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Expédition Sud-Ouest : direction Ouest (Zyakan, Katan)
troupe Zyakan = 10 Chevaliers, 30 cavaliers, 20 espions
troupe Katan = 100 lanciers, 100 archers, 10 chevaliers à pied (5000 pièces d'or)
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Le fleuve est large et sans aucun gué. Mais il est paisible. Il est bordé par de grandes forêts. Les explorateurs qui désirent le traverser, se lancent dans la fabrication de radeaux, ce qui leur prend la journée. Ils envoient des hommes armés de haches dans la forêt. Bientôt le bruit des cognées résonne dans la forêt et déborde sur les campagnes alentour.
A la nuit tombée les radeaux sont prêts. Les explorateurs vont-ils tenter la traversée de nuit ?
Expédition sud ouest, direction ouest
Les travaux avançaient bon train, les embarcations étaient prêtes et la chasse de la journée avait porté ses fruits, de quoi tenir 2 jours. Maintenant, il restait à planifier le débarquement.
-tous les chevaliers sous ma tente! convoqua Xenda. Sitôt exigé, sitôt fait.
-Lana et Maërn, vous irez me chercher Juan, ils ont aussi préparé des embarcations et je veux savoir si il nous suivra ou pas.
Gatöw et Fïrma, vous serez de garde devant ma tente. Les autres, je veux qu'avec la troupes, vous surveillez les embarcations pendant la nuit. Utilisez la méthode 2. après une petite révérence, les chevaliers partirent accomplir leur tâche.
Ainsi, Lana et Maërn allaire cherchez juan à son camp. Elle avait revêtue leur tenue de guerrière.
En arrivant devant la tente de Juan, elles demandèrent au garde de bien vouloir les laisser parler à leur chef. Ils ne leur refusèrent pas, surtout qu’elles étaient plus grandes qu’eux et une portait un marteau gigantesque.
Elles emmenèrent Juan jusqu’à la tente gardée par Gatöw et Fïrma, toutes deux vêtues de leur armures noirs comme la nuit et seul les flammes permettaient de les voir, de leur large bouclier. Elles étaient figées et montaient la garde sans aucune distraction possible. Elles laissèrent l’invité rentrer puis refermèrent le passage.
-Enfin, vous voilà. s’exclama Xenda nous avons à parler stratégie. Je propose que nous reportions le départ à demain matin, à l’aube.
-Je suis d’accord.
-Vous êtes avec vos chevaux, il ne serait pas prudent que vous débarquiez le premier. Je propose de faire débarquer la moitié de mes forces avant vous afin de sécuriser votre arrivée. Ensuite nous prendrons la route et j’espère que vous voudrez bien ralentir l’allure pour que nous vous suivions.
Dernière modification par katan (2016-01-14 18:19:30)
Pour. Qui. Est-ce qu'elles se. Prenaient, ces putains de piétonnes ? Et pour qui est-ce qu'elles le prenaient, lui ? Un subalterne ? Un prisonnier ? Quoi qu'il en soit, il ne broncha pas. Il n'allait pas leur faire le plaisir de se montrer humilié. Xandro et Raendes les avaient suivis et étaient restés à l'extérieur de la tente. Pas grands, mais trapus, comme lui. Même plus. Raendes avait une carrure de bûcheron, et ce n'était pas des armures brillantes et toutes propres qui allaient arrêter sa masse d'armes. Les leurs, d'armures, portaient les marques du combat.
Reporter le départ au lendemain. Oui, très belle idée. Elle l'avait eue toute seule ? Fallait vraiment être un génie pour réaliser qu'accoster dans le noir sur des berges qu'on ne connaissait pas pour faire débarquer quelques centaines d'hommes ou assimilés était un peu trop voué au hasard. Surtout que c'était pas comme si la moitié des effectifs avaient passé la journée à abattre des arbres, et que ça allait les priver de leur nuit. Vraiment, une stratège é-clai-rée. Juan acquiesça d'un ton neutre. Il n'allait pas tenter de l'humour.
Et sécuriser la zone avant son débarquement ? Quelle généreuse proposition, et spontanée, en plus. Tu penses bien qu'il n'allait pas dire non.
-D'accord pour le débarquement. Pour le rythme de marche, on verra sur place.
Tu parles, ricana-t-il en son for intérieur. Il allait tracer, oui, façon cavalerie. Avec tout ce que n'avaient pas ces grosses vaches, discrétion et rapidité. Il aurait peut-être même la bonté de leur laisser ses chevaliers en avant-garde et de leur faire parvenir les rapports des éclaireurs.
Expédition Sud-Ouest : direction Ouest (Zyakan, Katan)
troupe Zyakan = 10 Chevaliers, 30 cavaliers, 20 espions
troupe Katan = 100 lanciers, 100 archers, 10 chevaliers à pied (5000 pièces d'or)
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La traversée du fleuve se déroule sans incident notoire à part le chavirage d’un des radeaux à cause d’un cheval dont on a omis de couvrir la tête et qui a pris peur. Cependant les victimes en sont quittes pour un bon bain, les hommes réussissant à s’accrocher aux bêtes qui sont, comme chacun sait, d’excellents nageurs.
Dès que ses hommes sont à terre de l’autre côté, Juan le chauve part aussitôt sans attendre les guerrières de Xenda.
Cependant sa progression est bien plus lente qu’espérée car il n’y a aucun chemin sur cette rive et la forêt dense, emplis de taillis, de ronciers et de buissons d’épineux, empêche tout galop autant qu’elle réduit la visibilité. Les chevaux peinent et refusent de franchir les taillis les plus fournis. Ses hommes ne tardent pas, d’ailleurs, à mettre pied à terre pour se suivre à la queue-leu-leu, derrière celui qui ouvre le passage à grands coups d’épée.
Ils sont bientôt rejoints et dépassés par les guerrières de Xenda qui tracent des chemins parallèles et qui n’ont pas de montures à trainer.
