Forum d'Okord

Aldegrin de Karan

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Re : Indépendance d'Okord

-Amusant.

Aldegrin de Karan jeta le parchemin sur l'immense table en chêne qui trônait au centre de la grande salle. Le sceau de la Maison Antijacky brilla sous la lueur des chandelles. Le Gouverneur de l'Ouest ne savait que penser de ce monarque ambitieux. Godefroy et Jacquouille l'avaient été en leur temps ; mais jamais leurs prétentions n'avaient excédé leurs forces. Toujours étaient-ils parvenus à rester fidèles à leurs promesses.

Le Seigneur de Ténare en avait vu d'autres... Pour l'heure, grâce à l'entremise de la Samarie et de la Tour Rose, l'Ouest lui échoyait. Des chariots estampillés d'un dragon rouge s'entassaient sur les routes, les essieux écrasés sous le poids des fagots de blés, des sacs de farine ou d'épices. Dîme, cens, taille, gabelle... Les impôts demandaient à être payés, en totalité, en temps et en heure. Personne n'avait le droit à une seconde chance. Si les pendus n'avaient jamais été aussi nombreux, les greniers karaniens n'avaient jamais été aussi garnis.

-Père ? Ne devrions-nous pas prendre position ?
Liétald se vit adresser d'un reniflement dédaigneux, dont seul son père avait le secret.
-Prendre position ? Pour qui ? Contre quoi ? Okord était un royaume, il ne l'est plus. Peut-être le redeviendra-t-il. Peut-être pas. Si tu penses comme notre bon souverain que seuls les mots ont force de loi dans cette affaire, tu te trompes lourdement. Garde-toi de choisir un camp. Guette le vainqueur et poignarde-le en plein cœur. En cette affaire comme en toute chose telle est la marche à suivre.
-Nous pourrions tout de même faire venir ici l’Émissaire de l'Empereur ? Ça ne coûte rien...
Aldegrin resta pensif quelques secondes, pesant le pour et le contre. L'inquiétude que susciterait une telle audience sembla l'amuser.
-Effectivement, cela ne coûte rien. Nous rappellerons aussi à nos amis impériaux qu'une dette se paye. Surtout lorsqu'elle est contractée auprès de notre Maison.

***

-L'Ouest est une région complexe, se contenta de répondre Aldegrin, un étrange sourire au coin des lèvres.

Complexe. Ça voulait dire que les Karan n'avaient aucun contrôle direct sur les provinces qu'ils gouvernaient. La présence militaire des Samarie et des Gron était le seul levier que pouvait manœuvrer le Seigneur de Ténare. Craint à défaut d'être respecté. Complexe. Ça voulait dire que pour survivre à des velléités indépendantistes ou à la Horde du Grand Khan, l'Empire devrait caresser les karaniens dans le sens du poil. Complexe. Ça voulait dire qu'Aldegrin de Karan ne ferait rien pour rien. Les menaces dont se paraient habituellement Estun Dodrio n'avait aucun effet dans le château de Ténare.

-La Maison Karan croit en Abrasil... Sans doute serait-elle plus pieuse si, à son tour, l'Empire faisait preuve de douceur à son égard. Le Cœur Sec se pencha depuis le large trône de merisier qu'il occupait. Par exemple en faisant rejaillir sur elle quelques unes des nombreuses richesses investies dans ces comptoirs commerciaux. Ou en reconnaissant officiellement la tutelle de l'Ouest sur toutes les terres carovariennes conquises durant la dernière guerre...

Aldegrin de Karan laissa s'écouler quelques secondes de silence ; seulement troublées par les cris des ouvriers rassemblés dans la cour du château, qui peinaient à répartir les ressources nouvellement spoliées.

-Vous défendez avec fidélité la parole de votre suzerain, Maître Dodrio. C'est tout à votre honneur. Si les armées impériales devaient un jour franchir les cols de Carovar, aucun gonfalon de l'Ouest ne leur fera obstacle. Par ailleurs, sachez que je vous offre, à vous et à Maître Bonh, asile en ce château si votre position venait à devenir périlleuse en Okord. Hormis cela, l'Ouest et la Maison Karan resteront neutre. Nous ne prendront partie ni en faveur du Seigneur Antijacky ni en faveur de Sa Grâce, Torkson Ier.

