toujours menaçante ! Eh ! bien sachez que devant celle de Wanderer, elle paraît ridicule ! C’est une montagne infranchissable que nous allons affronter. Sans vos troupes et vos trébuchets ce serait folie d’y aller.

- C’est déjà folie même avec tous ceux qui se joignent à nous, ajouta le Duc Antoine. »

En début de soirée, la plupart des Seigneurs s’installaient dans la forteresse du Mesnil Saint-Denis, reconstruite après sa destruction par les forces du Prince Galzbar. Ses murs étaient plus hauts, ses donjons et ses tours surplombaient la plaine, permettant de voir au loin l’arrivée de toutes les garnisons alliées. On en voyait encore partout. Aussi loin que les yeux pouvaient voir, des drapeaux flottaient au vent indiquant une nouvelle troupe en approche pour renforcer l’armée.

Tout autour du château, à l’intérieur des remparts, les tentes se dressaient, il devenait difficile de trouver de la place pour les nouveaux arrivants. Il n’y avait pas le choix avec les soldats du Marquis Eddard Stark et du Marquis Zephyx , le campement devrait s’étendre même au dehors des fortifications.


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J - 1

La nuit fut difficile pour tout le monde. L’anxiété devenait palpable, les discussions se faisaient rares. Le Duc Morgan profita de la compagnie de la Vicomtesse Ludivine et du Marquis Dajbog, venus le rejoindre dans un petit salon où un feu de cheminée venait caresser leurs âmes inquiètes d’une douce chaleur. Ils parlèrent peu. De temps en temps, sans un mot, le Duc Morgan remettait une bûche puis se rasseyait, pensif.

« Cher Duc, vous pourrez compter sur mes Gens de Pied du Comtat demain, ils se battront jusqu’au dernier, finit par déclarer la Vicomtesse.

- Je n’en doute pas, répondit Morgan. Et je vous en remercie. En ces moments ça fait du bien d’avoir tant de témoignages d’amitié et d’encouragements. Je ne sais pas ce qu’il sortira de cette bataille mais notre Royaume en sera ébranlé, assurément. »

Tard dans la nuit, le trio se sépara, chacun regagnant sa chambre.

Le soleil brillait maintenant. L’attaque prévue initialement en milieu d’après-midi fut repoussée au lendemain, afin de laisser le temps aux dernières troupes d’arriver. Il n’était pas question de laisser quoi que ce soit au hasard, l’enjeu était trop important.

Dans son bureau, le Duc Morgan lisait et relisait une missive qu’il avait reçue. Il s’agissait d’un message du Roi qui l’accusait de trahison pour avoir ainsi monter une armée en face de sa forteresse. Ainsi le Mesnil Saint-Denis ne pouvait plus se cacher, les troupes avaient été repérées. Morgan était à la fois inquiet et soulagé. Inquiet car le Roi pouvait se préparer maintenant mais soulagé car il ne le prendrait pas par surprise. La bataille pouvait avoir lieu, ce serait la plus grandiose de tous les temps.

Puis un mot lui revint à l’esprit dans cette missive. Trahison ? Mais de quelle trahison parlait le Roi ? Aucun engagement n’avait été ratifié alors pourquoi se sentir ainsi trahi ? Wanderer ne s’attendait sans doutes pas à voir le Duc Morgan regrouper tant de soldats oui, mais de là à l’accuser de trahison. Le Duc Morgan se remémora les derniers échanges, les menaces du Roi s’il aidait Godefroy. Ne lui avait-il pas rétorqué que Godefroy était son allié ?

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J

Vendredi 8h

Plus de 60000 hommes entamèrent la longue marche vers l’immense forteresse Royale. Le beau temps ne réchauffait pas les cœurs qui savaient que beaucoup ne reviendraient pas. La route choisie faisait un détour, par un campement repéré depuis quelque temps et qui semblait menacer les environs. En approchant de la zone, elle semblait déserte complètement abandonnée. Seuls les vestiges d’un très ancien campement résistaient encore aux assauts du temps.

Soudain un chevalier sortit d’une petit cabane de fortune, sauta sur sa monture et chargea l’immense colonne.
«  Pauvres fous qui foncez vers la mort, affrontez-là dès aujourd’hui, criait-il ! » dégainant son épée, il continuait sa charge. Les premiers soldats interloqués se regardaient. La rumeur d’un spectre commençait à naître, d’aucuns décidèrent de reculer des premiers rangs, alimentant toujours un peu plus ce vent de panique qui commençait à poindre.

