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#51 2018-01-19 23:29:45

Des Armoises

Re : Sur les traces de la Horde [Osterlich]

Mortimer et ses compagnons laissèrent s'installer un silence durable, simplement rythmé par le raclement des cuillères, le souffle des hommes pour atiédir la soupe et le bruit caractéristique de son aspiration.
Ce silence n'était ni gênant, ni coupable, pas plus qu'il n'était menaçant.
Il était patience et simplicité.
Posant doucement son bol vide sur la table de chêne, le chevalier okordien rompit, d'une voix douce, cette agréable suspension de la parole.
Dans un osterlichois appliqué, il prononça les paroles rituelles de gratitude au Pourvoyeur et remercia, avec sincérité, la communauté de moines et de soldats pour leur hospitalité. Enfin, il porta la main droite à son coeur et inclina la tête pour honorer le Strolatz qui partageait leur repas matinal.
Cette bonté naturelle, sans questions ni suspicion, l'avait surpris et dérouté.
Surprenante, l'absence d'hostilité en dépit de leur provenance okordienne assumée.
Déroutante, l'apparente tranquillité des hommes de cette garnison, qui n'avaient pas estimé utile de poster une sentinelle pour la nuit.
-"Noble sire, je suis Mortimer, chevalier. Je commande petit groupe. Nous venons de Nouvelle-Samarie. Trois de nous sont podeswites. Quatrième souffre, et ne croit plus en rien. Le malade est noble, jeune frère de vicomte. Mission mienne de mener Olivier dans Lieux Saints. Espoir de miracle, comprenez ? Pour visage, peut-être. Pour esprit, mon seigneur certain que voyage est bon. Il dit: "Trouvez l'Harmonie à la source. Allez à Cathédrale. Allez à Mausolée."
Nous allons.
Nous espérons traverser votre terre, car nos rois ne font pas guerre aujourd'hui. Gens ici comprennent que nous sommes pèlerins. Peut-être.

Le Strolatz arborait un air pensif, écoutant le chevalier avec attention, prenant soin de ne pas l'interrompre.
Cette mission est grande aventure, oui. Pas facile voyager sur route inconnue vers lieu inconnu. Possible aussi nous sommes suivis par hommes de seigneur Fabius. Cinq cavaliers. Ennemis de Maison mienne*. Nous évitons Kamdaus pour pas d'embuscade et allons toute la nuit pour distancer. Plus de vrai repos depuis Main-Ouverte**, domaine de mon seigneur.
Désigne des armoiries, gravées sur sa spalière. -"Maison des Armoises".
Trace du doigt quatre carrés sur la table : "Quelle est vôtre ?"


----------------------------------------------------------------------
* L'information est vérifiable. Deux fiefs situés près de la frontière osterlichoise ont été attaqués par le baron Fabius.
** Mortimer cite le nom du fief à dessein, sachant que Des Armoises y a tissé des liens constructifs avec ses voisins podeswites.

#52 2018-01-21 14:29:26

Galdor
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Re : Sur les traces de la Horde [Osterlich]

Dan un coin de la table -ronde- Ducran ne participais pas à la fête et a l'ambiance qu'il y avait dans la salle. Il avait même décliné les nombreuses choppes de bière qu'on lui tendait, et discutait à voix basse -afin que personne ne puisse les entendre ni ne les remarques- avec le voyou de son équipe. Après de brèves présentations, où il apprit que le jeune homme se nommait Corias, celui ci lui raconta, sur la demande de Ducran, comment il avait réussi à survivre dans la capitale du Comté: en volant aux pauvres, et parfois même aux riches. Sur de nombreux convois qui arrivaient de temps en temps, il s'arrangeait pour récupérer l'or qui en tombai, et par la même occasion, pour faire tomber de l'or. Il se débrouillait aussi avec une lame. Quand les temps étaient durs, il débarrassait la cité des ivrognes et autres mauvaises herbes des rues pour quelques pièces.
Ayant l'information qu'il voulait, Ducran regarda que personne ne les écoutait, c'était le cas, et s'approcha de l'oreille de Corias.

La prochaine nuit, Le Lord Saad. Élimine cette cible et tu n'auras plus de problème d'or à ton retour en Camorrie.
Corias regarda le nain. Le même nain avait le regard déterminé et le voyou comprit qu'il devait se plier à sa demande. Il hocha de la tête et se saisit d'une choppe de bière, retournant d'un air naturel aux festivités et aux discussions moins sérieuses qui allaient bon train.

Dernière modification par Galdor (2018-01-21 15:47:11)


->Galdor : Fondateur de la Camorrie (disparu)
- >Kratas Tori: Premier et seul prince de Camorrie, jusqu'à la dissolution de la principauté (Exilé quelque part en Okord)
->Lilwenn Tori : Duchesse de Camorrie, première femme à diriger la Camorrie. (Actuel)
        Personnage annexe : -> Intendant Randolph. Dirige la Camorrie en absence de Kratas, jusqu'à l'arrivée de Lilwenn

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#53 2018-01-21 20:59:59

Lord Saad
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Re : Sur les traces de la Horde [Osterlich]

En attente de la reprise de route le Lord s'enlisait dans une autarcie évidente en vue des batailles futures. Depuis deux jours enfermé dans sa chambre, il ne passait son temps qu'à simuler multitudes d'aventures grâce à un amusant mais passionnant petits jeux de réflexion acheter lors d'un de ces passages en ville. Après deux jours de sous-alimentation et après résultat d'une des simulations il ce décida enfin à sortir de son logement afin de passer quelque temps auprès d'un des villageois de la cité de Kamdaus.

     Revêtant une veste de cuir renforcé et vieilli qui d'ailleurs avait une forme singulièrement étrange, veste d'un concepteur inconnu ayant quelques pensées guerrières, de toute évidence. Il n'emporta que peu de chose avant de quitter l'auberge qui à son goût, ne semble plus en mesure de l'accueillir, il prit un sac de vivre, un sac de cuir contenant ces quelques pantalons et autres sous-vêtements de combat, ainsi qu'un coffre contenant un très vieux document.

N'ayant prévenu personne de ce changement soudain de logement, son retour au lendemain ne devrait pas déranger, sachant que son hôte avait était déjà grassement payé.

« Mhm... Je reste dormir cela ne vous dérange-t-il pas en cette heure ? J'aurais d'ailleurs quelques vêtements à faire laver. »

Étranger : « Entendu, mais revenez dans quelques instants, je dois préparer le logement. »

Faisant un dernier passage au sein de l'auberge, il ne vis alors rien de particulier, tout en pensant à récupérer quelques effets, il conclu quelques affaires avant de repartir.

Dernière modification par Lord Saad (2018-01-21 21:00:33)


Est-ce la loi du plus fort, du plus riche ou du plus intelligent??? Pauvre de moi ne faut-il pas être intelligent pour être fort et fort pour être riche ??? ^^

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#54 2018-01-21 22:29:47

Eugénée Anet

Re : Sur les traces de la Horde [Osterlich]

Erratum pour Lord Saad : tu ne passes qu'une seule nuit à Kamdaus, pas plusieurs. Le reste de ta réponse a été pris en compte comme si tu ne passais là qu'une nuit.

Je refais avancer l'expédition lundi ou mardi. Tu dois avoir fait ton choix de les rejoindre ou de rentrer en Okord à ce moment. Dans le doute, je dirais que tu restes derrière à Kamdaus.

Grimlock, MJ.



