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#1 2025-11-10 22:27:23

Ludvik Czerwony
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Messages : 490

[RP participatif] La quête du pied de Saint Adelmot.

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LA QUÊTE DU PIED DE SAINT ADELMOT
Cherche équipe compétente pour mission délicate

Je suis Ludvik Czerwony, marchand établi à Port-du-Récif.

LA SITUATION :
Un coffret que je devais livrer à mes clients n'est jamais arrivé à destination. Les transporteurs à qui je l'avais confié semblent avoir disparu quelque part sur le Grand Canal. Je soupçonne un naufrage, mais je manque d'informations.

CE QUE JE CHERCHE :
Une équipe pour m'aider à retrouver ce coffret. L'affaire nécessitera probablement de l'enquête, de la navigation, et de la détermination.

LA RÉMUNÉRATION :
2.000 pièces d'or à l'engagement
3.000 pièces d'or pour des informations solides
100.000 pièces d'or si vous me rapportez le coffret intact

POUR VOUS PRÉSENTER :
Place du marché de Port-du-Récif, près de l'étal des herboristes, entre None et Vêpres.
Manteau brun, chapeau à large bord.

Ludvik Czerwony
Marchand
Port-du-Récif
Domaine de la Siostry Vespasia

⚓  SUIVI D'AVENTURE  ⚓

┌─── ÉTAPES DE LA QUÊTE ───┐

Étape 1 : Rencontre avec Ludvik Czerwony
Étape 2 : REncontre avec Guter, l'un des frères Chouaki.
Étape 2 :

┌─── OBJECTIFS ACTUELS ───┐

- Se rendre à la Taverne de la Moulinière
- Obtenir des informations sur les frères Chouaki
- Découvrir la route empruntée par leur barge
- Localiser le coffret

┌─ TRÉSORERIE ET EQUIPEMENT  ─┐

Or disponible :
Matériel spécifique à l'aventure :

┌─── PERSONNAGES JOUEURS ───┐

Maelis “Trois-Cordes” du Baswen - Joué par @K-lean
  État : Actif
  Compétences : perception (+2), agilité (+2)
  Objectif personnel : Toujours en jeu

Genseric - Joué par @Bosco84
  État : Actif
  Compétences : perception (+2), chance (+2)
  Objectif personnel : Toujours en jeu

Enguérand Trévignac - Joué par @Max
  État : Actif
  Compétences : perception (+2), charisme (+2)
  Objectif personnel : Toujours en jeu

Otto de Lorch - Joué par @Ferdinand
  État : Actif
  Compétences : volonté (+2), endurance (+2)
  Objectif personnel : Toujours en jeu

Gadelon & Jéboulet - Joué par @Ixarys
  État : Actif bien qu'un peu sonné pour Gadelon
  Compétences : endurance (+2), chance (+2)
  Objectif personnel : Toujours en jeu

Alaric - Joué par @Altéria
  État : Actif
  Compétences : force (+2), intelligence (+2)
  Objectif personnel : Toujours en jeu

Dernière modification par HernfeltMayer (2025-11-27 12:48:23)


Siostry Vespasia et toute sa clique, Aldric "Main-de-Sixte" Ravenswood, Amaury de Gavere, Le Denier, Maître Balthazar ou le Strolatz Wacław Kowalczyk.

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#2 2025-11-11 22:16:13

Ludvik Czerwony
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Re : [RP participatif] La quête du pied de Saint Adelmot.

Je remercie tous ceux qui ont répondu à mon annonce concernant la récupération du coffret.

Après avoir rencontré plusieurs personnes compétentes, j'ai constitué une équipe qui me semble... appropriée pour cette mission délicate.

Le groupe se réunira prochainement pour recevoir les détails complets et l'avance promise. Les démarches pourront commencer sans tarder.

À tous les autres candidats : votre intérêt était sincèrement apprécié. Si cette équipe devait... rencontrer des difficultés, je me permettrai de vous recontacter.

Que Podeszwa guide leurs pas sur le Grand Canal.

Ludvik


Siostry Vespasia et toute sa clique, Aldric "Main-de-Sixte" Ravenswood, Amaury de Gavere, Le Denier, Maître Balthazar ou le Strolatz Wacław Kowalczyk.

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#3 2025-11-12 00:14:20

Ludvik Czerwony
Inscription : 2023-07-28
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Re : [RP participatif] La quête du pied de Saint Adelmot.

MÉMO - JEU DE RÔLE

CRÉATION DE PERSONNAGE

Choix du personnage
Les joueurs peuvent :
Créer un personnage original adapté à l'univers d'Okord (noble, marchand, prêtre, mercenaire, artisan, etc.)
ou Incarner un de vos personnages existant (attention : risque de mort définitive !)

Chaque joueur définit librement :
• L'apparence physique et l'âge
• L'histoire personnelle et les motivations, ou pas
• La psychologie et les traits de caractère, ou pas
• L'allégeance religieuse, ou pas (Podeszwa, Yggnir, Anciens Dieux)
• L'origine géographique, ou pas (Okord, Osterlich, Baswen, etc.)
ou pas car découvrir les choses en jeu, c'est sympa aussi !

Système de caractéristiques
Choisissez 2 caractéristiques principales (bonus +2 aux jets de dés) parmi :

Force : "ex : Je tente de briser la porte d'un coup d'épaule"
Agilité : "ex : J'essaie d'esquiver la lame du garde"
Intelligence : "ex : Je cherche à déchiffrer ces runes anciennes"
Charisme : "ex : Je tente de convaincre le seigneur de ma loyauté"
Perception : "ex : J'observe discrètement les alentours pour repérer une embuscade"
Volonté : "ex : Je résiste à la tentation de fuir face au danger"
Chance : "ex : Je fouille les décombres en espérant trouver quelque chose d'utile"
Endurance : "ex : Je continue ma route malgré l'épuisement et le froid"

Un tchat HRP (Hors Role-Play) est disponible pour coordonner vos actions, vos choix de persos... ou comploter dans l'ombre !

FONCTIONNEMENT DU JEU

Le système Forum + Messages Privés

Sur le forum principal :
• Le MJ décrit les situations, environnements et PNJ
• Les joueurs postent leurs actions visibles (dialogues, déplacements, interactions sociales)
• Le MJ révèle les résultats publics des actions

Par message privé au MJ :
• Les actions secrètes (vol, espionnage, attaque surprise,...)
• Les préparatifs cachés (empoisonner une lame, préparer une embuscade,...)
• Les questions sur l'environnement ou les PNJ non évidentes pour les autres

Résolution des actions

Les jets de dés (D6) sont effectués par le MJ selon :
1 : Échec critique
2-3 : Échec simple
4-5 : Réussite partielle
6 : Réussite critique
+2 si caractéristique principale applicable
+/-1 selon les circonstances (équipement, environnement, roleplay)

EXEMPLE DE JEU

MJ (forum) : L'auberge "Au Sanglier Borgne" résonne de rires gras. Une odeur de ragoût douteux flotte dans l'air enfumé. Trois Strolatz en armure boivent dans un coin, tandis qu'un marchand nerveux compte ses pièces près de la cheminée.
Joueur 1 (forum) : Aldwin entre discrètement et s'installe à une table près de la sortie, commandant une chope de bière.
Joueur 2 (MP) : Je voudrais pickpocket le marchand en passant près de lui
MJ : Jet d'Agilité : D6+2 (caractéristique) -1 (cible attentive) = 4. Réussite partielle
MJ (forum) : Le marchand sursaute soudain et plaque sa main sur sa bourse : "Hé là ! Garde tes distances, maraud !"
Joueur 2 (forum) : "Mes excuses, messire, j'ai trébuché. Cette bière d'orge est plus forte que prévu !" Je m'incline maladroitement et vais m'asseoir.
Joueur 3 (forum) : J'observe la scène depuis l'entrée. Ces Strolatz m'intéressent. Je m'approche de leur table : "Bonsoir, frères de Podeszwa. Puis-je me joindre à vous ?"
MJ : Jet de Charisme pour l'approche : D6+2 = 7. Succès majeur !
MJ (forum) : Le plus âgé des Strolatz, une cicatrice barrant son front, te dévisage puis sourit : "Un frère dans la foi est toujours bienvenu. Assieds-toi et partage notre pichet. Nous parlions justement des troubles à la frontière..."

CONSEILS AUX JOUEURS

Immersion : Respectez l'ambiance médiévale d'Okord dans vos descriptions
Interaction : N'hésitez pas à créer des liens (ou des conflits) entre personnages
Surprise : Utilisez les MP pour des actions secrètes qui surprendront les autres
Narration : Enrichissez vos posts de détails sur les pensées et émotions de votre personnage et n'hésitez pas à MP le MJ pour demander des détails
Équilibre : Évitez le syndrome du "grosbill" - votre personnage a des faiblesses, c'est ce qui le rend intéressant ! Les échecs créent souvent les meilleures histoires. Il n'y a pas de super-héros. Sauf moi bien sûr
Collaboration : Le JdR est un jeu collectif, pas une compétition. Laissez de la place aux autres joueurs pour briller

Que Podeszwa guide vos pas dans cette aventure !


Siostry Vespasia et toute sa clique, Aldric "Main-de-Sixte" Ravenswood, Amaury de Gavere, Le Denier, Maître Balthazar ou le Strolatz Wacław Kowalczyk.

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#4 2025-11-12 07:25:38

Kap Hital
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Messages : 1 771

Re : [RP participatif] La quête du pied de Saint Adelmot.

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Maelis “Trois-Cordes” du Baswen

Apparence :
Jeune femme d’une trentaine d’années, fine et athlétique, la peau hâlée par le vent marin. Ses cheveux sont tressés en trois mèches épaisses (d’où son surnom), souvent couvertes d’un foulard rouge. Un manteau de cuir sombre usé par le sel, une dague à la ceinture et un petit carnet toujours dans la poche.

Origine :
Baswen, un des ports du Sud réputé pour ses chantiers navals et ses contrebandiers. Enfant d’un charpentier de navire, elle a grandi parmi les marins, les dockers et les conteurs d’ivrognes. A appris très tôt à grimper dans les haubans, à négocier un prix et à flairer les ennuis.

Religieuse :
Aucune fixe, mais elle glisse parfois une prière à Podeswa, “juste au cas où”.

Caractère :
Pragmatique, curieuse, un peu moqueuse. Elle n’aime pas l’autorité mais respecte ceux qui savent ce qu’ils font. Très loyale envers ceux qu’elle estime, mais menteuse habile quand il le faut. Ne croit pas trop à la noblesse d’âme : “on fait ce qu’on peut avec la mer qu’on a”.

Motivation :
Elle a récemment perdu son navire et son équipage dans une affaire louche avec des douaniers d’Osterlich. En rejoignant la quête du coffret perdu, elle espère retrouver des indices sur ce trafic — et gagner assez d’or pour racheter une coque.

Caractéristiques principales :
Perception (+2) : Habituée à repérer le moindre signe de tempête ou de danger en mer, cette perception peut être aussi efficace sur terre.
Agilité (+2) : Parfaite pour grimper, esquiver une patrouille dans une rue sombre, ou manier la dague dans un couloir étroit.

Compétences et atouts :
Sait naviguer, nager, faire des nœuds, réparer une voile.
Douée en filature et en négociation discrète.
Bonne mémoire auditive (se souvient des conversations qu’elle “n’écoutait pas”).

Intérêt pour le groupe :
Elle serait la “main de terrain” de l’équipe : celle qui monte sur les toits, observe les lieux, ou mène les discussions avec les marins. Elle peut être celle qu’on envoie “jeter un œil avant d’y aller”.


