Forum d'Okord

Antijaky

Indépendance d'Okord

Chers Seigneurs d'Okord,

Après quelques récentes périodes d'instabilité et de vaines tentatives pour me détrôner, je suis toujours le Roi de nos belles et riches terres.

Soyez assurés que je ferai tout pour conserver le trône tant que la mission que je me suis fixée pour Okord ne sera pas accomplie.

A ce jour, je n'ai pas reçu de nouvelles des messagers envoyés à l'Empereur d'Abrasil.

Mes espions sur place ne m'ayant rapporté aucune déclaration publique de l'Empereur, ni aucun mouvement de troupes, je suppose que nos messagers n'ont pas survécu au long et périlleux voyage en Abrasil.

J'ai donc décidé d'envoyer mon fidèle vassal K-lean retrouver l'Emissaire Estun Dodrio afin qu'il lui transmette officiellement ma déclaration d'il y a quelques lunes.

K-lean accompagnera Estun Dorio en Abrasil, s'il le faut, pour réaffirmer notre indépendance auprès de l'Empereur, et proposer les conditions d'une Alliance Future entre Abrasil et Okord.

Le retour de l'indépendance d'Okord est mon principal objectif. Nous aurions déjà dû refuser par tous moyens l’annexion par l’Empire il y a peu, Okord étant historiquement un Royaume libre. La guerre n’est pas un passage obligé pour retrouver notre indépendance.

Mais quoi qu’il arrive, tenez-vous prêts car que ce soit l’Empire ou la Horde, de grandes batailles attendent Okord.

Roi Antijaky

Des Armoises

Re : Indépendance d'Okord

Sire-Roi,
J'adresse mes voeux de réussite dans cette difficile mission au seigneur K-Lean.
Les épées de ma Maison seront vôtres si des armées étrangères franchissent les frontières du Royaume d'Okord.

Charles de La Pétaudière

Re : Indépendance d'Okord

Messire Antijacky.

J'interviens ici en tant que vieux seigneur d'Okord. Je ne m'occupe plus de mes domaines dont j'ai laissé la gestion à mon fils. Je ne saurais prétendre pouvoir tirer l'épée pour l'un ou l'autre camp.
Il n'est pas franchement rassurant de n'avoir aucune nouvelle d'Abrasil. Il est fort probable que la tête de vos émissaires ornent déjà les portes de la capitale de l'Empire.
Envoyer une autre ambassade peut sembler judicieux, mais il est possible qu'elle subisse le même sort.
Le manque de réaction de l'Empereur peut être pris pour une forme de mépris à votre égard. S'il ne prend pas la peine de vous répondre, c'est qu'il considère qu'il n'a pas besoin de le faire. Autrement dit, votre déclaration unilatérale n'a aucune valeur à ses yeux.
Nous ne savons pas la forme que prendra sa réponse, mais ne doutez pas qu'il y en ait une. Il est maître du calendrier et peut très bien attendre le passage de la Horde pour remettre la main sur notre territoire à peu de frais.
Ceci dit, je pense qu'il fera le tour des seigneurs d'Okord pour savoir lesquels vous soutiendront et lesquels voudront préserver leurs domaines avant de nous envoyer un corps expéditionnaire, la taille de celui-ci étant proportionnel au nombre de seigneurs récalcitrants à mâter.
De grandes batailles nous attendent. C'est le désespoir du peuple et le voeux des seigneurs batailleurs qui y voient le moyen de briller. Il y a celles que l'on ne peut éviter. Elles sont déjà nombreuses et laissent des traces indélébiles dans les mémoires. Et puis, il y a celles qui sont évitables.
Un homme qui ne se bat pas pour conserver ses domaines et les gens qui y vivent ne peut prétendre au titre de seigneur. Celui qui se bat pour une idée et non pour la terre, au risque de faire massacrer son peuple est un fou.
Tant qu'aucun percepteur de l'Empire ne passe vider nos coffres, je ne me sens pas offensé de faire partie de ce vaste ensemble de provinces.

Enguerrand de la Pétaudière, Diakon du Preskolény d'Himmelsdorf. Gardien de la vraie foi.

K-lean

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Re : Indépendance d'Okord

Cher Roi Antijaky,

Je vous remercie pour la confiance que vous m'accordez. Je tâcherais d'en être digne.
Je partirais au petit matin en direction du fief qu'à visiter l'Emissaire Estun Dodrio dernièrement.
J'emporterais très certainement avec moi le baron Elmut, s'il le veut bien, afin qu'il retrace avec sa plume le déroulement de notre périple.

D'ici là, j'invite les seigneurs d'Okord à s'exprimer :
- Faites nous part de votre avis sur ce retour à un Royaume libre
- Combattrez vous auprès de notre Roi ou pour l'Empereur si la guerre venait à éclater ?

Les pleutres qui resteront tapis dans leurs caves en cas de bataille, tel le vieux Enguerrand, ne sont pas invités à s'exprimer.

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Lignée des Trofs, et autres successeurs

Elverid

Re : Indépendance d'Okord

Seigneurs K-Lean et Elmut,

Lors de notre première visite en Abrasil, j'ai déjà parlé à l'Empereur de nos différences culturelles, des malententus et des tensions qu'elles généraient, et de la nécessité d'échanger des informations sur nos us et coutumes respectifs. Je pense que la question de notre indépendance en est un parfait exemple.
Je ne puis, pour cette fois, me joindre au voyage, cependant je tiens à apporter une petite contribution à la mission difficile qui vous a été confiée. Je vous ai mis par écrit quelques arguments que vous pourrez reprendre à votre convenance et développer devant l'empereur pour motiver la déclaration d'indépendance de notre souverain.

