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À entendre les intonations du type au créneau, et à voir l'expression de Baudoin se décomposer, Leandro sentait un rire monter en lui. Il avait grandi en Sudord, et la langue n'était en fait pas si différente que ça ici. Il commençait à saisir des mots, des expressions. Gueule de raie, à ce moment précis, ça allait à la perfection à Baudoin.
Il se mit à pouffer. Cinquante glandus en armure à la queue-leu-leu sur un chemin à bouquetins, qui attendaient de donner l'assaut à un bastion imprenable avec juste leurs épées. Et ce type qui jouait au héros derrière son rocher, et qui se faisait rembarrer comme la dernière des couilles molles. C'était comique.
Mais même le comique, à un moment, ça lasse. Quand tu as le tiers de ton poids en acier sur le corps et que le soleil te tape sur le coin de la gueule sans s'arrêter, à un moment, tu as juste envie de faire autre chose qu'attendre que deux types finissent de s'envoyer des versets de messe.
Gaston en avait lui aussi ras la casque d'entendre palabrer. Il voyait bien que ça ne mènerai à rien autant se barrer et poursuivre notre route au sud. Mais avant de partir il enverrai un présent aux hommes de la forteresse de l'épouvantail.
"Pardonnez moi messieurs, mais je dois m'absenter un instant."
Sur ces paroles il chercha a s'isoler du mieux qu'il put des regards.
Quand il revint, il portait un mystérieux paquet en tissus que Gaston de Carvallo tenait du bout du doigt.
"Un présent Okordien pour ces messieurs. "
Il attachât le paquet à une flèche et la lança par dessus les murs de la forteresse avant de se détourner et de repartir en bas de cette fichu montagne.
Whity comprit vite que Baudouin avait à nouveau lamentablement échoué dans sa tentative de conciliation. Il fût néanmoins très satisfait d'obtenir autant d'informations sur la situation politico-militaire d'Osterlich.
Las de ces réparties frustrantes et chronophages, il tourna prudemment le dos à la forteresse et entrepris de redescendre ce chemin infernal, en souriant du présent que Gaston laissait à leurs vis à vis.
Après 3 nouvelles heures d'effort, la troupe parvint au campement : Leurs lieutenants avaient organisé un carré sommaire mais très militaire. Whity était fourbu par les efforts de la montée, et il aurait volontiers cédé au confort spartiate de sa couchette s'il n'avait pas eu conscience des priorités.
Il résuma leur escapade aux hommes qui étaient resté au pied de la montagne, puis entrepris de rédiger une lettre à l'attention du seigneur du plus proche château qu'ils avaient aperçu en grimpant.
"Seigneur,
Les chevaliers Gaston de Carvallo, Leandro Oslenga, Helena de Toward et Whity Thorgendal demandent audience auprès de vous. Nous venons en paix, en temps qu'ambassadeurs du royaume d'Okord, dans l'espoir de renouer le dialogue, la diplomatie et l'entraide entre nos pays.
Nous espérons bien respectueusement votre réponse"
Il demanda à Baudoin de traduire ses mots, puis proposa aux autres commandants, hormis à l'envoyé d'Andior qu'il avait volontairement omis de mentionner, d'ajouter leur seau auprès du sien sur la missive.
Il appela un de ses espions, en lui donnant pour instruction de remettre le mot entre les mains du châtelain, et de ne revenir que porteur de sa réponse.
Il prit ensuite le temps d'envoyer un pigeon au vicomte Jah, le tenant informé de toutes leurs découvertes, puis s'adressa aux capitaines :
"Je ne crois pas qu'une armée arrive, et je suis exténué, mais la prudence commande que nous érigions au moins quelques défenses, ou que nous nous déplacions, n'est ce pas ? Peut-être pouvons nous poursuivre un peu notre route en nous rapprochant de ce castel ?"
Dernière modification par Jah (2016-01-23 14:28:16)
Baudoin avait transmis les informations que lui avait donné le soldat aux autres capitaines sans leur traduire les détails, et notamment les insultes à son encontre... Mais ceux-ci avait eu l'air de comprendre qu'il était tout sauf apprécié en Österlicht.
Comme le lui avait demandé Andior, il renvoya un cavalier en Okord avec une carte des environs, et les informations qu'ils avaient obtenues jusqu'ici. Il restait à présent volontairement en retrait des prises de décisions, se rendant bien compte que les autres avaient été déçus de ses négociations, malgré les nombreuses informations qu'ils avaient récupéré.