Le vieux lige se réinstalla confortablement. Il trempa distraitement ses lèvres dans une coupe de vin, signe pour Estun Dodrio qu'il devait partir au plus vite ; à moins d'avoir mieux à proposer au maître des lieux.

Dernière modification par De Karan (2017-12-28 15:57:15)

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Seigneur de Ténare ; Marquis de Falcastre
Maître du Palais ; Gardien du Trésor Royal
Chevalier au Léopard ; Chevalier de l'Ordre des Fondateurs royaux

Estun Dodrio, Emissaire

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Re : Indépendance d'Okord

Je n’ai pas à défendre la parole de l’Empereur, seigneur Aldegrin!
Qui suis-je pour cela, d'ailleurs!
Je ne fais que la porter avec le peu de talent que les dieux ont bien voulu me consentir. Mais je vous sais gré de votre compliment. Permettez-moi, en retour, de vous féliciter pour votre habileté à défendre les intérêts de votre famille. C’est faire preuve d’une grande sagesse que de ménager l’Empire autant que les séditieux par une neutralité de bon aloi. Et davantage encore de promettre de ne jamais lever les armes contre votre maître.

L’Empereur aime la maison de Karan, sachez-le, et il a les moyens de lui faire croire à sa divinité dans des proportions que vous ne pouvez imaginer. Mais par le commerce et non en se mêlant de vos démêlées avec l’Empire de Déomul en Carovar. Vous êtes assez fin pour comprendre ce que représenterait la tutelle, à travers vous, d’Abrasil sur ces terres. En attendant, je vous conseille de réviser vos précis de géographie, si tant est que vous en possédiez. Sachez que j’ai pris le bateau pour venir en Okord. Le fleuve qui longe l’Empire de Déomul est navigable sur toute sa longueur et sa largeur permet d’y faire naviguer nos trirèmes de guerre. L’Ouest n’est pas la frontière que vous imaginez, Messire. l’Empire peut frapper ou il veut et quand il le veut.

Estun Dodrio était resté debout devant ce vieillard grincheux, affalé sur son trône comme un ivrogne cuvant son vin. Plus il rencontrait de seigneurs d’Okord et moins il avait de respect pour la race humaine. Les patriciens d’Abrasil n’étaient pas plus brillants, mais au moins avaient-ils plus de contenance.
Il fit un salut appuyé à son hôte.

Ma mission est encore loin d’être achevée, seigneur Aldegrin. Aussi permettez-moi de me retirer.

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MJ d'Okord.

Rode

Re : Indépendance d'Okord

Un garde se précipita dans le hall d'Ebbenburg.
« Sire, l'émissaire Estun Dodrio est arrivé !
— Enfin, soupira le seigneur Rode. Trois jours que les éclaireurs le suivent. Faites le venir tout de suite, à ce train là traverser la cour lui prendra des heures. »

Lorsque l'émissaire de l'empire entra, il fut invité à s'asseoir autour du foyer central. Un serviteur apporta des gobelets et un tonnelet d'ale.

Rode d'Ebbenberg se pencha et plissa les yeux depuis l'autre côté du feu.
« Estun Dodrio. Le pantin de l'empereur Torkson. Ou plus qu'un pantin ? Comment voulez vous que je vous appelle ? Émissaire, ambassadeur... Maître peut-être ? Rode se redressa et but une gorgée.
Quoi qu'il en soit, vous êtes mon invité, buvez autant que vous voulez. Si vous passez la nuit ici, vous aurez aussi de quoi remplir votre panse. Vous n'aviez pas l'air pressé en arrivant. Nous pourrions même ouvrir un tonneau d’hypocras, hmm ? »

Rode fit une pause, sans pour autant laisser à son interlocuteur le temps de répondre.

« Passons au motif de votre visite. Je ne compte pas vous nourrir plus que nécessaire non plus. »

Le seigneur Rode se tut et pris l'air de réfléchir longuement, jusqu'à ce qu'un léger malaise naisse de ce silence inconfortable. Alors que l'émissaire était sur le point de briser le silence, Rode se leva soudainement et se mit à marcher en cercle.