Un premier corps de chevalier se positionna alors à l’avant de la colonne, avec à sa tête les Seigneurs réunis. Ils observaient ce curieux chevalier qui fonçait droit vers toute une armée. Empoignant alors leurs rênes, ils chargèrent à leurs tours, décidés à faire taire les craintes les plus étranges. L’impact fut bref, c’est le Comte Alania qui fut le premier sur le chevalier errant et qui le désarçonna d’un violent coup d’épée. Il n’en fallut pas plus, l’homme ne se releva pas. Alania éclata alors d’un rire sans retenue, libérant ainsi les tensions qui s’étaient accumulées pendant toute la phase de préparation.

Les Seigneurs rejoignirent la colonne rassurée qu’ils galvanisèrent encore un peu faisait taire les rumeurs de spectre. Ils insistèrent sur le fait que même la magie n’arrêterait plus cette armée en marche.

La nuit tomba sur l’armée. Les heures noires s’écoulaient et bientôt les contreforts des montagnes, plus obscurs que la nuit, se dressaient menaçants. Chaque troupe se positionnait maintenant, selon la tactique établie. L’avancée, prudente, se faisait plus lente. Les armes de siège préparaient leurs munitions. Les premières murailles donnèrent la chair de poule. Les soldats attendaient les premiers sifflements des archers.

Mais rien. Le silence pesant. Pas un bruit, pas un soldat visible en haut des murs ou des tours. Soudain un trais de lumière dans le ciel noir. Puis des grondements mécaniques suivis de sifflements graves. Puis ce fut les explosions. Un peu partout le sol était littéralement bombardé de projectiles lourds et meurtriers. Plusieurs dizaines de trébuchets furent anéantis avant de pouvoir riposter.

Une armée classique aurait déjà été anéantie mais celle-ci disposait de ressources incroyables. Plus de 4000 trébuchets jetèrent à leur tour leurs rochers sur la forteresse. La lutte d’artillerie fut suivie par les balistes qui crachèrent à leur tour leurs flèches énormes sur les tours. Les béliers frappèrent les enceintes, ouvrant des brèches un peu partout.

Après des heures dans un enfer d’explosions et de bruit assourdissants, le silence revint. Le dernier donjon venait de tomber. Les dégâts étaient phénoménaux, dans un camp comme dans l’autre. Cette forteresse si majestueuse et si terrible était anéantie.

Ce qui intriguait et décevait les Seigneurs venus combattre l’armée Royale c’est que cette dernière n’était pas au rendez-vous. Elle avait laissé la forteresse à son sort, donnant pour consigne de faire un maximum de dégâts sur l’armée ennemie. Et c’est bien ce qui se passa, presque trois-quarts quart des armes de sièges furent détruites !

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J + 1

Samedi 20h

Les discussions allaient bon train au Mesnil Saint-Denis. Les Seigneurs en guerre contre le Roi proposaient tour à tour leur vision et leur plan pour réussir un coup d’éclat et capturer le Roi. Les informations des différents espions concordaient, l’ost Royal était dissoute, aucun armée n’était plus en mesure actuellement d’affronter les combattants de la liberté. Mais cela ne résolvait rien, le Roi en préparerait bientôt une autre plus grande, plus forte pour venger sa forteresse tombée et faire payer au Duc Morgan le prix de sa trahison. Puisque le Roi considérait tout ceci comme une vaste trahison.

Dans l’après-midi, le Duc Morgan avait demandé que l’ensemble de la cavalerie reste prête à partir à la moindre sollicitation. Il savait que maintenant la rapidité d’intervention pourrait être la clé de la réussite si une information stratégique venait à apparaître.

La nuit tombait, quelques Seigneurs fatigués regagnèrent leur chambres, les autres formaient des petits groupes, certains naviguant de l’un à l’autre.

Dans un petit bureau à l’écart, le Duc Morgan s’entretenait avec le Prince Edwin qui établissait un plan d’action tout à fait audacieux. Cette stratégie plaisait bien au Duc qui notait les directives qu’il devrait donner à ses hommes.

Les heures passaient. Petit à petit les groupes se faisaient de plus en plus petits, jusqu’à ce que tout le monde soit couché. Ou presque car le Duc Morgan, veillait encore, réfléchissant dans un confortable fauteuil, devant un feu de cheminée. Il appréciait vraiment ce confort qui l’aidait à poser un peu son esprit.