Lorsqu'il a reçu la première délégation okordienne menée par Dame Eugénie Morgane, l'Empereur Torkson 1er nous a assuré à plusieurs reprises que tous nos us et coutumes seraient respectés. Or, selon la coutume Okordienne, quand un chevalier prête serment d'allégeance à un seigneur plus puissant, le suzerain ne prend pas possession des terres du vassal pour les intégrer à son domaine. De même, le souverain d'Okord ne prend pas possession de l'ensemble des territoires Okordiens en accédant au pouvoir. Chaque seigneur reste seul maître sur ses propres fiefs.
Par conséquent, lorsque Rhaegar de Valyria a, le premier, reconnu la suzeraineté d'Abrasil, il a outrepassé ses prérogatives royales en vendant à l'Empereur un territoire sur lequel il n'avait aucun titre de propriété. Et ce faisant, il a empoisonné pour longtemps les relations entre Okord et l'empire d'Abrasil : lorsque le royaume d'Okord a été réduit à une simple province impériale, cela a été perçu par la plupart des seigneurs okordiens comme une annexion. Autrement dit, un acte hostile. En tout cas, c'était une décision qui dépassait largement le cadre d'un lien vassalique tel que nous le concevons.
Encore aujourd'hui, malgré les avancées obtenues, de nombreux seigneurs okordiens voient notre allégeance à l'empire comme une forme d'asservissement, et ce sentiment persistera tant que notre statut de royaume ne sera pas restauré.

*s'approchant davantage des deux ambassadeurs pour leur parler à voix basse*

Je vous recommande la plus grande prudence vis à vis de l'émissaire Estun Dodrio. C'est un homme sot et prétentieux qui ne pense qu'à jouir d'une puissance qui n'est pas la sienne, et dont les motivations personnelles sont plus que douteuses. Je n'ai aucune confiance en lui pour transmettre nos messages à l'empereur sans les déformer. Je vous conseille donc, si vous le pouvez, de ne présenter vos arguments que devant l'Empereur Torkson en personne.

Je vous souhaite la meilleure réussite dans votre périlleuse entreprise. Mes pensées vous accompagneront.

Dernière modification par Elverid (2017-12-07 19:50:57)

K-lean

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Re : Indépendance d'Okord

Ecoute Elverid avec attention, se penchant doucement pour bien comprendre ses dernières recommandations.
Puis, après lecture du parchemin :

Princesse Elverid,

J'écoute toujours avec attention vos conseils, je tacherais de les mémoriser et s'il le faut je sortirais cet anti-sèche le moment venu.

Je vous remercie pour votre soutien moral.

S'incline devant la princesse puis range le parchemin dans une des poches intérieures de son habit.

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Elmut

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Re : Indépendance d'Okord

- C'est un trop grand honneur que vous me faites Messire K-Lean... A représenter dignement notre Roi auprès de l’ambassadeur de l'empereur, votre titre a toute légitimité... Mais ne croyez vous pas que mon mon trop peu de rang soit en soi une offense au prestige de cet éminent messager?... A bien gérer vos fiefs en votre absence, j'aurai grande utilité... Croyez moi, vos serfs ne pourront m'en conter s'il manque quelques quintaux d'orge. Je serai intraitable et vos intérêts gérerai avec intégrité...

Le vicomte K-Lean fit deux pas vers Elmut, croisa les bras, et, sans dire mot, baissant la tête vers le petit baron, le regarda d'un œil torve. La silhouette du viking était imposante et, à le voir ainsi avancer, Elmut eu l'impression que devant lui, la nuit venait de tomber.

- Oui... Messire... Vous avez à ce point le plaisir de ma compagnie... Vous disiez? Demain? A l'aube?... Mes effets seront prêts et mon cheval sellé.

Dernière modification par Elmut (2017-12-07 23:12:58)

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Que Lussuria vous patafiole de ses grâces célestes.

Bien à vous,
Elmut

Dragan de Valyria

Re : Indépendance d'Okord

Nul ne peut ignorer le lourd passif entre nos factions. Confédérés et Templiers se sont affrontés à de nombreuses reprises ; les vôtres, qui ont maudit le nom de ma famille, ont refusé de se battre aux côtés des Loups lorsque nous avons appelé à la révolte contre l'occupant. Il est toutefois de notre devoir de faire primer l'intérêt supérieur du Royaume d'Okord sur les basses querelles politiques et d'utiliser notre puissance et notre expérience à bon escient. La Confédération se tiendra donc aux côtés du Roi Antijaky lorsque viendra l'heure de repousser les impériaux.

K-lean

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Re : Indépendance d'Okord

Seigneur Dragan et confédérés, nous vous remercions pour votre sage décision.

Je tiens simplement à rappeler que votre appel à la révolte nous avait placé dans un terrible dilemme puisque, même si certains d'entre nous étions favorables à cet appel, vous étiez pour cela entrés en conflit avec Arald avec qui nous étions alliés. Quelques voix encore lourde de l'amertume portée à l'encontre de votre famille se seront exprimées, mais nous avions choisi la neutralité.