« Lorsque j'ai quitté ma Valésia natale, ce fut presque sans un sous. Seuls les plus loyaux de mes hommes m'ont suivi. Ils ont tous prêté serment. Aucun ne m'a jamais trahi. Ni même abandonné. Je n'en ai forcé ou menacé aucun. Un serment basé sur la peur est fragile. Savez vous émissaire, pourquoi les hommes choisissent d'en suivre un autre ? J'y ai beaucoup réfléchi. Je voulais savoir pourquoi ils me suivaient et m'obéissaient. Je voulais savoir pourquoi ils me faisaient confiance. Et si Je pouvais leur faire confiance.
J'y ai beaucoup réfléchi, mais je n'ai véritablement compris qu'à un seul moment. Avez vous déjà combattu ? Avez vous déjà été au premier rang d'un mur de boucliers ? Ce n'est pas votre bouclier qui vous protège, c'est ceux de chaque côté, c'est celui que l'homme derrière vous tient au dessus de votre tête. Le moindre interstice peut laisser passer une lame. »

Rode arrêta son manège et se planta face à lui.

« Lorsque tout sent la merde et le vomi, que votre ennemi vous souffle son haleine alcoolisée à la gueule et essaye de vous transpercer, croyez moi, vous voulez que l'homme à côté de vous vous aime assez pour tenir son bouclier le plus fermement possible. »

Rode marqua une pause.

« Les hommes respectent un seigneur juste. Ils suivent un seigneur riche. Mais ils ne sont loyaux qu'envers un seigneur qui est prêt à mourir avec et pour eux.

Vous êtes venu pour me demander de choisir un camp. La véritable question est : que veut Torkson ? »

Estun Dodrio, Emissaire

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Re : Indépendance d'Okord

Malgré le sérieux de sa mission et son professionnalisme qui lui permettait de ne pas ciller devant les situations les plus inattendues ou hostiles, Estun Dodrio ne pût s'empêcher de partir dans un grand éclat de rire. Ce qu'il venait d'entendre, de la part d'un soi-disant seigneur dépassait de loin tout ce qu'il avait entendu, et pourtant, les Dieux étaient témoins qu'il en avait vu.
L'émissaire essaya de se calmer. Il agita la main devant la figure comme pour chasser la vilaine odeur dont parlait son interlocuteur.

Seigneur Rode, je vous prie de bien vouloir m'excuser. Ce voyage est harassant et mes nuits sont courtes. Mon rire n'est pas dirigé contre vous.....C'est nerveux!
Je ne suis pas ici pour vous demander de choisir un camp! Et la véritable question est, pour reprendre votre vision des choses: Croyez-vous que le seigneur Antijaky est prêt à mourir pour vous?
La question subsidiaire que la première sous-tend étant: Êtes-vous prêt à mourir pour lui?
Posez-vous ces questions, seigneur.
Et répondez-y honnêtement.
Rapidement, si possible, je n'ai pas l'intention d'abuser de votre magnifique hospitalité plus que de raison.

Et, de grâce, ne me parlez pas de la terre de vos ancêtres pour justifier un quelconque attachement à l'indépendance de ce territoire.

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MJ d'Okord.

Rode

Re : Indépendance d'Okord

Le seigneur Rode conserva un visage glacial face à l'hilarité de l'émissaire.

« Êtes vous un bouffon ? Vous avez traversé le grand canal pour me jouer cette bouffonnerie ? Dois-je vous payer maintenant que vous avez terminé ? »

Il sortit une pièce et la lança vers Estun Dodrio.
« Pour votre peine, car je n'ai pas ri. Bouffon ou émissaire, vous êtes mauvais.

Bien sûr que vous n'êtes pas venu me demander de choisir un camp. Vous êtes venus me sommer de choisir un lointain empereur qui possède tout mais n'a rien à offrir. Vous me menacez alors que je viens de vous expliquer que c'est la meilleure manière de se faire un ennemi. Vous êtes aussi fin que les poutres de mon hall.