A la fin du jour, tous les explorateurs débouchent de la forêt en grimpant un raidillon et se retrouvent devant un paysage vallonné. Il fait beau, et le soleil rougeoyant est en train de se coucher devant eux. Un puissant château perché sur une crête, se découpe en noir sur l’horizon. Il surveille un vallon probablement habité à voir les fumées qui montent tranquillement dans le ciel.
Loin sur leur gauche les explorateurs peuvent deviner les pics enneigés d'un chaine de hautes montagnes
Fourbu, les pieds douloureux, le chauve resta un moment accroupi à contempler le coucher de soleil et le paysage. Ses hommes s'affairaient à soigner les chevaux et monter les tentes, à distance suffisante du campement des guerrières déjà presque entièrement installé. L'odeur de la viande séchée qui commence à griller parvenait à ses narines depuis les feux derrière lui. Tant qu'ils étaient tranquilles, autant s'accorder les plaisirs simples du camp. Tant pis pour la discrétion. Les grosses à côté faisaient pareil, de toutes façons.
Il avait donné ses ordres pour la nuit. Cinq sentinelles fixes, plus deux tours de ronde trois par trois, relève toutes les deux heures. Une dizaine d'espions partiraient au milieu de la nuit. Ils s'égailleraient dans la nature et iraient se renseigner discrètement sur ce qui les attendait dans la vallée. Deux d'entre eux allaient s'occuper du château. Un pour l'observer en détail, de loin, et l'autre en émissaire. Il porterait les couleurs du vicomte Zyakan. Que le seigneur du coin comprenne bien qu'ils n'étaient pas là pour faire de la rapine, juste à titre... euh... scientifique. Enfin, de curiosité, quoi. Prendre connaissance avec les voisins, tout ça. Évidemment, avec la troupe des pesantes qui allait les suivre, ça aurait du mal à être crédible, mais qui ne tente rien n'a rien.
Les chevaux auraient enfin l'occasion de se dérouiller les pattes. Les vallons devant eux étaient une voie royale.
Ils avaient eu l'air fin, les cavaliers, à ne pas les attendre. Tous les hommes sont-ils comme ça?
A ne pas réfléchir, ils s'étaient faits rattraper et devaient se contenter de bien peu pour se nourrir.
Xenda se moquait des cavaliers maintenant. Qu'ils aillent se faire trucider seuls dorénavant.
-Mes dames, éteignez-moi ces feux, nous sommes repérables à des lieues à la ronde. Appliquez le schéma de surveillance trois.
Presque tous les feux furent éteints une fois l'ordre transmis. Les archers grimpèrent dans les arbres aux alentours, les lanciers mirent des mannequins autour des feux et se postèrent à proximité mais on ne pouvait les voir. Les guerrières, dont ce n'était pas le tour de garde s'endormirent en armure et à proximité de leurs armes en gardant leur poignard dissimulé mais facile à dégainer.
Les différents chevaliers se rassemblèrent sous la tente de commandement et commencèrent à discuter de la journée de demain. Ils n'était pas question d'attendre ces lourdauds de cavaliers le matin et encore moins de se pointer si nombreuses devant la forteresse. Elles iraient donc vers les pics enneigés et les longeraient en espérant trouver ce qu'elles cherchent. Le départ fut prévu avant l'aube et un message pour les cavaliers serait laissé histoire de leur permettre de revenir sur la colonne.
Expédition Sud-Ouest : direction Ouest (Zyakan, Katan)
troupe Zyakan = 10 Chevaliers, 30 cavaliers, 20 espions
troupe Katan = 100 lanciers, 100 archers, 10 chevaliers à pied (5000 pièces d'or)
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Bien avant que le coq ne chante, c’est le branle-bas chez les guerrières. On s’active en silence.
La consigne : Partir le plus discrètement possible. En moins de vingt minutes les tentes sont pliées et la troupe se met en route non sans avoir laissé un souvenir dans tous les taillis alentours. Pas de collation, on se contente de mâcher de la viande séchée. La journée sera longue car Xenda veut atteindre les montagnes avant la fin du jour. C’est une route un peu plus nord que prévue mais il faut impérativement contourner cette forteresse en espérant que les feux de la veille n’aient pas attiré l’attention.
Il n’y a pas à proprement parle de chemin. Xenda décide de suivre la direction d’un piton enneigé qu’elle prend pour point de repère. La troupe s’étale en une longue file sur plusieurs centaines de pas. Une dizaine d’éclaireuses ont pris les devants et d’autres encore flanquent la colonne.
Xenda place ses meilleures guerrières à l’arrière-garde.
En route elles croisent des troupeaux, des fermes isolées et quelques hameaux, mais elles ne rencontrent aucun château et personne pour leur interdire le passage. A part le fait qu’elles sont à pied et qu’elles doivent porter leur ravitaillement sur le dos en plus de leur paquetage et leurs armes, ça ressemble à une promenade de santé.
Au fur et à mesure qu’elles se rapprochent des montagnes, le relief devient plus tourmenté.
Juan le Chauve est réveillé par les préparatifs des guerrières. La nuit faiblit à peine, le soleil ne se lèvera pas avant une heure. Il se retourne sous sa couverture pour finir sa nuit assez content de se débarrasser de ces soldats en jupon.
Quand le coq chante au loin et que les premiers rayons viennent lui titiller les paupières, il consent à se lever. Ses hommes émergent. Les gardes ont fait bouillir de l’eau. Une boisson chaude va finir de les réveiller. Sur les dix espions qu’il a envoyé trois sont revenus. Ils ne savent pas ce que sont devenus les autres mais ne semblent pas inquiets sur leur sort.
J’ai pu boire un bock dans une auberge. Dit l’un d’eux. Les gens d’ici sont plutôt ouverts et ne craignent pas les étrangers. Quand on paye sa tournée on est très vite accepté. C’est une région paisible ici. Il y passe peu de monde. Des commerçants surtout. C’est à cause des fleuves, il y en a un autre à des dizaines de lieues vers l’Ouest en plus de celui qu’on a traversé, et puis les montagnes du nord! ça isole et le coin n’intéresse personne. Il y a quelques barons qui se partagent les terres mais ce ne sont pas des va-t-en-guerre. Ils ont fait un genre de pacte entre eux. Celui d’ici s’appelle Straubenflick, c’est le nom du patelin principal. C’est son château qu’on voit. Il possède pas mal de villages alentours. Son domaine va du fleuve aux montagnes.