—————

Le vent du grand canal s’engouffrait entre les mâts, charriant l’odeur âcre du poisson et du sel. Les cris des mouettes couvraient à peine le fracas des caisses qu’on déchargeait sur les quais.
Maelis “Trois-Cordes” remonta son foulard, plissa les yeux contre le soleil de Port-du-Récif, et prit une grande inspiration.
Ça sentait le travail, la sueur… et les ennuis des grands ports.
Elle s’avança d’un pas souple, la main posée sur la lanière de sa besace. Une voix rocailleuse l’interpella.
— Hé, toi ! Belle journée pour accoster, hein ? lança un marin, la peau tannée comme du cuir.
Maelis esquissa un sourire et répondit de sa voix taillée par la méfiance et les mauvaises rencontres
— Belle journée, si on n’a rien à cacher. Toi, tu sembles transpirer la cargaison non déclarée.
L’homme éclata d’un rire éraillé.
— T’as l’œil vif pour une étrangère. Tu cherches quelque chose ?
— Ouais, un certain Ludvik Czerwony. Marchand de Port-du-Récif. On dit qu’il recrute des bras et des cerveaux.
Le marin hocha la tête vers la ville, où s’étendait un dédale de toits rouges et de ruelles pavées.
— Passe la jetée, prends la rue des Tanneurs. Tu tomberas sur la place du Marché. Il y tient souvent boutique ou boit un coup au Filet d’Or.
Maelis le remercia d’un signe, sans ralentir. Les pavés cliquetaient sous ses bottes, son ombre glissant entre les étals de poisson et les sacs de grain.
Un marchand, le nez enfoui dans ses registres, leva les yeux en la voyant approcher.
— Vous cherchez quelqu’un, mademoiselle ?
— Un homme du nom de Czerwony. On dit qu’il perd ses coffrets plus vite que les rats perdent leur queue.
Le marchand renifla, amusé.
— Par là, à droite. Vous ne pouvez pas le manquer. Il parle fort, paie bien, et il embauche en ce moment.
Maelis hocha la tête.
Le vent lui tira un sourire, un de ceux qu’elle n’offrait qu’aux jours où tout commençait à sentir l’aventure.
Elle ajusta la dague à sa ceinture, puis s’engouffra dans la foule.
Le marché grondait comme une mer prête à dévoiler ses secrets.


Lignée des Trofs, et autres successeurs

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#5 2025-11-12 15:11:04

Theuderic
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Re : [RP participatif] La quête du pied de Saint Adelmot.

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Genseric

Origine : Inconnue (rumeurs d’un passé trouble dans les bas-fonds de Norbury ou d’une enfance errante entre les royaumes)

Allégeance : Aucune (méfiance envers les dieux, les seigneurs et même ses propres complices)

Apparence :
Petit, trapu, dos voûté comme s’il avait toujours vécu dans l’ombre.
Visage grêlé de cicatrices, nez cassé, sourire en coin révélant des dents jaunies.
Vêtements usés, tachés, toujours trop grands ou mal ajustés, comme volés à la hâte.
Regard fuyant, mains agiles et nerveuses.

Caractère :

Narquois : Parle avec ironie, aime jouer avec les mots et les attentes des autres.
Peu fiable : Promet tout, tient rarement parole, sauf si l’intérêt est immédiat.
Brigand : Vit de larcins, de combines et de petits trafics. N’a aucun scrupule, mais évite les meurtres inutiles.
Opportuniste : Change d’avis selon le vent, prêt à trahir si la récompense est assez juteuse.

Motivation dans la quête :
Envoyé par la Guilde Marchande de Norbury (qui le paie en pièces sonnantes), il s’intéresse au coffret pour son contenu mystérieux… ou pour le revendre au plus offrant. Il ne croit pas aux légendes, mais adore l’idée de duper ceux qui y croient.

Compétences :

Vol à la tire : Doigts d’or, capable de soustraire une bourse ou un objet sans que la victime ne s’en aperçoive.
Ruse : Maîtrise l’art du mensonge, des déguisements sommaires et des pièges improvisés.
Survie urbaine : Connaît les ruelles, les caches, les contacts louches dans toutes les villes.
Langues : Baragouine plusieurs dialectes, mais préfère le langage des gestes et des sous-entendus.

+2 Perception
+2 Chance

Équipement :

Un couteau rouillé (plus utile pour intimider que pour combattre).
Une corde, un crochet, quelques outils de crocheteur.
Toujours un peu de nourriture volée dans ses poches.

Citation typique :
« Moi, je crois qu’en ce monde, y’a que deux choses qui comptent : ce qu’on peut voler, et ce qu’on peut revendre. Le reste, c’est des histoires pour les naïfs. »


Terre de Norbury

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#6 2025-11-12 15:18:07

Genseric
Inscription : 2021-11-24
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Re : [RP participatif] La quête du pied de Saint Adelmot.

L’aube se lève à peine sur les quais de Port-du-Récif. L’air sent le sel, le poisson frais et la fumée des premiers feux de cuisine. Les cris des mouettes se mêlent aux appels des marchands qui installent leurs étals, tandis que les reflets dorés du soleil naissant dansent sur les eaux du Grand Canal.

Genseric émerge d’une ruelle étroite, là où les ombres des entrepôts cachent encore les regards indiscrets. Il s’arrête un instant, les mains enfoncées dans les poches de sa veste trouée, et observe la place du marché. Un sourire en coin lui tord la bouche : toujours le même cirque, partout où il y a des pièces à voler et des imbéciles à duper.

Il avance d’un pas traînard, feignant l’indifférence, mais ses yeux vifs balayent chaque détail :

Les gardes postés près du pont, trop occupés à discuter pour surveiller les pickpockets.
Les étals de fruits, de tissus, d’objets étranges ramenés par les navires.
Les groupes de marchands, certains en grande discussion, d’autres comptant leur monnaie avec avidité.
Les coins sombres, les appentis, les barques amarrées… autant de cachettes potentielles.

Soudain, un cri : « À l’aide, on m’a volé ! » Genseric ne bronche pas, mais son sourire s’élargit. Un amateur. Il se fond dans la foule, profitant de l’agitation pour glisser une main vers la bourse d’un bourgeois distrait. Un geste rapide, un regard en arrière pour s’assurer qu’on ne l’a pas vu… et hop, la pièce disparaît dans sa manche.

Il s’approche enfin du marchand, repéré grâce au manteau brun et au large chapeau. Genseric toussote, se redresse un peu, et lance d’une voix rauque :
« J’suis là pour la livraison… ou plutôt, pour la récupération. On m’a dit qu’y avait un coffret qui avait disparu. »


Terre de Norbury

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#7 2025-11-12 21:48:07

Otto de Lorch
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Re : [RP participatif] La quête du pied de Saint Adelmot.

Otto de Lorch – Frère des Batailles

Type: Moine-guérisseur itinérant, compagnon de route de Rainer
Ordre: Frères de Saint-Adalbert
Âge: 45 ans

L'homme derrière la bure

Grand, sec, le visage taillé à la serpe. Otto porte une barbe grisonnante. Une cicatrice ancienne barre son front, souvenir d'une vie qu'il n'a jamais vraiment quittée. Sous sa bure grossière se cache encore la cotte de mailles du soldat qu'il fut.

Ses mains racontent deux histoires : calleuses et tachées d'encre, elles écrivent des psaumes à la lueur des bougies. Mais le sang séché sous les ongles rappelle qu'elles pansent aussi les plaies, qu'elles creusent des tombes, qu'elles préparent les morts pour leur dernier voyage.

Autour de son cou pend un reliquaire d'argent abîmé. On dit qu'il contient un fragment d'os de martyr. Otto ne le confirme ni ne le dément.

Une foi de pierre et de silence

Otto parle peu. Il prie souvent. Quand il agit, c'est avec une lenteur qui pourrait passer pour de la nonchalance ou un doute perpétuel – mais ce serait mal le connaître. Chaque geste est pesé, chaque décision mûrie dans le silence de sa conscience.

Il regarde le monde avec une douceur troublante, celle d'un homme qui a vu tant de morts qu'il ne juge plus vraiment les vivants. Il observe, il comprend, il compatit – même quand il devrait condamner.

Pourquoi suit-il Rainer?

Voilà le paradoxe : Otto ne suit pas Rainer parce qu'il approuve ses actes. Il le suit parce qu'il croit encore possible de ramener même l'Ennemi du Seigneur vers la lumière. Il est son témoin, sa mauvaise conscience, parfois son seul confident.

Quand Rainer fait exécuter un prisonnier, Otto est celui qui l'enterre. Quand Rainer festoie, Otto veille à distance, les mains jointes.

Ce qui le hante

Il y a des années, Otto a combattu aux côtés d'un seigneur qui fit massacrer tout un village. Il n'a pas levé l'épée lui-même, mais il n'a rien fait pour l'arrêter. Cette culpabilité le ronge encore.

C'est pour cela qu'il a fui son monastère – emportant avec lui une relique dont il ne parle jamais. C'est pour cela qu'il s'est fait moine-errant. C'est pour cela qu'il observe le Mal sans détour : pour comprendre comment l'homme tombe, et peut-être, comment il peut se relever. Avec Rainer, il s'est imposé un défi de taille...

En pratique

Équipement notable:

  • Bure renforcée de mailles légères

  • Juste Mesure, son bâton ferré

  • Besace contenant un évangéliaire usé, des fioles de soin, un marteau pour briser les os des morts

  • Une bougie bénite qu'il garde précieusement mais n'a jamais allumée

Compétences principales:

  • Volonté de fer (résiste à la peur, la corruption, la douleur)

  • Endurance exceptionnelle

Sa devise: "Le fer guérit parfois la chair. Mais seule la lumière guérit ce qu'il y a dessous."

En jeu

Otto apporte à l'équipe ce qui manque souvent aux aventuriers : un ancrage moral dans un monde corrompu, des soins quand la bataille tourne mal, et une présence apaisante quand les tensions montent.

Mais attention – sa foi n'est pas naïve. Il a vu le pire de l'humanité. Si le devoir l'exige, il défendra les siens. Et son regard calme cache parfois un jugement silencieux qui peut mettre mal à l'aise même les plus endurcis.

Au port

Le brouillard montait du fleuve. Les quais sentaient le goudron, le poisson mort et cette odeur particulière que les marins appellent "le souffle de l'eau" – mélange de vase, de bois mouillé et de choses qu'il vaut mieux ne pas nommer.

Otto de Lorch était là depuis l'aube, debout près d'un bollard rongé par le sel. Sa bure sombre se confondait presque avec l'ombre des entrepôts. Seul son bâton ferré, Juste Mesure, plantée verticalement devant lui, le trahissait – on aurait dit un vieux mât de navire échoué, un peu pathétique.

Il ne bougeait pas.

Les dockers commençaient à s'agiter. Des caisses passaient de main en main. Un contremaître gueulait des ordres. Plus loin, près d'une barge à demi démontée, des hommes discutaient à voix basse en lançant des regards nerveux vers le fleuve.

Otto s'était rendu ici sur demande de Rainer. Non par obéissance – jamais par obéissance – mais parce que quelque chose dans cette histoire de coffret perdu ne sonnait pas juste. Le fleuve emporte ce que Dieu n'a pas voulu cacher, disaient les anciens. Peut-être. Ou peut-être le fleuve gardait-il ce que les hommes ne méritaient pas de retrouver.

Il sentit une présence s'approcher avant de la voir. Sans tourner la tête, il parla d'une voix grave, posée, comme on récite une prière familière :

"Le jour se lève mal. Les hommes mentent plus facilement dans la brume."

Un temps. Puis, enfin, il se tourna vers le nouvel arrivant. Son regard était calme, presque doux – mais d'une douceur qui mettait mal à l'aise, comme s'il voyait à travers la peau.

"Je suis Otto de Lorch. Frère des Batailles, comme on dit. Compagnon de Rainer, quand le devoir me l'impose."

Il marqua une pause, ses doigts effleurant machinalement le reliquaire d'argent pendu à son cou.

"Je panse les plaies. J'enterre les morts. Et parfois, quand il le faut, je défends les vivants."

Ses yeux se posèrent brièvement sur les barges amarrées, puis revinrent sur son interlocuteur.