Mortimer

Le strolatz avait écouté avec attention, mais profité de la conversation pour finir sa soupe. Les religieux avaient pour l’essentiel déjà fini leurs portions, et s’en étaient retournés s’occuper de leur chapelle. À l’exception d’une poignée d’entre eux qui débarrassaient les bols, le strolatz était le dernier österlichois encore attablé.
« Oh, oui, Norderons. Montagnes. Nous avons des cartes du nord de votre pays. De vieilles cartes. Je connais aussi Main-Ouverte. Terres de la garde-frontière. Déjà passé dans la région, à Grenardie et Garde Isolée et Himmelsdorf. Seigneurs de là-bas toujours bien m’accueillir. Beaucoup d’églises. Je sais que lumière de Podeszwa être bien présente en Okord maintenant. »

En voyant le symbole tracé par Mortimer, le strolatz secoua la tête.
« Soldats d’ici servir Burgeister de Gulm. Eux être juste là pour surveiller l’endroit. Mais pas moi. Je sers Archiduc Wladimir. Grand Duc, comme vous les appelez. »
Ce faisant, il tira de sa tenue un petit morceau de papier plié, qu’il tendit à Mortimer. Le blason à l’intérieur n’avait rien à voir avec les quatre carrés locaux, et représentait plutôt une large caducée sur laquelle on avait croisé deux longues épées. Le strolatz attendit quelques instants avant de récupérer son blason et de le remettre dans sa tenue.
« Je ne peux hélas pas vous accompagner vers la capitale. Enfin... si c’est à Irthünwa que vous allez. Il y a des lieux saints et des cathédrales aux quatre coins du royaume ! Mais moi pas le temps de les visiter. Je repars ce soir pour Rürhkastel. Messages urgents. Vous avez choisi le mauvais moment pour visiter. Il y a la guerre au Nord, contre le Kağan d’Ytésen et sa Horde. Si l’Archiduc est battu, tout le royaume sera en danger. »

—————   ———   —————   ———   —————   ———   —————   ———
Lord Saad

Ses hommes retrouvèrent les cadavres au matin. La nuit l’avait amputé de deux soldats. La meilleure moitié de son escorte, même. Le premier cadavre avait été trouvé à même l’écurie, soigneusement égorgé : c’était là son maître de cavalerie, vieux mais affable. Le second était le garde personnel de la chambre du lord, soldat pourtant alerte, mais qu’on avait suriné au plus noir de la nuit.
Saad dut réfléchir.
Sur les cinq hommes de son expédition, deux venaient de mourir, soigneusement exécutés. Et les trois survivants étaient anxieux. L’un d’entre eux, sourcils froncés et dents grinçantes, réclama son attention.

« Si je puis me permettre, on veut votre mort, messire. Je suis sûr que c’est un coup des österlichois ! Nous n’aurions jamais dû faire confiance à ce strolatz ! Cette mission est un guet-apens ! Nous devrions rebrousser chemin avant qu’il ne soit trop tard. Qui sait ce que ces barbares ont prévu pour nous ? »

La situation était mauvaise en effet. Il pouvait désormais partir en toute hâte de Kamdaus et rebrousser chemin jusqu’en Okord, ou rejoindre Ernst et le reste de l’expédition à la porte est. Celle-ci, à l’aube pointante, était sur le point de se remettre en route par la passe de Baldir.

—————   ———   —————   ———   —————   ———   —————   ———
Ducran, le marchand et Nyrth

Ernst eut un rire satisfait en voyant que les cavaliers de Nyrth avaient survécu à leur nuit dehors. L’aube ne s’était pas encore tout à fait levée sur Kamdaus, mais déjà le strolatz royal et ses compagnons s’étaient réunis. Le marchand et son escorte étaient levés et alertes, tandis que Ducran, l’air bonhomme, semblait plus que jamais prêt à reprendre l’expédition. Il ne manquait que le seigneur Saad, qui semblait s’être absenté de l’auberge en pleine nuit, ce dont Ernst ne semblait pas vraiment lui en vouloir. Le strolatz était particulièrement enjoué ce matin, et avait d’évidence passé une excellente première nuit de retour dans sa patrie. Son armure et son casque couvrant à nouveau sa haute taille, il lança un avertissement au reste de la troupe.
« Nous pouvoir attendre un peu lui, mais partir après, ya ? Longue route. Je pense que nous en avoir pour la journée, si vouloir arriver à Wergburg à temps pour dîner ! »

#55 2018-01-21 23:53:50

Des Armoises

Re : Sur les traces de la Horde [Osterlich]

Le coeur de Mortimer manqua un battement, puis accéléra soudainement. Il sentit une bouffée de chaleur l'envahir, comme il prenait conscience de l'importance des propos du Strolatz-messager.
-"La guerre... Au Nord..." répéta-t-il, son cerveau travaillant désormais à toute vitesse, à l'unisson de ses palpitations.
Le chevalier d'Arcalion se leva.
-"Sire, j'adresserai à Burgeister de Gülm missive, lui priant vouloir bien donner sauf-conduit pour Olivier et deux soldats qui gardent lui. Ils vont Irthünwa, que Podeswa guide leurs pas.
Mais moi, je comprends la situation grave. Très grave, non ?
La horde, proche. Terreur et destruction. Votre Archiduc a combat difficile. S'il tombe, qui est suivant ?
Peut-être Österlich. Peut-être Okord.
Je ne "visite" plus. Je veux voir menace. Je veux parler à Wladimir, dire à lui que barons et roi de l'Ouest préparent combat contre Kagan d'Ytesen. Ennemi de ennemi peut devenir ami, non ?
Providence fait de moi un messager aussi et donne un plus grand devoir. Vicomte comprendra.
Je suis cavalier rapide, croyez-moi. Chevaucheur, j'ai été longtemps. Bon cheval.
Laissez-moi venir à Rürhkastel avec vous."

Dernière modification par Des Armoises (2018-01-21 23:54:56)

#56 2018-01-22 18:16:34

Lord Saad
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Re : Sur les traces de la Horde [Osterlich]

En plein retour, le Lord Saad n'eut guère le temps de reprendre son souffle que Mavrick écuyer du Lord Xré galopant en pleine rue lui annonçait la mort de deux membres de son escorte.

Dans un silencieux moment de réflexion, il prit note de cette tragique information et pria Mavrick de lui laisser sa monture afin qu'il puisse rejoindre le reste de ces hommes, rester dans l'auberge.

Lord Saad : « Qui a fait cela, ne vous regarde pas, prenez en compte qu'un homme hargneux veut notre mort, pour une raison tout à fait obscure et ce n'est pas un österlichois, n'ayant commis aucune infraction aux codes en vigueur en Kamdaus, aucun truand ou notable n'aurait commandité l’assassinat d'un Seigneur de l'Ouest.

Morne, huitième Lord par succession du Lord Saad : « Si je puis me permettre, on veut votre mort, messire. Je suis sûr que c’est un coup des österlichois ! Nous n’aurions jamais dû faire confiance à ce strolatz ! Cette mission est un guet-apens ! Nous devrions rebrousser chemin avant qu’il ne soit trop tard. Qui sait ce que ces barbares ont prévu pour nous ? »

Lord Saad : « En route, nous n'avons malheureusement guère le temps de crier au loup, il semble pourtant évident qu'une personne souhaite contre-carré notre expédition, grommela le Lord d'un ton caducée. De plus ne me redîtes plus jamais ce que je sais déjà, on dirait un prêtre. »

Mavrick s'en revenant alors avec le cheval du Lord des Lords, accompagné de la garde österlichoise, commença à faire s'écarter les villageois et passant effrayés.

Les quatre hommes ayant réuni les corps de leurs camarades; les hommes accompagnant le Lord Saad se retrouvèrent alors l'un et l'autre dans des sépultures séparées affublées d'un tissu mortuaire rouge. De nouveau en armure et armés la petite troupe s'en retourna près de la porte est.

Tout en lançant un regard froid aux gardes alors postés pour leur départ, le Lord redressa alors la visière de son heaume laissant paraître ces yeux noirs et perçants.

Dernière modification par Lord Saad (2018-01-22 18:19:17)


Est-ce la loi du plus fort, du plus riche ou du plus intelligent??? Pauvre de moi ne faut-il pas être intelligent pour être fort et fort pour être riche ??? ^^

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#57 2018-01-22 23:37:31

Eugénée Anet

Re : Sur les traces de la Horde [Osterlich]

Mortimer

Le strolatz le dévisagea un moment, sans se presser. Il ne semblait pas particulièrement trouver la proposition de Mortimer comme excellente, ne serait-ce que parce que filer vers la guerre quand celle-ci faisait rage n’était probablement pas la première bonne idée qui soit. Mais comme un religieux le débarrassait enfin de son bol de soupe vide, il haussa les épaules.
« Je ne peux pas me prononcer pour mon seigneur au-delà de la mission qui est la mienne, mais si vous êtes un aussi bon cavalier que ce que vous prétendez, vous pouvez m’accompagner à Rürhkastel. »
Cette déclaration faite, il se leva et précisa qu’il repartirait dans le milieu de l’après-midi, avant d’abandonner le mess de la chapelle. Mortimer fit une rapide part de sa décision dans plus de détails à sa troupe, et convint qu’un peu de repos leur ferait du bien pour la suite de leur aventure : ils n’avaient plus pu souffler depuis leur départ d’Okord.