Quoiqu'il en soit votre dernière capture par notre Roi Antijaky a mis un terme à toutes nos vieilles rancoeurs et c'est en tout confiance que nous saurons nous battre à vos côtés si un danger plus grand que nos factions viendrait à se présenter.

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K-lean

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Re : Indépendance d'Okord

Alors que K-lean vit arriver le baron Elmut, lourdement chargé et encombré de ses effets personnels :

Baron Elmut,
Vous pouvez laisser votre attirail ici pour la journée. Notre départ est retardé et n'aura peut être pas lieu.
Les messagers que j'avais envoyé à l'Ambassade d'Abrasil les prévenir de notre arrivée, sont revenus cette nuit et m'ont informé que l'Emissaire Estun Dodrio était en route pour nous retrouver ici même.

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Lignée des Trofs, et autres successeurs

Elverid

Re : Indépendance d'Okord

Pour répondre à une question qui m'a été posée par missive :

Je veux agir au mieux des intérêts d'Okord, et je travaillerai dans ce sens avec tout souverain okordien qui ne sera pas un tyran.

J'approuve le projet du Roi Antijaky de restaurer notre statut de Royaume, et en aucun cas je ne lèverai les armes contre Okord. Si l'Empereur Torkson est fermé à toute discussion et lance les hostilités contre nous, nous n'aurons pas d'autre choix que de nous défendre, cependant je compte bien engager tous les efforts nécessaires pour résoudre cette question par la voie diplomatique.

Concernant la Horde, j'engagerai bien sûr toutes mes forces dans la défense d'Okord. Des travaux sont en cours pour développer des dispositifs de défense frontalière, et je pourrai très bientôt les présenter en détail à notre Roi.

K-lean

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Re : Indépendance d'Okord

Merci de votre réponse en place publique Princesse Elverid.
Nous avons bien l'intention aussi de résoudre cette question par voie diplomatique et non par voie de violence.

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Lignée des Trofs, et autres successeurs

K-lean

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Re : Indépendance d'Okord

Roi Antijaky,

Je reviens tout juste du Haut Conseil où j'ai pu croisé rapidement le Duc Safet Plizir et la princesse Aedeline.
J'espère que aurons la chance de les entendre ici avant la venue d'Estun Dodrio, mais en attendant voici leurs propos tenus devant l'assemblée.

Sors de sa poche un petit morceau de papier griffonné

Salutations à tous Nobles Seigneurs d'Okord, par ma voix les Seigneurs du Hall affirment leur soutien à la politique menée par notre Souverain.
Il nous trouvera à ses côtés pour faire valoir notre bon droit .

Nous nous rangerons sous la bannière du roi lorsque l'empire viendra.

De plus, le seigneur Gron m'a informé de ses opinions personnelles, mais elles n'engagent pas sa faction aussi je ne les communiquerai pas.
J'espère qu'il reviendra à temps de leur conseil pour que nous puissions entendre leurs décisions.

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Lignée des Trofs, et autres successeurs

Bruian Des îles

Re : Indépendance d'Okord

Le Loup d'Okord est tombé pour cette indépendance qu'il chérissait.
Moi Bruian des îles son fils, honorera sa mémoire et sa parole afin de combattre l'Empire s'il devient belliqueux; aux cotés du souverain de l’indépendance.

Estun Dodrio, Emissaire

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Re : Indépendance d'Okord

Okordiens,

J'ai eu vent de vos revendications, si folles soient-elles, concernant l'indépendance d'Okord.

L'Emissaire regarde alentour, scrutant les visages des Seigneurs et Dames rassemblés, notant évidemment que le trône d'Okord reste inoccupé. Malgré ce vide, il déclare à voix haute.

Polémarque Antijaky, votre absence en ces lieux me déçoit, vous qui n'avez pas daigné lever le petit doigt lorsque Rhaegar de Valyria a déposé la couronne d'Okord aux pieds de notre Empereur à tous, Torkson 1er. N'auriez-vous pas du vous soulever à cet instant ? Sauf si, comme la girouette qui change au gré des vents, votre avis sur la question est inconstant, variant selon vos intérêts propres.

J'imagine très bien qu'il vous serait facile de détourner les Okordiens de leurs préoccupations, à savoir vous renverser, si vous les unissez contre une menace factice. Habile manœuvre politicienne, je dois le reconnaitre, de la part d'un homme qui profité de nombreuses traitrises pour occuper ce trône.

Soit. Seigneur K-Lean, transmettez ainsi mes propos à votre Suzerain. Sachez que ma présence en ces lieux n'est pas hostile, je comprends vos revendications. Toutefois, si vos coutumes barbares ne sont pas celles de tout l'Empire, j'admets volontiers que les rotations sur le trône d'Okord sont propices à autant de revirement quant aux orientations politiques. Mais qu'en est-il de la parole donnée ? Qu'en est-il de la fidélité envers votre suzerain ?

Avez-vous autant la parole légère quand il s'agit de lier votre destin, celui des générations à venir et celui des nombreux Seigneurs qui demeurent dans le silence ?

Après une petite pause dramatique, Estun Dodrio poursuit son discours. Cette fois, le ton est moins incisif, sans doute cherche-t-il à faire passer un message plus subtile.

Seigneurs et Dames d'Okord,
Si l'un d'entre vous prit la décision fatidique, n'avez-vous pas profité des largesses de notre Empereur ?