Je ne suis pas né en Okord, je n'ai aucun intérêt à l'indépendance et je n'ai prêté aucun serment envers le polémarque actuel. Vous n'aviez vraiment pas beaucoup d'efforts à faire. Mais quand je vous demande de me donner des raisons de choisir l'empire, vous n'avez que le nom du seigneur Antijaky à la bouche. Vous fait-il si peur ? »

Rode approcha son visage de celui de l'émissaire et chuchota.

« Vous avez raison, il combat aux côtés de ses hommes. Il sait ce qu'est un champ de bataille, lui. Quand votre Empereur se cassera les dents sur Okord, peut-être vous enverra-t-il en première ligne, nous verrons alors comment vous tenez votre bouclier.»

Rode se redressa et reprit d'un ton neutre.
« Je ne reviens pas sur mon offre initiale, mais vous êtes bien sûr libre de partir quand vous voulez. Le plus tôt serait le mieux. »

Dernière modification par Rode (2017-12-30 21:07:55)

Estun Dodrio, Emissaire

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Re : Indépendance d'Okord

Ayant quitté le Vicomte Rode, Estun Dodrio retourna en son fief afin de lire les dernières missives qui lui étaient parvenues. Prenant compte du résultat, toujours provisoire, des intentions des Seigneurs et Dames du royaume, il se plongea dans une intense réflexion qui dura toute la nuit.

Au petit matin, il fit mander une poignée de coursiers. Divers messages partirent, transportés par des chevaux rapides, à destination d'Abrasil, d'Osterlich et de divers lieux qu'il ne nous appartient pas de nommer ici.

Le sondage a été une parfaite réussite. 
Il vous reste jusqu'au 1er janvier, 20h pour aggraver ou non les résultats.
A cette date, il sera clôturé et une réponse officielle sera proposée par Estun Dodrio.
Les entretiens personnels sont donc suspendus.

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MJ d'Okord.

Pierrot Grogrin

Re : Indépendance d'Okord

Un nouveau message est remis aux Seigneurs d'Okord de la part du Polémarque Antijaky.

Chers Seigneurs d’Okord,

La consultation de l’émissaire est désormais terminée, et je remercie ceux d’entre vous qui ont contribué à démontrer à l’Emissaire que retrouver l’indépendance d’Okord n’est pas qu’un simple caprice.

Cette consultation n’avait de valeur que celle que l’émissaire lui avait donnée, et le résultat n’aurait pas modifié la décision que j’ai prise en arrivant sur le trône ; toutefois, je suis satisfait qu’elle se soit soldée par un résultat en faveur de l’indépendance, et l’émissaire pourra en témoigner auprès de Torkson.

Cependant, cette satisfaction contraste avec le danger menaçant au delà de nos frontières. De sombres rumeurs évoquent la progression fulgurante de l’armée du Grand Khan sur les terres du roi Baldir, à l'extrémité Est d'Osterlich…

Je dois recevoir très prochainement des nouvelles plus précises qui orienteront les prochaines étapes de la défense d’Okord. J’ouvrirai également une consultation pour que chaque Seigneur d’Okord puisse s'exprimer et suggérer une stratégie militaire ou diplomatique, selon son talent de prédilection.

Pour Okord !

Roi Antijaky

Estun Dodrio, Emissaire

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Re : Indépendance d'Okord

L'Emissaire fit son retour d'un pas décidé, une brassée de parchemins dans les mains. Son regard bleu acier se porta sur chacun des protagonistes, dont il connaissait désormais mieux les inclinaisons. Après une salutation à l'assemblée réunit, il pris la parole.

Okordiens,
Okordiennes,

Je viens de prendre connaissance des revendications personnelles de tous les Seigneurs d'Okord. Sans vous surprendre, il apparait clairement que les intentions publiques de certains d'entre vous ne suivent pas leurs actes. Les plus vigoureux défenseurs du Polémarque Antijaky peuvent parfois s'avérer de fidèles soutiens d'Abrasil, je les en remercie.