"Si c’est le coffret que vous cherchez… méfiez-vous. Ce qu’on y trouve n’est pas toujours ce qu’on espérait."

Il planta son bâton dans les planches humides du quai avec un bruit sourd.

"Mais j'irai quand même. Quelqu'un devra bien compter les âmes perdues."


Ferdinand
Seigneur d'Autriche

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#8 2025-11-12 22:53:23

Lessandra Corcal
Inscription : 2025-03-01
Messages : 66

Re : [RP participatif] La quête du pied de Saint Adelmot.

Thème

Gadelon-Jeboulet.png

Gadelon & Jéboulet

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Un nouveau hoquet.
- Je te...
Gadelon laissa échapper un nouveau rot, s'accrocha au mur en torchis et vida une fois de plus ses boyaux au pied du bâtiment.
- Putain je te hais !
Le grand chevalier errant cracha au sol, puis jeta un regard noir à Jéboulet. Le valésian aux belles bouclettes brunes l'ignorait superbement, obnubilé par l'écharpe en laine qu'il faisait jouer entre ses mains.
Un local de Port-Récif sortit de chez lui, commençant à les disputer pour le raffut. Tandis que Gadelon titubait vers la rue passante, Jéboulet fit un petit geste d'apaisement à l'adresse du gueux. S'il se plaignait du bruit, mieux valait s'éloigner avant qu'il ne commence à y avoir l'odeur.
- Tu aurais fait un terrible barde, tu me chantes la même ritournelle depuis qu'on est parti des Fournaises. "Oh, preux Gadelon", piailla Jéboulet en prenant une voix aigüe, "raconte-nous encore une fois comment Jéboulet vous a mis dans la panade" ! Tu t'emmerderais encore à crever dans ton village de péquenots sans moi !
- Je m'emmerderais avec trois fois plus d'okors dans ma bourse, et l'estomac plein. Parce que je n'aurai pas eu besoin de tirer un crétin de valésian de la panade dans laquelle il s'est mis tout seul !
- Tu aurais préféré dire non au commandant Pardal ? suggéra Jéboulet d'un ton doucereux. Gadelon laissa échapper un gémissement de chiot battu.
- Tu sais que j'ai le mal de mer.
Le chevalier saisit soudainement une extrémité de l'écharpe de Jéboulet, l'apporta jusqu'à sa bouche et s'y frotta les lèvres. Le charlatan valésian fut, pour une fois, trop interdit pour laisser échapper une remarque.
- Tu as vraiment merdé cette fois, Jéboulet. Foutre le feu à la tente qui abritait les réserves d'huile d'olive ? On a déjà de la chance que le commandant n'ait pas remonté l'affaire au Capitaine-Général. T'as vraiment de l'eau salé dans le crâne !
- Bon d'accord, j'étais bien chargé ce soir-là, répondit Jéboulet, maniant son écharpe tacheté de matières indéfinies d'un air précautionneux.
- Sans blague ?
- Mais on va se refaire !
- Y'a intérêt ! Pardal a gardé mon armure, mon cheval et mon épée en garantie ! Bordel, où est-ce qu'on va trouver les trente mille okors de dédommagement ? se lamenta Gadelon, prenant sa tête entre les deux grands battoirs lui servant de main.

Les deux lascars étaient arrivés sur une place centrale de la ville portuaire. Sur un panneau de bois était cloué de nombreuses annonces diverses, la plupart à l'adresse des riches bourgeois, les seuls capables de lire sans avoir besoin d'un crieur public. À l'exception de l'une d'entre elles, que Jéboulet se mit à lire attentivement.
- Il te reste combien d'okors ?
Gadelon entrouvrit sa bourse.
- Huit.
- Mmmh.

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On aurait dit deux champignons qui auraient eu l'idée incongrue de se laisser pousser des bras et des jambes.
- Je préférerai brûler une tente pleine d'huile d'olive, lança Gadelon, le penchant avant de son chapeau lui tombant toutes les trois foulées devant les yeux.
- Tututut, minauda Jéboulet.
- "Manteau brun et chapeau à large bord", sérieusement ? C'est pas toi qui vient de l'inventer ?
- Tu penses vraiment qu'un accident vestimentaire pareil me viendrait à l'esprit ? protesta Jéboulet, son propre couvre-chef en équilibre précaire sur le crâne.
- C'est que t'es un sacré spécialiste en accidents, escroc !
- Bouseux !
- Ivrog-
- Chut, on est presque arrivé.
Le duo se planta au milieu de la place du marché, non loin d'un étal où se regroupait un nombre suspect d'individus en longs manteaux bruns et aux larges chapeaux.

Accélérant le pas, Jéboulet dépassa Gadelon, déboulant au milieu du groupe.
- Mais qu'est-ce que tu fo-
- Messieurs, gente dame, ponctua Jéboulet en adressant un clin d'oeil à la charmante demoiselle rousse, et damoiseaux, j'ai l'honneur de vous présenter Gadelon le Brave, dit "Le Géant de Nicodie", preux chevalier de son état, et son humble serviteur en moi-même, Jéboulet de Haut-Tannin ! Vous ne trouverez pas en Okord un duo combinant avec autant de tact et d'élégance force, vaillance et perspicacité.
Un silence stupéfait accueillit ses paroles. Derrière lui, Gadelon releva théâtralement le bord de son chapeau, révélant une crinière noire, des yeux bleus fatigués et des traits burinés.
- Par pitié, ne refais plus jamais ça.

----------

Trichant de manière éhontée, et avec l'accord du MJ, mon personnage est un duo :

Gadelon & Jéboulet

Origine : Léopardie et Valésia

Allégeance : Ancieux Dieux, Podeszwa, mais principalement envers eux-mêmes.

Caractéristiques : Endurance et Chance

Dernière modification par Ixarys (2025-11-12 23:09:15)

Hors ligne

#9 2025-11-13 01:59:20

Alaric
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Re : [RP participatif] La quête du pied de Saint Adelmot.

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Nom : Alaric
Métier : Cartographe
Âge : 52 ans
Taille : 1m61


Physique
Alaric a dédié sa vie à parcourir les terres et les eaux d'Okord dont il est originaire, afin de les cartographier et les documenter pour le plus grand bonheur des archivistes du royaume. Bien qu'il soit loin de se considérer comme un érudit, il a au fil des années cottoyé de nombreuses cultures. Pour survivre à de tel voyages, et porter son matériel, il faut être robuste. Et Alaric l'est : bien que peu imposant du fait de sa petite taille, ses muscles sont assez développés pour qu'un éventuel brigand y sonde à deux fois, nottament s'ils le voient porter son énorme paquetage de cartes, compas et autres ustensiles de gratte papier de terrain. Sa curiosité insatiable l’a mené à parcourir des régions dangereuses, parfois au péril de sa vie, afin de produire des cartes précises et détaillées.

Motivation
Alaric souhaite laisser un héritage durable pour les générations futures, et comprendre le monde dans ses moindres détails. C'est aussi un homme qui se nourrit de voyages, et n'a d'attrait que pour l'inconnu. Mais les voyages, ça coûte cher, et sa passion n'est pas toujours très rentable. Et pour les financer, il se doit de parfois prêter attention aux parchemins de recrutement insolites qui traînent dans les tavernes.

Psychologie et traits de caractère :
Alaric est un homme calme, réfléchi et méticuleux. Sa patience et son souci du détail font de lui un cartographe exceptionnel. Il est passionné par son travail, parfois à l’excès, ce qui peut le rendre un peu austère ou absorbé. En revanche, il déteste être interrompu dans son travail, ses réflexions, ou qu'on touche à ses affaires.

Allégeance religieuse :
Homme de science, Alaric ne croit qu'en ses cartes. Mais il vous répondra qu'il est podeswite s'il se retrouve face à un Strolatz, qu'il sert Yggnir s'il croise un huskarl, ou qu'il croit en Père s'il se trouve en Valdor. Bref, il ne veut pas de soucis. Et bien souvent quand vous lui posez la question, il vous dira d'aller voir à Déomul s'il s'y trouve.

Devise : "Ne dérangez pas mes cartes !"

Caractéristiques principales
Force et intelligence


Maison Altéria, Dames et Seigneurs de Cylariel et de Massoala

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#10 2025-11-13 02:58:47

Enguérand Trévignac
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Re : [RP participatif] La quête du pied de Saint Adelmot.

portrait




Enguérand Trévignac .


Origine :
Enguérand est né à Valorus , bourgade minière du domaine de Vivesource , dans laquelle on extrayait de l'or avant que les filons ne se tarissent . Il est fils d'un petit bourgeois qui possédait une équipe de mineurs du temps des mines , et qui s'est reconverti dans l'apport de personnel temporaire à l'occasion de gros travaux agricoles , de construction , etc …

Apparence :
Jeune homme dans la force de l'Age , 25 ans , svelte et en pleine forme . Il a l'habitude de s'habiller en fonction des travaux qu'il effectue , et quand il ne travaille pas , il est habillé simplement , d'un pantalon de toile , d'une chemise et d'un gilet . Il porte toujours un foulard autour du cou , qu'il utilise pour beaucoup de choses , se protéger la tête du soleil , éponger la sueur , se laver … Un couteau dans une poche pour la vie de tous les jours , et une pelote de ficelle dans l'autre poche , ca peut toujours servir .

Caractère :
Enguérand est curieux de nature . Lettré , il a pu acquérir une relative culture au cours de sa vie .

Métiers :
Enguérand est "journalier" . Il loue au jour le jour sa force de travail à différents endroits où l'on a besoin de main d'Œuvre . Il aime cette relative liberté que lui offre ce métier , mais surtout il apprécie la diversité des tâches et des lieux où la journalerie lui permet de travailler . Chantiers de construction où il porte des pierres ou des poutres , travaux des champs , terrassement de route , etc …

Religion :
Les anciens dieux , ni fanatique , ni oublieux .

Caractéristiques principales :
Charisme et perception .

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#11 2025-11-13 03:02:09

Enguérand Trévignac
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Re : [RP participatif] La quête du pied de Saint Adelmot.

Enguérand arpentait le quai , à la recherche d'un travail . Il n'avait guère de quoi tenir qu'un seul jour avec le misérable salaire que le capitaine de la "Belle Rose" lui avait remis à leur débarquement .

La "Belle Rose" , une vielle cogue déjà bien défraichie sur laquelle il s'était embarqué au Port de Pointe , tout au sud du domaine de Vivesource où il vivait , comme gabier pour un salaire de misère , puisque sans aucune expérience du métier . Assis derrière un tonneau sur lequel on avait mis une planche , le capitaine lui avait dit :

  - "Tu as l'air vaillant , mais puisque tu ne sais rien faire et doit tout apprendre , je veux bien te prendre comme gabier pour un sou par jour en plus du hamac et du couvert , pas plus . Ca te va t il ?"

Il avait accepté . Il lui semblait que l'aventure venait de le prendre dans ses bras envoutants . Cela n'avait pas de prix pour lui .

Pourtant habitué aux conditions de travail parfois rudes qu'il avait pu connaitre jusque là , il avait vécu sur la Belle Rose les plus dures conditions de vie qu'il ait jamais connues . La promiscuité proche de l'insupportable , la crasse indescriptible , l'humidité permanente , la nourriture infecte …

Mais Enguérand ne pensait qu'à son rêve , et dans sa tête , ce sont les rivages inconnus du sud qu'il voyait , les villes majestueuses , les personnages extraordinaires . "Destination le Port-du-Récif , chez Dame Vespasia"  avait dit le capitaine . Ses yeux s'étaient allumés d'un éclat de vif intérêt . Le sud , Enguérand en avait souvent rêvé en écoutant les récits des marins dans les tavernes du port . Dame Siostry Vespasia , ce nom aussi faisait rêver chez lui , en Vivesource . La Siostry avait dans ce domaine une très bonne réputation , de grande bonté , de droiture et aussi de mystère . Certains affirmaient qu'elle avait des dons particuliers , allant de la voyance de l'avenir à la guérison par les mains . Allez savoir …

Alors que l'après midi était entamée , il s'arrêta pour écouter les annonces d'un crieur de rue , qui , perché sur une petite estrade , déclamait ses messages . Parfois des employeurs faisaient passer leurs annonces de cette façon .