N'avez-vous pas conservé la totale liberté de mouvement, de gestion, au sein d'Okord ? Le Polémarque est toujours désigné selon les mêmes règles qu'autrefois vous utilisiez pour choisir votre Roi... Ou Reine d'ailleurs.

N'avez-vous pas conservé la possibilité de vous entretuer, de conquérir des terres, de commercer ? J'ajouterai même que l'intégration dans l'Empire d'Abrasil vous ouvre de nouveaux marchés et vous permet d'obtenir des denrées dont vous n'aviez jamais soupçonné l'existence.

Il en est de même pour les connaissances que vous pouvez acquérir. Dame Elverid, le Clan du Hibou n'a-t-il pas visité la Grande Bibliothèque ? Torkson n'a-t-il pas promis d'envoyer ses meilleurs savants auprès de vous ?

Pour les plus pingres d'entre-vous, rappelez-vous aussi que Dame Morgan, durant son mandat de Polémarque, a habilement négocié une absence totale de taxe impériale dans la Province. Cette charge financière qui pourrait vous étouffer a disparu avant même d'exister.

En prononçant ces mots, l'Emissaire prenait peu à peu compte du statut bien particulier d'Okord au sein de l'Empire. Par la force des mots et le courage de leurs actions, les Okordiens avaient bien tiré leur épingle du jeu...

Un Suzerain bienveillant, n'est-ce pas finalement ce qu'est Torkson 1er, à l'égard d'un peuple dont il ne demande en retour que la Loyauté ?

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MJ d'Okord.

Elverid

Re : Indépendance d'Okord

Bonjour à vous aussi, Messire Dodrio.

Non, je n'ai pas eu l'occasion de visiter votre bibliothèque durant mon court séjour en Abrasil. Je n'ai même pas pu y déposer moi-même les quelques ouvrages et documents que j'avais apportés. Les discussions autour de la Confédération du Sudord et de l'organisation de nos contrées ont occupé tout mon temps.
De même, je n'ai pas aperçu ne serait-ce que l'ombre de l'un de vos grands savants parmi les dignitaires que notre délégation a pu rencontrer à la cour impériale.
Quant aux échanges culturels que j'ai suggérés, nous pouvons commencer dès maintenant en comparant les définitions abrasienne et okordienne du lien d'allégeance entre vassal et suzerain.
Dans nos traditions, lorsqu'un lien féodal s'établit entre deux seigneurs, il est librement consenti par les deux parties sur la base d'une confiance réciproque. Un suzerain qui respecte les valeurs de la chevalerie ne s'impose pas par la force. Et surtout, il ne prend pas possession des terres de son vassal. Chacun reste seul propriétaire de son domaine. Une baronnie placée sous la protection d'un duc reste une baronnie, et ne devient pas partie intégrante du duché.
De même, dans le cadre d'un lien vassalique avec l'empire tel que nous le concevons, Okord aurait dû rester un royaume, et non devenir une simple province impériale. Cela est parfaitement possible sans remettre en cause notre serment d'allégeance et notre loyauté envers l'Empereur.
A présent, pouvez-vous nous expliquer comment fonctionne le lien entre suzerain et vassal selon vos coutumes ?

Dernière modification par Elverid (2017-12-09 12:07:49)

K-lean

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Re : Indépendance d'Okord

Lorsqu'Estun Dodrio fit son entrée, le seigneur K-lean était assis au bout d'une grande tablée à proximité du trône laissé vide par son Roi Antijaky.
Il venait de lire et classer ses dernières missives reçues. Murmurant

Lady Summer ... Arald ... Hummm ... A d'autres priorités ...
Neutre ?
Griffonna quelques lettres sur son petit calepin. Et pris la dernière missive.

Elias de Kelliwic'h ... Chevaucheurs blancs ... Pas de position officielle ... libre de son propre avis ...
Neutre ?
Griffonna de nouveau.

Lorsque l'émissaire fit son entrée, K-lean se leva, rangeant ses notes et ses missives dans une des poches intérieures de ses vêtements et fit un pas vers l'Emissaire afin de l'accueillir comme il se doit.
Estun Dodrio prit la parole immédiatement. K-lean s'assit donc sur le bord de la table, posa un pied sur le banc rangé là et s'appuya sur son genou tandis qu'il écoutait calmement l'Emissaire.

La dernière et seule fois qu'il avait rencontré l'émissaire, c'était au tournoi de l'Empereur. Son comportement et le ton utilisé étaient aujourd'hui bien différents.
Mais le ton incisif de l'émissaire ne le surprit pas, il avait été prévenu.

L'intervention d'Elverid, qui s'avança pour saluer Estun Dodrio, surprit K-lean qui pensait qu'Estun Dodrio n'avait pas terminé son introduction.
Mais sans bouger, il écouta son intervention.
Elverid était une matriache d'une grande intelligence.
Et surtout K-lean savait qu'elle souhaitait elle aussi que cet échange ne se termine pas par une invasion des Armées Impériales.
Il laissa donc, en toute confiance, Elverid expliquer et instaurer un échange sur nos coutumes.
Alors même qu'elle terminait, K-lean tourna seulement la tête et observa le comportement de l'Emissaire, attendant sa réponse.