Un bruit attira son attention. Il se leva sortit de la pièce et tomba sur un messager visiblement pressé dans le couloir.

« Sire, tant mieux vous voilà. Notre espion nous ramène quelques informations qui me semblent très intéressantes.

- Montrez-moi ça, fit le Duc. En effet ! J’espère bien que vous m’auriez réveillé si je dormais car là c’est de la plus haute priorité. Vous pouvez vous retirer maintenant »

Le Duc Morgan s’empressa de se vêtir d’un manteau. Il courut aux appartements de la cavalerie, situés près des écuries. Il demanda aux veilleurs d’appeler le capitaine de la chevalerie et celui des Cavaliers du Nord, les cavaliers d’élite du Duché d’Arald. Les Mearas aussi seraient nécessaires, il convoqua aussi leur capitaine.

Réunis aux écuries, le Duc Morgan allait donner les consignes quand le Comte Esluge entra, les yeux plein de questions :

« Comte Esluge ? vous tombez bien dites-moi ! Vous ne pouviez pas dormir non plus ?

- Je ne sais pas, je me suis réveillé avec une sensation bizarre qu’il se tramait quelque chose et de ma fenêtre je vous ai vu courir vers les écuries. Que se passe-t-il, interrogea le Comte ?

- Nous avons reçu un rapport, l’armée du Roi est en campagne contre un fief, à priori peut-être contre Ticunia du Comte Arcadio. Nous ne pourrons pas arriver à temps pour aider Arcadio mais d’après le rapport, nous savons quand reviendra le Roi. Nous devons réattaquer sa forteresse dès leur retour. Cette fois le combat aura vraiment lieu !

- Nous n’y serons jamais à temps, comment remettre en route si vite toute notre armée ? A moins que… mais vous n’y pensez pas, rassurez-moi ?

- Si, c’est bien mon idée. Nos chevaliers, nos cavaliers, tous ceux qui ont une monture. Ils seront là-bas dans 4h. Votre Garde Blanche sera un atout car le rapport fait aussi état de plusieurs donjons déjà réparés !

- Des chevaliers contre des donjons ? Hmm… challenge intéressant. La Garde Blanche en sera ! Nous partons quand ?

- Le temps de réveiller les autres Seigneurs car il nous faut toute la cavalerie. Je donnais déjà les ordres pour que les chevaux et les hommes se préparent. »

Très rapidement, alors que la nuit recouvrait la plaine de son obscurité, une immense cavalerie de près de 25000 chevaux se mit en route. Le galop était rapide de façon à arriver avant que l’armade Royale ne puisse quitter à nouveau la forteresse. Au petit jour les cavaliers virent enfin les montagnes se dresser. Ils aperçurent également une colonne, celle du Roi qui rentrait vers le château. Le plan avait donc réussit, le Roi serait contraint de se battre cette fois !

Les cavaliers redoublèrent de vitesse. Le pont-levis n’était pas encore relevé quand ils arrivèrent. Les guetteurs avaient beau crier du haut des donjons rien n’y ferai l’armée était prise au dépourvu. Trois soldats tentèrent de courir pour relever le pont mais c’était trop tard, la Garde Blanche en tête menée par le Comte Esluge pénétrait la place forte.

Le combat fut terrible, car, après l’effet de surprise, l’armée Royale se battit, galvanisée par la présence de son Roi, le grand Wanderer, le Seigneur réunissant le plus d’honneur dans ce Royaume.

Après une heure de bataille, la victoire ne pouvait plus échapper et le Roi déposa les armes devant le Duc Morgan. Il fut ramené captif vers le Mesnil Saint-Denis, avec tous les survivants. La victoire était grandiose mais, jetant un regard en arrière, Morgan eu un pincement au cœur voyant les plus de 4000 chevaliers ou cavaliers qui ne rentreront pas chez eux.

