Vous n'êtes pas identifié(e).

#51 2017-12-23 15:05:32

Samael de Karan

Re : Indépendance d'Okord

Estun sortait de la demeure du Marquis Élias, il allait monter sur sa monture quand un carrosse s’arrêta devant son escorte. Samael qui se trouvait à l’intérieur ouvrit la porte pour faire monter l’émissaire de l’Empire.

    ⁃    On vous dépose quelque part émissaire Estun ?

Une fois l’émissaire à l’intérieur, Samael fit signe au carrossier de se mettre en route. En plus de l’escorte de l’envoyé de l’Empereur, le convoi Rochesterien était lui aussi escorté par une centaine de strolatz. L’émissaire n’avait rien à craindre.
Les sièges du véhicule étaient d’un rare confort et décorés avec les motifs de la famille Rochesterienne.
Le Karanien sortit d’une boîte deux gobelets en or incrustés de diamants et une bouteille de vin

    ⁃    Un peu de vin ? Souriant. Ce n’est pas n’importe lequel... c’est du vin de Solède, aussi enivrant que la beauté de la Marquise Carmen.

Versant le coûteux liquide sur les précieux gobelets, Samael but le vin en premier pour montrer qu’il n’y avait pas de substance qui pourrait mettre la vie de son interlocuteur en danger.

    ⁃    Émissaire, vous n’êtes pas sans savoir la loyauté de la Maison Rochesterienne envers l’Empereur. Elle reste et restera fidèle à Abrasil, car à la différence des autres, quand elle donne sa parole elle ne la reprend pas à la moindre difficulté.

Il but une gorgée

    ⁃    Mais en ces temps fastes, la Maison Rochesterienne a besoin d’être rassurée. En cas de guerre, et ne me dites pas que ce n’est pas envisageable, que fera l’Empire pendant le conflit ... serons-nous taxé, contraint à un effort de guerre, nourrir vos armées ? Et après qu’envisagez vous de faire d’Okord ? De nous. Allez vous punir ceux qui ce sont rebellés, récompenser ceux qui vous ont aidé ?

S’arrêta pour permettre à l’Emissaire d’éclairer sa lanterne.

Dernière modification par Rochester (2017-12-23 18:41:30)

#52 2017-12-23 15:20:45

Estun Dodrio, Emissaire
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Re : Indépendance d'Okord

Prenant place dans le carrosse, l'Emissaire se laissa aller sur la banquette. Luxe et volupté. Deux mots pour décrire parfaitement l'intérieur du véhicule. La boisson avait un goût divin, tant et si bien que l'homme se laissait aller à faire descendre le niveau de liquide dans sa coupe avec un bon rythme.

Puis, jouant avec sa coupe, en admirant le finesse des détails et la taille des ornements, il déclara calmement.

J'apprécie le soutien franc de votre maison à notre Empereur. Il n'est sans dire qu'il saura toujours se souvenir de votre parole, lorsqu'il s'en fera nécessaire.

Les récentes nouvelles de l'Est sont relativement inquiétantes. Osterlich semble la proie à une grande agitation intérieure, de nombreux gouverneurs locaux ont envoyé leurs forces vers le Nord-Est, à l'encontre de la Horde. L'issue de ces mouvements ne fait aucune illusion ...

Plongeant le nez dans son verre, Estun Dodrio savoura une nouvelle gorgée de vin.

Les intentions de l'Empereur sont claires depuis toujours. La Horde viendra, c'est une certitude. Elle devra être arrêtée aux frontières d'Okord, c'est une nécessité pour la sécurité de l'Empire.
Pour ce qui est du détail des opérations militaires, je laisse cela aux généraux, ils sont bien plus compétents que moi. Mais je ne doute pas que les Okordiens seront mis à contribution, sachez aussi qu'il n'est nulle dette que nous ne soldons.

Après une petite pause, pour assécher sa coupe, il reprit.

Rebelles ? Vous y allez fort. Il ne s'agit pour le moment guère de rébellion, d'où ma tournée auprès des Seigneurs pour prendre mesure des leurs désirs. Cependant, s'ils soutiennent cette hérésie promue par le Polémarque Antijaky, je n'aurai que d'autre choix de retourner vers Torkson pour l'en informer avec moult détails. Sa réaction ... Reste imprévisible.

J'ai bien compris que je devais vous compter comme un fidèle à Abrasil. Auriez-vous encore un peu de ce vin délicieux ?


MJ d'Okord.

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#53 2017-12-23 15:53:07

Samael de Karan

Re : Indépendance d'Okord

⁃    On ne sait résister à la beauté d’un vin pareil.

Samael remplit la coupe dorée en faisant attention à ce que ça ne déborde pas.

    ⁃    Vos réponses me suffisent, vous avez raison la réaction de l’Empereur est imprévisible, tout comme celle des seigneurs Okordiens. Mais sachez que les armées et le blé Rochesterien seront à l’Empereur tout comme mon épée.

Samael fait signe au carrossier de s’arrêter. Le convoi était arrivé devant les domaines du seigneur suivant.
Avant de permettre à l’Emissaire de descendre, il lui mît la bouteille à peine entamée du vin de Solède entre les mains.

    ⁃    Je crois que vous en aurez besoin pour la suite, bonne chance.

#54 2017-12-23 16:33:25

Ivan Braginski

Re : Indépendance d'Okord

Ivan était en train d'administrer quelques corrections à son ours lorsqu'un serviteur vint l'informer qu'il y avait quelques drôles dans la cour d'Astrakhan. De la visite ? Il n'avait pourtant convié personne à venir. Si ? Ou alors était ce l'ingénieur ? Oui, sans doute. Mais les agents de lois disaient qu'il avait été dépouillé par des maraudeurs. Bah, il verrait bien.

Fichant une dernière rouste à son ours qui lui renvoya un coup de griffe dans l'épaule avant de se coucher, Ivan pris un sceau d'eau pour se laver sommairement avant de se rhabiller. Une chemise de toile, un manteau de peaux d'Ours et un pantalon de cuir de loups, puis ses bottes à neige, nécessaires au vu de la saison.

La première chose qu'il vit en entrant dans la cour fut le carrosse. Une boite, ou prison, toute de bois, joliment ornée mais sans réelle utilité à part faire joli. Aucun intérêt. La seconde fut l'escorte. Une centaine de solides gaillards bien armés. Epées longues, bâtardes, quelques arbalètes à répétition, casques à plumes, armure de plaques, armures de plates, chevaux en bonne condition. Et le tout en un magnifique garde à vous. C'eut sans doute été un plaisir de les affronter sur le champ de bataille, mais se battre ici ? Dans la boue de la cour ? Entre des murs ? Pouah ! Quelle horreur.

Tout à son observation, ou contemplation de l'escorte, Ivan ne remarqua que tardivement le petit homme tout de noir qui se tenait devant lui.

- Vous êtes l'ingénieur ? On m'avait dit que vous étiez mort.

Sans prévenir, Ivan embrassa l'individu avant de le serrer dans ses bras. Très fort. D'ailleurs étaient-ce des os qui avaient craqués à l'instant ? Peu importe car déjà le baron Braginski tenait par l'épaule son nouvel invité et le guidait vers son donjon.

- Bienvenue petit ! Il faudra me dire comment tu t'en est tiré pour les maraudeurs !

Pénétrant dans le hall pauvrement meublé, quelques tapisseries typiquement okordiennes mais avec une légère touche nordique, des loups ou ours, des des sièges... Rien de bien exceptionnel, Ivan tint la discussion avec le nouvel arrivant sans faire attention aux gardes qui étaient derrière lui, la jointures blanchies de leurs mains sur les gardes de leurs armes et leur regard affolé.

- Alors ? Kak pajivaete ? Moi ? Bien ! Mais avant le travail, un remontant ! Le voyage a du être fatiguant. J'ai un excellent alcool de bien de chez moi tu m'en diras des nouvelles et me contera ton voyage. J'insiste !

Arrivés dans ce qui semblait être une salle à manger, avec une immense table rectangulaire au centre et un âtre allumé sur le coin gauche, Ivan se mit à écouter d'une oreille ce que disait cet étrange personnage.

- Da da. Da ? Tu n'es pas l'ingénieur ? Mais comment je vais faire moi !? Viens par là !

Prenant par le bras sans ménagement, Ivan tira son invité sans ménagement vers les terrasses.