Il paraitrait qu’il y a la guerre dans l’Est et que les Strolatz mobilisent, mais ceux-là, j’ai l’impression qu’ils préfèrent rester neutres.
Le second revient du château. Son collègue y est entré mais n’en est pas ressorti. La bâtisse est construite sur un éperon rocheux et domine la région. Rien que sa situation le rend imprenable. Sur le côté accessible, il est pourvu d’une double enceinte crénelée garnies de six tours carrées plus qu’imposantes. L’entrée est protégée par une barbacane. Tout en haut de l’éperon le donjon ressemble à une maison bourgeoise, mais en monumental. Au vue des autres bâtiments, il doit y avoir une belle garnison.
Le troisième a été un peu plus loin que le bourg. Il a vu une belle route traversant une campagne soignée qui, pour ce qu’il en a vu étant donné qu’il faisait nuit, donne tous les signes de l’opulence.
Il y a des patrouilles qui circulent, mais rien de bien alarmant. Il a préféré rentrer faire son rapport mais ses compagnons, eux, ont continué plus à l'Ouest.
La préparation finissait par payer. Le mois d'entrainement qu'elles avaient suivit leur permettait de marcher à vive allure et sans ce fatiguer. Les pic montagneux se rapprochaient sans cesse. Le piton du centre était la destination, c'était pour cela qu'on les avait envoyée. Xenda comptait bien remplir sa mission parfaitement, comme toujours. Après une rapide pause lorsque le soleil eut atteins son zénith, elles se remirent en marche. Elles ne souciaient plus des cavaliers censé les rattraper. Depuis le débarquement elles ne comptaient plus sur eux.
Elles passaient à une distance suffisante des fermes afin de ne pas se faire voir. Elles finirent par trouver un domaine abandonné et Xenda décida d'y établir le camp pour la journée. Demain allait être éprouvant car elles allaient grimper la montagne afin non seulement de cartographier plus facilement la région mais aussi découvrir si ce que disait la carte était vrai.
Elle convoqua Anüel et lui confia la mission d'aller dans une taverne et de trouver un guide pour la montagne. Anüel prit deux lanciers avec elle et partit tout de suite. Pendant ce temps, les autres transformèrent la grange, le silo et la ferme en vrai forteresse hérissée de pieux et bien gardée.
En attendant le retour de Anüel, Xenda commença à penser à sa fille qui étudiait pour le compte de la dame et commençait à gérer les effectifs de guerre mais elle pensait aussi à son fils qui, malgré les restrictions de l'armée, avait réussi à se hisser lieutenant et prouvait qu'il tenait bien de sa mère. Elle eut ensuite une pensée nostalgique pour son mari qui avait péri il y a trois hivers de cela.
Un aigle fondit sur le camp mais il fut acceuillit par un gant et le message qu'il transpotait fut transmit à Xenda. Celle-ci se pressa de répondre et renvoya l'aigle à son propriétaire.
Bien, bien, bien. La journée commençait à merveille. Ses hommes avaient déjà commencé à lever le camp, les tentes achevèrent d'être pliées et bientôt, tout le groupe était en selle. Ils se dirigèrent plein Sud-Ouest, entre la forteresse et le rivage -en faisant quand même un bon détour pour passer au large du château-, laissant aux femmes de Xenda les plaisirs caillasseux de la randonnée en montagne.
Qui veut voyager loin ménage sa monture. Ils avancèrent tranquillement, au rythme des destriers des chevaliers. C'était toujours plus rapide qu'à pied. Des cavaliers étaient dispersés sur les côtés pour leur éviter toute mauvaise surprise, et deux éclaireurs étaient encore partis devant pour repérer le chemin, à bonne distance l'un de l'autre. Sandre, son écuyer, profitait du trajet pour tracer des cartes de la région à partir des rapports des espions et de ce que lui offrait le paysage. Un lettré, ce petit gars. Il se révélait des capacités inédites à mesure qu'il le côtoyait.
Ils firent une courte halte au milieu de la journée, le minimum syndical : repas chaud et besoins naturels, et repartirent sans encombre.
Expédition Sud-Ouest : direction Ouest (Zyakan, Katan)
troupe Zyakan = 10 Chevaliers, 30 cavaliers, 20 espions
troupe Katan = 100 lanciers, 100 archers, 10 chevaliers à pied (5000 pièces d'or)
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Quand Anüel pénètre dans la taverne, toutes les conversations s'éteignent. Il n'y a que des hommes et les regards sont hostiles. Sans s'en préoccuper, la guerrière se dirige vers le comptoir qui se résume à une lourde planche posée sur des tonneaux.
Sa main claque quand elle l'abat sur le bois poli par l'usage, en criant: "J'ai soif".
Le tavernier a compris l'idée, même si la langue de sa cliente ne lui parle pas. Son visage est fermé, mais il s'éclaire bientôt quand la main se retire en découvrant une pièce d'or.
Le sourire aux lèvres, il lance un clin d'œil entendu à ses clients et va chercher un flacon de céramique rouge parmi d'autres bouteilles qui trônent sur une étagère derrière lui. Il le débouche et sert son contenu dans un petit verre qu'il pousse vers sa cliente.
Anüel s'en empare et le vide d'un trait. Elle le repose et dit: "Encore!"
L'alcool lui brule la gorge mais elle sent qu'elle passe un examen et ne veut rien laisser paraître. Et puis la première surprise passée, ce n’est pas plus terrible que l'alcool de rutabaga qu'on fabrique dans sa province.
Là encore le tavernier a compris malgré la barrière de la langue. Il la ressert avec respect.
Et pour ces messieurs aussi! Ajoute Anüel en désignant les clients.
Pour le coup, l'atmosphère se déride. Tout le monde se lève et va s'accouder au comptoir.
On trinque, on boit! On trinque à nouveau et tout le monde se met à parler un dialecte que seuls les poivrots du monde entier connaissent. C'est très gestuel mais on finit par se comprendre.
