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#1 2018-10-04 15:33:28

Ser Roddrick Mayer

[Légat d'Estybril]La Dame du Gundor

Between the time
When the Polemarque built Estybril
And the rebirth of the Ohm empire
There was an age undreamed of
And onto this, Roddrick
Destined to wear the Legat’s coat
Of Estybril upon a troubled brow
It is I, his interpreter, his chronicler
Who alone can tell thee of his saga
Let me tell you of the days of high adventure !

Il arrêta d'écrire un instant pour souffler sur sa main endolorie par le froid. Il se ravisa alors de continuer sa tâche, il continuerait plus tard. Il rangea alors tout son matériel dans sa besace puis remonta sur sa monture qu'il conduit à côté de celle de Ser Roddrick Mayer.

- Frisquet ce printemps mon seigneur. dit l’un des cavaliers.
- Hmmm. répondit nonchalamment le Légat.
Il faut l’avouer, la petite troupe de huit cavaliers qui attendait patiemment au pied des murs de la ville de Reyth semblait complètement frigorifiée.  Pourtant vêtu d’épaisses fourrures, leur immobilisme les rendaient affreusement sujet au mordant du froid matinal de cette région nordique du Northgard.
- Quand arrive ce satané guide ?! Nous devrions être déjà partis. Grommela un vieux mercenaire imposant portant une armure complète très abîmées.
- Fermez là. répondit le Légat… les yeux écarquillés, terriblement intrigué par ce qu’était en train de faire le jeune cavalier qui était à côté de lui...

Le demi-portion, très concentré sur son ouvrage, essayait vainement de faire des ronds avec la vapeur qu’il expirait. Quand il cru réussir, il afficha un petit rictus d’autosatisfaction qu’il fit disparaître très rapidement en croisant le regard de Roddrick… mince… l’air con se dit-il...

L’équipe du Légat se composait de huits personnes. Malgré les nombreux conseils allant dans ce sens, il n’avait pas voulu prendre avec lui plus d’escorte afin de ne pas donner une impression de “convoi militaire” menaçant. D’ailleurs l’équipement de ses comparses était assez léger excepté l’armure et l’armement du mercenaire. Cinq cavaliers entouraient Roddrick et le jeune interprète gringalet, eux aussi à cheval. Le huitième, le mercenaire, était descendu de son destrier et faisait les cents pas le long de la rivière en contrebas.
Les montures étaient toutes chargés de gros paquetages sur les flancs.

- Waldo ne va pas tarder mon seigneur, il est parti chercher le guide dans une taverne en ville. indiqua un des hommes.
Sur ces mots, un neuvième cavaliers fit son apparition au détour du chemin menant à la cité qui les surplombait.
- Rien, Légat, le tavernier m’a dit qu’il était parti à l’aube, un peu avant mon arrivée. dit-il
Le mercenaire remonta à cheval et pris la parole :
- Crois moi Roddrick, il n’y a rien qui vaille. Le guide qui disparaît comme par magie à l’aube, ça sent l’entourloupe !
- Je sais Euserb mais nous n’avons pas remonté le fleuve et traversé ces satanées montagnes de Nouvelle Samarie pour faire demi-tour aussi près du Gundor !
- C’est toi qui vois Roddrick. Mais moi je dis qu’il n’était pas net ce mec là.
Le jeune gringalet pris la parole à son tour :
- Si je peux me permettre, mon seigneur, nous pouvons tout de même suivre la rivière jusqu’à la frontière comme le guide nous l’avait expliqué hier soir. Nous allons peut être le rattraper...
- Et puis nous sommes sur les terres de la Province d’Estybril, que risquons nous ?, continua le Légat un sourire narquois aux lèvres, Suivons les conseilles avisés de ce valeureux interprète que voilà !
- Alors allons y ! reprit le mercenaire, apparemment agacé par le comportement imprudent de son vieil ami.
Le petit groupe se mit en route en direction du Nord, sur le chemin longeant le cours d’eau qui partait dans les hauteurs leur faisant face, au loin. Le ciel dégagé laissait apparaître l'enchevêtrement des monts enneigés du Gundor. Il faisait déjà si froid, ici, dans l’herbe printanière d’Estybril...

Quelques lieues plus loin, Roddrick tendit un paquet à l'interprète.
- Essai donc avec ça, imbécile.
L’autre s’en saisit et en sortit une pipe, un paquet de tabac et un briquet à silex.
- J’en ai toujours plusieurs sur moi. lui dit-il avant d’aspirer profondément une bouffée de sa pipe.
L’interprète rangea le tout dans sa besace, visiblement très honteux.

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Après un long cheminement le long de la rivière, ils atteignirent un lac niché au pied des montagnes. Les neuf hommes restèrent un moment à contempler le décor qui s’offrait à eux. Le massif rocheux, tel un mur impénétrable, venait se jeter dans les eaux froides de l’étendue d’eau. Au loin, on pouvait apercevoir çà et là des petits attroupement d’animaux qui venaient s’abreuver.

- Au delà de ce lac, c’est le Gundor. dit le mercenaire avec mélancolie. C’est ce que l’autre à dit.
- Regardez ! intervint l’un des cavaliers. Il y a un chemin qui semble contourner le lac, allons y.
Après un moment de réflexion mêlé de contemplation, le Légat fit un geste en direction du chemin.
Ils reprirent la route.

Ainsi la frontière du Gundor fut franchie.

Dernière modification par HernfeltMayer (2018-10-06 16:18:40)

#2 2018-10-07 21:24:07

Eugénée Anet

Re : [Légat d'Estybril]La Dame du Gundor

Le mercenaire n'avait pas tort, mais il n'avait pas raison non plus. En réalité, ils chevauchaient depuis un certain temps dans le Gundor. depuis deux provinces exactement, D'ailleurs cela se voyait à la forme des habitations et leurs toits de chaume caractéristiques, aux costumes des péons et aux quelques écriteaux qu'ils pouvaient apercevoir en traversant les bourgs. Les seigneurs okordiens occupaient bien les châteaux et revendiquaient les terres comme étant les leurs, et d'ailleurs, personne ne songeait, pour le moment du moins, à leur contester, mais ces terres faisaient partie du Gundor et avaient été conquise à la faveur d'une guerre entre le Gundor et Perdiglas, dans laquelle les Okordiens avaient vendu leurs talents et leurs armées et s'étaient payés en nature.
En fait la troupe pénétrait dans le Gundor libre. Ce qui restait du duché que la guerre avait épargné.
Les maisons et les habitants étaient si semblables à ceux qu'ils venaient de quitter, qu'ils avaient du mal à imaginer changer de royaume.
Comme la nuit tombait, ils avisèrent un paysan et lui demandèrent à qui étaient ces terres et si le seigneur donnait asile au voyageurs. Il leur fût répondu que le sire de Grunstieg était fort accueillant pour les étrangers, sauf ceux venant d'Okord.
D'abord décontenancés, les voyageurs décidèrent quand même de tenter leur chance. le temps menaçait et l'idée de dormir à la belle étoile dans ces contreforts mal connus ne les enchantaient guerre.
Le château du Sire de Grunstieg n'était pas très éloigné. C'était une grosse construction massive et assez laide, d'aspect rébarbatif, qui occupait un piton rocheux dominant la lac.
La troupe avança jusqu'à une espèce de barbacane en rondins, qui protégeait le pont-levis.
Là Ils sonnèrent de la trompe pour qu'on s'aperçut de leur présence.
Un garde se présentât au créneaux, et avisant les cavaliers, dit:
"Qui se présente devant les tours de sa seigneurie de Grunstieg? Veuillez vous présenter et donner la raison de votre venue!"