Parmi les Grands d'Okord, bien peu approuvent ses propos. Les Princes, Ducs et Marquis ont fait en majorité un choix que j'estime être le plus sage. Nous saurons nous souvenir de la valeur de leur parole !

En conclusion, je retiens qu'une majorité d'entre vous approuve la déclaration du Polémarque.

Je remercie chacun des Nobles d'Okord ayant pris le temps de me recevoir en ses terres. Les manières étranges de certains seront mises sur le compte de la différence de culture. Mais les différences de traitement ne seront pas oubliées !

Après une petite pause, Estun Dodrio esquissa un rictus, pâle figure d'un sourire de politesse et continua sa diatribe.

Je vais désormais rentrer en Abrasil, rapporter ces faits à notre Empereur. Vos propos seront fidèlement transmis à Torkson 1er, qui prendra alors sa décision.

Je reviendrai donc vers vous à mon retour.

Tournant les talons, l'Emissaire quitta les lieux d'un pas vif, se dirigeant vers son escorte qui l'attendait au-dehors.

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MJ d'Okord.

K-lean

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Re : Indépendance d'Okord

La taverne s'était peu à peu vidée de ses clients et de ses visiteurs.
K-lean commanda une dernière pinte auprès de Pierrot Grogin et déposa quelques pièces sur le comptoir.

"Sers moi ta meilleure liqueur Tavernier.
Toute cette histoire m'a donné soif... mais j'ai surtout besoin d'oublier que c'est grâce à nos prolétaires et non nos -levant les mains vers le plafond telles des volutes- "grands" seigneurs que nous avons obtenus cette première victoire."
...
Pierrot Grogin prit une vieille bouteille recouverte de poussière dans le fond d'un de ses placards. Il déboucha le bouchon d'une main ferme - "Pop" - et servi cette liqueur épaisse et jaunie dans le récipient qu'il tendit au Comte K-lean.
"Croyez mon expérience Comte, il ne faut pas chercher bagarre avec les moches... Elles n'ont rien à perdre..."

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Lignée des Trofs, et autres successeurs

Estun Dodrio, Emissaire

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Re : Indépendance d'Okord

Après quelques jours d'une chevauchée sans pause, l'Emissaire était parvenu aux portes de la Cité-Sainte. Après avoir troqué sa tenue couverte de poussière pour revêtir une toge de soie très pure, rehaussée de liserets dorés, il se dirigea vers la salle du trône. Passant les portes, il bomba le torse, afficha une mine sereine et entra d'un pas conquérant, pourtant de tumultueuses pensées agitaient son esprit.

Après s'être incliné devant le trône, il se joignit aux notables présents pour profiter du fabuleux banquet qui était installé. Déambulant parmi la cour, Estun Dodrio rattrapa le temps perdu dans les lointains territoires barbares de l'Empire. Alors que la soirée touchait à sa fin, il rejoignit Torkson dans son cabinet de travail, situé derrière l'estrade qui supportait le trône.

Mon Empereur, je vous apporte les dernières nouvelles relatives à la déclaration d'indépendance de l'actuel polémarque de la province d'Okord, Antijaky. Après avoir pris le temps de parcourir la contrée pour les rencontrer personnellement, il semble qu'une majorité des petits barons et vicomtes approuve cette tendance rebelle.

Sachez toutefois que les princes et ducs gardent, à une très large majorité, préférence pour votre douce protection. Vous gardez quelque soutiens puissants parmi cette caste de félons.

Torkson fronça les sourcils. Un instant son visage trahit l'immense contrariété qui l'animait. Puis, il reprit son habituelle expression impassible, leva la main, interrompit Estun Dodrio dans son rapport et le congédia d'un "tu peux te retirer" sec qui n'appelait aucune réponse.

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MJ d'Okord.

Lady Summer

Re : Indépendance d'Okord

Sir Alexandre de Gironne s'avance au Haut Conseil. Il sort un parchemin et le lit devant l'assemblée

"La Princesse Lady Summer tient à faire la présente déclaration auprès de la cour d'Okord.