Expédition Sud départ de Fort Kerlann (Jah, Zyakan, François, Andior, Ultan)
troupe Jah = 10 cavaliers, 45 archers, 20 espions
troupe Zyakan = 50 chevaliers, 50 cavaliers, 48 espions
troupe François = 10 chevaliers, 10 cavaliers, 10 archers, 10 espions
troupe Andior = 5 chevaliers, 5 cavaliers, 5 espions
troupe Ultan = 20 chevaliers, 5 cavaliers, 10 lanciers, 16 fantassins, 10 archers, 24 arbalétriers
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L’espion revient sain et sauf. Il a eu la bonne idée de ne pas se cacher et d’arborer un drapeau blanc.
Il est porteur de la réponse du burgeister local.
Mes seigneurs,
Ma modeste demeure est honorée de recevoir une telle sollicitation de la part de vos excellences Je ne sais si j’en suis digne.
Cependant, si vous êtes bien des plénipotentiaires du royaume d’Okord et que votre délégation aspire à nouer des liens d’amitié avec nos dirigeants, il me semble que c’est mon devoir de vous recevoir.
Aussi sachez que je suis prêt à vous ouvrir mes portes et à vous accueillir avec le respect due au caractère sacré de votre mission diplomatique.
Il est bien entendu que vous laisserez vos escortes hors les murs de mon château puisque je ne peux accueillir une telle quantité de gentilshommes.
J’essaierai dans la mesure de mes modestes moyens de vous diriger vers les autorités compétentes de notre royaume afin que vous puissiez leur transmettre votre message de paix et d’entraide.
Recevez l’expression de mes respectueuses salutations
Burgeister Klaus d’Ostenkirchen
Gaston de Carvallo à l'écoute du message sort un rire imposant.
"Ah Ah Ah !!!! Et bien voila qui sonne aussi faux que les carillons de Messire Francois. Mais peut-être pas autant que ce que Baudoin a dit aux locataires de la forteresses de l'épouvantail!"
tournant vers ses hommes:
"Richard, tu me formes deux groupes de 3 éclaireurs (espions). Vous faites le tour du lieu-dit en ne vous approchant pas à moins d'une lieue!! Vous étudiez le terrain, les voies d'accès, les cachettes potentielles. Et surtout faites-vous discrets bordel de Dieu ! Je veux que vous me fassiez une carte sur un espace entre 1 et 3 lieue à la ronde de ce Bouge. Prenez votre temps, mais je veux que ce soit bien fait! Si vous voyez quoi que se soit, vous revenez ici à vive allure! Vous avez jusqu'à demain. Partez sur le champ pour profitez de la nuit!"
Dernière modification par Messire Francois (2016-01-25 19:12:50)
-Effectivement, ça renifle le traquenard plus loin que nos chausses reniflent le fromage. Mais piège ou pas, le seul moyen d'être fixés c'est d'y aller. Je propose qu'au moins la moitié d'entre nous, adressa-t-il à ses pairs capitaines, reste à l'extérieur du bourg, en sûreté. Je me porte volontaire pour rencontrer le baron.
Ce n'était qu'un Burgmeister, après tout. Il était possible qu'il soit réellement impressionné, et qu'il ne tente pas de les retarder chez lui le temps que l'armée de soutien Strolatz arrive. Et puis même, avec le foutoir ambiant, il aurait été étonnant de la part des seigneurs locaux de s'inquiéter de trois cent hommes sur leurs terres. S'étant détourné de ses camarades, il héla son lieutenant.
-Ortes, avec tous les sudordiens qu'on a dans nos rangs, tu vas pas me faire croire qu'il y en a pas un qui parle le patois du coin ?
-On en a, on en a.
-Des espions, parmi eux ?
-Bien sûr.
-Tu m'en envoies une demi-douzaine plein Sud, chacun dans leur coin. Qu'ils posent des questions aux gens sur qui est leur seigneur, s'il est pour ou contre Baldir, et de quelle puissance il dispose, à peu près. Qu'ils se la jouent discrète. Je veux qu'ils reviennent, pas qu'ils engraissent les corbeaux. S'ils croisent des armées, qu'ils restent à distance et reviennent avec l'ordre de grandeur des effectifs et la direction.
Ils étaient unanimes : Cette invitation avait toutes les chances d'être un odieux traquenard de la part du Burgmeister. Ils n'avaient cependant pas vraiment le choix : S'ils continuaient au Sud, ils avaient toutes les chances de tomber sur un ost. Sans sauf-conduit ni recommandation, c'était la mort assurée. Rencontrer le Burgmeister, c'était au moins une chance sur deux de survivre, et même d'obtenir des informations intéressantes et de négocier des accords profitables à Okord. Cette alternative paraissait la plus séduisante.
Puisque c'était le hasard qui allait décider de leur sort, Whity tira une pièce d'or de sa bourse : C'était une vieille pièce, frappée sous le règne du Roi Ours.