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Lignée des Trofs, et autres successeurs

Haurk

Re : Indépendance d'Okord

Haurk avait bien reçu le message du seigneur K-Lean. Et s'en remémorait quelques bribes ... union, fraternité, ... partage des terres ...
Il se souvenait aussi très bien de sa demande au Gouverneur du nord pour qu'Okord trouve de nouvelles terres afin que les Wigmar puissent enfin se développer ... et des moqueries des seigneurs de ladite assemblée ainsi que du dédain du gouvernement qui n'avait même pas répondu ...
Les seuls souvenirs de combats étaient tous des combats contre des Okordiens, jamais contre un soldat de l'Empire ou de la Horde ...

Vous voulez notre position ?
Mais je suis ravi de savoir qu'un Okordien se soucie des Wigmar !

Sourit les dents crispées

Alors la voici notre "position" :
Devons nous soutenir ceux qui nous espionnent ?
Non !
Devons nous soutenir ceux qui nous crachent dessus ?
Non !
Devons nous soutenir ceux qui nous pillent ?
Non !
Devons nous soutenir ceux qui nous bâillonnent ?
Non !
Devons nous soutenir ceux qui nous empêchent d'avoir de nouvelles terres ?
Non !

Respire un coup après avoir senti monter la colère

Alors il est bien évident que les soldats Wigmar continueront de se battre, mais pour eux et leurs familles !
L'empire ne nous a fait aucun mal ... lui !
L'empire ne nous a pas pillé ... lui !
L'empire nous écoute ... lui !

Les Wigmar resteront donc fidèles à leur serment envers l'empereur Torkson 1er contrairement aux girouettes opportunistes d'Okord.

Haurk ne doutait pas une seconde que les Okordiens allaient de nouveaux persécuter les Wigmar pour ces paroles, mais au nom de l'honneur de son peuple il ne pouvait avoir choisi une autre option

Dernière modification par Zherorix (2017-12-09 08:45:45)

Elmut

Inscription : 2017-11-13

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Re : Indépendance d'Okord

Elmut tira doucement par la manche le Comte K-Lean  qui ne quittait pas des yeux l’émissaire. Profitant du brouhaha de l’assemblée qu’avaient déclenché les propos d’Elverid, il lui murmura à l’oreille :

En bouffonneries Messire j’ai un petit niveau, si d’un empereur ce pitre est bien le messager, c’est l’empereur des sots qu’il doit représenter. Avez vous entendu ce qu’il vient d’énoncer ? Ce matassin ne semble préoccupé que par l’unique lien de la vassalité qu’à l’Empire nous devrions garder.
Peu lui importe qu’ici, la polémarque qui, de son empereur, était l’autorité ai fini en rôti ! Que ceux qui l’ont trahi paradent dans nos plaines n’est que baliverne. De la horde nulle crainte, il n’émet hypothèse. La trahison de Hans que l’empereur à reçu n’est pour lui que fadaise.

Mais qu’on installe ici, ordre et loyauté, des valeurs morales, et de la dignité alors ce matassin s’étouffe, et s’exaspère! Que devons nous comprendre de ces calitonades ? Que l’empire nous offre comme seul horizon la vision du nombril de ce sieur Torkson ? Les faits et les valeurs ont donc ici nulles prises tant qu’on lèche le cul  de Torkson 1er ?

Dernière modification par Elmut (2017-12-09 09:35:18)

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Que Lussuria vous patafiole de ses grâces célestes.

Bien à vous,
Elmut

Jeyangel

Re : Indépendance d'Okord

- Hum...hum!

Il écoutait depuis un moment.
Non pas qu'il avait choisi, mais il était venu ici pour profiter d'un moment de calme...et les seigneurs étaient arrivés, les uns après les autres, et la taverne s'était transformée en un conseil de comptoir... Alors il avait écouté.

"Messeigneurs...
Est-il donc possible que vos ambitions vous empêchent à ce point de voir l'évidence?

Abrasil nous à annexé, prétendant un ancien droit sur nos Terre, nous n'avons pas vérifié, mais avons combattu.
Mais Abrasil fut plus puissant; puissant face à un Royaume dont une partie a penché la tête en reconnaissant son droit, en préférant vivre enchaînés plutôt que mourir, peut-être, libre!

Je respectais Morgan, le père, aussi ai-je accepté sa fille, Eugénie.
Voyant qu'elle était bien trop frêle pour ce royaume, je l'ai conseillée...
Mais elle ne m'a pas écouté, et a donné le royaume à Abrasil.

Nous ne profitons pas des largesses de l'empire, nous subissons seulement la décision d'une enfant couronnée!
Qui ose prétendre que Okord n'a rien fait pour garder son indépendance!?

Pourquoi avons nous été annexés?
Parce que le royaume n'était pas UNI! Ce n'est pas Abrasil qui nous a vaincu sous son armée, mais nos propres seigneurs qui ont abdiqué devant le première difficulté, et laissé les autres se battre en vain!

Mais Okord à eu des chances de se racheter.
Avec Dragan de Valyria, appelant à la rebellion.
Avec la lignée Von Festung dont la folie prévenait du mal en cours.
Avec Antijaky tentant de rendre son indépendance au royaume...

Mais qui les a suivi?
Qui a accepté de quitter le confort des maîtres pour redécouvrir la liberté...?
Peu, trop peu!

Okord est un royaume, et n'appartient à aucun empire encore.
Abrasil n'est qu'un voisin trop gourmand.