Seigneur Antijaky, par égard pour les relations qu'entretenaient les Templiers et le Duché d'Arald, j'ai jusqu'ici évité de me prononcer publiquement au sujet de votre déclaration d'indépendance. N'étant pas en accord avec votre manière de procéder. En effet, vous avez unilatéralement considéré comme inutile tout le travail de réformes d'Okord commencé par Eugénie Morgan et poursuivi même par Dragan de Valyria quand il lui succéda. Sans doutes n'en avez-vous pas compris le sens, mais au lieu de poser la question et d'essayer de comprendre vous avez tout balayé. Pire, vous avez considéré que parce que vous n'appréciez pas la suzeraineté d'Abrasil sur Okord vous pouvez proclamer notre indépendance.

Alors oui, cette décision populaire fais de vous un Roi courageux, apprécié car vous au moins avez eu la force de vous opposer à Torkson n'est-ce pas ? Nous verrons si vous assumerez toujours autant ce choix lorsque la Horde viendra et qu'aucun soldat d'Abrasil ne sera là pour nous aider. Nous verrons si vous assumerez encore ce choix lorsque Torkson nous renverra ses troupes, nous asservira et cette fois nous assénera son impôt Impérial.

Pourquoi aujourd'hui est-ce que je proclame ceci en publique ? Parce que visiblement vous ne supportez pas qu'on ne partage pas votre avis et vos espions pris en flagrant délit sur Aeglos sont une preuve pour tous que vous voulez imposer votre volonté et faire taire ceux qui ne sont pas d'accord.

Reprenez-vous Majesté !

Lady Summer"

Dernière modification par Eugenie Morgan (2018-01-04 12:26:08)

Antijaky

Re : Indépendance d'Okord

Chère Princesse Lady Summer,

Je vous remercie pour votre intervention et votre position sur l'indépendance, que sans nul doute tout le monde espérait.

Vos suppositions, vos interprétations et vos prédictions à sens unique se suffisent à elles-mêmes, et ne font que confirmer un excès d’orgueil et le mépris que vous m’accordez.

Toutefois, je vais tout de même rétablir certaines vérités puisque c’est ce que vous semblez rechercher.

Je n’ai jamais considéré comme inutile le travail poursuivi par Eugénie Morgan, et je n’ai rien balayé. Je ne partageais simplement pas la politique menée pour Okord pendant près de 6 années. Sa résignation à accepter la vente de notre Royaume à l’Empereur Torkson, sous prétexte de la protection des peuples d'Okord ne m’a jamais convaincu.

Torkson n’a jamais visité Okord, qu’il ne connaît que sur une carte. Pour lui, Okord n’est qu’un simple poste stratégique avancé, sinon quoi d’autre puisqu’Okord était une province enclavée de l’Empire comme n’ayant aucune frontière en commun avec lui ?

Vous envisagez le pire des scénarios et au delà de simplement le prévoir, vous le souhaitez, simplement pour pouvoir clamer que vous aviez raison, signe d’une ambition personnelle pernicieuse.

Je ne recherche ni à prouver mon courage, ni à être populaire, et si telle était mon ambition, l’indépendance n’aurait définitivement pas été la première mesure à  prendre. L’avenir seul pourra juger de la qualité de ces décisions qui ont été prises non en mon nom, mais au nom d’Okord que je représente.

La découverte de mes espions hier n’est qu’un bon prétexte pour rompre une alliance qui n’existait plus que dans les traités, tant votre maison s’était déjà répandue sur les places publiques pour signer des billets anti-indépendance et anti-roi, notamment par l’intermédiaire des Conseils Provinciaux, soit dit en passant que j’ai maintenus.

Sachez, puisque vous avez besoin d'éclaircissements, que suite à la découverte de nombreux espions sur mes terres ces derniers jours, pendus par vingtaines, j’ai décidé de mener l’enquête, même auprès de mes soutiens officiels. Vous n’êtes donc pas la seule à avoir reçu des espions au petit matin. Sachez également que je n’avais pas envoyé d’espions avant ce matin, vous êtes donc certainement surveillée par d’autres maisons.

Il ne s’agit donc en aucun cas d’une chasse à l’opposant comme vous semblez le sous-entendre.

Mes hommages chère Princesse,

Votre Roi Antijaky