#3 2018-10-08 02:02:21

Ser Roddrick Mayer

Re : [Légat d'Estybril]La Dame du Gundor

- Je suis…
Le légat fut interrompu par la lourde main gantelée du mercenaire qui venait de se poser sur son épaule. Ce dernier fit avancer sa monture devant Roddrick puis il prit la parole à plein poumon.
- Nous sommes des voyageurs du grand empire d’Abrasil partis de la Province d’Estybril et nous demandons l'hospitalité pour la nuit au seigneur de Grunstieg ! Notre passage en ces terres est tout à fait pacifique, vous pouvez rassurer votre maître, nous saurons rester discret et ne pas déranger sa seigneurie. Nous serions heureux de lui parler plus en détail des raisons de notre voyage s'il le désire.

Dernière modification par HernfeltMayer (2018-10-08 02:06:31)

#4 2018-10-08 20:44:34

Eugénée Anet

Re : [Légat d'Estybril]La Dame du Gundor

Le garde disparut.
Le soleil s'était couché derrière les montagnes. Il ne faisait pas tout à fait nuit, mais l'air s'était subitement rafraîchi.
Le temps semblait long.
Les hommes s'impatientaient. Tous interrogeaient le mercenaire du regard, mais ce dernier leur faisait comprendre en haussant les épaules, qu'il n'en savait pas plus qu'eux.
Soudain la porte qui masquait l'entrée de la barbacane s'ouvrit à deux battants en grinçant sur ses gonds. Il n'y avait personne derrière et le pont-levis donnant sur le château était relevé.
Les hommes se regardèrent, étonnés et vaguement inquiet de cet accueil.
Ser Roddrick, qui ne supportait pas le froid, se décida à faire avancer sa monture. la troupe entra au pas dans la basse-cour, avançant autant qu'ils le pouvaient. Ils constatèrent très vite que des archers avaient envahi le chemin de ronde qui faisait le tour de la palissade. Ils étaient une vingtaine. Leurs arcs n'étaient pas bandés, mais ils avaient tous encoché une flèche et n'attendait qu'un ordre, sans doute, pour tirer.
Quand tous les chevaux eurent passé la porte, celle-ci se referma et les deux gardes qui la manœuvraient la bloquèrent au moyen d'un madrier qu'ils placèrent sur ses supports en travers des battants.
Quelques hommes attendaient devant des écuries. Il s'agissait sans doute de palefreniers.
Ils firent signe aux Estybriliens de démonter et de leur confier leurs chevaux.
Après s'être consultés du regard, les cavaliers s'exécutèrent. Qu'y avait-il d'autre à faire.
Quand les chevaux disparurent, la petite passerelle qui jouxtait le pont-levis, descendit dans une petite musique de poulie rouillée.
Un homme en armure se tenait dans l'encadrement d'une poterne. Il fit signe aux visiteurs de venir.
la passerelle était étroite. Les hommes, Ser Roddrick en tête, s'y engagèrent en file indienne.
L'homme en armure s'engagea dans un escalier en colimaçon; il était précédé d'un nombre inconnu de gardes. Il fallait le suivre. les archers avaient abandonné leur postes et refluaient vers la passerelle en descendant des échelles de bois. les gardes restaient à leur poste. Ils s'étaient réfugiés dans une espèce de guitoune où brulait un braséro.

La troupe, ainsi escortée arriva dans une grande pièce ronde qui devait être la salle des gardes, car les murs étaient recouverts de pavois et des râteliers d'armes faisaient comme des palissades de chaque côté du passage central.
Là l'homme en armure, invita les invités à se séparer de leurs armes, avant d'être amené au seigneur des lieux.
En soupirant, Ser Roddrick, donna l'ordre à ses hommes de se défaire de leur attirail.
Ils renâclèrent mais, encore une fois s'exécutèrent. Des archers vinrent récupérer leurs armes, pour les remiser sur un des râteliers peu encombré.
A la suite de quoi, la procession reprit. Cette fois-ci ils traversèrent une cour intérieure, puis empruntèrent un large escalier d'apparat qui déboucha sur une vaste galerie. Une grande porte s'ouvrit à deux battants devant eux et ils pénétrèrent dans une très grande salle. Le sire de Grunstieg se tenait tout au fond assis dans un grand fauteuil de bois.
Ser Roddrick s'aperçut que de nombreux soldats les avaient devancé dans la salle. Il y avait aussi, sans doute, la famille du seigneur car il avait de part et d'autre, des dames en robe, des hommes vêtus d'habits de cour, et même des enfants.
Ser Roddrick s'avança  jusqu'à une dizaine de pas de ce qui figurait un trône et fit un salut appuyé à son hôte. Bien qu'il le trouva bien précautionneux, les soldats ne s'étaient, à aucun moment, montrés agressifs. Il n'avait donc aucune de raison de craindre un mauvais accueil.

#5 2018-10-08 22:14:07

Hector Mayer

Re : [Légat d'Estybril]La Dame du Gundor

Roddrick s’assura d'un coup d'œil que ces compères se tenaient dignement et respectueusement envers leurs hôtes… si lui n'était pas encore très à l'aise avec l'étiquette, ses hommes l'étaient encore moins.
Tout allait bien, il s’adressa alors à l'homme qui siégeait devant lui :

- Seigneur, en mon nom et en celui de mes hommes, je me permets de vous remercier pour nous avoir accepté en votre demeure.  J'ai traversé de nombreuses contrées et s'il y a bien un trait de caractère qui honore un grand homme, c'est l'hospitalité. Mais  j’oubli de me présenter, je suis Ser Roddrick Mayer, Légat de la Province Abrasillienne d’Estybril.

Craignant un amalgame entre Estybril et Okord, et voulant éviter que ce premier échange tourne au vinaigre, il continua directement :

- Nous avons franchit des territoires sous le joug d'Okordiens afin de porter un message à destination de sa Majesté Dame Roxane au nom du Polémarque K-Lean d'Estybril et de l'Empereur Torkson 1er d'Abrasil.

Dernière modification par HernfeltMayer (2018-10-09 10:27:03)

#6 2018-10-09 14:09:03

Eugénée Anet

Re : [Légat d'Estybril]La Dame du Gundor

Soyez les bienvenus, voyageurs de l'Empire d'Abrasil!
Vous avez fait certainement une longue route pour apporter le message de votre empereur à notre duchesse. Je vous offre bien entendu l'hospitalité. Les messages de paix sont rares et précieux, car je suppose que c'est de cela dont il s'agit. Il est dommage que votre empire soit si éloigné qu'on n'en parle que comme d'une chimère. Notre duché aurait bien besoin d'un allier puissant, enclavés comme nous le sommes entre les barbares d'Okord, les intégristes d'Osterlich et les appétits territoriaux de Perdiglas. Notre duchesse, serait bien inspirée d'épouser un de vos princes.
Joignez-vous à nous pour le repas. Vous avez certainement énormément d'anecdotes à raconter. Nous aimons particulièrement les nouvelles quand elles viennent de loin. il faut dire que celles qui sont proches sont plutôt alarmantes.