Au petit matin Anüel revient en titubant au campement avec un guide qui n’est pas en meilleur état. Elle a lâché dix pièces d'or au tavernier et en a promis cinquante à ce berger qui pue le mouton à plein nez.
Quand il a dessaoulé le berger comprend ce qu’on attend de lui. Il arrive à se faire comprendre à son tour. De l’autre côté des montagnes c’est Déomul. La voie du Nord est impraticable. Les sommets sont tellement hauts, qu’on ne peut les franchir mais il connait un col vers l’ouest. C’est très haut et il y a beaucoup de neige. La saison ne s’y prête pas bien, mais Il peut conduire les guerrières jusqu’en haut pour 100 pièces d’or, pas moins car c’est dangereux. Après elles n’ont plus qu’à redescendre de l’autre côté, dans la vallée, et traverser le Burdenzee. C’est un fleuve qui descend des montagnes vers le Sud mais il n’est pas encore très large à cet endroit car près de sa source. De l’autre côté du fleuve ce sont les grandes steppes.
La faible troupe de Juan le chauve progresse rapidement sur un terrain facile. Ils ont croisé le chemin de paysans allant aux champs et qui ne se sont même pas inquiétés de leur présence. Tous les espions qu’il avait envoyés en avant ont rejoint sa troupe à part celui qui est entré dans le château et que personne n’a revu depuis.
Après un bref repas, vers la méridienne, ils repartent confiants. Les espions ont indiqué un autre château qu’ils vont contourner par le Nord cette fois-ci, car il est au bord de la rivière.
Après deux heures de route, alors qu’ils chevauchent tranquillement en rase-campagne, ils aperçoivent un groupe de chevaliers, que les éclaireurs n’ont pas signalés, à cent pas devant eux.
Juan fait stopper sa colonne. Il essaye de voir les armoiries figurant sur le gonfanon et croit discerner trois épées serrées en gerbe sur un fond rouge. Il compte cinq chevaliers. Au pied de leurs chevaux, un homme à genoux, les mains liés, une perche passée entre ses bras et son dos. Il est tenu en laisse comme un chien. Juan craint qu’il ne s’agisse de l’un des deux éclaireurs qui devaient reconnaître leur route.
Zyakan a perdu deux espions
Xenda regarda Anüel revenir avec un homme sous le bras. Elle n'était pas contente de l'état de cette dernière. Le berger n'avait pas compris la destination, elle lui montra le petit sanctuaire qui se situait au flan de la montagne. A la vue de cette image, le berger blanchit mais il ne put protester car Xenda le poussa en avant de la petite colonne qui s'était formée.
Ils atteignirent le pied de la montagne et le berger montra un chemin puis fit mine de vouloir partir. Xenda l'empoigna et le ramena à elle, elle lui mit les bras dans le dos et l'assomma. Elles le traînèrent tout le long du voyage. Elles durent faire leur campement dans la neige, il devenait dur de respirer et d'avancer. Les troupes étaient fatiguées il était devenu impossible de les faire progresser.
L'espion envoyé en ambassadeur devait être soit extrêmement bien reçu par le baron du lieu qui le couvrait de largesses et l'abreuvait de détails sur la topographie et les cépages de la région, soit un petit trait en plus sur le parchemin qu'il espérait avoir la chance de remplir un jour, dans la colonne des effectifs perdus. Juan le chauve avait cessé d'être utopiste à l'âge de quatre ans. Ils prendraient une autre voie au retour.
Enfin. Ça, c'était du plan à long terme. Pour ce qui concernait les cinq gugusses en armure qui venaient vers eux, il se pencha vers un des espions qui avaient reconnu le terrain.
«Dis-moi, euh...
-Doren.
-Doren, ils causent quoi comme patois, les bouseux d'ici ? Le même qu'en Sudord, ou un truc exotique ?
-C'est pas tout à fait le même, mais j'arrive à me démerder. C'est surtout qu'y sont lents, en fait. Et ils articulent que dalle. Fin moi j'ai causé qu'à des pécores, hein. Les chevaliers, je sais pas.
-Je vais tenter la diplomatie, dit-il sans rire. Si je bite rien, je fais appel à toi. Et si ça marche toujours pas, on les démonte.
Il fit signe à ses hommes de se tenir sur leurs gardes et s'avança seul sur son cheval, au pas, vers les chevaliers.
Expédition Sud-Ouest : direction Ouest (Zyakan, Katan)
troupe Zyakan = 10 Chevaliers, 30 cavaliers, 18 espions
troupe Katan = 100 lanciers, 100 archers, 10 chevaliers à pied (5000 pièces d'or)
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Le col n’est plus très loin. Les guerrières ont quitté la protection de la forêt depuis quelques temps et progressent dans un univers uniformément blanc d’où seuls quelques escarpements rocheux émergent, tels des vaisseaux fantômes. Le chemin étroit et recouvert de neige disparait par moment sous des congères ou l’on s’enfonce jusqu’au genou. D’un côté la montagne et ses surplombs menaçants, de l’autre, le fond de la vallée et son vide vertigineux.
Les guerrières, mal protégées du froid, n’avancent plus que mécaniquement en mettant un pied devant l’autre. Xenda sent à quel point leur situation est critique. Si elles n’arrivent pas à passer le col avant la nuit, elles risquent d’y rester.
Le berger, bien obligé, ouvre la marche. Il s’est équipé d’un long bâton et sonde la neige presque à chaque pas. Il cherche le chemin.
Xenda se retoune et inspecte la colonne. Constatant que les retardataires se font distancer elle veut les exhorter et leur crie :
« Allez ! On avance ! Le sommet est proche ! Encore un effort !
Le berger se retourne, affolé ! Pas crier ! Pas crier ! Pas bruit ! Danger !
Une des lieutenantes, en milieu de colonne, n’a pas vu la réaction du berger. Elle reprend l’exhortation de sa chef et se met à crier à son tour pour faire accélérer les guerrières.
Soudain, on entend un craquement sinistre. Une corniche de neige se détache et dévale la pente entrainant un nuage de poudreuse qui coupe la colonne en deux emportant les malheureuses guerrières qui s’y trouve.