Je n'ai pas accepté de sacrifier mon statut d'Empereur légitime, chez moi, au loin, pour me mettre sous la coupe d'un autre!
Je choisi ceux auxquels je suis fidèle.

...et aucun ne fait partie d'un empire...

Seigneurs d'Okord,
faites comme bon vous semble!
Douchez-vous sous les pièces impériales, ou tuez leurs messagers, mais soyez honnêtes envers vous-même!

Je n'ai jamais caché mon aversion pour cette annexion. J'ai tenté de rejoindre la rébellion et la reprise d'indépendance.
Alors aujourd'hui je vous le dit, clairement et publiquement:

Je suivrais quiconque se battra pour Okord!
Une Okord libre de ses lois, de ses titres et de son statut!

Je suis d'Arald!
Je suis de la Maison De Karan!
S'il le faut, je serais le nouveau Bélial!
Je suis un défenseur du royaume d'Okord!

Mais je ne suis pas, et n'ai jamais été un serviteur d'empire..."

Baragor Le Roi des Mines

Re : Indépendance d'Okord

Baragor, ayant écouté le discours de Jeyangel, se mit à l'applaudir sincèrement pour son intervention digne d'un vrai seigneur d'Okord, se battant pour la liberté de son Royaume.

- Je ne suis peut-être qu'un bas Baron, n'ayant peut-être pas mon mot à dire dans ce débat, mais je remercie Jeyangel pour ce discours, et quoi qu'il arrive, je prendrais parti pour ce qu'a dit ce cher Baron ! Sommes-nous des seigneurs libres d'Okord, ou des lâches, baissant les bras devant chaque difficulté ? Si nous nous unissons, nous pouvons renverser cette annexion.

Estun Dodrio, Emissaire

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Re : Indépendance d'Okord

D'une légère inclinaison du torse, l'Emissaire salua la représentante du Clan du Hibou, puis il prit la parole.

Dame Elverid,
Comme j’ai eu le plaisir de vous le dire, les intentions de l’Empereur sont pacifiques et nous ne sommes pas là pour imposer je ne sais quel diktat à votre peuple. Il est possible qu’un certain malentendu se soit installé entre nous, suite au titre de Polémarque que nous avons donné à votre souverain.
Il n’y a pas de coutume à proprement parler dans l’Empire d’Abrasil puisqu’il regroupe, dans ses dix huit provinces, pas loin de quarante ethnies différentes avec leurs religions, leurs langues et bien évidemment leurs coutumes ancestrales que nous respectons et parfois même adoptons à la cour.

L’Empire n’est pas le système oppressant que ses ennemis caricaturent à l’envie. Il se trouve que, face à la situation de presque guerre civile qui était la vôtre, quand un de vos princes s’est mis en tête de réclamer l’indépendance pour ses territoires, l’Empereur s’est alarmé d’une possible fracture de votre royaume et a décidé d’intervenir.
C’est dans l’optique de conserver une entité stable et puissante à l’Est que nous avons agi. Aussi éloignés que vous puissiez l’être, de l’Empire, cette partie du monde est importante pour l’équilibre fragile qui confine, pour le moment, les barbares à l’intérieur de leurs frontières et donc, l'extérieur des nôtres...

Estun Dodrio plonge son regard dans celui de ses interlocuteurs, un à un, lentement ...

Nous avons bien compris que la compétition entre grandes maisons était inhérente à votre royaume et que le choix de votre gouverneur ne pouvait se faire que par la force.

Sachez que nos provinces ne fonctionnent pas sur le même mode et que nous avons des systèmes politiques très divers.

Ainsi l’Empire est une théocratie, puisque l’Empereur Torkson 1er est Dieu, mais cela n’empêche pas certaines provinces d’honorer d’autres dieux. Nous possédons un sénat qui élabore des lois, mais ces lois n’ont effet que dans les provinces les plus assimilées et n’ont pas cours dans certaines autres. Certaines provinces sont dirigées par un roi autocrate ayant tous les pouvoirs, d’autres, au contraire élisent leurs dirigeants parmi les patriciens les plus éclairés.

Ce qui lie l’Empire, c’est la paix que nous apportons. L’Empire, c’est la stabilité face au chaos et c’est ce qu’ont très bien compris les royaumes que nous protégeons.

Après une dernière petite pause, il ajouta.

Comprenez bien qu’il va de l’intérêt de l’Empire, qu’Okord soit uni et fort de cette unité et qu’il va de l’intérêt d’Okord de faire partie d’un puissant ensemble capable par sa seule existence, d’imposer la paix dans ce monde.

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MJ d'Okord.

K-lean

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Re : Indépendance d'Okord

K-lean écouta les inquiétudes d'Elmut, sans mot dire, se contentant de le regarder dans les yeux.
Après quelques secondes à essayer de lire dans ces yeux inquiets, K-lean ne répondit que par un doigt devant sa bouche.
"Chuuuuut"
Puis il se retourna de nouveau vers Estun Dodrio qui venait de reprendre la parole.

...

Au dernier mot d'Estun Dodrio, K-lean se tourna une seconde fois vers sa plume Elmut :
"Cher Elmut, trouvez vous toujours que cet Empereur ne voit pas plus loin que le bout de son nombril ?"