« Face, je suis Léandro chez le bourgmestre, Pile j'attends à l'extérieur.. »
Il donna une pichenette au métal, le regarda vriller dans les airs et s'écraser lourdement dans la poussière. La gueule du vieux Wanderer. Whity sourit ! Il avait toujours voulu en être ! Il préférait toujours miser sur la confiance.
« Je vous suis dans ce village, seigneur Oslenga. »
"Fort bien. Je resterai à l'extérieur avec l'ami Beaudoin. De toute manière je fais un fort mauvais diplomate. Je m'occuperai d'installer le campement au mieux et la riposte si nécessaire. "
A son tour, Helena prit la parole.
Comme vous, je ne me fie point en la parole du bourgmestre...
Pour autant, nous ne pouvons rester ici, car nous serons pris entre la forteresse et des troupes qui tost ou tard arriveront en ce lieu.
Je ne vois que deux solutions : accepter l'invitation du Bourgmestre ou s'avancer hardiment, mais sans agressivité vers le Magnat de Pomorze.
Pour ma part, la seconde me semble préférable.
Mais si vous préférez la première, je resterai ici. Pour ma part, je ne souhaite point entrer en cette citadelle, mais si certains d'entre vous y pénètrent et sont retenus contre leur gré, je vous fais serment de tout faire pour les assister et obtenir leur libération. Nous sommes compagnons et nos Seigneurs sont amis, jamais je ne vous abandonnerai...
Expédition Sud départ de Fort Kerlann (Jah, Zyakan, François, Andior, Ultan)
troupe Jah = 10 cavaliers, 45 archers, 20 espions
troupe Zyakan = 50 chevaliers, 50 cavaliers, 48 espions
troupe François = 10 chevaliers, 10 cavaliers, 10 archers, 10 espions
troupe Andior = 5 chevaliers, 5 cavaliers, 5 espions
troupe Ultan = 20 chevaliers, 5 cavaliers, 10 lanciers, 16 fantassins, 10 archers, 24 arbalétriers
---------------------------------------------------------------------------------------------
Leandro Oslenga et Whity, accompagnés, pour le premier de ses deux meilleurs chevaliers et pour le second de ses trois archers les plus habiles passent le pont-levis du château. Il est situé à l'extérieur du bourg après la dernière masure. Les maisons sont closes et les habitants probablement enfermés à l'intérieur.
La bâtisse semble construite au milieu d'un étang, en réalité il s'agit d'une retenue d'eau artificielle sans doute créée à posteriori pour encercler le château par les eaux. Le barrage alimente un moulin. L'endroit est assez bucolique.
Le pont reste baissé après le passage des pseudo-diplomates en signe, sans doute d'apaisement, mais les murs du château et principalement les tours qui gardent la porte sont hérissés de défenseurs. De plus la lourde herse de fer ne demande qu'à tomber au moindre signe d'agressivité.
Baudouin a préféré ne plus intervenir et est resté au dehors avec Helena et Gaston de Carvallo.
Les hommes, désoeuvrés, se regroupent par petites bandes qui se clairsèment dans les bois alentours. On monte des tentes sans grande conviction avec l'idée qu'on partira bientôt.
Le burgeister est un petit homme rondouillard et rougeaud. Il invite les deux hommes à le suivre dans la pièce de son château qui semble la plus confortable. Il veut apparemment faire bonne impression.
En passant devant, les "invités" jettent un oeil sur les courtines, vues de l'intérieur. Les soldats sont bien armées de casques et de piques , mais le dessous de leur tenue tranche curieusement avec le haut.
Le burgeister répond à vos questions sans détour.
La citadelle est occupée par des rebelles. Ils ne sont pas nombreux
Oui l'armée du magnat de Pomorze n'est pas loin. C’est un rebelle lui aussi, mais il n'a pas de raison de s'en prendre à des diplomates et il a d’autres chats à fouetter. Le burgeister ne craint pas de voir venir l'armée ici, c’est bien trop au nord et c'est au Sud que tout se passe.
Il faudrait que les plénipotentiaires d'Okord aillent vers le Sud s'ils veulent rencontrer un seigneur capable de représenter l'Osterlich. Le prince Wladimir serait leur interlocuteur privilégié. Il est justement en manoeuvres dans la région. Vers le Sud-Est.
Les espions sont de retour.
Ils n’ont pas vu d‘armée. Seulement des petits groupes de chevaliers accompagnés par une poignée de lanciers et d’archers. Tous se dirigent vers le Sud-Est. Ce sont des Strolatz et ils ont des blasons curieux en plus du triskel, mais bien malin qui peut dire dans quel camp ils sont.
Comme le Burgmeister semblait bien disposé à leur égard, et même un peu impressionné, Whity pris le parti de pousser encore leur avantage :
"Nous vous remercions pour votre accueil et vos conseils. Soyez sûr que votre nom sera associé à ceux des pionniers de la réconciliation entre Osterlich et Okord. A ce propos, auriez-vous l'extrême obligeance de nous fournir une lettre de recommandation pour votre suzerain ? Son fief se trouve t-il sur notre route ? Peut-être pourrons-nous y faire étape pour nous ravitailler."