  - "Première annonce : Le Sieur Parnigot doit se rendre à la taverne du "Quai des Brumes" et y demander un certain "le Bourru" . Deuxième annonce : Le sire Gondrand bellevue fait savoir qu'il sera en retard de quelques jours à son rendez vous . Troisième annonce : Un manteau brun et chapeau à large bord recherche des volontaires pour un travail délicat de quelques jours , place du marché , près de l'étal des herboristes , présentez vous entre None et Vêpres . Fin des annonces" .

Un travail délicat pour quelques jours ... de quoi pouvait il bien s'agir ? La curiosité d'Enguérand était piquée , il lui semblait que le souffle de l'aventure lui parcourait la nuque . Voila qui pouvait être parfait ! Entre None et Vêpres , Enguérand avait le temps de trouver la place du marché et l'étal des herboristes .

il les trouva facilement . Tout comme "manteau brun et chapeau à large bords" .

  - "Hola , messire manteau brun et chapeau à large bord , j'ai entendu au port un crieur annoncer que vous cherchiez des volontaires pour un travail particulier . Si je puis vous convenir , je serais heureux de discuter avec vous de ce dont il s'agit et du salaire que je puis espérer" .

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#12 2025-11-13 03:28:36

Ludvik Czerwony
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Re : [RP participatif] La quête du pied de Saint Adelmot.

LA RÉUNION DU COFFRET

La Place du Marché - Crépuscule

La place du marché de Port-du-Récif, à cette heure où le soleil s'accroche désespérément aux toits d'ardoise avant de plonger dans le Grand Canal, offre un spectacle d'une banalité presque réconfortante. Les marchands replient leurs étals avec des gestes mécaniques forgés par des années de routine. Un poissonnier balance ses invendus dans un seau en maugréant des imprécations contre Podeszwa, Yggnir et tous les saints de l'ancien calendrier. L'odeur de marée basse se mêle aux relents de pain brûlé provenant de la boulangerie voisine.

Au milieu de cette agitation décroissante, près de l'étal des herboristes qui sent le thym sec et la tisane de grand-mère, une porte basse en chêne massif attire peu l'attention. Elle appartient à une bâtisse de pierre grise, coincée entre un cordier et un marchand de chandelles. Au-dessus, une enseigne à peine lisible annonce : Czerwony - Antiquités Religieuses & Curiosités Sacrées.

Un homme se tient là, adossé au chambranle. Manteau brun élimé, chapeau à large bord qui a connu des jours meilleurs. Il essuie son front luisant avec un linge douteux qu'il replie et déplie nerveusement.

Les Arrivées

Les personnages arrivent les uns après les autres, attirés par l'annonce ou par la promesse de l'or. Chacun approche avec sa propre démarche, son propre style.

Ludvik Czerwony les intercepte avant même qu'ils n'aient le temps de poser plus de questions.

T'es là pour l'affaire ? lance-t-il à chaque nouvel arrivant, d'un ton qui oscille entre l'espoir et la résignation.

Un hochement de tête suffit.

Entre.

Pas de cérémonie. Pas de poignée de main. Juste un geste du menton vers l'intérieur sombre.

L'Arrière-Boutique

La pièce dans laquelle les personnages sont invités - le mot est généreux - ressemble davantage à un capharnaüm mystique qu'à un lieu de négociation professionnelle.

Des étagères bancales croulent sous le poids d'objets religieux de tous horizons : un crâne supposément béni par Saint Machin, trois tibias attribués à Sainte Truc (alors qu'anatomiquement parlant, ça en fait déjà un de trop), des calices cabossés, des encensoirs qui ont fumé leur dernière volute il y a deux siècles, et ce qui ressemble dangereusement à un orteil momifié dans un reliquaire en fer-blanc.

Une odeur d'encens rance flotte dans l'air, mêlée à celle, plus préoccupante, de quelque chose qui pourrait être du fromage oublié. Ou un saint qui se conserve mal.

Au centre de la pièce, une table en bois grossier entourée de tabourets dépareillés. Une chandelle coulante éclaire mollement le tout, projetant des ombres dansantes sur les murs couverts de tapisseries religieuses miteuses.

Les personnages s'installent progressivement, s'observant du coin de l'œil. Qui sont ces gens ? Un guerrier ? Un lettré ? Un escroc déguisé en honnête homme ? Difficile à dire dans cette lumière.

L'Entrée du Marchand

Ludvik entre en dernier, refermant la lourde porte derrière lui avec un claquement définitif. Il retire son chapeau, révélant un crâne dégarni où quelques mèches grasses tentent de maintenir l'illusion d'une chevelure. Son visage est celui d'un homme qui dort mal : cernes violacés, joues creuses, regard perpétuellement inquiet.

Il s'appuie contre la table - ne s'assoit pas, s'appuie - et scrute les personnages un par un. Son linge ressort, il s'essuie le front. Puis les tempes. Puis le cou.

Son regard s'arrête soudain sur l'un des personnages. Plus précisément sur son cou.

C'est quoi ça ?

Il pointe un doigt tremblant vers le petit ossuaire qui pend au bout d'une chaîne.

Un reliquaire ? Vous portez un reliquaire ?

Il se penche, plissant les yeux dans la lumière vacillante.

Argent... ciselé... travail fin... si je me trompe pas. Peut-être un atelier de Krutz, ou alors de Brześć... Non, attendez, ces motifs... c'est du travail de Valesiane.

Il se redresse, son regard passant du reliquaire au visage du personnage.

Vous l'avez eu où ?

Il lève une main avant que le personnage ne réponde.

Non, laissez tomber. C'est pas mes affaires. Enfin si, techniquement c'est littéralement mes affaires, mais bon. Gardez-le. Il vous va bien.

Il s'essuie le visage avec son linge, visiblement perturbé par cette découverte.

Bon.

Un silence.

Vous êtes tous... différents.

Il laisse planer cette observation comme si elle contenait un reproche.

Mais on fait avec.

Il pose le linge sur la table, hésite, le reprend, s'essuie encore.

Je vais pas y aller par quatre chemins parce que franchement, j'ai pas le temps et vous non plus probablement. Moi, je suis antiquaire. Spécialisé dans les ossements saints et les curiosités religieuses.

Il fait un geste vague vers les étagères encombrées.

Les Podeszwites, ils adorent ça. Littéralement. Ils adorent ça. Vous leur mettez un bout de tibia dans une église, ils sont contents. Vous leur dites que c'est le tibia d'un type qui a vu la lumière divine en mangeant une pomme, ils sont ravis. Ça marche à tous les coups.

Il s'essuie le visage.

Bref. Il y a quelques mois, j'ai racheté le fond de commerce d'un marchand connu d'Hebron. Le type s'appelait Séraphin Fourbebras. Un bon professionnel. Il est mort. Sa veuve m'a vendu le stock.

Il marque une pause, sort trois bourses de sous son manteau et les pose sur la table avec un bruit sourd et métallique qui fait tourner toutes les têtes. On entend le tintement réconfortant - et considérable - de l'or.

Dans ce stock, il y avait des pièces... intéressantes. Très intéressantes. J'en ai vendu une à un acheteur en Esterod. Loin. Très loin. Au-delà même de l'Illyrie. Port-Preux d'Illyrie, c'est juste le plus grand port d'attache de ce côté du Grand Canal, c'est là qu'il fallait livrer pour que ça parte vers l'acheteur final.

Il reprend le linge, s'essuie nerveusement les mains cette fois.

Ils ont de l'argent là-bas, en Esterod. Et ils ont la foi. Bref, la clientèle idéale.

Il tapote les trois bourses du doigt.

J'ai donc payé des transporteurs - les frères Chouaki, des types sérieux normalement - pour acheminer un petit coffret. Pas grand-chose, la taille d'un pain. Mais précieux. Très précieux. Pour moi, pour mon acheteur, et...

Il hésite.

... disons que c'est précieux, point.

Nouveau coup de linge sur le front.

Le problème, c'est que le bateau n'est jamais arrivé. Les Chouaki non plus. Mon acheteur est furieux, j'ai déjà reçu quatre lettres dont trois avec des menaces de procès et une avec une menace de malédiction - les gens d'Esterod sont très portés sur la malédiction, c'est culturel.

Il tape du doigt sur la table.

Je sais RIEN. Enfin presque rien. Je sais que les frères Chouaki avaient leurs habitudes à la Moulinière.

Il prononce le nom de la taverne avec un mélange de dégoût et de respect craintif.

Un vieux rade... comment dire... authentique. Au bout des quais. Le genre d'endroit où on vous accueille avec un regard qui signifie tu rentres, tu bois en silence, tu pars. Moi, j'y suis allé.

Il soupire longuement.

Ça s'est... mal passé. Le tavernier, Grzegorz - un type large comme une porte de grange - m'a demandé ce que je cherchais. J'ai expliqué poliment : Je cherche des informations sur les frères Chouaki. Il m'a répondu : Connais pas. J'ai insisté : Ils venaient ici pourtant. Il a haussé le ton : J'ai dit : connais pas. J'ai voulu négocier. Il m'a pris par le col et m'a déposé dehors. Littéralement déposé. Comme un sac de patates. J'ai rebondi deux fois sur les pavés.

Il montre son coude, où on devine une déchirure dans le tissu.

Donc voilà. Vous, vous allez y aller. Vous allez leur parler. Vous allez trouver ce qui est arrivé à ces maudits Chouaki, où est leur maudite barge, et surtout, SURTOUT...

Il tape du poing sur la table, faisant trembler la chandelle.

Vous allez me ramener ce coffret.

Il se redresse, reprend son souffle, s'essuie le visage encore.

Ces trois bourses contiennent deux mille pièces d'or.

Il laisse l'information flotter dans l'air un moment. Certains regards s'illuminent. D'autres calculent déjà leur part.

Deux mille maintenant, pour vous tous. Pour les frais.

Il ouvre la première bourse et commence à compter.

Certains sourcils se froncent. Attendez... pour tous ?

Trois mille de plus si vous trouvez des informations solides sur ce qui s'est passé. Pour vous tous.

Les regards commencent à se faire moins enthousiastes.

Et cent mille - CENT MILLE - si vous me rapportez le coffret intact.

Il lève un doigt tremblant.

Pour vous tous.

Un silence. Quelqu'un va peut-être ouvrir la bouche pour protester.

Intact. C'est important. Pas ouvert. Pas abîmé. Intact. Mon acheteur tient beaucoup à l'intégrité du... de la... du contenu. Et vous vous arrangerez entre vous pour le partage.

Il commence à empiler des pièces.

Cent cinq mille pièces d'or au total, c'est généreux. C'est même très généreux. Si dans l'annonce vous avez cru comprendre cent mille chacun, ben... c'est dommage. Faudra écouter plus attentivement la prochaine fois. Si vous trouvez que c'est pas assez, la porte est là.

Il attend, l'air de défier quiconque de partir.

Personne ne bouge. L'or reste l'or.

Bien. Alors on est d'accord. Par l'Unique, par Yggnir, par tous les Dieux des vieilles pierres et des nouveaux clochers, ramenez-moi ce foutu coffret.

L'Avertissement Final

Les personnages se lèvent, certains plus contrariés que d'autres par le malentendu sur la récompense, s'apprêtent à partir. Ludvik les rappelle d'un geste.

Ah, et...

Il hésite, comme s'il se demandait s'il devait en parler.

Faites gaffe à la Fièvre des Brumes.

Il dit ça comme on parlerait d'une averse probable.

C'est saisonnier. Il y en a de plus en plus par ici à cette époque. Ça vous tombe dessus sans prévenir. Un instant vous êtes debout, l'instant d'après vous dormez comme un mort pendant trois jours. Parfois une semaine. Parfois plus. On sait même pas d'où ça vient.