Le Sire de Grunstieg frappa dans ses mains, et une armée de serviteurs envahirent la pièce en apportant tréteaux, planches et nappes, chaises, tabourets, assiettes, brocs et timbales en étain. En quelques minutes, une énorme table en U accapara l'espace. Le seigneur des lieux invita ses visiteurs à prendre place en invitant, plus précisément Ser Roddrick à venir s'installer à côté de lui. Tandis qu'un groupe de musiciens grattaient le luth au fond de la salle, les plats commencèrent à arriver.

Le seigneur de Grunstieg se tourna vers son voisin et lui dit: Alors! Contez-moi un peu votre voyage. ce n'est pas tous les jours que nous recevons des gens venus de l'autre côté de la terre!

#7 2018-10-11 00:30:57

Hector Mayer

Re : [Légat d'Estybril]La Dame du Gundor

- Ne vous méprenez pas, Sire. Si le message de paix vient de très loin, effectivement, moi et mes hommes ne venons pas d’une contrée très éloignée. Je pensais que vous étiez au fait des mouvements politico-territoriaux qui se trament un peu plus au sud de votre région.

Roddrick vida la timbale qui était devant lui d'un trait. La douleur du tord-boyaux passé, il continua :

- Okord a subit une rébellion. Un groupe de seigneurs ne se reconnaissant pas dans les us et coutumes Okordiennes, celle là même que vous appelez barbares à juste titre, a défié le pouvoir en place. S’en est suivi une sécession et une union avec le grand Empire d’Abrasil et le Dieu-Empereur Torkson 1er. La Province d’Estybril fut ainsi fondée d’une volonté d’abandonner l'archaïsme Okordien et d’entrer dans une ère plus civilisée avec le soutien d’Abrasil. Le souverain de la province, le Polémarque K-Lean le pacifique a été en personne dans la grande cité d’Ohm pour rencontrer l’empereur. Il l’a chargé de le représenter et d'être son lien avec ce côté du monde.

Un jongleur s'installa au centre du U et s'attèla à divertir son seigneur. Le légat fut décontenancé par cette intervention ce qui eut pour effet de le couper dans son élan. Il reprit enfin le fil de sa «démonstration» après 20 interminables secondes de silence, son interlocuteur semblant disposé à l'écouter.

- Vous avez donc raison en disant qu’en ces temps troublés nous avons tous besoin de trouver des alliés, mais vous avez tort en évoquant votre isolement dans ce coin du monde.
Et je vous rassure, Sire, l’empire d’Abrasil n’est pas une chimère. Il est bien réel et il est le digne descendant de l’empire d’Ohm, puissant et magnifique.

Dernière modification par HernfeltMayer (2018-10-11 14:12:20)

#8 2018-10-12 10:05:00

Eugénée Anet

Re : [Légat d'Estybril]La Dame du Gundor

Ce que vous me dites est fort intrigant. Dit messire Grunstieg. Ainsi l'empire d'Abrasil serait à nos portes?

Le seigneur parlait sans quitter des yeux le jongleur dont les tours captaient, en réalité, toute son attention.

Par son allégeance à l'empereur, la Province d'Estybril place l'empire d'Abrasil à vos portes, oui ! Précisa Ser Roddrick
Et nous voulons développer des relations amicales avec nos voisins ou plus si affinités.

Un mot réveilla l’attention de Sire Grunstieg.

Allégeance! Ainsi ce ne sont pas les légions de l"Empereur d'Abrasil qui sont venues conquérir la province dont vous me parlez ?

Un peu décontenancé, Ser Roddrick précisa : Non, Sire, ce fut une rébellion. L'Empereur a très certainement aidé cette dernière mais pas par des légions.

Le sire de grunsteig en lâcha le pilon qu’il était en train de manger.

Une rébellion? De qui? Contre quoi?

Ser Roddrick comprit que son interlocuteur n’avait pas bien suivi l’entretien, ou plus exactement qu’il avait entendu ce qu’il voulait bien entendre, mais le mot de rébéllion l’avait piqué aussi bien que l’aurait fait une guêpe. Un vieux reste, sans doute de la dernière guerre.
Ser Roddrick jeta un coup d’œil à son scribe qui lui faisait des grands yeux en s’apercevant que la discussion pataugeait.

Okord, dit-il doucement en détachant bien ses mots est maintenant découpé en deux. D'un côté les seigneurs fidèles au roi. Et de l'autre, la Province d'Estybril qui ne reconnaît plus le roi d'okord et qui s'est mise sous l'aile du grand empire d'Abrasil

Le Sire écarquilla les yeux! l'information venait de lui monter au cerveau

Vous voulez dire que la province d'Estybril est peuplée d'Okordiens renégats!

Puis il se ravisa en s‘apercevant qu'il avait peut-être offensé son visiteur

Je ne parle pas pour vous, bien entendu, Messire Roddrick. En somme vous venez, au nom de votre nouvel empereur, négocier avec notre duchesse.

Ser Roddrick avait blêmi, mais il sut se contenir. Son hôte ne semblait pas avoir inventé l’eau chaude, ou était-ce une stratégie de sa part. Il faisait peut-être l’âne pour avoir du son. Il décida de changer de sujet et de s’enquérir des arcanes politiques du Gundor.

#9 2018-10-15 09:53:01

Eugénée Anet

Re : [Légat d'Estybril]La Dame du Gundor

Négocier est un bien grand mot, Sire. Mais effectivement, mon empereur et mon polémarque désirent fortement créer de bonnes relations diplomatiques avec les nations de ce coin du monde, le Gundor tout particulièrement. Qui sait, une amitié pourrait naitre de cette relation diplomatique entre nos deux peuples.

Ser Roddrick attendit une réponse de son hôte, qui ne vint pas. Le Sire de Grunstieg s'empiffrait et buvait force bières sans trop prêter d'attention à son voisin. Quand enfin il daigna se retourner vers lui l'Estybrilien en profita pour changer de sujet.

Mais parlez moi un peu de votre beau pays! Comment vont les affaires au grand Duché du Gundor ?

Le Sire de Grunstieg prit une mine désolée.

Hélas, je serai bien en peine de vous renseigner, Ser Roddrick. Nous sommes éloignés de la capitale du duché. Non pas par la distance, le pays n'est pas grand, mais par l'enclavement.
Les nouvelles sont rares et parfois dépassées quand elles nous arrivent. Tout ce que je sais, c'est que la duchesse n'a pas encore convolé, malgré les appels pressants des princes de la région, à commencer par celui de Perdiglas qui ne souhaite rien moins que mettre la main sur le duché tout entier.

Déçu par cette échappatoire, ser Roddrick n'insista pas. Son hôte n'était assurément pas disposé à raconter sa vie. Il se dit qu'il aurait peut-être plus de chance à la prochaine étape s'il évitait le sujet des origines de la province. Il était fort probable que leur ancienne appartenance au royaume d'Okord avait éveillé la suspicion et la prudence de leur hôte.

Mais dîtes moi, pourrions nous abuser encore de votre hospitalité en vous demandant un hébergement pour la nuit, pour moi et mes hommes. Nous devons partir très tôt demain car comme vous venez si bien de le dire, nous avons une route escarpée à suivre pour rejoindre la Duchesse

Pour le coup, le sire de Grunstieg regarda son visiteur de travers, comme s'il venait de l'insulter.