S'il obtenait ce papier, il le ferait examiner par Baudouin pour être sûr qu'il ne contienne pas quelque tricherie.
Après leur entretien Whity et Leandro regagnèrent rapidement le camp dressé par leurs compagnons et leurs rapportèrent fidèlement les propos échangés lors de l'entrevue. Après une brève consultation, il fut convenu que la troupe poursuivrai vers le Sud-Est dans l'idée de rencontrer ce Prince Wladimir.
Whity prit le temps d'envoyer un pigeon à son seigneur pour lui faire part de l'avancée de leur expédition, puis dépêcha à nouveau un espion porteur d'un drapeau blanc au devant d'eux pour avertir le prince de leur arrivée.
Dernière modification par Jah (2016-02-04 20:17:56)
Expédition Sud départ de Fort Kerlann (Jah, Zyakan, François, Andior, Ultan)
troupe Jah = 10 cavaliers, 45 archers, 20 espions
troupe Zyakan = 50 chevaliers, 50 cavaliers, 48 espions
troupe François = 10 chevaliers, 10 cavaliers, 10 archers, 10 espions
troupe Andior = 5 chevaliers, 5 cavaliers, 5 espions
troupe Ultan = 20 chevaliers, 5 cavaliers, 10 lanciers, 16 fantassins, 10 archers, 24 arbalétriers
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Ils se mirent donc en route avec l'intention de rejoindre le prince Wladimir. Mais il n'était pas question d'aller se perdre en forêt. Forts de leur lettre de recommandation, les explorateurs s'enfoncèrent crânement plein Sud sur la route principale en une longue colonne. Ils avaient placés quelques espions en avant-garde et sur les flancs mais cette précaution était surtout destinée à ne pas se laisser surprendre par des rencontres inopportunes plutôt que de les éviter.
Car en vérité, ils croisèrent la route d'un certain nombre de petits groupes de Chevaliers Strolatz, équipés et armés en guerre.
Les hommes ont naturellement l'instinct grégaire, mais les militaires le cultivent à l'extrême.
Les groupes de Strolatz, voyant cette grande colonne allant dans leur direction, s'y accolèrent le plus naturellement du monde sans même demander aux hommes de tête quelle était leur destination. Il y avait tant d'écus différents que bien malin qui aurait pu distinguer un étranger dans le tas, d'autant que Baudouin le prudent qui chevauchait en tête, avait décidé d'arborer le triskell à têtes de dragon pour le cas ou les évènements n'auraient pas tourné en faveur de la troupe.
Le rythme était celui des hommes à pied, mais les lieues s’enchainaient et avec elles les rencontres. Si bien que vers la fin de la journée, la troupe avait triplée.
Quand la nuit vint, il fallut s’arrêter pour dresser le campement. Leandro et Whitty redoutaient ce moment où les soldats, fatigués se mêlent autour des feux pour se restaurer et bavarder. Mais, si c’est bien ce qui se passa, les hommes restèrent entre copains et ne se mélangèrent pas. Les troupes avançaient de concert mais restaient indépendantes et sous le commandement de leur chefs qui ne voyaient pas l’intérêt de parler aux autres. Tout juste s’ils ne s’ignoraient pas et ce n’est que de loin qu’ils se faisaient signe.
Pendant la nuit, d’autres troupes, attirées par les feux se joignirent au campement.
Quand le soleil se leva et qu’ils reprirent la route, la colonne comptait plus de mille hommes.
Comme la veille, elle agrégea de petites troupes et c’est comme si tout ce qui restait de soldat dans la région se retrouvait dans ce flot humain qui avançait vers le Sud-Est. Puisque ces gens venaient de tous les châteaux environnants, il semblait exclu qu'ils fussent des partisans de Wladimir. Baudouin n'avait pas encore osé prendre langue avec leurs compagnons de route de peur qu'ils ne soient découverts, mais il avait le sentiment qu'ils étaient dans l'autre camp.
Trois jours après leur colonne croisait celle beaucoup plus importante du magnat de Pomorze et s'y intégrait.
Le doute n'était plus permis.
Ils allaient bien à la rencontre de Wladimir, mais avec les ennemis intimes du prince.
Baudoin sentait bien que ses acolytes comprenaient de moins en moins ce qu'il se passait. A vrai dire, même lui, qui était pourtant natif d'Österlicht et avait une vague connaissance des blasons de la région, n'avait pas vraiment compris lorsque les premiers petits groupes de Strolatz les avaient rejoint sans poser de questions. Il était d'abord resté très méfiant lorsque les premiers groupes s'étaient amassés autour d'eux, mais n'avait plus eu de doute lorsqu'ils avaient rejoint les rangs du Magnat de Pomorze : les Österlichois avaient réellement d'autres chats à fouetter que la petite troupe d'Okordiens qui avait menacé la forteresse frontalière. Ils s'étaient bien fait avoir.