- Regarde là ! Désigna-t-il au nord. C'est mes tranchées ! J'ai commencé les préparatifs comme tu disais. Remplies de goudron, pieux enduits de merde, puis les autres pour les bases. Comme dans les lettres. Sans l'ingénieur, comment elles vont être faites les fortifications !? Qui va dresser les plans ? Les méthodes !? Et là bas ! Désigna-t-il à l'Est. Tu vois la tour là bas !? Construite en pente, sur un terrain glissant par pluies. Qui va m'aider à l'améliorer ? A stabiliser les bases ? Paraît que l'ennemi a des armes terribles. Et l'aqueduc !? Et les cultures ! Mes cultures en terrasses ! Comment je fais pour améliorer le rendement sans les plans !? On est en montagne ici ! C'est pas la panacée pour faire des cultures en terrasses ! Skolko eta stoit !? 20 000 pièces d'or que j'ai payé pour les services ! Et il est mort ! Qui tu es !? Tu m'apportes quoi !? Un émissaire ? L'empire ?

De ses yeux fous, Ivan fixait Estun Dodrio qui débitait ses réponses. En réalisant qui était son invité, Ivan se détendit légèrement pour reposer l'émissaire qui avait été plaqué contre le mur extérieur et retourna dans la salle intérieure.

- Et tu es venu faire quoi ici émissaire ? Parler ? Mhm... Ah ! Da ! Je me souviens ! J'étais allé à la réunion ! Une perte de temps. Je suis venu, tué des bandits sur le chemin, j'ai dormi sur place, des gens ont parlés dans la grande salle et puis c'était tout. Moi ? Je dormais au fond. Aucun intérêt. Puis je suis reparti ici pour organiser mes levées de bardiches et de chevaliers. Les armures lourdes montées font un carnage sur une ligne d'infanterie, surtout dans le dos. Puis il faut des cavaliers. Mais dit voir, puisque tu es de l'empire, tu dois avoir des écoles et ce genre de choses...

Tout en servant dans des verres minuscules un alcool qui ressemblait à s'y méprendre à de l'eau, Ivan avait appelé un serviteur qui avait déposé sur la table quelques tranches de pains avec des choses dessus.

- Mange ! C'est du gras de bonnes bêtes, congelé avec des épices dedans. Réchauffé et c'est très bon. Mon avis sur l'indépendance d'Okord ? La horde ! L'Empire !? Tout ça c'est loin. La horde.... Quelques maraudeurs, mais sans plus, qui ravagent les fermes isolées. Trop de forêts, trop de montagnes, trop de rivières, pas assez de steppes. La horde ne viendra pas ici. Et quand bien même, elle se retrouvera dans un marais avec un ennemi derrière chaque arbre, sous chaque flaque, sans rien pour se nourrir... Trop d'ennemis à battre. Puis c'est pas comme si Okord était spécialement effrayé par les pertes de campagnes. A une époque, un fou a tué la totalité de ses chevaliers en chargeant un carré de piquiers. Le lendemain, des centaines se pressaient à ses portes pour s’enrôler chez lui.

Faisant une pause pour boire quelques verres de vodka, Ivan en profita pour appeler quelques divertissements et un ménestrel vint se mettre à chanter et jouer de la musique nordique.

- En Okord, nous sommes tous à nous entretuer jour et nuit, parfois pour des choses incompréhensibles, mais que surgisse une menace, et nous oublions nos querelles si on nous en laisse le temps. Nous sommes une grande famille remplie de bagarreurs, certains plus violents que d'autres, mais qui n'aiment rien d'autre que la bagarre. L'Empire doit être de même non ? Nous sommes un peu pour vous le petit frère violent et suractif, incohérent, que vous devez supporter bon gré mal gré au risque qu'il aille se jeter sous une charrette, ou mettre le feu à la maison argh argh argh ! Oh, bien sur ce petit frère ne vous montrera jamais de reconnaissance pour tout ce que vous ferez pour lui c'est sa façon d'aimer, que voulez vous ?

Ivan ne fit absolument pas attention à l'arrivée de son ours qui passa derrière lui pour lui mâchouiller le crâne, et continua à discuter.

- L'indépendance d'Okord ? Ça doit bien vous énerver. En plus du reste. Tenez, lorsque votre empereur a envoyé des fonds pour un hôpital, il doit bien y avoir la moitié des seigneurs qui ont cherchés à savoir par où il passerait pour s'emparer des richesses transportées. Mais ça me semble être une bonne idée l'indépendance. Si si. Personne ne sait rien de l'empire que vous représentez ici. Les paysans du coin ne savent pour la plupart pas qu'il y a des endroits où des milliers de gens se côtoient chaque jour sans se connaître. La fin de l'empire ? Ça remonte à 3-4 génération pour certains. Je vous jure... Même moi, je sais juste que l'empire que vous représentez, ça se résume à quoi ? Peut être 2-3 provinces ? Des bonnes routes, des écoles, une armée capable et des lourds impôts. Rien de plus. En fait, on ne sait même pas à quoi ressemblent vos armées. Pas de bibliothèque ici. Enfin j'ai la mienne mais elle est plutôt vide. Des contes, des livres techniques, des récits de voyages mais rien de plus. Une parade, comme une démonstration de force, ça, ça permettrait de mettre certaines choses au clair. Puis l'envoi de copies de vos livres et cartes pour qu'on ait conscience aussi qu'Okord n'est pas le centre du monde. Oui, on sait qu'il y a la république à l'Est, mais c'est tout. Mais je parle je parle. A votre tour donc.

#55 2017-12-24 00:50:35

Estun Dodrio, Emissaire
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Re : Indépendance d'Okord

Secoué par la visite menée tambours battants, l'Emissaire mis quelques instants à retrouver ses esprits. D'autant plus que visiter les celliers des uns et des autres mettaient sa patience à rude épreuve. Le liquide incolore avait une forte odeur d'alcool, ce qui ne fit qu'empirer le mal de crâne qui martelait ses tempes. La nourriture était péniblement comestible... Cette substance noirâtre et saumurée avait un goût horrible et ... Estun Dodrio manqua de vomir !

Masquant son malaise d'une main, il se pencha un peu pour admirer les constructions en cours. Le fief du Seigneur Iva Roulanski  semblait se préparer à toutes les éventualités. Comme expliqué par le gouverneur, de nombreux paysans s'affairaient à creuser des fondations, ériger des murs, taillant épieux et piques pour se défendre face à une attaque de cavaliers.

Seigneur Viva Trotski, si vous n'avez pas vu les armées d'Abrasil, sachez que d'autres en ces terres ont eu un petit aperçu d'un simple corps expéditionnaire de l'Empire et ont courbé l'échine devant lui. Que se passera-t-il lorsque les millions de hordiens déchainés, voulant vengeance, déferleront sur ce monde, tel des démons surgis de tous les enfers ?
Pensez-vous que ces quelques bouts de bois les retiendront ?

L'ample geste de l'émissaire, désignant les constructions alentour servant par ailleurs à répandre aux vents le liquide étrange que l'homme voulait lui faire boire.

Okord ne paie pas d'impôts à Abrasil. C'est une exception que Torkson a accordé à la Polémarque Morgan, grâce à de respectueuses négociations. L'ignorance semble être une qualité chez vous, aussi, vous devez bien être le seul qui n'a jamais lu le Traité des Royaumes Frontaliers de l'excellent Aymar de Bois-Maury.

Il est dans votre intérêt de comprendre qu'Abrasil est votre suzerain, votre allié et le meilleur soutien dans les épreuves à venir ! Peut-être que la parade que vous souhaitez, aura lieu ... Mais sur les cendres des fiefs rebelles !

Regardant l'ours d'un oeil circonspect, l'émissaire conclut.

Seigneur Hiboa Sohnviski, dois-je vous compter parmi les passifs vassaux d'Abrasil ou parmi les adhérents aux propos sécessionnistes du Polémarque Antijaky ?


MJ d'Okord.

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#56 2017-12-24 12:57:46

Kvothe D'emeraude

Re : Indépendance d'Okord

Une carrosse entra dans la cours du château accompagné d'une escorte de chevalier.
Dans sa tour entraine d'étudier dans sa bibliothèque il aperçu par la fenêtre le convoie entré dans la cour, il se rappela tout juste que la venu de l’émissaire était prévu.
-Et mince, j'ai rien prévu pour son arrivé, serviteur vite qu'on prépare du vin dans la salle de réception, pour l'instant je vais accueillir l’émissaire.