Un prêtre de la chapelle leur offrit l’hospitalité, sous la forme de petites cellules construites derrière l’édifice. Celles-ci étaient étroites et d’un confort très relatif, mais restaient un endroit chaud et sec pour s'y reposer quelques heures. Mortimer convint d’y passer un moment, et fut réveillé par le Muet peu avant l’heure du départ prévu.
Dans l’écurie de l’avant-poste, le strolatz était en train de seller sa monture. Il était accompagné de deux de ses pairs, eux aussi en train de s’apprêter — sans doute ceux-là étaient t-ils arrivés dans la journée pour un rendez-vous convenu à l’avance entre messagers. En lieu et place des traditionnelles armures et arbalètes, les österlichois ne s’encombraient que d’une légère tenue de cuir noirci, maintenue par des sangles passées autour de leurs membres. Leurs épées accrochées dans le dos et les caducées de leur accoutrement indiquaient cependant leur rang. En voyant Mortimer entrer dans l’écurie, l’österlichois se tourna vers lui et fronça les sourcils.

« Vous êtres prêt ? Nous sommes bientôt en route. Il va vous falloir tenir le rythme. »
Il ne resta plus à l’émissaire qu’à préparer son propre cheval. Il eut avant de partir encore l’occasion de dire quelques mots au reste de sa troupe, qu’il laissait derrière lui pour filer vers le nord.

#58 2018-01-23 22:01:31

Des Armoises

Re : Sur les traces de la Horde [Osterlich]

Mortimer d'Arcalion réunit ses trois derniers compagnons autour de lui, et remercia chacun d'entre eux de l'avoir bien servi.
Comme son regard brillait, et qu'il avait quelque peine à maîtriser son émotion, chacun s'empressa de trouver quelque chose à dire.
On évoqua, en les raillant, "ces planqués de Crépin, Dezalp, Trois-Dents et Bavette. Ils devaient prendre du bon temps à l'Hydropathe, ces bougres de coqueberts".
On s'inquiéta pour Chaude-Pisse. Avait-il réussi à regagner Okord en franchissant la Skar ?
Que devenait Saint-Ange, qui n'avait d'innocent que le visage ?
"Planqué dans les sacoches d'Ernest !" s'esclaffa Trois-Boules.
Le silence se fit progressivement (lorsque chaque homme eut épuisé son lot de boutades) et tous comprirent que le moment de la séparation était venu.
Mortimer donna l'accolade au pisteur, à l'érudit et au lancier.
- Veillez les uns sur les autres, car votre mission n'est pas terminée.
Vous gagnez la capitale, en bons pèlerins. Boutonneux cartographie tout ce qu'il peut. Si vous trouvez là-bas échoppe de libraire ou de stationnaire, dépensez l'or en ouvrages de géographie. Enfin, mes amis, je n'oublie pas que vous êtes véritablement podeswites : transformez le prétexte de ce voyage en acte de vraie foi. Visitez les lieux saints, sans le moindre calcul.
Lorsque vous aurez épuisé vos ressources, murmuré toutes vos prières, revenez. Purifiés, grandis et sains et saufs, si l'Unique le veut.
Mortimer fit quelques pas en arrière - pas plus de trois - gardant les aventuriers dans son champ de vision. Il leur offrit la chaleur, le courage, la malice d'un grand dernier sourire, leva la main dans un geste d'adieu, puis se retourna pour gagner à grands pas l'écurie de l'avant poste.
Les Osterlichois s'y préparaient sans bavardage. Chevaux remarquables, équipement spécifique. Habitude, efficacité, assurance. Des flèches sous le ciel de ce monde.
- « Vous êtres prêt ? Nous sommes bientôt en route. Il va vous falloir tenir le rythme. »
Le chevalier samarien ravala sa fierté, et se contenta de hocher la tête.
Comme, après l'avoir harnachée, il menait sa monture dans la cour de l'avant-poste, Mortimer se pencha pour murmurer à l'oreille du hongre :
- "Aujourd'hui, mon vieux Zombie, j'ai grand besoin de toi. Montre-leur ce que vaut un bon cheval de l'Ouest. Qu'ils rient bien de ta gueule, mon frère, car ils ne verront bientôt que ton cul."
Mortimer se redressa, inspira un grand coup, bénit cette place discrète qui avait fait honneur à l'hospitalité osterlichoise et attendit le signal du départ.
Son coeur battait très fort. Il filait vers la guerre. Il filait vers le Nord.

Dernière modification par Des Armoises (2018-01-23 22:59:18)

#59 2018-01-23 22:54:19

Galdor
Inscription : 2015-10-04
Messages : 252

Re : Sur les traces de la Horde [Osterlich]

Ducran tenait nerveusement les rennes de son cheval. Il n'arrivait plus à faire preuve de patience. Après peut-être, cinq, ou six minutes, il s'adressa à Ernst
Je ne l'ai pas vu depuis hier soir à la Taverne, mais il parait qu'il aurait fuit la ville de peur de mourir de la main d'osterlichois. Je pense qu'il est inutile de l'attendre, il ne viendra surement pas et nous avons de la route à faire.

Il regarda successivement le Marchant et Nyrth pour chercher leur appui. Il savait que l'un comme l'autre, il n'attachaient guère d'importance à se Lord imbécile qui s'amusait à aller totalement à l'encontre des ordres du roi.

Il parait aussi que plusieurs de ses hommes sont morts. S'il à attiré l'attention, et le mépris des Osterlichois. S'ils savent que Saad est un Okordien, mieux vaut se séparer de lui pour le bien du reste du groupe.


->Galdor : Fondateur de la Camorrie (disparu)
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#60 2018-01-24 00:15:19

Eugénée Anet

Re : Sur les traces de la Horde [Osterlich]

Mortimer

Les compagnons de Mortimer acquiescèrent à ses ordres, et convinrent de partir dès le lendemain, d’abord vers Gulm pour obtenir un laisser-passer de pèlerinage, puis à travers les montagnes. La route pour la capitale serait longue, mais celle-ci serait certainement défendue. Le reste de leur périple se prouvait nettement moins périlleux que celui dans lequel s’engageait leur supérieur.
Après avoir mené Zombie sur quelques pas de plus, ce dernier retrouva les österlichois à quelques pas de la route qui repartait vers le nord, partageant un instant de prière avant leur départ. Le plus grand d’entre eux murmura même quelques mots avant de s’élancer.

« Um sturn gelükt, Podeswa. Darn heveln vag trinknen. »
Et ils furent partis.

Il sembla à Mortimer que le royaume défilait sous ses yeux. Ses camarades de voyage ne s’accordaient en effet que peu de pauses et allaient parfois même jusqu’à continuer leur route de nuit, en ne s’accordant que peu de repos. Ils galopaient du matin au soir, aussi vite que leurs montures et que la route le leur permettait, traversant sans ralentir champs et forêts, bourgades et douanes, collines et vallées. Au deuxième jour, ce fut avec un pincement au cœur qu’il dut de résoudre à laisser Zombie à un relais de passage. La bête avait su tenir le rythme des coursiers österlichois, mais le temps pressait et il lui fallait un cheval moins épuisé. Après avoir conversé avec les tenants de l’endroit et retenu son nom, il se promit de repasser chercher son compagnon si Podeszwa le laissait revenir en vie du nord. Le remplacement le laissa avec un cheval inconnu, mais lui aussi taillé pour la vitesse et d’une suffisante docilité. À nouveau, il s’élança sur la route, se retenant de regarder en arrière.

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Leur périple continua encore trois jours ainsi, entre relais et cavalcade. Au fur et à mesure qu’ils remontaient la grand-route, le climat se faisait de plus en plus rude et froid. Les montagnes des environs étaient devenues enneigées, les cultures dans les champs se faisaient plus rares et les forêts plus denses. Les bannières changeaient régulièrement dans les bourgades et sur les tabards des patrouilleurs. Sa compagnie aussi : parfois de nouveaux messagers rejoignaient son groupe, et parfois certains s’en séparaient pour filer vers une autre destination que la leur. Seul son guide, qu’il apprit être nommé Pargun, était toujours là pour lui indiquer la route de Rürhkastel.
Et ce fut au soir de leur cinquième jour de voyage, alors qu’ils s’arrêtaient pour la nuit dans un modeste bourg, qu’enfin Mortimer vit la guerre.