A vue d'oeil, Baudoin estimait leur troupe entre 5000 et 10000 hommes. Pas assez pour s'en prendre à un prince, mais cela commençait à être très conséquent...
Quoi qu'il en soit, Baudoin ignorait leur destination. Ils semblaient partir en direction du Prince Wladimir, mais peut-être qu'un seigneur rebelle plus puissant que le Magnat de Pomorze était leur véritable destination... Le seul moyen de le savoir était de se renseigner, mais comment faire?
Il informa discrètement ses camarades qu'ils étaient dans les rangs de rebelles et qu'aussi loin qu'il s'en souvienne, le Magnat de Pomorze n'avait jamais été dans les petits papiers de Wladimir. Il y avait tout à parier que Wladimir était loyal au Roi d'Österlicht, et que s'ils restaient dans ces rangs sans broncher, ils se retrouveraient au beau milieu d'une bataille dont ils ne connaissaient ni les tenants, ni les aboutissants. Et en fonction du résultat de celle-ci, il pourrait être très délicat de découvrir des Okordiens dans le camp des rebelles.
Les chefs d'expédition okordiens attendirent le soir suivant, et se réunirent pour parler de la marche à suivre, en prenant bien garde de ne pas être écoutés.
Les lueurs des feux de camp, l'odeur de la viande séchée, les rires gras autour des foyers... Leandro aurait été comme un poisson dans l'eau si ça avait été en Okord. Là, il se sentait juste mal à l'aise. Il entra dans la tente où l'attendaient ses pairs, et prit la parole d'un ton désabusé.
-Si j'ai bien compris la panade dans laquelle on s'est mis, on a le choix entre jouer la chair à saucisses dans ce qui s'annonce comme une énorme boucherie, essayer d'expliquer qu'on y est pour rien, avec la *hum* chance qu'on a eu jusqu'à présent, ou se tirer discrètement en prenant le risque de passer pour des déserteurs et de se faire trouer la peau. Franchement, je sais pas ce qui vaut le mieux.
Les jours passaient, et la colonne grossissait. Lors des pauses, Whity notait consciencieusement dans un carnet les mots osterlichois qu'il devinait lorsque les soldats s'exprimaient, et il s'amusait du répertoire fleurit qu'il se constituait. Il dessinait également sur ses feuillets les blasons de chaque troupe qui les rejoignait. A la dernière colline qu'ils avaient dépassé, il avait compté environ 8500 hommes dans leur groupe.
Durant les longues heures de marche qui les menaient toujours plus loin vers le sud-est, le jeune commandant s'était pris à rêver : Dans ses divagations, son esprit l'imaginait livrant des informations décisives à Wladimir, ce qui permettait au prince d'écraser la rébellion, de stabiliser le royaume, et de renouer des liens pacifiques et fructueux avec Okord. Les soldats okordiens étaient alors accueillis en héros, et des terres à la frontière du Sudord leur étaient octroyées en témoignage de reconnaissance. Mais çà, c'était un monde imaginaire dont il se garda bien de faire part à ses pairs.
En réalité, Léandro avait très bien résumé leurs options. Et Whity plaidait clairement pour celle qui les voyait déguerpir :
« Il semble plus sage de filer d'ici. Si nous restons, nous serons forcément découvert tôt ou tard, ou au mieux pris dans la mêlée, et dans un cas comme dans l'autre nous y passerons tous. Pour l'instant, les strolatzs ne songent qu'à rejoindre leur ost : Ils ont autre chose à faire que de poursuivre une poignée de déserteurs, mais chaque jour qui passe rendra l'entreprise plus périlleuse. Ce soir, nous sommes juste au bord du campement, profitons en pour nous esquiver discrètement ! Ce sera peut-être la dernière chance d'organiser une escapade. Ensuite nous pourrons suivre le mouvement de loin, en longeant la forêt, et choisir que faire le moment venu. Mais pour l'instant, sortons de ce nid de frelons pendant qu'il en est encore temps ! »
Whity savait que son idée emporterait surement l'adhésion de Baudouin. Il espérait simplement que les autres n'étaient pas assez fous pour risquer la peau de leurs hommes inutilement. En vérité, son plan était déjà arrêté : Si les autres capitaines choisissaient de continuer, il fausserait compagnie à cette armée seul avec sa troupe.
Baudoin regarda Whity d'un oeil sombre.