Il s'essuie le front une dernière fois.

Certains disent que c'est le pollen. D'autres que c'est les saucisses horribles qu'on fait venir du Nord d'Okord - ils mettent de la sciure dedans, je vous jure, c'est une honte. Mon cousin Władek dit que c'est une punition divine parce que Baldir nous a refilé ces terres pourries en sachant très bien ce qui nous attendait. Tenez, les Okordiens, voilà un beau territoire, qu'il a dit. Ouais. Avec la fièvre en cadeau bonus.

Il hausse les épaules.

Bref. Si l'un de vous tombe dans les pommes, laissez-le quelque part au chaud avec de l'eau à portée de main, il se réveillera. Peut-être. Probablement. Normalement. Enfin on espère.

Un silence gêné.

Bon courage.

Il ouvre la porte, laissant entrer l'air frais du soir et le brouhaha lointain de la place du marché qui se vide.

Et revenez vivants si possible. J'ai déjà perdu mes transporteurs, j'aimerais pas perdre mes enquêteurs. Ça fait mauvais genre pour le commerce. Les gens jasent.

Les personnages se retrouvent sur la place du marché, mille pièces d'or plus riches (à partager), une mission claire, et la perspective réjouissante d'aller parlementer dans une taverne hostile où leur employeur s'est fait jeter comme un malpropre.

Certains sont peut-être aussi légèrement agacés par le malentendu sur la récompense totale.

L'aventure commence.


Siostry Vespasia et toute sa clique, Aldric "Main-de-Sixte" Ravenswood, Amaury de Gavere, Le Denier, Maître Balthazar ou le Strolatz Wacław Kowalczyk.

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#13 2025-11-13 14:34:34

Maelis « Trois cordes »
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Re : [RP participatif] La quête du pied de Saint Adelmot.

Maelis n’avait pas perdu son sourire malgré les nouvelles annoncées par le dégarni brocanteur. Elle n’avait pas réagi aux ajustements financiers mais elle avait observé les réactions des autres membres de l’équipe afin de discerner ceux qui venaient pour l’or de ceux qui venaient pour autre chose.

Une fois dehors elle prit de court tout l’équipage :
« C’est un travail pour moi. Laissez moi une heure seule à la taverne et je reviendrais avec toutes les informations. Cela vous laissera assez de temps pour discuter de la répartition des pièces. »
Maelis commence à partir en sautillant mais s’arrête et fait demi-tour.
« J’oubliais, s’il vous vient l’idée de venir à la taverne, on ne se connaît pas d’accord ? »
Puis elle repart sans même attendre la réponse.


Lignée des Trofs, et autres successeurs

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#14 2025-11-13 17:43:19

Genseric
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Re : [RP participatif] La quête du pied de Saint Adelmot.

Genseric regarde Maelis s'éloigner, puis il se tourne vers les autres :

« Bon. On a de l’or, une mission suicide, et une taverne qui nous déteste déjà. »

Un sourire en coin.

« Vous savez, c’est dans ces moments-là que je me dis que j’aurais dû devenir moine. Ou boucher. Ou moine boucher. »

Il observe les visages autour de lui, certains encore crispés par le malentendu sur la récompense.

« Allez, ne faites pas cette tête. Ludvik nous a au moins épargné les discours larmoyants. Et puis, cent mille pièces, c’est toujours mieux que rien. Même si, entre nous… »

Il baisse la voix, conspirateur.

« …je parie que le coffret est vide, ou pire, qu’il contient un truc qui va nous coller une malédiction pour les trois prochaines générations. »

Il se dirige vers la sortie de la place, jetant un regard en arrière.

« La Moulinière, c’est par là, non ? Le genre d’endroit où l’on vous sert de la bière tiède et des regards hostiles ? Parfait. J’adore. »

Il s’arrête net, comme frappé par une pensée soudaine.

« Attendez. On y va ensemble, ou chacun pour soi ? Parce que, personnellement, je préfère savoir qui va me poignarder dans le dos avant que ça n’arrive. »

Il attend une réaction, puis hausse les épaules.

« Bon, peu importe. Moi, je vais marcher devant. Comme ça, si Grzegorz nous jette dehors, je rebondirai sur vous. »

Il commence à avancer, avant de s’arrêter une dernière fois.

« Oh, et si jamais l’un de vous tombe raide à cause de cette fameuse Fièvre des Brumes… »

Il mime un geste de bénédiction moqueur.

« …je promets de ne pas voler sa part. Enfin, pas tout de suite. »


Terre de Norbury

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#15 2025-11-13 19:30:39

Enguérand Trévignac
Inscription : 2023-07-20
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Re : [RP participatif] La quête du pied de Saint Adelmot.

Enguérand s'adresse aux autres :

  - "Messieurs , je pense que tant pour des raisons d'efficacité que de sécurité , il est préférable de ne pas nous séparer aussi tôt dans nos recherches . Je crois que nous devrions nous rendre tous à la taverne la Moulinière , en faisant mine de ne pas nous connaitre , afin d'essayer chacun de notre coté d'y obtenir des renseignements , mais surtout afin d'y être en nombre au cas où les choses tourneraient mal pour l'un d'entre nous .

Il sera toujours temps de discuter la répartition des pièces après ce passage à la taverne .

Faites comme vous voulez , moi j'emboite le pas de Maelis et de Genséric . Rendez vous dans une heure ici même , quoiqu'il arrive" .

Enguérand rattrapa derechef Maelis et lui dit :

  - "Eh bien , damoiselle , ne croyez vous pas qu'il est un peu tôt pour vous séparer de vos camarades ? Et un peu risqué . Nous serons toujours plus en sécurité et plus efficaces ensemble que séparés . Ne sommes nous pas censés être une équipe ?

Partez devant et faites à votre guise , bien sur , mais je voulais vous dire que je me rend moi aussi à la taverne la Moulinière , ainsi que Genseric qui nous suit . J'essaierais de mon coté d'y obtenir des renseignements et au cas où les choses tournaient mal , il sera toujours mieux que nous soyons plusieurs que seul pour nous entraider" .

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#16 2025-11-13 20:01:13

Lessandra Corcal
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Re : [RP participatif] La quête du pied de Saint Adelmot.

Gadelon-Jeboulet-Copie.png

Gadelon et Jéboulet

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La mâchoire de Gadelon s'entrouvrit légèrement à la mention du paiement.
- Ah l'enf-
Un petit choc contre sa botte lui fit baisser les yeux, révélant l'escarpin de Jéboulet lui piétinant furieusement l'extrémité. Le valésian leva son index devant les lèvres, lui intimant le silence.
Jéboulet laissa patiemment l'antiquaire dérouler sa diatribe théâtrale, tandis qu'un Gadelon de plus en plus agité gigotait à sa gauche. À l'issue, une fois sur la place du marché, le chevalier errant, n'y tenant plus, agrippa le valésian par l'épaule.
- Pour tous ! Même si on trouve ce foutu coffret et qu'on divise équitablement, ça fera jamais assez pour Pardal !
- Moins fort grand nigaud, tu veux mettre la moitié de la ville au courant ? Je t'ai dit, on va se refaire. Et puis, si jamais c'est pas assez, on pourra toujours se refaire dans le commerce de reliquaires, songea Jéboulet, observant le ciel d'un air rêveur en se rappelant les dires de Ludvik.

Se retournant vers le groupe de comparses d'infortune, il s'approcha en se frottant les mains, un sourire mielleux aux lèvres.
- Mes chers camarades, je propose un partage rigoureusement équitable du contenu de ces bourses, pour chaque personne. Mes parents m'ayant appris, dans leur grande bonté, à lire et compter, je peux tout à fait me charger de l'opération, ponctua-t-il d'un large sourire. Comme Gadelon ouvrait la bouche pour ajouter son grain de sel, Jéboulet lui fit les gros yeux, avant de retourner un visage se voulant chaleureux à son auditoire.
Son auditoire, malheureusement, semblait bien peu réceptif, et une partie s'éloignait déjà. Apparemment pressés de se rendre à la taverne de la Moulinière, plusieurs comptaient pêcher les informations à part, dont cette rousse au charmant minois, mais définitivement roublarde, et l'autre jeunot, qui distribuait ses ordres comme l'un de ces nobles. L'hideuse fripouille avec beaucoup trop de questions pour son bien prenait lui aussi de la distance. Le groupe s'éparpillait déjà comme une bande de moutons en liberté.

Haussant les épaules, Jéboulet leur emboîta le pas. Mécaniquement, Gadelon le suivit de ses larges enjambées.
- Avec un nom pareil, j'espère que l'on y mange bien.

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#17 2025-11-13 20:34:33

Maelis « Trois cordes »
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Re : [RP participatif] La quête du pied de Saint Adelmot.

Maelis ne s’arrêta pas quand Enguerrand la rattrapa. Elle ne s’arrêta pas et lui répondit sur un air jovial.

« C’est comment votre nom déjà ? Car voyez vous je suis la seule femme du groupe et j’ai toujours vécu parmi les marins. C’est seulement si je suis seule que les matelots me parleront. Alors oust jeune homme. »


Lignée des Trofs, et autres successeurs

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#18 2025-11-14 12:41:08

Alaric
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Re : [RP participatif] La quête du pied de Saint Adelmot.

Alaric ramasse un imposant sac, emplit de cartes griffonées, plans et matériel de cartographie. Il emboîte le pas au groupe hétéroclite, en direction de la taverne tout en bougonnant silencieusement dans sa barbe.


Maison Altéria, Dames et Seigneurs de Cylariel et de Massoala

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#19 2025-11-14 19:46:45

Otto de Lorch
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Re : [RP participatif] La quête du pied de Saint Adelmot.

Otto sort de l'échoppe et referme la porte derrière lui avec un soin méticuleux, presque cérémoniel. Il marque un temps d'arrêt sur le seuil, comme s'il prenait une longue inspiration silencieuse – ou peut-être une prière muette.

Quand il rejoint les autres, son visage n'a pas changé. Même calme. Même douceur troublante dans le regard. Mais quelque chose dans sa démarche s'est imperceptiblement modifié : ses épaules sont un peu plus droites, sa poigne sur Juste Mesure un peu plus ferme.

Il ne dit rien de l'entretien. Si on lui demande ce que voulait le marchand, il répond simplement :

"Des mots de marchand. Des peurs d'homme qui commerce avec les morts."

Sa voix est égale, sans jugement apparent. Puis il ajoute, le regard fixé vers le fleuve au loin :

"Il craint pour son âme. Comme beaucoup d'hommes qui touchent à ce qui devrait rester en terre."

Il laisse un silence s'installer, puis tourne son attention vers le groupe. Son regard se pose brièvement sur chacun d'eux – pas un examen, plutôt une évaluation tranquille. Comme s'il prenait mentalement note de leurs visages, de leurs postures, de leurs blessures éventuelles.

"Le fleuve nous attend," dit-il enfin, d'une voix posée. "Et avec lui, ce qu'il a emporté. Ou gardé."

Il se met en marche sans attendre de réponse, son bâton résonnant régulièrement contre les pavés du quai.


Ferdinand
Seigneur d'Autriche

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#20 2025-11-15 12:02:37

Ludvik Czerwony
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Re : [RP participatif] La quête du pied de Saint Adelmot.

# LA TAVERNE DE LA MOULINIÈRE

## Le Départ de l'Équipe

La réunion chez Ludvik Czerwony s'était achevée dans une ambiance tendue. Les personnages — des inconnus les uns pour les autres quelques minutes auparavant — venaient de se voir confier une mission dont personne ne mesurait vraiment les risques.

En sortant de l'arrière-boutique encombrée, certains avaient remarqué que Jéboulet avait récupéré la bourse de l'avance — les deux mille pièces d'or. Un geste rapide, presque naturel. Ludvik n'avait rien dit. Les autres non plus. Mais tous l'avaient vu.