Au-delà des maisons se dressait une immense marée de tentes, au-dessus desquelles flottaient oriflammes et fumée. Des groupes d’hallebardiers patrouillaient à la lueur de torches, surveillant un campement qui était d’évidence temporaire. Partout où le regard portait, une armoirie prédominait sur les autres : celle d’une redoutable vouivre perchée au sommet d’un piton rocheux. La voyant comme lui, les strolatz-messagers semblèrent des plus heureux, Pargun lui expliquant rapidement de quoi il en retournait.
« C'est l’armée de l’Archiduchesse Ansela II. Ansela l’Insouriante. »
Comme pour jouer sur ce titre, un de ses camarades ricana en démontant. Les autres étaient d’évidence plus joyeux aussi, ce qui contrastait avec leur attitude d’ordinaire morne et taciturne.
« Elle a répondu à la demande de renforts, et marche vers le front. Enfin une bonne nouvelle.
- C’était à désespérer que quelqu’un finisse par venir.
- Peut-être que Baldir se décidera enfin à lever l’ost royal si tout le nord est envahi ?
- Aux dernières nouvelles, il a réuni ses forces personnelles à la capitale. Mais il ne semblait pas pressé pour marcher à notre secours. »
Pargun soupira, et descendit à son tour de son cheval, ses mains gantées frottant mécaniquement sa tenue comme pour en chasser la poussière du voyage.
« Maudit soit ce vieux fou. Sans son appel, il est vain d’espérer que d’autres archiducs se joignent à notre cause.
- Surtout pas ceux du sud. Ils n’ont probablement même pas envie de bouger de leurs châteaux.
- Mais notre problème deviendra bientôt le leur, qu’ils le veuillent ou non. »

—————   ———   —————   ———   —————   ———   —————   ———
L'expédition

Ernst entendit Ducran, et semblait réfléchir à ses propos quand Saad arriva vers eux, franchissant la porte de la cité tout équipés pour la guerre. Sans un mot, le strolatz haussa ses larges épaules et se mit en route, ne laissant pas d’autre choix au reste de la troupe que de le suivre. À quelques centaines de mètres devant eux, la passe du roi Baldir s’ouvrait, haute et étroite. Ils allaient marcher juste sous les remparts de l’impressionnante forteresse qui se dressait à son sommet, et dans leur route, ne pourraient pas échapper aux vigies qui y seraient inévitablement placées. Celles-ci possédaient également des patrouilles à même la passe, et bientôt leur trot fut stoppé par trois strolatz en armures gravées, l’un d’entre eux tenant une grande bannière noire frappée d’une couronne.
Ernst s’arrêta à distance respectueuse de ses anciens compagnons d’armes, et releva son heaume pour laisser voir son visage. En guise de réponse, le premier des trois chevaliers fit de même et s’avança au pas vers eux.

Ernst profita du moment pour s’adresser à voix basse à sa troupe.
« Hum... ça pas avoir l’air trop mal. Bon début, en tout cas ! Je crois que eux pas trop trop regardants normalement, mais groupe important, donc sans doute aux aguets. Je aller parlementer, et obtenir droit de passage. Vous rien faire de stupide, je pas avoir pour long. »
Et sans attendre de réponse, il s’avança à son tour.

#61 2018-01-24 01:58:11

Des Armoises

Re : Sur les traces de la Horde [Osterlich]

Pargun époussetait sa tenue de cuir noirci.
Mortimer, lui, frottait ses reins brisés.
Il lui semblait, par ailleurs, que toute l'armée de l'Insouriante lui était passée sur le postérieur.
Le rythme tenu par les messagers d'Osterlich était simplement infernal, et il y avait beaucoup à apprendre de leur système de relais de poste.
- "Oh Podeswaaaa ! J'ai la fesse dans le feu !"
L'impassible strolatz ne put s'empêcher d'esquisser un sourire à la nouvelle facétie de ce Samarien qui, par ailleurs, avait l'élégance de se plaindre rarement.
- "S'ag mir, ferund. "Insouriante"...je comprends bien, ja ? Elle, jamais heureuse ?"
Pargun se tourna vers le chevalier qui l'observait, adossé au ventre fumant de son coursier osterlichois.
L'homme d'Okord lui lança sa gourde et ajouta, d'un air faussement innocent :
- "Et...jolie-jolie, Dame Ansela ?"
La seconde d'après, son sourire inimitable scintillait dans la pénombre.

Dernière modification par Des Armoises (2018-01-24 01:59:49)

#62 2018-01-24 02:41:13

Carmen

Re : Sur les traces de la Horde [Osterlich]

Le marchand était nerveux. Il faisait le nécessaire pour que cela ne se voie pas, en bon professionnel, mais Ralf et Hernán l'avaient vu, le temps du trajet depuis Kamdaus, donner régulièrement des coups d'oeil vers l'avant, vers leur guide et plus loin vers la passe et les gardes, et vers l'arrière, vers les quelques autres groupes qui montaient à leur suite. L'ours et son montreur qu'ils avaient aperçus la veille dans la rue en faisaient partie avec deux autres saltimbanques, précédés de quelques pas par le pélerin qui les avait attendus devant l'auberge. Dans le plan du marchand, ce groupe là aurait dû les précéder et non les suivre. Foutus artistes, incapables de se lever tôt.

Le visage du strolatz sudordien n'était déjà d'ordinaire pas affable. Une porte de prison était plus accueillante que son nez cassé, ses yeux légèrement globuleux toujours plissés, comme bridés, et ses traits burinés par les vents de Rivesbrutes. Mais l'air dubitatif qu'il prenait pour regarder son camarade d'expédition portait l'ensemble à la limite du grotesque. Profitant de l'arrêt de la troupe le temps qu'Ernst s'en aille parlementer, Hernán demanda à voix basse au marchand :

« Je peux savoir ce qui te tracasse ? »

Celui-ci répondit seulement après un temps.

« Il va falloir qu'on marche à l'avant de la troupe.
-T'as peur d'un coup de pute ?
-Ça, ou qu'un garde soit plus réveillé que les autres, ou qu'un homme du mongol jure par Yggnir alors qu'on passe, qu'est-ce que j'en sais. Dans tous les cas, on est trop nombreux pour passer tous s'il faut tailler dans le lard, et le but est quand même d'aller de l'autre côté de cette passe.
-Pourquoi on a pas fait comme tu me disais, de passer tous seuls, avant les autres ?
-C'était pas sûr de marcher non plus. »

À la vérité, le marchand avait tiré à pile ou face avant de se coucher. C'était tombé sur face. Il se demandait encore à cet instant si le profil de Baldir de la pièce était un bon ou un mauvais augure. Par réflexe, il toucha la caducée qu'il avait à son cou.

#63 2018-01-24 11:05:04

Lucile

Re : Sur les traces de la Horde [Osterlich]

Nyrth et ses cavaliers formaient l'arrière garde, aucun ne disait mot, suivant le groupe dans tous ses mouvements. Nyrth était plongé dans une profonde réflexion à propos de beaucoup de chose.

Nyrth approuva alors tous les choix du groupe d'un geste de la tête, sa confiance en eux n'était pas aveugle mais certaine, le marchand venait du cygne, le cygne, sa première faction, ceux qui l'ont forgée.

#64 2018-01-24 16:23:09

Lord Saad
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Re : Sur les traces de la Horde [Osterlich]

Le Lord Saad et ces troupes alors en capées, tenait leurs positions près du marchand et son air suspicieux, quand le Lord commença à se pencher sur son cheval le temps d'un instant.

Alors, en train d'avancer afin de rejoindre ce vétéran Strolatz en armure, il ne put s’empêcher du fait de ces longues années de garde sentinelle en la passe de Baldir ; de remarquer cet homme alors en train de se pencher sur son cheval. Ralentissant la jument qui le portait et diminuant sa calure, tout en commençant à regarder fixement les yeux bleus de ce Strolatz ; qui n'était plus très loin, le garde avançait.


Est-ce la loi du plus fort, du plus riche ou du plus intelligent??? Pauvre de moi ne faut-il pas être intelligent pour être fort et fort pour être riche ??? ^^

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#65 2018-01-25 23:34:42

Eugénée Anet

Re : Sur les traces de la Horde [Osterlich]

L'expédition

Dans la passe, le silence était devenu pesant. Ernst, auprès de la patrouille de strolatz, discutait désormais depuis de longues minutes dans un österlichois si rapide qu’il était difficile à cette distance d’en saisir tous les mots. Par moments, le robuste soldat désignait d’un doigt gant tel ou tel endroit, et son interlocuteur lui répondait en brèves phrases gutturales.

Finalement, Ernst se tourna vers sa troupe, et les apostropha.
« Heya-ho ! »
Sa monture hennit, et il indiqua d’un grand mouvement de brassards la suite de la passe, serpentant dans les montagnes environnantes.
« Nous pouvoir passer. »
Et comme pour appuyer cette décision visiblement prise avec ses camarades, il s’engagea dans le corridor montagneux, bientôt suivi du reste de sa troupe. Ceux-ci purent voir les strolatz en patrouille les dévisager de près quand ils les dépassèrent, les redoutables österlichois semblant s’intéresser particulièrement à Nyrth et à sa compagnie. Cependant, rien ne vint troubler leur parcours, et bien vite ils furent en train de sinuer dans la montagne.