"En tout temps, les déserteurs sont traités comme la pire des vermines en Österlicht, un peu comme en Okord, de toute façon. Si quelqu'un remarque notre absence, nous serons recherchés dans tout le pays et ne reviendrons jamais en Okord.
Demain matin, nous devrions traîner pour essayer de rejoindre l'arrière-garde, et rester en retrait lors d'éventuels combats.
Gaston de Carvallo répondit à Whity:
"Je suis d'accord avec vous. Par contre même si nous ne sommes pas nombreux, tous réunis nous allons attirer l'attention. Mais tentons le diable par groupe de 20. Faisons mine de partir à la chasse, à la corvée d'eau ou que sais je de chercher les latrines. C'est en tout cas ce que je compte faire mes amis. Pour enfin retourner directement en Okord sauf si nous pouvons croiser le prince avant. "
Puis se tournant vers Beaudoin:
"Je n'aime guère cette idée, car il n'y aura pas à tarder avant qu'un pseudo général nous envoi au casse pipe. Nous portons tous les armoiries d'okord. Peut être sont ils trop occupés pour le moment mais forcément leurs regards et leur intérêt va tomber sur nous."
Les armoiries d'Okord?
Baudoin eût un sourire amusé.
Depuis que nous avons quitté le burgmeister, j'arbore le Triskel à tête de dragon des Strolatz, en plus des couleurs de mon souverain. Nos camarades nous prendront pour des Österlichois du coin tant que vous ne vous faites pas remarquer. Et mon Österlichois est parfait, donc je saurais nous sortir d'un faux pas, si besoin.
Je ne vous empêcherai pas de partir, mais je ne vous suivrai pas. Il faut que je puisse donner plus de précisions à Andior sur les combats en cours.
Baudoin posa son regard sur ses camarades, un à un.
Gaston et Whity vont donc tenter de quitter ce convoi... Et personnellement, je n'en ferai rien.
Qu'en est-il de vous autres, Leandro? Helena?
"Et bien, se dit Whity, il prend de l'assurance le sieur Baudouin..." Et pendant qu'Héléna méditait sa décision, Whity convint d'un plan d'évasion avec Gaston :
Ils s'en iraient par petits groupes à l'heure où les soldats regagneraient leur tente, à plusieurs minutes d'intervalle, sous le prétexte d'être de corvée de latrines. Ils convinrent de se retrouver à bonne distance de la colonne, prêt de l'orée de la forêt, où ils n'auraient aucun mal à se cacher si besoin, ni à percevoir ensuite le mouvement de l'armée grâce à la poussière que la marche soulevait.
Expédition Sud départ de Fort Kerlann (Jah, Zyakan, François, Andior, Ultan)
troupe Jah = 10 cavaliers, 45 archers, 20 espions
troupe Zyakan = 50 chevaliers, 50 cavaliers, 48 espions
troupe François = 10 chevaliers, 10 cavaliers, 10 archers, 10 espions
troupe Andior = 5 chevaliers, 5 cavaliers, 5 espions
troupe Ultan = 20 chevaliers, 5 cavaliers, 10 lanciers, 16 fantassins, 10 archers, 24 arbalétriers
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Whity et Carvallo
Les hommes mettent en oeuvre la stratégie de leur chef. Ils partent vers les bois. Les archers de Whity n'ont aucun mal pour se faire passer pour des corvées. Ceux de Carvallo non plus. Les espions préfèrent partir un à un. Un groupe de cavaliers est plus repérable. Et puis, ils ont une certaine habitude à passer inaperçu. Comme ils ne sont pas armés, ils passent pour des estafettes chargées de missives et dépêchées vers les châteaux environnants.
Par contre pour les chevaliers et les cavaliers, la manoeuvre est plus délicate. Difficile de prétendre aller à une corvée quand on est chevalier, qui plus est quand on y va avec son destrier, ses armes et ses bagages.
Ils attendent la nuit en espérant que les soldats regagnent leurs tentes, mais la plupart d'entre eux n'en ont pas et dorment à la belle étoile. Et puis il y a des sentinelles.
Heureusement Ils peuvent compter sur l'aide de leurs compagnons d'expédition. Les Okordiens ont établi leur campement à la lisière de l'armée et contrôlent un espace d'environ soixante-dix pas. Ils ont mis des sentinelles bien en évidence et ont allumés de beaux feux. Les cavaliers de Whity et de Carvallo peuvent quitter le campement en toute discrétion en passant derrière la centaine de chevaux des hommes de Leandro, parqués dans un enclos de fortune.
Ils rejoignent leurs archers et leurs espions dans les bois et s'y enfoncent.
Le lendemain, ils peuvent voir partir l'armée et la suivre à bonne distance.