Est-ce une coutume de chez vous, Messire, de jeter dehors vos invités, quand la nuit est tombé et que rodent les loups?
Par tous les dieux, nous sommes plus civilisés que cela! J'ai déjà donné des ordres pour qu'on allume un bon feu dans votre chambre. Les reste de votre troupe pourra dormir au-dessus des écuries. Il y fait toujours bon et le foin est abondant.

Un peu marri de sa bévue, Ser Roddrick s'excusa et remercia son hôte pour son sens aiguë de l'hospitalité. La discussion mourut et les convives se replièrent sur les mets et sur le spectacle qu'une troupe de danseuses leur donnait à voir.

Au petit matin, peu avant l'aube, la troupe se remit en marche, bien décidée à franchir le col qui leur barrait la route de la capitale et qui culminait à plus de 6000 pieds d'altitude.

#10 2018-10-15 15:36:28

Hector Mayer

Re : [Légat d'Estybril]La Dame du Gundor

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Les hautes montagnes du Gundor étaient tout sauf accueillantes. En cette fin de saison, le vent glaciale balayaient continuellement l’épais manteau neigeux qui tapissait le sol. L’équipe du Légat regrettait déjà la bise glaciale de leur départ d’Estybril. Ils déploraient aussi avoir eu l’idée, un jour, d’accepter de suivre Roddrick dans son projet fou de traverser le Gundor que l’on sait peu enclin au tourisme. Il était clair maintenant que ces montagnes n’étaient pas, mais alors pas du tout, propice à la promenade champêtre et à la joie des jeux dans la neige.

Les cavaliers avaient arpenté un sentier sinueux en alternant passages escarpés à flanc de montagne et petites pistes en sous bois. Ils ne s’étaient accordés que trois arrêts depuis leur départ de Grunstieg. N’ayant croisé qu’un seul village quasiment abandonné vu le peu d’âmes qui hantaient les lieux, ils n’avaient pu acheter des vivres. Ils furent contraint d’entamer les rations de secours emmenés du château.

Etait-ce le temps qui ralentissait dans ce décors monotone de roches et de neige ou bien leurs montures, tenant étonnement encore le coup, qui baissaient de rythme, si bien qu’ils décidèrent, làs, de s’arrêter sous une grosse roche.
Si le froid et les flocons continuaient de les meurtrir, le vent lui, était bien amoindris par l’imposante pierre.

Le mercenaire sortit alors de son paquetage une bouteille puis il la porta à sa bouche pour en avaler une bonne rasade. Il l’a donna ensuite à un autre des cavaliers :
- Morbleu ! Quand il m’a filé ça, l’autre à Grunstieg, je suis sur qu’il se foutait de moi ! Il savait qu’on allait en chier !
- Pourquoi ils nous ont laissé partir ?! repris un autre cavalier On va y rester !
Roddrick s’approcha d’eux afin de coller les montures entre elles pour qu’elles se réchauffent.
- On comprend mieux pourquoi ils ont besoin de Ghinzu Kralle pour défendre le sud de leur territoire. Leurs armées ne peuvent pas traverser ce fichu col. dit-il

- La nuit est en train de tomber. On va tous crever ! J’aurais encore préféré croiser des loups ! murmura le mercenaire
- C’est pas perdu, ne t’en fais pas. lui dit le Légat, Ils ne sont pas assez idiots pour être dehors de ce temps là… les loups… mais ils peuvent faire une exception pour toi.
Nous devons trouver un endroit où nous réfugier. Ils ne nous avaient pas parlé de refuges en pierres sèches ?

- Je n’ai rien vu de tel, Sire. répondit un des cavalier.
- Pas de grotte, de recoin où tendre les toiles où faire un feu ? demanda à tout hasard Roddrick
- Trop de vent, trop humide ! répondit l’autre En plus on y voit rien !

- J'espère qu’on a pas dévié de la piste, Jacquou, tu es certain de nous avoir bien fait suivre la piste ? demanda le mercenaire
- Ben... oui…
- Jacquou !
- Ben c’est vrai que ça fait un baille que j’ai un peu perdu le fil, Euserb.
- TU AS PERDU LE FIL ?! grogna le mercenaire, MONSIEUR a perdu le fil !

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Un cavalier portant une torche tant l’obscurité les avaient gagnés rapidement arriva à son tour sous l’éperon rocheux.
- Pas de village en vue, pas vu de lumière, ni fumée...de toute manière j’y vois rien. Par contre, on est en plein en haut d’un col. Il y a un panneau là-bas et ça redescend de manière très sèche après. Thibald arrive, il regarde le panneau.
- Merci Michal lui répondit le Légat

Un second cavalier, le jeune traducteur, arriva.
- J’ai regardé la pancarte, on y voit pas grand chose, on dirait du patoi montagnard, c’est un truc du genre “Col de la Croix de la Femme Morte” ou un truc comme ça.
- Bah, ils nous ont juste parlé d’un col en suivant le chemin, il ne nous ont pas donné de nom. De toute manière, il n’y avait qu’un chemin dans cette direction qui montait dans la montagne. grogna le mercenaire

- Bref, conclu Roddrick, trouvons un coin pour s’abriter, je n’ai pas envie de mourir congelé sans avoir vu la Dame du Gundor.

Dernière modification par HernfeltMayer (2018-11-01 19:04:12)

#11 2018-10-16 14:04:41

Hector Mayer

Re : [Légat d'Estybril]La Dame du Gundor

- Par ici ! cria un cavalier qui arrivait à son tour J'ai trouvé une petite cavité là-haut, en grimpant un peu dans les bois. C'est pas bien grand mais nous devrions pouvoir nous y serrer.

La petite troupe se mit en route puis gravit péniblement le petit talus.
Il pénétrèrent ensuite dans un bosquet de sapins et rejoignirent la dîtes grotte, en suivant les directives du cavalier.
La caverne, grande d'une vingtaine de mètres carrés, permettait effectivement avec ces deux bons mètres de hauteur d'accueillir toute l'équipe. Le mercenaire pris soin d'en faire le tour, torche à la main, afin de vérifier que cette dernière n'abritait pas une famille de ses amis les loups.

- Parfait ! dit-il en s'adressant aux autres.
Le groupe pris alors soin de décharger les chevaux, de les mettre bien à l'abris et de leur apporter un peu d'herbage glané aux alentours. Les cavaliers s'installèrent alors les uns contre les autres autour d'un feu.

Le temps ne s'était pas amélioré, cette nuit en haute montagne allait être pénible.
Mais ils étaient abrités et saufs.