Ils n’en ressortirent qu’en début d’après midi. Le soleil, haut dans le ciel nuageux, éclairait désormais des plaines et des forêts qui s’étendaient jusqu’à l’horizon. Ernst rit de bon cœur devant un tel spectacle.
Ils avaient atteint les régions centrales d’Österlich.
Restait maintenant à en apprendre plus sur la Horde et la situation dans le royaume.

—————   ———   —————   ———   —————   ———   —————   ———
Mortimer

L’un des strolatz répondit avec amusement.
« C’est ça. Ansela rarement heureuse. Et si elle l’est, jamais le montrer. »
Puis, à la remarque concernant la beauté de l’archiduchesse, Pargun esquissa un sourire en attrapant la gourde au vol. Les autres messagers s’esclaffèrent bruyamment, et Mortimer comprit qu’il venait sans le savoir de tirer la conversation sur un sujet plutôt comique. L’un des österlichois, le front ridé et les bras tatoués, expliqua à l’okordien.
« Dans sa jeunesse, oui ! Quand j’étais écuyer à Sedergäft, et qu’elle n’était pas encore archiduchesse. Mais elle a presque cinquante ans, maintenant.
- Certains diraient qu’elle vieillit aussi bien qu’un vin de Valésiane.
- Elle n’a pas tout perdu de son apparence, c’est vrai.
- Ses filles sont ravissantes, paraît t-il.
- Mais avoir très mauvais caractère.
- Je ne peux pas me prononcer, je n’ai jamais fait la prière avec elles... »
Les messagers eurent une seconde d’arrêt, avant de se remettre à rire de plus belle. Mortimer, malgré sa compréhension du langage local, mit quelques secondes de plus à comprendre le sous-entendu fort grivois qui venait d’être glissé dans la conversation.

Ils se dispersèrent ensuite, la plupart d’entre eux filant vers l’auberge du village, qui était dotée d’une écurie. Pargun resta là, avec un de ses compagnons les plus petits, qui arrivait littéralement à la poitrine de Mortimer. Ils conversèrent quelque peu en österlichois, en regardant d’un air distrait les bannières d’Ansela flotter au vent nocturne.
« Maintenant que l’archiduc peut compter sur une autre armée que la sienne, la situation est un peu moins désespérée.
- Mais le temps reste contre nous. Sans l’appui du roi Baldir, nous n’avons aucune chance de repousser la Horde.
- Les armées du Kağan sont aussi impressionnantes que ça ?
- Les histoires ne leur font pas justice. J’ai vu leurs cavaliers noircir l’horizon, et ce n’était encore qu’une infime fraction de leur forces.
- Pourquoi le roi ne fait t-il rien ? Ses troupes sont assemblées dans leurs garnisons, et il a fait rallier ses plus fidèles bannerets. On raconte partout qu’il a stocké de l’or et du ravitaillement. Mais s’il ne marche pas à notre secours bientôt, il sera trop tard.
- Ils en sauront peut-être plus sur le front. La simple présence d’Ansela ici montre que Wladimir continue de tenir la Horde à distance. Nous n’avons pas encore perdu. »

#66 2018-01-26 01:26:08

Des Armoises

Re : Sur les traces de la Horde [Osterlich]

Mortimer demeura quelques instants dans la fraîcheur du soir, à écouter sagement la conversation des chevaucheurs osterlichois. Il avait appris à estimer ces hommes courageux et dévoués, acharnés à conserver l'espoir de la survie.
Leur obstination, admirable, offrait un douloureux contraste avec les discours ambigus de nombreux nobles okordiens.
La passivité, la lâcheté, les calculs personnels, l'opportunisme, le cynisme n'étaient pourtant pas l'apanage des seigneurs de l'Ouest. Le roi Baldir, de toute évidence, pratiquait un drôle de jeu.
Peut-être espérait-il la destruction d'un vassal trop ambitieux ?
Un vassal capable de tenir la Horde la distance...
De quelle manière la puissante archiduchesse lui était-elle liée ?
Par le sang ? Par le coeur ? Par un serment ? Ou simplement par l'urgence d'une situation désespérée...
Le chevalier d'Arcalion aurait aimé rencontrer la Dame de Sedergäft. Confronter sa réputation à ses propres observations, observer le feu sombre d'une beauté crépusculaire. Aurait-elle été sèche, amère, ou vaguement morose ?
Ansela...Il fit glisser son nom sur sa langue. Comme cela sonnait bien...
Il écarta bientôt l'esquisse de femme terrible et triste que son esprit formait.
Rien ne devait le détourner de Wladimir.
Faire comme les gars d'ici. Accomplir sa mission, s'y accrocher, ne pas dévier. Agir, faire, obéir jusqu'à l'abrutissement pour ne pas avoir le temps, la force ou le loisir de prêter le flanc aux doutes.
- "Pargun, Je maintenant vais rejoindre autres messagers dans l'auberge. Aube vite viendra.
Et avec Aube, peut-être Wladimir..."

Dernière modification par Des Armoises (2018-01-27 14:34:48)

#67 2018-01-27 23:07:30

Eugénée Anet

Re : Sur les traces de la Horde [Osterlich]

La soirée de Mortimer fut modestement arrosée de cidre et de bière, les messagers célébrant le ralliement d'Ansela à leur archiduc. Au réveil le lendemain matin, la plupart des strolatz avaient déjà repris la route, visiblement regonflés à bloc par la situation sur le front. Celui-ci tenait bon face aux assauts de la Horde, succès que tous ici semblaient attribuer à la bravoure de l'inflexible archiduc Wladimir. Celui-ci, en portant le combat directement le long de la frontière, était parvenu à épargner toute la région, les voies de ravitaillement et les villages de campagne. C'était là courir le risque de voir son armée encerclée et massacrée loin des murs de ses domaines, mais l'archiduc semblait être allé au combat sans hésiter.

Pargun était encore dans l'auberge. A l'aube pointante, il accompagna Mortimer à l'extérieur, pour une nouvelle journée de chevauchée. Le froid était devenu mordant pour l'Okordien, et seul le soleil croissant promettait une pâle amélioration de la température. Cela ne l'empêcha pas de suivre à bride abattue son guide, jusqu'à une large vallée, couverte de forêts, à l'autre bout de laquelle se dressait une haute série de murailles crénelées. Au fur et à mesure qu'ils s'approchèrent de l'endroit, celui-ci apparut comme de plus en plus grand, jusqu'à ce qu'une vaste ville fortifiée se dresse dans le creux des montagnes. Sur ses tours, les drapeaux arboraient tous deux épées se croisant sur une caducée. Pargun se mit au trot en s'approchant de la porte de la cité, encombrée de paysans portant bois et grain de l'autre côté des murailles.
« Rürhkastel. Plus grande ville du nord du royaume. Très vieil endroit, loin de capitale, mais nous avons cathédrale, citadelle et port fluvial ! Si vous continuez la route encore plus au nord, vous allez droit en Perdiglas. Ils sont des alliés de longue date, alors commerce fructueux ici. L'archiduc Wladimir a de grands territoires et beaucoup de vassaux, même si la région est moins peuplée que le centre du royaume. Seul problème être l'hiver. Très rigoureux. Peu de cultures ici. Si la Horde déborde les défenses frontalières et pille nos greniers et nos campagnes, nous risquons famine. »

Ils entrèrent rapidement dans la cité. Des soldats et des ouvriers, aidés d'énormes poulies, étaient en train de hisser des balistes sur le chemin de ronde. D'autres groupes, équipés de haches, étaient en train de démonter les maisons en bois les plus proches des murs, sans doute pour éviter des incendies. Les cloches de la ville sonnaient, et des patrouilles rappelaient aux habitants que les portes fermaient à la tombée de la nuit. Pargun guida Mortimer jusqu'au centre de la cité sans ralentir, et finit enfin par mettre pied à terre devant un grand bâtiment où flottaient les bannières de l'archiduc.
« Voilà l'hôtel ducal. C'est ici que je vous laisse, comme promis, car je dois garder le secret pour mes ordres et mes messages. Dans l'hôtel vit le Burgeister de Rürhkastel. Adressez vous à lui pour obtenir audience auprès de Wladimir, si c'est encore ce que vous désirez. »
Puis le strolatz tendit une main gantée à Mortimer, en signe de salut. Ses cheveux attachés volaient dans son dos, et un pâle sourire se découpait sur ses lèvres.
« Puisse Podeszwa continuer de sourire sur votre quête, Okordien. »

#68 2018-01-27 23:55:16

Galdor
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Messages : 252

Re : Sur les traces de la Horde [Osterlich]

Ducran faisait suite en troisième position après leurs Guide. il chevauchait tranquillement auprès des siens. Seul les deux gardes étaient un peu plus en retrait, une bouteille de vin à la main. Alors qu'il admirait le paysage, un des éclaireur remontait la colonne d'homme pour annoncer qu'ils arrivaient en terre centrale d'Osterlich.