Helena de Toward, Baudouin, Leandro
Après avoir aidé leurs compagnons à quitter, pendant la nuit, la colonne de l'armée de Pomorze, les Hommes d'Hélena, de Baudouin et de Leandro plient bagage le lendemain et continuent à suivre le flot de soldats.
Ils sont au milieu de la colonne.
Baudouin est assez confiant. Il aurait préféré l'arrière-garde mais il n'est pas question de ralentir et de se faire doubler sans attirer l'attention.
A la fin de la journée ils ont rejoint un fleuve. Depuis le temps qu'ils avancent avec l'armée, ils ont traversé une plaine immense et plate comme la main. Jusque là il y avait des forêts offrant de belle cachettes mais maintenant c'est une steppe qui s'ouvre devant eux. et loin dans le fond ils distinguent une colline sur laquelle se découpe ce qui ressemble furieusement à une construction humaine.
Baudouin va au renseignement. Il se balade dans le bivouac et avise un groupe de Strolatz en pleine discussion. Il est resté prudemment dans l'ombre de peur qu'on le reconnaisse, mais finalement s'avance crânement et s'assoit parmi eux, à coté du feu.
Comme on le regarde un peu de travers, il leur dit simplement : Bonsoir camarades, je suis de Schlumpf!
Comme si cela suffisait, les autres repartent dans leur discussion sans plus faire attention à lui.
Baudouin se contente d'écouter. Ils sont arrivé à la Schlagensee. C'est un fleuve mais qui fait partie du delta de la Griffe de l'Ours et la construction lointaine est la forteresse de Klotzen que les troupes de Wladimir assiègent.
Demain ils seront au contact de l'ennemi.
Il semble que la stratégie consiste à éviter la bataille et à assiéger les assiégeants en coupant leurs ravitaillement.
L'armée de Pomorze compterait 5000 hommes contre environ le double à Wladimir.
Certains pensent qu'ils harcèleront les convois en refusant tout affrontement d'envergure pour forcer Wladimir à lever le siège et à repartir vers le Nord. D'autres sont persuadés qu'ils doivent au contraire interdire la route du Nord à Wladimir en prévision de l'arrivée de l'armée du duc Wilhelm qui se forme plus à l'Ouest. Ils pourraient ainsi écraser Wladimir et passer le delta pour rejoindre Baudouin.
Mais les avis sont partagés au sujet de cet Ost du duc Wilhelm. Ce ne serait qu'un ramassis de paysans mal armés et de milices bourgeoises.
Whity était très satisfait de constater qu'aucun de ses hommes ne s'était envolé. Ce n'était pas tant la poursuite des osterlichois qu'il avait craint que les désertion au sein de ses propres troupes. Celà faisait déjà un certain temps qu'ils évoluaient en terre hostile, et à vrai dire, il ne s'était pas encore passé grand chose. Celà pouvait rendre certains hommes nerveux et leur donner envie de rentrer en Okord. En vérité, Whity lui-même y avait songé, avant de balayer cette idée en se remémorant l'importance de sa mission. Il prit le temps d'envoyer un nouveau pigeon à son suzerain pour lui conter les derniers évènements, et lui faire part des informations récoltées sur le pays, puis il s'adressa à ses soldats :
"Messieurs, bravo à tous ! Vous vous êtes tous sortis brillamment de ce bourbier. Je suis fier de vous, et je suis sûr que le vicomte Jah est fier de vous ! Vous voyez cette colline là bas, au loin ? Quelque chose me dit que c'est là que se terminera la marche : La colonne y va tout droit ! Alors aujourd'hui viens l'heure du choix : Vous pouvez choisir de rentrer en Okord, ou de terminer notre mission. Je sais que vos foyers et vos familles vous manquent autant qu'à moi, et que les repas de campagnes ne sont pas aussi savoureux que les banquets de Chantreville. Je sais que les couchages sont moins confortables en Osterlich qu'en Okord. Mais je sais aussi que vous êtes tous de braves soldats, et que je n'échangerai aucun d'entre vous contre les meilleurs gardes royaux ! Alors, si certains d'entre vous souhaitent retourner en Sudord, je ne vous en empêcherai pas.
Les autres : Vous connaissez les risques. Même hors de cette colonne, il est probable que nous y passions tous. Il est possible aussi de se couvrir d'honneur ! Nous avons pour mission d'explorer osterlich aussi loin que possible, et j'entends bien aller au bout de cette foutue terre ! Et s'il y a moyen de réaliser quelque exploit, je compte bien profiter de mon heure de gloire ! Il reste quelques heures avant l'aube. Messieurs, faîtes votre choix. Que tous ceux qui sont avec moi se tiennent prêt au lever du soleil."