Xenda assiste à la catastrophe horrifiée. Quand l’avalanche s’arrête, plusieurs centaines de mètres plus bas, une partie de la colonne a disparue, emportée.
Elle a si bien nettoyé la zone que le chemin en est devenu visible. Inutile d’aller chercher des survivantes en contrebas.
Katan a perdu 50 archers, 10 lanciers et 2 chevaliers
Doren s’avance vers les chevaliers. Il s’arrête à quelques mètres d’eux et commence à palabrer.
Juan le chauve ne comprend rien à ce qui se dit. Il est resté en retrait et observe la mine que font les étrangers. Il a la main sur la poignée de son épée, prêt à charger.
Après de longues minutes, Doren revient vers les siens. Il a la mine grave. Quand il voit le geste de Juan qui s’apprête à dégainer, il fait discrètement un signe négatif de la main.
Arrivé auprès de son chef, il explique la situation.
Nous sommes sur les terres du magnat de Plokw. Il a été averti de notre arrivée par le seigneur dont on a évité le château.
- Straubenflick ?
- C’est ça, Straubenflick. Il semble que nous n’ayons pas payé l’octroi. J’ai expliqué que nous ne connaissions pas les coutumes locales et ils m’ont répondu qu’il faut se renseigner avant de se conduire comme en pays conquis. Je leur ai dit qu’on s’excusait et qu’on ne faisait que passer et qu’on était prêts à payer l‘octroi, bien entendu et plus même.
Pourquoi m’avoir fait signe de la main ? demande Juan le chauve.
Vous ne les voyez pas d’ici mais il y a une compagnie d’arbalétriers dans les bois. Une centaine d’hommes au moins. Pour l’instant, ils ont envoyé un des leurs prendre des ordres chez leur magnat. S’ils avaient voulu nous tuer, ce serait fait ! Je pense qu’avec de l’or, on peut s’en tirer. En avons-nous ? ou autre chose de valeur ?
Le magnat de Plokw. Juan relâcha le pommeau de son épée et considéra qu'un titre comme celui-là devait avoir de l'importance. A fortiori s'il était en mesure de déplacer une centaine d'hommes pour la moindre troupe qui s'engageait sur ses terres. Le chauve ne savait pas lire, mais il savait compter. Vu la prospérité qui transpirait de cette région, Plokw, ça devait être une grosse ville. Donc riche. Donc, ils devaient taxer en proportion. Il estima la somme que pouvait représenter l'octroi pour soixante hommes à cheval, et la compara à celle que lui avait fournie l'intendant du vicomte Zyakan pour les "frais spéciaux", et qu'il cachait dans ses fontes. Cent pièces d'or. Ça risquait très fort de ne pas suffire.
-Montre-leur ça, fit-il à Doren en lui glissant discrètement une pièce dans la main, et demande combien il en faudrait. Aussi, rappelle-leur qu'on est pas arrivés comme des boeufs. On a envoyé un ambassadeur chez Straubenflick. Il aurait pu avoir la politesse de nous le renvoyer avec un petit guide des coutumes locales, ça nous aurait évité un détour.
Ils étaient des soldats. Ils n'avaient rien d'autre de valeur que leurs chevaux -dont il eut été absurde de se séparer pour avancer-, leurs armes -va te balader tout nu dans une contrée inconnue-... et leur service. Éventuellement.
Foutue montagne, elle faisait tout oublier, elle nous met à l'épreuve mais nous résisterons, nous sommes entraînées et déterminées.
La montée est longue et ardue, nous faisant oublier les règles de bases dans ces contrées inhospitalières. Quel idiotie d'avoir crié ici. On paye le prix fort et le moral en prend un coup.
Sur ces sombres pensées, Xenda franchi le haut du col et voit enfin ce qu'elles cherchent mais malgré cette bonne nouvelle, les mines restent sombres et des larmes coulent par ci et là. Certain marchent avec des pieds de plomb et menace de s'arrêter et de tout abandonner mais Xenda galvanisa les troupes avec un discours qui sort de l'ordinaire.
Ecoutez moi, je sais que nous avons perdu des amies qui nous sont chères, que notre deuil sera dur car c'est contrées sont peu hospitalière et que rien ne va comme prévu mais n'oubliez pas ce pourquoi nous sommes là, ce pourquoi on a été envoyées et ce que nous devons absolument accomplir. Nous connaissions les risques de ce voyage avant de partir. Nous allons bientôt rentrer vers nos belles contrées alors, ressaisissez vous et donnez tout ce que vous avez.
Le monastère est en contre bas un peu plus loin. Le jour commençait à faiblir mais rien ne put les arrêter car les efforts pour avancer doublèrent et en fin de journée, elles arrivèrent devant la porte. Sachant le lieux abandonnés, elles entrèrent dans l'immense hall et morte de fatigue, firent leur camp et s'endormir en barricadant la porte. Des pleurs étaient toujours audibles car certaines avaient perdu mère ou fille ou encore sœur.
Le calvaire était fini ou presque. Il ne restait plus qu'a descendre et retourner dans la plaine avec les quelques cartes qu'elles avaient pu faire de la région.
Dernière modification par katan (2016-01-21 16:45:43)
Expédition Sud-Ouest : direction Ouest (Zyakan, Katan)
troupe Zyakan = 10 Chevaliers, 30 cavaliers, 20 espions
troupe Katan = 90 lanciers, 50 archers, 8 chevaliers à pied (5000 pièces d'or)
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Dès le lendemain, les guerrières entreprennent de descendre la montagne. Malgré le soleil éclatant et le paysage merveilleux elles marchent sans bruit et sans joie comme un long cortège funèbre.
Pourtant il y a tant à admirer. Le panorama qui s’ouvre aux exploratrices est à couper le souffle.
Une vallées profonde d’un vert d’émeraude puis une seconde barrière montagneuse beaucoup moins élevée que celle qu’elles viennent de franchir et puis cette immense étendue plate si vaste qu’on croirait la mer et qui est traversée par la ligne argentée d’un fleuve. Bien loin, au Sud, le fleuve se jette dans un grand lac avec une ile au milieu et sur cette ile, une ville immense et ses toits qui renvoient les rayons du soleil comme autant de miroirs.