Un autre détail avait attiré l'attention : Otto était resté en arrière. Alors que le reste du groupe sortait déjà sur la place du marché, le moine-guérisseur s'était attardé quelques minutes avec le marchand. Un échange à voix basse. Puis il les avait rejoints, son visage impénétrable ne laissant rien deviner.

La consigne avait été claire : à la taverne, on ne se connaît pas.

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## Le Trajet

Le crépuscule tombait sur Port-du-Récif. Les ombres s'allongeaient sur les pavés graisseux.

Le groupe s'était dispersé presque immédiatement, chacun prenant son propre chemin à travers le dédale des ruelles qui menaient vers les quais du bout. Pas d'organisation. Pas de plan. Juste une destination commune : La Taverne de la Moulinière.

Maelis avait ouvert la marche, pressée de commencer, sa silhouette glissant entre les façades penchées avec l'aisance d'une femme qui avait toujours vécu près de l'eau.

Enguérand l'avait suivie de près, mais à distance respectable, observant les alentours avec la curiosité d'un journalier qui cherche toujours à apprendre quelque chose de nouveau.

Genseric avait emprunté un autre itinéraire, mains dans les poches, regard fuyant, parfaitement fondu dans le paysage des petites frappes de quartier.

Gadelon et Jéboulet avançaient côte à côte, leurs chapeaux ridicules attirant quelques regards amusés. Jéboulet tapotait la bourse sous son manteau d'un air satisfait. Gadelon grognait quelque chose sur la nécessité de ne pas tout dépenser en calvok.

Alaric traînait son énorme sac de cartes, le visage fermé dans une expression qui disait clairement : *je suis trop vieux pour ces conneries*.

Otto fermait la marche, marchant d'un pas lent mais régulier, son bâton ferré résonnant sur les pavés à intervalles réguliers.

Ils ne se connaissaient pas.

Ils ne se faisaient pas confiance.

Mais ils allaient au même endroit.

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## L'Arrivée à la Moulinière

### L'Extérieur

Le bout des quais.

Là où les bâtiments semblent avoir été construits par des gens qui avaient abandonné tout espoir d'esthétique — et probablement aussi de solidité structurelle.

La Taverne de la Moulinière se dresse comme une insulte architecturale au bon goût. Une bâtisse de bois et de pierre grise, penchée légèrement vers la gauche comme un ivrogne cherchant son équilibre. Les planches de la façade sont rongées par le sel et l'humidité, certaines fendues, d'autres carrément manquantes, révélant l'intérieur sombre.

L'enseigne grince au-dessus de la porte : une roue de moulin sculptée grossièrement, à moitié décrochée, qui menace de s'effondrer sur la tête du premier malheureux qui passerait en dessous au mauvais moment.

La porte principale est grande ouverte — non par hospitalité, mais parce qu'elle ne ferme probablement plus correctement depuis des années. Un rectangle de lumière jaunâtre s'en échappe, découpant une flaque tremblotante sur les pavés.

Les petites fenêtres aux carreaux colorés — jadis peut-être jolies — sont désormais encrassées d'une couche de crasse qui filtre la lumière en teintes brunâtres et verdâtres. Plusieurs carreaux sont fêlés, deux complètement cassés, laissant passer des courants d'air et les bruits de l'intérieur.

Quelques silhouettes passent devant la taverne sans s'arrêter : des dockers aux épaules voûtées qui rentrent chez eux après une journée de labeur, un badaud qui jette un regard méfiant vers l'établissement avant de presser le pas, une femme qui tire un enfant par le bras en murmurant quelque chose qui ressemble à *ne regarde pas là-dedans*.

Sur le côté droit, une ruelle étroite longe le bâtiment. Une porte de service entrebâillée donne sur ce qui semble être une arrière-cour ou un débarras — on aperçoit des tonneaux empilés, des caisses, peut-être un accès aux cuisines. Un chat famélique s'enfuit en sifflant.

L'odeur qui s'échappe du lieu est un mélange troublant de poisson frit, d'alcool aigre, de tabac froid et de quelque chose d'indéfinissable qui suggère qu'on ne devrait pas trop poser de questions sur l'origine de certains ingrédients.

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### L'Intérieur : Première Impression

L'intérieur est plus grand qu'on ne s'y attendrait. Surprenant, même.

De l'extérieur, on aurait dit une cabane. De l'intérieur, c'est une véritable salle commune qui s'étend en profondeur, construite par agrandissements successifs, ajouts hasardeux et murs abattus sans véritable plan.

Le plafond est bas, traversé de poutres noircies par des décennies de fumée de tabac et de cheminée. Des lanternes de tempête suspendues à des crochets rouillés jettent une lumière tremblante et inégale.

À gauche en entrant, immédiatement, le comptoir.

Un long bar de bois massif, usé, creusé par endroits comme si des générations d'ivrognes avaient frotté leurs coudes au même endroit jusqu'à éroder la matière. Des bouteilles dépareillées s'alignent derrière sur des étagères branlantes — certaines poussiéreuses, d'autres vides depuis longtemps mais conservées comme décoration.

Derrière le comptoir se tient Grzegorz.

Un colosse.

Large d'épaules comme une porte de grange, le visage carré, la mâchoire proéminente, le front bas. Des bras épais sortent de manches retroussées, couverts de poils noirs et de cicatrices. Ses mains — des battoirs — essuient machinalement un verre avec un torchon qui n'a probablement jamais été propre.

Ses yeux sont petits, enfoncés sous des sourcils broussailleux, et ils ont cette qualité particulière de vous jauger en une fraction de seconde et de décider si vous méritez d'exister ou non.

Il ne sourit pas. Il ne parle pas non plus. Il attend.

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### Les Tables et la Décoration

Les tables sont disséminées un peu partout dans la salle — aucune logique, aucun alignement. Certaines rondes, d'autres carrées, quelques-unes visiblement fabriquées à partir de planches récupérées sur des épaves. Pas deux pareilles.

Des chaises dépareillées : certaines en bois sombre, d'autres en bois clair, une ou deux avec des accoudoirs, plusieurs bancales qui menacent de s'effondrer sous le poids d'un client trop enthousiaste.

Aux murs, une décoration marine hétéroclite :

- Des morceaux de bois flotté accrochés sans raison apparente
- Un vieux filet de pêche déchiré, suspendu au plafond, laissant pendre des bouts de corde effilochée
- Une ancre rouillée appuyée contre un coin
- Des coquillages alignés sur une poutre, couverts de poussière
- Un gouvernail fendu en deux, cloué au mur comme un trophée pathétique

L'odeur est omniprésente : un mélange de fruits de mer légèrement âgés — pas assez pour être franchement pourris, mais suffisamment pour qu'on se demande depuis combien de temps ils traînent — et de calvok de mauvaise qualité, ce genre d'alcool âpre qu'on distille dans des arrière-cours douteuses.

Le plancher est gras, collant par endroits. On sent la semelle de ses bottes adhérer légèrement à chaque pas.

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### Les Serveurs

Deux hommes — appelons-les serveurs par charité — se déplacent entre les tables avec une efficacité mécanique née de l'habitude.

Le premier est maigre, voûté, avec une moustache tombante qui lui donne l'air perpétuellement triste. Il porte un tablier gris autrefois blanc, taché de ce qui pourrait être de la graisse, du vin, ou du sang. Difficile à dire dans cette lumière.

Il transporte une bouteille dans une main, deux verres crasseux dans l'autre, qu'il pose sur les tables sans un mot, sans un regard.

Le second est plus jeune, plus large, avec des cheveux graisseux ramenés en arrière et un regard vide. Il débarrasse les tables avec des gestes brusques, empilant assiettes et verres sales dans un bac en bois qu'il traîne derrière lui comme un forçat.

Ni l'un ni l'autre ne sourit. Ni l'un ni l'autre ne parle, sauf pour grogner un prix ou une réponse minimale.

Ils se déplacent comme des ombres, fantômes d'un service client qui n'a jamais vraiment existé ici.

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### Les Clients Actuels

Au comptoir, directement devant Grzegorz, un vieux marin.

Il est accoudé au bar, la tête posée sur ses bras croisés, les yeux mi-clos. Sa barbe grise et poisseuse tombe sur la surface du comptoir. Il porte un vieux manteau élimé, des bottes trouées, et sent le poisson séché et l'eau croupie.

Devant lui, un verre presque vide de calvok. De temps en temps, il émet un grognement sourd — peut-être dort-il, peut-être est-il juste trop saoul pour bouger.

Grzegorz ne lui prête aucune attention.

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Au fond de la salle, sur une banquette défoncée contre le mur, deux hommes s'engueulent.

Leurs voix portent dans toute la taverne, mais personne ne semble s'en soucier.

...et MOI je te dis que c'est TON rapiéçage de merde qui a foutu en l'air mes filets ! hurle le premier, un type râblé avec une casquette enfoncée jusqu'aux oreilles.

Mon rapiéçage ?! TES filets étaient déjà pourris avant que je les touche ! rétorque le second, plus grand, plus maigre, avec une barbe clairsemée.

Tu me dois QUINZE pièces !

C'est TOI qui me dois DIX pour le travail !

Ils tapent du poing sur la table, faisant trembler leurs verres à moitié vides — du calvok ambré qui a l'air aussi aimable qu'eux.

Aucun des deux ne semble prêt à céder.

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## Les Arrivées Échelonnées

Maelis entre la première dans la salle, prend un instant pour balayer les lieux du regard, puis s'avance vers le comptoir.

Grzegorz lève les yeux. Son expression ne change pas. Juste un regard. Lourd. Qui dure.

Elle s'accoude au bar, à côté du vieux marin somnolent.

Un calvok, dit-elle d'une voix calme. Et frais, si t'as ça.

Le tavernier continue de la fixer. Silence.

Puis, d'une voix grave comme le grondement d'un tonneau qu'on roule :

Frais, y'a que l'eau du canal. Le calvok, il est comme il est.

Il attrape un pichet crasseux, le remplit d'un liquide ambré, et pose le verre devant elle avec un bruit sourd.

Trois sous.

Maelis glisse les pièces sur le comptoir. Puis, se penchant légèrement, elle ajoute à mi-voix :

Je viens du Baswen. Mon père m'a dit que si je cherchais du travail dans les chantiers navals, je devrais passer ici.

Les yeux de Grzegorz se plissent imperceptiblement.

Un battement.

Ton père connaît qui ?

Personne de particulier. Juste que c'est ici qu'on trouve les bons contacts.

Il grogne. Pas convaincu. Pas hostile non plus.

Maelis glisse une pièce d'or supplémentaire sur le comptoir. Le métal brille dans la lumière tremblotante des lanternes.

Je vais m'asseoir dans le fond, tranquille. Si un employeur passe, je saurai me montrer utile.

Grzegorz attrape la pièce. La fait disparaître dans une poche quelque part sous son tablier.

Le fond est libre. Mais garde ton museau fermé, Baswenne.

Maelis hoche la tête, attrape son verre, et se dirige vers une table dans le coin opposé, dos au mur, face à la porte ouverte.

Elle s'installe. Ses trois grosses tresses bien visibles dans la lumière des lanternes.

Elle boit une gorgée. Grimace discrètement — le calvok a le goût d'essence de térébenthine mélangée à de la sueur de cheval.

Puis elle attend.

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Enguérand entre peu après, s'arrêtant un instant dans l'encadrement de la porte ouverte. Il observe la salle d'un œil exercé — celui qui a l'habitude des tavernes de travailleurs et sait repérer les endroits où l'on peut s'asseoir sans ennuis.

Il fait le tour de la salle du regard. Maelis était déjà en discussion avec le tavernier. Enguérand remarque deux hommes, assis à une table près du mur, qui semblent s'intéresser particulièrement à ce qui se dit entre Maelis et le tavernier. Leurs regards vont et viennent entre la Baswenne aux trois tresses et Grzegorz.

Il décide de s'approcher de leur table et de tenter une approche.

Hola, messieurs ! Que diriez-vous de boire une choppe offerte par un marin de passage qui a envie de compagnie pour causer un peu ?