#2 2014-10-21 19:35:21

Karpolf

Re : Le Roi prisonnier

Le soleil pointait au zénith en cette belle journée d'été . Pas une goutte de pluie depuis 3 semaines, pas un nuage à l'horizon. Encore quelques kilomètres et sa mission serait terminée. Il pourrait se reposer après avoir fait un brin de toilette dans le ruisseau et picorer quelques graines de chanvre, son plat préféré.  Jack était fière de son parcourt. 80 lieues en 2h00, une vrai performance. Encore 100 mètres et c'est la délivrance ...Jack voyait poindre le mur Sud du château et le donjon remplis de courants d'air et de mauvaises odeurs, qui dénaturait cette infâme bâtisse..
Mais Jack ne parviendra jamais au château, son vol se termina en cette fin de matinée, terrassé par le faucon du baron.
"OUPPSS !!! le baron va pas être content. J'ai encore fait une boulette ...." Le fauconnier venait encore de tuer le messager. Jack gisait entre les griffes d’un rapace.
" Messire, je vous prie d' accepter mes plates excuses, mon faucon a encore frappé l'un de vos pigeons et cette fois, c'est un message du DUC "
" NON, Non, non, je commence à perdre patience....c'est le 3ème cette semaine... Tu as de la chance que je sois affamé. Prépare moi ce pigeon et donne moi le message..." Le baron Karpolf raffolait des pigeons à la broche.
"Et merde !!! Encore une convoc du duc .... ohhh Non .... pas en pleine moisson....les paysans doivent être encadrés. Il devrait le savoir… Qui leur donnera les ordres si je suis parti guerroyer. Il s'imagine quoi, Morgan, que je flemmarde au soleil pendant que mes gens triment dans les champs !!!   Bon, ok, c'est pas faux ... mais tout de même.... Il pourrait prévenir...mais Merde ... J'ai pas envie de..." Le seigneur Karpolf marmonnait dans sa barbe. Son suzerain le convoquait dans l'armée ducale, bien qu'il ne soit pas un guerrier rouillé et affaibli par le poids des ans. Pourquoi lui, le pauvre seigneur de fiefs délabrés était prié de rejoindre au plus vite la troupe qui marcherait contre l'ost royale.
" quelle mouche l'a piquée pour s'en prendre au roi ". L'heure n'était plus aux tergiversations mais aux préparatifs, car bien qu'il ne soit pas enchanté d'y participer, il ne se défilerai pas à cette convocation. Il irait faire son devoir de vassal. Il rejoindrait l'ost au Mesnil-Saint-Denis et il partirait botter le cul de la garde royale...

« Le Mesnil-Saint-Denis, voilà donc cette cité si prisée ». Le baron entrait dans ce fief monumental, qui serait le camp de base de l'ost ducale. Peut être serait il accueilli par le duc en personne ?
A la tête de sa splendide " horde sauvage",150 terribles cavaliers armés jusqu’aux dents, il pourrait peut être prétendre combattre au côté de son cher suzerain...
Malheureusement, pas un duc , pas un comte, pas un baron pour l'accueillir. Seul un sous fifre attiré par l’oriflamme du baron pris la peine de venir à sa rencontre.
" Mes hommages, messire... Euh...Messire, je vous prie, Messire ???...".
"Baron Karpolf...Puis je parler au duc ?"
" je vais voir si son altesse peut vous recevoir. En attendant, je vous propose de vous installer avec votre suite, près des murailles Nord. Il y fait meilleur à l’ombre. je reviens vous prévenir dès que possible".
Le bailli tourna les talons et se rendit d'un pas pressé au château. Le baron ne le revit jamais... Le duc était certainement très occupé à organiser cette fabuleuse armée. Depuis son arrivée, l'ost n'avait fait que grossir, grossir ... Partout des soldats surentraînés, des milliers lanciers, d'archers, de cavaliers... Jamais, il n'aura vu autant de chevaliers réunis sous une même bannière.

La marche vers l’antre du roi dura une grande partie de la journée. La cadence était rapide. Il fallait arriver le plus vite possible pour prendre Wanderer au piège. Le baron avait été affecté à l’arrière garde..
A l’arrière Garde… parmi les bagages, les chariots de nourritures et les nombreuses cantinières. Sa fabuleuse « horde sauvage » était cantonnée au garde-manger… Cette situation n’avait pas que des désavantages. Le baron et ses hommes voyageait en compagnie des seules femmes de la troupe, et les cuisinières les honoraient de leurs présences, en leur lançant des victuailles et en les cajolant de temps en temps…
Durant ce long déplacement, pas d’incident à déplorer en queue de cortège. la seule agression a déploré, fus la charge débile mais héroïque d’un chevalier fou, qui n’arrêta même pas ce formidable convoi.