Ainsi après quelque minute que l’émissaire patienta dehors, le seigneur de la demeure arrive en haleine.

-Excusez moi j'étais occupé dans mes livres. dit de maniéré saccadé. Laissez moi me présente seigneur Kvothe d'Emeraude.
Peut être que ce nom vous dit quelque chose ou peut être pas mais mon père fut l'un de vos premiers vassaux qui a porté allégeance sous le régné de mon ancien suzerain Rhaegar de Valyria. Venez suivez moi nous allons allez dans une salle au lieu de reste dehors.

Ainsi Kvothe se dirigea dans le hall pour lui servie une coupe de vin.

-Venez donc et tenez une coupe de vin. Je suppose que vous venez faire le tour des seigneurs pour connaitre leur position suite a cette agitation de cette indépendance, si c'est le cas je vous rassure immédiatement je resterai vassal de l'Empire la Maison d'Emeraude n'a qu'une seule parole et je compte bien la respecté jusqu'a la mort de ma maison.
Mais une question me taraude qu'allez vous faire si la majorité des seigneurs d'Okord se soulève, et nous ceux qui respectons notre allégeance allons nous avoir votre aide ou plutot votre protection car ceci sachez le que il y a peu de chance que ceux problème se terminer par la voie diplomatique.
Mais si la guerre vient en Okord sachez que je serai ravie de joindre mes forces au votre et de fournir le maximum de vivre que je pourrai apporté pour l'entretien de l'armé.

#57 2017-12-24 18:36:52

Estun Dodrio, Emissaire
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Re : Indépendance d'Okord

Estun Dodrio prit la coupe de vin et regarda son contenu d’un air désabusé en poussant un soupir.
D’ordinaire, le métier d’émissaire, qui consiste essentiellement à se faire chahuter sur de mauvaises routes à longueur de journée n’était pas de tout repos, mais là, il prenait des proportions épouvantables.
Son foie n’en pouvait plus.
D’ailleurs, un observateur attentif aurait tout de suite décelé à son teint jaunissant, à sa langue chargée et à son fond d’œil trouble, que tout son métabolisme était au bord de la rupture.
La migraine le faisait tellement souffrir qu’il en venait presque à regretter de n’avoir pas été décapité à sa première entrevue avec la brute aux deux haches.

Il fit semblant de tremper ses lèvres dans le calice, afin de ne pas outrager son hôte et tenta d’afficher un rictus de volupté pour montrer à quel point il appréciait le nectar qu’on lui offrait.
Le seigneur d’Emeraude était gentil et accueillant, malgré sa logorrhée verbale et un accent qui devait provenir des steppes du Sud-Ouest. De plus, sa prise de position nette et sans détour était reposante après les faux-fuyants qu’il avait enduré de la part de la plupart des seigneurs qu’il avait rencontré jusqu’à maintenant.
 
La main sur le front, pour essayer de calmer l’afflux de sang qui lui battait les tempes, il répondit avec lenteur, comme si chaque mot lui demandait un effort.

Merci, seigneur Kvot, pour cet accueil si chaleureux. Je crois pouvoir exprimer la pensée de l’Empereur en vous disant qu’il aimerait que tous les seigneurs d’Okord possèdent une vertu égale à la vôtre. Votre fidélité à l’Empire vous honore et le réjouit.

Il s'assura que le compliment était bien compris avant de continuer.

Il va de soi que nous ne laisserons pas les fidèles serviteurs de l’Empire se faire maltraiter par les dangereux séparatistes qui menacent la paix dans la région.
Si, par malheur, mais nous prions les dieux que cela n’arrive pas. Si donc, par malheur, ces inconscients en venaient à défier l’Empire au point de nous obliger à intervenir. Vous avez ma parole, donc celle de l’Empereur, que les seigneurs fidèles seront engagés dans les rangs des légions impériales, comme auxiliaires, afin de mater la rébellion.


MJ d'Okord.

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#58 2017-12-24 23:19:13

Kvothe D'emeraude

Re : Indépendance d'Okord

-Bien, bien je suis heureux de l'entendre alors. Si vous le souhaitez vous pouvez vous reposé dans ma demeure afin de récupérer un peu de vos trajets et je préparer une carrosse avec escorte pour vos prochains trajets.
En attendant venez donc mangé a ma table si le temps vous reste, mais je comprendrais que vous manquait de temps ces temps ci, donc si vous souhaité partir, je vous préparais tout ceci avec hâte.

Ainsi l’Émissaire choisit une des deux solutions sachant que la maison d'Emeraude reste fidèle a l'Empire

#59 2017-12-25 11:09:28

Safet Plizir

Re : Indépendance d'Okord

Safet Plizir avait fait installer son camp de tentes non loin de la route que devait emprunter l"Émissaire de l'Empereur.
Il appréciait toujours cette vie de nomade pratiquée pendant des siècles par ses ancêtres, ça lui rappelait avec nostalgie sa jeunesse sur sa terre natale, il prenait le moindre prétexte pour la reprendre temporairement.
Cette fois ça avait aussi un intérêt pratique, pas besoin d'attendre l'émissaire...c'était Safet qui venait à lui.
Il l'avait déjà croisé au Haut conseil et dans les coulisses du Pouvoir, un homme assez austère et conscient de ses missions.
Le dialogue serait rapide et franc.

La tente d'apparat avait de l'allure, son blanc immaculé contrastait avec les nuances de vert de la prairie environnante.

Safet représentait les Seigneurs du Hall et allait présenter leur sentiment et position vis à vis de l'Empire à Dodrio, comment allait-il le prendre? c'était une autre histoire.

Deux chaises avaient installée de chaque coté d'une petite table de campement dressée simplement: deux verres, des rafraichissements, une bouteille de Calvok et quelques friandises sucrées...ils n'étaient pas là pour diner mais pour de la Diplomatie.

Les éclaireurs venaient de signaler un nuage de poussière sur la route...



"Salutations à vous Estun Dodrio, veuillez prendre place."
Safet désigna le siège en face du sien.

"Un rafraichissement? la route doit être longue, j'ai de l'eau pétillante que je fais venir en jarre de mon ancien Royaume, elle soulagerait peut-être mieux votre soif qu'un puissant Calvok?"

Un éclat approbateur traversa le regard de l'émissaire, Safet lui versa un grand verre d'eau du Hall...les bulles dansaient avant de remonter à la surface.

"Je vais être clair et concis Émissaire, je sais que votre temps est précieux, les Seigneurs du Hall, de part la fidélité à leur alliance ancienne avec le Souverain actuel d'Okord le Valeureux Antijaky, soutiennent sa politique.
Ni l'Or, ni les menaces ne peuvent briser notre serment, nous n'avons cependant aucunes animosité contre l'Empire.
Nous espérons qu'un conflit sera évité, la Raison et la Paix doivent rester victorieuses."

Dernière modification par Safet Plizir (2017-12-25 11:44:56)

#60 2017-12-25 13:32:40

Estun Dodrio, Emissaire
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Re : Indépendance d'Okord

Estun Dodrio s'empara de la coupe d'eau pétillante que le serviteur lui tendait.
Il pris le temps d'écouter les propos du seigneur Safet Plizir, puis le vida d'un trait et éructa bruyamment.
A la suite de quoi, Il se leva et reprit son manteau.

Je vous sais gré de votre franchise, seigneur Plizir ainsi que de l'économie de mon temps, qui est précieux, comme vous en avez conscience. Je vais être tout aussi clair et précis que vous. La proclamation du Polémarque Antijaky pose un problème aigu à l'Empereur. Bien que vous ne mesuriez pas l'animosité contenue dans une telle déclaration, elle existe à ses yeux. Je souhaite, comme tous les ennemis du meurtre de masse, que la raison l'emporte, mais je ne suis pas l'Empereur.
Je ne fais que lui rapporter la position des différents seigneurs d'Okord. La suite ne m'appartient pas.

Estun Dodrio tendit sa coupe en direction du serviteur, qui la remplit de nouveau. Comme la première, il la vida sans respirer. Il poussa ensuite un long et profond soupir et rendit la coupe au serviteur. Quoi fait, il salua le comte et remonta dans son carrosse en rotant.


MJ d'Okord.