Après un bref clin d'oeil vers Elmut il se leva soudain de la table et se dirigea lentement mais à grands pas vers l'émissaire.
Tout en marchant, il sorti de sa ceinture les deux haches qui lui avaient donnée son nom et les porta à bout de bras à hauteur d'épaule de chaque côté de son corps, comme s'il allait découper en deux l'Emissaire.
"Emissaire Estun Dodrio !
Je pourrais vous découper en deux sur le champ, faire rouler votre tête sur ce sol Okordien !"
Il s'arrêta à un pas de l'Emissaire. Le corps toujours en croix.
"L'Empereur Torkson pourrait tous nous découper en deux, tout aussi rapidement."

Après quelques secondes de flottement, K-lean sourit et posa ses deux haches à plat sur le torse de l'ambassadeur qui eut un léger mouvement de recul.
"Ce n'est pas ce que souhaite l'Empereur, ce n'est pas ce que veulent les Okordiens. Prenez mes armes car nous avons les mêmes intentions."
Tandis que K-lean retirait ses mains et recula d'un pas, Estun Dodrio n'eut d'autre choix que de retenir les haches contre lui.
K-lean releva les bras pour montrer l'assemblée et tourna doucement sur lui-même.
"Emissaire, voici les Okordiens, vous nous connaissez bien maintenant. Vous savez que la force est la seule chose, ou presque, que nous reconnaissons et c'est à partir de ce seul critère que nous définissons notre Roi. Chacun des vrais Okordiens que vous voyez ici, que vous croiserez sur votre route, n'aura qu'une seule ambition tout au long de sa vie : Devenir plus fort que son suzerain.
Vous venez de nous expliquer que la motivation première de l'Empereur nous concernant est que nous soyons uni pour être le rempart de l'Empire contre le chaos extérieur. N'est ce pas ?"

K-lean le regarda une seconde, interrogateur, mais reprit immédiatement.
"Aujourd'hui je peux répondre à l'inquiétude de l'Empereur : Les Okordiens sont unis !
Avant même que nous apprenions votre venue, nous avons consulté les principales factions Okordiennes pour connaitre leur position sur plusieurs sujets.
L'une des questions étaient "Combattrez vous auprès de notre Roi ou pour l'Empereur si la guerre venait à éclater ?".
K-lean sorti son petit calepin et le leva au dessus de sa tête.
"Hormis quelques pleutres qui resteraient cachés dans leur trou, tous les Okordiens ont répondu qu'ils suivraient le Roi ou l'Empereur contre un ennemi tel que la Horde !
Que l'Empereur se rassure, les Okordiens qui se déchirent et se trahissent entre eux chaque jour qui passe, sauront s'unir face aux menaces extérieures !

Il poursuivit plus calmement.
Mais alors, pourquoi mon Roi Antijaky attache autant d'importance a être appelé Roi ? Pourquoi ne souhaite-t-il plus être vassal de l'Empereur Torkson ?
Nous n'avons effectivement pas à nous plaindre de son traitement de faveur, pas de taxes, plus d'armées d'occupations, ...
K-lean se rapprocha à moins d'un pas de l'émissaire et le regardant les yeux, le regard sûr et plein d'honnêteté.
Seulement ... si nous, Okordiens, qui avons dans le sang cette pulsion constante de vouloir être plus fort que notre suzerain, si notre Roi a un suzerain : il aura au fond de lui le besoin d'en devenir plus fort, de dépasser l'Empereur Torkson.
K-lean se redressa et recula légèrement les épaules puis sourit amicalement à Estun Dodrio.

Emissaire, Estun Dodrio, que pensez vous de retourner auprès de l'Empereur Torkson ?
Que pensez vous de lui conseiller de ne pas laisser naitre ce désir ancestrale chez le Polémarque ?
Que pensez vous de lui assurer qu'il saura trouver des Okordiens unis derrière leur Roi pour combattre auprès de l'Empereur ?

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Elverid

Re : Indépendance d'Okord

Réprimant un sourire amusé, Elverid s'avança à nouveau, posa la main sur l'épaule de K-Lean et lui glissa quelques mots à voix basse.

"Allons, Messire K-Lean, n'allez pas nous l'effaroucher, il se braquerait à nouveau. Ce pauvre émissaire n'est pas encore totalement habitué à nos usages."

Puis, se tournant vers Estun Dodrio :