Mais les guerrières n’en ont cure. Elles ne pensent qu’à rentrer. Le chemin est encore long avant de revoir Okord et peut être encore semé d’embûches. Bien sûr, repasser par ce défilé où tant des leurs trouvèrent la mort n’était pas possible, mais elles avaient l’avantage de le connaître.
L’homme que les chevaliers ont envoyé chez leur Magnat revient puissamment escorté. Un des cavaliers arbore une cuirasse qu’on croirait d’or pur.
Doren repart à la rencontre des Strolatz. Il montre la pièce d’Or comme le lui a demandé son chef et demande combien il en faudrait.
L’homme à la cuirasse d’or s’empare de la pièce puis la tend à ses chevaliers qui se la repassent en faisant part, à chaque fois, de leurs commentaires.
Vu de loin le palabre semble interminable. Les Strolatz rigolent et cela ressemble à du mépris. Doren les écoute et prend la parole à son tour. Juan le Chauve ne sait pas ce qui se dit, mais les voix deviennent plus fortes et les tournures plus sèches. La langue Osterlichoise est gutturale et par certaines intonations, il semble que les chevaliers se fâchent. Le ton monte, car Doren n’est pas en reste. Juan s’inquiète de plus en plus car l’affaire à l’air de dégénérer. Mais il ne se passe rien.
Finalement tout le monde se tait et se regarde en chien de faïence.
Après quelques instants, la discussion reprend, plus calme et dure encore cinq à six minutes, puis Doren revient vers ses compagnons. Il commente:
Le seigneur avec la cuirasse d’or est le Magnat de Plokw. Le Burgeister Straubenflick est son vassal. C’est pour cela qu’il l’a prévenu. Notre espion a été questionné un peu violemment et il aurait avoué que nous venions cartographier la région. C'est lui qui est attaché au bout de la corde.
D’autre part ils savent qu’une troupe conséquente de lanciers et d’archers a bivouaqué avec nous à la lisière du bois. Le magnat, qui lui-même est vassal du Kciaz de Gratz, a des comptes à rendre à son suzerain. Un Kciaz, c’est entre un marquis et un duc.
Il veut savoir où sont partis les fantassins, et pourquoi ils ne sont plus avec nous. Il dit qu’envoyer un homme sans grade, seul, dans un château, ce n’est pas une ambassade, c’est une insulte et qu’un noble n’a pas à se cacher s’il veut parlementer. Il doit avancer avec ses couleurs bien en vue et parler librement et non envoyer un simple soldat dans la nuit. Il dit que cette histoire de cartes n’est pas claire et que tout renseignement d’ordre stratégique ne devrait pas nous intéresser sauf si nous avons des vues sur ces territoires.
Il dit que nous devons l’accompagner à Gratz pour nous expliquer devant de Kciaz. C’est à trois jours de marche vers l’Ouest au confluent des deux fleuves.
Il dit enfin qu’il accepte notre or pour paiement de nos offenses.
J’ai négocié à 50 pièces d’or, pour nous conserver une petite marge, mais je redoute cette entrevue avec le Kciaz de Gratz. Cela sent la demande de rançon à plein nez. D’un autre côté, vu la situation, il est difficile de refuser leur invitation.
finalement, il ne manque personne dans la troupe à Zyakan
Juan hochait la tête à mesure que s'égrenait le rapport de Doren. Il leva un sourcil à l'évocation de la troupe de Xenda, et se demanda un court instant où ces mégères pouvaient bien en être, de leur randonnée en montagne. Il pouffa en entendant les paroles rapportées de ces nobliaux dont l'orgueil se piquait si facilement.
Il eut effectivement été difficile de refuser de les accompagner. D'autant qu'il n'y avait absolument aucune raison de le faire, puisqu'ils allaient les mener plein Ouest, dans la direction qu'ils visaient. En trois jours, même s'ils n'allaient pas être libres de leurs mouvements, il y aurait moyen de tracer encore d'autres cartes. Et lui, aurait le temps de trouver des explications passables à la raison de cette expédition. À part s'ils décidaient de les traiter comme des prisonniers, le Chauve ne voyait pas de raison et plein de complications à fausser compagnie à ces soldats, pour l'instant.
Et puis quant à se faire rançonner, bon... Il avait franchement du mal à concevoir le vicomte lâcher un sol pour les récupérer. Ils étaient tous partis en sachant qu'ils avaient neuf chances sur dix de ne pas revenir.
-Très bien, on les suit. Dis-leur que les piétonnes sont parties vers les montagnes, et que ce ne sont pas nos amies.
Arrivée dans la plaine, Xenda sortit la bannière, sans un mot. Les autres commencèrent à sortir la leur aussi et cet ainsi que se passerait le reste de l'expédition.
Les denrées commençaient à manquer mais personne ne se plaignait. La chasse n'allait bientôt pas rapporter assez de gibiers pour tout le monde car la moitié des chasseurs y était passé.
Malgré les épreuves précédentes et le traumatisme que leur avait causé la montagne, elles devaient absolument rallier la ville qu'elles avaient vu au loin et pour cela, il fallait repasser par des cols mais ceux-ci était moins haut.
Le pauvre berger, toujours avec la troupes désespérait de pouvoir rentrer chez lui, la compagnie des dames était certes un peu rude mais une fois qu'on les connaissait mieux, tout allait bien. Il assistait à la procession, il n'avait jamais vu autant de drapeau flotter au vent. N'y vu ce symbole étrange. Il continuait cependant à ouvrir la marche. Afin d'être juste avec lui, Xenda lui avait donné 750 pièces d'or.
Maintenant, il restait à savoir combien de temps il faudrait pour rejoindre cette ville.