#12 2018-10-16 17:33:48

Eugénée Anet

Re : [Légat d'Estybril]La Dame du Gundor

Il neigeait de plus en plus et leur feu fumait davantage qu'il ne chauffait. les hommes s'étaient emmitouflés dans leur couverture de laine et avaient rajouté, sur leurs épaules, leurs tapis de selle. Malgré tout, cela ne suffisait pas et ils grelottaient en se frottant les mains et en soufflant sur leurs doigts gelés pour les réchauffer.
Le flacon de gnôle passait de main en main. Chaque homme en buvait une petite gorgée qui lui brulait la langue avant d'enflammer son gosier. De petits glaçons pendaient aux poils de leur barbes et de leurs moustaches.
Ils pouvaient entendre le hurlement du vent dans les mélèzes dénudés et voir, depuis leur abri, leurs cimes ployer comme des roseaux. C'était une nuit de cauchemar. De ces nuits qui n'en finissent pas, ou chaque minute dure une heure.
Ils luttaient contre l'engourdissement et le sommeil de peur de ne pas se réveiller.
Bientôt, la petite réserve de bois qu'ils avaient entassé à la hâte s'épuisa. Il n'y eut aucun volontaire pour aller en chercher hors de l'abri et ser Roddrick ne se sentit pas d'en désigner un. C'eût été l'envoyer à une mort certaine.
Le feu finit par mourir et ils se retrouvèrent dans l'obscurité totale.
Un des hommes pensa tout haut: Qu'est ce qu'on est venu foutre ici?
Ce n'était pas une question ni un reproche. Juste la constatation qu'ils aurait peut-être mieux fait de prendre un guide ou se renseigner sur le temps qu'il allait faire.
Personne ne releva. Pas même ser Roddrick, car lui-même, à ce moment là, devait douter du bien fondé de leur entreprise.
Ils tombèrent alors dans une sorte de léthargie. Un demi sommeil ponctué par des changements de position ou des mouvement d'orteils pour savoir s'ils étaient encore là.
Au petit matin, la tempête s'était calmée.
Le soleil apparut entre deux montagnes et éclaboussa le paysage de ses rayons. 
Les hommes encore prostrés, se levèrent un à un. La neige avait formé une congère devant leur abri. Il fallut ramper par dessus pour en sortir. Le chemin avait disparu. Un grand manteau d'une blancheur éblouissante recouvrait tout. Il avait du tomber pour plus d'une coudée de neige et ils s'enfonçaient jusqu'aux genoux dans la poudreuse.

C'est par où? demanda ser Roddrick au mercenaire.

Faut demander à Jacquou! grogna l'autre.

Mais la réponse de Jacquou fût un haussement d'épaule et une moue qui voulait dire qu'il n'en avait aucune idée. Plus rien ne ressemblait à ce qu'ils avaient vu la veille.

Tout ce que je sais c'est que ça doit être par là, vu que le soleil est là. Il désignait le Nord.
Et que le chemin, était raide.

#13 2018-10-16 22:06:20

Hector Mayer

Re : [Légat d'Estybril]La Dame du Gundor

Michal et Jacquou partirent rechercher le sentier en s’enfonçant dans le bois. Péniblement, les deux comparses disparurent de la vue des autres.

Pendant ce temps, les hommes restants travaillèrent à dégager un passage plus gros pour que les chevaux puissent sortir. Ce n'était pas une mince affaire tant la neige était amassée en très grande quantité. Une fois au dehors,on rééquipa les pauvres bêtes. La décision fut alors prise de ne pas les monter, du moins pas avant de rejoindre une piste praticable plus propice, afin de les ménager. S’il était difficile d'évoluer dans la poudreuse, qu'en serait-il s'il fallait le faire avec 20 kg supplémentaires si les chevaux venaient à mourir !

Jacquou réapparu, apparemment en joie, suivi de près de son ami :
- On a retrouvé le chemin ! Du moins le gros rocher sous lequel nous nous étions protégés parce que le chemin, on ne le voit plus.
- Je pense pouvoir nous conduire jusqu'en haut du col, jusqu'à la pancarte d’hier. Au delà ce sera peut être un peu compliqué vu la neige. Mais le ciel est dégagé. Là-haut, on verra peut-être un village. continua Michal.
- Alors ?! Merci qui ? demanda Jacquou à la troupe.
Devant le peu de démonstration de joie de l'équipe, il répondit lui même :
- Merci Jacquou et Michal !

Le mercenaire bougonna une nouvelle fois en pestant après eux.
Ils reprirent la route.

Dernière modification par HernfeltMayer (2018-10-17 00:22:28)

#14 2018-10-18 16:51:52

Eugénée Anet

Re : [Légat d'Estybril]La Dame du Gundor

La descente du col s'avéra très compliquée. le chemin était très pentu et difficile à apercevoir. La neige qui le recouvrait formait des congères dans lequel il disparaissait et masquait de traitresses plaques de glace qui faisaient glisser les chevaux au moment où l'on ne s'y attendait pas. Seule la trouée entre les sapins, leur indiquait vaguement la route, encore que certains arbres,couchés par la tempête, la leur coupât à plusieurs reprises.
Ces divers obstacles conjugués à la prudence qu'ils mettaient dans chacun de leurs pas, leur fit perdre un temps considérable.
Le soir retombait qu'ils n'avait pas encore fini de descendre.
Le froid était toujours aussi mordant et les rares instants où ils passaient dans une zone dégagée, étaient trop brefs pour donner le temps, aux rayons du soleil qui les atteignaient alors, de les réchauffer. Cependant la route devenait plus carrossable. Elle serpentait à flanc de montagne, contournant les ravines creusées par les cascades venant des sommets. A chaque virage, la troupe s'attendait à voir s'ouvrir le paysage, mais ils s'enfonçaient dans la ravine suivante avec l'appréhension qu'un éboulement ou une cascade plus puissante n'ait emporté le chemin.
Enfin, au détour d'une de ces ravines, ils aperçurent un village.
C'était un hameau, pour être plus précis, constitué sans doute de deux ou trois fermes.
Quelques pauvres masures entourées d'appentis ou de granges s'accrochaient à flanc de montagne de chaque coté du chemin.  Un petit ruisseau coupait le hameau en deux et on le franchissait sur un pont de bois. Des poules caquetaient au milieu de la route. Un cochon solitaire, dans son enclos vint aux nouvelles à l'approche de la troupe.
Deux cheminées fumaient, preuve que l'endroit était habité. Pourtant il n'y avait pas âme qui vive au dehors.
Ser Roddrick consulta le mercenaire:

Il est tard! Qu'est-ce qu'on fait? On essaye de demander l'asile à ces gens?

#15 2018-10-18 23:56:10

Hector Mayer

Re : [Légat d'Estybril]La Dame du Gundor

- Un peu, oui ! Je ne dormirai plus dans un trou ! répondit doucement l'autre en s'approchant d'une des misérables habitations.

Il essaya de regarder au travers des interstices de l'enchevêtrement des planches composants les murs mais il n'y arriva pas. Il sortit alors de son grand manteau un surin qu'il pris fermement en main et qu'il dissimula immédiatement dans sa manche.

Alors qu'il se préparait à frapper, deux des hommes s'écartèrent un peu du groupe qui faisait face à la porte afin, semblait-il, de ne plus être dans l'angle de vue de cette dernière.

- Que se passe t-il, Sire ? chuchota le traducteur
- Euserb et ses hommes se préparent à toutes les éventualités. lui répondit le légat tout doucement lui aussi
- Toutes les éventualités ?
- Regarde autour de toi. C'est isolé, tranquille, à l'abri des regards, c'est sans doute des fermes... Mais ça pourrait aussi être un repère de coupe-jarrets ou de bouilleurs d'enfants, n'est ce pas mon très jeune ami. lui souffla-t-il en souriant

Le traducteur, lui, ne sourit pas.

- Waldo... chevaux. chuchota Euserb en faisant un léger geste de la main
Un des hommes s'écarta à son tour pour s'approcher de la petite grange qui juxtaposait la maison afin d'y jeter un œil.