[ LANCÉ DE DÉ ]

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Genseric entre à son tour, l'air de rien, mains dans les poches. Il jette un coup d'œil rapide à la salle, repère Maelis dans son coin — *fait mine de ne pas la voir* — puis Enguérand qui s'installe avec deux types inconnus — *même traitement* — et s'installe au comptoir, deux tabourets plus loin du vieux marin endormi.

Un calvok, lâche-t-il à Grzegorz.

Le tavernier sert sans un mot. Genseric glisse les pièces sur le comptoir et commence à boire en observant discrètement les alentours dans le reflet des bouteilles derrière le bar.

---

Gadelon et Jéboulet entrent enfin, ridicules dans leurs chapeaux à large bord assortis.

Quelques regards se tournent vers eux — brièvement — puis retournent à leurs occupations.

Jéboulet lance un regard charmeur à la ronde. Personne ne répond. Il reconnaît quelques visages de la réunion chez Ludvik, mais joue le jeu.

Gadelon se dirige directement vers une table près de la cheminée éteinte — c'est l'endroit le plus sombre de la salle — et s'assoit lourdement avec un soupir qui fait trembler le banc.

On mange quoi ici ? demande-t-il au serveur le plus proche.

Soupe de poisson. Ou ragoût. Les deux sont pareils.

Les deux, alors. Et du calvok.

Jéboulet s'installe en face de lui, sourire aux lèvres, l'air détendu. Mais ses yeux scannent déjà la salle, les autres tables, les conversations, les mouvements des serveurs, la disposition des lieux.

Le serveur apporte deux bols fumants d'une substance brunâtre indéfinissable et deux verres de calvok.

Gadelon commence à manger avec l'appétit d'un homme qui a connu pire.

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Alaric entre ensuite, son énorme sac sur le dos. Il le pose avec un grognement contre le mur près d'une table isolée et commande un calvok sans un mot de plus. Le serveur lui apporte un verre. Alaric boit en silence, le regard fixé sur rien de particulier, l'air de quelqu'un qui a déjà vu trop de tavernes minables dans sa vie.

Il reconnaît certains des autres clients — difficile d'oublier les deux champignons humains avec leurs chapeaux assortis — mais ne dit rien.

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Quelques minutes passent.

Gadelon vide son premier bol. Puis son verre. Puis commence à se dandiner sur son banc d'un air gêné.

Jéboulet lève les yeux de son propre bol.

Quoi ?

Faut que je pisse, marmonne Gadelon.

Ben vas-y.

Gadelon se lève en se dandinant, l'air embarrassé. Il traverse la salle d'un pas qui se veut naturel, mais ses yeux balayent méthodiquement les alentours.

À sa gauche, le comptoir : Grzegorz continue d'essuyer son verre, mais son regard suit brièvement le grand chevalier. Un regard lourd, évaluateur. Le vieux marin somnolent ne bouge toujours pas. Genseric, accoudé plus loin, fait mine de ne rien voir.

À sa droite, les tables disséminées : Enguérand installé avec deux inconnus qui discutaient à voix basse. Maelis dans son coin sombre qui fait semblant de ne pas exister. Alaric à sa table isolée qui boit en silence.

Il arrive au comptoir.

Hé, où c'est qu'on pisse ici ? demande-t-il à Grzegorz.

Le tavernier lève les yeux de son verre qu'il essuyait, fixe Gadelon un instant — un regard qui semble dire *tu vois la porte ouverte depuis tout à l'heure, non ?* — puis pointe du doigt la porte ouverte.

La rue.

Ah. Merci.

Gadelon hoche la tête. Au passage, il remarque que derrière le comptoir, sous les étagères à bouteilles, il y a une porte basse — probablement l'accès aux cuisines ou à la cave. Un rideau de toile sale la dissimule à moitié.

Il sort en se dandinant.

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## L'Exploration Extérieure de Gadelon

Une fois dehors, Gadelon s'arrête un instant, regarde autour de lui.

Le quai est désert à cette heure. Quelques lanternes vacillent au loin. Le bruit de l'eau qui clapote contre les piliers de bois.

Il fait mine de se diriger vers un coin sombre pour se soulager, mais bifurque discrètement vers la ruelle latérale.

Ses pas sont étonnamment silencieux pour un homme de sa carrure. Il longe le mur de la taverne, évitant les flaques et les débris.

La porte de service entrebâillée se dessine dans la pénombre.

[ LANCÉ DE DÉ ]

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## L'Arrivée d'Otto

Quelques minutes plus tard, alors que Gadelon n'est pas encore revenu, la porte s'assombrit à nouveau.

Otto s'arrête sur le seuil.

Sa haute silhouette se découpe dans l'encadrement, projetant une ombre démesurée sur le plancher graisseux. Il ne bouge pas immédiatement. Il observe l'endroit un long moment, sans crainte apparente, juste cette attention calme qu'il porte à toute chose.

Puis sa main monte vers le reliquaire d'argent pendu à son cou — un geste machinal, une prière silencieuse peut-être — et il entre.

L'effet est immédiat.

Les conversations se taisent.

Les regards se tournent vers lui.

Un moine dans un endroit pareil, c'est soit un fou, soit un homme dangereux. Peut-être les deux.

Otto avance lentement, son bâton Juste Mesure résonnant sur le plancher crasseux. *Toc. Toc. Toc.* Chaque pas résonne comme un glas dans le silence soudain.

Il ne baisse pas les yeux. Ne cherche pas à se faire petit. Il marche avec cette assurance tranquille qu'ont les hommes qui ont vu la mort de près et ne la craignent plus.

Sa cotte de mailles cliquette légèrement sous sa bure à chaque mouvement.

Grzegorz derrière le comptoir l'observe avec cette expression que les taverniers réservent aux emmerdeurs. Il essuie son verre avec son chiffon douteux, sans un mot, attendant.

Les deux types avec Enguérand se sont tus. Ils fixent le moine, méfiants.

Le vieux marin somnolent a entrouvert un œil.

Même les serveurs se sont figés.

Otto arrive au comptoir. Il se tient là, droit, imposant malgré son âge. Son regard balaie brièvement la salle — reconnaît les visages de ses nouveaux compagnons sans rien laisser paraître — puis se pose sur Grzegorz.

Il sort une pièce de sa bure et la pose sur le comptoir avec un bruit métallique qui résonne dans le silence.

Pour acheter le droit de parler.

Une bière. Et un moment de votre temps.

Sa voix est grave, posée, sans menace mais sans faiblesse non plus.

Grzegorz ne bouge pas immédiatement. Il jauge le moine, cherchant le piège, l'angle d'attaque.

Otto continue, d'une voix calme qui porte dans toute la salle :

Je ne suis pas le marchand. Je ne viens pas vous menacer de procès ou vous agiter des papiers sous le nez.

Un battement.

Je cherche des hommes disparus. Les frères Chouaki.

Le silence se fait encore plus lourd. Quelques regards s'échangent. Maelis se raidit imperceptiblement dans son coin. Jéboulet cesse de mâcher. Genseric observe la scène dans le reflet des bouteilles. Les deux types avec Enguérand échangent un regard rapide.

Otto laisse le silence s'installer, puis reprend :

Vous les connaissiez. Ils buvaient ici. Ils sont partis sur le fleuve et ne sont jamais revenus. Pour protéger ceux qui suivront.
Otto se tait. Immobile. Patient.
Il a tout son temps.

[ LANCÉ DE DÉ ]

Les hommes parlent toujours, quand on leur laisse assez de silence pour réfléchir.

Et dans ce silence, il observe : les autres clients, leurs réactions, leurs regards. Les deux types avec Enguérand qui se sont tus.

Le vieux marin qui a redressé légèrement la tête. Les serveurs figés avec leurs plateaux.

Et ces autres — ceux qu'il reconnaît de la réunion chez Ludvik — qui font semblant de ne pas le connaître mais dont les corps se sont tendus à la mention des frères Chouaki.

Un moine n'est pas seulement un homme de foi.
C'est aussi un homme qui écoute. Qui voit. Qui comprend ce que les mots ne disent pas.

Jéboulet à sa table a posé sa cuillère, ses yeux vifs passant du moine au tavernier, calculant déjà les angles.

Maelis dans son coin a les doigts serrés autour de son verre. Son plan d'approche discrète vient d'être pulvérisé par la déclaration frontale du moine.

Enguérand, assis avec les deux inconnus, observe la scène avec fascination. Voilà un homme qui sait provoquer une réaction, pense-t-il.

Alaric a levé les yeux de son verre pour la première fois depuis son arrivée.

Genseric au comptoir reste parfaitement immobile, mais ses muscles sont tendus, prêt à bouger si la situation dégénère.

Grzegorz essuie toujours son verre. Lentement. Méthodiquement.
Ses petits yeux enfoncés fixent Otto sans ciller.

Le silence s'étire.


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#21 2025-11-16 02:02:58

Ludvik Czerwony
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Re : [RP participatif] La quête du pied de Saint Adelmot.

## Otto et le tavernier
[Lancé de dé esquivé de justesse]

Otto sentit le changement d'atmosphère avant même que Grzegorz ne bougeât. Le silence qui s'abattit sur la taverne n'était pas celui de l'attention. Les regards n'étaient plus curieux, ils étaient hostiles. Il avait franchi une ligne invisible.

Le tavernier avait arrêté d'essuyer son énième verre. Il observait le moine que la charité avait peut-être sauvé des pavés de la route.

Le moine ferma brièvement les yeux – une prière silencieuse ou un aveu de sa propre stupidité, difficile à dire. Quand il les rouvrit, son regard avait changé. Plus humble. Plus doux encore, si c'était possible.

Il leva lentement sa main gauche dans un geste d'apaisement, paume ouverte, et inclina légèrement la tête.
Pardonnez-moi.

Sa voix était basse, sincère, sans trace de défi.
Ma question était indiscrète. Déplacée, même.

Il posa sa main sur le comptoir, près de la pièce qu'il avait déposée, mais ne la reprit pas.
Un homme de religion devrait savoir que la curiosité est un vice. Et que les honnêtes travailleurs ont droit à la paix dans leur propre maison.

Il marqua une pause, son regard se posant brièvement sur Grzegorz, puis sur les autres clients, avant de revenir au tavernier.
Je cherchais à protéger. Mais ce n'est pas à moi de poser ces questions. Ce n'est pas ma place. Mon devoir est ailleurs.

Il recula d'un pas, créant de la distance, montrant qu'il n'était pas une menace.
Je vais boire cette bière en silence, si vous me le permettez. Sinon, je m'en vais de ce pas, et je vous présente encore mes excuses pour cette intrusion.

Le tavernier grommela d'un air menaçant.
Qu'est-ce que vous avez tous avec ces deux nigauds à m'emmerder ?! Maintenant ferme-la et va t'asseoir !

Devant l'insistance flagrante de son interlocuteur, Otto rejoignit la première table disponible.

## Gadelon à l'extérieur
[Dé 1+2 chance = échec léger]

Gadelon se tenait devant la porte de service entrebâillée. De l'intérieur lui parvenaient des bruits de cuisine : le choc de casseroles, le grésillement de quelque chose qu'on faisait frire, des voix étouffées.

Soudain, la porte bougea, de l'autre côté un marmiton discutait avec un autre.
Faut qu't'arrêtes de cracher dans les bols ! Un client va sentir eul'goût de ta bouche fétide ! R'garde-moi ça les chicots pourris !

Gadelon, sur l'instant, repensa au bol qu'il venait d'engloutir. Un haut-le-cœur le fit reculer. Rien à tirer de cette cuisine de dégénérés.

## Enguerrand et les deux clients
[Dé 4+2 charisme = réussite]

L'approche franche et l'offre généreuse les mirent à l'aise. Ils acceptèrent volontiers et semblaient disposés à discuter.
Eh bien c'est pas de refus mon gars !
Sans attendre, le second compère fit un signe au serveur en montrant un "trois" de ses doigts calleux. Le serveur leur apporta presque aussitôt les verres.
T'es sur quel rafiot ? Tu viens d'où, de chez les dorées ?