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#61 2017-12-26 11:58:38

Safet Plizir

Re : Indépendance d'Okord

Safet resta un instant pensif, les choses étaient dites, l'Empereur déciderait de la Paix ou de la Guerre...il fallait se préparer à toutes les éventualités...
Un petit bout de papier avait été laissé sur la table sous le verre...Safet le déplia et lut le message...Safet fut pris d'un rire ironique...et il s’exclama:

"Sacrés Impériaux...toujours prêts à tout..."

#62 2017-12-26 12:27:08

Aedeline

Re : Indépendance d'Okord

Grâce à la longue ligne de domaine en bordure de Phenyrie et et Drenai on avait pu prévoir l'arrivée de l'émissaire quelques jours avant son arrivée à Falaise, mais même balisés les routes à travers les hautes montagnes entourant l'ensemble des forts de l'ordre de la croix d'azur était longues et périlleuses, une fois aux portes du château ou trônait les bannières d'azur au renard d'argent, l’émissaire fut reçut sciemment comme les colporteurs et autres marchands non conviés. On lui fit mettre pied à terre et la châtelaine ne lui prêta pas un regard lorsqu'elle passa au galop avec sa fille en longeant la file à la mi journée. Les colporteurs furent expédiés dans l'après midi et l’émissaire fut le seul à rester dans la cour lorsque la princesse revint.
Elle rentra aussi vivement dans la cour qu'elle en était sortie plus tôt et fit le tour de l’émissaire et de sa troupe en les observants, suivie de sa fille. Aedeline descendit de sa monture, une femme de six pied de haut (180cm), vêtue d'une tenue en cuir brun, sa chevelure rousse flamboyante la rendait reconnaissable entre toute mais son visage de trentenaire prématurément usé par sa vie guerrière ne laissait vraiment voir que ses deux yeux aciers qui fixaient l'émissaire :
"Je sais pourquoi vous êtes là, et c'est bien aimable que de vous humiliez à venir nous voir maintenant, surtout après avoir totalement ignoré l'ordre de la croix d'azur dans votre ambassade auprès de l'empereur, après tout nous ne représentions qu'un prince et trois anciens rois d'Okord parmi nous. Mais vous avez préféré amener avec vous en Abrasil une délégation de beaux parleurs, de traîtres et de seigneurs sans ambition.
Mon choix est déjà fait, mais vu que vous avez pu ressentir brièvement ce que c'est qu'être traité comme le dernier des pécores aujourd'hui peut être pourrez vous m'expliquez votre désintérêt total pour notre ordre, pourquoi le regroupement qui à produit le plus de roi, selon la coutume okordienne, et qui produira sans aucun doute le plus de polémarque n'a pas été invité?
Donnez moi une réponse satisfaisante et nous pourrons poursuivre au chaud pour la réponse que vous êtes venu cherchez sinon vous reprendrez votre route.
Et pendant ce temps, Sharra, sept ans bâtie comme dix, le visage soyeux entouré de boucles noires observait et apprenait avec les même yeux aciers que sa mère.

#63 2017-12-26 12:36:57

Estun Dodrio, Emissaire
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Messages : 497

Re : Indépendance d'Okord

L'Emissaire dévisagea la drôlesse en face de lui, peu impressionné par sa taille. Un homme qui se déguise en femme ne mérite guère le respect se dit-il, d'autant que ses persiflages sont ridicules, venant d'une parvenue.

Tournant les talons, il poussa un petit sifflement entre ses dents pour alerter son escorte. Le page apporta son cheval, au sommet duquel il s'installa rapidement. Puis, se tournant vers la Dame, toujours debout au milieu de sa cour boueuse, il inclina légèrement le buste, un fin sourire ironique aux lèvres.

Finalement, tirant la bride de son cheval, Estun Dodrio quitta l'endroit au petit trot, continuant son périple auprès des Seigneurs d'Okord.


MJ d'Okord.

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#64 2017-12-26 20:17:47

Aedeline

Re : Indépendance d'Okord

Aedeline laissa faire l’émissaire, c'était un choix qu'elle avait fait de l'humilier, il avait lui choisi de se comporter tel qu'il le jugeait bon. Elle prit bonne note de la "réponse" et regagna son donjon sans rien montrer. Il vaudrait cependant mieux pour l’émissaire qu'elle ne remontasse point sur le trône, même si cette première accession avait été un défi relevé par l'ensemble de la croix d'azur il eut été idiot de penser qu'elle n'aurait pas les moyens de mettre en place le règne durable quelle planifiait.

#65 2017-12-26 20:22:12

Pierrot Grogrin

Re : Indépendance d'Okord

Une missive du Polémarque Antijaky est portée à tous les Seigneurs et Dames d'Okord.

Polémarque Antijaky a écrit :

Chers Seigneurs d’Okord,

Il m’a été rapporté que l’Emissaire de l’Empereur visitait les maisons d’Okord afin de recueillir leur sentiment sur la déclaration d’indépendance d’Okord.

« Se révolter contre l’Empire ». C’est donc à cela que le Sieur Estun résume la pensée de ceux qui soutiennent ma décision qu’Okord ne soit plus une simple province de l’Empire.

Le terme « révolte » évoque la colère, la violence, alors que c’est un tout autre sentiment qui habite les partisans de l’indépendance.

L’indépendance est synonyme d’autonomie et de liberté, ce n’est pas une déclaration de guerre, comme je l’ai souvent répété.

Cet Emissaire maitrise sans nul doute l’art de la rhétorique, qu’il utilise à des fins de duperie.
Il doit se gausser du résultat de son enquête en cours ; résultat qui aurait bien entendu été différent si le résumé était fait de ces mots : « Retrouver autonomie et liberté ».

Chers Seigneurs, ne tombez pas dans le piège grossier tendu par cet émissaire, qui cherche simplement à décrédibiliser notre Royaume, et à saper le fondement même de l’indépendance d’Okord, en tentant de démontrer que peu de personnes « se révoltent » contre l’Empire.

Je vous invite à montrer à l’Emissaire et à l’Empereur qu’Okord ne se laisse pas duper par des mots.

La richesse, tant humaine que matérielle, et la puissance d’Okord justifient qu’elle redevienne indépendante, et expliquent pourquoi elle l’a toujours été par le passé.

Roi Antijaky

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#66 2017-12-26 20:30:18

Charles de La Pétaudière

Re : Indépendance d'Okord

Charles de la Pétaudière fit un détour par la Commanderie d'Entrevaux pour y accueillir l'émissaire de l'Empereur qui y était annoncé. Bien que partiellement reconstruites, les fortifications portaient encore les traces de l'attaque du Vicomte Loutr et ces cicatrices bien visibles étaient le meilleur argument du jeune vicomte.
Il était accompagné de ses dix meilleurs chevaliers, car il ne se sentait en sécurité qu'au milieu des capitaines de son père, tous blanchis sous le harnois et qui le dépassaient d'une tête.
Charles était de constitution fragile. Plutôt petit et d'un tempérament nerveux, il était, depuis la mort de sa mère, sujet à des crises d'angoisse qu'il calmait en s'abimant dans la prière.
La venue de l'Emissaire de l'Empereur le flattait. Il se sentait élevé par la visite d'un dignitaire aussi important, lui si jeune et si médiocre comparé à son père. Mais justement, ce n'est pas le grand Enguerrand qu'Estun visitait ce jour mais lui, le petit Charles. Charles le maladif, comme avait, un jour, osé dire un manant qu'il avait fait fouetter à mort. 
L'angoisse monta encore quand il vit l'homme, monté sur son destrier noir. Il était encore plus grand et plus majestueux que dans les récits qu'on avait fait de lui. Les tapis précieux dont il avait ordonné qu’on couvrît le sol, les présents qui s'entassaient, le buffet qu'il avait fait installer à l'intention de son hôte, tout lui sembla mesquin, ridicule. Il gesticula à l'adresse des serviteurs, pour qu'on se dépêche d'apporter à son excellence, le marchepied et les parasols de façon à ce que sa descente de carrosse ne salisse pas ses bottes ni n'abime son teint.
Il alla au-devant de l'émissaire, suivi de ses capitaines et lui fit un salut appuyé.
Votre excellence, c'est un grand honneur que vous me faites, de visiter l'une de nos commanderies. Je suis désolé de vous recevoir aussi pauvrement. Vous pouvez constater le dénuement dans lequel nous sommes. Nos subsides sont, en effet,  toutes utilisées à rebâtir les défenses de nos fiefs, que les barbares sanguinaires d'Yggnir s'acharnent à détruire.
Je dois me battre presque chaque jour pour conserver l'héritage de mon père. Les barbares se sentent toujours plus forts et leur violence leur sert de loi. Ils n'aiment rien tant que le pillage et le meurtre. Les dépouilles des chevaliers de la Mortquitue, qui sont morts ici-même en défendant la commanderie, ont été profanées par des Huskarls, ivres de sang.
Mon père a fait savoir qu'il ne se sentait pas offensé de faire partie de l'Empire, j'irai plus loin!
Je suis fier de faire partie d'un vaste empire qui fait profiter le reste du monde, de sa loi et de sa culture. Je me sens bien plus proche des patriciens de votre capitale, que des barbares qui continuent à se vêtir de peaux de bêtes.
La sécession prônée par le traitre Antijaky est la porte ouverte au chaos. Elle ne profite qu'aux arriérés qui se retranchent derrière leurs coutumes datant du temps où ils vivaient dans les cavernes, pour exacerber leurs plus bas instincts de prédateurs.
Le courrier de ce traitre n’est qu’un tissu d’âneries. Contrairement à ce que dit cet illettré, les mots ont un sens. Et celui d’indépendance ne signifie pas autonomie. Il veut nous faire croire qu’un royaume indépendant d’Okord pourrait tisser des liens d’amitié avec l’Empire, pourquoi pas, mais son indépendance l’amènerait tout aussi bien à rompre ces mêmes liens si les intérêts supérieurs d’une caste de nantis les poussaient à le faire.