Ernst, maintenant que nous sommes arrivé dans les terres centrales d'Osterlich, vous allez nous quitter n'est-ce pas ? Jusqu'où pouvez vous nous accompagner ?

Pendant qu'il posait ses questions, Ducran se demandait, une fois que l'ancien Strolatz ne serait plus avec eux, par où ils commencerait leurs recherche.


->Galdor : Fondateur de la Camorrie (disparu)
- >Kratas Tori: Premier et seul prince de Camorrie, jusqu'à la dissolution de la principauté (Exilé quelque part en Okord)
->Lilwenn Tori : Duchesse de Camorrie, première femme à diriger la Camorrie. (Actuel)
        Personnage annexe : -> Intendant Randolph. Dirige la Camorrie en absence de Kratas, jusqu'à l'arrivée de Lilwenn

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#69 2018-01-28 23:19:54

Des Armoises

Re : Sur les traces de la Horde [Osterlich]

Le chevalier d'Arcalion serra longuement la main du Strolatz-Messager, et lui rendit son sourire.
- "Tu es grand cavalier, Pargun. Que l'Unique garde toi, sur tous les chemins."
Mortimer lâcha la main de son guide pour retirer un anneau d'or, qui ornait son index droit.  Une Ombre de Soleil enflammait le bijou en fines ciselures.
D'un geste rapide, il le posa dans la paume gantée du chevaucheur.
- "Prends l'anneau en souvenir de l'Okordien. Si toi, un jour, dois quitter ce royaume, montre-le en Nouvelle-Samarie et portes s'ouvriront."
D'une main ferme, il replia les doigts de Pargun sur la bague.
Comme ce dernier demeurait interdit, Mortimer s'éloigna sans rien ajouter qu'un dernier geste de la main.
En quelques pas, il était à l'entrée de l'hôtel ducal.
Il confia, d'autorité, les rênes de sa monture à l'un des soldats qui gardaient les hautes portes du bâtiment et pénétra d'un pas vif dans ce palais massif, rectangulaire, renforcé de tourelles à chacun de ses angles. Le témoignage imposant de l'autorité de l'Archiduc et de la puissance de la cité de Rürhkastel.
On ne prit pas la peine de le retenir ou de le héler, car la scène des ses adieux avec Pargun n'avait échappé à aucun des factionnaires de rigueur.
En outre, le chevalier réalisa bien vite qu'il n'était pas tout à fait au bout de son chemin.
Il avait pénétré dans une pièce immense, une sorte d'aula au plafond soutenu par d'immenses madriers de châtaigner.
Les murs de la salle étaient ornés d'arcatures régulières, posées sur d'élégantes colonnes dont les culots étaient sculptés de visages austères, de saintes figures et parfois de têtes grimaçantes. Une banquette de pierre faisait le tour de cette vaste salle, qui gardait six portes latérales et permettait l'accès à un escalier colossal.
Chaque porte était surveillée, mais aucune ne l'était comme on défendait cet escalier.
Quatre strolatz en armure complète étaient en position sur les premières marches. Un autre genre, plus dangereux, de visages austères et de figures effrayantes.
Comme le pas rapide et botté de Mortimer sonnait fortement sur les dalles de pierre, de nombreux regards osterlichois se braquèrent sur lui.
Gardes, strolatz, hommes et femmes assis sur la banquette ainsi qu'une file entière de requéreurs, de solliciteurs, de plaignants de tous sexes, âges et conditions, qui semblait prendre fin devant le pupitre d'un grand officier archiducal.
D'un geste impérieux, ce dernier orientait vers telle ou telle porte, et plus rarement vers l'escalier. Il faisait parfois renvoyer un demandeur manu militari, et les deux brutes au regard bovin qui se tenaient derrière lui montraient, à chaque audience, un remarquable zèle dans l'exercice de leur fonction.
Le geste impérieux de l'Huissier Arschloch était à présent suspendu, comme la haute silhouette d'un cavalier couvert de poussière au sourire parfaitement stupide ou magnifiquement angélique remontait la file, adressant à chacun ce qui pouvait être interprété comme un petit geste d'excuses ou un salut amical.
Parvenu au niveau du pupitre dans un silence de mort, Mortimer provoqua une stupeur générale en saisissant son épée par le fourreau.
L'instant d'après, le gaillard présentait son arme par la fusée au dignitaire osterlichois, et sa voix brisa le silence :
- "Je suis le chevalier Mortimer d'Arcalion. Je suis Okordien, mais aujourd'hui ne voyez pas moi comme ennemi. Je souhaite rencontrer l'Archiduc Wladimir pour faire cadeau à glorieuse cité de Rürhkastel. Un cadeau de coeurs et d'épées !
12000 fantassins !
1200 lanciers !
1500 archers !
1000 portefaix !

Comme il énumérait une par une les forces militaires de son suzerain - engageant Des Armoises par sa parole - les yeux de Mortimer cherchaient un précieux indice dans l'impressionnant décor de cette salle des pas perdus.
Le tabard de la garde de l'hôtel était de Gueules, à l'aigle au vol abaissé d'argent.
Sans doute les Armes du Burgeister...

600 cavaliers !
200 chevaliers !
600 arbalétriers !

Wladimir, Wladimir, es-tu là ?
500 béliers !
200 balistes !
200 trébuchets !

Ces strolatz, sur les marches, quelles sont leurs couleurs
Bon sang...
Est-ce que ce sont deux épées croisées sur un caducée ?
Merde, je vois pas bien...

Le regard étonnamment tourné vers les chevaliers osterlichois qui faisaient un imposant rempart de chair musculeuse et d'acier au pied du grand-escalier, Mortimer répéta sa demande d'une voix claire et forte :
- "Considérez circonstances exceptionnelles ! Je dois rencontrer Archiduc ! Très vite ! J'ai fait cheval jours et nuits pour voir lui !"

#70 2018-01-30 14:22:21

Eugénée Anet

Re : Sur les traces de la Horde [Osterlich]

L'expédition

Ernst approuva les propos de Ducran, alors qu’ils s’avançaient lentement dans la campagne ensoleillée. Ici plus encore qu’à Kamdaus, les larges routes grouillaient d’activité, de marchands et de paysans. Parfois ralentis par des postes de douane ou des patrouilleurs en mission, ils n’avaient cependant pas eu de souci particulier — jusqu’à présent tout du moins.
« Ach ya. Après Wergburg, je filer dans la campagne pour petit village dans collines. Je peux encore être avec vous jusqu’à ce soir, mais après, vous plus avoir de guide. »
L’ancien strolatz royal désigna une cité bâtie au loin, que les rayons du soleil découpaient dans la plaine légèrement boisée. C’était là une vaste agglomération, au centre de laquelle se tenait une cylindrique place-forte. Werburg, sans doute. Comme le planifiait Ernst, ils y passeraient la nuit. Mais l’intéressé continua d’expliquer à sa troupe la situation.
« Vous avoir chance, car région centrale être très peuplée. Vous pouvoir obtenir beaucoup d’informations rapidement ici, avec curiosité et bonnes questions. Tout le monde savoir quelque chose. Mais ça reste dangereux. Roi Baldir pas aimer Okord, et toute région centrale être à lui. Donc faire attention, ya ? Vous prendre gros gros risques, si on découvre d’où vous venir. Strolatz locaux tous être à la botte du roi, et seigneurs le craindre, alors pas s’opposer à lui. Ça pire encore à la capitale. »

—————   ———   —————   ———   —————   ———   —————   ———

Mortimer
Le boucan que causa Mortimer fut vite remarqué, et bien des visages se tournèrent vers lui. Alors qu’il déclamait à haute voix les forces de sa maison, une figure de petite taille finir par émerger d’une pièce attenante. Courbée par le poids des années, il s’agissait là d’un intendant affairé, qui vint se porter au devant de l’okordien.
« Doucement, doucement cavalier. »
D’un geste, il appela un des strolatz de l’escalier, et celui-ci vint récupérer l’épée de Mortimer. L’intendant lui désigna ensuite les marches qui montaient dans le bâtiment.
« Suivez-moi. »
Le strolatz leur emboîta le pas rapidement, et ils s’éloignèrent dans les méandres de l’hôtel ducal. Celui-ci était, de l’intérieur, plus grand que ce à quoi Mortimer s’était attendu. Peut-être étaient t-ils même passés dans un autre bâtiment, au gré des austères couloirs de pierre où brûlaient quelques lanternes.