- Et là ?
Roddrick posa un doigt sur sa bouche en regardant son interlocuteur. Il lui répondit, toujours en chuchotant
- Un pécore qui habiterait ici n'aurait pas de chevaux. Trop pauvre. Des bandits de grands chemins, si. Ferme la maintenant.

Le mercenaire attendait le feu vert de Waldo pour frapper à la porte.

Dernière modification par HernfeltMayer (2018-11-01 18:55:50)

#16 2018-10-19 10:46:01

Eugénée Anet

Re : [Légat d'Estybril]La Dame du Gundor

Le traducteur haussa les épaules.
Des brigands, dans ce coin perdu et inhospitalier? Il n'y croyait pas une seule seconde, mais les hommes avaient l'air soudain si prudents, qu'il se rangea à l'opinion de la majorité. Le dénommé Waldo essayait de voir quelque chose mais il faisait de plus en plus sombre dehors et quasiment nuit à l'intérieur de la grange.

Je vois rien! Dit-il.

Le mercenaire frappa à la porte.

Hey! s'inquiéta Waldo en chuchotant.  J'ai dit qu'je voyais rien, j'ai pas dit qu'y avait rien!
On le sentait fébrile et si l'on n'avait su sa bravoure au combat, on aurait pu le croire angoissé.
Le mercenaire, qui allait recommencer à frapper, retint son geste. Personne n'avait répondu aux premiers coups. Il régnait un silence de mort. Soudain, le traducteur, fatigué de ces salamalecs se mit à hurler:

Ohé! Y'a quelqu'un?

Tous les hommes le regardèrent sidérés.

Ben quoi? Vous voyez pas qu'il n'y a personne? Ou alors ils sont sourds comme des pots!

Ser Roddrick, qui avait dégainé son épée, prêt à s'en servir, la remisa au fourreau.

Bon! On rentre! On verra bien!   Il s'approcha de la porte et donna un grand coup de pieds dedans. Le pauvre loquet de bois céda et elle s'ouvrit en grand.
L'intérieur était à l'image de l'extérieur; tout aussi pouilleux. ça sentait la chèvre, le lait caillé et la fumée avec une pointe de vieille sueur et d'urine. Quand ses yeux s'habituèrent à l'obscurité, il distingua trois chaises autour d'un âtre aux braises fumantes, surplombées d'un chaudron noirci faisant chauffer son contenu. Le sol était en terre battue, le toit de vieux chaumes lavés par les pluies, était percé par endroits. Dans le fond un genre de paillasse, aussi accueillant qu'un nid à rats, partageait l'espace avec une pile de fagots et une petite table bancale ou trônaient deux écuelles de fer battu et une cruche.
Le traducteur qui entra à la suite de ser Roddrick commenta:

Je crois pas que des brigands supporteraient de vivre dans un endroit pareil. Je me demande même si je préfère pas coucher dehors cette nuit.

- Allons voir les autres masures! On va bien finir par trouver quelqu'un.

- Y' a quelqu'un! Observa le mercenaire.

En effet, la paillasse se mit à bouger et une tête ridée, aux cheveux gris hirsutes et sales comme un balai à toile d'araignée, émergea d'un tas de couvertures de jute graisseuses et se mit à engueuler les arrivants. C'était une vieille femme probablement assoupie que la troupe venait de déranger. Au lieu de paraître effrayée, elle se mit à lâcher sur eux, une foule d'imprécations, qu'heureusement, ils ne comprirent pas.

Qu'est-ce qu'elle dit? Demanda ser Roddrick.

Elle est pas contente qu'on lui ait cassé sa porte! Traduit le traducteur, en omettant volontairement les noms d'oiseau et les malédictions que la vieille faisait pleuvoir sur eux.

#17 2018-10-19 11:15:33

Hector Mayer

Re : [Légat d'Estybril]La Dame du Gundor

Avec un regard de dégoût, le légat fit un pas en arrière en regardant la vieille.
- Bahh, qu'est ce que c'est que ce trou ! Dégageons de là.

Le mercenaire s'approcha brusquement d'elle en faisant tinter son armure de plate pour l'effrayer puis il lui cafouilla sous son manteau et lui jeta deux pièces d'or. Pas certain qu'elle en avait déjà vu une dans sa misérable vie, pensa t-il.

- Dé..désolé... bredouilla le traducteur en quittant la pièce

Il quittèrent la cabane en remettant, comme il le pouvait, la porte ainsi brisée, sans attendre une quelconque réaction de la vieille.
Le groupe s'avança alors vers l'autre bâtiment duquel il s'échappait de la fumée par la cheminée.

Avec les mêmes précautions, le groupe commença à se mettre en place autour de la porte, le mercenaire toujours devant, surin à la main toujours caché dans sa manche.

- Sans déconner ! dit le jeune traducteur Vous n'allez pas recommencer !

Il avança, passa devant le mercenaire en le poussant et frappa à la porte sans ménagement.

Tous le regardèrent une nouvelle fois avec des grands yeux ébahis.
Il recula alors en haussant les épaules.
- Non mais ça va, là...

Dernière modification par HernfeltMayer (2018-10-19 14:28:39)

#18 2018-10-21 19:45:11

Eugénée Anet

Re : [Légat d'Estybril]La Dame du Gundor

Un volet s'entrouvrit l'espace d'un instant, sur la côté gauche de la porte. Il s'agissait davantage d'un judas tellement la fenêtre, qu'il masquait, était petite. Il se referma aussitôt en claquant. Au même moment des chocs sur la porte, venant de l'intérieur, fit comprendre aux visiteurs qu'on était en train de la barricader.

Ser Roddrick fût tenté de donner un grand coup de pied dans cette porte aussi mais il se ravisa. L'intérieur de cette bicoque était peut-être pire que celui de la précédente et il n'était pas nécessaire de se faire mal voir par toux ces gueux. Il avisa la troisième et dernière maisonnette du village. Son toit avait l'air en meilleur état.

Peut-être aurons-nous plus de chance avec celle-ci!

La troupe se dirigeait vers la troisième chaumière, quand un groupe de paysans, les épaules lourdement chargées déboucha du bout du chemin. Ils étaient cinq, d'âge indéterminé, l'air harassés sous leurs charges. Quand ils virent les étrangers, ils s’arrêtèrent et posèrent leurs sacs à terre. Ils restaient là, sans bouger, examinant la troupe qui leur faisait face en se demandant s'il fallait en avoir peur ou pas.

#19 2018-10-22 11:07:55

Euserb Mayer

Re : [Légat d'Estybril]La Dame du Gundor

- Messieurs ! dit énergiquement le mercenaire en avançant d'un pas,  C'est votre jour de chance ! Le seigneur que voici ... en montrant le traducteur du doigt ... a une offre immanquable à vous faire ! Une offre qui pourrait vous permettre de changer de vie !
- Le ? Quoi ? bredouilla le jeune gratte papier
- Nous cherchons un guide pour rejoindre la capitale, nous pourrons le payer grassement en arrivant là-bas ! repris le mercenaire ... Nous cherchons un guide et ... un endroit où dormir cette nuit.