Je souhaite que l'Empire vienne rapidement mettre bon ordre dans toute cette pagaille. Il me trouvera toujours luttant à ses côtés pour faire triompher la loi et l'ordre. Il y a un certain nombre de séditieux dont il faut raser les fiefs pour l'exemple, mais le foyer principal de la rébellion est porté par les disciples de la secte d'Yggnir. Tant que la province ne sera pas nettoyée de cette engeance, l'Empire ne sera pas en sécurité.

#67 2017-12-26 22:03:54

Estun Dodrio, Emissaire
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Re : Indépendance d'Okord

Après tant de difficultés à convaincre les autochtones du bien-fondé de sa quête, Estun Dodrio trouvait réconfort dans l'accueil de Charles de la Pétaudière. Parmi les seigneurs rencontrés, trop peu avaient fait démonstration de leur attachement à l'Empire et la liste des rebelles ne faisait que s'allonger de jour en jour...

L'oeil aux aguets, l'Emissaire observait les murailles amochées par les combats, les paysans en train de reconstruire, en somme, le piètre état de la forteresse.

Messire, je remercie pour l'excellent accueil que vous faites à l'Empire, représenté ici par ma personne. Il fait chaud au coeur de reconnaitre en vous l'un des fidèles vassal de Torkson. Avant tout, parlez moi de ces attaques des adorateurs d'Yggnir ! Je veux comprendre ce qui peut motiver ces gens à vous attaquer.

Dans l'Empire, chacun est libre de pratiquer sa religion. Le statut divin de notre Suzerain est parfois difficile à comprendre, mais sa grande mansuétude fait qu'il admet les croyances barbares comme une force culturelle, dont les divergences viennent assoir le rayonnement d'Abrasil.

Ne jamais prendre son immense tolérance et sa bonté comme faiblesse ! Il saura protéger ses loyaux sujets comme il l'a toujours fait, alliant les compétences des uns aux savoirs des autres, afin de promouvoir la grandeur de son règne !

Mais je digresse, vous savez pertinemment que depuis la revendication d'Okord comme partie intégrale d'Abrasil, le pays n'a fait que bénéficier des largesses de notre Empereur.
Un Tournoi comme jamais il n'y a eu.
Un commerce florissant, moderne, concentré autour d'un Okordien, pour respecter vos coutumes.

Messire, portez la bonne parole de Torkson autour de vous et empêchez les Seigneurs, aveuglés par les propos incohérents du Polémarque, de faire un choix qu'ils regretteront tous !

Sur ces mots, l'Emissaire pris le fauteuil apporté par les serviteurs et s’assit profitant d'un instant de repos. Malgré sa simplicité, l'accueil du Podeswzite était le bienvenu, après ce périple.


MJ d'Okord.

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#68 2017-12-27 15:52:44

Charles de La Pétaudière

Re : Indépendance d'Okord

Messire Dodrio, je suis adepte de Podeszwa. Et c'est cette qualité qui est visée par les barbares. Cette engeance se plait à détruire nos lieux saints et à crucifier nos prêtres, sans compter les inepties qu'ils colportent sur notre compte. Ce sont les mêmes qui crachent sur l'Empereur, foulent au pied les lois impériales et se pavanent en écrasant vos fidèles partisans.
La liberté est le plus grand des trésors et c'est cette liberté, que nous assure l'Empire, que les fanatiques voudraient mettre à bas. L"indépendance n'est qu'un prétexte pour empêcher l'Empereur de faire régner la paix dans la province et permettre aux puissants princes de s'entre-égorger pour le trône en écrasant au passage, les seigneurs sans défense.
Je conjure l'Empereur de ne pas céder à ces barbares et de venir avec ses légions pour écraser cette vermine.
Il me trouvera, comme bien des seigneurs opprimés, à ses côtés.
Et maintenant, je vous prie de m'excuser, mais je dois rejoindre le front de mon armée, car tel que vous me voyez, je suis en pleine guerre contre un puissant marquis et son vassal.
Je vous laisse profiter de mon hospitalité, tant qu'il vous plaira de rester.

Quoi dit, il salua l’Émissaire jusqu'à terre et se retira.

#69 2017-12-27 15:56:15

Lord Saad
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Re : Indépendance d'Okord

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Naguère, au fin fond des montagnes Araldiennes le tumulte ne cessait de faire preuve, de l'incohérence de la météo au sein d'Okord.
D'un ton changeant, le Lord Saad alla à la rencontre d'Estun Dodrio, émissaire de l'empereur d'Abrassil.



        Fort de son mètre quatre-vingt-trois, il monta sur son destrier, parcourant les sentiers étroits et les tunnels créés au sein de la montagne, reliant la capitale Almanax aux grandes portes du royaume de Jakar. La rudesse des pas de deux cavaliers ne laisser présager qu'une conventionnelle entrevue d'ordre politique. Lord Xré et Lord Saad parcoururent ainsi la courte distance les séparant de l'émissaire, attendant ainsi l'arrivée du seigneur et de son bras droit.

Au loin s'annoncèrent les premières lueurs du jour accompagnées des végétaux et autres éléments caractéristiques des plaines Araldiennes. Râlant, nos chevaux se permirent de ralentir le trot, permettant ainsi aux deux compères de faire le point.

Lord Saad - Xré l'émissaire revient d'une longue route, il y aura de plus, nombre de complications quant aux réserves que notre faction se permet de s'octroyer, alors ne parlez pas.

Lors Xré acquiesça d'un signe de la tête

Lord Saad - Vous prendrez peine de vous occuper de ces gens qui l'accompagnent, voulez-vous, ils me semblent bien braves pour vaquer au gré de nos bons amis et seigneurs d'Okord (souriant narquoisement)

Lord Xré sourit également, avant de lancer son destrier sur la grande porte de Jakar.

La grande porte de JAKAR
Terre prisée par l'ensemble des populations montagneuses, situées au-dessus ; pour son accès au royaume et aux prairies environnantes, place clé ouvrant la porte des chaînes montagneuses du Lord Saad. Cette citée fut créée dans le seul but d'accueillir toute personne souhaitant s'entretenir avec les résidents des montagnes. La ville n'était que très peu fortifiée elle n'accueillait guère de population, de vivre ou de richesse, tout étant directement envoyé sur la capitale pour redistribution au sein de la colonie. L'on y voyait cependant une grande porte de bois d'osier taillé et travaillé par un grand ébéniste provincial là où aurait normalement dû se trouver un corps de garde de pierre bâti. Les collines environnantes supplantées, qui plus est, par les grandes montagnes de la province d'Arald, ne nous laissaient finalement qu'un arrière-goût de simple Homme.