Enfin, ils arrivèrent devant une porte semblable à toutes les autres, gardée par deux imposants soldats en train de discuter à voix basse. Ceux-ci s’écartèrent devant l’intendant, et le petit österlichois en profita pour entrer, Mortimer à sa suite.
« Archiduc, archiduchesse, seigneur représentant de l’honorable nord. »
Le messager d’Okord fut introduit dans ce qui lui apparut être une grande pièce de réception, que l’on avait radicalement transformée. Les tables et bancs qui devaient normalement garnir l’endroit avaient été poussés le long des murs, les rideaux tirés et les cheminées éteintes au profit d’une lampe à huile suspendue à la hâte au plafond.
Au centre de la pièce, la dernière des tables subsistait, sur laquelle on avait étalé une gigantesque carte couverte de symboles et de pièces de bois. Trois figures étaient réunies là : un homme de bonne taille, l’air sévère, ses cheveux courts rejets en arrière sur son crâne, une femme à l’aspect grisonnant, maintien altier et regard morne, et une stature colossale appartenant à un robuste seigneur encapuchonné, portant barbe drue jusqu’à la poitrine. Tous eurent un coup d’œil pour le nouveau venu, que l’intendant présenta sans attendre.

« Cet homme se prénomme Mortimer d’Arcalion. Il est venu des lointaines terres d’Okord vous offrir son urgent soutien contre la Horde. Il dit avoir parcouru bien des lieues pour venir porter auprès de vous cette proposition.
- Cet homme arrive à temps. Quelques jours de plus, et il ne m’aurait plus trouvé ici. »
La première des trois figures avait parlé, posant ses mains sur la table ce faisant. D’un mouvement de menton, il s’adressa à Mortimer.
« Que souhaite Okord si loin de chez lui ? »

#71 2018-01-30 23:20:51

Des Armoises

Re : Sur les traces de la Horde [Osterlich]

- "Voir, comprendre, calculer et s'adapter, noble seigneur.
Voici ce que désire jeune royaume, alarmé par clameurs de cavaliers innombrables, qui sont comme torrents que gonflent grands orages : vifs, rapides et semble-t-il inarrêtables.
Je ne suis pas ambassadeur. Je suis éclaireur. Je suis l'oeil de mon roi qui prépare la bataille, mais ne parle ici que pour mon suzerain, vicomte d'Okord.
Je vous promets ses lances pour défendre Ruhrkastel.
Une petite pièce en bois de plus sur carte. Mais cette pièce de votre côté.
On peut voir beaucoup plus de petites pièces contre la Horde, si roi d'Okord veut combattre avec Wladimir.
Noble Ansela, messeigneurs, observez chose étrange :
Un chevalier de l'Ouest peut être émissaire pour Archiduc Wladimir.
Temps passe. Baldir pas là. Horde oui.
Je peux être utile.
Avec chevaucheur Pargun, nous pouvons vaincre Temps à la course et, dans l'Ouest, dire courage des hommes aux Epées croisées et aux Vouivres sur la montagne !"
Mortimer d'Arcalion s'interrompit pour reprendre son souffle, que la passion et la tension avaient rendu court.
Il plongea son regard dans les eaux grises et calmes des yeux d'Ansela et conclut avec un sourire d'une malice enfantine :

"Qui peut résister à charge des Strolatz...
si chevaliers d'Okord galopent avec eux ?"

Dernière modification par Des Armoises (2018-01-31 00:33:08)

#72 2018-02-01 00:27:21

Lord Saad
Lieu : Pays d'Alençon, Normandie
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Re : Sur les traces de la Horde [Osterlich]

Criant à toute voix "Halte"
Voyant au loin, l'aigle qui s'approche il commença à faire ralentir l'allure de son cheval. Son belle aigle l'avait accompagné de longs années d'un teint marron noirci arborés de quelques plumes blanchies par le vent.

À son pied l'étrier grinçait, quand il prit appuis afin de récupérer l'oiseau en vol. D'un atterrissage violent, le volatil s'agrippas au bras de son Seigneur. Il eut ainsi lu le message à sa patte avant de demander à son cheval de s’arrêter.

Les chevaux du Baron Lord Saad et son escorte s’arrêtèrent et le Lord commença à parler :

« Je suis navré de vous l'annoncer, mais mes hommes et moi-même allons nous retirer des relations diplomatiques en OKORD et nous retrancher dans notre montagne. Comprenez que, j'ai beaucoup réfléchie et il est arrivé que deux de mes hommes sont morts pour de curieuses raisons et que ce message m'alerte de situations alarmantes au sein de notre Royaume. »

Quand bien même sa présence au sein de la troupe pouvait rester nécessaire, il eut que les quatre hommes se mirent à galoper dans le sens inverse laissant roulement de pierre et bruits de granulats couvrir leurs départs.


Est-ce la loi du plus fort, du plus riche ou du plus intelligent??? Pauvre de moi ne faut-il pas être intelligent pour être fort et fort pour être riche ??? ^^

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#73 2018-02-01 21:39:42

Galdor
Inscription : 2015-10-04
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Re : Sur les traces de la Horde [Osterlich]

A l'annonce du départ de Lord Saad, Ducran se senti soulagé. Il ne put réprimer un sourire sur son visage avant de reprendre son sérieux. Il s'avança devant le groupe pour s'exprimer à tous.

A partir de maintenant, nous allons devoir nous débrouiller seul. Je vous propose de nous faire passer pour un corps marchand venant de l'Ouest. Ayant avec nous un marchant, et quelques cavaliers parlant l'Osterlichois, cela pourrait être crédible, surtout avec la quantité de vivres que nous transportons, et les quelques présents. Le mieux serait de se diriger vers la capitale, c'est là-bas que nous obtiendrons le plus d'information, seulement j'ai peur que la capitale soit un peu trop dangereuse pour le début. Nous devons faire le choix entre la rapidité et la sécurité. Quoi qu'il en soit, une fois établit dans une ville, il faudra se montrer discrets, pendant que nos hommes récoltent des informations.
Les tavernes devraient être l'endroit idéal pour recueillir des informations sur la horde. Les soldats ayant finit leurs services ont tendance à rapidement parler après quelques pintes, je compte sur nos maîtres espions à tous. En premier lieu, il nous faut savoir où se trouve la horde et si elle est déjà en Osterlich. Je pense qu'il nous faudra ensuite s'en rapprocher.

Si nous en avons l'occasion, nous devrions essayer d'obtenir la protection et être loger par un seigneur pour quelques nuits. Cela nous permettrait de peut-être mettre la main sur certains documents officiels, notre couverture de marchands nous y aidera.

Il se remit dans la fille et le convois pu alors repartir. C'était la dernière fois qu'ils suivaient Ernst. Il était à la fois soulagé, et anxieux. Soulagé que cet ancien Strolatz ne leurs ai pas causé de tort et n'ai pas compromis leurs expédition, en espérant qu'il passe cette dernière nuit sains et saufs, et anxieux de se retrouver pour la première fois vraiment livrés à eux mêmes.
Il leurs faudra être très vigilant à l'avenir car l'ancien Strolatz ne sera plus là pour les protéger et leurs servir de laisser passer à travers le pays.


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#74 2018-02-07 15:23:23

Eugénée Anet

Re : Sur les traces de la Horde [Osterlich]

Mortimer

Comme les trois seigneurs écoutaient Mortimer, le plus grand se tourna vers les deux autres, passant avec méthode des doigts couverts de bagues et de cicatrices dans sa barbe drue.
« Je croyais que vous n’aviez pas le droit d’accepter d’aide d’Okord. »

Wladimir sembla trouver la remarque amusante, et y répondit avec un ricanement amer.

« Seul un idiot refuse des renforts quand il est en train de perdre la guerre. Et ce que le roi ne sait pas ne peut lui porter préjudice. »


L’homme sembla accepter ce point de vue, et se mit à rire bruyamment.
 

« Mahahah, vous qui voyez ! Je me moque de ceux qui se battent avec nous tant qu’ils savent tenir une épée ! »


Ansela se tourna ensuite vers l’intendant qui avait amené Mortimer jusque là. Elle semblait plus critique que ses deux camarades quant à la venue d’une quelconque aide.

« Des épées promises restent du vent, et il faut plus que du vent pour arrêter le Khan. Combien d’hommes de seigneur d’Arcalion a t-il annoncé ?

- Plus de quinze mille. Et encore un millier de cavaliers peut-être. »

L’archiduchesse eut un soupir qui oscillait entre le dédain et la déception. Wladimir resta pour sa part impassible, et haussa les épaules de manière pragmatique.