Les croquants se regardèrent et observèrent le groupe.
Avant que l'un d'entre eux ait eu le temps de répondre, le mercenaire continua sa tentative d’esbroufe en faisant encore un pas en avant :
- Nous sommes des marchands venant du sud pour rencontrer votre Duchesse, qui nous attend d'ailleurs. Il va de soi qu'elle a envoyé à notre rencontre une demi-compagnie de cavaliers mais en attendant nous devons avancer dans sa direction. Elle sera très certainement flattée qu'un accueillant habitant de ce bourg nous ait aidé. Nous tacherons de lui en glisser un mot.

Dernière modification par HernfeltMayer (2018-10-22 22:04:38)

#20 2018-10-25 18:30:45

Eugénée Anet

Re : [Légat d'Estybril]La Dame du Gundor

Les paysans se regardaient entre eux. Ils avaient l'air déconcertés. Ils se mirent à se parler dans un baragouin incompréhensible, s'interpellant et se questionnant comme s'ils étaient à la recherche d'une explication à l'apparition des étrangers. Le palabre dura une minute ou deux. Finalement l'un d'eux repartit en courant d'où ils venaient. la troupe avait assisté à la scène sans broncher.

Je crois qu'ils n'ont pas compris votre discours Messire! Fit remarquer l’interprète en s'adressant au mercenaire. Ils doivent appartenir à une tribu de montagnards. Ces gens-là n'ont pas grand-chose de commun avec ceux des plaines. Je ne suis pas sûr qu'ils se sentent des sujets de la duchesse. Quant à leur dire que nous sommes des marchands et leur promettre de l'or, c'est, à mon avis une bien mauvaise idée. Ces gueux sont autant pillards que paysans et ces montagnes sont leur domaine.

Ser Roddrik se gratta la barbe.

Je ne me sens pas de rester dans ce trou à rats! dit-il. Non pas que je craigne quoi que ce soit de ces péons, mais l'endroit est vraiment trop sale. Je ne suis pas venu en Gundor pour attraper des poux! Ton avis Euserb!

Le mercenaire se sentait un peu ridicule d'avoir discouru dans le vide, mais c'est la remarque de l'interprète qui l'avait vexé.

Demande à Thibald, puisqu'il a l'air de connaître le coin.

Je n'ai pas dit ça! Se défendit l'interprète. Mais je pense qu'il serait plus prudent de continuer, même si la nuit tombe.

A votre avis, Qu'est-ce qu'il est parti faire, le gars qui s'est carapaté? Demanda Waldo qui inspectait le reste des paysans avec un mélange de mépris et de méfiance.

Prévenir ses copains des villages voisins! Répondit un des cavaliers. Ils vont nous tomber d'ssus, rien que pour bouffer nos ch'vaux! ça pue la misère dans ce coin-là!

#21 2018-10-29 06:44:42

Euserb Mayer

Re : [Légat d'Estybril]La Dame du Gundor

Le petit groupe repris alors la route. Ils n'avaient pas le cœur a rester plus longtemps dans le coin.
Ils remontèrent en selles et s'éloignèrent doucement. Le mercenaire ne détourna pas le regard des paysans qui continuaient à les fixer. La phrase du cavalier martelait dans sa tête "Ils vont nous tomber d'ssus, rien que pour bouffer nos ch'vaux !".

- Sacrebleu dit-il, c'est pas des pequ'nots pareils qui auront raison de moi !
Tout en s'éloignant, il décida de faire une nouvelle fois de l'esbroufe en sortant son épée bâtarde, histoire de les impressionner afin qu'ils n'aient pas l'idée de les suivre. Écartant son manteau, il se saisit alors du pommeau de son arme puis il se ravisa. Une fois de plus la phrase de son camarade prenait tout son sens, une épée comme la sienne, même cédée à moitié prix, valait plus que tout ce qu'il avait vu dans ce hameau...
- Allons nous en.

Ils prirent la direction du nord, à bonne allure.
Les hommes se retournèrent à plusieurs reprises craignant de voir à leur poursuite une armée de sauvages montagnards. Mais le hameau qui s'éloignait demeurait silencieux, exempt de toute activité.
- On aurait du tout cramer. dit soudainement le mercenaire On leur aurait rendu service.

La troupe continua de suivre les ravines sur un chemin plus ou moins bien dessiné. Ils finiraient bien par rejoindre une rivière et son vallon. C'était là la seule chance qu'ils avaient de rejoindre une quelconque civilisation.

#22 2018-10-29 20:30:19

Eugénée Anet

Re : [Légat d'Estybril]La Dame du Gundor

Le crépuscule assombrissait le paysage tandis qu'ils atteignaient une zone dégagée. Ils n'avaient pas encore atteint le fond de la vallée, mais avançaient maintenant sur un plateau. Le paysage s'ouvrait largement devant eux. La forêt laissait place à des pâturages. Une rivière traçait paresseusement son sillon avant de venir alimenter un lac. Elle avait sans doute dévalé des hauteurs, dans une suite de cascades et de rapides pour arriver jusque là. Malgré la clarté faiblissante, le décor, plus champêtre avait quelque chose de rassurant. Les prés étaient broutés, le bois exploité, la nature reculait au profit de la civilisation. Le chemin, lui-même avait l'air plus large et mieux entretenu. Ils devaient se trouver sur les terres d'un quelconque seigneur local, pourtant ils ne voyaient toujours aucun signe de vie humaine, ni aucune construction.
Ils continuèrent à avancer jusqu'à atteindre le lac qui leur barrait la route. La nuit était tombée. Elle était sombre et froide. De lourds nuages venant des plaines, s'accumulaient, bloqués par les sommets et le col qu'ils venaient de franchir. Il apportaient l'humidité et cette odeur particulière annonciatrice de la neige. Le lac s'étendait devant eux; vaste étendue d'eau noire peu engageante, siège, certainement de légendes terrifiantes parlant de monstres dévoreurs de jeunes vierges, où de vouivres assoiffées de sang humain.
La troupe s'était arrêtée et tous interrogeaient Ser Roddrick du regard. Après tout c'était lui le chef. Malgré l'environnement hostile, la plupart des hommes ne voulaient pas poursuivre et préféraient camper. Il leur tardait de faire du feu pour vaincre les ténèbres qui devenaient de plus en plus oppressantes.
Quelles que soient les religions ou les croyances, La nuit est toujours le territoire des spectres. La contrée des créatures qui ne peuvent se montrer au soleil sans risquer de se désintégrer.
Soudain Waldo s'exclama:

Je vois une lumière! De l'autre côté du lac!

Effectivement une petite lueur se détachait sur le fond noir de l'horizon, bientôt rejointe par une autre, puis une autre. Il était difficile de dire si ces lumières luisaient sur le lac même ou sur sa berge, mais l'eau les reflétait en formant de petites lignes vacillantes que le clapot faisait danser.

Allons-z-y! Dit Thybald. S'il y a de la lumière, c'est qu'il doit y avoir un village, et peut-être même un château avec un châtelain hospitalier prêt à nous servir un festin et à nous héberger royalement.

- Ou un campement de brigands! Rétorqua le mercenaire Euserb. Et comment faire pour contourner ce lac en pleine nuit? Il est plus que probable que nous nous perdions!

- Moi, je préfère tenter le coup, plutôt que de rester ici à grelotter toute la nuit. D'autant qu'il va bientôt pleuvoir, ou même pire! Et cette fois-ci, je ne vois aucune caverne propre à nous abriter.

Le mercenaire haussa les épaules. il se tourna vers ser Roddrick.