Armure noire, cape rouge, la finesse du détail et l'alliage utilisé ne laissaient rien de particulier à dire. Les Lords Saad et Xré gardant heaume et armure s’empressaient donc de réaliser leurs tâches respectives
Lord Saad - Émissaire, la bienvenue en ces terres Okordienne, vous vous trouvez ici sur une citée que nous avons installé afin d'accueillir tout invité ne souhaitant pas gravir nos bien grandes montagnes, vous voyez. Vous pouvez ici vous reposer, prendre halte, boire et manger à votre gré, cependant nous ne souhaitons aucune fornication, je vous dis donc à demain, car je ne vous attendais guère et ne souhaitant pas vous offenser je dois, bien heureusement, m'assurer d'un convoi auprès de ma vassale.

Le Lord Saad, s'en alla donc, laissant ainsi le Lord Xré s'occuper de l'accueil de l'escorte de l'émissaire, sans prêter mot ou attention à celui-ci

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Dernière modification par Lord Saad (2017-12-27 15:59:24)


Est-ce la loi du plus fort, du plus riche ou du plus intelligent??? Pauvre de moi ne faut-il pas être intelligent pour être fort et fort pour être riche ??? ^^

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#70 2017-12-27 16:05:39

Estun Dodrio, Emissaire
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Re : Indépendance d'Okord

Si l'accueil était respectueux, les propos sans queue ni tête du baron laissaient sérieusement perplexe l'Emissaire. Qui diable était ce bougre pour souhaiter une "aucune fornication" à son invité ? D'autant plus qu'en l'absence d'un véritable dialogue, il se demandait pourquoi l'Okordien l'avait reçu dans son fief...

Faisant alors signe aux quelques gardes de son escorte, Estun Dodrio s'assura que sa sécurité serait renforcée pour la nuit et profitant des lieux, s'accorda une nuit d'un sommeil paisible.

Au petit matin, alors que le givre recouvrait d'une fine couche blanchâtre les arbres alentours, le représentant impérial se rendit d'un bon pas auprès de son hôte. Reposé, rasé de près et enchanté de cet interlude dans sa campagne, il commença par remercier Lord Saad pour sa bienveillance, puis lui demanda aimablement.

Mon bon Seigneur, j'aimerai aussi connaitre vos opinions quant à la vassalité de l'Empire sur Okord. Êtes-vous de ceux qui se confortent dans la douce sécurité d'Abrasil ou des prétentieux qui veulent changer ce monde ?

Votre réponse m'est très importante !


MJ d'Okord.

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#71 2017-12-27 17:04:12

Lord Saad
Lieu : Pays d'Alençon, Normandie
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Re : Indépendance d'Okord

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Revenu aux brises du matin.

Le Lord s'empressa de rejoindre son invité qu'il trouva requinqué, puis d'un pas lourd et contrôlé, s'approcha de lui afin de lui offrir hospitalité en une demeure paraissant au premier abord à une simple chaumière, mais disposant au plus grand étonnement de tous, de fort bonnes liqueurs.

Se servant au sous-sol d'une jarre pleine d'eau fraîche, il vînt apporter deux verres et commença à parler.

Cher émissaire, si je puis me permettre ce monde ne nécessite nul autre changement que celui d'une longue et courte agonie, à mon humble regret, votre pouvoir sur ce royaume vous est dû si vous le souhaitez. Pour ma part je ne sais qu'elle craintes, nous avons à avoir, cependant je n'oublie pas que sans votre soutien le conflit avec les campements hostiles, aujourd'hui menacer d'extinction n'aurait pu se faire dans d'aussi bonnes circonstances.

Je ne suis plus de ceux voulant changer le monde et réclamer indépendance, mais si vous estimez que ce royaume vous est dû, faite le entendre, tout comme notre polémarque fait entendre son droit a l'autonomie, je juge bon de vous laisser le droit de déterminer ce qui est le mieux pour ces contrées, tant que vous jugez bon de faire de même à notre égard. Sachez mon bon émissaire que nulle part vous trouverez de prétentieux, vous ne rencontrerez alors que des ambitieux.

Pour ma part j'ai pris position à une indépendance, afin de permettre à Abrassil de faire valoir son droit de suzeraineté, si t-elle il est et je ne pourrais malheureusement de ce fait pas revenir dessus.

Servant deux verres, il continua .. .. ..

Vassalisé un pays nécessite concrètement une force de conviction inébranlable et perméable à tous changements, si vous ne prenez en compte les réticences des populations sous votre joug, je trouve difficile de réclamer quelconque ordre de loyauté. Sachez cher émissaire que je ne me suis conforté dans aucune douce sécurité à mon grand regret, tous ces biens ne sont point mien je n'ai que pour seule possession ce que vous voyez ce jour et comprenez bien que j'ai à charge de protéger les biens d'autrui de toutes contrevenances pouvant porter atteinte aux couleurs qui sont les miennes. En espérant ardemment qu'il ne s'agisse pas là d'un de vos buts et que chacun des pas réaliser depuis le début de votre charge ne soit louable qu'auprès de votre seigneur. Vous pourrez trouver intérêt en Okord, car cela prouvera que bien que vous ayez eu à vous soucier du bien-être d'Okord, il ne me semble pas que vous ayez eu quelconques oppositions Okordienne en Abrassil, fort heureusement penseriez-vous. Cependant, nos hommes et femmes se tuant à la tâche afin de survivre n'eurent pas à affronter des hordes assassines, pour cela nous vous en somme reconnaissant, en espérant que cette courte halte de la veille puisse vous faire ressentir autant de bien-être que celui apporté aux lourdes épaules de mes paysans.

Cher Estun Dodrio, je ne connais en rien la vie en Abrassil, cependant si la chance de ne pas nous attaquer est le seul service que vous offrez, sachez que vous ne trouverez je pense aucun lâche sur ces terres.

Buvant une gorgée... ... ...

Autrement si vous avez prétention de dire que votre bon empereur facilita notre arrivée et notre survie ici-bas, j'aurais à sont bon regret quelques réclames à faire à ces gestionnaires. M'est nous n'en somme point là ; Baron Estun Dodrio, émissaire de l'Empereur d'Abbrasil je remercie votre venue, cependant je ne peux vous porter assistance, le bien peu de choses que je puisse faire, restera de vous offrir cette halte.

Le Lord Saad prit donc congé sur ces mots.

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Dernière modification par Lord Saad (2017-12-28 01:23:46)


Est-ce la loi du plus fort, du plus riche ou du plus intelligent??? Pauvre de moi ne faut-il pas être intelligent pour être fort et fort pour être riche ??? ^^

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#72 2017-12-27 22:48:11

Des Armoises

Re : Indépendance d'Okord

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L'infatigable coureur de bois, qui guidait le détachement impérial au travers de la brume et des Bois Sauvages, ralentit progressivement son allure.
Laissant l'invité de son Maître venir à sa hauteur, le forestier désigna un rideau d'aubépines et de vieux saules dégarnis, qu'agitait doucement un Noroît hivernal.
- "La vieille forêt prend fin derrière ces arbres, seigneur Dodrio. Vous pouvez avancer sans crainte."
Ayant parlé, l'homme saisit le cor qu'il portait en bandoulière, et souffla puissamment. Le signal s'envola - haut, clair et fort - par dessus les branchages couverts de gui.
Annoncés à l'antique manière, Estun et les hommes de son escorte quittèrent sans regrets les ombres murmurantes de l'effrayant dédale d'écorces et de lierres pour pénétrer dans une vaste clairière, inondée - par contraste - d'une pâle lumière.
Le fort de Haute-Garde se dressait devant eux, solidement posé sur une butte de terre aux flancs pentus.
Un donjon de bois gouvernait un système défensif d'une grande simplicité. Une palissade de rondins et un large fossé ceinturaient un tertre d'une trentaine de mètres et protégeaient des écuries, une chapelle, et quelques dépendances.
C'était bien davantage une demeure fortifiée qu'une véritable forteresse, et la modestie du lieu tranchait avec les grands châteaux de pierre qui fleurissaient sur le sol okordien.
Un vaste troupeau de moutons s'ouvrit en deux parties bêlantes, pour céder place à la troupe qui arrivait au trot rapide.
Il fallut bientôt ralentir, cependant, car une foule d'hommes, de femmes et d'enfants s'était assemblée aux abords de la motte castrale, et se pressait de part et d'autre du petit chemin qui menait au fortin.
Des chiens excités jappaient, passaient entre les jambes des chevaux avec une téméraire insouciance. Des enfants criaient, montraient du doigt les étrangers.
Au passage de l'émissaire, les hommes se découvraient - parfois de mauvaise grâce - et les femmes, saisissant les plis de leurs jupes, montraient une révérence que démentaient certains regards, lourds de défi.
Il y avait chez ces gens-là plus de curiosité que de franche hostilité, et Estun n'eut à supporter ni quolibets, ni crachats.
On parvint enfin à l'imposant portail de chêne qui gardait le castel, et les chuchotements de la populace cessèrent, lorsque s'éleva la longue plainte d'un olifant.
Le temps de respirer trois fois, et la porte de Haute-Garde s'ouvrit à Dodrio.