Dernière modification par katan (2016-01-24 12:40:09)
Expédition Sud-Ouest : direction Ouest (Zyakan, Katan)
troupe Zyakan = 10 Chevaliers, 30 cavaliers, 20 espions
troupe Katan = 90 lanciers, 50 archers, 8 chevaliers à pied (5000 pièces d'or)
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Le berger continuait à se plaindre un peu, histoire de mériter les largesses de la guerrière, mais en réalité il n'avait jamais vu autant d'or de toute sa vie. C'était un trésor qu'il détenait maintenant et il s'inquiétait de pouvoir le garder. Il ne connaissait pas bien la région car en vérité il n'avait jamais été au-delà du col. C'était un berger et non un colporteur itinérant. Cependant un montagnard sait lire la montagne et il se débrouillait pour trouver de bons chemins pas trop escarpés. Il négociait aussi du lait et du fromage dans les fermes d'alpage rencontrées. Il en profitait pour demander son chemin.
Aller à Gratz était pour lui la plus stupide des idées. Le Kciaz était un homme avide et sans scrupules. Un voleur patenté qui faisait régner la terreur dans ses terres. Dans le même temps le peuple lui savait gré de maintenir leur territoire en dehors de cette guerre civile qui ravageait le Royaume et qui n'apportait que mort et désolation. De deux maux ont choisi le moindre, c'est un adage bien connu.
Le berger n’avait donc aucune envie d’aller à Gratz avec les guerrières ! Libres à elles de se jeter dans la gueule du loup, mais lui tenait à sa peau.
Il fit tout ce qu’il faut pour gagner la confiance de la cheftaine afin que la surveillance se relâche et il profita d’une nuit pour se faufiler et disparaître.
De leur côté les hommes de Juan le chauve chevauchaient paisiblement aux côtés des chevaliers Strolatz. Ils ne se plaignaient pas. La route était facile et ils étaient hébergés à chaque halte dans des Châteaux. On leur donnait le gite et le couvert et ils se sentaient presque comme des invités de marque. Le seul détail qui les gênait, concernait leurs armes. On les leur avait prises sans qu’ils puissent s’y opposer, soi-disant pour leur propre sécurité et avec la promesse de leur restituer à la frontière.
Le paradoxe ne leur avait pas échappé et le véritable but de la manœuvre était évidemment d’alléger leur escorte sans risque. Une escorte qui se conduisait, dans l’ordre de marche, plutôt comme des gardiens, que comme des accompagnateurs.
Les arbalétriers étaient partis vers le nord dès l'annonce de la probable destination des guerrières. Quant à savoir si les Strolatzs croyaient ou non qu'ils ne faisaient pas partie de la même expédition, c'était une autre histoire.
Après trois jours, ils arrivent à Gratz.
La ville est énorme. Elle est bâtie sur une île, au milieu du confluent de deux grands fleuves.
Sur les rives amont et aval des pontons accueillent des centaines de barques qui n’arrêtent pas de faire la navette entre la ville et la campagne environnante. La ville elle-même est entourée de débarcadères qui étalent leurs plateformes de bois sous les murailles crénelées.
Au-delà des fortifications on voit dépasser les toits oblongs de dizaines d’église. Ils sont recouverts de feuilles d’or et brillent au soleil. On aperçoit aussi les hautes tours d’un gris sombre du château ducal.
L‘œil exercé, peut voir également le gibet situé à l’extérieur de l’enceinte. C’est une énorme construction en bois qui rappelle les étendoirs à linge. Il a été conçu pour recevoir beaucoup de monde mais pour le moment, on ne distingue que quatre ou cinq pendus.
Ahh le scélérat, il s'est enfui comme un lâche! Qu'importe, nous n'avons plus besoin de lui.
Les bannières flottaient toujours au vent, les guerrières commençaient à faire leur deuil mais la lassitude était toujours là. elles voulaient absolument rentré chez elles mais pour cela, il fallait atteindre la ville qu'elles voyaient au loin.
Celle-ci étant entourée d'eau, elles décidèrent de suivre le fleuve afin de parvenir le plus facilement au lac.
Ces contrées empestaient la peur, voir la terreur. Les fermiers qu'elles croisaient dans les champs se sauvaient en courant et elles décidèrent de ne pas les importuner. Mais le plus inquiétant était les ombres, on avait réellement l'impression d'être oppressé, sans cesse poursuivit ou observé. Les guerrière de Xenda se méfiait de plus en plus du moindre bruit.
Les denrées commençaient à se faire rare. Xenda décida d'aller, en compagnie de Lana, la plus imposante guerrière et Dämonî, une femme ténébreuse qui avait une cicatrice sur le visage et inspirait la peur dès qu'on la regardais dans les yeux, trouver de la nourriture. Elles l'achèteraient bien entendu mais pour cela, il fallait trouver une ferme et quelqu'un de coopératif.
Un commerce florissant, une ville grasse, un seigneur puissant. Ça pouvait être tout bon ou tout mauvais. Juan et ses hommes se sentaient un peu à poil sans leurs armes, mais elles leur auraient de toutes façons été de faible utilité. La manière forte paraissait exclue dans la situation.
La troupe se laissa conduire à travers la ville. Les rues étaient bondées de marchands, de bourgeois, de tissus de couleur et d'odeurs plus ou moins saines. Les soldats du kciaz peinaient à faire place devant eux. Dans la cohue, ils n'avançaient que sur une colonne.
-Hé, chuchota-t-il à mi-voix à son écuyer qui peinait à se maintenir à sa hauteur. C'est le moment rêvé. Dis à Doren d'envoyer ses deux meilleurs gars en enfants perdus, il comprendra. Qu'il envoie Johan et Sfet, ils savent se débrouiller et ils causent la langue.
Le message passa de cavalier en cavalier, en langue d'Okord. Quelques instants plus tard, deux chevaux étaient tirés par la bride en dehors de la colonne, ni vu ni connu à travers la foule. Ils s'engouffrèrent dans les rues traversières et disparurent vite. Les deux espions sauraient bien en tirer un prix valable. Et quand les Strolatz en seraient informés, Juan disposerait déjà de deux hommes hors les murs du château.
Pour l'heure, le dit château se rapprochait irrésistiblement. Sa masse imposante et ses tours élancées semblaient grandir encore. Quand la troupe passa sous le pont-levis et la porte épaisse, le capitaine sentit qu'il était quand même vraiment dans la mouise bien profond.