"Emissaire Dodrio, je conçois fort bien que nos coutumes puissent vous paraître brutales, cependant elles sont bien moins chaotiques que vous ne semblez le croire. Nous passons certes beaucoup de temps à nous battre entre nous, mais les affrontements entre okordiens sont régis par un code de chevalerie qui est rarement transgressé. Malgré le désordre apparent, nous avons su nous doter de règles communes, qui ont pour but d'empêcher nos guerres internes de dégénérer en haines héréditaires.
Ainsi, nous sommes parfaitement cabables, entre deux batailles, de passer outre nos différends personnels pour nous réunir autour d'une table, discuter des affaires du Royaume et trouver des solutions quand se présente un problème qui nous concerne tous.
Et puis nos traditions guerrières ont leur utilité : elles permettent de ne porter sur le trône que les meilleurs et les plus forts d'entre nous. Nous évitons ainsi d'être gouvernés par une chiffe molle incapable d'assumer ses fonctions. Si nous apparaissions faibles, nos belliqueux voisins d'Österlich ou de Träkbäläard, pour ne citer qu'eux, s'empresseraient de venir nous envahir.
La plupart des peuples voisins se gaussent de notre prétendue barbarie, mais ils se gardent bien de nous chercher querelle, parce que nous avons déjà prouvé à maintes reprises que nous savions nous unir pour défendre notre royaume en cas d'invasion extérieure.
Un autre point sur lequel nous nous accordons tous ou presque est notre volonté de redevenir un royaume à part entière. Dame Eugénie Morgan elle-même en avait fait la demande à l'Empereur, durant notre visite. Nous avons bien quelques divergences d'opinion sur la meilleure méthode pour y parvenir, certains veulent aller plus vite que d'autres, mais sur le fond, nous voulons tous la même chose. Ce terme de polémarque que vous avez imposé est totalement étranger à notre culture. Si pour vous, ce n'est qu'un mot qui ne change rien à la fonction, pourquoi ne pas rétablir le titre de roi, comme nous le demandons ?
Et puis...
Tout à l'heure, vous avez évoqué Rhaegar de Valyria, qui nous a si mal représentés lors du tout premier contact entre Abrasil et Okord. Cet homme était rongé par l'ambition et la soif de pouvoir. Lorsqu'il s'est présenté devant l'Empereur, il venait tout juste de comprendre que la plupart des seigneurs Okordiens ne l'accepteraient jamais pour roi, et il était prêt à tout pour nous imposer sa tyrannie... y compris à vendre à l'Empire un territoire sur lequel il n'avait aucun titre de propriété.
Restaurer officiellement notre statut de royaume, ce serait simplement arracher la dernière racine du poison qu'il a semé. Cela permettrait enfin d'établir sur des bases saines les relations entre nos deux contrées."

Dernière modification par Elverid (2017-12-10 16:17:19)

K-lean

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Re : Indépendance d'Okord

Deux styles, deux histoires, une seule volonté : L'indépendance d'Okord jusqu'au titre donné au souverain.
K-lean s'était replacé quelques pas en arrière, scrutant les réactions de l'Emissaire aux mots adoucis d'Elverid.

Il avait eut à son arrivée cet air arrogant, peut être le masque cachant de la fébrilité.
Cela avait marqué le baron Elmut qui n'avait pu s'empêcher de retenir ses interrogations.
Mais il avait ensuite été beaucoup plus cordiale pour répondre aux premières questions d'Elverid.
Au calme qu'il présentait désormais, à l'écoute qu'il portait envers la suzeraine du Cygne, K-lean savait que cet émissaire portait bien un masque, mais c'était pour cacher une grande intelligence.

Jouait-il un jeu qui lui permettrait peut être d'être placé lui-même en tant que Suzerain d'Okord par l'Empereur si les choses tournaient mal ?
N'en avait-il rien à faire des Okordiens ou les haïssaient-ils ?
Pourquoi était-il venu directement à la rencontre des Okordiens après plusieurs jours sans nouvelles ?
Avec quelles informations et quelles réponses voulait-il repartir ?
Pouvait-il être seulement un émissaire, sans autres souhaits que ceux de l'Empereur ?
K-lean n'en savait rien, il ne pouvait pas anticiper les pions qu'avanceraient Estun Dodrio.
Mais lui ne voulait pas jouer, il avait été direct et franc avec l'émissaire, étalant tout de suite son jeu et ses cartes devant lui.
Les autres joueurs étaient maintenant les seuls à pouvoir sortir leurs cartes.
Elverid avait la même finalité dans son jeu, mais avec plus de tact et de douceur.

K-lean parcourait du regard l'assemblée...
Elmut était maintenant concentré sur les paroles échangées, prenant frénétiquement des notes qu'il transformerait en vers et en rimes.
Quelques seigneurs ne semblaient pas préoccupés par ce qui se déroulait sous leurs yeux, préférant lire ce qui semblait être des missives ou autre courriers pigeons, s'échangeant des messes basses sourires aux lèvres, surement quelques blagues douteuses sur Elverid ou Estun Dodrio, ... K-lean en remarqua même deux qui , au vu des mouvements de balancier de leur tête, dormaient. Ceux là ne rentreraient pas dans la partie.
Mais d'autres seigneurs retenaient son attention. Soit parce qu'ils hochaient la tête, convaincus par les propos donnés à l'émissaire, soit parce qu'ils avaient plutôt le regard sombre...
Si les premiers pouvaient appuyer à leur manière et avec leurs mots la quête d'Indépendance, ils aideraient à convaincre l'Emissaire du bon sentiment de la démarche en cours. Même s'ils n'étaient pas de grands orateurs, Estun Dodrio reconnaitrait que la demande du Roi Antijaky n'était pas une demande isolée. Le plus grand bénéfice viendrait des grandes maisons, qu'elles se soient ou non déjà prononcées avant l'arrivée de l'Emissaire.
Mais les seconds, les regards sombres... Eux pouvaient détruire tout le travail entrepris en faisant germer le doute chez l'Emissaire et peut être même chez les plus indécis des seigneurs. Ceux là oseraient-ils se déclarer contre l'indépendance d'Okord ? Oseraient-ils jusqu'à se déclarer contre l'Alliance Okord-Abrasil en cas d'invasion par une armée étrangère ?

Les convaincus ou les regards sombres... S'ils voulaient être entendu et participer, ils devaient maintenant abattre leurs cartes...

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