- - - - - - -

Derrière l'enceinte, un chevalier désarmé s'approcha de la monture du dignitaire d'Abrasil et saisit le licol finement ouvragé pour aider Dodrio à descendre.
Comme celui-ci prenait pied sur le sol de terre battue, une jolie demoiselle, rosissant de l'honneur qui lui était fait, s'empressa de lui porter la bassine de cuivre aux émaux armoriés dans laquelle il laverait ses mains.
Elle s'écarta, les yeux baissés, sitôt la tâche accomplie pour laisser place à un écuyer concentré, qui s'inclina avec une solennité désuète, essuya les mains du visiteur dans un linge blanc, puis désigna la voie protégée qui menait au donjon.
- " Sire Estun, bienvenue. Mon frère le vicomte vous attend dans sa tour."
L'émissaire s'engagea sur la passerelle de bois et remarqua bientôt qu'elle ne résonnait que de son pas.
Sa garde personnelle, avec une ferme et discrète courtoisie - garantie par l'apparition de solides vougiers aux tabards sable - avait été priée de demeurer au pied de la butte,
Il marcha donc, solitaire, jusqu'au sommet de la butte, dans un silence que ne rompaient que le vent, le claquement des étendards, et le bruit de son pas.
Un lourd battant s'ouvrit comme il achevait son ascension, et Dodrio pénétra dans une salle de garde mal éclairée.
Deux hommes de haute stature se tenaient là. Immobiles. Silencieux.
L'impérial les jaugea d'un regard, et les identifia sans peine. Il se connaissait peu d'égaux dans la science héraldique, et l'armorial d' Okord était d'une simplicité presque enfantine.
Respectant la coutume courtoise de l'hospitalité chevaleresque, le chevalier Mortimer d'Arcalion vint finalement à lui et retira la cape humide qui chargeait ses épaules pour les recouvrir d'une belle houppelande de drap précieux et d'hermine, dont la valeur contrastait grandement avec le dénuement de la pièce.
Des Armoises, quant à lui, se tenait en retrait, attendant qu'il approchât. Droit, austère, arborant sur un pourpoint sombre l'étrange fantaisie d'une abeille d'argent.
Estun s'avança, bras demi-levés, mains ouvertes, paumes tournées vers le ciel, respectant parfaitement les usages de cette Maison, visiblement menée par la tradition.
L'hôte eut un sourire appréciateur, et tendit une cuillère de miel et d'amandes pilées à son visiteur, dont la vie - sitôt qu'il eut accepté l'offrande - devenait le bien le plus précieux de sa demeure.
Dans un geste d'amitié et de protection, le vicomte saisit sans brusquerie le bras d'Estun Dodrio, et le conduisit dans une pièce voisine, un cabinet de travail décemment meublé, éclairé et chauffé.
Deux confortables fauteuils se faisaient face, de part et d'autre d'un foyer surélevé, placé au centre de la pièce.
Plutôt rudimentaire, vu d'Abrasil, mais le système de captation des fumées (une large hotte reposant sur quatre poteaux de bois) était ingénieux.
L'agent impérial tendit ses doigts gourds vers la chaleur du feu, et soupira d'aise.
Un valet d'une appréciable discrétion vint déposer soupe, pain et vin à portée de sa main et disparut bien vite.
Un silence s'installa, qui n'était pas de gêne mais ouvrait un moment de réflexion et d'observation.
Des Armoises fixait Dodrio avec intensité, et l'Impérial, illisible, lui rendait un regard d'une parfaite placidité.
Les flammes de l'âtre semblaient avoir gagné les pupilles du Samarien. L'oeil d'Estun était comme l'eau calme.
Et puis, chacun s'autorisa finalement à battre des paupières, et le silence fut brisé.

- - - - - - -

- "Noble Estun, cher invité,
Je n'entends pas abuser de votre temps, ni de votre patience.
Vous pouvez d'ores et déjà consigner mon nom dans votre liste des "traîtres à l'empire".
Je ne vous ai pas fait venir chez moi pour vous flatter ou vous insulter.
Je n'entends pas non plus vous questionner. Vous ne répondriez que par énigmes ou par omissions.
Je vous offre l'hospitalité pour que vous voyiez qui nous sommes.
Je voudrais que vous preniez note, tout bonnement, de la grande simplicité de nos gens, de nos usages, de nos demeures, de nos armes.
De nos choix.
J'aimerais que vous saisissiez à quel point le service d'un roi okordien et l'amour d'une terre sacrée peuvent sembler naturels au seigneur d'une terre reculée. Je suis né dans un royaume que mon père, et son père avant lui, ont servi et défendu. Un royaume chaotique, divisé, instable. Mais nôtre. Naturellement nôtre.
A ceux qui - comme moi - sont présentés comme des "rebelles" (quand nous sommes, en réalité, les seuls fidèles), on prédit la ruine et le deuil.
On nous fait la promesse d'une terrifiante colère impériale.
Je vous fais le serment que nous sommes préparés à affronter le courroux de dix empereurs, et disposés à donner notre vie pour la liberté d' Okord.
Des Armoises désigne une pile d'ouvrages historiques posés sur une petite table de travail.
J'ai beaucoup lu, ces derniers jours. Scruté l'histoire de glorieux empires, de puissants royaumes, et considéré leur propension à massacrer, vite et fort, toute forme de mouvement considéré comme séditieux.
J'y ai découvert que, très souvent, la première révolte d'une population insurgée était victorieusement et impitoyablement réprimée. L'histoire, donc, semble être de votre côté.
Et pourtant, portez votre attention sur ce fait :
C'est toujours sur les cendres de la rébellion durement écrasée, que survient immanquablement...la seconde révolte. Laquelle engendrera la troisième. Puis la suivante encore.
Notre désir de liberté et d'indépendance est inaliénable. C'est une flamme que rien ne peut éteindre.
Notre juste cause, nos cadavres, la mémoire de nos noms en seront d'invincibles combustibles.
Sachez, noble émissaire, que je me considère déjà comme un homme mort. Chaque jour gagné m'est un déroutant sursis.
Je sais n'être pas seul à éprouver ce sentiment.
Un vague sourire se dessine sur les lèvres du vicomte.
Peut-être pourriez-vous me dire notre nombre, émissaire ? Vous êtes assurément mieux renseigné que moi.
Vite dissipé.
Les menaces ne nous sont rien, et l'honneur nous rend incorruptibles.
Nous sommes donc ce que l'empire ne peut atteindre.
Il peut être tentant de briser ce qu'on ne peut posséder, mais permettez-moi, brièvement, d'endosser le rôle du sage :
On se blesse souvent, gagné par la fureur, et sans doute est-il malavisé de vouloir frapper ce que l'univers a produit de plus dur : Le guerrier okordien.
Vous nous croquerez sans doute par la force du nombre, c'est entendu.
Mais nous vous casserons une dent, lorsque vous nous mordrez.
Et cette dent, Estun, comme vous la regretterez quand d'autres que nous convoiteront vos terres !
N'êtes-vous pas entourés d'ennemis sournois ? La soumission de certains royaumes abrasiliens n'est-elle pas de façade ?
Si vous voulez préserver le mythe de la divinité de votre chef, ne pas courir le risque de dégarnir frontières extérieures et garnisons intérieures, ne pas épuiser vos légions sur un terrain peu familier, en somme, si vous entendez éviter les erreurs d'un Théodophane, je vous invite à bien mesurer ce que vous auriez à perdre dans une guerre okordienne, quand vous pourriez gagner l'amitié d'un peuple et d'un roi reconnaissants.
Je pourrais, au risque de vous ennuyer, continuer ce monologue pendant de longues heures. Vous dire que la guerre pourrait se parer, aussi, d'une dimension religieuse, qu' Okord pourrait ...Des Armoises poursuit en langue osterlichoise "obtenir des secours qui ne manqueraient pas de vous inquiéter".
Je finirai par cet avertissement.
Le roi Antijaky est l'un des plus grands stratèges de ce temps et l'on trouve, en Okord, des Louis de Carovar derrière chaque muraille.
Okord est une belle épée. Un épée à double tranchant. Je vous déconseille, très amicalement, de la saisir par la lame.