Expédition Sud-Ouest : direction Ouest (Zyakan, Katan)
troupe Zyakan = 10 Chevaliers, 30 cavaliers, 20 espions
troupe Katan = 90 lanciers, 50 archers, 8 chevaliers à pied (5000 pièces d'or)
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Xenda, Lana et Dämonî ont quitté la troupe à la recherche de ravitaillement. Elles finissent par trouver une ferme isolée mais elle est vide. En désespoir de cause elles se rabattent sur un troupeau de moutons. Tant pis pour les habitants de la région, elles feront un méchoui à leurs frais. Elles sacrifient deux bêtes en respectant les rites et prennent le chemin du retour. Lana et Dämonî se chargeant d’une bête chacune.
Hélas de retour au campement elles trouvent un charnier. Ses guerrières ont été attaquées. Elles s’étaient pourtant ben retranchées dans un petit bois discret, mais il semble qu’elles avaient été repérées de longue date et attaquées par surprise. Pourtant, à voir le nombre de cadavres qui jonchent le sol, elles ont fait mieux que se défendre.
Une des leurs, bien que gravement blessée, n’est pas morte. Elle râle au milieu du charnier.
Elle a le temps de raconter la bataille. Elles ont d’abord refusé de se rendre, puis, surpassées par le nombre, elles ont succombé et finalement les survivantes se sont rendues. Elles ont été emmenées à Gratz sans doute pour être vendues comme esclaves.
Katan a perdu 35 lanciers, 27 archers et 3 chevaliers à pied. Toutes les armes ont été prises.
Joan et Sfet ont réussi à disparaître dans la foule. Ils ont vendu leurs deux chevaux pour 500 écus. Le maquignon leur a trouvé les dents usées et ils n’avaient pas trop la possibilité de marchander. 500 écus c’est toujours ça.
Le capitaine et ses hommes pénètrent dans le château. De l’autre côté de la porte, la basse-cour est envahie du menu peuple des fournisseurs qui vont et viennent, des soldats qui gardent toutes les issues et des artisans qui tiennent boutique à l’intérieur du château ducal. Ce sont pour la plupart des orfèvres. Des poules des canards déambulent au milieu de ce bordel.
Une seconde porte lourdement défendue et munie d’une herse s’ouvre sur la cour d’honneur, mais les hommes sont conduits vers une petite poterne creusée à la base d’une grosse tour d’angle. Deux gardes armés de hallebardes la gardent. Il faut se baisser pour entrer. Un soldat les devance, muni d’une torche. On les conduit sans doute aux cachots.
Ils se retrouvent dans une salle basse éclairée par une simple meurtrière. Il y règne une odeur de salpêtre. Au centre un trou, noir, sans fond. Juan compte ses hommes. ils ne sont qu'une douzaine. Ils ont été séparé des autres.
Dans un Okordien maladroit, un des gardes demande le chef. Juan le Chauve s’avance. On lui demande de désigner un de ses hommes. Les soldats ont dégainé leurs épées. Les compagnons regardent le trou avec horreur, ils ont compris. La demande est renouvelée, beaucoup plus pressante. Juan refuse de choisir. Il fait non de la tête.
« Vous désigne un ou moi désigne 5 »
Juan se tourna vers le plus vieux des compagnons qui étaient avec lui dans cette salle, un des seuls qui n'était pas en train de perdre ses couleurs. Le sergent Cristián Posse, de Cáscara, dit le roc.
-Cristián, tu prendras le commandement.
Et le capitaine fit un pas en avant, face à ce petit enfoiré de garde qui allait comprendre pourquoi son deuxième surnom était Juan la Teigne. Il allait voir comment on mourait, en Okord.
Le garde assène un violent coup dans le plexus de Juan le Chauve qui s'est bravement avancé, montrant par ce geste d'une grande noblesse, qu'il se sacrifiait pour ses hommes. Il hurle
Pas vous!
Puis il se tourne vers le reste des prisonniers et désigne les cinq premiers. Aussitôt les gardes se saisissent des malheureux qui se débattent alors que leurs compagnons protestent en vociférant et injuriant leurs bourreaux.
Lorsque Xenda eut fini de tourner en rond, elle chercha un survivant du camp ennemi. Elle en trouva un laissé pour mort par ses camarades. A la vue de Xenda, il faillit tomber dans les pommes mais elle le rappela aussitôt sur cette basse terre. Elle appris donc qu'ils se rendaient au château pour les vendre comme esclaves. Elle ne put s'empêcher de sourire à l'écoute de ça et savait qu'ils n'en tireraient pas un très bon prix mais elle était décidé de les récupérer. Elle se tourna donc vers les deux chevaliers resté avec elle et hurla: "Alors, ne restez pas là à ne rien faire, pendez moi tous ces misérables!"
Elles se mirent à pendre les cadavres au arbres sauf ceux de leur congénère qu'elles firent bruler. Le survivant fut décapiter par Xenda et elle prit bien soin de conserver sa tête. Elles se mirent donc en route vers le château qu'elles devraient atteindre à la nuit tombée.
Groupe 2 les prisonnières.
Mäern avait prit le commandement pendant l'absence de Xenda. Après que ces sales balourds les ait lâchement attaquée et qu'elles se soient rendue, elles étaient guidées vers la forteresse. On n'avais juste prit le soin de leur prendre leur armes mais elles n'étaient pas attachées. Grosse erreur de la part de leurs adversaires. Elle fit signe à Atana de s'éclipser et de retrouver Xenda. celle-ci s'exécuta et d'un seul coup, elle fonça sur u des gardes en cheval, le désarçonna et profita de la confusion pour fuir entre les arbres en tuant quelques gardes sur son chemin. Elle avait conservé ses deux dagues dans ses bottes et les gardiens n'avait pas penser à fouiller jusque là. Elle n'alla pas loin avec le cheval, sachant que xenda prendrait cette route pour aller au château, elle décida de dégager la voie pendant quelques heures. Elle lança donc le cheval vers l'ouest du château et s'en alla.