De toute manière, c'est au chef de décider!

#23 2018-11-01 17:19:07

Euserb Mayer

Re : [Légat d'Estybril]La Dame du Gundor

- Bien. répondit le Légat, Je pense que nous avons déjà bien assez fait travailler nos montures pour aujourd'hui. Je veux un campement simple, ne tendez qu'une seule toile. Deux d'entre nous restent éveillés à surveiller, écouter et entretenir le feu. On change de binôme toutes les deux heures.

Thybald, l'interprète, haussa les épaules en signe de mécontentement. Il descendit de sa monture et s'en alla vers la berge du lac.

- Autre chose ! continua Roddrick, On dort collés les uns aux autres, armes à la main. On ne sait jamais, si les sauvages du col décident de descendre nous bouffer ou si une quelconque créature sort du lac pour goûter notre chair tendre de sudiste. Waldo, Thybald, vous prenez le premier quart. Nous irons chasser la luciole demain, à l'aube.

Une fois le camp de fortune installé, les hommes s'allongèrent, fatigués de leur journée harassante.
Les deux désignés volontaires, eux, étaient assis autour du feu à observer l'obscurité qui gagnait le bord du lac où ils étaient installés.
- Et ça tombe sur nous en premier comme par hasard ! murmura l'interprète
- Ferme-la. C'est un cadeau qu'il t'a encore fait ! Si des brigands nous attaquent dans la nuit c'est qu'ils sont déjà en train de nous observer maintenant. Ils n'attaqueront qu'au milieu de la nuit quand ce ne sera plus notre tour. Ne sous-estime pas le Vicomte! C'est qu'avant de porter des beaux habits et de se pavaner avec des nobliaux et des gratte-papiers comme toi, il dirigeait une compagnie de mercenaire... et il était plutôt bon.
Thybald haussa les épaules encore une fois.
- Et Euserb ? demanda t-il
- Son lieutenant, son ami. Il lui a sauvé la vie une fois. Roddrick à même donné son prénom à un de ses fils. Un con.

Waldo se leva et s'approcha de la berge, le regard perdu sur l'immense étendue d'eau.
Il ne pouvait quitter des yeux les lueurs qui venaient de l'autre côté :
- De toute manière... si nous n'y allons pas... c'est eux qui vont venir en voyant notre feu.

Thybald haussa encore les épaules.

#24 2018-11-02 15:51:44

Eugénée Anet

Re : [Légat d'Estybril]La Dame du Gundor

Un petit matin frileux se leva sans que les campeurs n'aient été inquiétés. Le lac et ses abords disparaissaient sous une couche de brume qui flottait à sa surface.
Les hommes se regroupaient autour du feu en grelottant. Ils tapaient du pied et se donnaient de grandes claques pour faire circuler le sang.
Avec ce brouillard, pas question de se remettre en route! Grommelait ser Roddrick! Foutu pays!

Bah! ça va se lever! Constata Euserb en humant l'air. C'est même bon signe! Le ciel est dégagé, le soleil va bientôt chasser cette brume et nous aurons une belle journée.

Ils patientèrent une petite heure en mâchonnant des copeaux de viande séchée et en buvant l'infusion qui fumait dans le chaudron. Il s'agissait d'un mélange de Réglisse, d'Ortie et d’Alchémille sensé les fortifier mais c'était la chaleur du liquide qu'ils appréciaient. Enfin la prédiction d'Euserb s'accomplit. Le voile de brume se déchira et la visibilité revint. L'air était d'ailleurs cristallin au point qu'ils pouvaient voir à des lieues à la ronde.
Il y avait quelques cabanes de l'autre côté du lac. Des constructions sur pilotis abritant sans doute quelques pêcheurs.
Ser Roddrick estima qu'il n'y avait aucun intérêt à faire un détour pour les visiter et ordonna qu'on longea le lac sur la gauche pour regagner le fond de la vallée au plus tôt.
Le chemin n'était pas très visible, mais le terrain dégagé leur permit d'avancer au petit galop.
Puis la pente s'accentuant, ils mirent pied à terre pour franchir un raidillon couvert d'une forêt clairsemée.
Ils rejoignirent ainsi le fond de la vallée et se mirent à suivre le cours d'une rivière chantante qui dévalait la pente adoucie en sautant de pierres en pierres. 
La vallée, d'abord encaissée, s'ouvrit petit à petit, donnant à voir des paysages plus bucoliques.
Ils arrivèrent enfin en vue d'un château. C'était un passage resserré où la rivière avait dû jouer des coudes pour passer entre deux montagnes. Elle faisait un S en contournant un éperon rocheux qu'elle n'avait pas pu dissoudre et sur lequel trônait les tours d'une forteresse.
Impossible de passer sans se faire remarquer.
D'ailleurs leur arrivée devait être connue de plusieurs heures car un comité d'accueil les attendait au travers du chemin.
Il s'agissait d'un capitaine en armure accompagné d'une vingtaine d'hommes.
La troupe stoppa à une dizaine de mètres d'eux.

#25 2018-11-03 00:16:02

Euserb Mayer

Re : [Légat d'Estybril]La Dame du Gundor

Le groupe avait stoppé lui aussi. Les hommes étaient très partagés, entre la joie de revoir la civilisation et l'anxiété que pouvait provoquer ce genre d'accueil…

- Au moins, ceux là vont faire attention à nous et ils ne boufferont pas nos chevaux. Autant de bons hommes pour nous, c'est trop d'honneur.
Alors qu’Euserb comme à son habitude, allait prendre les choses en main en avançant seul vers les cavaliers, il fut rejoint par Thybal qui lui passa devant en lui disant :
- Il est où le surin ? Hein ?
Surpris, le mercenaire voulu crier sur l'impétueux mais il fut coupé dans son élan par Roddrick qui lui tenait le bras.
- Laisse faire le petit, Euserb.

Thybal se plaça à quelques mètres du capitaine et de ses hommes. Il chercha des yeux leurs armoiries et ouvrit la bouche, maladroitement :
- euh…. le… euh… bonjour… le seigneur là-bas
Il se retourna et pointa du doigt le légat.
- C’est le… hum. Bien le bonjour Ser. Voici le Vicomte Roddrick Mayer, Légat de la Province d’Estybril et son escorte. Je suis Thybal, interprète. Le Polémarque de notre province nous envoi, avec le concours de l’empereur d’Abrasil, Torkson 1er, à la rencontre des seigneurs de votre honorable contrée. Nous apportons un message de paix à la noblesse Gundorienne ainsi qu’à la Duchesse elle-même.
Le jeune homme avala sa salive et fixa le capitaine en souriant.

Alors que ce dernier était en train de faire son annonce, Euserb et Roddrick échangèrent quelques mots, sourires aux lèvres...
Moi je dis qu'il va se prendre un coup… il va te surprendre, Euserb… regarde le il ferait bien le coquelet dans une maison de passes… faire le coquelet ?... Oui enfin tu comprends, un coquelet, à la chair tendre, il se passe des trucs bizarre dans ce genre d'établissement… non Euserb, je dis qu'il va nous surprendre… enfin je dis ça, Roddrick, mais c'est pas mon truc, hein…

Tous attendaient la réaction du comité d’accueil avec impatiente...

Dernière modification par HernfeltMayer (2018-11-03 10:21:38)

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