Le vicomte Des Armoises a parlé longuement, sans jamais sans hausser la voix, sans rien cacher de ses idées, de ses projets. Heureux de pouvoir être sincère. Riche de n'avoir pas à louvoyer. 
Il trempe son pain dans la soupe, et invite Estun à l'imiter avec un sourire désarmant.

Dernière modification par Des Armoises (2017-12-28 02:43:08)

#73 2017-12-28 09:53:39

Estun Dodrio, Emissaire
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Re : Indépendance d'Okord

Savourant sa soupe et le pain frais qu'il trempait dedans, l'Emissaire réfléchissait. Le vicomte en face de lui n'était guère qu'une bourrasque dans la tempête qui s'élevait en Okord, mais ses paroles étaient cohérentes. Le pays était un conglomérat d'apatrides, qui avaient trouvé en ces lieux un endroit où vivre et s'établir. Ils voyaient alors d'un mauvais œil la possibilité qu'un puissant Empereur puisse trouver un intérêt à leur vie... Mais c'était le cours des choses ! Toute force émergente attirait irrémédiablement les convoitises ou les craintes.

Sieur des Armoises, votre monologue, je le crains, s'égare dans des dissertations sans fondement. Mais je mets cela sur le compte de vos lacunes sur les origines de ces contrées.

Malgré un fort accent, Estun Dodrio ajouta en osterlichois, penché sur la table et en fixant son interlocuteur dans les yeux.

Votre ignorance crasse ne fait que vous ridiculiser, menaces puériles et méconnaissances de vos réels ennemis ne vous rendent pas crédible.

Puis, avec un large sourire tout en se redressant, il reprit en langue commune.

Mais je prends bien compte de vos menaces. J'ai appris de mon ami Kal'Emar, que seul un inconscient ne prend pas au sérieux les agitations d'un enfant turbulent.

Puis-je toutefois vous rappeler que Louis de Carovar n'a survécu que pour voir son pays ravagé par la guerre, sa famille massacrée, ses amis mourir et finalement, échouer à bâtir un royaume là où rien n'existait ? Grâce à certains d'entre vous, je dispose d'informations très précises sur les récents évènements à l'ouest d'Okord.
Mon absence ne m'a pas laissé ignorant !

J'ajouterai aussi que pour un homme qui promeut la paix et qui désire prendre soins des blessés, comme vos Hospices l'ont démontré, vous êtes bien moins doué pour effrayer ceux qui vous déplaisent.

Essuyant ses doigts sur la nappe, l'Emissaire repoussa son assiette et se leva.

Permettez moi de reprendre ma route, il me reste une foule de seigneurs à rencontrer avant d'aller rapporter vos propos à notre Empereur. Au vue des menaces reçues, je crains que le message de paix porté par d'autres ne se retrouve noyé dans des paroles vindicatives. La diplomatie n'est pas le fort de la majorité d'entre vous.

Dans ma grande bienveillance, j'aimerais vous faire une remarque, qui me semble d'un intérêt capital pour votre réflexion.
Penchez-vous un instant sur l'Histoire d'Okord, du continent d'Ohm et peut-être que vous cernerez mieux, ceux qui vous entourent.

Sur ces paroles énigmatiques, Estun Dodrio, son fin sourire ironique habituel dessiné sur le visage, attendit patiemment un mot d'adieu de son hôte. Sa grande connaissance des royaumes voisins lui permettait de se gausser des déclarations grandiloquentes des nobliaux Okordiens. Jamais ils ne trouveraient soutient, ni chez Déomul, ni en Osterlich. Les premiers, en proie à divers soulèvements intérieurs, réprimaient par la violence brutale toutes séditions, quant aux seconds ... Les rumeurs venant du Nord-Est faisaient état d'évènement dramatiques pour l'avenir d'Ohm...


MJ d'Okord.

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#74 2017-12-28 12:28:40

Des Armoises

Re : Indépendance d'Okord

Quoiqu'il se fût préparé à une réponse cinglante de l'émissaire, Des Armoises ne put s'empêcher de pâlir, à mesure que Dodrio débitait sa tirade ironique. Une colère froide l'envahit implacablement.
Envie de frapper ce visage haïssable. Envie de fracasser le bol de soupe sur ce crâne impérial.
Souhait que le pain l'étouffe, et que le vin se change en vinaigre.
Le vicomte, au prix d'un effort notable, parvint à conserver un calme apparent, mais sa voix était blanche lorsqu'il donna congé au dignitaire.

- "Les fatigues de votre long voyage, invité sans noblesse, vous rendent confus, et agressif.
D'après ce que je sais, vous traitez régulièrement d'ignorant quiconque ne partage point vos vues, tout aussi étroites -en réalité - que les miennes.
Cette attitude, qui ajoute à l'incorrection une forme d'aveuglement stupide ne manque pas de m'étonner, puisque je vous croyais un diplomate.
Je ne vois qu'une brute arrogante, qui poursuit stérilement - dans tout NOTRE royaume - son oeuvre d'intimidation et n'hésite pas - au mépris de toute convenance - à insulter un seigneur dans sa propre demeure.
Vous êtes un souteneur, qui s'efforce de changer les Maisons en catins de l'empire.
Si je ne vous avais offert l'hospitalité, sire Dodrio, je vous demanderais réparation sur le champ.
je ne manquerai pas de le faire sitôt que mon chemin croisera à nouveau le vôtre.
Comme je vous suppose le dernier des lâches, je vous autoriserai à désigner un "champion", ainsi que le font les Dames.
Encore deux points, avant que je ne libère cette maison simple - mais saine - de votre présence nauséabonde, au propre comme au figuré.
Lorsque vous évoquez Louis de Carovar, souvenez-vous que ce stratège d'exception ne fut pas rossé par les troupes d'élite de Théophane, qu'il brisa sans peine mais...pas une poignée d'aventuriers okordiens
Pour finir, je vous invite à découvrir les ouvrages dédiés à la Chevalerie (concept sans doute étranger à l'empire), afin de fortifier un peu votre vaste culture.
Vous y découvrirez qu'un chevalier vit pour combattre (Hrp/ Des Armoises n'est pas "pacifiste"), mais que rien ne l'oblige à se faire un boucher.
Vous y trouverez, aussi, quelques lignes consacrées à l'idée de prouesse.
A ce titre, Estun - je dois vous remercier.
Votre Empire me semble la plus stimulante des promesses et vous menez à ma porte un dragon, un géant à combattre.
Allez donc, Estun.
Emportez avec vous ce qui reste de pain, et la promesse de me trouver bientôt sur votre chemin.
J'irai vous chercher, s'il le faut, jusqu'à la cour de votre faux-dieu."

Des Armoises ravala les insultes que sa rage l'invitait à cracher, et se détourna de l'émissaire sans ajouter un mot.
L'entretien avait été désastreux.
Cet émissaire ne visitait pas les Maisons d'Okord pour écouter. Il aurait dû l'anticiper, et ne pas s'offenser des propos acides de Dodrio.
Au moins comprenait-il mieux, à présent, la nature profonde de l'empire, qui n'était que mépris.
Il conviendrait bientôt d'enseigner le respect.

Dernière modification par Des Armoises (2017-12-28 12:42:16)

#75 2017-12-28 12:47:07

Estun Dodrio, Emissaire
Inscription : 2017-05-16
Messages : 497

Re : Indépendance d'Okord

Estun Dodrio se leva, insensible aux emportements de ce coq présomptueux.

Messire, je vous suis reconnaissant pour votre hospitalité et vous pardonne ces mots malheureux.
Je suis au courant qu'Okord est peuplé de preux chevaliers comme vous-même et je ne suis pas inculte au point de méconnaitre le code d'honneur qui vous anime et que vous mettez si peu en pratique.
Mais si je vous ai invité à relire l'histoire, c'est pour que vous réalisiez à quel point l'Empire dispose de légions innombrables qui ont écrasé bien des peuples et repoussés toujours plus loin ses frontières.
J'ai bien peur que vous n'ayez à leur opposer que votre incommensurable arrogance!

Sur ces mots, il quitta la pièce.


MJ d'Okord.

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