Dernière modification par HernfeltMayer (2025-11-17 11:40:46)


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#22 2025-11-17 11:48:36

Ludvik Czerwony
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Re : [RP participatif] La quête du pied de Saint Adelmot.

## Enguerrand, Maelis et les deux clients

Maelis qui écoutait la conversation d'Enguerrand observa une légère hésitation de sa part, elle se leva soudainement et s'écria : Hey mais oui je te reconnais maintenant ! Tu étais sur la caravelle de chez les dorés qui a fait naufrage au large du Baswen. Comment elle s’appelle déjà ? Ha oui ! - La grande perche - Je bois à ta santé que tu en ais réchappé, j’ai entendu dire qu’on vous comptais sur les doigts de la main. sur ces mots elle lèva sa choppe à son attention et adressa quelques mots « À nos frères que la mer nous a pris. » puis en bu une grande gorgée.

Enguérand lèva son verre à son tour , l'air solennel : Aux marins disparus en mer ! . Cependant , damoiselle , vous me prenez pour quelqu'un d'autre . Je ne suis pas rescapé de La Grande Perche. Moi je viens de Vivesource où j'ai embarqué il y a 10 jours sur la Belle Rose , comme gabier journalier . La Belle Rose a déjà bien vécue , c'est sur , mais elle n'a heureusement pas sombré et est parvenue sans encombre jusqu'ici . Les dieux soient bénis . Mais asseyez vous donc , damoiselle , et finissez votre choppe avec nous autres , nous parlerons de La Grande Perche , ou de la Belle Rose , des choses de la marine.

Cet échange aussi fugace que soudain surpris les deux comparses qui restèrent interloqués mais ne purent, à leur tour, que se plier au traditionnel levé de verre. Les hommes de marine sont toujours en clin à trinquer pour n'importe quelle occasion.
La fille aux trois tresses inclina la tête avec un petit sourire, sembla hésiter et s'approcha de la tablée, avec sa choppe.

Si ces messieurs m'y autorisent alors j'accepte de m'assoir à votre table.
Puis plus bas avec un sourire amical, Mais je vous préviens, sitôt qu'un capitaine passera la porte à la recherche de mes compétences, je vous quitterais sans même finir cette chope.

La discussion repartie sur des banalités de marin à marin, Maelis venant ponctuer les échanges et combler les méconnaissances d'Enguérand dans certains domaines maritimes.
Enguérand posa une question innocemment comme par pure curiosité , comme pour comprendre la réaction tendue qu'avait eue la salle quand ce type bizarre , avait parlé des frères Chouaki . Et qu'est ce qui se passe avec ces frères … Chouki … Chouaki … un truc dans le genre … dont a parlé tout à l'heure le type bizarre la bas , on dirait une espèce de moine ?

[ LANCÉ DE DÉ (Enguérand)]

## Alaric et le tavernier

Alaric bu son verre en grommelant. Il finit par faire un petit signe au tavernier, pour attirer son attention.
Je suis cartographe. J'ai besoin de trouver des marins expérimentés pour naviguer jusqu'aux grandes steppes, par delà les eaux du Grand Canal. Vous connaissez des gens qui feraient l'affaire ? Des navires qui s'y rendent fréquemment ?
Grzegorz fronça les sourcils en plongeant ses yeux sombres dans le regard d'Alaric.

[ LANCÉ DE DÉ ]

Dernière modification par HernfeltMayer (2025-11-17 11:58:46)


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#23 2025-11-17 18:11:22

Ludvik Czerwony
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Re : [RP participatif] La quête du pied de Saint Adelmot.

## Alaric et le tavernier
[Dé 3 = échec léger]

Grzegorz plante ses mains massives sur le comptoir et se penche en direction d'Alaric. Ses yeux sombres brillent d'une lueur mauvaise.
Qu'est-ce que vous avez tous aujourd'hui ?!
Sa voix tonne dans la taverne, faisant se retourner quelques têtes.

L'autre, là-bas au fond, il pointe un doigt épais vers Enguérand et ses 3 collègues, elle cherche un capitaine. L'autre guignol tout à l'heure cherchait Tommy et Gûter. Et v'là t'y pas que maintenant CELUI-LÀ, il tape du doigt sur le comptoir devant Alaric, cherche carrément un équipage complet !
Il se redresse de toute sa hauteur, croisant ses bras massifs.

Je ne suis pas la loge du port, moi ! Je ne suis pas le bureau de la capitainerie ! Vous croyez que je tiens un registre des marins disponibles dans mon arrière-boutique ? Que j'ai un catalogue avec les noms, les compétences et les tarifs ?!
Il attrape le verre vide d'Alaric et le fait claquer sur le comptoir.

Tu veux un équipage ? Tu veux des marins ? Tu veux naviguer jusqu'au bout du monde ? Ben tu vas à la CAPITAINERIE, comme tout le monde ! C'est le bâtiment gris au bout du quai, avec le drapeau ! Tu peux pas le rater, même un cartographe myope devrait le trouver !
Il se penche à nouveau, ses narines dilatées.

Et maintenant, tu bois OU tu dégages. Mais tu arrêtes de me prendre pour le bureau d'embauche des marins perdus. Compris ?
Il pointe son pouce vers la porte.

Dehors. Ou tu payes une autre tournée et tu fermes ton clapet.


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#24 2025-11-17 23:37:08

Otto de Lorch
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Re : [RP participatif] La quête du pied de Saint Adelmot.

Otto observe la scène depuis sa table. Il voit Grzegorz exploser contre Alaric, la tension monter à nouveau dans la taverne. Une voix résonne dans sa tête... :

Sans un mot, il se lève lentement et s'approche du comptoir. Il pose une main ferme mais apaisante sur l'épaule d'Alaric – pas pour le contraindre, juste pour lui signifier "Laisse tomber".

Puis il s'adresse à Grzegorz d'une voix basse, posée, presque confidentielle :

"Vous avez raison. Nous vous avons assez importuné pour ce soir."

Il dépose quelques pièces supplémentaires sur le comptoir.

"Pour les désagréments. Et pour que mes compagnons puissent finir leurs verres en paix."

Sans attendre de réponse, il fait signe à Alaric de le suivre et retourne s'asseoir, espérant que le cartographe aura la sagesse de ne pas insister.


Ferdinand
Seigneur d'Autriche

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#25 2025-11-18 01:30:36

Ludvik Czerwony
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Re : [RP participatif] La quête du pied de Saint Adelmot.

Sur les mots d'Otto, le tavernier jeta un œil à toute la salle ou bougonnant.
...mes compagnons ?!

Genseric n'avait pas perdu une miette de ce qui se passait dans la Taverne. Accoudé au comptoir il avait lâché plusieurs petits ricanements narquois tout en buvant son verre.

## Enguerrand, Maelis et les deux clients
[Dé 4+2 charisme = réussite]

Dans le fond de la salle, les deux marins, légèrement éméchés par la générosité d'Enguérand, furent plus compréhensifs que le tavernier.
Ah les frères. Ce sont de sacrés ceux-là. Les meilleurs paraît-il, pour naviguer là où les autres ne veulent pas.
Des fêlés ouais renchérit le deuxième, mais moins fêlés que ces types qui asticotent Grzegorz, ceux-là ne tiennent pas à la vie.
Le marin pointa son doigt vers le bar, Otto et Alaric.
Tiens ! Reprit-il, en voilà un de Chouaki !
Son bras tourna pour ne plus viser Otto et Alaric, mais pour montrer l'encadrement de l'entrée.
Enguérand et Maelis se tournèrent simultanément dans la direction, les yeux ébahis.

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Dans l'encadrement de la porte, découpé par la lumière mourante du crépuscule, se tenait un homme massif. Pas grand au sens de la taille - il dépassait à peine le mètre soixante-dix - mais large. Très large. Des épaules comme des poutres, des bras noueux qui tendaient le tissu élimé de sa chemise de toile grise. Son torse bombé évoquait celui d'un tonneau qu'on aurait vêtu de haillons marins.

Son visage était rond, presque poupin, avec des joues pleines et rougeaudes qui lui donnaient un air perpétuellement jovial. Un nez épaté, visiblement cassé plusieurs fois et mal ressoudé, trônait au milieu de cette figure lunaire. Ses yeux, petits et clairs - d'un bleu délavé comme une voile trop exposée au soleil - brillaient d'une lueur simple, presque enfantine. Son front bas disparaissait sous une tignasse brune désordonnée, mêlée de sel marin et de crasse accumulée. Une barbe courte et mal taillée, parsemée de miettes et de Dieu sait quoi d'autre, encadrait une bouche large où manquaient plusieurs dents.
Il portait un pantalon de toile brune rapiécé aux genoux, des bottes de cuir craquelé qui avaient connu des jours meilleurs, et une veste de marin ouverte sur sa chemise crasseuse. Une ceinture de corde mal nouée retenait le tout tant bien que mal.

Dans sa main droite, massive comme un jambon, il tenait une besace de toile fatiguée qui semblait lourde. Très lourde. Elle pendait mollement, gonflée de quelque chose de solide qui tintait légèrement à chaque mouvement. Des pièces ? Des outils ?
Son visage s'éclaira d'un immense sourire béat en apercevant le tavernier. Un sourire d'enfant content de rapporter un bon point.

Grzegorz !
Sa voix était étonnamment aiguë pour un homme de cette carrure. Presque nasillarde.
Me r'vlà !
Il leva sa besace comme un trophée.
Et j'ai apporté de quoi te rembourser !

Le visage de Grzegorz passa instantanément du rouge au pourpre. Ses yeux s'écarquillèrent comme s'il venait de voir un fantôme. Puis la colère explosa.
CE N'ÉTAIT PAS TROP TÔT, ESPÈCE DE BOUGRE D'ABRUTI !
Le tavernier se pencha sur son comptoir à une vitesse étonnante pour un homme de sa corpulence, l'index pointé comme une arme.
TROIS SEMAINES ! TROIS SEMAINES QUE TU ME DOIS CET OR ! JE CROYAIS QUE TU T'ÉTAIS NOYÉ AVEC TON CRÉTIN DE FRÈRE ! QUE VOUS AVIEZ TOUS LES DEUX COULÉ AU FOND DU CANAL AVEC VOTRE MAUDITE BARGE !
Il attrapa Guter par le col de sa veste et le secoua.

TU NE RECOMMENCES PAS À DÉGUERPIR SANS PAYER TON ARDOISE, TU M'ENTENDS ?! LA PROCHAINE FOIS, JE TE CASSE LES DEUX JAMBES ET JE TE BALANCE AUX REQUINS !
Guter, apparemment peu impressionné par la tirade, continuait de sourire bêtement, sa besace pendant toujours dans sa main.
Ah ouais, désolé Grzegorz. On a eu... des problèmes. Mais là j'ai l'or ! Regarde !
Il commença à ouvrir sa besace.

Grzegorz le lâcha brusquement, s'essuya les mains sur son tablier comme s'il venait de toucher quelque chose de répugnant, puis croisa les bras.
Ouais, ben on verra ça. Et en attendant...

Il fit un geste vague vers la salle où plusieurs regards étaient braqués sur Guter.
Ah. Et ces gens te cherchent.

Guter tourna lentement la tête vers la salle, son sourire niais toujours figé sur son visage. Ses petits yeux bleus parcoururent les visages : Otto, Alaric, Enguérand et Maelis au fond, Genséric et Jéboulet.

Son expression ne changea pas. Il cligna des yeux deux fois, comme un gros chien gentil qui essaye de comprendre un ordre complexe.
Ah bon ? dit-il simplement.

Dernière modification par HernfeltMayer (2025-11-18 01:33:30)


Siostry Vespasia et toute sa clique, Aldric "Main-de-Sixte" Ravenswood, Amaury de Gavere, Le Denier, Maître Balthazar ou le Strolatz Wacław Kowalczyk.

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