L’attaque sur la citadelle du roi restera dans les mémoires de chaque survivant. De nombreuse vies furent retirées de cet échiquier géant, par les monstrueuses mêlées de combattants. Durant le siège, le baron Karpolf et ses cavaliers étaient positionnés derrière les terribles trébuchets du seigneur Monstro, en embuscade, si la cavalerie adverse s’aventurait au delà de l’aile droite. Aucun débordement. La « Horde sauvage » n’a pas eu l’occasion de sortir ses armes, une frustration de plus pour ces valeureux guerriers…. Malheureusement, l’armée principale du roi avait déguerpie avant l’arrivée de l’ost ducale et le pillage organisé de sa cité ne suffit pas à apaiser la rancœur de cette déception. Le roi et toute sa clique n’avaient pas osé affronter l’armée du duc. Quelle honte !!!  il avait préféré fuir, pour se rabattre sur un pauvre vassal de Morgan … Quel déshonneur !!!
Fort heureusement, aucun mort n’était à déplorer au sein de la « horde sauvage » mais l’inactivité n’était pas bonne conseillère chez ces terribles guerriers. « Bon sang, quand est ce qu’on tranche du lard royal… » Le chemin du retour leurs parut bien long.

«  Baron Karpolf … Baron Karpolf… Toute la cavalerie doit se tenir prête… Ordre est donné de marcher de nouveau sur la citadelle royale… » 
« bon sang.. mais nous en venons. Tant de kilomètres abattus pour rien… »
« le roi est de retour dans sa cité après avoir pillé le pauvre comte Arcadio. Il faut lui tombé dessus à tout pris, l’embroché et le faire rôtir à feu doux ». De ces saintes paroles, le comte Esluge en était Friant. C’est à lui que le duc avait confié la cavalerie et la « horde sauvage »  en ferait partie.. « Ahhh !! enfin de l’action… » ; les réjouissances allaient enfin commencer.

Une véritable boucherie s’engageait. De nombreux chevaliers et cavaliers tombèrent durant cette attaque, mais la surprise fut totale. Le roi n’avait pas prémédité cet assaut et il se retrouvait coincer dans sa capitale. Impossible de fuir. il devait affronter son destin. Ils combattirent vaillamment jusqu’au dernier mais le surnombre eu raison de leur bravoure. Le Roi était maintenant l’hôte forcé du duc Morgan.
Le Baron Karpolf repris le chemin de l’anonymat. On ne parlerai plus de ses exploits et de sa « horde sauvage ». Sa charge héroïque contre les archers royaux serait passé sous silence, vu le nombres d’exploits réalisés durant cette bataille. Le principal dans le fond était la capture du roi Wanderer, et cette prouesse cavalière du duc Morgan serait clamée par delà les frontières et resterait dans les anales durant des siècles et des siècles.

#3 2014-10-23 10:17:46

deadsir

Re : Le Roi prisonnier

Le Vicomte sortit de la tente du Duc Morgan en étirant ses articulations douloureuses. La lueur rouge des braseros, contrastant avec la noirceur de la nuit, lui fit plisser les yeux.
Allons donc voir cette fameuse garnison de tireurs courtois dont j'ai vanté les mérites au Duc.
Qui a eu l'idée de ce sobriquet ridicule d'ailleurs?

Arrivé au niveau des tentes de son campement, toutes portant les couleurs de ses armoiries, il eut sa réponse. Les archers contaient tous fleurette à l'une de ces catins qui suivaient les armées. Les plus pressés d'entre eux étaient déjà allongés dans l'herbe avec leur compagne d'une nuit, à peine cachés par un pan de tente ou une roue de charriot. Le Vicomte sourit. Il préférait de loin les voir justifier ainsi avec ardeur leur réputation plutôt qu'ils ne dépensent leur solde dans du mauvais vin. Il est toujours désagréable de se faire tirer dans le dos par ses propres archers...

Pénétrant dans sa tente, il eut la surprise de voir une gamine assise sur un bord de sa couche. Le regard qu'elle lui décocha lui enleva tout doute sur les raisons de sa venue.
Elle a l'âge de ma fille... Je ne peux pas... se morigéna le Vicomte tout en commençant à se dévêtir de son harnois.
Lorsque la jeune prostituée prit le relais, il soupira:
Ya pas à dire. La guerre a du bon. D'autant que la Vicomtesse commence à se faire vieille...

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