« Chaque goutte d’eau forme l’océan, Ansela. »


Puis, il se tourna à nouveau vers Mortimer, et attira son attention d’un mouvement de menton.


« Très bien, émissaire. Pourquoi pas. Je ne suis pas en position de refuser des renforts face à la Horde. Si vous désirez retourner en Okord pour aller y demander des hommes et revenir jusqu’ici, je ne peux que vous faciliter la tâche. »
D’une main, il désigna le large barbu qui s’était à peine remis de son hilarité. 

« Le seigneur Marhol vient de Perdiglas, et représente un groupe confédéré qui est venu batailler avec nous. Ils ont de nombreuses barges fluviales encore amarrées dans mon port. Celles-ci doivent retourner dans son royaume, mais il peut je suppose vous prêter l’une d’entre elles pour que vous trouviez un sauf voyage jusqu’en votre pays ? »

Comprenant qu’on demandait son attention sur le sujet, le dénommé Marhol acquiesça avec précipitation. 

« Oui, pourquoi pas. Plus besoin de ces barges. Je peux me passer d’une. »



Wladimir acquiesça à son tour, et haussa les épaules. À Mortimer, il désigna la carte de sa région, qui était véritablement immense. La ville de Rürhkastel n'y était qu'un modeste point d’encre.


« Je ne peux pas accueillir ici d’armée venue d’Okord. Le roi Baldir ne le tolèrerait pas. Si vous revenez bel et bien avec des renforts, faites-le de façon discrète ou il nous en coûtera cher à tous les deux. »



















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L'expédition

Ernst ne commenta pas le départ de Lord Saad, se contenant de le regarder rebrousser chemin d’un œil un peu déçu. Il tourna ensuite sa massive carrure vers Ducran, et approuva ses propos au fur et à mesure de leur énonciation. Quand le nain en eut fini, le strolatz se mit à rire.
« Solide idée, ami ! Allons mettre nous au chaud pour la nuit. Ce soir, je paye le repas et la tournée ! Moi pas quitter vous sans boire un peu ! »
Puis il reprit la tête de leur convoi, et fila vers Wergrburg. La cité, qui allait en s’affichant dans les plaines devant eux, n’avait rien d’exceptionnel si ce n’était qu’elle était d’évidence fort peuplée. L’endroit, avec ses églises et ses strolatz, ressemblait sinon à n’importe quelle cité d’Okord. Sur le donjon central, des drapeaux difficiles à discerner dans la nuit battaient follement.

Bientôt, ils eurent trouvé une auberge et s’y étaient attablés pour un repas copieux, qu’Ernst semblait déterminé à payer avec une partie de ses économies de mercenaire. Viande, fromage et bière faisaient ployer la table, et l’ambiance était d’évidence ici moins acérée qu’à Kamdaus. Les österlichois locaux chantaient au rythme d’un orchestre populaire, installé dans un coin de l’établissement. Une poignée de soldats étaient attablés non loin de là et discutaient à voix basse, tandis que le reste des tables était occupé par un mélange cosmopolite de marchands, d’artisans, de voyageurs et de riches laboureurs locaux. Se fondre dans une telle foule était facile, et pendant la soirée, personne ne porta attention à eux.

Le Narrateur a écrit :

Lord Saad et ses hommes abandonnent l'expédition et retournent en Okord.

#75 2018-02-08 20:47:46

Des Armoises

Re : Sur les traces de la Horde [Osterlich]

Mortimer avait écouté les trois grands seigneurs avec la plus grande attention, et la concentration conférait à son visage ouvert un air sincère, et vaguement niais.
Le chevalier conserva le silence quelques secondes, soucieux de trouver les mots justes, puis livra sa réponse sans se départir du sérieux qui semblait si peu adapté à sa physionomie ordinaire.

- "Je ne saurais jugeoir lois de guerre d'Osterlich.
Pourquoi noble Archiduc doit combattir presque seul, sans roi, contre nuée ? Ne sais.
Pourquoi est interdite l'aide précieuse du voisin ? Ne sais.
Votre terre. Vos règles.
Mais...

Mortimer planta ses yeux clairs dans le regard fatigué de Wladimir.

Les cavaliers de Khan sont nés pour briser règles de ce monde, n'est pas ?
Mort, ruine, désolation galopent vers Grand-Duché, mais il faut sauver apparences.
Bien, bien. Je comprends...

Caressant machinalement son menton mangé par une barbe de quelques jours, le Neo-Samarien hésita un instant, puis reprit en laissant poindre l'esquisse d'un sourire.

Voici ce que propose petit banneret d'Okord :
L'aide de mien vicomte n'a pas besoin d'être discrète, si c'est troupe mercenaire - sans étendards de l'Ouest - qui vient appuyer votre armée.
Mercenaires, c'est pas Okord, si c'est ?
J'imagine bien moi commander grande compagnie d'épées à louer.

Le sourire de Mortimer s'élargit, scintillant d'astucieuse naïveté.

Les..."mercenaires" de mien seigneur sont acquis à vous. Peut-être je peux grandir leur nombre.
Plusieurs gouttes d'eau, peut-être, si autres seigneurs d'Okord, "contraints" de réduire leurs garnisons, gonflent le flot des soldats de fortune...
Seigneur Wladimir, vous devez payer à moi pour vous offrir mes services et mes "Lanzen".
Deux pièces d'or.
Une dès maintenant, pour sceller l'accord.
Seconde...
Après victoire !

Le rire franc et sonore du chevalier d'Arcalion suscita la surprise de Wladimir et de son intendant, l'agacement d'Ansela, et l'amusement du barbu boréal.

Aussi, ne m'appelez plus chevalier, ou Okordien. Me nommez "capitaine".
Par respect pour vos étranges lois."

Son joyeux sourire était si largement candide qu'il aurait presque pu sembler ironique.

Mortimer était un gaillard de belle taille. Il dut cependant lever le menton pour s'adresser directement au géant de Perdiglas. Avec cordialité.
- "Seigneur Marhol, je souviendrai de votre aidance. Je pars immédiatement en Okord, avec le barge.
Ansela haussa un sourcil.
La barge, pardon.
Peut-être, messeigneurs, ma dame, vous voulez que diplomates du Grand-Duché et du Royaume de Perdiglas viennent avec moi pour parler avec le roi Antijaky. Eux bienvenus. Vous bienvenus, pourquoi non ?
La Horde, c'est une problème commune. Construiser un défense concertée semble nécessaire.

Il désigna la grande carte stratégique, encombrée de symboles, qui épuisait patiemment, implacablement, l'endurance physique et morale des stratèges.

Que vaut plan de bataille, sans paramètre Okord ? Si barbares occidentaux peuvent raisonner globalement, pourquoi vous pas ? Ignorer les intentions de roi Antijaky, c'est absurdise, n'est pas ?

Le sourire de Mortimer s'effaça lentement, et la pièce sembla gagnée par un désagréable courant d'air. Sa voix se fit, elle aussi, plus froide et le ton se teinta d'amertume.

Dame Ansela, lorsque vous verrez briller les épées des mercenaires de l'Ouest, et que le "Wynd" sera devenu solide acier samarien, et peut-être araldien, wigmarien ou sudordien, j'ai espérance que vous ferez aux hommes venus mourir à vos côtés...la grâce d'un sourire.
Ne méprisez pas trop tôt, trop dur, les efforts de chacun. Tous, devons faire faire sacrifices.

Ponctuant ces mots d'une brève révérence, d'Arcalion entreprit d'arracher les deux cors d'or cousus sur son manteau.
Il saisit ensuite l'écu armorié qui n'avait pas quitté son dos, en embrassa les armoiries, et le déposa aux pieds de Wladimir.

Archiduc, Archiduchesse, vaillant Marhol, trois choses avant je pars :
D'abord, je veux une pièce d'or. Mon premier paiement de Kapitän.
Ensuite, je souhaite Pargun avec moi, et aussi dix éclaireurs. Très bons.
Si Pargun est mien lieutenant, compagnie de secours mécaniquement plus "okordienne", est-elle ?
Eclaireurs seront nécessaires pour guider renforts à Rürhkastel.
Sans perdre de temps.

Ah, j'oubliais. Nom de troupe sera Compagnie de la Galerne.
Petit hommage aux paroles d'Archiduchesse..."

Un sourire malicieux refleurit aux lèvres du chevalier sans blason. Ce sourire vivace, increvable. Un phénix, ou une mauvaise herbe.

Dernière modification par Des Armoises (2018-02-08 20:50:10)

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