Et Whity s'était endormi en laissant les soldats à leur réflexion silencieuse. Il avait mal dormi, d'un sommeil sans rêves. Au premières lueurs, il était déjà debout depuis un long moment. Mais lorsque le soleil apparu au dessus de l'horizon, ses hommes étaient prêts, et pas un ne manquait à l'appel. Il sourit, et la troupe reprit sa marche. Pour que l'expédition explore le plus de terrain possible, Whity choisit de remonter vers le Nord en longeant le Schlagensee.
Dernière modification par Jah (2016-02-23 20:52:19)
Ils étaient dans une sacrée merde. Ils étaient deux fois moins nombreux que leurs adversaires, et seraient sans doute bien moins organisés, étant donné que leurs armées provenaient de très nombreux seigneurs. Baudoin était incapable de dire s'il y avait un noble de rang dans leur armée, tellement c'était le bordel.
Ca ressemblait plus à un rassemblement de petites armées du coin qu'autre chose. Bon, ils étaient 5000, donc on pouvait appeler ça un gros rassemblement, mais avaient-ils réellement leurs chances? La plupart des soldats pensaient qu'il n'y aurait pas d'assaut frontal...
Helena, Leandro, et Baudoin se réunirent, comme la veille, le soir même. La bataille aurait lieu le lendemain, alors il fallait qu'ils prennent une décision.
En revanche, pour ce qui était de la bataille... Il se chiait littéralement dessus. Il enviait leurs compères qui s'étaient enfui, maintenant qu'il savait qu'ils avaient réussi leur coup. Et les voilà eux, au milieu d'une armée, avec plus d'une chance sur deux de se faire décimer.
Il résuma la situation à ses deux compères qui restèrent un moment silencieux. Puis il posa la question fatidique.
"Bon, maintenant, on fait quoi?"
Dernière modification par Andior (2016-02-23 16:03:33)
Leandro avait également fait partir trois espions vers le Nord, séparément, et avec trois chevaux chacun pour ne pas avoir à s'arrêter. Ils avaient ordre de rentrer au pays le plus vite possible pour faire leur rapport. Ça serait toujours ça de pris pour le Comte, en cas d'échec de leur part, ou de mort violente.
-J'ai entendu parler de harcèlement de convois... C'est sans doute l'option la moins risquée pour nous. Pour les hommes à cheval, du moins. Les autres devront s'arranger pour rester en arrière, ou bien au milieu de la masse.
Il comptait désormais neuf fantassins mal équipés dans ses propres effectifs. Il allait tâcher de ne pas les laisser sur le carreau.
Expédition Sud départ de Fort Kerlann (Jah, Zyakan, François, Andior, Ultan)
troupe Jah = 10 cavaliers, 45 archers, 20 espions
troupe Zyakan = 50 chevaliers, 50 cavaliers, 48 espions
troupe François = 10 chevaliers, 10 cavaliers, 10 archers, 10 espions
troupe Andior = 5 chevaliers, 5 cavaliers, 5 espions
troupe Ultan = 20 chevaliers, 5 cavaliers, 10 lanciers, 16 fantassins, 10 archers, 24 arbalétriers
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Whity et Carvallo
Les troupes de Whity et carvallo regagnent Okord avec le sentiment du devoir accompli.
Helena de Toward, Baudouin, Leandro
Les trois espions de Leandro regagnent Okord et font leur rapport.
Les autres s'impliquent dans la guerre. Les chevaliers et cavaliers de Leandro interceptent tout ce qu'ils trouvent qui ressemblent à des convois de ravitaillement.
Baudouin reste avec le gros de l'armée mais choisit de ne pas se mettre en première ligne.
La troupe d'Helena de Toward a moins de chance. Les femmes combattantes n'existent pas en Osterlich. Elles ne passent pas inaperçu. Abandonnées par les cavaliers elles sont obligées de marcher avec l'ost et finissent par se faire remarquer. Comme aucune ne parle la langue on les prend pour des auxiliaires et à ce titre elles sont placées en première ligne.
La bataille est imminente.
Wladimir a vu l'armée du Magnat de Pomorze arriver par l'Ouest. Quand ses convois se font attaquer il décide de se retourner contre lui.
Dans la bataille pour faire sauter le verrou qui l'étouffe et lui coupe la route du nord, elles meurent toutes bravement sans avoir compris pour qui elles se battaient.
La bataille est violente et dure plusieurs heures. La mort du magnat de Pomorze déclenche la débandade de ses troupes. Des combats erratiques se poursuivent jusque tard dans le nuit.
Baudouin a décampé avec ses hommes avant la déroute.
Leandro, quand il s'aperçoit que l'armée du magnat de Pomorze est vaincue et se replie en désordre, décide lui aussi de piquer au nord pour rejoindre Okord. Il est malheureusement obligé de laisser ses piétons à leur sort.
Ultan perd la totalité de ses troupes
Zyakan perd 9 fantassins ex-cavaliers sans doute prisonniers.